Trois étoiles pour « Tableau d’honneur » dans Valeurs actuelles (par Philippe Barthelet, 9 au 16.07.09)

Dans Valeurs actuelles du 9 au 16 juillet 2009, Philippe Barthelet accorde TROIS ETOILES à Guillemette Andreu.
tb.jpgbarth.jpgJUSTE
 
Tableau d’honneur
de Guillemette Andreu
 
L’auteur, qui vient de mourir, a attendu 1976 pour raconter ses souvenirs de petite fille d’après la Grande Guerre. C’est moins le monde de son enfance qu’elle nous restitue que le regard qu’elle portait sur lui, et il y a une grâce d’innocence préservée dans la justesse de son évocation. Orpheline, elle connaît l’humiliation d’être pauvre mais aussi la merveille d’être aimée par les femmes de sa famille et quelques amies de son âge. Ce petit livre est d’une justesse admirable. La dureté de sa vie et sa beauté sont inséparables, et la petite fille ne méconnaît ni l’une ni l’autre. On regrettera seulement que l’éditeur ait cru nécessaire d’affubler ce livre d’une préface d’un notable des lettres : l’ironie bien-pensante de Jean Rouaud, sa rancoeur rétrospective (aussi loin que possible de l’esprit de ces souvenirs) la font ressembler à une limace sur une rose.
 
Ph.B.
Des femmes Antoinette Fouque, 200 pages, 15 E

Guillemette Andreu nous a quittées à l’âge de 94 ans, dimanche 28 juin 2009

Guillemette Andreu, notre jeune auteure de 94 ans, nous a quittées ce dimanche 28 juin 2009…

Sincères condoléances à ses quatre filles : Anne, Sylvie, Guillemette et Isabelle.

Elle est partie en paix, laissant un destin accompli, une oeuvre écrite en plus de celle de sa Vie, puisqu’Antoinette Fouque avait miraculeusement publié son premier roman au mois de mars dernier.

Que vive Tableau d’honneur ! Nous sommes vraiment fières de ce livre magnifique, qui restera comme un témoignage bouleversant de femme ayant traversé avec courage le XXème siècle.

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Dédicaces de nos auteures au Marché de la Poésie, samedi 20 juin dès 16 h, Place Saint-Sulpice

Pomme Jouffroy signera son nouveau livre et premier polar, « De la rhubarbe sous les pylones » au Marché de la Poésie, samedi 20 juin à partir de 16 h. (puis vous pourrez la revoir jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h à la librairie Le Divan, 203 rue de la Convention, 75015 Paris)

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couv_rhubarbe.jpgCatherine Weinzaepflen, Laurence Zordan, Michèle Ramond, Françoise Collin (à confirmer) seront également heureuses de rencontrer leurs lecteurs à cette occasion. Dès 16 heures également le samedi 20 juin. « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, actuellement candidat à la sélection au Prix Marguerite Audoux et au Prix Marguerite Duras, sera disponible à la vente (et sous réserve de confirmation, représenté par les filles de l’auteure).

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Daniel Morvan critique « Tableau d’honneur » dans ArMen (mai juin 2009)

1080417866.jpgDaniel Morvan écrit un nouvel article sur Tableau d’honneur

Guillemette Andreu, une enfance nantaise
mai juin 2009
 
ArMen Telgruc sur mer
 
La petite fille sur la photo, c’est elle, Guillemette Andreu. Elle vient de publier Tableau d’honneur, l’histoire d’une fille pauvre, dans la Nantes de l’après 14-18, que Guillemette Andreu avait couchée sur le papier en 1976, et dédicacée à son mari, le journaliste Pierre Andreu, ainsi qu’à ses quatre filles. Il aura fallu attendre décembre 2008 pour que le public découvre, grâce à Antoinette Fouque et aux éditions des Femmes ce livre lumineux.
Guillemette Andreu y raconte très simplement son enfance démunie et son univers : le jardin de sa grand-mère, avec ses poules et ses groseilles, le bruit de la poulie du puits, les riches maraîchères en cabriolet, les ouvriers des chantiers navals accrochés en grappe à l’arrière des tramways, dans cette ville où « tout le monde parle à tout le monde ». On voit réapparaître un père, à la fin de la guerre, dévorer des gâteaux en silence et disparaître pour tout jamais, laissant la petite Lise définitivement orpheline, puisque sa mère est morte. « Ce n’était pas ennuyeux pour elle d’être orpheline, parce qu’elle avait Grand’mère. » Cette Loire-Inférieure sans hommes, saignée par la guerre, est aussi celle que décrivait Jean Rouaud (qui signe la préface) dans les Champs d’honneur. Face à ce désert affectif, cloîtrée dans ses jours gris et ses « dimanches sans argent », la petite Lise cherche pourtant autour d’elle ce qui pourrait l’arracher au deuil général : les amitiés violentes, la lecture des Misérables ; le jour où elle se rend chez le boucher pour demander « un petit morceau de veau pour mettre à la cocotte ». Et par-dessus tout les vacances chez Tante Fifine, du côté de Guérande, la découverte des plages, des falaises ocres, et les marais salants : « c’était le paysage même de la région, son harmonie, sa lumineuse géométrie, c’était le don de la mer à la patience des hommes, c’était la tradition et la vivante richesse de ces curieux moissonneurs recueillant ce qu’ils n’avaient pas semé, qu’ils avaient seulement offert à la force du soleil et du vent pour en tirer généreusement le sel de la récolte. » Daniel Morvan
 
Tableau d’honneur, Guillemette Andreu, Editions des Femmes, 200 pages, 15 euros.

