Du rififi en Birmanie – Ce qu’en pensent certains de nos confrères étrangers (par Nicolas Gauthier dans NH, 4 au 10.10.07)

Du rififi en Birmanie – Ce qu’en pensent certains de nos confrères étrangers

Il en va de certaines révoltes « populaires » comme des générations : elles sont données pour spontanées. La Roumanie jadis, l’Ukraine naguère ; la Birmanie aujourd’hui. Et comme à chaque fois, la compassion médiatique qui tient lieu de réflexion, l’émotion pour seul recul et l’hypocrisie en toile de fond. Certains journaux étrangers ne s’en laissent pas pour autant compter.

Voilà quelques jours que les journaux français vivent au rythme des trottoirs de Rangoon, capitale du Myanmar. « Ténèbres », titre Le Journal du Dimanche, le 30 septembre dernier, sous la plume d’un Jacques Espérandieu dont le patronyme pousserait plutôt à en désespérer. Lequel assure, après avoir emprunté le titre de son éditorial à un film d’épouvante de Dario Argento : « Ainsi donc, rien n’y aura fait. Ni les sanctions « personnelles » de Georges Bush. Ni les remontrances de Nicolas Sarkozy. » Qu’en peu de mots, tant de choses sont résumées. L’arrogance, pour commencer. Comme si la politique de Ranggon n’avait d’autre vocation que d’être dictée de Washington ou de Paris ; comme quoi le néo-colonialisme de l’Occident est encore plus pervers que la politique colonialiste européenne d’autrefois, initiée par cet étrange attelage consistant à unir intérêts commerciaux de compagnies hollandaises et anglaises et racisme militant de notre Troisième République anticléricale. Puis, la distribution des rôles – le casting, dirait-on à Hollywood – , les « sanctions » de Bush et les « remontrances » de Sarkozy. Soit toute la différence qui puisse exister, dans la cour d’une école, entre un surveillant général et un vulgaire pion. Entre le donneur d’ordres et celui qui est censé les appliquer.

Le Monde, daté du même jour, n’est pas en reste. Mais en fait finalement un peu trop en dernière page, publiant plein format une publicité de l’Alliance des femmes pour la démocratie, justement consacrée à nos affaires birmanes. En photo grand format, l’inévitable Aung San Suu Kyi. En taille plus modeste, toujours Aung San Suu Kyi, flanquée de l’impayable Antoinette Fouque, figure française du féminisme de ménopause, surtout connue pour avoir été élue sur la liste de Bernard Tapie, aux élections européennes de 1994, en compagnie de l’actrice Mylène Demongeot, c’est vous dire le sérieux de l’affaire. Pour le reste, la télévision s’est chargée du service après-vente ; voir, ci-dessous, la chronique de Béatrice Péreire.

Quand les Russes et les Italiens s’y mettent…

Par chance nos confrères de l’étranger ne sont pas tous aussi pusillanimes qu’ici. Et le toujours excellent site voxnr.com n’a pas son pareil pour s’en aller chercher, dans d’autres médias, les voix discordantes. Ainsi, le quotidien russe Kommersant, dans une longue analyse de la situation publiée le 28 septembre dernier, note t-il que « le grand perdant d’un changement de régime à Rangoon serait la Russie, car si des forces « démocratiques » arrivent au pouvoir, tout porte à croire qu’elles s’orienteront sur les Etats-Unis. Et si les intérêts de Pékin semblent garantis par une énorme diaspora chinoise et la proximité des frontières, Moscou n’a pas à espérer poursuivre la coopération au même niveau. » Voilà qui est intéressant, d’autant plus intéressant que cette information est complétée par les informations et analyses du site italien Coordinamento Progetto Eurasia (cpeurasia.org), prônant alliance entre Europe et Asie, dont les textes sont connus pour être tout, hormis farfelus : « Derrière les protestations des moines bouddhistes de ces jours derniers, et après les tensions entre groupes ethniques artificiellement exagérées précédemment, se dissimulent des manoeuvres occidentales pour déstabiliser ce pays, afin de s’emparer de ses ressources et d’y installer un régime « démocratique », plus favorable aux intérêts financiers et économiques de l’Occident americocentrique. L’instrumentalisation des tensions internes au Myanmar vise, en particulier, à bloquer le projet stratégique d’un gazoduc qui, partant de l’Iran, traverserait l’Inde et le Myanmar et se terminerait en Chine. » Et ce site de rappeler que « Rangoon est sous « observation » des USA depuis 1997, lorsque l’administration américaine, représentée par le démocrate Clinton, établit l’embargo sur les investissements nord-américains au Myanmar. Pire, la résistance du gouvernement de Rangoon a provoqué les représailles économiques et financières voulues par le Républicain Bush, en conséquence desquelles les importations et les exportations des produits financiers entre les USA et le Myanmar sont bloqués depuis 2003. Aujourd’hui, l’Union Européenne renouvelle l’interdiction des investissements en Myanmar, prise en 2001, et limite les relations diplomatiques, rendant ainsi difficile toute solution pacifique. » C’est dire s’il est licite de tenir toute cette agitation pour spontanée, surtout lorsque aiguisée par des ONG dont on sait, qu’américaines, européennes ou islamistes, elles sont immanquablement peu ou prou liées à d’autres officines, dépandant, elles, des services secrets et autres organisations terroristes.

