La délicieuse Maïa Brami a fait sur BscNews, le magazine littéraire et culturel gratuit depuis 2007, des interviews des intervenants à la soirée « Artiste Féminin Singulier » (conférence-débat le 27 octobre 2009 à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque)

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Du désir à la création

Thierry Delcourt

 

(propos recueillis par Maïa Brami (BSCNEWS.FR)

Qu’évoque pour vous le mot « désir » ?

 

Thierry Delcourt : Je le rattache à la dimension du plaisir.

 

De tout temps, la femme a incarné le désir. Pourquoi, selon vous ? Les guérillas Girls ont répondu à cette question : dans les musées, les femmes sont sur les murs, représentées par les oeuvres d’art, mais rares sont les artistes exposées, bien que les choses évoluent. Pour moi, « désir » ne s’associe pas à « femme », mais à la construction de l’amour. Mais une déformation est toujours possible : j’ai passé sept ans en immersion à travailler mes deux livres – « Au risque de l’art » et « Artiste féminin Singulier » (éditions L’Âge d’homme, 2007 et 2009) – et ma déformation est complète : mon désir passe par la rencontre, la compréhension, le regard, l’écoute des artistes… au grand damne de mes proches d’ailleurs ! (rires)

 

D’où vous est venu le désir d’explorer la création féminine ?

 

C’est d’abord une histoire de praticien et de chercheur. En tant que praticien, je me suis demandé comment rester créatif avec chaque patient et comment redonner une possibilité d’ouverture – notamment au désir – aux patients pour qui le monde s’est fermé. Ces interrogations m’ont amené à m’intéresser à l’Art Brut, puis à la création des artistes et ce qu’on en disait. Les réponses apportées par les psychanalystes ou les critiques d’art ne m’ont pas convenu. J’ai donc décidé d’aller à la source, de faire émerger le processus de création à partir d’entretiens approfondis. Ca a été une aventure phénoménale : j’ai découvert des choses, notamment sur le désir, mais aussi sur la construction des représentations, la façon dont elles se réagencent en nous. Dans « Artiste Féminin Singulier », j’ai volontairement laissé de longs entretiens, ils sont d’une telle richesse que, rien qu’avec eux, j’aurais pu faire un livre ! Le premier, avec Lydie Aricks, a duré huit heures, pendant lesquelles elle a fait une sculpture tout en me parlant. Notre échange l’a autant transformée que moi !

 

Vous êtes allé vers le processus créatif, certes, mais féminin…

 

au départ, j’ai envoyé un certain nombre de dossiers à des artistes tout sexes confondus, mais les hommes ont été plus prompts à me répondre et à accepter. Je me suis alors retrouvé avec dix hommes pour deux femmes ! s’est donc posée la question de la création en termes de genres, masculin et féminin. Mais d’emblée, en écrivant le premier livre centré sur des artistes hommes, j’ai conçu le deuxième afin d’essayer de voir s’il y avait une distinction possible, qu
i serait liée à l’Histoire, à la façon dont les femmes sont progressivement reconnues dans l’espace public.

 

Alors, selon vous, la création a t-elle un sexe ?

 

Au moins, à présent on peut poser la question, qui ne se posait pas il y a un siècle, puisque la création avait un sexe, celui de l’universel, de l’homme. L’art de la femme était considéré comme mineur ou « non art ». Bien sûr, il y a eu des exceptions, mais on voit bien comment les pionnières, notamment celles qui ont travaillé le corps – Marina Abramovic ou Annie Sprinkle – ont imposé un sexe à la création. Elles n’en sont pas restées là, mais ce fut une étape indispensable pour dépasser le stéréotype de la muse et d’accéder au rang d’Artiste.

 

Vous avez rencontré quatorze femmes artistes, parmi lesquelles Orlan, la danseuse chorégraphe Carolyn Carlson ou la poète Valérie Rouzeau, laquelle associez-vous au mot « désir » ?

 

Lydie Aricks a signé la couverture. Le tableau s’appelle « Elle, Sémaphore », il s’agit d’un corps paysage, un corps pris dans la mer, avec ce jeu entre les mots « mer » et « mère ». Et pour l’avoir longuement regardée travailler, c’est vraiment le désir à l’état pur qui traverse son corps et qui fait qu’elle en est traversé. Au bout d’un moment, les frontières disparaissent entre elle et la toile. Tout intervient, à la fois son corps gestuel mais aussi son corps physiologique, son corps de désir – elle dit bien que ça part du ventre et elle rattache même le processus à la défécation, ce qui n’est pas évident à dire. Elle racle tous les éléments qui composent notre désir et qui font qu’à un certain moment, on va être poussé, vers la sexualité par exemple, sauf que dans son cas, tout est concentré sur l’acte de création.

 

Comment ce livre vous a t-il changé ?

 

Même si on se dit un peu féministe, on est toujours pris dans des préfigurations, des automatismes. En tant qu’homme, j’ai découvert la complexité du problème qui touche au regard porté sur les femmes dans la société. Il faudra sans doute plusieurs générations et de la détermination, notamment chez les hommes, pour faire évoluer les comportements. En tant que psychiatre psychanalyste, je travaille désormais avec mes patients à partir de leur désir et non de leur souffrance. Il ne s’agit pas de les amener à créer, mais à trouver des leviers, des outils pour produire quelque chose qui va leur donner un plus.

