Remise des Prix « Coup de coeur » de l’Académie Charles-Cros (dimanche 20 juin, 17 h 30)

A l’occasion du Marché de la poésie du jeudi 17 au dimanche 20 juin, place Saint-Sulpice, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent leurs nouveautés aux membres du jury de l’Académie Charles-Cros :
 
Bibliothèque des voix
 – Dis-moi que tu me pardonnes de Joyce Carol Oates, texte intégral lu par Isabel Otero
 – Des yeux de soie de Françoise Sagan, nouvelles lues par Anouk Aimée
 
Bibliothèque des regards
 – Coffret Marguerite Duras : La mort du jeune aviateur anglaisEcrire.
1 DVD comprenant deux films réalisés par Benoît Jacquot
2 CD, textes lus par Fanny Ardant
En co-édition avec les Editions Montparnasse
 
et aux
Editions France 5/ Cinétévé
 – Antoinette Fouque : Qu’est-ce qu’une femme ? Un film de la collection Empreintes, réalisé par Julie Bertuccelli, suivi d’entretiens avec Simone Veil, Alain Touraine, Chantal Chawaf…
 
Dimanche 20 juin, 17 h 30 : remise des prix « Coup de coeur Parole enregistrée » de l’Académie Charles Cros
 
Marché de la Poésie – Stand F1
Place Saint-Sulpice 75006 Paris

DVD Antoinette Fouque (le film de la série « Empreintes » + des bonus !)

SORTIE EN FEVRIER 2010 ! LE DVD DE EMPREINTES – La Collection Documentaire
DVD Empreintes Fouque recto.jpgANTOINETTE FOUQUE
QU’EST-CE QU’UNE FEMME ?
 
Vu sur France 5
« Penser en femme d’action et agir en femme de pensée. » Antoinette Fouque
 
ANTOINETTE FOUQUE
TRANSFORMER LA CONDITION HISTORIQUE DES FEMMES
 

Théoricienne, psychanalyste, créatrice des éditions Des femmes, députée européenne… Antoinette Fouque a co-fondé, en 1968, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF). Elle lui a apporté la particularité d’allier pensée et action, inconscient et Histoire, psychanalyse et politique, ouvrant ainsi de nouvelles voies pour penser la différence des sexes.
 
Les femmes, aux côtés desquelles elle est engagée dans le monde entier depuis plus de 40 ans, sont au coeur de tous ses combats, qu’il s’agisse des violences, de l’excision, des discriminations, du droit à l’IVG, ou de leur libre expression et de leur création.
 
Antoinette Fouque, solidaire et généreuse, nous raconte ici comment le mouvement des femmes est toujours l’engagement fécond de sa vie… Ce documentaire offre un témoignage irremplaçable pour les jeunes générations et nous fait revivre, au travers d’archives extrêmement riches et variées, 40 ans d’une histoire qui a profondément changé la société.
 
Un film de Julie Bertuccelli
 
Durée du film : 52 minutes + des bonus (1 h 21 de bonus)

 

DVD Empreintes Fouque verso.jpgVous pouvez vous le procurer, en avant première, en vous rendant à la librairie des femmes , 35 rue Jacob, Paris 6ème ou le commander en appelant au 01 42 60 93 76 et sur librairie@desfemmes.fr  (20 euros).  

*Après ouverture du DVD, le bonus en sus du film diffusé, est accessible en cliquant sur « Si c’est une femme ».  Vous découvrirez ainsi des extraits d’entretiens inédits avec Antoinette Fouque sur les thèmes :

          – Une femme entre mère et fille

          – Mes trois souhaits d’enfance

          – Les Editions Des femmes, la Bibliothèque des voix

          – Le travail analytique

          – La misogynie

Puis suivent des extraits de dialogues avec : Jean-Joseph Goux, Alain Touraine, François Guéry et Nathanaël Serreau, Simone Veil, Chantal Chawaf, Béatrice Didier

Chacun de ces chapitres ou sous-chapitres est accessible en cliquant sur « suivant ».

 

Camille Laurens apprécie le coffret Marguerite Duras (coédition Des femmes & Montparnasse) – Magazine littéraire de janvier 2010

Duras, « que cette inconnue entre et gêne »
 
L’auteur de Dans ces bras-là rend grâce à celle qui écrivit non sur, mais depuis les femmes.
 
