Escales hivernales : le Salon du Livre de Lille. Avec Charles Berling, Charles Juliet, Emmanuel Pierrat et Catherine Weinzaepflen des éditions Des femmes-Antoinette Fouque. Rencontrez-les samedi 12 et dimanche 13 décembre 2009 !

 minh.jpg4ème Fête du Livre ESCALES HIVERNALES – Tripostal Avenue Willy lefait.jpgBrandt à Lille.

Rendez-vous samedi 12 et dimanche 13 décembre 2009

A partir de 13 h – entrée libre.

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Le Samedi 12 décembre :

pierrat.jpg* Emmanuel Pierrat (14h15: signatures / 16h: Café littéraire / 18h: Apéritif littéraire)

Emmanuel Pierrat : Editeur, romancier, essayiste, traducteur, collectionneur d’art, durant ses longues journées et ses nuits presque blanches il vit mille vies. Dans Troublé de l’éveil (Fayard, 2008) il se livre, évoque ses souvenirs d’enfance dans une banlieue rouge, sa curiosité sans limites, le secret de la ville la nuit, sa passion pour la lecture, son impossibilité d’une vie à deux, son regret de ne pas rêver.

Le Dimanche 13 décembre :

juliet.jpg* Charles Juliet (10h: petit-déjeuner / 15h15: signatures / 16h: Café littéraire / 18h: Apéritif littéraire)

Charles Juliet : Il est né en 1934 et vit à Lyon. Admis à l’Ecole de Santé Militaire, il abandonne ses études trois ans plus tard pour se consacrer à l’écriture. Notons parmi ses publications chez POL : Ces mots qui nourrissent et qui apaisent (2008) ; L’Opulence de la nuit (2006) ; Cézanne un grand vivant (2006) ; Au pays du long nuage blanc (2005) ; L’Autre Faim (2003) ; L’Incessant (2002) ; Un lourd destin (2000).

wein.jpg* Catherine Weinzaepflen (14h45: signatures / 16h: Café littéraire / 18 h: Apéritif littéraire)

Catherine Weinzaepflen : Elle a publié ses premiers livres aux éditions Des femmes, Isocelles (1977) et La Farnésine, jardins (1978). Romancière et poète, elle a notamment publié Portrait et un rêve (Prix France Culture 1983), L’Ampleur du monde, Totem (Flammarion), Ismaëla (Atelier des Brisants), Les Mains dans le jaune absent (Scorff). En 2006,

elle a reçu le prix Brantôme pour son roman Orpiment (Des femmes).

berling.jpg* Charles Berling (20 h: Soirée de Clôture, 5 euros, réservations escalesdeslettres@wanadoo.fr)

En clôture de cette quatrième édition d’Escales hivernales, et pour faire suite aux lectures de Pierre Arditi en 2006, Jacques Bonnaffé en 2007 et Bruno Putzulu en 2008, Charles Berling proposera à partir de 20h au Tripostal la mise en voix d’une sélection de textes des écrivains ayant participé aux cafés littéraires d’Escales des lettres durant l’année dans la région Nord Pas-de-Calais ou ayant pris part à cette Fête du Livre 2009.

Charles Berling : il a suivi une formation de comédien à l’Institut national supérieur des arts de la scène à Bruxelles. Il se fait connaître au grand public par les films Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet et surtout, en 1996, Ridicule de Patrice Leconte pour lequel il est nommé pour le César du meilleur acteur. Il a joué des rôles divers, du blanchisseur de province un peu complexé de Nettoyage à sec au cadre aux dents longues dans Demonlover. Il alterne films populaires (Père et fils, 15 août…) et des films d’auteur (L’ennui, L’Heure d’été…). En 2002, il interprète Jean Moulin dans un téléfilm pour France 2. Début 2009, il se met dans la peau de Robert Badinter, dans l’adaptation télévisée des ouvrages L’Abolition et L’Exécution
, écrits par ce dernier.

LECTURE DE CHARLES BERLING

Au programme de cette lecture, les textes des auteurs Maram Al Masri, Lakhdar Belaïd, Nicolas Bokov, François de Coninck, Stéphanie Ferrat, Pascale Fonteneau, Jean-Louis Fournier, Jacques Jouet, Charles Juliet, Nimrod, Michel Quint, Caroline Sagot-Duvauroux, Lambert Schlechter, André Stas, Vincent Tholomé et Cléo Tierny-François.

