Ourika dans Livres hebdo du 26.10.07

Duras Claire-Louisa-Rose-Bonne Cheval de Kersaint (duchesse de) OURIKA / éd. Claudine Herramnn – Paris, Des femmes – Antoinette Fouque

Ce roman paru en 1823 raconte l’histoire d’une jeune fille noire sauvée de l’esclavage puis élevée dans un milieu aristocratique bourgeois français, mais qui n’en mourra pas moins d’exclusion 10 euros seulement !

Membres du Jury du Prix des Libraires

Lors de sa réunion du 23 octobre, le Comité de lecture du Prix des Libraires a retenu une liste d’ouvrages parmi lesquels « Res Nullius » de Pomme Jouffroy

Prochaine réunion le 26 novembre.

* Siège social :
Librairie « La joie de connaître »
24, place de la République
14100 Lisieux

* Secrétariat du Prix :
Michèle Bourguignon, de Charenton

* Liste des membres du jury :
Mme Cormy
Mme Daelman
M Dubosc
M de la Fournière
Mlle Gladieux
Mlle Hedou
Mme Leuba
Mme Valembras
Mme Whipp
Mme Bourguignon

PROGRAMME LIRE EN FETE

Des femmes célèbrent « Lire en fête » !

Vendredi 19 octobre

A l’invitation d’Antoinette Fouque, Marie Darrieussecq, Christine Orban, Chantal Chawaf, Catherine Rihoit, Wassyla Tamzali, Pomme Jouffroy, Patricia Rodriguez et Catherine David vont lire des textes de leur choix, sélectionné dans leurs œuvres respectives.

Avec au piano, tout au long de la soirée, Catherine David.

18 h 45 : Christine Orban : J’étais l’origine du monde
Musique : Jean-Sébastien Bach, Prélude en si bémol majeur, extrait de la première Partita pour clavier.
Le livre audio Deux fois par semaine (roman paru chez Albin Michel en 2005) sortira en février 2008 aux éditions Des femmes. Passionnée par Virginia Woolf, par la psychanalyse et par l’élégance, Christine Orban a publié de nombreux livres parmi lesquels Les petites filles ne meurent jamais, Le silence des hommes… et, récemment, Petites phrases pour traverser la vie en cas de tempête… et par beau temps aussi.
Christine Orban va lire des extraits de son roman J’étais l’origine du monde : une histoire du célèbre tableau de Courbet… du point de vue du modèle !

Christine Orban :
« J’étais l’origine du monde (Albin Michel, 2000) est un roman qui raconte la relation entre Gustave Courbet et Joanna Hifferman (le modèle) pendant les séances de poses de  » L’Origine du monde « . L’idée de ce livre est née du choc visuel, que constitue ce tableau : son  » cadrage », quarante six centimètres sur cinquante cinq de chair, et du choc moral qu’il continue de susciter. Mais aussi de mon étonnement :  » comment une femme a t-elle pu accepter de poser dans cette position et pourquoi ?  » Pourquoi Courbet a t-il déclaré une fois le tableau fini : « le Con c’est moi » et Jacques Lacan en l’acquérant :  » le phallus est dans le tableau » ? Une oeuvre mystérieuse, toujours d’actualité. »

***

20 h 30, Pomme Jouffroy : Res Nullius
Musique : Chopin, étude n° 7 en do dièse mineur, op. 25.

Pomme Jouffroy mène parallèlement deux carrières professionnelles, chirurgienne et écrivain, auxquelles elle accorde autant d’importance. Res Nullius est son quatrième livre, le second publié aux éditions Des femmes, après Rue de Rome (2005). Un régal de sensualité.

JC Hazéra dit de Res Nullius dans Les Echos : « L’important n’est pas dans l’intrigue, mais dans l’épaisseur des moments, des présents successifs, car le sujet de « Res Nullius », c’est la vie, tout simplement. « Votre prochaine étape est prévue ? Rien n’est prévu. Sauf le voyage. » Et au cours du voyage, Pomme Jouffroy nous arrête où elle a envie, évoquant des univers qu’elle connaît manifestement bien ».

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21 h : Patricia Rodriguez : A la recherche de l’utérus perdu
Musique : Johannes Brahms, intermezzo n° 2 en si bémol mineur, op. 117.
Patricia Rodriguez Saravia, née à Mexico en 1945, est psychiatre, psychanalyste, professeur, et a publié huit textes, romans ou nouvelles. Elle a obtenu un prix littéraire au Mexique pour Cuando tu estes muerta, et vient d’en obtenir un second.