Par Camille Laurens
 
(…) Ses répétitions si souvent parodiées, telles que « il dit », « dit-elle »… ramènent aux premiers temps du monde, aux mythes anciens, aux mélopées d’Homère et aux récits bibliques.(…)
 
A paraître
Romance nerveuse, Camille Laurens, éd. Gallimard, 218 p., 16,90 euros. En vente le 14 janvier.
 
duras.jpgA voir
Coffret 2 DVD Marguerite Duras : Ecrire et La Mort du jeune aviateur anglais, deux films réalisés par Benoit Jacquot avec Duras + deux CD de textes lus par Fanny Ardant, éd. des Femmes / Montparnasse, 30 euros environ
 
A suivre
« Les yeux verts », un cycle de manifestations autour de Duras à Nancy, entre janvier et mars. Rens. 06.63.14.52.70 ou http://lesyeuxverts.over-blog.fr (lire aussi p.104).
 

Rendez-vous

Rubrique en partenariat avec « Tout arrive ! », le rendez-vous de l’actualité culturelle de France Culture présenté par Arnaud Laporte (du lundi au vendredi de 12 h à 13h30). Ecoutez l’émission sur www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/toutarrive/

Le(la ?) mystérieux(se ?) J.-L. D. signale la sortie du coffret Duras dans Le Monde 2 (12 décembre 2009)

durasblog.jpgLE MONDE MAGAZINE
12 Déc. 09
 
Marguerite Duras
Filmée par Benoit Jacquot. Côté visuel, un DVD contenant deux films : en 1996, devant la caméra de Benoit Jacquot, Marguerite Duras explique son désir d’écrire l’histoire de « la mort du jeune aviateur anglais », ce jeune homme abattu dans le ciel par les Allemands près de Deauville et veillé par les gens du village. Elle dit que la mort de ce jeune homme symbolise l’amour du petit frère, l’amour des hommes, des gens. Elle explique aussi dans Ecrire comment elle a découvert sa passion littéraire. Côté audio, deux CD dans lesquels Fanny Ardant lit des textes de Marguerite Duras : ceux qu’elle écrivit à partir des deux films, des propos échangés. J.-L. D.
1 coffret, 1 DVD. 2 CD, Montparnasse/Ed. des femmes

Patricia Chatel rédige un magnifique papier sur le coffret Duras pour le site de référence LeLittéraire.com (9 décembre 2009)

durasblog.jpgLE LITTERAIRE.COM 9.12

Des Livres et Nous !
 
ECRIRE & LA MORT DU JEUNE AVIATEUR ANGLAIS
 
« Un inconnu, c’est quelqu’un, la mort baptise aussi ». Marguerite Duras, La mort du jeune aviateur anglais.
 
Ce coffret comporte deux films inédits en DVD jusque-là, La mort du jeune aviateur anglais et Ecrire, tous deux réalisés par Benoit Jacquot qui fut assistant de Duras sur India Song et Nathalie Granger.
Il s’agit des deux entretiens filmés en 1993 dans sa maison de Neauphle-le-Château, un lieu pour écrire, achetée avec les droits cinématographiques de « Un barrage contre le Pacifique ». Face à Benoit Jacquot hors champ, on s’attend à voir une vieille dame usée par l’alcool. Bien au contraire, l’oeil est perçant, la voix ferme et la parole touchante. La voix lointaine du réalisateur questionne. Les deux se tutoient et semblent bien se connaître ce qui ajoute un caractère très intime aux films. Parfois, c’est l’auteure qui relance le dialogue, face à un Benoit Jacquot, soudain devenu muet. L’émotion culmine, comme à la fin dEcrire.
 
Toutefois, c’est La mort du jeune aviateur anglais qui séduit le plus, le film qui parle le mieux de Marguerite, celle qu’on a envie d’aimer.
Elle y rapporte une anecdote qui l’a profondément touchée, l’histoire d’un aviateur britannique de vingt ans dont Marguerite Duras a découvert la sépulture à Vauville en Normandie. A partir de ce fait divers, l’auteure nous embarque dans une fiction authentique et spontanée et face à nous un livre s’écrit, en direct. Cette mort à la fleur de l’âge lui rappelle celle du « Petit frère », mort sans sépulture durant la guerre du Japon tandis que ce jeune soldat orphelin, dont personne ne réclamera jamais le corps, trouve après la mort une famille avec les gens du village qui le veillent, payent une sépulture et l’entretiennent au fil des années. Comme touchée par une sorte de grâce, la lumière de Caroline Champetier caresse le visage de Marguerite, traque son regard ou capture ses mains.
 
