Grande manifestation pour Aung San Suu Kyi au Trocadéro le 29.09.09 AVEC ANTOINETTE FOUQUE

Antoinette Fouque était présente à la grande manifestation pour la Birmanie, samedi 29 septembre, Place du Trocadéro

L’Alliance Des femmes était venue en nombre avec les magnifiques panneaux de la publicité dans Le Monde daté du 30 septembre, Jane Birkin était là aussi, Le Premier ministre du gouvernement birman en exil aussi, Irène Frain et Claire Julliard étaient présentes par la pensée. Et tant d’autres, certainement ! Coucou à mon amie Ilse.

On m’aurait reconnue, aux côtés d’une militante de l’Alliance Des femmes sur LCI dans le flash infos du soir. (j’accepte de signer les autographes !)

14 h au Trocadéro, Antoinette Fouque (et moi !) avec Aung San Suu Kyi

Le menu est juste après la poésie – d’Aung San Suu Kyi HERSELF ! – dont l’abus n’a pas les mêmes conséquences que celui de la cigarette ni de celui de l’alcool !

« Nous pouvons être
Froids comme l’émeraude,
Comme l’eau au creux des mains,
Mais nous pourrions être
Comme des éclats de verre
Au creux des mains. »

Explications pour comprendre le haïku (comment ça, je vous sous-estime !? ) :
Le peuple birman était las de cette situation précaire, las de subir la peur, las d’être comme « l’eau au creux des mains » du pouvoir. Le plus petit de ces éclats de verre a la force tranchante pour se défendre contre la main qui cherche à le briser ; il est le vivant symbole de cette étincelle de courage nécessaire à qui veut se libérer de l’oppression qui l’écrase ». Aung San Suu Kyi, Se libérer de la peur, éditions Des femmes, 1991

Aung San Suu Kyi : la pousuite de l’action menée depuis 16 ans par Antoinette Fouque pour l’encourager

A. Les manifestations de soutien à la cause birmane : toujours plus nombreux !

1) Celle de jeudi 27 septembre devant l’ambassade de Birmanie

La manifestation de jeudi 27 septembre, à Paris, à laquelle je vous avais conviés pour soutenir l’opposition birmane dans sa lutte contre la junte au pouvoir, a rassemblé quelques 400 personnes (évaluation personnelle). En attendant le reportage bien plus brillant de deux étudiants du CELSA, un petit film, disponible sur le site du Monde, vous donnera un aperçu : http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-3224,54-960464@51-947750,0.html
Notons qu’à 14 heures, en semaine, avec une information relayée si peu à l’avance, 400 personnes, ce n’est pas si mal ! Hauts les coeurs !

Le « succès » de cette manifestation trouve sa source dans la présence de Jane Birkin http://www.fr.janebirkin.net/, dans celle de Philippine Leroy-Beaulieu http://filmos.actricesdefrance.org/L/Philippine_Leroy_Beaulieu.html, dans celle de Ségolène Royal http://www.desirsdavenir.org/ … ou moins modestement dans la portée de mon émile de la veille ! (on peut TOUT imaginer ! Laissez-moi rêver !)

Trève de plaisanterie, l’Alliance des Femmes http://www.alliancedesfemmes.fr/ était aussi venue en nombre, et j’ai pu reconnaître Irène Frain http://www.irenefrain.com/ et Nicole Guedj http://www.nicole-guedj.fr/ dans la foule.

2) Les Rendez-vous politiques de ce samedi 29 septembre

a. RUEZ-VOUS SUR le quotidien « LE MONDE » ! La quatrième de couverture d’une jolie couleur orange est offerte par les éditions Des femmes en témoignage de notre fidèle affection à Aung San Suu Kyi et de notre sensibilité extrême aux horreurs qui se déroulent en Birmanie ces jours-ci.

b. 14 h, Place du Trocadéro – PRESENCE D’ANTOINETTE FOUQUE EN CHAIR ET EN OS, QUI A PROLONGE SON SEJOUR A PARIS SPECIALEMENT POUR PROUVER SON FERVENT APPUI A LA RESISTANTE DE LA PAIX BIRMANE.