A la recherche de l’utérus perdu :
La disparition d’un utérus va entraîner la narratrice dans l’univers terrifiant des expérimentations médicales secrètes, de trafics d’embryons et d’organes, où les questions d’identité sexuelle, de désir de maternité… et de domination économique se mêlent d’une bien étrange manière…

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21 h 30 : Catherine David : Crescendo, Avis aux amateurs
Musique : Rachmaninov, prélude n° 12 en sol dièse mineur.
Romancière, essayiste, critique littéraire et pianiste amateur, Catherine David vit à Montmartre et partage son temps entre le journalisme, la littérature et la musique. Elle a publié plusieurs livres, parmi lesquels La Beauté du geste, un essai sur le piano et le tai chi chuan, (Calmann-Lévy, 1994), ainsi qu’un roman historique, L’Homme qui savait tout, le roman de Pic de la Mirandole, (Seuil, 2001). Son livre audio Simone Signoret ou la mémoire partagée est réédité ce mois-ci aux éditions Des femmes.

Catherine David
« Crescendo, Avis aux amateurs (Actes Sud, 2006) est un petit livre plein d’espoir sur mes deux claviers, mes deux passions concurrentes. Quand je circule dans Chopin ou Schumann, j’oublie jusqu’à l’existence de mon ordinateur. Quand j’écris ces lignes sur mon G4 plastifié, je suis sevrée de mon Feurich de bois blond. En vain, j’essaie de rassembler ces deux univers qui s’ignorent. Quand j’écris la musique se tient à l’écart. Quand je joue du piano, les mots se taisent, et c’est très bien. Couchés, les mots ! »

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Wassyla Tamzali : Une éducation algérienne

Née en Algérie, Wassyla Tamzali a été avocate à Alger pendant dix ans. À partir de 1980, et pendant vingt ans, elle a dirigé le programme sur la condition des femmes de l’Unesco. Retournée vivre à Alger, elle continue de mener de nombreux combats pour l’égalité des femmes, la laïcité, la démocratie et le dialogue méditerranéen.

Une éducation algérienne, c’est le récit de la guerre de libération de l’Algérie, et des années qui ont suivi cette guerre. Années de désillusions pour ceux qui, au moment de la conquête de l’indépendance, avaient fait le double pari de l’indépendance et du maintien de l’héritage de la colonisation.

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Marie Darrieussecq : Tom est mort
Auteure de nombreux livres, Marie Darrieussecq s’est fait connaître dès son premier roman, Truismes, qui a été un énorme succès. Elle vient de publier Tom est mort, un roman bouleversant sur la mort d’un enfant.

Présentation de l’éditeur :
Un simple récit, phrase après phrase sur un cahier, pour raconter la mort de Tom, quatre ans et demi, à Sydney, en Australie. Tom a un grand frère et une petite sœur, il a un père et une mère. C’est elle qui raconte, dix ans plus tard, Française en exil, cherchant se mots dans les Montagnes Bleues.

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Catherine Rihoit : Au bonheur des chats
Catherine Rihoit a publié son premier roman, Portrait de Gabriel, en 1977. Romancière prolifique, elle a notamment reçu le Prix des Deux-Magots en 1983 pour son roman La Favorite.

Au bonheur des chats
Les chats ont joué un rôle important dans la vie de Catherine Rihoit. Elle leur rend hommage dans cet essai qui mêle souvenirs personnels et réflexions sur le rôle du chat dans la société actuelle.

Conclusion au piano : Chopin, Nocturne n° 1 en si bémol mineur.

Je vous rappelle que demain, samedi 20 octobre, dès 17 heures, une autre soirée aura lieu à l’Espace Des femmes.

Cette fois-ci, la séance de lectures sera dédiée à Aung San Suu Kyi : des femmes, des comédiennes (Philippine Leroy-Beaulieu, Julie Debazac…), liront des extraits de Se libérer de la peur, publié aux éditions Des femmes en 1991.

Geneviève Brisac lira 52 ou la seconde vie (éditions de l’Olivier, 2007), qui paraît en livre audio aux éditions Des femmes ce mois-ci et qui se prête spécialement au thème.