 

Propos recueillis par Maïa Brami

colette.jpgColette Deblé : Je suis du pays de l’Artois et je suis une artésienne parce que la peinture coule de source. Elle jaillit comme ça. Peindre c’est une activité aberrante, alors j’ai écrit un livre, Quelque chose de très doux (éditions POL) où j’exprime mon besoin de m’exprimer, de faire de la peinture, comme la sève qui monte dans les arbres et ça n’arrête pas d’éjaculer partout ! On pourrait croire que c’est un roman porno, mais en fait pas du tout, c’est une réflexion sur la peinture et maintenant, j’ai eu besoin de faire une réflexion sur ce qui reste des femmes et je fais un essai plastique sur la représentation des femmes dans l’histoire de l’art. J’essaie de saisir comment on a les a perçues dans tous les pays, à toutes les époques. C’est un travail qui circule dans le monde entier, qui est sous la forme de petits dessins de 30X40 cm et je peux partir au bout du monde avec toute l’histoire du regard des hommes sur les femmes ! C’est un travail commencé en 1990. … J’essaie de voir comme on a vu et ça passe par le bout de mes doigts et vraiment on sent que les
hommes aiment les femmes, c’est voluptueux – c’est le mot vraiment ! » Propos recueillis par Maïa Brami

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Jean-Pierre Sag (collaborateur de l’ouvrage Penser avec Antoinette Fouque, éditions des femmes, 2008) : Je suis un compagnon de route du MLF, un ami d’Antoinette Fouque, j’ai fait une psychanalyse avec elle, c’est comme ça que je suis devenu psychanalyste par la suite. Je suis un témoin très proche.  J’a participé donc naturellement à ce livre sur la pensée d’Antoinette Fouque avec un certain nombre d’auteurs.

 

Antoinette Fouque et le désir :

S’il n’y a qu’une formule qu’on peut retenir d’Antoinette Fouque, c’est le titre de son premier livre : Il y a deux sexes. (Gallimard, 1995). C’est à la fois une évidence, une banalité et une révolution, puisque Freud, Lacan et l’énorme majorité des psychanalystes en restent à la conception phallique de la sexualité, avec un sexe de référence dont les hommes sont possesseurs et que les femmes désirent puisqu’elles ne l’ont pas. Les femmes sont donc dans l’envie du pénis et les hommes en sont fiers et les hommes en tirent leur fierté, d’où une toute puissance du phallus. En deux mots, voilà la mécanique du désir dans cette perspective psychanalytique traditionnelle, qui permet de mieux mesurer l’avancée incroyable de la pensée d’Antoinette Fouque. 

Propos recueillis par Maïa Brami                        

La Ville aux Livres de Creil – Avec Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult et Colette Deblé – Samedi 20 et dimanche 21 novembre 2009

Vendredi 20 et samedi 21 novembre, c’est à l’Espace Culturel La Faïencerie, Allée Nelson 60 100 Creil que vous pourrez rencontrer le collectif Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult, Colette Deblé, toutes auteures des éditions Des femmes-Antoinette Fouque dans un Salon, La Ville aux Livres, ayant décidé de mettre cette année les Femme(s) à l’honneur… Pas trop tôt ! 

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Le programme :

Vendredi 20 novembre, de 18 h à 20 h 30, rendez-vous au Salon du Livre de Creil (Espace cuturel a Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil)

SOIRÉE DÉBAT  « Génération MLF 1968-2008 » Avec Antoinette FOUQUE 

à 18h : film de présentation Génération MLF 1968-2008, puis de 19h à 20h30 : débat – (entrée gratuite) sur le livre Génération MLF 1968-2008  (Débat animé par le collectif du livre « Génération MLF 1968-2008 »)

Autour du livre publié par les éditions Des femmes, qui rassemble de nombreux témoignages et documents, fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès et obstacles dans les conquêtes des droits des femmes, de l’activité du mouvement de libération des femmes.

Samedi 21 novembre, au Salon du Livre de Creil (Espace Cuturel La Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil) tables rondes & débats :

1) de 14 h à 15 h 30 « L’engagement au féminin »

Femmes auteurs, historiennes, juristes, journalistes, artistes…, toujours présentes, en actes et en mots, engagées dans une lutte perpétuelle, celle d’une égalité hommes-femmes, voie unique d’une participation commune à l’humanité.

Avec les invitées du Salon : Laure ADLER, Chantal CHAWAF, Mercedes DEAMBROSIS, Benoite GROULT, Leïla SEBBAR.

 

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2) de 15 h 30 à 17 h « Séverine. Vie et combats d’une frondeuse »

 Séverine, journaliste et écrivaine, est née à Paris en 1855, sous le nom de Caroline Rémy. En 1880, elle rencontre Jules Vallès, député de la Commune, célèbre écrivain, et veut alors devenir journaliste. Elle fonde avec lui, en 1881, le journal le Cri du peuple…

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 A propos du thème : Femme(s)