Ecrire est une sorte de testament ouvert, le manifeste qu’elle n’a jamais rédigé car l’écriture de Duras est toujours en devenir.
« C’est le livre qui avance, qui grandit, qui avance dans les directions qu’on croyait avoir explorées, qui avance vers sa propre destinée et celle de son auteur, alors anéanti par sa publication : sa séparation d’avec lui, le livre rêvé, comme l’enfant dernier-né, toujours le plus aimé. »
Elle parle également de la nécessaire solitude de l’écriture, celle qu’on se doit de choisir si l’on veut toucher à l’intime.
A partir de ces échanges, Marguerite Duras publiera deux livres éponymes, toujours disponibles en collection Folio.
 
Deux films indispensables pour aborder le processus de création littéraire de l’auteure.
 
NB – Le DVD est complété par deux CD comprenant les textes lus par Fanny Ardant, ainsi qu’une nouvelle, Roma.
 
Caractéristiques du coffret
Le DVD
 
La Mort du jeune aviateur anglais
Un film de Benoit Jacquot avec Marguerite Duras. Avec la collaboration de Yann Andrea.
Image : Caroline Champetier, Julien Hirsch, Dominique Texier.
Son : Michel Vionnet, Patrick Collot.
Montage : Eric Vernier.
Production INA, 1993 – 36 minutes – Couleur
 
Ecrire
Un film de Benoit Jacquot avec Marguerite Duras. Avec la collaboration de Yann Andrea.
Image : Caroline Champetier, Julien Hirsch, Dominique Texier.
Son : Michel Vionnet, Patrick Collot.
Montage : Eric Vernier.
Production INA, 1993 – 43 minutes – Couleur
 
Les 2 CD
Textes de Marguerite Duras lus par Fanny Ardant
La mort du jeune aviateur anglais – Roma – Ecrire
Production Des femmes-Antoinette Fouque, 2009
Réalisation : Michelle Muller – Piano : Joëlle Guimier – Durée : 2h30
Gallimard pour les textes
 
Patricia Chatel, le 9 décembre 2009
 
Marguerite Duras, Ecrire & La mort du jeune aviateur anglais, Coffret de 1 DVD et 2 CD, réalisation Benoit Jacquot, une co-édition Des femmes-Antoinette Fouque / Editions Montparnasse, novembre 2009 – 30 euros

Alan Argoul n’aime pas Marguerite Duras, mais notre coffret, SI !!! – 1er décembre 2009 (blog du Monde.fr)

Mardi 01 décembre 2009

Par Alan Argoul http://argoul.blog.lemonde.fr/2009/12/01/marguerite-duras-ecrire/)

Benoît Jacquot filme à Paris Marguerite Duras dans son appartement, lui racontant la mort du jeune aviateur anglais de vingt ans. Dans un second film, elle parle de l’écriture dans sa maison de Neauphle-le-Château. Fanny Ardant lit les deux textes sur un CD à part ; elle y ajoute la nouvelle ‘Roma’. marguerite-duras-la-mort-du-jeune-aviateur-anglais-dvd-et-cd-lus.1259166181.jpg

Je n’aime guère Marguerite Donnadieu dite Duras. Née au début de l’autre siècle de deux profs, petite-bourgeoise égocentrique dans le monde colonial, enamourée d’hormones au point de n’écouter que son vagin avec le premier venu, une liaison avec un riche homme d’affaires asiatique pour s’en sortir, tour à tour publiant dans la collaboration puis activiste dans la Résistance in extremis aux côtés de François Mitterrand, évidemment communiste en 1944 pour se faire pardonner ses hésitations, mariée à Robert Antelme mais amante de Dionys Mascolo durant la déportation de Robert, avant de larguer Dinys pour Yann Andréa Steiner (un plus jeune) – on a là tous les retournements de veste d’une parfaite égoïste qui suit ses émois et surtout la mode des autres.