Antoinette Fouque (argumentaire de son nouveau livre, « Gravidanza », en pièce jointe) a passé trois jours avec Aung San Suu Kyi à Rangoon en 1995. Elle n’a jamais cessé depuis de prendre des nouvelles de Miss Non-Violence, ni de faire parler d’elle et de diffuser ses écrits autant que possible.

Appel à manifester pour arrêter le massacre de l’Alliance des Femmes pour la démocratie, Alliance Birmanie Démocratie, Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples, Parti Communiste Français, Reporters sans frontières, Les Verts, Ligue Communiste Révolutionnaire etc

c. 17 h 30, Devant l’ambassade de Birmanie, 60 rue de Courcelles, Paris 8ème

Si vous avez le coeur à droite (puisqu’on sait – MERCI VGE ! – que la gauche n’en a pas le monopole), ou si vous souhaitez simplement être PARTOUT (Ciel ! n’y voyez aucune référence à Brasillach !) pour Aung San Suu Kyi, l’UMP – Jeunes Populaires, Moins jeunes et moins populaires, Philippe Goujon et Patrick Devedjian compris – appelle à manifester, également ce samedi 29 septembre et pour les mêmes raisons, à 17 h 30 devant l’ambassade de Birmanie (où on était jeudi), 60 rue de Courcelles, Paris 8ème, métro Courcelles, station Vélib à deux pas.

B. Les deux préfaces de « Se libérer de la peur », écrits de Aung San Suu Kyi, publiés pour la première fois en France en 1991 par les éditions Des femmes. (envoi du livre sur simple retour d’émile mentionnant une adresse postale)

1) Préface de François Mitterrand (CADEAU ! Chuuuuuuuuuut ! )

« L’illusion de la tyrannie consiste à croire, encore aujourd’hui, que l’on peut freiner la marche d’un peuple vers la liberté en mettant au secret ceux qui sont les hérauts de cette aspiration.
L’exemple d’Aung San Suu Kyi prouve, après tant d’autres, la vanité de cet espoir.
Femme, irréductible, Aung San Suu Kyi lutte, au péril réel de sa vie, pour l’avenir de son pays et de son peuple. Rien ne semble pouvoir l’arrêter dans son combat, consubstantiel à celui de millions de Birmans. Pour elle, comme pour eux, il s’agit de survie.
C’est pour cela que j’ai tenu à rendre hommage à Aung San Suu Kyi et accepté de préfacer le recueil de ses écrits politiques.
Fille du résistant birman Bogyoke Aung San, héros de la lutte pour l’indépendance de son pays, qui périra assassiné en 1947, Aung San Suu Kyi rejoint, naturellement pourrait-on dire, les grandes figures de l’histoire, celles qui ont su conduire leur peuple vers la liberté moins par des voies politiques traditionnelles que par des comportements indomptables. Elle fait déjà partie de ces saints ou sages combattants dont l’Asie a fourni quelques modèles remarquables et ce n’est pas par hasard que l’on retrouve dans les écrits d’Aung San Suu Kyi tant de références au Mahatma Gandhi.
Un texte, celui qui donne son titre à l’ouvrage, a tout particulièrement retenu mon attention, il s’intitule « Se libérer de la peur ».
Quelle force et quelle vertu dans cette réflexion qui fait apparaître que « ce n’est pas le pouvoir qui corrompt mais la peur », la peur de ceux qui détiennent le pouvoir et redoutent de le perdre, la peur des opprimés qui s’accrochent au malheur et craignent qu’il n’empire. Quel appel aussi au courage, celui qui est donné et celui qui est gagné, chaque jour, au prix d’une méticuleuse ascèse personnelle.
Aung San Suu Kyi n’est pas une rêveuse mais une femme d’action, l’écho grandissant de sa cause en témoigne. Être de science et de raison, elle ne prêche pas l’impossible.
Elle évoque enfin pour moi l’époque de la Résistance au cours de laquelle des hommes et des femmes de mon pays ont réussi à s’élever au-dessus d’eux-mêmes, par un effort acharné, pour affirmer leur confiance dans l’avenir et la faire triompher.
Ce combat en faveur de la liberté et de l’humanité, incarné aujourd’hui par Aung San Suu Kyi, il est toujours le nôtre. » François Mitterrand