Avec Bernard Kouchner, c’est la totale !

Le problème n’est bien sûr pas de voler au secours de la junte birmane et de dicter au bonzes locaux leur conduite. Mais qu’il nous soit au moins permis de rappeler que, dans cette affaire, tous les éléments sont réunis pour observer la plus élémentaire des prudences. Gaz et pétrole, accords avec l’Inde et la Chine – les pires ennemis de Washington – , sans compter l’Iran, son actuel épouvantail à gogos. Et qu’un Nicolas Sarkozy n’est pas forcément le mieux placé pour faire ses remontrances au Myanmar, sachant que son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a signé, il y a peu, un rapport assurant que cette junte militaire n’était pas si militaire qu’on voulait bien le prétendre et que les sociétés françaises pouvaient, là-bas, continuer d’investir. Le rapport en question a été commandité et payé par Total. Décidément, on n’en sort pas. Quant à Aung San Suu Kyi, elle est très jolie. Et Antoinette, elle est très chouette.

Nicolas Gauthier

« Parlez-moi la vie » avec Catherine David (6 octobre sur idFM 98), évocation de la Birmanie par Jocelyne Sauvard

Jocelyne Sauvard évoque Aung San Suu Kyi dans son émission « Parlez-moi la vie » dont Catherine David (livre audio « Simone Signoret ou la mémoire partagée », dont Antoinette Fouque a récemment fait l’éloge dans cette même émission, réédité sous peu, cf prochain communiqué – argumentaire déjà en pièce jointe pour vous donner l’eau à la bouche !) est l’invitée sur idFM 98 (qui repasse samedi 6 octobre à 16 h).

Coordonnées Jocelyne Sauvard :
* site http://www.jocelynesauvard.fr
* émission sur idFM 98 : http://88.191.12.229/index10.php

« Crise en Birmanie : Bouddhisme et politique », sujet de « Travaux Publics » sur France Culture, le 2 octobre !

Michèle Idels s’exprime sur France Culture dans l’émission Travaux Publics de Jean Lebrun mardi 2 octobre

Clin d’oeil à Jean Bernard Chardel (www.jbchardel-art.com ), très concerné par les questions de femmes en lutte (cf Ingrid Betancourt), qui m’a rappelé le matin-même la programmation radio de Jean Lebrun, « Travaux publics », sur France Culture, consacrée à la cause birmane (titre : Crise en Birmanie : Bouddhisme et politique) mardi 2 octobre. Elle est encore disponible à l’écoute ici : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/travaux/index.php Vous pouvez y entendre Michèle Idels, qui a accompagné Antoinette Fouque passer trois jours à Rangoon auprès d’Aung San Suu Kyi en 1995 y présenter « Se libérer de la peur », le SEUL livre des écrits d’Aung San Suu Kyi herself, publié aux Editions Des femmes en 1991. (et en déduire que sur ce coup-là AUSSI, Antoinette Fouque a été la pionnière, se situe à l’avant-garde de TOUT)

A l’occasion de la rencontre entre l’émissaire de l’ONU et le chef de la junte, Twan Shwe, Jean Lebrun a consacré son émission à la place de la politique dans le Bouddhisme avec Raphaël Liogier, directeur de l’Observatoire du religieux à Aix-en-Provence et Guy Lubeigt, géographe, spécialiste de la Birmanie.