Pour sa quatrième édition, la Fête du Livre de Lille pose ses valises dans un lieu à forte identité culturelle : le Tripostal ! Succès oblige, il fallait à ce rendez-vous, qui a su s’imposer en quelques années comme un événement culturel attendu et incontournable de la région, un espace plus grand pour accueillir les visiteurs, les auteurs et les exposants toujours plus nombreux. Le programme quant à lui garde ses valeurs fondamentales avec, au coeur des festivités du week-end, les rencontres et les échanges entre les acteurs du monde du livre, le public et les écrivains. Ces écrivains ont participé durant toute l’année aux rencontres littéraires proposées par Escales des lettres dans le Nord Pas-de-Calais. Ils ont sillonné la région de l’Artois au littoral et des Flandres à la frontière belge en multipliant les escales littéraires dans des bibliothèques, des médiathèques, des établissements scolaires ou des centres pénitentiaires, des cafés littéraires ou des librairies. Ils sont tous allés à la rencontre des lecteurs, de la plus grande médiathèque urbaine à la plus petite bibliothèque de village, du plus grand lycée à la plus petite école primaire. Ces auteurs, rejoints par d’autres écrivains, par les journalistes Philippe Lefait et Minh Tran Huy, par le comédien Charles Berling et par de nombreux partenaires (libraires, éditeurs et associations culturelles) se donnent et vous donnent rendez-vous pour une ultime escale (hivernale) 2009 au Tripostal, les samedi 12 et dimanche 13 décembre à partir de 13 heures, pour participer à des débats, des cafés littéraires, un espace littérature jeunesse, des ateliers d’écriture, des lectures… Bonne Fête du Livre à tous !

Didier Lesaffre, Président & Ludovic Paszkowiak, Directeur.

Inauguration de l’édition 2009 – Espace Bar du Tripostal samedi à 13 h 15

Dimanche 30 août, le thème « L’écriture au féminin » pour le Salon de Gonzague Saint-Bris (à Chanceaux sur Loches, en Touraine) – Plusieurs auteurs des éditions des femmes dédicaceront leurs livres..

Rendez-vous dimanche 30 août à La Forêt des Livres en Touraine… Signature d’écrivains sous les arbres centenaires – Thème de 2009 « L’écriture au féminin » : donc, la maison d’édition d’Antoinette Fouque inévitablement à l’honneur ! Présence de nos auteurs SIMONE VEIL (Présidente du Salon cette année), EMMANUEL PIERRAT (animateur du débat sur l’Afrique à 15 h), IRENE FRAIN, MACHA MERIL, FADELA M’RABET, CATHERINE WEINZAEPFLEN

fouquegonzague.jpgC’est en 1973, cinq ans après avoir cofondé le Mouvement de Libération des Femmes en France, qu’Antoinette Fouque a créé les éditions Des femmes. « Le désir qui a motivé la naissance des éditions Des femmes est davantage politique qu’éditorial : à travers la maison d’édition, c’est la libération des femmes qu’il s’agit de faire avancer. (…) Né-e fille ou garçon, on devient femme ou homme, masculine ou féminin : écrire ne sera donc jamais neutre. Le destin anatomique se marque, se démarque ou se remarque… Pour nous, c’était un pari, un risque pris, que des textes écrits par des femmes fassent travailler la langue, y fassent apparaître, pourquoi pas une différence sexuelle. En aucun cas, il ne s’agissait de déclarer a priori qu’il y avait une écriture de femme. »

vivre.jpgveil.jpgSous la Présidence de Simone Veil de l’Académie française (Vivre l’histoire a été enregistré lu par elle-même pour le catalogue des Voix des éditions Des femmes) 

Simone Veil
Vivre l’Histoire
Entretiens avec Antoinette Fouque
1 Cassette – 16,50 €
1CD 18 €