2) Préface de Vaclav Havel (extrait)

« Le Prix Nobel de la Paix 1991 a fait connaître au monde entier la lutte d’Aung San Suu Kyi contre la tyrannie, pour la liberté et la dignité. Nul autre qu’elle ne méritait davantage cet honneur. Tous ses discours sont empreints d’une égale vigueur et de la même fermeté. Elle a refusé l’exil qu’on lui proposait pour acheter son silence. Assignée à résidence, elle a choisi la vérité. Elle est donc le plus admirable symbôle de ce pouvoir que possèdent même ceux qui semblent n’en avoir aucun.
J’ai eu le grand honneur de la proposer pour le Prix Nobel, et je me joins maintenant à tous ceux qui saluent le choix du jury d’Oslo. (…) » Vaclav Havel

Je vous laisse : Courez jusqu’à la manif ! Sautez dans le bus 63 ! Engouffrez-vous dans le métro ligne 6 ou 9 ! Z’ou ! Ouste ! Filez !

Avec la Birmane et la Vietnamienne : une Gonessienne !

Hacina Zermane : Pour le plaisir d’associer à la Birmane et à l’Asiatique, l’incroyable Gonessienne ! (du 95 ! iie Val d’Oise)

Le livre de Hacina Zermane (aidée de Myriam Mascarello, journaliste à France 24) aux éditions Des femmes : Sheh ! Bien fait pour toi ! (fin 2006) Il s’agit du témoignage d’une jeune femme musulmane victime de la polygamie de son mari, séropositive depuis 17 ans, qui se bat pour diffuser l’information, en particulier dans les banlieues, sur cet infâme VIH. Je vous raconterai tous nos projets suite à notre rendez-vous à Ni Putes Ni Soumises http://www.niputesnisoumises.com/ mardi 2 octobre.

(Pour en savoir davantage et avoir l’eau à la bouche concernant l’argumentaire (que pour tout avouer, je ne retrouve pas ! ), attendez !

Thu Huong Duong a d’abord publié aux éditions des femmes !

L’autre Asiatique rebelle découverte et appuyée par les éditions Des femmes, Thu Huong Duong (coïncidence : même époque de publication que Aung San Suu Kyi ! et même date de début d’amitié éternelle avec Antoinette Fouque)

A – Qui est Thu Huong Duong ?

Duong Thu Huong est née au Nord Vietnam en 1947. Elle débute sa carrière en écrivant des poèmes qui glorifient la Révolution. Engagée très tôt, elle rejoint le parti communiste et s’oppose au marxisme. Elle combattra pendant la guerre mais ses prises de positions et son indépendance lui vaudront l’assignation à résidence (Tiens..? vous n’avez pas déjà lu ça quelque part..?) et l’interdiction de ses livres. En plus de son activité de romancière, Duong Thu Huong multiplie les articles de presse et les conférences publiques pour demander davantage de démocratie au Vietnam. Elle milite pour déstaliniser et démaoïser le parti communiste jusqu’à son exclusion en 1990.
Extrêmement populaire au Vietnam, Duong Thu Huong se démarque par sa forte personnalité, son courage et son charisme. Malgré les interdictions et la censure de son pays, elle n’a jamais cessé d’écrire de façon ce qu’elle voulait – notamment grâce à son meilleur éditeur en France : les éditions Des femmes ! Clap clap clap ! On applaudit bien fort ! –

B. Les deux livres de Thu Huong Duong aux éditions Des femmes :

Les paradis aveugles – Editions des femmes, 1991 ( + existence d’un livre audio d’extraits de ce chef d’oeuvre lus par Catherine Deneuve)
Roman sans titre – Editions des femmes, 1992

C. L’article de Livres Hebdo du 7 septembre 2007

N°20, Terres des oublis – ELLES AIMENT
(…) Détenue sans procès, puis placée en résidence surveillée dans son pays, Thu Huong Duong s’est finalement réfugiée en France, où elle est publiée depuis le début des années 1990 par les éditions de l’Aube, les éditions Des femmes et Philippe Picquier.
LIVRES HEBDO, 7 septembre 07

Quatrième de couverture du Monde 30.09/01.10.07

il y a eu gandhi, Mandela, Vaclav Havel, et leurs peuples…

AUJOURD’HUI, AUNG SAN SUU KYI CONTINUE DE MEDITER, PENSER, ECRIRE, RESISTER, AGIR, LUTTER…

« Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supportés d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement, et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? »
Antoinette Fouque
Parlement Européen, Strasbourg, juin 1995

Photo Aung san Suu Kyi et Antoinette Fouque à Rangoon en septembre 1995.

SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE BIRMAN

ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE

« C’est dans l’air » du 28.09.98, excellent reportage d’Agathe Lanté sur le thème de la sexualité des Françaises après Mai 68, interview EXCLUSIVE avec Antoinette Fouque !

La fidèle retransmission (la chance que vous avez de m’avoir !) des propos d’Antoinette Fouque dans l’émission « C’est dans l’air » du 28 septembre, consacrée à la sexualité des Françaises – Un très bon reportage d’Agathe Lanté pour l’équipe d’Yves Calvi

« C’est dans l’air » : il s’agit du magazine d’Yves Calvi http://www.france5.fr/cdanslair/index.cfm sur France 5 du 28 septembre dont le sujet était : « Sexe : la position des françaises » – Champions de la séduction et éternels insatisfaits, les Français entretiennent une relation parfois complexe à leur sexualité. Face aux « nouvelles Eve », indépendantes et libérées, les hommes peinent à trouver leur place. Les invités du plateau étaient : Catherine Solano, médecin sexologue et andrologue (consultable ici : http://www.pannes-sexuelles.com/), Janine Mossuz-Lavau, sociologue directeur de recherche au Centre d’étude de la vie politique française (laboratoire du CNRS), Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, spécialiste de la vie de couple et Gérard Salama, gynécologue accoucheur à l’Hôpital américain de Paris

Agathe Lanté a réalisé un reportage de jolie qualité sur les conséquences de Mai 68 sur la sexualité des Françaises. Elle a interrogé Françoise Picq, universitaire spécialiste du féminisme (qui a notamment dit « L’idée dominante c’était quand même que les femmes ont un destin tout tracé qui est de se marier, de s’occuper de la maison et de faire des enfants » ) puis Antoinette Fouque (propos soigneusement recopiés par mes bons soins en vert ci-dessous) :

S’émanciper, s’affranchir, transgresser, les tabous se lèvent et les femmes prennent leur émancipation. Les femmes s’organisent et prennent la parole avec la création du MLF, le mouvement de libération des femmes. Objectif : changer la vie et transformer le rapport au pouvoir, à la masculinité et au savoir. Parmi les fondatrices, AF aujourd’hui directrice des éditions des femmes (A. Lanté) :

« La première revendication des femmes, c’est un enfant si je veux quand je veux. Donc et puis après assez de violence assez de femmes battues assez d’inceste sur les petites filles C’est ça la libération, c’est la libération d’un véritable esclavage, d’une colonisation du corps par l’économie, le pouvoir, le patriarcat, comment dire le pouvoir mâle en général » (A. Fouque)

Sous l’impulsion du MLF, les femmes gagnent leurs batailles juridiques et la première d’entre elles celle de l’avortement avec le vote de la loi Veil en 75 elles obtiennent aussi le remboursement des contraceptifs puis de l’ivg la reconnaissance du divorce par consentement ou encore la requalification du viol comme crime. Mais pour les féministes d’hier, la désillusion est là : les femmes se cherchaient force est de constater pour elles que certaines n’ont pas trouvé leur place Pour AF la société vit même une régression. (A. Lanté)

« La libéralisation économique s’est conjuguée à un libertinage si on veut sexuel c’est à dire le capital et le phallus se sont liés pour prendre le pouvoir sur les banques et sur les corps et que au lieu de la libération pour laquelle nous luttons il y a une libéralisation massive du corps des femmes à travers l’industrie du sexe, de la pornographie à la prostitution industrialisée. » (A. Fouque)

Des femmes pas assez ou trop libérées. Pour les féministes de la première heure la société du phallique a repris le dessus. Aujourd’hui elles repassent le flambeau et attendent les victoires de la prochaine génération. (A. Lanté)

