Claire Chazal à Grignan et chez Des femmes-Antoinette Fouque !! 3.07.08

03c89b2cd685fe2a2b1322cee0ccfc86.jpg LU PAR CLAIRE CHAZAL EN AVANT-PREMIERE AU FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE DE GRIGNAN LE 3.07.08

Cher Diego, Quiela t’embrasse
Elena Poniatowska

Lu par Claire Chazal
BIBLIOTHEQUE DES VOIX, DES FEMMES-ANTOINETTE FOUQUE, 2008(Actes Sud, 1993)

ISBN : 3328140021097
Extraits – 1 CD – 18 €
Office 25/08/2008

Angelina Berloff est russe, Diego Rivera est mexicain ; tous deux sont peintres. Ils se rencontrent à Bruges puis s’installent à Paris, en 1909. Dix ans plus tard, Diego part au Mexique, laissant sa femme derrière lui.

Elena Poniatowska écrit la correspondance fictive entre deux personnages réels, correspondance qui s’écrit à une voix, tant Diego se fait laconique et distant au fil des envois ; c’est le cri d’abandon d’Angelina, affectueusement surnommée Quiela par le peintre au moment de leur amour, qui est ici porté par la voix de Claire Chazal. Tour à tour sont évoqués la naissance de leur enfant, le travail de création de la peintre, ses doutes d’artiste et ses souffrances de femme. On apprend le décès de l’enfant, l’infidélité de Diego et la jalousie d’Angelina face à cette union d’où est née une fille. De l’espoir à la résignation, reste vivant l’amour qu’Angelina porte à l’artiste, luttant pour subsister, autant que pour continuer à créer malgré la solitude et le silence.

e4446b4b3c37c4a5510c8d0617a0dc43.jpg Elena Poniatowska est née en 1932 à Paris d’une mère mexicaine et d’un père appartenant à l’aristocratie princière de Pologne. Journaliste, écrivain, elle est également engagée dans la vie politique mexicaine, en faveur des libertés et contre les dérives du capitalisme international.

Extraits :

« Tu as été mon amant, mon fils, mon inspirateur, mon Dieu, tu es ma patrie; je me sens mexicaine et ma langue est l’espagnol, même si je l’esquinte un peu en la parlant. Si tu ne reviens pas, si tu ne viens pas me rechercher, non seulement je te perds toi, mais je me perds moi-même, je perds tout ce que j’ai pu être. »

« De la façon la plus naturelle qui fût, sans jurements, sans dot, sans contrat sur nos biens, sans écrits, sans formalités, nous nous unîmes.

Aucun de nous deux ne croyait aux institutions bourgeoises. Nous affrontâmes la vie ensemble et dix années passèrent, les meilleures de ma vie. Si l’on m’offrait la possibilité de renaître, je choisirais de nouveau ces dix années-là, Diego, ces années pleines de douleur et de bonheur que je vécus avec toi. Je continue à être ton oiseau bleu, je continue à être tout simplement bleue, comme tu m’appelais parfois, je penche la tête, ma tête définitivement blessée, je la pose sur ton épaule et j’embrasse ton cou, Diego, Diego, Diego, que j’aime tant. »