 » La profession d’avocat que j’avais choisie venait du goût de défendre des idées que je pensais justes et dont je trouvais qu’elles n’étaient pas suffisamment entendues. Au fond, je crois que toute ma vie, je pars en guerre… Ce qui m’importe, c’est la personne humaine, c’est l’homme, c’est la femme, le respect de l’homme et de la femme, de leur liberté, de leur dignité et de leur bonheur ; je ne conçois pas de possibilité de bonheur sans respect de la personnalité. C’est une sorte de combat pour une certaine forme de vie. » Simone Veil

Dans ces entretiens réalisés en novembre 1985 avec Antoinette Fouque, Simone Veil parle de sa vie de femme politique.
Son enfance heureuse et libre, en dépit des difficultés économiques et de la sévère morale paternelle, auprès d’une mère aimée et admirée qui tout au long des années reste une grande figure lumineuse, son adolescence traversée par le Front populaire et tragiquement marquée par le nazisme, sa prise de conscience de sa judéité et du traitement des différences par les totalitarismes l’ont déterminée à s’engager activement dans la politique. Magistrat ou ministre, elle a toujours œuvré contre les abus de pouvoir pour l’instauration d’une loi, bonne en ce qu’elle respecte la dignité de la personne humaine et la liberté individuelle. Libérale, elle dit sa méfiance des idéologies, de l’embrigadement, du jeu politique qui sacrifie trop souvent l’authenticité à l’intrigue pour la prise de pouvoir ; elle dit son goût de la contestation et des joutes d’idées. Elle se montre un témoin attentif des grands bouleversements de notre époque, du mouvement de mai 68 comme des mouvements des femmes.
Une voix de femme se fait entendre qui interpelle le monde politique et témoigne, dans l’attention qu’elle porte aux autres, d’une vie simplement exemplaire..

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DEBAT AVEC EMMANUEL PIERRAT : 228581031.jpg15h00, Au bûcher du Château de Chanceaux, le débat sur les cultures africaines animé par Emmanuel PIERRAT (aussi de la Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes), avec Alain MABANCKOU, Prix Renaudot et Alain GORDON-GENTIL, suivi de la projection du film : « Dans la Forêt de l’Ecrit, la Culture Gabonaise » de Maïna LE CHERBONNIER et Serge DEVILLERS.

Résumé de son livre audio Troublé de l’éveil : « Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l’école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d’une semaine que Marie-Claude, l’institutrice en charge de ma classe de CD a commencé de nous enseigner la lecture. J’ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m’apprendre les lettres de l’alphabet que j’ignorais encore, avançant d’un bon trimestre en une petite quinzaine.
A présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l’oeuf et de la poule, s’ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble. »
Emmanuel Pierrat – Extraits – 1 CD – 74 mn –

frain.jpgIrène Frain et Macha Méril dédicaceront également leurs livres audio aux éditions Des femmes…

Au royaume des femmes lu par l’auteure – 1 CD MP3 27 €

Le dernier roman d’Irène Frain s’appuie sur une histoire vraie, celle de Joseph Francis Rock, illustre figure de la science botanique américaine et de la revue National Geographic. Irène Frain a mené l’enquête sur de ce personnage, autodidacte de génie, explorateur passionné, dont la quête principale commença dans les années 1920. Parcourant la Chine et le Tibet, il est intrigué par le récit d’un voyageur et par de vieux textes impériaux faisant état de l’existence d’une montagne plus haute que l’Everest, la montagne Amnyé Machen, au Tibet. Celle-ci abriterait une étrange tribu matriarcale, ultime vestige du peuple des amazones… le « Royaume des Femmes », dirigé par la « Reine des Femmes ».

Cette quête devient pour Rock une véritable obsession… mais s’achève par un échec. Il doit faire demi-tour à 50 m du but, et comprend que le Royaume des Femmes a sans doute été détruit. La Reine des Femmes existe-t-elle encore ? N’est-ce pas plutôt un personnage mythique ? Pourquoi cette quête prend-elle tant d’importance pour Rock ? Le talent de l’enquêtrice et celui de la romancière se conjuguent pour rendre cette histoire passionnante : le mystère, c’est tout autant ce royaume mystérieux que le personnage lui-même. A la quête de Rock s’ajoute alors celle de la romancière, qui nous fait découvrir un personnage fascinant.