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre… » Sous la botte de galonnés dans « Le Populaire », Centre France, Magazine Limoges, le 28.09.07

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre…. »

Sous la botte de galonnés enragés, la Birmanie vit à nouveau des heures tragiques qui ont brutalement rappelé au monde la situation de l’emblématique Aung San Suu Kyi, 62 ans, l’âme de la résistance à la junte, emprisonnée ou assignée à résidence depuis des lunes et sur la tête de laquelle planent toujours de réelles menaces. Aung San Suu Kyi, dont en 1947 le père obtint des Anglais l’indépendance de son pays. Hier, à Paris, Jane Birkin et Philippine Leroy-Beaulieu ont publiquement et ardemment pris part à un rassemblement de solidarité déployé devant l’ambassade de Birmanie ; ces deux figures de proue relaient aujourd’hui les efforts entrepris depuis plus de seize ans par Antoinette Fouque.

Pionnière dans tous les soutiens aux combats de femmes et engagée pour la paix, Antoinette Fouque est de ce cercle étroit de celles et ceux qui se sont rendus à Rangoon afin, au plus près, de témoigner leur solidarité à la « Dame de Rangoon ». Elle avait notamment tenu à assister, en 1991, à la remise du Prix Nobel de la Paix à la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie. Un livre est né de la prise de position d’Antoinette Fouque en faveur de cette courageuse apôtre de la non-violence : « Se libérer de la peur », paru aux éditions Des femmes, préfacé par François Mitterrand et Vaclav Havel.

L’occasion de relire ces quelques mots de combat et d’espoir et de saluer une belle âme :

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime…. Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé ». (Aung San Suu Kyi).

L’occasion aussi de lire la biographie signée il y a quelques mois par Thierry Falise, grand reporter belge basé à Bangkok et spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Aung San Suu Kyi et Antoinette Fouque : « Se libérer de la peur » (Editions Des femmes ; 1991). (Aung San Suu Kyi : le jasmin ou la lune », biographie, par Thierry Falise (éd. Florent-Massot, 1990 ; 2007).

Avec Aung San Suu Kyi dans « La Croix », par Antoine Perraud, producteur à France Culture, membre du comité de lecture de la revue « Médium »

AVEC AUNG SAN SUU KYI (« LA CROIX »)

C’était à la fin du mois de septembre, l’époque de la mousson s’achevait à Rangoon, dans la luxuriance des bananiers, des palmiers, des jaracandas, des tamariniers et des touffes de bambous. La ville affichait langoureusement ses charmes oubliés : de belles bâtisses coloniales britanniques vaincues par le temps. C’était en 1995 et nous avions pu passer le seuil du 54, route de l’Université (anciennement Victoria), au bord du lac Inya (anciennement Victoria…), où se tapit la demeure colossale de la menue Aung San Suu Kyi (la dernière syllabe se prononce « tchi »). C’est là qu’elle est séquestrée par la junte birmane. Le lieu dégage l’inquiétant mystère de l’interdit. Les piétons sont maudits du trottoir maudit. Au centre de la ville à défaut d’être au centre des conversations publiques (les espions sont partout), la recluse de Rangoon demeure comme la mauvaise conscience du régime.

Elégamment drapée dans son longyi, la tenue traditionnelle birmane, elle reçoit en un salon désert aux volets mi-clos de sa maison décrépite et envahie par la végétation. Sur les murs trônent des photographies de son père, le général Aung San, héros de la guerre d’indépendance, assassiné par les sbires d’un rival, en 1947, le 19 juillet (devenu fête nationale). En face, sur l’autre rive du lac Inya, on aperçoit la résidence d’un ancien compagnon de son père, le terrible dictateur Ne Win, encore de ce monde en 1995 et responsable en chef des malheurs d’Aung San Suu Kyi. Il y a là comme une tragédie étouffante et malsaine : Antigone postée devant Créon ? « Pas du tout ! – Not at all ! – tranche l’intéressée dans un anglais au parfait accent distingué. Tout cela n’est qu’une simple coïncidence et ma tâche est bien plus facile que celle d’Antigone. » Lumineuse et modeste, elle évite les disgressions d’ordre personnel, qui la détournent de son but à jamais fixé. Elle vit dans le dénuement et l’isolement, mais relativise son sort : « Songez que je suis chez moi et non en prison, que je peux lire – notamment Simone de Beauvoir et Georges Simenon – qu’il m’est possible d’écouter la radio – la BBC voire RFI – , que ma famille est en Angleterre, à l’abri de la terreur qui s’exerce ici. » Elle parle de la compassion universelle (metta), valeur bouddhiste par excellence. Elle insiste sur son absence de ressentiment : « Nous n’irons jamais de l’avant en haïssant ».

