Dans le site de L’Express, Julie Saulnier a pensé à recueillir la pensée d’Antoinette Fouque (formulée notamment dans son nouveau livre chez Bourin Editeur) – le 26 novembre 2009

meres-celibataires-enfants_113.jpgA l’occasion de la journée internationale contre la violence faite aux femmes, regards croisés sur la condition des femmes en 2009 : Julie Saulnier a notamment interviewé Antoinette Fouque pour le site de L’Express
Combiner vie professionnelle et vie personnelle n’est plus mission impossible en 2009
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aflivre.jpgAntoinette Fouque est la présidente de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie et l’une des fondatrices du Mouvement de libération des femmes créé en 1968. Elle est l’auteur Des Mots pour agirs contre les violences faites aux femmes.
sazzedine.jpgSaphia Azzeddine est l’auteur de Mon Père est femme de ménage et Confidences à Allah.
Favier-e84ad.jpgCarine Favier est la présidente du Planning familial.
« Etre une femme est à peu près la même chose qu’être un homme en 2009, à quelques détails près: les salaires, les baffes et dans certains pays les droits. »

Qu’elle est la condition des femmes en 2009 ? Qu’est-ce qu’être une femme en 2009 ?

Carine Favier, présidente du Planning Familial: « C’est difficile à dire car il y a un grand fossé entre les mères de familles mono-parentales qui vivent souvent dans des situations précaires et les femmes diplômées conscientes de leur droit et qui luttent pour les faire progresser. Mais malgré toutes ces différences, je pense que ce qui rassemble les femmes d’aujourd’hui est la volonté de mener de front leur vie professionnelle, leur vie affective et familiale. Rares sont celles qui sont prêtes à renoncer à un emploi pour avoir des enfants ou vice-versa. »

Antoinette Fouque, présidente de l’Alliance des femmes pour la démocratie: « Depuis plus de quarante ans, nous nous sommes battues pour que les femmes deviennent citoyennes à part entière et qu’elles aient le droit de réaliser l’intégralité de leurs compétences. Et nous avons gagné en droits et en libertés plus que jamais dans l’histoire. Les Françaises ont le plus fort taux de fécondité de l’Union européenne et une activité professionnelle tout en élevant leurs enfants. Elles s’affirment pleinement créatrices dans tous les domaines. »

Saphia Azzeddine, écrivaine: « D’une part, je ne m’envisage pas uniquement en tant que femme. Et puis je ne milite pas, j’écris des bouquins ou les femmes disent ce qu’elles pensent. Je pense qu’être une femme est à peu près la même chose qu’être un homme en 2009, à quelques détails près: les salaires, les baffes et dans certains pays les droits. Plus sérieusement, une femme en 2009 c’est s’accommoder de nos illusions de femmes libres et toujours relativiser nos désillusions. Sans ça, la femme 2009 serait un kamikaze. »

Quelles sont les principales difficultés auxquelles sont confrontées les femmes ?

A.F : « Mais la crise économique et le backlash, ce qu’il faut bien appeler une contre-libération menaçante, mettent en péril celles qui sont en situation fragile, c’est-à-dire une majorité des femmes qui sont 75% des plus pauvres en France comme dans le monde, et la pauvreté ne cesse de se féminiser.
L’Observatoire National de la Délinquance vient d’annoncer pour 2008 une forte augmentation du nombre des
violences contre les femmes.  Une femme meurt tous les deux jours et demi du seul fait des violences conjugales. Au niveau mondial, ce sont 160 millions de femmes qui manquent à l’appel de la population mondiale du fait des violences et des discriminations qu’elles subissent. Oui, la situation des femmes se dégrade comme se dégrade celle de la planète, mais la conscience, elle, se développe. L’écologie fait désormais partie à part entière des programmes politiques. Il faut que l’ensemble des partis et des gouvernants mettent en oeuvre une écologie humaine au coeur de laquelle se trouvent les femmes. Il faut une politique globale pour les femmes, une prise de conscience et une volonté politique. »