« Femme(s) »… Pôle d’une humanité dont l’homme est l’autre pôle. Lutte incessante pour l’acceptation de cette simple affirmation, sans laquelle pourtant rien n’est possible, en dehors de laquelle toutes les déchirures, tous les conflits, toutes les injustices ont été et sont encore perpétrés. Pour Elisabeth BADINTER, il faut revenir aux fondamentaux « liberté » et « égalité » si l’on veut vivre en harmonie et non plus les uns contre les autres : « Notre finalité est une meilleure entente entre hommes et femmes. Pour continuer à avancer, il faut admettre que nous avons beaucoup en commun et que l’on peut tout partager ». « Femme(s) »… Dont le combat, loin d’être une guerre, s’attache à faire triompher la force morale. Pour Michelle PERROT : « La construction d’une citoyenne, véritablement démocratique, donc universelle, suppose la participation des femmes. Elle est un enjeu des temps qui viennent. » « Femme(s) »… Génératrices, liens entre les générations et la tradition, fil d’Ariane de la transmission. Mais aussi, femmes poètes, auteurs, artistes, avec l’écoute en partage, le regard sur l’autre comme « un nouvel espoir », mot de Benoîte GROULT. Pour Antoinette FOUQUE, « Procréatrices, mémoire du futur, de mères en filles et de générations en générations, les femmes sont créatrices à leur tour, en nombre et dans tous les domaines. » Leur entrée massive dans l’histoire, par le fait du mouvement des femmes, est « le plus bouleversant des bouleversements. » Et Laure ADLER de dire : « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. »

Laissons-nous alors guider par ces livres et par les débats et tables rondes qui suivront, avec la volonté de les offrir en partage, de les porter en conscience vers un engagement citoyen et solidaire, de les accompagner avec espoir dans la voie d’une nouvelle condition humaine.

Sylviane LEONETTI

Chef de projet de La Ville Aux Livres

Avec Evelyne LE GARREC, auteur, Colette DEBLÉ, artiste peintre, et l’Association « Paroles de Femmes en Picardie » – « L’écrivain comme écrivain public : la voix des femmes par la voix d’une femme écrivain »

Soirée « Artiste féminin singulier » avec Thierry Delcourt et « ses » artistes, mardi 27 octobre, 18 h 30, 35 rue Jacob

Mardi 27 octobre, à 18 h 30, Antoinette Fouque et Des femmes reçoivent Thierry Delcourt, Colette Deblé, Sylvia Katuszewski et bien d’autres femmes créatrices pour une soirée consacrée au livre Artiste Féminin Singulier de Thierry Delcourt (LÂge d’homme, juin 2009). 22419817_4288451.jpgVous êtes le(la) bienvenu(e) !

Espace des femmes-Antoinette Fouque

 35, rue Jacob – Paris VI – Tél. 01 42 22 60 74

Mardi 27 octobre 2009 – 18 h 30

Antoinette Fouque et Des femmes

reçoivent Thierry Delcourt , Colette Deblé, Sylvia Katuszewski, Catherine Lopes-Curval, ORLAN, Sophie Rocco, Michelle Knoblauch, Milvia Maglione, Catherine Seher, Ruta, Myona Rimoldi-Guichaoua, Virginie Roux-Cassé et d’autres artistes pour une rencontre-débat autour du livre de Thierry Delcourt :

Artiste Féminin Singulier

éd. L’Âge d’Homme, 2009

 

En 2009 et 2010, plusieurs expositions, dont celle du Musée des femmes d’Antoinette Fouque se tenant à l’Espace des Femmes du 8/09 au 17/11 2009, et de nombreux évènements confirment l’évolution remarquable et enfin remarquée de la place des femmes et de leur visibilité dans l’art contemporain. Leur engagement politique, culturel et artistique contribue à cet essor.

 

Copie de Biarritz 131.jpgArtiste Féminin Singulier soulève quelques questions à débattre:

La création a-t-elle un sexe ? Faudrait-il repérer des différences entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque œuvre ?

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Les artistes Lydie Arickx, Edith Canat de Chizy, Carolyn Carlson, Colette Deblé, Mame Faguèye Bâ, Anta Germaine Gaye, Louise Giamari, Sylvia Katuszewski, Florentine Mulsant, Marylène Negro, ORLAN, Sophie Rocco, Valérie Rouzeau, Agnès Thurnauer etc ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.

 

Thierry Delcourt est allé à la rencontre de ces femmes artistes en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte. de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit par pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer Forme, expression, concept, sensibilité, énergie se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation …

anniversaire.jpgCette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant qui tente de préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.

(Michelle Knoblauch, Catherine Lopes-Curval, Milvia Maglione et d’autres non dans le livre seront là aussi)

 

(ci contre : Thierry Delcourt et sa petite fille, Maïa)

 

Le Choix des Dames : Colette Deblé en Saxe-Anhalt

23806.jpgLe Choix des Dames : Le Pouvoir des Femmes
Une française découvre la Saxe-Anhalt

Expositions entre 2009 et 2010 :
Musée de Dessau
MDR à Magdebourg, L’orangerie et la Chapelle de la cathédrale de Naumbourg, L’Abbaye de Quedlingbourg, Le Gleimhaus d’Halberstadt, le Musée du cloitre de Stendal, la Bibliothèque à Bourg, la Crypte et la chapelle de la cathédrale, la Galerie Willi Sitte, la Fondation de la culture Ben zi bena à Mertsebourg, et Berlin, dernière exposition fin 2010, à la représentation permanente de Saxe-Anhalt au près du Bund.

Catherine II la Grande, Louise d’Anhalt-Dessau, Adelheid, Dorothea, Maria, Mathilde, toutes Abesses de Quedlinbourg, Henny Porten, actrice du cinéma muet, Elisabeh Forster-Nietzche, Dorothée Christiane Erxleben, première femme médecin, Anna louisa Karch, poète, Frieda Menshausen-Labriola, peintre, Brigitte Reinman, écrivain, Catherine von Bora, épouse de Martin Luther.