Par-delà son ardente maigreur, la flamme presque butée de son regard et sa façon de vouer sa vie au refus, il y a chez elle un idéalisme désarmant : après avoir transformé la conscience de son peuple, elle voudrait transformer celle de ses bourreaux. Elle souhaite obtenir la rédemption des tortionnaires en leur transmettant l’inespéré : l’amour. En se posant ainsi en intégriste de la bonté, ne passe t-elle pas aux yeux de la junte pour une opposante… angélique ?

Deux papilles foudroient alors le questionneur occidental : « Ce régime ne me considère pas comme un ange, croyez-moi. Je peux me montrer tout ce qu’il y a de moins angélique ! »

« Le parfum de son nom », comme disent les Birmans, devrait nous entêter : Aung San Suu Kyi incarne – avec Nelson Mandela et Vaclav Havel – l’absolue grandeur de la politique en ce monde.

Photo Aung San Suu Kyi, chez elle, en 1995.
« Au centre de la ville à défaut d’être au centre des conversations publiques, la recluse de Rangoon demeure comme la mauvaise conscience du régime. »

REPERES

UN SYMBOLE INDOMPTABLE

Née en 1945, établie à l’étranger dès 1960, mariée à un universitaire britannique, Aung San Suu Kyi se trouve en Birmanie, au chevet de sa mère mourante, quand, en 1988, le pays se révolte contre la dictature instaurée par le général Ne Win en 1962. La junte réprime le mouvement dans le sang. Mais Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Pais en 1991, en est devenue le symbole indomptable : « Les saints, dit-on, sont des pécheurs qui se mettent sans cesse à l’épreuve. Les hommes libres, eux aussi, sont des opprimés qui se mettent à l’épreuve. » (« Se libérer de la peur » d’Aung San Suu Kyi, Editions Des femmes, 1991, 220 p., 14.50E

Aung San Suu Kyi, Antoinette Fouque, même combat : la non-violence (livre aux Editions des femmes)

Appel à un grand rassemblement en présence de Jane Birkin devant l’ambassade de Birmanie (60 rue de Courcelles, Paris 8ème – métro Courcelles) à partir de 14 h jeudi 27 septembre. (« mail » (pour une fois, le sujet s’y prêtant vraiment, je fais des efforts de sérieux !) à transférer massivement autour de vous – Merci !) L’inoubliable interprète de « Di doo dah », ainsi que la comédienne Philippine Leroy-Beaulieu, relaient aujourd’hui les efforts – en pensée comme en actes – entrepris depuis plus de seize ans par Antoinette Fouque (qui prolonge de quelques jours son passage à Paris UNIQUEMENT pour sa chère « Dame de Rangoon » et qui malgré un agenda ultra chargé pourrait peut-être répondre à toutes vos questions sur ce point brûlant de l’actualité : Comme au loto, 100% des gagnants auront en tous cas tenté leur chance…), suite à un coup de coeur et de conscience, pour sauver Aung San Suu Kyi.

Pionnière dans tous les soutiens aux combats de femmes et engagée dans toutes les politiques pour la paix, Antoinette Fouque appartient naturellement au cercle étroit des personnes s’étant rendues jusqu’à Rangoon pour rencontrer Aung San Suu Kyi en chair et en os (1995).

Lui apportant son indéfectible et fervent appui depuis le début, Antoinette Fouque avait notamment tenu à assister à la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix à la Dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie, déjà en 1991.

