« Les gardiens du silence » de Claudie Cachard

Les gardiens du silence

Claudie Cachard

Réédition augmentée

Collection La psychanalyste

Office 21/04/ 2006

Partant d’une interrogation sur son travail de psychanalyste, Claudie Cachard s’intéresse aux « folies privées » qui habitent chacun d’entre nous, ces territoires qui ont pour spécificité de ne pas pouvoir être atteints par les mots. Il y a toujours en nous une part de silence irréductible : en psychanalyse aussi, qui pourtant s’attache à faire advenir les mots là où le silence s’obstine. Et, même pour le psychanalyste, l’expérience psychanalytique est constituée par ce que l’auteure appelle les « folies privées », cet espace intime inexplorable par les mots. L’auteure s’intéresse plus particulièrement dans cet essai aux territoires psychiques silencieux par excellence que sont les expériences extrêmes (le deuil précoce, les camps), ces limites de l’humain inaccessibles à la parole.

Claudie Cachard, d’origine hongroise, est psychiatre et psychanalyste.
Ses travaux portent sur la double appartenance, la double culture, le bilinguisme, l’exclusion et la folie.
Elle a publié L’Autre histoire : questions de vie et de mort (Des femmes, 1986), Les déraisons de vivre (Calmann-Lévy, 1995), Etrangetés radicales et folies ordinaires (Erès, 1998), Mais la folie demeure (Le Rocher, 2003).
La première édition des Gardiens du silence a été publiée aux Editions Des femmes en 1989.

« Hammerklavier », lu par Yasmina Reza elle-même

reza190.jpgHammerklavier

de Yasmina Reza

Lu par l’auteure

Office du 06/04/ 2006

Hammerklavier, composition intimiste, est une partition fragmentée où viennent se dévoiler des instants de vie, entre fragilité et dérision. L’auteure assène à son clavier des petites notes sèches et courtes, cruelles et cyniques, elle choisit des anecdotes, cueille des instants, tirés de rêves ou de réalités tous constitutifs de son histoire. Elle les décline en courts chapitres qu’elle titre comme des mélodies distinctes. Chacune dit les préoccupations intimes de l’écrivain sur l’art, la judéité, et surtout sa terreur du temps. Après Art, Conversations après un enterrement ou L’Homme du hasard, Yasmina Reza quitte pour la première fois le théâtre pour le récit, sans rien perdre de sa force dramatique ni de l’acuité de son regard.
Hammerklavier a été publié en 1997 aux éditions Albin Michel

Fille d’une violoniste hongroise installée à Paris depuis l’établissement du « rideau de fer », et d’un homme d’affaires d’origine juive et russe, Yasmina Reza évolue dès son enfance dans une atmosphère aussi artistique que cosmopolite.
Nourrie par le théâtre de Nathalie Sarraute, elle se met elle aussi à écrire des pièces, actuellement traduites en trente-cinq langues et jouées dans le monde entier.

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« Le chat aux yeux d’or », de Fadéla M’Rabet

Le chat aux yeux d’or
Une illusion algérienne

(titre provisoire)

Fadela M’Rabet

Office 06/04/2006

Le texte s’ouvre sur la mort d’un être cher, sa tante, qui amène l’auteure dans une Algérie qu’elle a quittée depuis longtemps. Quelques images d’enfance percent à travers la profonde douleur de la séparation, en même temps que se dessine un pays meurtri, perdu d’avoir raté une partie de son histoire, celle des femmes. C’est à travers elles et les liens qui les unissent pourtant que s’exprime à la fois une émouvante tendresse et la plus parfaite beauté.
Dans ce récit, d’une grande poésie, le regard nostalgique révélant une sensibilité toujours à vif se double d’une analyse politique sans concession sur un pays en crise.

Fadéla M’Rabet est née à Skikda (Algérie) en 1936 ; elle a été l’une des premières féministes en Algérie.
Après la publication de La Femme algérienne (1965, Maspéro) et surtout des Algériennes (1967, Maspéro), elle est l’objet d’un lynchage médiatique qui l’oblige à quitter son pays. Installée en France, elle écrit ensuite L’Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), récit autobiographique construit notamment sur la figure de Djedda, sa grand-mère, puis Une femme d’ici et d’ailleurs, la liberté est son pays (éditions de l’Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférence et praticienne des hôpitaux Broussais-Hôtel Dieu.