Toutes originaires de Saxe-Anhalt, dessinées, lavissées, peintes dans le projet d’essai plastique des représentations de femmes dans l’histoire de l’Art. Projet commençait en 1990 pour un nombre non fini de de lavis…

Cycle de conférences sur la création au féminin (par Thierry Delcourt)

colette.jpgCréation au féminin
 
Cycle de conférences
Thierry Delcourt
 
(avec notamment Lydie Arickx)
 
Médiathèque Jean Falala
Auditorium
2, rue des Fuseliers
51 100 Reims (Parvis de la Cathédrale)
 
Renseignements
Thierry Delcourt 03 26 47 13 05
Librairie La Belle Image 03 26 88 39 69
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1col.jpgMardi 15 septembre 2009 – 18 h 30
EXPRESSION, EXISTENCE ET CREATION AU FEMININ
 
La création a t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste, et de chaque oeuvre ?
Il n’y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n’est pas sans combat ! Au coeur de la culture, questionnant ses archétypes, refusant les contraintes de la préfiguration et des valeurs canoniques, quatorze artistes – chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs – ont accepté de parler longuement et intimement de leiur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de la création sur leur être-femme. Ces créatrices partagent le souci d’une liberté d’expression et la détermination à être reconnues en tant qu’artiste au-delà d’une identité figée de femme-artiste.
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2col.jpgMardi 13 octobre 2009 – 18 h 30
LE CORPS EN QUESTION DANS LA CREATION AU FEMININ
 
Le corps féminin est trop souvent pris au piège de l’image, entre attributs du corps et beauté d’objet dans une confusion entre être et avoir. La mise en jeu et en scène dans l’acte artistique intervient en amont d’une représentation concrète du corps dans la figure ou la performance. Prendre le risque du corps, de la révélation du désir qui le traverse et de ses potentialités dès lors qu’il se libère des contraintes culturelles, constitue une étape obligée de la création artistique des femmes. Ainsi, il est possible de sortir d’une dualité aliénante entre beauté révélée d’une féminité sublimée et impure horreur de l’organe trivial. Des artistes ont osé faire oeuvre de ce corps et nous le faire accepter dans sa réalité, dans sa corporéité irréductible, dans son existence pulsatile, dans sa jouissance et parfois sa souffrance.
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3col.jpgMardi 1er décembre 2009 – 18 h 30
CONCEPT, ABSTRACTION ET FIGURES DE L’ART
 
Est-il judicieux d’entretenir une catégorisation qui oppose expression et concept, intuition et pensée, corps et langage, sensible et intellectuel, figuration et abstraction ?
La création artistique au féminin peut nous aider à sortir de ces différenciations sectaires artificiellement introduites qui découpent le mouvement prolifique de la création contemporaine. Un éclairage précieux est apporté par les parcours de créatrices ainsi que par la compréhension de leur processus de création et du motif de leur travail. Cela permet de mettre en relief certaines distinctions enrichissantes et de tendre des passerelles entre des approches artistiques que tout semble, a priori, opposer. Il n’est plus question de différence sélective purifiant un art élitiste mais de nuances et d’équivoques ouvrant à une hétérogénéité inédite. L’hétérogène distingue l’altérité au coeur du sujet singulier, entre les êtres et dans leur rapport au monde.
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4col.jpgMardi 19 janvier 2010 – 18 h 30
LES FEMMES ET L’ART BRUT
Du tricot à la broderie, de la cuisine à la décoration, un art conjugué au féminin depuis l’aube des temps et dans toutes les cultures, est contraint à rester défini comme mineur et même, le plus souvent, réduit à un artisanat répétitif, recréatif et non créatif.
Or, il s’y dévoile, pour qui sait le voir et l’entendre, un potentiel inouï derrière l’évidence du quotidien. Peut-on rapprocher ce vaste territoire d’expression créative des pratiques d’art brut ou d’art singulier ? Peut-on y voir le pivot d’une transmission culturelle essentielle en tant que facteur de pérennité et d’évolution de la culture qui préserve une précieuse dimension d’humanité dans un monde où humanité et transmission sont en crise et semblent en péril ?
Une mise en perspective de ces actes et productions séculaires des femmes avec ceux des grandes figures féminines de l’art brut (Aloïse, Magda Gil, Séraphine de Senlis…) permet de mieux situer ce lien entre pratiques quotidiennes, artistiques et culturelles dans le tissage d’une civilisation.
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Expo_Colette_Deble_018.jpgMardi 16 mars 2010 – 18 h 30
SUBVERSION ET AVANT-GARDE : L’IDENTITE A L’OEUVRE
 
La reconnaissance de valeurs dérangeantes, précaires et multiformes, introduites par la création au féminin, est desservie par l’extrême diversité des voies ainsi ouvertes dans un monde qui a besoin de classer, de catégoriser et de valider. Ce n’est donc pas d’une absence de valeur réelle dont souffre cette création, mais de ne pas se conformer à un système préétablies de valeurs esthétiques, culturelles et économiques, au risque de s’en trouver pénalisée dans sa visibilité auprès du public.
La plupart des créatrices travaillent, sous différentes modalités, l’aliénation symbolique qui traverse le corps, le langage, l’identité et les comportements. De ce fait, elles se cherchent, et se trouvent, au coeur de la révolution esthétique contemporaine. Elles prennent un risque réel dans leur acte et leur vie, sans hésiter à aller jusqu’à une subversion bouleversant le regard et l’entendement de celles et ceux qui tentent de saisir une oeuvre qui leur échappe dans la complexité de ses fragmentations et réagencements.
 