C.F : « L’égalité est encore loin d’être acquise: le taux de chômage chez les femmes est plus important que chez les hommes, les salaires moins élevés, la précarité est souvent plus importante… Même en ce qui concerne les études, il existe une différence flagrante. D’après un sondage réalisé en 2009, 61% des parents sont prêts à prendre en charge l’intégralité des frais de scolarité de leur fils. Ce chiffre tombe à 48% pour les filles [ndlr: enquête Ipsos/Crédit Agricole]. Les femmes souffrent également de discriminations notamment au moment de leur recherche d’emploi. »

S.A : « Les gouttes de pipi sur la cuvette des wc, les blagues de cul pas drôles et ces hommes qui entendent oui alors qu’elles disent non. En effet, se rendre compte que des fondamentaux que l’on croyait acquis soient remis en cause. »

Quelles évolutions avez-vous constaté sur cette question depuis le début de votre engagement ?

C.F : « Aujourd’hui, les notions de parité et d’égalité paraissent évidentes. Les femmes savent qu’elles doivent lutter pour leurs droits. La possibilité de travailler a permis d’élargir l’autonomie des femmes même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous avons constaté au Planning familial que la situation des femmes a plus changé dans les mentalités que dans la réalité: elles veulent qu’on les traite d’égal à égal avec les hommes; elles ont parfois même l’impression que c’est déjà le cas, mais lorsqu’on regarde les études faites sur le sujet, on se rend compte qu’on est encore loin du compte. »

S.A : « Qu’il y ait une journée de la femme au mois de mars et qu’on nous offre des fleurs. Non je plaisante, c’est même une régression. Le numéro vert par contre, ça c’est bien! Sauf quand la mâchoire est cassée et donc là ça ne sert à rien. »

Comment lutter contre la violence faites aux femmes ?

C.F : « Il est très important de travailler sur la prévention. Avec le Planning Familial, nous organisons régulièrement des ateliers ou des forums pour améliorer les relations entre les filles et les garçons. Il est indispensable de faire comprendre aux gens, même aux plus jeunes, que les différences biologiques ne doivent pas être un prétexte aux différences sociales. Nous organisons également des groupes de parole, notamment avec les auteurs de violences, pour leur faire prendre conscience de la gravité de leurs actes. »

A.F : « J’ai proposé en 2008 un Grenelle des femmes, non seulement sur les violences mais sur l’apport vital des femmes à la société. Il faut un Grenelle des femmes pour connaître et reconnaître ce que l’humanité leur doit, ce qu’elle peut en recevoir. Pour, face à la guerre économique, préparer la venue de l’économie de mise au monde, de création, de créativité, dont elles sont porteuses.

S.A : « D’un point de vue physique, rendre les coups autant que cela est possible et partir après le premier coup, pas le deuxième. »

Que pensez-vous de la loi proposée par Michèle Alliot-Marie ?

C.F : « Le Planning Familial n’est pas à l’origine de cette loi mais nous en sommes globalement plutôt satisfait. Nous regrettons simplement qu’elle n’aborde pas du tout l’aspect préventif qui est essentiel à nos yeux. De plus, nous sommes contre la création de tribunaux spéciaux pour juger les auteurs de violences faites aux femmes. Il est important que les coupables soient punis mais nous ne voulons d’une judiciarisation à l’extrême de ces questions. »

Et pour vous, c’est quoi être une femme aujourd’hui ?
Comment a évolué le statut des femmes dans notre société ?