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, le principe « Travaux publics » est le suivant : En direct du café El Sur (35 boulevard Saint-Germain, Paris 5ème) à Paris : un ou deux invités, pas davantage, quelques témoins dont le nom importe moins que l’expérience réelle et un public tout proche, très présent, dont Jean Lebrun et son équipe voudraient faire des questionneurs et des chroniqueurs du temps moderne.

Espresso de Télérama spécial Aung San Suu Kyi, le 1er octobre 2007 !!

Se libérer de la peur

Paroles à méditer d’Aung San Suu Kyi, grande figure de la résistance birmane, prix Nobel de la Paix :
« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. (…) Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. » M.Ln. Se libérer de la peur, éd. des Femmes

Grande manifestation pour Aung San Suu Kyi au Trocadéro le 29.09.09 AVEC ANTOINETTE FOUQUE

Antoinette Fouque était présente à la grande manifestation pour la Birmanie, samedi 29 septembre, Place du Trocadéro

L’Alliance Des femmes était venue en nombre avec les magnifiques panneaux de la publicité dans Le Monde daté du 30 septembre, Jane Birkin était là aussi, Le Premier ministre du gouvernement birman en exil aussi, Irène Frain et Claire Julliard étaient présentes par la pensée. Et tant d’autres, certainement ! Coucou à mon amie Ilse.

On m’aurait reconnue, aux côtés d’une militante de l’Alliance Des femmes sur LCI dans le flash infos du soir. (j’accepte de signer les autographes !)

14 h au Trocadéro, Antoinette Fouque (et moi !) avec Aung San Suu Kyi

Le menu est juste après la poésie – d’Aung San Suu Kyi HERSELF ! – dont l’abus n’a pas les mêmes conséquences que celui de la cigarette ni de celui de l’alcool !

« Nous pouvons être
Froids comme l’émeraude,
Comme l’eau au creux des mains,
Mais nous pourrions être
Comme des éclats de verre
Au creux des mains. »

Explications pour comprendre le haïku (comment ça, je vous sous-estime !? ) :
Le peuple birman était las de cette situation précaire, las de subir la peur, las d’être comme « l’eau au creux des mains » du pouvoir. Le plus petit de ces éclats de verre a la force tranchante pour se défendre contre la main qui cherche à le briser ; il est le vivant symbole de cette étincelle de courage nécessaire à qui veut se libérer de l’oppression qui l’écrase ». Aung San Suu Kyi, Se libérer de la peur, éditions Des femmes, 1991

Aung San Suu Kyi : la pousuite de l’action menée depuis 16 ans par Antoinette Fouque pour l’encourager

A. Les manifestations de soutien à la cause birmane : toujours plus nombreux !

1) Celle de jeudi 27 septembre devant l’ambassade de Birmanie

La manifestation de jeudi 27 septembre, à Paris, à laquelle je vous avais conviés pour soutenir l’opposition birmane dans sa lutte contre la junte au pouvoir, a rassemblé quelques 400 personnes (évaluation personnelle). En attendant le reportage bien plus brillant de deux étudiants du CELSA, un petit film, disponible sur le site du Monde, vous donnera un aperçu : http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-3224,54-960464@51-947750,0.html
Notons qu’à 14 heures, en semaine, avec une information relayée si peu à l’avance, 400 personnes, ce n’est pas si mal ! Hauts les coeurs !

Le « succès » de cette manifestation trouve sa source dans la présence de Jane Birkin http://www.fr.janebirkin.net/, dans celle de Philippine Leroy-Beaulieu http://filmos.actricesdefrance.org/L/Philippine_Leroy_Beaulieu.html, dans celle de Ségolène Royal http://www.desirsdavenir.org/ … ou moins modestement dans la portée de mon émile de la veille ! (on peut TOUT imaginer ! Laissez-moi rêver !)

Trève de plaisanterie, l’Alliance des Femmes http://www.alliancedesfemmes.fr/ était aussi venue en nombre, et j’ai pu reconnaître Irène Frain http://www.irenefrain.com/ et Nicole Guedj http://www.nicole-guedj.fr/ dans la foule.