Présentation de l’éditeur :

52 semaines. 52 histoires, comme les morceaux d’une mosaïque, les fragments d’une fresque. Ou les chapitres d’un roman. Ce roman, c’est d’abord ce que disent les femmes – Akka, Mélissa, Nouk, Carlotta et les autres – quand elles se retrouvent au café ou qu’elles se téléphonent. De quoi parlent-elles ? De tout : un général tortionnaire, un bébé qui pleure, les cheveux frisés, Rosa Luxemburg, un terrible 15 août, a las cinco de la tarde. De rien : une fille muette, Bruce Chatwin, l’amour en fuite, les tombes à deux places, un homme, le goût à jamais perdu de l’enfance. Car nous sommes des êtres amphibies. Nous sommes d’ici et d’ailleurs, les pieds sur terre et la tête dans nos rêves, comme des arbres déracinés, immergés dans le flot incessant de nos fantasmes, de nos utopies. C’est cela, la seconde vie : cet espace où nous passons la majeure partie de notre existence, où le dedans et le dehors, l’intime et le politique ne cessent de se mêler. Inépuisable champ d’exploration que Geneviève Brisac propose à notre regard, dans ce livre d’une extraordinaire virtuosité, empruntant à chaque genre littéraire tout ce qui peut servir son propos : dévoiler ce qui nous meut et nous émeut, à notre insu.

Dimanche 21 octobre, la librairie Des femmes, 35 rue Jacob, sera exceptionnellement ouverte toute la journée de « Lire en fête » et un cahier d’écriture vous sera offert pour tout achat.

A L’INVITATION D’ANTOINETTE FOUQUE, DANS L’ESPACE DES FEMMES, AU FOND DE L’ALLEE FLEURIE, Lectures + cocktail CE Vendredi soir à 19 h PUIS Spécial Birmanie CE samedi à 17 h !!! 35 rue Jacob, Paris 6ème

Bonjour à toutes et à tous,

Avant de recevoir une invitation détaillée en bonne et due forme, vous pouvez d’ores et déjà bloquer sur vos agendas les deux événements organisés par les éditions Des femmes dans le cadre de la manifestation culturelle « Lire en fête » http://www.lire-en-fete.culture.fr/ :

– Vendredi 19 octobre, grande soirée littéraire et musicale, à partir de 19 heures. Lectures par toutes nos romancières habituelles de l’année (Laurence Zordan, Pomme Jouffroy), et aussi par de fidèles amies de la maison comme Catherine David. Christine Orban fera l’ouverture de la soirée de 19 h à 19 h 30.

Accord de la Mexicaine Patricia Rodriguez (qui vient de loin !) aussi.

Présence de Chantal Chawaf également !

Morceaux de Chopin au piano interprétés par Catherine David prévus.

ET

– Samedi 20 octobre, grand après-midi politique « Spécial Birmanie » dédié à Aung San Suu Kyi à partir de 17 heures. Lectures par Philippine Leroy-Beaulieu, Julie Debazac et… Lio !

Lecture de Geneviève Brisac également !

Pour l’enchanteresse oasis artistique consacrée à la beauté de vendredi soir, comme pour les feux qui brûleront les oratrices passionnées par la cause Birmane samedi après-midi, un cocktail vous sera gracieusement offert dans la foulée. Je rappelle que l’adresse de notre Paradis créatif, mixte de pensée (plutôt vendredi) et d’action (plutôt samedi), est Espace Des femmes, 35 rue Jacob, Paris 6ème, métro Saint-Germain des Prés. Venez nombreux !

Festival Belles Latinas : soirée EXCEPTIONNELLE avec Patricia Rodriguez à l’Institut du Mexique à Paris le 15 octobre à 18 h 30 + nombreuses rencontres avec l’auteur en Rhône-Alpes durant tout le mois d’octobre 2007

Soirée GRATUITE avec Patricia Rodriguez (auteur de « A la recherche de l’utérus perdu ») dans le cadre du Festival Belles Latinas http://www.espaces-latinos.org/BellesCom.html, à l’Institut de México, 119 rue Vieille du Temple, Paris 3ème, lundi 15 octobre à 18 h 30.

Entourée de deux de ses compatriotes du pays du burrito et du sombrero, Sergio Gonzalez Rodriguez et Jordi Soler, Patricia Rodriguez sera à l’honneur d’une table ronde animée par Cécile Quintana (en espagnol).

