Samedi 19 juin, Fêtez avec l’Alliance des Femmes pour la Démocratie le 65ème anniversaire d’Aung San Suu Kyi ! (publiée par Antoinette Fouque aux éditions Des femmes)

birmanie.jpgAlliance des Femmes pour la Démocratie
Présidente : Antoinette Fouque
 
Célébration du 65ème anniversaire d’Aung San Suu Kyi
 
A l’appel de la communauté birmane de France et des associations Info Birmanie, Alliance des Femmes pour la Démocratie, Femmes solidaires, Reporters sans frontières, FIDH, retrouvons-nous
 
samedi 19 juin à partir de 18 heures
 
pour réaffirmer notre solidarité avec Aung San Suu Kyi, leader démocrate birmane, privée de liberté depuis quatorze ans.
 
12, rue Guy de la Brosse 75005 PARIS
M°Jussieu
 
Programme
18 h : danses traditionnelles birmanes
18 h 45 : buffet birman
20 h : projection du documentaire Burma VJ
21 h 30 : débat avec la participation de Jane Birkin, et des associations
 

Soutenir Aung San Suu Kyi avec Antoinette Fouque, DEMAIN, le 6 octobre 2009 dès 21 h

Le résumé du communiqué politique qui suit en sept lignes : L’Alliance des Femmes pour la Démocratie appelle au rassemblement de soutien à Aung San Suu Kyi organisé mardi 6 octobre, de 21 heures à 23 heures sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.

 + pour toute interview d’Antoinette Fouque, son éditrice, qui connaît bien l’héroïne comme la cause, ou pour recevoir le livre d’Aung San Suu Kyi en service de presse (n’oubliez pas de mentionner une adresse postale), joindre Guilaine Depis, n’importe quand, au 06.84.36.31.85.

*****

Alliance des Femmes pour la Démocratie Présidente : Antoinette Fouque

Communiqué 4 octobre 2009

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En confirmant la condamnation d’Aung San Suu Kyi à 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence, la junte birmane l’exclut des prétendues élections qu’elle prévoit d’organiser l’année prochaine, et qui ne seront donc qu’une parodie.

Antoinette Fouque et l’Alliance des Femmes pour la Démocratie rappellent que la Prix Nobel de la Paix, et son parti, la LND, avaient remporté massivement les élections démocratiques de 1990. La junte avait refusé ces résultats, et exerce depuis cette date un pouvoir dictatorial et corrompu sur la Birmanie, en dépit de plusieurs soulèvements populaires.

Aung San Suu Kyi, pour sa part, donne au monde un exemple de combativité intelligente et d’extraordinaire dignité. Privée de liberté depuis quatorze ans, elle continue à méditer, penser, résister, agir… « Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur […]. Aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours », a-t-elle écrit dans son livre Se libérer de la peur (Éditions Des femmes, 1991).

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Solidaire avec Aung San Suu Kyi : Antoinette Fouque, son éditrice

Alliance des Femmes pour la Démocratie – Présidente : Antoinette Fouque

Communiqué du 18 août 2009

ASSK.JPGAung San Suu Kyi vient de faire appel du verdict honteux qui lui a été infligé par un tribunal birman aux ordres de la junte. Antoinette Fouque et l’Alliance des Femmes pour la Démocratie (AFD) en appellent aux gouvernants du monde entier, aux autorités de l’Union européenne et de l’ONU, pour une action efficace en vue de sa libération immédiate, de celle de tous les prisonniers politiques et de l’ouverture d’un processus authentique de démocratisation en Birmanie, avant les pseudo-élections prévues en 2010.

Aung San Suu Kyi a scellé, dès 1988, une alliance avec le peuple birman pour une lutte non-violente et résolue contre une dictature cruelle et corrompue. En 1990, elle et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, l’emportaient massivement aux uniques élections réellement libres ayant eu lieu dans le pays, mais ces résultats ont été rejetés par les militaires.

Depuis lors, la Prix Nobel de la Paix donne au monde un exemple de combativité intelligente et d’extraordinaire dignité. Privée de liberté depuis quatorze ans, elle continue à méditer, penser, résister, agir… « Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur (…). Aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours », a-t-elle écrit dans son livre, Se libérer de la peur (Editions Des femmes, 1991).

L’AFD continuera sans relâche à manifester sa solidarité, en partenariat avec les ONG et les personnes engagées dans ce combat, telles qu’Info Birmanie, la Communauté birmane de France, Jane Birkin, France-Tibet, Femmes solidaires, Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme…

Contact presse : 06 84 36 31 85

Aung San Suu Kyi : L’URGENCE DE LA MOBILISATION

Avec ELLE !