Thierry Delcourt, psychiâtre et psychanalyste à Reims,
auteur de Au risque de l’Art (éd. L’Âge d’Homme, 2007)
et Artiste Féminin Singulier chez le même éditeur, mai 2009

Thierry Delcourt se réfère à Antoinette Fouque dans son livre « Artiste Féminin Singulier »

Extrait d’une lettre de l’auteur : (…) la pensée d’Antoinette m’a aidé dans mon travail de recherche sur le processus de création et la voie singulière qu’y tracent les femmes et je l’ai citée à plusieurs reprises. (…) C’est de que partent nombre d’initiatives traçant le parcours de libération, de visibilité et de combat des femmes… Ce qui est ma préoccupation, non seulement dans ce livre Artiste féminin singulier, mais aussi dans ma pratique de psychiatre et psychanalyste, et comme homme. Thierry Delcourt

Thierry Delcourt – ARTISTE FEMININ SINGULIER (nouveauté juin 2009, éditions L’Âge d’homme)

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Avec la participation des artistes

 

 

 

Lydie Arickx • Edith Canat de Chizy

Carolyn Carlson • Colette Deblé • Mame Faguèye Bâ

Anta Germaine Gaye • Louise Giamari

Sylvia K. Reyftmann • Florentine Mulsant

Marylène Negro • Orlan • Sophie Rocco

Valérie Rouzeau • Agnès Thurnauer

La création a-t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque oeuvre ?

Il n’y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n’est pas sans combat ! S’extrayant des partis pris de tous bords, quatorze artistes – chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs – ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.

Thierry Delcourt est allé à leur rencontre en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte, de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est aussi possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer.

Forme, expression, concept, corps, sensibilité, énergie… se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation… Cette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant et semble préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.

Thierry Delcourt, né en 1951, est psychiatre et psychanalyste. Il partage son temps clinique avec une recherche et un enseignement dans le domaine de la psychopathologie. Il anime un séminaire sur la créativité et sa fonction dans le psychisme humain. Il a publié une étude sur le processus de création artistique : Au risque de l’Art en 2007 aux éditions L’Age d’Homme. Ses articles et d’autres textes sont publiés dans des ouvrages collectifs (Ères, L’Esprit du Temps, Revue Psychiatries…)

Illustration de la couverture : Elle, Sémaphore. Peinture sur papier. Lydie Arickx, 2008. http://www.lagedhomme.com/boutique/liste_rayons.cfm

Notre Colette Deblé s’envole vers l’Allemagne : dix expositions en 2009-2010 ! Hourra !

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L’envol des femmes
Textes de Jean-Joseph Goux

45 €
2006

« De quel aventureux sanctuaire sont détachées ces idoles légères, ces profils précieux échappés des murailles de la crypte, et qui vont vers là-bas, vers les plafonds célestes, vers là-bas dans la direction des colonnes dressées et des nuées blanches ?
La peinture souffle où elle veut. Il y a simplement cet arrachement du sol antique, ce décollement des assises et des soubassements vers des cimes invisibles. (…)
La femme : déesse d’un envol religieux sans site ni croyance, pur élancement allègre qui allège le corps de son volume de douleur pour en silhouetter la beauté visible sur un fond d’air et de vent. Femme offerte au souffle ascensionnel qui la transporte, l’envoie en l’air, la prend vers le zénith, l’emmène dans l’espace hors-tableau qui déroule la limite. Infini :
verticalité de messager des voûtes. (…)
Colette Deblé offre par un geste obscur de prêtresse, l’esquisse d’une architecture, pour y disposer ses encres. »
Jean-Joseph Goux

« A-t-on jamais tenté d’explorer par les seuls moyens plastiques l’histoire de l’art ou l’un de ses aspects, comme le font l’historien ou l’essayiste à l’aide de l’écriture ? Mon projet est de tenter, à travers une infinité de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu’à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures, situations, mises en scène.
La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme est la citation littéraire parce qu’elle passe par la main et la manière du citateur. D’où un léger tremblé doublement allusif de l’œuvre citée et citateur. Mon projet explore ce ”tremblé” parce qu’il suppose un exercice extrêmement long de la citation vers son usure et sa fatigue.
En fait, poursuivant ce travail jour après jour, c’est une sorte de journal intime quotidien à travers l’histoire de l’art que je poursuis. »
Colette Deblé.

L’Envol des femmes (Colette Deblé, textes de Jean-Joseph Goux)

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Colette Deblé est née en 1944. Peintre, elle vit et travaille à Paris. Elle expose de Houston (Texas) à Sanaa (Yemen).
Depuis mars 1990, Colette Deblé dessine à partir de diverses représentations de la femme dans l’histoire de l’art afin de composer un essai plastique visuel constitué d’une infinité de lavis.

Jean-Joseph Goux est philosophe et professeur à l’université de Rice (USA), Il a été directeur de programme au Collège international de Philosophie et professeur associé à l’École des Hautes-Etudes en Sciences Sociales.
Il a notamment publié Économie et symbolique (Le Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Le Seuil, 1978), Les monnayeurs du langage (Galilée, 1984), Œdipe philosophe (Aubier, 1990), Frivolité de la valeur (Blusson, 2000).

Demian Bern, le graphiste du catalogue en Allemagne, nous informe de la liste des dix expositions de Colette Deblé, lieu et dates, (entre 2009 et 2010) Quelques reproductions de peintures et de dessins. Peut-être aussi quelques photos de son exposition au Musée de Dessau.