2) Les Rendez-vous politiques de ce samedi 29 septembre

a. RUEZ-VOUS SUR le quotidien « LE MONDE » ! La quatrième de couverture d’une jolie couleur orange est offerte par les éditions Des femmes en témoignage de notre fidèle affection à Aung San Suu Kyi et de notre sensibilité extrême aux horreurs qui se déroulent en Birmanie ces jours-ci.

b. 14 h, Place du Trocadéro – PRESENCE D’ANTOINETTE FOUQUE EN CHAIR ET EN OS, QUI A PROLONGE SON SEJOUR A PARIS SPECIALEMENT POUR PROUVER SON FERVENT APPUI A LA RESISTANTE DE LA PAIX BIRMANE.

Antoinette Fouque (argumentaire de son nouveau livre, « Gravidanza », en pièce jointe) a passé trois jours avec Aung San Suu Kyi à Rangoon en 1995. Elle n’a jamais cessé depuis de prendre des nouvelles de Miss Non-Violence, ni de faire parler d’elle et de diffuser ses écrits autant que possible.

Appel à manifester pour arrêter le massacre de l’Alliance des Femmes pour la démocratie, Alliance Birmanie Démocratie, Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples, Parti Communiste Français, Reporters sans frontières, Les Verts, Ligue Communiste Révolutionnaire etc

c. 17 h 30, Devant l’ambassade de Birmanie, 60 rue de Courcelles, Paris 8ème

Si vous avez le coeur à droite (puisqu’on sait – MERCI VGE ! – que la gauche n’en a pas le monopole), ou si vous souhaitez simplement être PARTOUT (Ciel ! n’y voyez aucune référence à Brasillach !) pour Aung San Suu Kyi, l’UMP – Jeunes Populaires, Moins jeunes et moins populaires, Philippe Goujon et Patrick Devedjian compris – appelle à manifester, également ce samedi 29 septembre et pour les mêmes raisons, à 17 h 30 devant l’ambassade de Birmanie (où on était jeudi), 60 rue de Courcelles, Paris 8ème, métro Courcelles, station Vélib à deux pas.

B. Les deux préfaces de « Se libérer de la peur », écrits de Aung San Suu Kyi, publiés pour la première fois en France en 1991 par les éditions Des femmes. (envoi du livre sur simple retour d’émile mentionnant une adresse postale)

1) Préface de François Mitterrand (CADEAU ! Chuuuuuuuuuut ! )

« L’illusion de la tyrannie consiste à croire, encore aujourd’hui, que l’on peut freiner la marche d’un peuple vers la liberté en mettant au secret ceux qui sont les hérauts de cette aspiration.
L’exemple d’Aung San Suu Kyi prouve, après tant d’autres, la vanité de cet espoir.
Femme, irréductible, Aung San Suu Kyi lutte, au péril réel de sa vie, pour l’avenir de son pays et de son peuple. Rien ne semble pouvoir l’arrêter dans son combat, consubstantiel à celui de millions de Birmans. Pour elle, comme pour eux, il s’agit de survie.
C’est pour cela que j’ai tenu à rendre hommage à Aung San Suu Kyi et accepté de préfacer le recueil de ses écrits politiques.
Fille du résistant birman Bogyoke Aung San, héros de la lutte pour l’indépendance de son pays, qui périra assassiné en 1947, Aung San Suu Kyi rejoint, naturellement pourrait-on dire, les grandes figures de l’histoire, celles qui ont su conduire leur peuple vers la liberté moins par des voies politiques traditionnelles que par des comportements indomptables. Elle fait déjà partie de ces saints ou sages combattants dont l’Asie a fourni quelques modèles remarquables et ce n’est pas par hasard que l’on retrouve dans les écrits d’Aung San Suu Kyi tant de références au Mahatma Gandhi.
Un texte, celui qui donne son titre à l’ouvrage, a tout particulièrement retenu mon attention, il s’intitule « Se libérer de la peur ».
Quelle force et quelle vertu dans cette réflexion qui fait apparaître que « ce n’est pas le pouvoir qui corrompt mais la peur », la peur de ceux qui détiennent le pouvoir et redoutent de le perdre, la peur des opprimés qui s’accrochent au malheur et craignent qu’il n’empire. Quel appel aussi au courage, celui qui est donné et celui qui est gagné, chaque jour, au prix d’une méticuleuse ascèse personnelle.
Aung San Suu Kyi n’est pas une rêveuse mais une femme d’action, l’écho grandissant de sa cause en témoigne. Être de science et de raison, elle ne prêche pas l’impossible.
Elle évoque enfin pour moi l’époque de la Résistance au cours de laquelle des hommes et des femmes de mon pays ont réussi à s’élever au-dessus d’eux-mêmes, par un effort acharné, pour affirmer leur confiance dans l’avenir et la faire triompher.
Ce combat en faveur de la liberté et de l’humanité, incarné aujourd’hui par Aung San Suu Kyi, il est toujours le nôtre. » François Mitterrand