Regardez comme je suis belle en ce miroir ! Elle sera bien évidemment contre la guerre d’Algérie, contre de Gaulle, pour Mai 68, féministe Villemain dans ‘Libération’, éprise de cinéma – toujours où « il faut » être. C’est l’onction ciné qui fera d’elle l’égérie du gauchisme intello féministe. Tout un monde… étroit, germanopratin (quartier qu’elle habitait), épris d’alcool et de fumée. Une intellectuelle à la mode qui fait la Morale – avec la légèreté des croyants pour les pires dictatures, du moment qu’elles sont estampillées « progressistes ».

De façon quelque peu névrotique, elle recycle indéfiniment ses amours transgressifs dans ‘Un barrage contre le Pacifique’, ‘L’amour’, ‘L’amant’ (son meilleur livre), ‘Hiroshima mon amour’, ‘L’amant de la Chine du nord’, etc. Elle plaît non pour ce qu’elle a fait ou écrit, mais beaucoup plus pour ce qu’elle a représenté symboliquement pour les résistants de la dernière heure, les féministes, les gendegôch, les zartistes de ciné. Tout se petit monde qui se gonfle comme la grenouille, se croiyant maître à penser de la French Kultur – admis à l’universel. Quelque chose comme la voix de Dieu sur la terre.

« Ecrire, c’est ne pas parler », dit la Duras. Dire à haute voix les textes écrits, c’est faire parler l’écriture, ce qui est différent. On ne parle pas comme on écrit, en français. C’est plus lent, plus réfléchi, avec des mots plus compliqués et plus précis. Parler est un spectacle, pas écrire, qui est plutôt une intimité. Quand la confession redevient théâtre par la magie du livre lu, c’est une autre expérience qui commence. Et c’est intéressant malgré le côté peu recommandable de la dame.

L’écrit, l’image, la voix, vous avez tout dans ce Durrassique Pack aux éditions des Femmes. Il faut aimer mais, si c’est le cas, régalez-vous car le pack est très bien fait pour un prix serré !

Marguerite Duras, Ecrire – La mort du jeune aviateur anglais – Roma, 1 DVD et 2 CD lus par Fanny Ardant, éditions Montparnasse et Des Femmes – Antoinette Fouque, novembre 2009, 29.99€

Soirée MARGUERITE DURAS. Avec Dominique Noguez et Laure Adler. Mardi 24 novembre à 18 h 30. 35 rue Jacob, 75006. Entrée libre.

Mardi 24 novembre, à 18 h 30, l’Espace Des femmes-Antoinette Fouque, qui vient juste de coéditer avec les éditions Montparnasse un magnifique coffret DVD + CD Marguerite Duras, vous invite à assister à une soirée unique consacrée à Marguerite Duras. C’est l’un des événements les plus importants de l’année : n’oubliez pas d’emmener tous les gens à qui vous souhaitez du bonheur !

Avec Dominique Noguez et Laure Adler.

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 Dominique Noguez

Né en 1942, normalien, agrégé de philosophie et docteur d’État, Dominique Noguez enseigne à l’Université de Montréal, puis à l’Université de Paris-I. Passionné de cinéma expérimental, spécialiste du cinéma underground, il passe son temps dans les cinémathèques. Se consacrant surtout à la littérature, l’auteur, écrivain et essayiste, publie une vingtaine d’ouvrages dont certains à la fois délurés et saugrenus tels Les Trois Rimbaud, publié en 1986 où il fait vivre Arthur Rimbaud jusqu’en 1937 ! Ou encore Lénine Dada, publié en 1989 où il imagine Lénine en quasi-fondateur du mouvement dada. Il obtient le prix Femina en 1997 pour son roman Amour noir. Proche de Jean-Pierre Chevènement bien qu’ayant voté oui au traité de Maastricht, il a été candidat aux élections européennes de 1994 sur la liste du MDC. Il s’attache à défendre et faire connaître les autres écrivains, notamment lorsqu’ils sont perçus comme mal-pensants par l’époque, comme Michel Houellebecq. Il défend aussi le rayonnement de la langue française ; La Colonisation douce porte la dédicace : « À Gaston Miron et à nos frères du Québec ; aux francophones de l’an 3000 ». En 2009, les frères Larrieu portent à l’écran deux de ses romans, Amour noir et Les Derniers jours du monde, avec Mathieu Amalric dans le rôle principal. Proche de Marguerite Duras, il a eu avec elle des entretiens filmés en 1983 ( La Couleur des mots, Benoît Jacob, 2001) et a organisé en 2006 des manifestations sur elle à Madrid et à Caen.