Irène Frain est née en Bretagne en 1950. Tout d’abord professeur de lettres au lycée, puis à la Sorbonne, elle se consacre exclusivement à l’écriture depuis son roman Le Nabab (1982). Marquée par son origine bretonne, et par ailleurs passionnée par l’Asie, elle est l’auteure d’une vingtaine de livres.

190642531.jpgUn jour, je suis morte Macha Méril Lu par l’auteure – Extraits – 1 CD – 18 € Office 11/09/2008

« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. »

Le roman Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve.

La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.

Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix « Reconnaissance des cinéphiles ». Se dédiant aussi à l’écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d’un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).

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 Fadéla M’Rabet et Catherine Weinzaepflen représenteront les auteurs papier des éditions Des femmes…

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Fadéla M’Rabet, née à Skikda (Algérie), a été l’une des premières féministes dans son pays. La Femme algérienne et Les Algériennes (1965 et 1967, Maspero) l’ont fait connaître. Elle a publié depuis L’Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), et Une femme d’ici et d’ailleurs (2005, Éditions de l’Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférences – praticienne des hôpitaux à Broussais-Hôtel-Dieu.

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Fadela M’Rabet
Le chat aux yeux d’or

Une illusion algérienne
12 € – 2006

« Elle avait un œil couleur de nuit profonde, mystérieuse, insondable et un autre d’encre violette. Le regard de celle qui toute sa vie essaya d’imaginer le visage de sa mère disparue après sa naissance. Cette mère dont la voix lui parvenait à travers le liquide amniotique. Celle dont les battements de cœur lui étaient restitués par les bruits d’une cascade.
Je n’oublierai jamais le visage de Nana près d’une cascade. Elle était dans une bulle et son visage n’était plus que lumière. Elle entendait le cœur de sa mère, elle entendait sa voix, mais son visage lui restera à jamais inconnu. »
F. M’R.

 

 

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Catherine Weinzaepflen a publié ses premiers livres aux Éditions Des femmes, Isocelles (1977) et La Farnésine, jardins (1978). Romancière et poète, elle est également l’auteure, entre autres, de Portrait et un rêve (Prix France Culture 1983), L’Ampleur du monde, Totem (Flammarion), Ismaëla (Atelier des Brisants), Les Mains dans le jaune absent (Éditions du Scorff). En 2006, elle a reçu le prix Brantôme pour son roman Orpiment (Des femmes-Antoinette Fouque). La première version du texte Am See, intitulé La Parole nomade, a été mise en onde sur France Culture en 1980. Am See a été publié pour la première fois en 1985 (Flammarion).

temps.jpgLe temps du tableau
15 € – 2008

« …je me rappelle Elizabeth Bishop
qui avala, enfant, une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé… »
C.W.

Am See (réédition de 2007) – couv.gifCamille et Dominique entretiennent une correspondance à propos du choix d’un lieu de villégiature pour une possible rencontre. Dans leurs lettres les deux personnages confient leurs états d’âme et racontent les paysages dans lesquels ils vivent. Evitant les accords d’adjectifs ou de participes passés, l’auteure prend soin de ne pas lever l’ambiguïté des prénoms.

Présentation de l’éditeur
Am See « Au-dessus de la porte d’entrée du café d’où je t’écris, l’image d’un immense paquebot dans un cadre en loupe. Tu vois où je veux en venir… Qu’importe alors sa destination. Bien sûr, tu peux mettre en place une palmeraie sur sol de sable blanc, des perroquets voletant d’un arbre à l’autre et le doux ressac d’une mer calme. Mais là n’est pas l’essentiel pour moi. L’odeur de la haute mer, un irrepérable horizon pour une croisière qui n’en finit pas et le sillage du bateau comme seule preuve du déplacement : autant d’éléments pour me convenir. »

Orpiment, la plénitude de vivre par Elaine Audet (15 juin 2006) sur Sisyphe.org : orp.jpgOrpiment est un très beau roman sur le cheminement artistique et humain de la peintre italienne du XVIIe siècle, Artemesia Genstileschi, ressuscitée de l’oubli, il y a une vingtaine d’années, par des féministes dont Germaine Greer dans The Obstacle Race (1979). On connaissait davantage la tragédie de son viol par un peintre, ami de son père, que son exigeante recherche picturale.