2) Préface de Vaclav Havel (extrait)

« Le Prix Nobel de la Paix 1991 a fait connaître au monde entier la lutte d’Aung San Suu Kyi contre la tyrannie, pour la liberté et la dignité. Nul autre qu’elle ne méritait davantage cet honneur. Tous ses discours sont empreints d’une égale vigueur et de la même fermeté. Elle a refusé l’exil qu’on lui proposait pour acheter son silence. Assignée à résidence, elle a choisi la vérité. Elle est donc le plus admirable symbôle de ce pouvoir que possèdent même ceux qui semblent n’en avoir aucun.
J’ai eu le grand honneur de la proposer pour le Prix Nobel, et je me joins maintenant à tous ceux qui saluent le choix du jury d’Oslo. (…) » Vaclav Havel

Je vous laisse : Courez jusqu’à la manif ! Sautez dans le bus 63 ! Engouffrez-vous dans le métro ligne 6 ou 9 ! Z’ou ! Ouste ! Filez !

Quatrième de couverture du Monde 30.09/01.10.07

il y a eu gandhi, Mandela, Vaclav Havel, et leurs peuples…

AUJOURD’HUI, AUNG SAN SUU KYI CONTINUE DE MEDITER, PENSER, ECRIRE, RESISTER, AGIR, LUTTER…

« Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supportés d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement, et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? »
Antoinette Fouque
Parlement Européen, Strasbourg, juin 1995

Photo Aung san Suu Kyi et Antoinette Fouque à Rangoon en septembre 1995.

SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE BIRMAN

ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre… » Sous la botte de galonnés dans « Le Populaire », Centre France, Magazine Limoges, le 28.09.07

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre…. »

Sous la botte de galonnés enragés, la Birmanie vit à nouveau des heures tragiques qui ont brutalement rappelé au monde la situation de l’emblématique Aung San Suu Kyi, 62 ans, l’âme de la résistance à la junte, emprisonnée ou assignée à résidence depuis des lunes et sur la tête de laquelle planent toujours de réelles menaces. Aung San Suu Kyi, dont en 1947 le père obtint des Anglais l’indépendance de son pays. Hier, à Paris, Jane Birkin et Philippine Leroy-Beaulieu ont publiquement et ardemment pris part à un rassemblement de solidarité déployé devant l’ambassade de Birmanie ; ces deux figures de proue relaient aujourd’hui les efforts entrepris depuis plus de seize ans par Antoinette Fouque.

Pionnière dans tous les soutiens aux combats de femmes et engagée pour la paix, Antoinette Fouque est de ce cercle étroit de celles et ceux qui se sont rendus à Rangoon afin, au plus près, de témoigner leur solidarité à la « Dame de Rangoon ». Elle avait notamment tenu à assister, en 1991, à la remise du Prix Nobel de la Paix à la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie. Un livre est né de la prise de position d’Antoinette Fouque en faveur de cette courageuse apôtre de la non-violence : « Se libérer de la peur », paru aux éditions Des femmes, préfacé par François Mitterrand et Vaclav Havel.

L’occasion de relire ces quelques mots de combat et d’espoir et de saluer une belle âme :

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime…. Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé ». (Aung San Suu Kyi).

L’occasion aussi de lire la biographie signée il y a quelques mois par Thierry Falise, grand reporter belge basé à Bangkok et spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Aung San Suu Kyi et Antoinette Fouque : « Se libérer de la peur » (Editions Des femmes ; 1991). (Aung San Suu Kyi : le jasmin ou la lune », biographie, par Thierry Falise (éd. Florent-Massot, 1990 ; 2007).