Laure Adler

De son nom de jeune fille Laure Clozet, Laure Adler passe son enfance en Afrique où son père est ingénieur agronome. Elle ne connaîtra pas la France avant l’âge de 17 ans. En 1968, elle rencontre Fred Adler, ethnologue, son premier mari. Après une thèse d’histoire sur les féministes au XIXe siècle, la jeune femme entre à France Culture en 1974 comme secrétaire, ne se doutant certainement pas qu’elle en deviendrait la directrice, vingt-cinq ans plus tard. A son grand étonnement, elle est nommée conseillère culturelle auprès de François Mitterrand, en 1989. En 1993, la journaliste se lance dans une carrière télévisuelle avec Le Cercle de minuit, sur France 2, dont elle assure la production et l’animation durant quatre ans. Responsable des essais et documents chez Grasset à partir de 1997, elle se voit proposé le poste très convoité de directrice de France Culture en janvier 1999, poste qu’elle quitte le 31 août 2005. Sa gestion de la programmation de la station, qui bouleverse les habitudes des auditeurs, est d’abord très contestée. Fidèle à son image de ‘grande dame de la culture française’, Laure Adler écrit de nombreux ouvrages, dont une biographie de Marguerite Duras, très commentée, sortie en 1998. Dans A ce soir, publié en 2001, elle évoque, dans un registre beaucoup plus intime, la mort de son fils Rémi, survenue dix-sept ans plus tôt. En dépit de ce brillant parcours, Laure Adler aime à résumer sa vie professionnelle en un mot : ‘chance‘.

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Duras, toujours  de Dominique Noguez (Actes Sud 2009)     

            

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Essai littéraire

En ami de Marguerite Duras autant qu’en spécialiste de son oeuvre, Dominique Noguez a visité les archives Duras déposées à L’IMEC. C’est pourquoi il est ici autant question du roman Caprice, encore inédit, que de la genèse des textes les plus fameux. Il en résulte un essai en forme de portrait, très documenté, sans la moindre complaisance et qui poursuit plusieurs objectifs :

– Essayer de rendre compte de ce miracle : Duras a échappé au purgatoire. Treize ans après sa mort, elle ne cesse d’intéresser, en France et à l’étranger où elle est l’écrivain français contemporain la plus traduite et la plus diffusée.

– Depuis trois ans, des textes posthumes – les Cahiers de la guerre et le petit récit intitulé Caprice paru en 1944 (dont on trouve ici les preuves qu’il est bien d’elle) – changent l’image qu’on avait d’elle. Caprice, histoire d’adultère rompant avec la vision vaudevillesque et bourgeoise de l’adultère, éclaire à l’avance Hiroshima mon amour.

– Tout cela nous rappelle combien Duras est l’écrivain de l’amour (et qui a, paradoxalement, suscité tant de haine).

– Avec le recul, une nouvelle vision de son oeuvre se dessine. Au théâtre, le Shaga, monté en 1968 et qui doit être bientôt remonté, nous présente une Duras inattendue, d’un comique loufoque proche de Ionesco et de Pinget. Dans l’oeuvre romanesque et au

cinéma, la dimension voyeuriste (et visionnaire) ou l’obsession du nom nous apparaissent avec plus d’évidence.

– Les archives laissées à l’IMEC nous permettent d’aller plus loin. On le verra ici dans l’étude minutieuse (sur manuscrits) de la genèse de ce qui est peut-être son plus beau roman : Le Ravissement de Lol V. Stein.

Tout cela sans langue de bois : Duras, toujours se termine sur une lettre posthume sans concession, où l’admiration se nuance de réserves et même de reproches, mais, à la fin, somme toute, se trouve renouvelée.