Jury du Prix Marguerite Duras

Prix Marguerite Duras

Le prix Marguerite Duras consacre alternativement chaque année un des trois domaines suivants : littérature, théâtre et cinéma. Créé par le Conseil Général de Lot-et-Garonne et présidé par Alain Vircondelet (qui est également le fondateur du prix), le jury est composé de quinze personnalités qui ont admiré, joué, aidé, servi ou reconnu l’œuvre de Marguerite Duras. Le prix est remis lors du salon des livres organisé en mai par l’Association Marguerite Duras dans le château de Duras.

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Présidents d’honneur :
Jean Mascolo (fils de Marguerite Duras)
Laurent Terzieff (comédien, écrivain)
Michaël Lonsdale (comédien, écrivain)
Catherine Sellers (comédienne, écrivain)
Président du Prix et juré : Alain Vircondelet (universitaire et écrivain)
Secrétaire du Prix et juré : Claire Deluca
Jurés :
François Barat (cinéaste et écrivain)
Jérôme Beaujour (écrivain et cinéaste)
Fabienne Bergeron (chargée de la culture, Mairie de Trouville)
Chantal Chawaf (écrivain)
Michèle Ponticq (Présidente de l’Association Marguerite Duras)
Viviane Forrester (écrivain, membre du Prix Fémina)
Macha Méril (comédienne et écrivain)
Daniel Mesguich (comédien et écrivain, directeur du Conservatoire National d’Art dramatique)
Dominique Noguez (écrivain, Prix Fémina)
Patrick Poivre d’Arvor (journaliste, écrivain)
Michelle Porte (cinéaste)
Raphael Sorin (écrivain, éditeur)
 

Jury du Prix Marguerite Audoux

Créé en 1997, le prix Marguerite Audoux récompense les auteurs de langue française, dont le style ou la personnalité sont proches de ceux de la romancière Marguerite Audoux, prix Fémina 1910.

Une année sur deux, la remise des prix s’effectue dans le Cher, département d’origine de Marguerite Audoux.

documentaudoux.jpgAlain Rafesthain, Président du Conseil Général du Cher, Président du jury

Geneviève d’Aubuisson, arrière petite-nièce de Marguerite Audoux, vice-présidente du jury

Marie Desplechin, romancière, lauréate du Prix Médicis (essai)

Pierrette Fleutiaux, romancière, lauréate du Prix Fémina

Anne-Marie Garat, romancière, lauréate du Prix Fémina

Benoite Groult, romancière, membre du jury du Prix Fémina

Bernard-Marie Garreau, agrégé de lettres modernes, docteur es lettres, maître de conférences à Bourges

Marc Lambron, agrégé de lettres, lauréat du Prix fémina

Raymond Pinoteau, réalisateur de films

Jean-Yves Ribault, archiviste-paléographe, ancien directeur des archives départementales du Cher et des services d’archives de Paris et de la région Île de France 

Dédicace-lecture de « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, Dimanche 17 mars au Procope de 16h30 à 18h30

1691124826.jpgDédicaces d’auteurs Boulevard Saint-Germain – A la terrasse des Cafés des 6° et 7° arrondissements – Dimanche 17 mai 2009 de 16 h 30 à 18 h 30

« UN LIVRE UN CAFE » – 25 Cafés accueillent 36 auteurs

« Tableau d’honneur », premier roman de Guillemette Andreu publié aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, sera à l’honneur au Procope, 13 rue de l’Ancienne-Comédie. Trois des filles de l’auteure seront présentes. Des lectures sont prévues. rendez-vous entre 16 h 30 et 18 h 30.

Initié en 2006, « Un Livre, Un Café » est un événement original :
– Un seul fil conducteur : le long du boulevard Saint-Germain du Métro Solférino au Métro Odéon, berceau de la littérature dans lequel de nombreux éditeurs, moult librairies et les prix littéraires contribuent à maintenir cette tradition et à développer un dynamisme culturel apprécié de tous.
– Une balade littéraire dominicale pour le public qui ira à la rencontre des 36 auteurs qui dédicacent leurs ouvrages à la terrasse des 25 Cafés.
– Organisé par deux Mairies d’arrondissement (6° et 7°) et deux associations de quartier très actives : le « Comité Saint-Germain-des-Prés » et le « Faubourg Saint-Germain »

A 16 h, inauguration par Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6° arrondissement, et Rachida Dati, Maire du 7° arrondissement devant le Square Taras Chevtchenko, au niveau du 184 bd Saint-Germain, à la frontière des deux arrondissements.