Avec Aung San Suu Kyi dans « La Croix », par Antoine Perraud, producteur à France Culture, membre du comité de lecture de la revue « Médium »

AVEC AUNG SAN SUU KYI (« LA CROIX »)

C’était à la fin du mois de septembre, l’époque de la mousson s’achevait à Rangoon, dans la luxuriance des bananiers, des palmiers, des jaracandas, des tamariniers et des touffes de bambous. La ville affichait langoureusement ses charmes oubliés : de belles bâtisses coloniales britanniques vaincues par le temps. C’était en 1995 et nous avions pu passer le seuil du 54, route de l’Université (anciennement Victoria), au bord du lac Inya (anciennement Victoria…), où se tapit la demeure colossale de la menue Aung San Suu Kyi (la dernière syllabe se prononce « tchi »). C’est là qu’elle est séquestrée par la junte birmane. Le lieu dégage l’inquiétant mystère de l’interdit. Les piétons sont maudits du trottoir maudit. Au centre de la ville à défaut d’être au centre des conversations publiques (les espions sont partout), la recluse de Rangoon demeure comme la mauvaise conscience du régime.

Elégamment drapée dans son longyi, la tenue traditionnelle birmane, elle reçoit en un salon désert aux volets mi-clos de sa maison décrépite et envahie par la végétation. Sur les murs trônent des photographies de son père, le général Aung San, héros de la guerre d’indépendance, assassiné par les sbires d’un rival, en 1947, le 19 juillet (devenu fête nationale). En face, sur l’autre rive du lac Inya, on aperçoit la résidence d’un ancien compagnon de son père, le terrible dictateur Ne Win, encore de ce monde en 1995 et responsable en chef des malheurs d’Aung San Suu Kyi. Il y a là comme une tragédie étouffante et malsaine : Antigone postée devant Créon ? « Pas du tout ! – Not at all ! – tranche l’intéressée dans un anglais au parfait accent distingué. Tout cela n’est qu’une simple coïncidence et ma tâche est bien plus facile que celle d’Antigone. » Lumineuse et modeste, elle évite les disgressions d’ordre personnel, qui la détournent de son but à jamais fixé. Elle vit dans le dénuement et l’isolement, mais relativise son sort : « Songez que je suis chez moi et non en prison, que je peux lire – notamment Simone de Beauvoir et Georges Simenon – qu’il m’est possible d’écouter la radio – la BBC voire RFI – , que ma famille est en Angleterre, à l’abri de la terreur qui s’exerce ici. » Elle parle de la compassion universelle (metta), valeur bouddhiste par excellence. Elle insiste sur son absence de ressentiment : « Nous n’irons jamais de l’avant en haïssant ».

Par-delà son ardente maigreur, la flamme presque butée de son regard et sa façon de vouer sa vie au refus, il y a chez elle un idéalisme désarmant : après avoir transformé la conscience de son peuple, elle voudrait transformer celle de ses bourreaux. Elle souhaite obtenir la rédemption des tortionnaires en leur transmettant l’inespéré : l’amour. En se posant ainsi en intégriste de la bonté, ne passe t-elle pas aux yeux de la junte pour une opposante… angélique ?

Deux papilles foudroient alors le questionneur occidental : « Ce régime ne me considère pas comme un ange, croyez-moi. Je peux me montrer tout ce qu’il y a de moins angélique ! »

« Le parfum de son nom », comme disent les Birmans, devrait nous entêter : Aung San Suu Kyi incarne – avec Nelson Mandela et Vaclav Havel – l’absolue grandeur de la politique en ce monde.

Photo Aung San Suu Kyi, chez elle, en 1995.
« Au centre de la ville à défaut d’être au centre des conversations publiques, la recluse de Rangoon demeure comme la mauvaise conscience du régime. »

REPERES

UN SYMBOLE INDOMPTABLE

Née en 1945, établie à l’étranger dès 1960, mariée à un universitaire britannique, Aung San Suu Kyi se trouve en Birmanie, au chevet de sa mère mourante, quand, en 1988, le pays se révolte contre la dictature instaurée par le général Ne Win en 1962. La junte réprime le mouvement dans le sang. Mais Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Pais en 1991, en est devenue le symbole indomptable : « Les saints, dit-on, sont des pécheurs qui se mettent sans cesse à l’épreuve. Les hommes libres, eux aussi, sont des opprimés qui se mettent à l’épreuve. » (« Se libérer de la peur » d’Aung San Suu Kyi, Editions Des femmes, 1991, 220 p., 14.50E