Né en 1942, Dominique Noguez, écrivain, prix Femina 1997 pour Amour noir (Gallimard), a été proche de Marguerite Duras. Il a eu avec elle des entretiens filmés en 1983 ( La Couleur des mots, Benoît Jacob, 2001) et a organisé en 2006 des manifestations sur elle à Madrid et à Caen. Son roman Les Derniers Jours du monde (Robert Laffont, 1991) vient d’être adapté au cinéma par les frères Larrieu. FORMAT : 11,5 X 21,7 / 130 PAGES ENVIRON

Marguerite Duras de Laure Adler (Gallimard, 1998) (Folio poche 950 pages, 2000)

Qui était Marguerite Duras ? Experte en autobiographie, professionnelle de la confession, elle a pris tant de masques et s’est tellement plu à brouiller les pistes que c’est presque une gageure de vouloir distinguer la vérité de la fiction. Ce
qu’il y a dans les livres, disait-elle d’ailleurs, est plus véritable que ce que l’auteur a vécu. Fruit des relations amicales que Laure Adler eut avec elle pendant une douzaine d’années, et de patientes recherches, cette biographie, sans avoir la prétention de dire la vérité du personnage, tente cependant de démêler les différentes versions que Marguerite Duras a données de sa vie. Elle essaie d’éclairer les zones d’ombre que l’écrivain a mises en scène avec tant de talent : la relation avec l’Amant à la fin de l’enfance, son attitude pendant la guerre et la Libération, ses passions amoureuses, littéraires et politiques. Car la vie de Marguerite Duras fut aussi celle d’une enfant du siècle, d’une femme profondément engagée dans les combats de son temps.

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Amour noir de Dominique Noguez (Gallimard, Prix Fémina 1997 et Folio, 1999)

Morceau choisi de Amour noir :
Jamais je n’avais regardé ses yeux de si près. Ils étaient d’un brun foncé, presque aussi sombres que leur pupille. Je ne pourrais pas écrire que je la regardais au fond des yeux car ces yeux-là n’avaient pas de fond. Ils n’étaient qu’une surface noire, désespérément opaque, des yeux inhumains, de rapace ou de lynx, d’une dureté de marbre ou de météorite, des yeux qui me regardaient mais ne me voyaient pas, qui ne m’aimaient pas, qui [… ]

derniersjours.jpgLes derniers jours du monde de Dominique Noguez (Robert Laffont 24/08/2009)

 6 juillet 2010, 23 heures. Dans un discours télévisé, le président de la République annonce aux Français que de terribles événements se préparent et qu’il n’y a plus d’espoir. Depuis quelque temps déjà, les choses allaient assez mal pour décider le narrateur, vague scénariste de cinéma, à quitter Biarritz où il se remet d’une fin d’amour difficile. C’est le début d’une odyssée qui le mène, dans une France en proie à tous les périls, de Lourdes frappé par un tremblement de terre, à Limoges hanté par des bandes de tueurs, d’Orléans désert, à Paris irradié. Il connaît quelques accalmies à Pau, à Bordeaux où, comme en 1914 ou en 1940, beaucoup de Parisiens se sont repliés, voire encore à Brive-la-Gaillarde, dans la villa d’un milliardaire qui donne une ultime orgie. Ses errances sont l’occasion de retrouver de vieux amis ou de rencontrer des jeunes femmes qui l’aident à passer avec moins d’angoisse ces derniers jours du monde. Avec elles, avec eux, il parle de ce qui est en train d’arriver, de l’Histoire, du mal, de Dieu, de la littérature, de l’amour, du plaisir, de la mort, et surtout de la seule femme qu’il ait vraiment aimée, une jeune métisse belle et cruelle dont l’image le hantera jusqu’au bout. 