Antenne culturelle de Saxe-Anhalt                                                    Magdebourg le 07 mai 2009

  

Übersicht zur Wanderausstellung Colette Deblé 2009 / 2010

in Sachsen-Anhalt 

 

DAMENWAHL:DIE MACHT DER FRAUEN

                                        Eine Französin entdeckt Sachsen- Anhalt                           

 

 

 

Stadt

 

Ausstellungsort

 

Ausstellungszeitraum

 

Dessau

 

 

 

Anhaltische Gemäldegalerie Dessau

Puschkinallee 100

06846 Dessau

(Orangerie)

25.04.2009 – 07.06.2009

(Vernissage am 24.04.2009, 19:30 Uhr)

Magdeburg

 

 

MDR – Landesfunkhaus Sachsen-Anhalt

Stadtparkstr. 8

39114 Magdeburg

21.06.2009 – 19.07.2009

Naumburg

 

 

 

Evangelische Domschule St. Martin (Orangerie)

Domplatz 3

 

Marienkirche am Dom

Domplatz 16-17

 

06618 Naumburg/Saale

24.07.2009 – 06.09.2009

 

Quedlinburg

 

 

Schlossmuseum Quedlinburg

Schlossberg 1

06484 Quedlinburg

25.09.2009– 15.11.2009

Halberstadt

 

 

Das Gleimhaus

Domplatz 3

38820 Halberstadt

26.11.2009– 14.02.2010

 

Stendal

 

 

 

Altmärkisches Museum im Katharinenkloster

Schadewachten 48

39576 Stendal

27.02.2010– 27.03.2010

Burg

 

 

Stadtbibliothek „Brigitte Reimann“

Berliner Chaussee 38

39288 Burg

09.04.2010 – 21.05.2010

Merseburg

 

Krypta und

St. Michaeliskapelle im Dom zu MerseburgMerseburger

Domplatz

 

Willi-Sitte-Galerie

Domstraße 15

 

Kunststiftung ben zi bena

Domplatz 3

 

06217 Merseburg

04.06.2010 -09.07.2010

 

Débat sur la création des femmes (à partir du livre de Thierry Delcourt)

deble_01.jpgEXTRAIT D’ARTISTE FEMININ SINGULIER (Thierry Delcourt)

………….Entre-deux chairs native

Antoinette Fouque, psychanalyste et militante en bute à une théorisation, osons dire terrorisation, freudienne et lacanienne du tout phallique et de la fonction paternelle comme références unaires du symbolique, en tant que ce système fonde l’existence des femmes et des hommes, tenta une révolution de ce symbolique pour y introduire la dimension du lien natif homosexué à la mère pour la petite fille, « terre native » qui résonne avec l’al/ternative ou alter/native de soi que tente et dont parle Agnès Thurnauer. Antoinette Fouque dit : « Le plus souvent, cette terre native est simplement forclose en une espèce de retrait, de chambre noire, d’ombre qui fait que les femmes ont peur d’elles-mêmes, peur de leur autre, qui est leur semblable et en même temps de la différence. »[i] Et donc, elle veut lever cette forclusion du corps de la mère et en désigner la fonction symbolique. Elle ajoute : « Cette homosexualité des femmes, native, c’est la première chambre à soi, d’où élaborer une langue, une pensée, un corps, une vie à soi : narcissisme, oui, mais topique, dynamique a- et post-phallique ; homosexualité structurante, vitale pour le devenir femme ; homosexualité qui n’a rien ou pas grand-chose à faire avec le lesbianisme, qui, lui, désigne une homosexualité de type secondaire, construite sur une identification au père. » Lors d’une interview télévisée, Antoinette Fouque précise : « Il y a une homosexualité primaire qui n’est pas de l’ordre de l’homosexualité telle qu’on l’entend. Le premier corps d’amour pour la fille et pour le garçon, c’est une femme. Si la fille ne retrouve pas à un moment de sa vie ce premier amour, elle est amputée d’une partie d’elle-même. Il m’est même arrivé de penser que si une fille ne retrouve pas cet amour charnel pour sa mère, elle ne pourra pas aimer un homme. Elle n’aura pas traversé tout le champ de potentialités de son corps même… »[ii] Doit-on maintenir ce terme d’homosexualité qui prête à confusion mais qui donne tout de même la dimension d’intense intimité comme une condition pour ouvrir à ce champ symbolique maternel ?

deble_02.jpgJe propose, en le rapprochant de l’entre-deux femmes comme construction d’une identité non phallo-centrée, le terme d’entre-deux chairs native. Cette intimité active tant du côté de la mère que de l’enfant, fille ou garçon, y compris durant son séjour dans le ventre maternel, va de l’allaitement jusqu’aux caresses réciproques, de la comptine au regard-fusion, de l’infra-verbal aux premiers mots qui méritent l’expression de langue maternelle pénétrant le corps dans une vibration jouissive… tout cela supposant, bien sûr, que la souffrance et le refus n’envahissent pas la mère, ni qu’un père ou une institution comme l’ordre des sœurs sainte-Clotilde ou autre barbarie, imposent leur violence ou la rigidité d’un système qui vise à éduquer et à soumettre dans la forclusion du corps charnel et désirant.