Dans Le Figaro, Agnès Leclair interroge Antoinette Fouque sur les violences psychologiques dans le couple (26.11.09)

calb12849violence_couple_jpg.jpgLE FIGARO DU 26 NOVEMBRE 2009 – JUSTICE

Par Laurence de Charette et Agnès Leclair

« C’est une avancée considérable, a expliqué hier François Fillon en annonçant la création d’un délit de « violences psychologiques » au sein du couple. La création de ce délit va permettre de prendre en compte les situations les plus sournoises, ces situations qui ne laissent pas de traces à l’oeil nu mais qui mutilent l’être intérieur des victimes. »

L’annonce du premier ministre s’appuie sur une proposition de loi déposée par Dominique Raimbourg (UMP) et Serge Blisko (PS) issue des travaux menés par la mission parlementaire de lutte contre les violences faites aux femmes, un texte qui a reçu l’approbation de Nadine Morano, ministre délégué à la Famille, et le soutien de la garde des Sceaux.

Michèle Alliot-Marie souhaite en effet s’appuyer sur ce texte, qui devrait être examiné à l’Assemblée au début de l’année prochaine, pour introduire dans le Code pénal la répression des violences psychologiques au sein du couple. Même si la définition exacte de ce nouveau délit est en discussion entre les parlementaires, qui veulent instituer un délit spécifique, et la Chancellerie, qui envisage simplement d’inclure les violences psychologiques au sein de l’ensemble des violences.

L’idée de sanctionner pénalement des violences morales dans la vie intime étend en tout cas considérablement le champ d’intervention de la justice, et suscite le débat. L’USM, principal syndicat de magistrats, se montre sceptique. « La preuve ne sera pas facile à apporter », prévient son secrétaire général, Laurent Bédoué. Dans leurs travaux, les parlementaires se sont inspirés du « harcèlement moral » au travail pour définir la violence psychologique dont pourrait être l’objet un conjoint. Ils visent « des agissements ou des paroles répétés ayant pour effet une dégradation des conditions de vie de la victime susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité ou d’entraîner une altération de sa santé physique ou mentale » et suggèrent une sanction maximale de trois ans de prison et de 75000 euros d’amende. « Les dossiers de harcèlement au travail ne donnent pas toujours lieu à des poursuites, faute d’éléments constitutifs suffisants », prévient un procureur. Mais les parlementaires, comme la Chancellerie, estiment que les témoignages de proches ainsi que des expertises psychologiques pourront servir de preuve.

« Grenelle des femmes »

Dans la pratique, les magistrats sont déjà confrontés à la violence morale au sein du couple, dans des dossiers de divorce. « Ils se basent sur ces violences morales pour régler par exemple en urgence la séparation physique des époux », explique l’avocate Hélène Poivey-Leclerq. Ils s’appuient sur la loi de 2004, qui a ajouté le « respect» aux obligations entre époux.

Si les associations de lutte contre ces violences ont salué cette avancée, la féministe Antoinette Fouque a, pour sa part, jugé qu’il ne s’agissait que d’ « un morceau du puzzle » et appelle à l’organisation d’un « Grenelle des femmes » .

Auteur d’une enquête sur les maltraitances invisibles, Jean-Baptiste Drouet dénonce enfin une « dérive judiciaire » . « Bien sûr, la manipulation et les pervers existent. Mais créer une loi spécifique revient à ouvrir la boîte de Pandore de la victimisation, souligne-t-il. Dans le couple, lieu des règlements de comptes affectifs et des rancoeurs, tout le monde peut se déclarer victime. »

Macha Séry, du journal Le Monde, a assisté à la grande soirée de lancement du nouveau livre de Eve Ensler, lundi 23 novembre 2009 au Théâtre Michel (compte-rendu dans Le Monde du 26.11.09)

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« Des mots pour agir, contre les violences faites aux femmes : condition féminine, la régression »