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Au cinéma :

Synopsis : Alors que s’annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l’échec d’une aventure sentimentale pour laquelle il s’était décidé à quitter sa femme. Malgré l’imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s’élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l’entraîne sur les routes de France et d’Espagne. http://www.lesderniersjoursdumonde.com/

Date de sortie cinéma : 19 août 2009

Réalisé par Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu
Avec
Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard, plus

Long-métrage français. Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h10 min Année de production : 2008
 

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718003-gf.jpg  Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler & Stefan Bollmann (Flammarion, 2006)  

 Les femmes et la lecture dans l’art occidental « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. » Laure Adler

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Les femmes qui aiment sont dangereuses de Laure Adler & Elisa Lecosse (Flammarion, 2009)

De la Vénus de Willendorf, image d’un idéal féminin tout-puissant, à la Mariée de Niki de Saint-Phalle, offrant le regard de la femme artiste sur sa propre destinée, la quête de l’éternel féminin jalonne l’histoire de l’art depuis les temps les plus anciens. Consacré au thème de l’amante fatale, cet ouvrage propose un choix de peintures, dessins et photographies du Moyen Age à l’époque contemporaine. Avec également une réflexion sur une thématique longtemps laissée aux seuls mains et regards des hommes.

Dans le magazine ELLE, Nathalie Dupuis a regardé / écouté le coffret Marguerite Duras (20.11.09)

dvdduras.jpgPar Nathalie Dupuis – CULTE

POURVU QUE CA DURAS !

« C’est curieux, un écrivain. C’est une contradiction et aussi un non-sens. Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est de taire. »

Dans ce coffret indispensable, Marguerite Duras se livre pourtant. Dans deux films réalisés par Benoit Jacquot, on la découvre dissertant sur son travail. Dans un CD, une voix, celle de Fanny Ardant, sublime ses textes.

N.D.

« Ecrire, la mort du jeune aviateur anglais », de Marguerite Duras (éditions Montparnasse / Ed. Des femmes-Antoinette Fouque)

Patrick de Sinety a aimé le coffret Marguerite Duras (Magazine Page de novembre 2009)

Durasimage.JPGPAGE novembre 2009
 
DVD / Livres audio
ECOUTER / LIRE
 
Le succès des livres enregistrés ne se dément pas. Ce doit être une question d’époque. Les loisirs consacrés à la lecture font défaut, alors les livres dont on a entendu parler avec curiosité au cours des dîners en ville, à la télévision, à la radio, dont on a vu des commentaires enthousiastes dans la presse, mais que l’on n’a pas le temps de lire, on les écoute dans sa voiture, dans le métro ou dans son bain… Le foisonnement d’éditeurs qui se sont spécialisés dans le genre, et ceux, comme Gallimard, qui se sont mis à enregistrer sur CD les romans qu’ils ont précedemment édités sous la forme traditionnelle de feuilles reliées afin de composer un livre, témoignent de l’attente du public.
 
Par Patrick de Sinety
 
(…) De leur côté, les éditions Des-femmes et Montparnasse publient un coffret DVD accompagné d’un double CD consacré à Duras. Et c’est encore la voix de Fanny Ardant que l’on entendra lisant deux textes de Marguerite Duras, La Mort du jeune aviateur anglais et Ecrire, lesquels textes furent écrits dans la foulée de rencontres filmées par Benoit Jacquot, qui fut l’assistant de l’écrivain sur les tournages de India Song et Nathalie Granger. Les deux DVD sont le fruit de ces entretiens réalisés en 1993 entre le réalisateur et l’écrivain. Dans le premier, intitulé La Mort du jeune aviateur anglais – qui inspira donc le livre du même nom – , Marguerite Duras raconte une histoire, celle d’un aviateur anglais dont elle découvrit la tombe aux environs de Deauville, récit dans lequel il est souvent difficile de faire la part de la réalité et de la fiction.
 
« L’événement de Vauville, je l’ai intitulé La Mort du jeune aviateur anglais, explique l’écrivain. En premier je l’ai raconté à Benoit Jacquot qui était venu me voir à Trouville. C’est lui qui a eu l’idée de me filmer lui racontant cette mort du jeune aviateur de vingt ans. Un film a donc été fait […]. Ce film une fois fait, on est allé dans ma maison de Neauphle-le-Château. J’ai parlé de l’écriture. Je voulais tenter de parler de ça : Ecrire. Et un deuxième film a été ainsi fait avec la même équipe et la même production. »
 
Ces quatre pièces, outre le fait que les deux documents filmés sont des témoignages exceptionnels sur la mécanique créatrice à l’oeuvre chez un écrivain de premier ordre, sont intéressantes en celaqu’elles montrent, pour ainsi dire en direct, le processus d’élaboration d’un texte. (…)