 Si l’impression d’être au cœur de la vie d’Artemesia est si saisissante, c’est que Catherine Weinzaepflen travaille la matière du roman comme Artemesia devait travailler les couleurs, la matière, la lumière. D’entrée de jeu, on pénètre au cœur des multiples aspects de la vie de l’artiste, de sa quête d’absolu et de sa volonté de créer une vision personnelle et inédite du monde. Une vision de femme.

L’auteure nous fait voir le parcours d’Artemesia qui veut tout conjuguer et réussir, à la fois sa vie de mère, d’amante, d’amie, de femme libre et son œuvre. Elle devra faire le deuil douloureux d’un amour partagé parce que Gaspare, un architecte sensible avec qui elle croit avoir trouvé le bonheur et l’harmonie, ne peut supporter de ne pas être l’unique objet de sa passion, de ne pas la posséder entièrement. Lorsqu’elle lui dit qu’elle ira vivre à Naples, où elle pourra gagner l’argent qui lui est nécessaire pour elle, ses deux filles et leur fidèle gardienne, Daria, il lui demande de l’épouser afin de ne plus avoir de soucis de ce genre. « Combien de fois t’ai-je expliqué que j’essaie de vivre une autre vie que celle toute tracée des femmes – les vies que les hommes leur tracent ? » tente-t-elle de lui faire comprendre. Peine perdue, car Gaspare ne peut admettre qu’elle ait son mot à dire dans le choix du lieu où ils vont vivre !

À la fin de sa vie, elle écrit à Mira, une écrivaine, avec qui elle partage les plaisirs uniques de l’amitié, ses joies, ses pensées, ses doutes, ses espoirs : « j’ai peint des femmes majoritairement. J’ai décliné les Judiths, les Cléopâtres, les Lucrèces, les Suzannes, les Bethsabées…, peignant des femmes courageuses (c’est une pensée toute récente ça aussi) alors que mes commanditaires n’y cherchaient que « la femme » dans une obsession esthétique ».

L’écriture est sensuelle, rigoureuse, intense, et se déploie avec bonheur tant dans les portraits d’ensemble que dans l’intimité et le moindre détail de la composition. La description minutieuse de la conception des œuvres est inoubliable, l’écriture captant la profondeur du regard, le rapport des couleurs, de la lumière et des
formes, la texture de la peinture, le mouvement généreux du bras et de la pensée. « Je mettrai au poignet de Judith le bracelet de maman que je n’ai jamais pu me résoudre à porter, les hexagones d’or incrustés de jade forment un motif parfait. Et la robe sera jaune, décolletée. Pour les lignes de force, le rouge. Un tissu rouge sur lui, les taches de sang sur sa robe à elle. »

Tout nous semble réel dans cette fiction, le grain de la peau, les personnages, les paysages, la présence de la mer, la poussière du sol. La beauté nous frappe de plein fouet en même temps qu’Artemesia ainsi que le désir omniprésent de donner un sens à sa vie à une époque où les femmes avaient si peu de chances de se réaliser pleinement. L’auteure a su relever ici le dur défi d’écrire comme on peint. Un livre qui donne l’envie irrépressible de revoir toute l’œuvre de Gentileschi.

* orpiment : Sulfure naturel d’arsenic, jaune vif, utilisé en peinture.

Catherine Weinzaepflen, Orpiment, Paris, Des femmes, 2006.

Le Cahier Critique de la Poésie admire Catherine Weinzaepflen (article d’Anne Malaprade)

Cahier Critique de la Poésie n°17
Par Anne Malaprade
Catherine Weinzaepflen
Le Temps du tableau
Des femmes
156 p., 15,00 E