Le Festival Belles Latinas (8 au 21 octobre 2007), rendez-vous français majeur dans le monde littéraire latino-américain, permet au public de rencontrer pendant trois semaines dans plusieurs villes de France des écrivains latino-américains contemporains. Aussi, cette année, l’Instituto de México http://www.mexiqueculture.org/ (et http://www.amelatine.com/ ) à Paris convie t-il les trois meilleures plumes de l’ancien Yucatan énumérées ci-dessus.

D’autres rencontres avec Patricia Rodriguez se déroulent, plus bas en France, dans la région Rhône-Alpes, où un accueil chaleureux lui fera peut-être oublier que nos quenelles sont nettement inférieures à ses fabuleux tacos et autres enchiladas :
* Vendredi 12 octobre – 14 h 00 : Université Jean Monnet à Saint-Etienne

* Samedi 13 octobre – 14 h 00 : Bibliothèque de Saint-Jean à Lyon 5e

* Mardi 16 octobre – 14 h 00 : Lycée Corot à Morestel

* Mercredi 17 octobre – 18 h 30 : Bibliothèque de Bron (69)

* Jeudi 18 octobre – 18 h 30 : Café Au Bout du Monde à Lyon 1er

Rediffusion « Empreintes » de Simone Veil sur France 5 dimanche 14 octobre à 9 h 49 (Simone Veil y dit à deux reprises son admiration, son amitié et sa gratitude pour Antoinette Fouque)

Empreintes : « Simone veil, la loi d’une femme »

France 5, dans le cadre de sa case documentaire « Empreintes », a diffusé, vendredi 12 octobre 2007 à 20 heures 40, le documentaire écrit et réalisé par Caroline Huppert, « Simone veil, la loi d’une femme ».

Elles ont marqué notre société de leur ’empreinte’. Hors du commun, ces personnalités françaises sont issues du monde des arts, de la culture, des sciences, du spectacle, du sport de la société civile… La collection ‘Empreintes’ leur rend hommage.

Simone Veil, la loi d’une femme : Ce documentaire mesure l’empreinte laissée par Simone Veil : la loi sur l’avortement qui porte son nom, son combat pour l’Europe, son action pour le devoir de mémoire de la Shoah. Il propose un lien entre son héritage personnel et ses champs d’action : son enfance, son éducation, sa mère, puis pendant l’adolescence, l’horreur d’Auschwitz.

Simone Veil est l’une des personnalités françaises les plus respectées. Son engagement l’a placée au-dessus des contingences politiques.

‘Simone Veil, la loi d’une femme’ se propose de faire comprendre ce phénomène inhabituel et la femme exceptionnelle qui l’a rendu possible.

Rediffusion :

Dimanche 14 Octobre 2007 à 09 heures 49

Le Salon du Livre africain va grandissant – Courrier de l’Ouest, 13 et 14 octobre 07)

LITTERATURE

LE SALON DU LIVRE AFRICAIN VA GRANDISSANT

Faédéla M’Rabet, Benaouda Lebdaï, Tierno Monenembo et Jacques Chevrier, spécialiste de la littérature africaine ont enrichi le Salon de leurs connaissances et de leurs passions pour l’Afrique et sa littérature. (photo)

Dimanche s’est achevé le Salon du Livre africain d’Angers. Retour sur un événement qui gagne au fil des ans ses galons de rendez-vous littéraire de haute tenue.

« C’est un excellent salon ! » Tierno Monenembo ne tarit pas d’éloge sur le salon angevin. Cet écrivain guinéen, considéré par certains comme le plus grand écrivain africain francophone encore en activité, participait pour la seconde fois à l’événement qui s’esttenu tout le week-end au salon Curnonsky. Invité d’honneur cette année il salue la qualité des échanges : « Il y a de plus en plus de public, les gens semblent de plus en plus intéressés et les débats sont de plus en plus structurés ».

L’Afrique au pluriel

Pour leur quatrième édition, ces rencontres littéraires avaient réuni une dizaine d’auteurs appelés à discuter, partager et débattre sur un thème « Être un écrivain africain en France ». Algériens, Maliens, Camerounais ou Guinéens, l’Afrique francophone affichait sa diversité. « C’est la première fois que je me retrouve à discuter avec autant d’Africains » sourit Fadéla M’Rabet.