Bien avant Carla Bruni, Antoinette Fouque a publié, soutenu, rencontré, aimé Aung San Suu Kyi. Qu’on se le dise… et qu’on la sauve !media_l_406813.jpglivre6.jpg

Aung San Suu Kyi
Se libérer de la peur

Prix Nobel de la Paix 1991
Préfaces de François Mitterrand et Vaclav Havel

Traduit de l’anglais par et Thérèse Réveillé

220 p. – 14,50
1991
– réédition 2004
 » Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. Un peuple assujetti à une loi de fer et conditionné par la crainte a bien du mal à se libérer des souillures débilitantes de la peur. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’état naturel de l’homme civilisé. « 
A.S.S.K

Depuis 1988, en Birmanie, Aung San Suu Kyi affronte avec le plus grand courage et par une lutte non-violente, l’une des pires dictatures de la planète. Assignée à résidence en juillet 1989, elle fut condamnée à un silence et à un isolement complets, malgré l’écrasante victoire aux élections de Mai 1990 du Parti démocratique qu’elle a fondé.
Née en 1945, diplômée d’Oxford en philosophie, sciences politiques et sciences économiques, elle a reçu en 1990 le Prix Thorolf Rafto pour la défense des Droits de l’homme décerné par la Norvège et le Prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen.
En 1991, le Prix Nobel de la Paix a fait connaître son combat au monde entier.

Se libérer de la peur rassemble les textes et discours politiques d’Aung San Suu Kyi durant la période où elle a pris la tête du mouvement démocratique birman, entre Août 1988 et Juillet 1989.
Quatre essais, plus anciens, les précèdent : une biographie de son père, Aung San, héros de l’Indépendance birmane, une présentation historique de son pays, et deux études sur l’histoire intellectuelle de la Birmanie.
La dernière partie est consacrée à la vie d’Aung San Suu Kyi. Deux de ses amies, Ma Than E et Ann Paternak Slater, témoignent de son précoce éveil politique. Deux spécialistes de la Birmanie, Joseph Silverstein et Philip Kreager, expliquent son immense contribution à la lutte non-violente de son peuple.
Michael Aris, mari d’Aung San Suu Kyi, a réuni et présenté les textes qui composent ce recueil. Professeur permanent au St Antony’s College d’Oxford, et professeur associé au département des Etudes tibétaines et himalayennes de l’Université de Harvard (USA). Il est mort en 1999.
La publication en France de Se libérer de la peur est un geste de solidarité qui vise à intensifier la mobilisation internationale pour obtenir la libération de Aung San Suu Kyi.

Marche de Silence et de Lumière pour Aung San Suu Kyi, samedi 17 novembre, 18 h, Parvis du Trocadéro

APPEL DE L’ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE – ANTOINETTE FOUQUE :

Comité de Soutien au peuple birman
marchebirmane@yahoo.fr
c/o Buddhachannel
206, rue La Fayette
75010 Paris

GRANDE MARCHE DE SILENCE ET DE LUMIERE

Face à la situation inquiétante en Birmanie,
face aux exactions de l’armée,
face au silence médiatique imposé par la junte,
face aux incertitudes actuelles,
un comité de soutien au peuple birman s’est constitué.

Ce comité de soutien
animé par des valeurs pacifistes et humanistes
souhaite que la situation politique en Birmanie s’apaise et change,
que les moines ne soient plus pris en otages,
que le peuple puisse retrouver sa sérénité,
dans le respect des droits fondamentaux.

Nous ici rassemblés comme membres de ce comité
appelons à une grande Marche de Silence et de Lumière

SAMEDI 17 NOVEMBRE 2007 A 18 HEURES, PARVIS DU TROCADERO

pour que le peuple de Birmanie retrouve un climat de Paix,
pour que les souffrances de tous les protagonistes s’effacent.

Passons de l’ombre à la mulière
en apportant chacun une bougie
pour raviver la flamme de l’espoir.