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Triptyque hybride, puisqu’il réunit des textes de genre varié – poèmes, scènes théâtrales, lettre – , ce livre regroupe des fragments écrits sur plusieurs années. Le Temps du tableau, c’est avant tout ce temps de l’écriture qui sait, si justement, prendre son temps. En effet, la langue de Catherine Weinzaepflen est une langue au repos, qui goûte et prélève dans le temps ce qui lui permet de saisir la présence, celle des mots enfin accordés à l’expérience. Expérience qui peut être le voyage, la rencontre, la contemplation, la pensée de la non-pensée : ces états ou actes par lesquels la conscience se tient au bord du vide, tout près du monde et de l’Autre, et pourtant, irrémédiablement solitaire. Ni le temps ni le tableau ne sont indemnes : leurs blessures quelquefois invisibles, paisibles même, touchent jusqu’à l’écriture. La légèreté du vers n’est qu’apparente : coupé et coupant sans être incisif, il décape les couches du temps qui pourraient fossiliser l’émotion. Et cette dernière provient de la coexistence des temps que cette écriture verticale découpe et suture tempo continu. Temps mêlés et démêlés, tableaux vivants, images fixes ou mouvementées, scènes vues, peinture sur pellicule, cadres de vie : les tableaux voyagent dans une temporalité intime qui articule ce que voir veut dire, ce que voir dit, puisque « les mots, la vie des mots / sont ma survie ».

Notre plus grande poétesse dans « Action poétique » ! (par Henri Deluy)

Action Poétique n°193
Par Henri Deluy
 
Le temps du tableau
Un livre superbe, surprenant, de Catherine Weinzaepflen. Une écriture qui recrée, dans une sensibilité retenue, un lyrisme de maintenant…
 

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Trois parties : 1) suite de « tableaux », comme extraits d’un journal, mais sans continuité, brefs récits, intimité dans le rapport au monde, justesse du coup d’oeil (ce qui reste de Leningrad dans Saint-Pétersbourg, par ex., ou l’évocation de mon amie voleuse de briquet, ou encore il y a une jeune fille…) Finesse et apparente évidence de ce qui se voit, dans ce qui s’écrit… La réussite de la perception. Et le mot juste.
 
2) théâtre reconstitué, qui se regarde se mettre en place, en 22 scènes stupéfiantes de clarté. Une démonstration, par la simplicité, de la force subversive d’un « je » affranchi de toute préciosité, lorsqu’il se glisse dans ses propres sentiments, ne disparaît pas, ne s’impose pas.
 
3) « lettre », où se montre la délicatesse, ce que la délicatesse peut tirer de la précision du trait, avec cette tournure vers l’authentique que donne la légère distorsion, le minuscule écart de notation par rapport à ce qui s’attendait…
L’ensemble est écrit en vers libre ; l’unité de sens est découpée, scansion d’un langage courant, sans majuscules (pas même au début des poèmes), sans ponctuation, avec des parenthèses. Plaisir au poème et à l’intelligence du poème, dans la fascination, la profondeur et la durée.

Dédicaces de nos auteures au Marché de la Poésie, samedi 20 juin dès 16 h, Place Saint-Sulpice

Pomme Jouffroy signera son nouveau livre et premier polar, « De la rhubarbe sous les pylones » au Marché de la Poésie, samedi 20 juin à partir de 16 h. (puis vous pourrez la revoir jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h à la librairie Le Divan, 203 rue de la Convention, 75015 Paris)

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couv_rhubarbe.jpgCatherine Weinzaepflen, Laurence Zordan, Michèle Ramond, Françoise Collin (à confirmer) seront également heureuses de rencontrer leurs lecteurs à cette occasion. Dès 16 heures également le samedi 20 juin. « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, actuellement candidat à la sélection au Prix Marguerite Audoux et au Prix Marguerite Duras, sera disponible à la vente (et sous réserve de confirmation, représenté par les filles de l’auteure).

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SAMEDI, les auteurs de la maison lisent en musique ! Dès 17 h !!

Samedi 11 octobre : concert & lectures à l’Espace des Femmes !!

Dès 17 h, venez écouter Laurence Zordan lire « Blottie« , Catherine Weinzaepflen lire « Le temps du tableau« , Michèle Ramond lire « Lise et lui« , Victoria Thérame lire son mythique « Hosto-Blues » et Françoise Collin lire « On dirait une ville« …

Les musiciennes seront : Sophia Vaillant, pianiste classique et tango Sophia.jpg http://sophiavaillant.com/topic/index.html

Et

Yuko et Mayumi Sugiyama, flûtes traversières, soeurs jumelles italiennes de père japonais et de mère italienne Sugiyama.jpg http://www.duosugiyama.com/at-concerti-fr.html

Antoine Wicker remarque « Le temps du tableau » (Dernières Nouvelles d’Alsace, 6 juin 2008)

f2c1d2ed1ac3c193acf2fe868204e7ef.jpg Les Poétiques de Weinzaepflen

Catherine Weinzaepflen. Photo Guy Vacheret.