Cette féministe et romancière algérienne était la seconde invitée d’honneur du salon. Très satisfait de l’affluence tout au long du week-end, Benaouda Lebdaï, l’un des organisateurs, souligne l’importance de ce genre d’événement. « Il donne l’opportunité aux auteurs d’aller au fond de leurs oeuvres, de parler de leurs vies et de la langue française avec une remarquable honnêteté ».

Sujet tendu

Le débat sur l’histoire de l’immigration fut houleux et Victor Bouadijo, co-organisateur tient à rappeler que ces écrivains africains donnent à voir « un métissage qui fait du bien dans un contexte compliqué ». Rappelant le caractère fugace de la politique, Victor Bouadijo ne s’attarde pas sur le contexte politique actuel. Certes, l’immigration africaine reste un sujet tendu selon lui, mais l’essentiel du salon réside dans « la puissance de l’imagination de ces écrivains qui savent coder les problèmes de notre temps ».

SALONS OCTOBRE – NOVEMBRE 2007

Bloquez sur vos agendas les dates des salons auxquels nous participons, suite au Festival très ensoleillé de Mouans Sartoux (5 au 7 octobre 2007) dont le thème était « Au delà des murs, l’humanité » http://www.lefestivaldulivre.fr

* Rendez-vous de l’Histoire de Blois http://www.rdv-histoire.com/ (18 au 21 octobre),

* Lire en Fête http://www.lire-en-fete.culture.fr/ (19 au 21 octobre)

* Foire du Livre de Brive www.foiredulivre.net/ (26 au 28 octobre)

* 18ème Salon du livre de Colmar (24 et 25 novembre 2007) http://www.salon-du-livre-colmar.com/

* 1er Salon des éditeurs indépendants du Quartier Latin – (29 novembre au 2 décembre 2007)

Taslima Nasreen sur e-torpedo.net le 12.10.07

L’écrivaine Taslima Nasreen en danger imminent

Solidarité avec Taslima Nasreen
La vie de Taslima Nasreen, écrivain et grande figure du combat pour les droits des femmes, la démocratie et la liberté d’expression, est aujourd’hui gravement menacée en Inde, où elle s’est réfugiée après un exil forcé du Bangladesh en 1994, à la suite d’une fatwa des intégristes musulmans la condamnant à mort.
Il y a quelques semaines, dans le sud de l’Inde, une centaine d’intégristes l’ont agressée et blessée lors de la signature de l’un de ses livres, tandis qu’un parti islamiste appartenant à la coalition gouvernementale mettait sa tête à prix pour 500 000 roupies tout en déposant plainte contre elle et en demandant son expulsion du pays.

« Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser. (…) Où aller . Les fondamentalistes ont le bras long. Je ne suis pas ici pour combattre l’islam. Je ne fais qu’écrire pour les droits et la liberté des femmes (…). Mais cela fait maintenant seize ans que les extrémistes essaient de me tuer. (…) Si je survis, je viendrai peut-être en Europe en Octobre », écrit-elle à Antoinette Fouque.

L’Inde est, dit-on, la plus grande démocratie du monde. Pour la première fois de son histoire, elle est présidée par une femme, depuis juillet 2007.

Or depuis qu’elle y réside, Taslima Nasreen n’y jouit pas de ses pleins droits : la citoyenneté qu’elle a demandée au gouvernement du Bengale lui a été refusée.

Ce même Etat a interdit, en novembre 2003, la vente de son autobiographie. Il a fallu une décision de la Haute Cour, en septembre 2004, pour que l’interdiction soit levée.

Aujourd’hui, elle risque l’expulsion, voire l’emprisonnement, et ceux qui l’agressent et la menacent ne sont pas sérieusement poursuivis.

Taslima Nasreen doit pouvoir vivre, écrire, être lue, en Inde, et dans le monde, en toute hospitalité et en toute sécurité.

A Paris, en novembre dernier, au Colloque « Femmes en mouvements hier et aujourd’hui pour demain », elle disait, évoquant les souffrances de l’exil : « Mais j’ai une maison, c’est l’amour que je reçois des femmes, de toutes les femmes de par le monde ».

Par la mobilisation militante, médiatique et diplomatique, nous avons réussi à la sauver en 1994. Nous devons le faire aujourd’hui encore.

Il y va de sa vie, de la liberté des femmes et de la liberté d’expression dans le monde.