Aung San Suu Kyi, Antoinette Fouque, même combat : la non-violence (livre aux Editions des femmes)

Appel à un grand rassemblement en présence de Jane Birkin devant l’ambassade de Birmanie (60 rue de Courcelles, Paris 8ème – métro Courcelles) à partir de 14 h jeudi 27 septembre. (« mail » (pour une fois, le sujet s’y prêtant vraiment, je fais des efforts de sérieux !) à transférer massivement autour de vous – Merci !) L’inoubliable interprète de « Di doo dah », ainsi que la comédienne Philippine Leroy-Beaulieu, relaient aujourd’hui les efforts – en pensée comme en actes – entrepris depuis plus de seize ans par Antoinette Fouque (qui prolonge de quelques jours son passage à Paris UNIQUEMENT pour sa chère « Dame de Rangoon » et qui malgré un agenda ultra chargé pourrait peut-être répondre à toutes vos questions sur ce point brûlant de l’actualité : Comme au loto, 100% des gagnants auront en tous cas tenté leur chance…), suite à un coup de coeur et de conscience, pour sauver Aung San Suu Kyi.

Pionnière dans tous les soutiens aux combats de femmes et engagée dans toutes les politiques pour la paix, Antoinette Fouque appartient naturellement au cercle étroit des personnes s’étant rendues jusqu’à Rangoon pour rencontrer Aung San Suu Kyi en chair et en os (1995).

Lui apportant son indéfectible et fervent appui depuis le début, Antoinette Fouque avait notamment tenu à assister à la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix à la Dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie, déjà en 1991.

Un livre est né de la prise de position d’Antoinette Fouque en faveur de l’apôtre de la non-violence en Birmanie : Se libérer de la peur (éditions Des femmes, 1991). Exceptionnellement doté de préfaces du Président de la République, François Mitterrand et de Vaclav Havel (Président de la République Tchèque d’alors), ces écrits d’Aung San Suu Kyi sont introduits et rassemblés par Michael Aris, leur traduction étant coordonnée par Thérèse Réveillé.

N’ayant jamais cessé de prendre des nouvelles d’Aung San Suu Kyi ni de lui témoigner son admiration, Antoinette Fouque, en l’aidant autant qu’elle le peut à faire connaître sa cause, garde un lien privilégié avec elle et sera éternellement à ses côtés. Ce n’est pas étonnant quand on observe qu’à l’instar de la grande intellectuelle française cofondatrice du MLF, la lumineuse Birmane, soeur spirituelle de Gandhi et Mandela, choisit la non-violence pour faire avancer son peuple et par conséquent, à son niveau, l’humanité.

« Si la peur, d’Est en Ouest, peut être aujourd’hui considérée comme universelle parce que simplement humaine, alors la fidélité à soi, le respect de l’autre, l’effort inlassable, la résistance acharnée, l’action humblement quotidienne, le sens des responsabilités, de la dignité, la sagesse d’Aung San Suu Kyi l' »indomptable » peuvent aussi devenir, par sa lutte exemplaire, des vertus universelles, elles aussi simplement humaines.

L’ascèse quotidienne par laquelle, chaque jour dans l’épreuve, le courage et la sagesse triomphent de la peur et de la folie destructrice, c’est le don non violent qu’Aung San Suu Kyi fait, à nous et au monde, et que nous devons savoir accepter pour tenter de l’arracher à l’ombre et au silence de sa prison, et la rendre à ceux qui l’aiment et ont besoin d’elle. » Antoinette Fouque, Passages, décembre 1991

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. » Aung San Suu Kyi

« Comme des enfants qui auraient peur du noir, en ces sombres temps, le parler de Suu Kyi nous éclaire. » Antoinette Fouque

Envoi du livre d’Aung San Suu Kyi aux Editions Des femmes, PREMIER LIVRE d’Aung San Suu Kyi en France, sur simple mention d’adresse postale en retour de courriel.

Je reste à votre entière disposition et vous remercie par avance de votre attention à ce communiqué éminemment urgent et important.