Quel rapport aujourd’hui entre la douleur intime et le sort du monde ? La Strasbourgeoise de Paris réédite Am See, et compose en trois séquences le très personnel inventaire poétique de Le temps du tableau : récit, théâtre, et correspondance – un même Journal, en vérité.

« Il faudrait / avaler sans les digérer / les moments de temps / qui frisent l’éternité / et dans le jour blafard du lendemain / se dire que le temps du tableau / est toujours mêlé…» Nouvelle version donc de Am See, publié une première fois il y a plus de vingt ans, et qui sous le cliché de carte postale convoque un imaginaire que Catherine Weinzaepflen de livre en livre sollicita : l’idée et la sensation de la correspondance épistolaire, du rendez-vous amoureux pris à l’autre bout du monde, du voyage donc et de la villégiature, et du paysage, naturel ou urbain, des villes enfin…

« Au-dessus de la porte d’entrée du café d’où je t’écris, l’image d’un immense paquebot dans un cadre en loupe. Tu vois où je veux en venir… » Qu’importe la destination. Seuls importent l’horizon et l’odeur de la haute mer, ou la perspective des villes. La perspective de Paris même, où elle s’installa en 1977, quittant alors Strasbourg, sa ville natale, qui de sa vie ni de son oeuvre ne s’effaça certes pas : « toujours la pensée de Goethe, lâche-t-elle ainsi au détour d’une page de Le temps du tableau, juste paru. La pensée de Goethe et sa «germanitude» à lui, associée aux tilleuls de la rue Froidevaux à Paris. Aux tilleuls en fleur, « unter den Linden ».

Et du vivant théâtre urbain de son 14e arrondissement parisien elle sait aussi ne se priver jamais – voir les formidables croquis humains qu’elle recomposa en libre journal et roman dans La place de mon théâtre (chez Farrago en 2004). Et sa Jeune fille avec entourage, dans Le temps du tableau, en réussit aujourd’hui quelques autres, de ces croquis et portraits – la jeune fille, l’Africain et le Généreux, le muet, l’enfant et la vieille…
Paris donc, où elle voudrait pouvoir vivre indifférente à la nostalgie mais où l’humeur maussade si souvent la rattrape : « Paris est gris, froid, mort / non / c’est moi / la froide morte grise / d’aujourd’hui ». Où la rattrape le spectacle du monde même : « pluie d’hiver sur Paris / un nouvel avion crashé / dans un monde usé / que l’imbécillité / travaille ». Où ce monde la rattrape et la scandalise, et ressuscite toujours à nouveau en elle la « peur fossile » qui jamais ne l’abandonna : « avril déchiré / par le goût sucré du sang / ils tuent en Palestine (…) / mes dents se cognent / entre mâchoires serrées / de rage ».

Car l’appel de l’autre et l’invitation du large toujours en ses méditations l’emporta, et l’emporte loin, là encore. A Saint-Petersbourg ou à Los Angeles comme au Mexique ou en Afghanistan, en des sites et des villes et des paysages humains où elle se souvient parfois de l’Europe, dit-elle, comme d’une autre planète.
L’avenir il y a longtemps allait de soi, songe-t-elle, et quel rapport aujourd’hui entre les états et douleurs intimes et le sort du monde ? C’est par où s’avance la rêverie de l’écrivain, sa confidence, sa quête – d’amour et d’amitié, et de tendresse. Entre des étincelles d’humanité et les échos des explosifs meurtriers qui ensanglantent la planète. Dans l’intensité humaine et érotique et poétique, incisive autant que bouleversée, qu’entre mémoires et paysages tricote là encore une fois, mariant récit et théâtre et correspondance, le Journal de Catherine Weinzaepflen.