Un livre est né de la prise de position d’Antoinette Fouque en faveur de l’apôtre de la non-violence en Birmanie : Se libérer de la peur (éditions Des femmes, 1991). Exceptionnellement doté de préfaces du Président de la République, François Mitterrand et de Vaclav Havel (Président de la République Tchèque d’alors), ces écrits d’Aung San Suu Kyi sont introduits et rassemblés par Michael Aris, leur traduction étant coordonnée par Thérèse Réveillé.

N’ayant jamais cessé de prendre des nouvelles d’Aung San Suu Kyi ni de lui témoigner son admiration, Antoinette Fouque, en l’aidant autant qu’elle le peut à faire connaître sa cause, garde un lien privilégié avec elle et sera éternellement à ses côtés. Ce n’est pas étonnant quand on observe qu’à l’instar de la grande intellectuelle française cofondatrice du MLF, la lumineuse Birmane, soeur spirituelle de Gandhi et Mandela, choisit la non-violence pour faire avancer son peuple et par conséquent, à son niveau, l’humanité.

« Si la peur, d’Est en Ouest, peut être aujourd’hui considérée comme universelle parce que simplement humaine, alors la fidélité à soi, le respect de l’autre, l’effort inlassable, la résistance acharnée, l’action humblement quotidienne, le sens des responsabilités, de la dignité, la sagesse d’Aung San Suu Kyi l' »indomptable » peuvent aussi devenir, par sa lutte exemplaire, des vertus universelles, elles aussi simplement humaines.

L’ascèse quotidienne par laquelle, chaque jour dans l’épreuve, le courage et la sagesse triomphent de la peur et de la folie destructrice, c’est le don non violent qu’Aung San Suu Kyi fait, à nous et au monde, et que nous devons savoir accepter pour tenter de l’arracher à l’ombre et au silence de sa prison, et la rendre à ceux qui l’aiment et ont besoin d’elle. » Antoinette Fouque, Passages, décembre 1991

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. » Aung San Suu Kyi

« Comme des enfants qui auraient peur du noir, en ces sombres temps, le parler de Suu Kyi nous éclaire. » Antoinette Fouque

Envoi du livre d’Aung San Suu Kyi aux Editions Des femmes, PREMIER LIVRE d’Aung San Suu Kyi en France, sur simple mention d’adresse postale en retour de courriel.

Je reste à votre entière disposition et vous remercie par avance de votre attention à ce communiqué éminemment urgent et important.

« Am See » dans « La République de Seine et Marne du 24 septembre 2007

Livres

Am See

Am See est un roman épistolaire : un échange de lettres entre deux personnages, Camille et Dominique. On ne connaîtra jamais ni la nature de leur relation, ni même leur identité sexuelle : le texte, en évitant les accords d’adjectifs ou de participes passés, prendra soin de ne pas lever l’ambiguité sur les prénoms choisis. Les deux personnes essaient de convenir d’un lieu pour se retrouver. Tout au long des lettres seront décrits des maisons, des paysages, des villes : à chaque lettre son lieu, son atmosphère, son charme propre. Mais la rencontre ne se produira pas : les paysages décrits constituent alors l’espace virtuel de la relation entre Camille et Dominique. Am See, (« Au bord du lac », cliché germanique bde la villégiature) est une invitation au voyage, ou plutôt une rêverie autour du voyage : autour de lieux attirants, mais jamais rejoints ; autour d’une rencontre désirée, mais pourtant toujours évités. La première version du texte Am See, intitulé La parole nomade, a été mise sur onde sur France Culture en 1980. Am See a été publié pour la première fois en 1985 aux éditions Flammarion.

« Catherine Weinzaepflen cultive la simplicité du style, les phrases courtes, l’économie, le dépouillement », souligne Josyane Savigneau, dans Le Monde des Livres.

Catherine Weinzaepflen a publié ses premiers livres aux éditions Des femmes : Isocelles (1977) et La Farnésine, jardins (1978). Romancière et poète, elle est également l’auteur entre autres, de Portrait et un rêve (prix France Culture 1983), L’Ampleur du monde, Totem (Flammarion), Ismaëla (Atelier des Brisants), Les mains dans le jaune absent (Editions du Scorff). En 2006, elle a reçu le Prix Brantôme pour son roman « Orpiment » (Des femmes – Antoinette Fouque).

Editions Des femmes – Antoinette Fouque, 96 pages, 10 E