Antoinette Fouque par Aurélie Jacques (« Le Point »)

L’article qui m’a causé la plus jolie surprise est sans doute celui d’Aurélie Jacques dans Le Point du 30 août, « La dernière féministe ». En effet, contrairement à ses consoeurs du Nouvel Observateur et de Valeurs actuelles, cette jeune journaliste a réalisé le tour de force de saisir la quintessence des essais de féminologie d’Antoinette Fouque, sans jamais l’avoir côtoyée dans le passé. Du grand professionnalisme, chapeau !

Le Point 30 août 2007

Essai – La dernière féministe

Fondatrice du MLF et des éditions Des femmes, Antoinette Fouque développe depuis près de quarante ans une réflexion exigeante et singulière. Regroupant des textes des années 70 à nos jours, « Gravidanza », le deuxième tome de ses essais de « féminologie », en retrace les principaux jalons.

Fondés sur une psychanalyse critique qui prend pour cible la conception freudienne d’une libido qui ne serait que phallique, ses écrits affirment au contraire l’existence d’une « libido creandi » : la femme n’est pas un homme comme les autres puisqu’elle procrée. « En ne pensant pas la différence entre les sexes, le féminisme renforce la clôture patriarcale », affirme Antoinette Fouque. Le concept freudien d’envie de pénis chez les petites filles fait écran à ce qu’elle nomme l’envie d’utérus chez les garçons. « Les femmes enfantent et les hommes font pipi debout. C’est incroyable que ce soit eux qui en aient tiré le plus de gloire ! » s’exclame t-elle avec humour. Source de misogynie, cette envie d’utérus doit être dépassée. C’est, selon la psychanalyste, l’enjeu du siècle à venir.

Aurélie Jacques

« Gravidanza. Féminologie II », d’Antoinette Fouque (éditions Des femmes, 296 pages, 15 E)

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