TOUTE UNE PAGE de Gilles Martin-Chauffier dans Paris Match pour Guillemette Andreu (et splendide, en plus !) (02.04.09)

008184_28_1.jpgPARIS MATCH Culture match livres – du 2 au 8 avril 2009
La chronique de Gilles Martin-Chauffier
ITINERAIRE D’UNE ENFANT PAS GÂTEE

Extrait :
« (…) quand, enfin, on lui avait ouvert la porte, on la faisait à nouveau longuement attendre dans un immense corridor sombre, puis arrivait la dame hautaine, glacée, tendant à Lise du bout des doigts un bon pour une petite provision de pommes de terre à prendre chez l’épicière. »

GA en 20010001.jpgSous la IIIème République, une jeune Bretonne ne capitule pas face à la misère. Une belle histoire pour la bibliothèque rosse.

Match a 60 ans et quand on regarde les images de l’époque, c’était hier. Mais Guillemette Andreu, elle, en a 95 et lorsqu’elle raconte son enfance, on remonte le temps. Avec Lise, son héroïne, une adolescente, on est à Nantes en 1920, c’est-à-dire sur une autre planète. Très poétique à première vue : après la pluie, les écolières vont ramasser les escargots, qui s’étirent tant qu’ils peuvent au soleil, pour les vendre. On se croirait dans la Bibliothèque rose. Sauf qu’ici la misère est noire. La guerre a provoqué des ravages et des familles sans hommes vivent des pensions dérisoires versées par les pères tués dans la tranchée des Baïonnettes. Les jours où la cousine parisienne oublie d’envoyer un peu d’argent, Lise part pour l’école avec un biscuit, déjeune d’un légume et dîne d’une soupe. Pourtant, personne ne se révolte. Une camisole de bonté cerne la misère. Puisqu’elle a perdu son bon papa sur le front, le bon curé, les bonnes maîtresses, les bonnes soeurs et les bonnes dames d’oeuvres se relaioent pour bercer Lise de leur charité.

Chaque lundi, « La semaine de Suzette » chante ses couplets à l’affreuse, l’inhumaine bonté. Contre qui se dresserait-on ? Lise rêve d’être couturière. Elle ignore tout de la vie des riches. Sans la télé, les pauvres ignoraient le monde. Ils n’imaginaient même pas l’injustice qui les frappait. Le dépaysement commençait à la ville voisine. La grand-mère, après toute une vie à Nantes, n’avait jamais vu la mer.

On lit ces souvenirs, on voit vivre ces femmes qui ne font jamais un pas sans regarder où elles mettent les pieds, on observe ces vies aussi vierges qu’une page blanche et on reste saisi de stupeur. Surtout ne pas s’indigner devant la résignation de ces femmes pudiques qui savaient déjà très bien que les bons sentiments claironnés ne profitent qu’à ceux qui n’en ont pas. On se dit seulement : « Alors, c’était comme ça, la France ? » Un pays où des millions de gens menaient des existences communes comme le pain d’orge, disaient la bénédicité avant de passer à table et restaient toute leur vie là où ils étaient nés, comme la chèvre broute où elle est attachée. Et là, au lieu de s’étonner d’une telle apathie, on est bouleversé par la patience, l’endurance, la solidarité et la bonté de ces familles dont la modération exigeait tellement plus de force que l’intrépidité verbale. Attention, pourtant, tout indigents qu’ils fussent, ils ne passaient pas leur tour et le soleil n’oublie aucun village. Le petit oiseau aussi a des plumes et les bonnes notes récompensent les bons élèves, pas les bons revenus. Même petit, le diamant peut être pur. La maison et l’école, dans cette fameuse IIIème République, étaient les yeux et les mains. Lise va sauter dans cette opportunité. Puis entrer dans des bureaux, fausser compagnie à l’indigence et échapper à la malédiction qui frappait la Bretagne condamnée à pourvoir les Parisiennes en soubrettes et les régiments en chair à canon. Le plus étrange et le plus émouvant, c’est que Lise illustre cette véritable révolution sans hausser le ton, lucide sur les humiliations perpétuelles de son enfance mais nostalgique d’une fraternité de rêve. Alors on comprend pourquoi d’autres régions, tellement plus ensoleillées, gaies et bénies des dieux vaudous regardent sans cesse en arrière même si on se demande ce qui les empêche de ne plus confondre malédiction et tropicalisation.

866904537.jpgTableau d’honneur de Guillemette Andreu, Ed. des Femmes, 200 pages, 15 euros.