N’OUBLIONS PAS LA BIRMANIE

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur: la peur n’est pas l’état naturel de l’homme civilisé. »

Mme Aung San Suu Kyi

(diplômée d’Oxford en philosophie, sciences politiques et économiques, a recu en 1990 le prix Thorolf Rafto pour la défense des droits de l’homme et le prix Sakharov pour la liberté de la pensée décerné par le parlement européen. Prix nobel de la Paix en 1991)

le comité de soutien de la Birmanie, coordonné par BuddhaChannel TV, info Birmanie, et l’Alliance des Femmes.

vous invite à une marche silencieuse en hommage au peuple Birman.

le samedi 17 novembre 2007 à partir de 18h Parvis du TROCADERO

Métro : Trocadéro (ligne 6 & 9) tel 06 21 20 18 15 – 06 20 48 01 41

pour ceux qui souhaitent figurer sur la liste du comité de soutien
envoyer un mail à: marchebirmane@yahoo.fr

Bien à vous,

Jean Bernard Chardel Beaufort des Champs
www.jbchardel-art.com

Var Matin, Manif à Toulon spécial Aung San Suu Kyi & Antoinette Fouque (12.11.07)

AFE°VAR MATIN°AUBRY°2007
__________________________________________
NOVEMBRE 2007

In Var Matin, 12 novembre 2007

Le combat d’une Raphaëloise pour la Birmane Aung San Suu Kyi
« Les Birmans ont besoin de nous. Si nous ne les soutenons pas aujourd’hui, une répression encore plus féroce risque de s’abattre sur eux dans les prochaines semaines. Les journées qui viennent sont donc cruciales ».
Tel est l’appel lancé par un certain nombre d’associations et de partis politiques, dont « L’alliance des femmes pour la démocratie », présidée par Antoinette Fouque. Cofondatrice du mouvement de libération des femmes (MLF), créatrice des Editions des femmes, ancienne députée européenne, Antoinette Fouque, qui vit à Saint-Raphaël quand elle n’est pas dans ses bureaux parisiens, a pris à bras-le-corps cette bataille aux côtés du peuple birman. Et de Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix en 1991 et assignée à résidence dans son pays.Antoinette Fouque a eu l’occasion de rencontrer en 1995 cette écrivain, symbole de la révolte actuelle, fille de celui qui a donné à la Birmanie son indépendance .

« Une conscience vivante »
« Aung San Suu Kyi est une femme de respect, de non-violence et de solidarité. C’est une héroïne à l’élévation absolue » témiogne Antoinette Fouque, de l’admiration dans la voix. « Une femme rayonnante, douce, ferme, qui a toujours refusé de quitter Rangoon pour être avec son peuple, comme une conscience vivante face au pouvoir militaire. Comme son peuple, elle n’a plus rien. On dirait un oiseau. Elle a vendu son piano pour manger ».
Que faire pour aider cette femme d’exception et la Birmanie ? « C’est vrai que parfois, nous nous sentons impuissants » avoue Antoinette Fouque. « ça paraît dérisoire, mais il faut le faire. Faire de l’agit-prop, faire circuler l’information le plus possible. La transmettre aux parlementaires, essayer de communiquer avec la Birmanie… »

« Elle nous appelle »
Pour Antoinette Fouque, « l’Europe a aussi un rôle déterminant à jouer pour faire fléchir la Chine, afin qu’elle lâche la junte birmane. Il peut aussi y avoir des mesures économiques et diplomatiques. Bref, il faut que l’opinion publique française prenne conscience de l’importance de ce qui se passe en Birmanie ».
« Si je pouvais y aller demain, j’irai voir Aung sa Suu Kyi, que je considère comme une héritière directe de Gandhi, Mandela et Vaclav Havel dans une autre mesure. Si ça n’était pas un peu ridicule, je dirais que cette femme est une sainte » conclut Mme Fouque.Laquelle, devant le parlement européen, avait lancé : « Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supporter d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? ».C’était en 1995. Douze ans plus tard, ces propos restent d’actualité.

Catherine Aubry
Alliance des femmes pour la démocratie : www.alliancedesfemmes.fradfemmes@iway.fr. Tel 01.42.60.22.68/01.42.60.93.76.
Var Matin

Vraies vertus, mauvais exemples, par Christine Clerc (Valeurs actuelles du 26.10 au 01.11.07)