Cette construction originaire devient ensuite ce que nous avons étudié supra comme construction de l’originaire actualisée dans le rêve ou la création. Elle reste inconsciente mais toujours opérante dans le moindre acte ou la moindre perception d’un être non coupé de cette origine. Nombre de ‘baby blues’ suivant l’accouchement gagneraient à être considérés à l’aune de ce symbolique maternel forclos. Je me souviens d’une patiente ayant très tôt perdu sa mère et vécu ensuite une situation de maltraitance sournoise de la part d’une belle-mère ; n’ayant pu avoir d’enfant, stérilité mystérieuse, cette patiente a enfin osé une adoption dont elle était ravie : ravie car heureuse mais soudainement dérobée, comme le sol s’était dérobé sous le corps défait de Lol V. Stein, à l’arrivée de sa fille et lorsque celle-ci, cherchant le contact, l’appela maman. Elle s’effondra alors dans l’incapacité psychique à répondre à cet appel convoquant sa chair, même si elle savait encore assurer le quotidien de l’enfant. Il lui fallait d’abord entendre son propre appel et repeupler ses premiers instants avec sa mère de la chaleur d’un contact brutalement perdu, cette terre native dont elle fut amputée ; et même si une psychanalyse avait depuis longtemps revisité ces premiers instants, ce n’est que de les vivre qui pouvait opérer une réelle ouverture à l’entre-deux chairs native.

 



[i]  Fouque Antoinette  Il y a deux sexes,  Ed. Gallimard  1995

[ii]  Fouque Antoinette interview France 5 du 10/10/08 réalisée par Julie Bertuccelli

Mercredi 19 mars, Soirée exceptionnelle pour le Vernissage de l’exposition de Catherine Lopes-Curval (dès 18 h 30) !!

Pour les pressé (e) s – oranges ou citrons, c’est idem : agrumes mâles et femelles traitées de la même manière aux éditions Des femmes !!! – filez décrocher le bijou (imprimable) ici d4226b05c871f59cec76a33c71e889bf.jpg: il vous fera office de carton d’invitation moderne pour notre chic soirée Catherine Lopes-Curval… (en présence d’Antoinette Fouque… murmure t-on !!!)

Pour ceux qui disposent d’une minute, je vous suggère de la scinder en deux (Attention, le compte à rebours commence ! Symptôme de l’attachée de presse soucieuse de la gestion de votre temps) : 30 secondes politiques humanistes et militantes en consultant le lien Tibet Libre d’Irène Frain http://www.dailymotion.com/IreneFrain/search/irenefrain/video/x4qggi_tibet-libre-contre-la-repression_blog et 30 secondes esthétiques contemplatives plus parisiennes mais tout aussi militantes (pour la création artistique des femmes !) en jetant un coup d’oeil sur l’oeuvre de Catherine Lopes-Curval ici http://www.artnet.com/artist/654765/catherine-lopes-curval.html.

Spécialement nourrie et inspirée par les écrivains (Kafka par-dessus tout), cette peintre dont l’univers me semble aussi nocturne et inquiétant que celui de la précédente exposition (Colette Deblé, illustratrice du si bel agenda Des femmes 2008 – encore en vente, précipitez-vous !) était diurne et jovial nous honore de venir nous habiter, au 35 rue Jacob, jusqu’au 17 mai prochain.

Le travail présentement exposé « chez nous » de Catherine Lopes-Curval, à l’imposant dossier de presse, mondialement célèbre (jusqu’en Chine !), comme Colette Deblé, porte sur « Les métamorphoses d’Alice », à partie de Lewis Carroll. Rien d’étonnant à ce qu’une grande psychanalyste comme Antoinette Fouque ait eu un violent engouement pour son talent il y a quelques années déjà, ait acquéri plusieurs de ses tableaux et désiré mettre son oeuvre en valeur…

Une Alice aussi brune que celle de Walt Disney est blonde doit être un argument suffisant pour vous convaincre de venir assister CE MERCREDI 19 MARS (clôture du Salon du Livre) DES 18 H 30 au vernissage que nous organisons à la Galerie des femmes. Adresse : au bout de l’allée fleurie, 35 rue Jacob, Paris 6ème.

Cet émile vaut invitation personnelle.

Philippe Djian a déjà remarqué la peinture de Catherine Lopes-Curval, aussi délicieuse que Colette Deblé l’a été tout l’hiver ; et Guy Goffette – autre auteur Gallimard – sera amicalement des nôtres ce soir-là.

En espérant que vous en serez aussi, je vous laisse deux mini pubs : une pour la Galerie Trigano qui expose habituellement Catherine Lopes-Curval et une pour notre livre audio (durée plus de trois heures) d’Arielle Dombasle lisant de son inimitable voix le texte de Lewis Carroll. (parution Bibliothèque des Voix 2006) + photo de couverture en PJ.

Bises pressées…! (décidément, je reste dans le « pressé » cde mon « accroche » cette nuit… Sûrement pour aller me coucher…! ) N’hésitez ni à m’appeler ni à me rappeler pour des infos en bonus….! La prochaine fois, je vous parlerai du Salon (Passez me voir mardi ou mercredi, ça me fera plaisir ! Stand S 55, Danielle Michel-Chich, Thérèse Clerc, Michèle Ramond, Catherine Weinzaepflen et Benoite Groult seront là………..) et de nos livres………….

G.

La Galerie Trigano :
http://www.artnet.com/galerietrigano.html
Galerie Patrice Trigano
4 Bis, Rue des Beaux-Arts
75006 Paris

DANIELLE MITTERRAND, CE mardi 29 janvier, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, à partir de 18 h 30) !!!