Antoine Wicker

« Le temps du tableau » par Pierre-Georges Goudiou (Sitaudis)

bbaff30d43165f23d26dc968f690ec36.jpg http://www.sitaudis.com/Parutions/le-temps-du-tableau-de-catherine-weinzaepflen.php

Voilà un livre écrit en vers mais rarissime : le seul, peut-être avec Eugène Onéguine, qu’on puisse lire en continu avec un désir intact du début jusqu’à la cent-trentième page.
Le vers bref ne se met pourtant pas ici au service d’un récit, il donne à voir, d’abord des tableaux (vrais ou rêvés, chacun muni d’un titre) qui tiennent rarement sur une seule page mais ne débordent jamais la seconde, puis défilent les vingt-deux scènes impossibles et pourtant palpitantes, parfumées d’un théâtre imaginaire ; et le continuum n’a pas été rompu, incroyable … à la fin, tels ces interprètes magnifiques qu’on est confus de voir revenir pour un bis réclamé par leurs seuls proches, l’auteur a glissé une « lettre » en vers également (Migrations) qui aurait eu sa valeur dans un autre contexte mais qui épaissit sans raison le recueil, dommage.
Avant cette chute en trop, CW a réussi le prodige de ne pas lâcher son lecteur, de lui imposer le fil d’une douce, d’une sensuelle tension continue avec des fragments autonomes ; alors, ce lecteur, surtout celui du type envieux parce qu’il lui arrive d’écrire lui aussi en vers, revient sur les exploits pas courants de l’auteur, il cherche à savoir comment ses coups sont montés.
Pas de majuscule, pas de ponctuation, ça coupe et décape, le temps du tableau file droit et vite.
Le montage, voilà peut-être le seul secret de Catherine Weinzaepflen cinéphage, cinéphile, cinélogue,(cf. page 80 le titre dédicace à J.F. Stévenin ) un peu cinoque et beaucoup poète ; chacune de ses fins suscite la faim de la suivante mais impossible de prélever la moindre séquence sans dénaturer le tout.

Pierre-Georges Goudiou

Cette poésie qui nous est chère….

L’objet de ce Bulletin Poésie estival est de vous inciter à découvrir « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Les deux « marchent » étonnamment bien pour de la poésie, et ont en commun d’être aussi profonds que faciles et de ne plus pouvoir être lâchés dès le moment où on s’aventure à les ouvrir. (Si vous n’aimez pas la poésie, passez votre chemin… Sinon, des détails, des infos, des extraits etc etc Construction hyper organisée, liens à gogo pour approfondir etc)

Comme le remarquait Jocelyne Sauvard dans son superbe article sur Antoinette Fouque l’année dernière, la cofondatrice du MLF (1er octobre 68, date historique), (…) Antoinette Fouque n’est pas que la personnalité aux multiples activités, engagements, et missions, elle est aussi écrivain, au sens du Robert : personne qui compose des ouvrages littéraires. Qui puise au plus près de la poésie. Exemple. « Il pleut. Ciel bas, noir outremer à l’est. Mer formée, lourde, de plomb ou d’obsidienne, selon les fonds. Le petit bouquet du jour, crocus et narcisses, arrive avec le café et mes trois quotidiens… » (…) http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2007/09/22/antoinette-fouque-par-jocelyne-sauvard-sitarmag.html

Depuis deux couvertures de livres, de Clarice Lispector et Hélène Cixous, les plus attentifs avaient pu noter le dessin au feutre sur papier comme autre talent possédé par Antoinette Fouque. A présent et jusqu’à la fin de l’été, ils sont invités à venir voir, au milieu d’une foultitude d’autres illustres artistes (Louise Bourgeois, Niki de Saint-Phalle, Aurélie Nemours, Sonia Delaunay etc voir liste complète en empruntant ce lien : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2008/06/15/concert-inedit-mardi-17-juin-a-20-h-huit-femmes-compositrice.html) certaines de ces oeuvres à la Galerie des Femmes, 35 rue Jacob.

Mais, revenons-en à la POESIE, puisque nous l’aimons aux éditions Des femmes. Cette année, deux excellentes surprises au niveau de ce genre littéraire : « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Pour les deux, les premières critiques sont dithyrambiques. Si vous souhaitez recevoir en service de presse l’un, l’autre ou les deux de ces recueils, je vous remercie de me communiquer votre adresse postale. Envoi immédiat. Je vous quitte en vous livrant suffisamment d’informations pour vous donner l’eau à la bouche sur ces deux pépites !

A très bientôt, je suis à votre disposition pour toute mise en relation avec Catherine Weinzaepflen ou Françoise Collin.