Valeurs actuelles

Le carnet de Christine Clerc

Vraies vertus, mauvais exemples

Samedi, rassemblement de soutien à Aung San Suu Kyi, la Nobel birmane, à l’initiative d’Antoinette Fouque, fondatrice du MLF. Dimanche, mobilisation à l’appel du Dal (Droit au logement) avec Guy Bedos et Carole Bouquet, en faveur des familles africaines sans logis. Lundi, hommage non-stop à Guy Môquet, sur ordre du Président Sarkozy. Mardi, soirée sans lumière pour sauver la planète… Pas un jour sans que des personnalités de gauche ou de droite, descendues d’une villa sur la côte, d’un palais à Marrakech ou d’une scène de théâtre parisienne, ne nous somment de compatir, de déclamer, de marcher, de pédaler, de vivre dans le noir et de manger sain (au moins cinq fruits et légumes, hors de prix, pour notre coeur et contre le cancer….) A la longue, notre sensibilité s’émousse, notre bonne volonté tourne au mauvais esprit et notre crédulité – pourtant sans limite – s’épuise. Il nous prend des envies de « marcher à quatre pattes », comme l’écrivait Voltaire à Rousseau. Ou encore de dévorer une platée de frites dans une atmosphère enfumée devant la télé en regardant le sketch bête et méchant des « Guignols » sur Rachida et Cécilia, qui dévalisent une boutique Prada…

Rachida Dati, la vraie, celle que Nicolas Sarkozy a promus ministre de la Justice, poursuit en réalité son tour de France pour fermer, de Liévin à Barcelonnette en passant par Sancerre, quantité de tribunaux d’instance dont l’activité, devenue selon elle trop faible, coûte bien trop cher à la Justice. Logique : pour les mêmes raisons, on ferme chaque année des hôpitaux, des écoles et des bureaux de poste, sans compter les églises au toit percé et bientôt les gendarmeries. Avec leurs pauvres banderoles « non à la fermeture de notre… », les manifestants, fussent-ils bâtonniers de l’ordre des avocats de Millau ou d’Orléans, suscitent des commentaires apitoyés sur leur « combat d’arrière-garde ». Pourtant, quand on entend Al Gore, le nouveau Nobel de la paix, décliner sa « Vérité qui dérange », quand on écoutre aussi le Ministre Jean-Louis Borloo et les participants à son « grenelle de l’Environnement », on se convainc que la désertification rurale et l’exode accéléré des populations vers des grandes villes et des banlieues de plus en plus polluées sont un mal fatal pour le pays et pour la planète. Comment le combattre en accélérant, au nom d’une logique financière, le mouvement . Et pourquoi faire la morale aux médecins, coupables de s’installer en trop grand nombre sur les rives de la Méditerranée, pourquoi menacer les étudiants en médecine d’un régime plus contraignant, qui les forcerait à exercer dans la Creuse ou le Pas-de-Calais, si l’Etat donne l’exemple inverse ?

A propos d’exemplarité : elle tombe mal, cette nomination de Bernard Laporte, l’entraîneur affairiste de l’équipe de France de rugby, qui devient Secrétaire d’Etat aux sports le jour même où l’on célèbre la mémoire de Guy Môquet (arrêté en 1940 non pour des faits de résistance contre l’occupant allemand mais pour avoir distribué des tracts anticapitalistes). Les discours sur les valeurs d’Antan c’est bien, mais l’exemple vivant venu d’en haut, ce serait mieux. Edouard Balladur premier ministre avait instauré une règle, certes sévère au regard de la présomption d’innocence, mais rassurante pour le peuple : tout membre du gouvernement mis en examen devrait quitter son poste. C’est ce que fit Alain Carignon. C’est ce que devait faire plus tard, sous le gouvernement Jospin, Dominique Strauss-Kahn. Dommage que l’ancien porte-parole balladurien, Nicolas Sarkozy, ait décidé, une fois à l’Elysée, d’abandonner cette règle d’airain.

Henri Guaino, la plume du président de la République, a de quoi être fier : Nicolas Sarkozy lui doit en partie sa victoire. Qu’on se souvienne du grand rassemblement du Bourget (octobre 2004) avec défilé, sur écrans géants, de vedettes du show-biz. Qu’on se souvienne aussi de l’Université d’été à Marseille (septembre 2006) avec Doc Gynéco, assis au premier rang devant les élus. La campagne était mal partie ! Arrive Guaino, qui fut à bonne école auprès de Philippe Séguin. Sur ses conseils, Sarkozy se met à nous conter, à partir du 14 janvier, une belle histoire de France, qui va de Jeanne d’Arc à Jean Jaurès en passant par Jules Ferry, avec un détour par la Grèce pour l’Antigone de Sophocle revue par Malraux. C’est un triomphe, grisant pour Guaino : il avait vu juste, quand il disait que les Français n’attendaient pas seulement qu’on leur propose de « travailler plus pour gagner plus » mais qu’on leur parle de « l’âme de la France ». Cela l’autorise t-il aujourd’hui à prendre un ton aussi péremptoire pour juger « pas acceptables » les états d’âme d’enseignants « dont nous payons, insiste t-il, la formation et le salaire », lorsqu’ils osent s’interroger sur la décision impériale de lire, dans toutes les écoles de France, la lettre de Môquet . Après tout, l’école devrait être faite aussi pour former des esprits critiques. Des esprits libres.