229351f64b6afb93de763650d8ff5598.jpgRésumé : Danielle + Antoinette + Colette = trois excellentes raisons de venir à l’Espace Des femmes mardi 29 janvier. ( + une quatrième : les premières soldes culturelles : livres de George Sand, Lou Salomé, Virginia Woolf etc à 2, 4 ou 6 euros)

Alors, on connaît la chanson : lundi c’est ravioli…

… Et mardi, c’est Dani !

… Le cadeau supplémentaire, c’est qu’Antoinette Fouque, liée par une très grande admiration fidèle et réciproque à celle que Mitterrand appelait sa « Conscience de gauche », et qui se trouve à l’origine de cette rencontre sera (je suppose ! comme elle a horreur de se mettre en avant, on ne sait jamais…) PRESENTE !!!

Mardi 29 janvier, dès 18 h 30, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, métro Saint-Germain des Prés) vous pourrez donc écouter, voir, côtoyer, vous adresser à deux des plus grandes dames vivantes de l’Histoire de France ! Ne les ratez paaaaas !!!!!

Et puis, vous pourrez contempler l’exposition L’Agenda 2008 de Colette Deblé !!!! Qui vient de récolter un premier splendide article de Lydia Harambourg dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, revue faisant autorité dans le domaine artistique

Âmes de gauche, esprits de droite, centristes et abstentionnistes, que vous ayez lu Le Monde, Le Figaro ou Libé ce week-end, votre regard a pu se poser sur notre invitation à une super soirée en l’honneur de Danielle Mitterrand CE mardi soir…

Et si notre encart dans la presse n’a pas réussi à vous captiver – voir à carrément stopper votre lecture de l’un de ces trois grands quotidiens pour vous mettre à rêver de toucher la première dame de France (mais non ! Pas Carla Bruni ! une ancienne !) – je vous le ressers en dessert ici.

OK, Danielle chante sûrement moins bien que Carla (et elle est moins sexy !), mais elle est aussi beaucoup plus âgée, donc a traversé davantage d’années, a des tas de choses à raconter ! D’ailleurs, elle a publié cet hiver un très gros livre, attestant du volume de ses souvenirs : Le Livre de ma mémoire (Jean-Claude Gawsewitch) et dont les droits d’auteur sont entièrement cédés à la Fondation France Libertés (petit topo sur ce qu’est cette Fondation en fin d’émile pour avoir l’air moins cloche lors du débat ! ), geste révélateur de l’étincelante générosité philanthrope de son auteur.

Extrait :
Tout à coup ma mère sembla vouloir s’échapper en courant. Mon père la retint par le bras. Elle se débattait, elle courut comme une folle vers le pont. […] Trop malheureuse elle voulait mourir. […] Il aurait suffi qu’un geste désespéré aboutisse. Comme elle devait souffrir cette jeune femme enceinte de moi, trahie par l’homme qu’elle aimait […] ! Et mon histoire aurait pu se terminer par le saut fatal de ma mère.

Dans ce livre, Danielle Mitterrand revisite l’Histoire avec un grand H à travers sa propre destinée. C’est aussi précieux qu’uin manuel scolaire, l’émotion en prime. Une confession pudique, à la fois tendre et impérieuse, comme son visage qui a gardé de l’enfance sa candide faculté d’émerveillement et sa passion du défi. Anne-Cécile de Gaudemar, nouvelle recrue des éditions Des femmes, sera chargée de l’interview autour de l’ouvrage précédant la séance de questions avec le public à laquelle vous serez convié (e) (Ah ! cette différenciation des sexes !!) à vous exprimer.

Retrouvez Danielle Mitterrand sur son propre blog (mais si !) et poursuivez votre échange avec elle au terme de la soirée ici : http://danielle-mitterrand.blog.lemonde.fr/

Toute ma reconnaissance anticipée pour transférer massivement cette invitation électronique à tous vos contacts amis… Et pour noter d’ores et déjà sur vos agendas les dates du vendredi 1er (« Quel espoir pour les femmes en terres d’islam ? » avec Martine Gozlan et Sophie Bessis) et du jeudi 7 février (« Giacometti, Alberto et Diego » par Claude Delay, avec France Huser) pour nos prochaines soirées. Je vous en « reparle » vite… Et si vous venez, surtout, présentez-vous à moi : notre com s’en trouvera facilitée pour l’avenir !

Très belle semaine à vous,
G.

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Comme promis, petit topo sur France Libertés http://www.france-libertes.fr/ :

Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés – 22 rue de Milan – 75009 PARIS
tel : 0033 (0)1 53 25 10 40
Fondation reconnue d’utilité publique et dotée du statut consultatif auprès de l’ONU
communication@france-libertes.fr

Depuis sa création en 1986, France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand agit en faveur des droits de l’homme et œuvre à la construction d’un monde solidaire, citoyen et responsable. Parallèlement à ses actions de sensibilisation, France Libertés accompagne sur le terrain la mise en œuvre de projets dans le domaine de l’accès à l’eau, de l’éducation, et de l’économie responsable et solidaire.

Voici les deux grandes priorités de la Fondation :

Participer à la reconnaissance d’un droit à l’eau potable comme un droit humain fondamental. En effet, l’eau, élément constitutif de la vie, est un bien commun du vivant qui ne peut être traité comme une marchandise et qui doit être préservé.

Redéfinir la notion de richesse grâce à la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse basés sur d’autres critères que la richesse-argent (richesses naturelles, éducation et transmission des savoirs…).