Valeurs actuelles du 26.10 au 01.11.07

ASSK : Pétition de l’Alliance des Femmes dans Marianne (20 au 26 octobre 2007)

APPEL

il y a eu gandhi, Mandela, Vaclav Havel, et leurs peuples…

AUJOURD’HUI, AUNG SAN SUU KYI CONTINUE DE MEDITER, PENSER, ECRIRE, RESISTER, AGIR, LUTTER…

« Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supportés d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement, et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? »
Antoinette Fouque
Parlement Européen, Strasbourg, juin 1995

Photo Aung san Suu Kyi Prix Nobel de la Paix 1991 et Antoinette Fouque à Rangoon en septembre 1995.

SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE BIRMAN

Adressez vos signatures à :
ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE
(alliance.des.femmes@orange.fr – 01.42.60.22.68 – 35 rue Jacob, 75006)

Pourquoi la non-violence n’est pas une cause perdue ? (après la révolte birmane) par Martine Gozlan (« Marianne » du 6 au 12 octobre 2007)

Grâce aux moines de Rangoon et à la captive Aung San Suu Kyi, l’opinion renoue avec Gandhi et les grandes marches pacifiques contre les tyrannies. Un espoir à l’ère des kamikazes !

Par Martine Gozlan

APRES LA REVOLTE BIRMANE, POURQUOI LA NON-VIOLENCE N’EST PAS UNE CAUSE PERDUE ?

Quel choc ! Au moment où la clique Ben Laden, Zawahiri et autres humanistes associés éructe « oeil pour oeil, dent pour dent, mort pour mort ! » sur les ondes terrifiées, une marée de robes solaires jaillit de l’Asie muette. Elle déferle, défie les moussons noires de la haine. Révolte des bonzes birmans aux mains et pieds nus, marcheurs habités par ce qu’on croyait perdu : la non-violence à l’état pur contre l’Etat sauvage. Derrière la barrière de la soldatesque, une orchidée s’incline : Aung San Suu Kyi, aussi translucide que les fleurs qui dansent sur ses cheveux, leader de l’oppposition encagée à vie, prix Nobel de toutes les paix assassinées de la planète.

Le monde frémit. Jusqu’ici, la Birmanie n’était gratifiée que d’une brève, ça et là, dans une presse occupée à 100% par les hauts faits kamikazes. Ici aussi ? Ici aussi. Va t-on se voiler la face ? Le tchador du « no future » moyen-oriental s’est abattu depuis si longtemps sur l’actualité que nous avons oublié l’oxygène. Sur une terre toute proche de celle où naquit le Bouddha, « l’Eveillé », les moines nous ont réveillés.

LES BONZES ET L’ORCHIDEE

Aung San Suu Kyi, aussi détachée d’elle-même que l’était Gandhi, pulvérise d’une voix frêle l’épaisse coque d’indifférence qui asphyxie son pays. Mais pas seulement son pays : avec les bonzes et l’orchidée, c’est la conscience universelle qui retrouve soudain la mémoire. Celle du « pouvoir des sans-pouvoirs », comme Vaclav Havel appelait la non-violence au temps de la « révolution de velours », à Prague, en novembre 1989. Celle de la « force sur la vérité » qui lança les foules indiennes sur les pas du Mahatma, jetant les fondations, malgré les futurs massacres, de la plus grande démocratie du monde. Celle des « mères de la place de Mai », naguère en Argentine, qui ont réussi à faire tournoyer dans le monde entier, avec le nom de leurs enfants disparus, la liberté captive de Buenos Aires. Elles refusaient l’amnésie, notre plus grand mal aujourd’hui.

La fresque de la non-violence est-elle en train de s’effacer, délégitimée par la théorie sauvage qui veut qu’au sang réponde le sang, du quartier à la tribu, de la tribu à l’Etat, de l’Etat à l’Etat ? Les bonzes et l’orchidée ne sont-ils qu’une survivance locale et sublime d’un passé dépassé ? Ou au contraire, dans leur dépouillement lumineux, le symbole d’une rébellion sans armes et sans âge qui parle à tous les coeurs ?

Aung Ko, dissident birman en exil, en résume l’impact, bien au-delà des pagodes assiégées de Rangoon : « Deux choses coexistent en l’homme : l’individuel et l’universel. Tout le problème est de savoir quel côté va vaincre. »

Comme Gandhi, qui avait tiré un trait sur sa vie personnelle, Aung San Suu Kyi a choisi de faire taire en elle l’individuel. Captive depuis dix-huit ans, elle a toujours refusé l’exil, même pour assister dans ses derniers moments son mari anglais, Michael Aris, mort en 1999. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais revenir dans son pays. De la démocratie volée au peuple en 1988, lors des élections qu’avait remportées son parti, la dame de Rangoon entend rester le symbole, la permanence.

Aung San Suu Kyi est à la fois immobiolité et mouvement, comme le montrent ses rares interviews. Le corps bouge peu, les lèvres articulent doucement mais les mots s’envolent, colombes indociles. Une gestuelle aussi éloignée de celle à laquelle nous ont habitués, partout, les hommes et les femmes de pouvoir que la marche des bonzes l’est d’une manifestation à Gaza ! Cet étang lisse est en réalité un océan de résistance. Car « la non-violence, explique l’historien Jacques Sémelin, n’est pas une non-force, une passivité, une résignation. Ce n’est pas non plus le pacifisme. C’est un combat ». (« La non-violence expliquée à mes filles », Le Seuil)

De ce combat, Aung San Suu Kyi a dit qu’il était d’abord dirigé contre la peur. « Un peuple assujetti à une loi de fer et conditionné par la crainte a bien du mal à se libérer des souillures débilitantes de la peur. Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’état naturel de l’individu civilisé », écrit-elle dans son autobiographie (« Se libérer de la peur », éditions Des femmes, 2004).

Faisant taire leur peur, les moines, suivis par le peuple, ont affronté l’armée birmane. Feu à volonté. Le nombre de morts est toujours inconnu et les moines ont été arrêtés. Le tir qui a fait le tour du monde est celui qui a frappé en plein coeur le journaliste japonais Kenji Nagai, abattu de sang-froid par le troufion qui l’avait jeté au sol avec sa caméra. Existe t-il des êtres plus désarmés sur la Terre que des bonzes, une orchidée et un journaliste ? Leur non-violence est-elle une cause perdue ?

CELA S’APPELLE L’ESPOIR

Si elle l’était, l’émissaire de l’ONU ne se serait pas rendu en Birmanie et personne ne préparerait de sanctions contre les bouddhistes en képi qui fusillent leur clergé aux pieds nus (lire ci-contre l’article d’Alain Léauthier). Si plus personne ne croyait qu’une marche pacifique peut changer le monde, il n’y aurait pas eu, en 2004, une « révolution orange » à l’Est, en Ukraine, même si ses principes furent ensuite détournés par certains de ses leaders. L’opposition russe à Poutine n’aurait pas lancé, depuis décembre 2006, des « marches du désaccord » dans la plupart des grandes villes, suivies par des milliers de manifestants malgré la menace de la répression. C’est au cours de l’une de ces démonstrations, le 14 avril dernier, que l’ex-champion d’échecs Gary Kasparov, l’âme des rassemblements, a été arrêtés devant les caméras. Une caméra, c’est important : celle du journaliste japonais à Rangoon lui a coûté la vie.

LES GENERAUX, QUI EXERCENT UNE IMPITOYABLE CENSURE, MISENT SUR LE RETOUR DE LA LOI DU SILENCE. POUR UN TEMPS…

Les généraux qui ont déconnecté la Birmanie de tous les accès à Internet misent une fois de plus sur le retour de la loi du silence. Sans médiatisation, vaincre la non-violence n’est plus qu’un jeu d’enfant sadique. Pour un temps. Car les images de Rangoon, même figées aujourd’hui par la censure, dans les rues maintenant désertes, nous ont permis de renouer – liste non exhaustive – avec Gandhi, Martin Luther King, Sakharov, Rigoberta Menchu. Bref avec tous ceux qui ont voulu rompre l’enchaînement sans fin du mensonge et de la violence. C’est très beau et moins rare qu’on veut nous le faire croire. Cela s’appelle l’espoir.

Martine Gozlan

Illustration : Photo Rangoon le 23 septembre

Derrière les soldats birmans, le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis dix-huit ans, apparaît à la porte de sa demeure pour manifester son soutien au mouvement de protestation des bonzes contre la junte militaire.