Ce florilège de textes a été commandé à des romanciers, des scénaristes et des dramaturges – femmes et hommes au rang desquels Edward Albee et Moises Kaufman – et mis en scène dans le cadre du festival Jusqu’à ce que cesse la violence, qui s’est tenu à New York en 2006. Variant de deux à quatorze pages, ces récits relèvent de souvenirs personnels, de monologues théâtraux ou de la mise en forme de témoignages recueillis en Ouganda, au Soudan ou au Cambodge. Pour cette occasion, des femmes connues ont accepté de dévoiler des traumatismes tus jusque-là. Tel est le cas par exemple de Jody Williams, Prix Nobel de la paix pour son combat contre les mines antipersonnel, qui narre pour la première fois le viol qu’elle a subi au Salvador, il y a vingt ans. Au lieu d’une froide litanie de chiffres et de statistiques, ces mots-là, les phrases d’écrivains, sondent le coeur sensible des choses, l’intimité féminine, bafouée, violée, et les états de souffrance. Davantage que n’importe quel discours, chacune des histoires ici contées rend plus effroyable l’asservissement du corps des femmes.

ensler.jpgLe recueil a été codirigé par Eve Ensler, auteure des Monologues du vagin, pièce militante jouée depuis 1996 dans 130 pays. Pour la fondatrice de l’association V-Day, « l’histoire des femmes, c’est l’histoire de la vie. En parlant de ces violences, nous ne pouvons omettre de parler de racisme et de la domination, de la pauvreté et du patriarcat, des bâtisseurs d’empires et de la guerre, de la sexualité, du désir et de l’imagination. Les mécanismes de la violence détruisent les femmes, ils les contrôlent, les rabaissent et les gardent à leur soi-disant place. » Cet ouvrage ne s’adresse pas seulement aux femmes. Loin s’en faut.


 DES MOTS POUR AGIR, CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES. Sous la direction d’Eve Ensler et Mollie Doyle. Traduit de l’anglais par Samia Touhami. Editions des femmes-Antoinette Fouque, 326 p., 18 €.

Macha Séry

VIOLENCES : Communiqué officiel de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie (Présidente Antoinette Fouque) du 23 novembre 2009

Alliance des Femmes pour la Démocratie

 

cou%20livre%20AF2009.jpgPrésidente : Antoinette Fouque

 

COMMUNIQUE OFFICIEL DU 23 NOVEMBRE 2009

(pour interviewer Antoinette Fouque, joindre son attachée de presse au 06.84.36.31.85)

 

La lutte contre les violences misogynes s’est imposée comme une des priorités dès les premières réunions du Mouvement de Libération des Femmes en 1968. Aujourd’hui, après 41 années de formidables conquêtes de droits, ces violences sont pourtant plus meurtrières que jamais.

En 1990, notre Observatoire de la Misogynie recensait en France 360 meurtres de petites filles, jeunes filles ou femmes, en raison de leur sexe. Il a fallu attendre encore 10 ans pour que les premières statistiques officielles viennent confirmer la gravité de cette guerre quotidiennement faite aux femmes.

A la veille de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes, les derniers chiffres délivrés par l’Observatoire National de la Délinquance font apparaître que le nombre de femmes victimes  de violences, particulièrement au sein de leur foyer, est en augmentation : 312 000 femmes victimes de violences sexuelles, et 1 million, de violences physiques. Dans le même temps, le rapport souligne qu’elles portent de moins en moins plainte.

Selon les sources officielles les plus récentes, une femme meurt tous les deux jours et demi, du seul  fait des violences conjugales. Hier encore, on apprenait que Kavidha Bala, 29 ans, agressée et menacée par son mari depuis de longs mois, au su et au vu de tous, a été brûlée vive à Meaux sous les yeux de sa fille de 8 ans.

Le nombre de victimes du gynocide perpétré dans le monde ne cesse de croître.

Ce sont aujourd’hui 200 millions de femmes qui manquent à l’appel de la population de la planète.

Dès 1990, Antoinette Fouque travaillait à une Loi-Cadre pour que, du plus réel au plus symbolique, la condition des femmes devienne une priorité d’action, au bénéfice de tous.

Le 25 novembre 2007, elle appelait à ce que la lutte contre les violences faites aux femmes soit reconnue Grande Cause Nationale. De nombreuses associations, rassemblées en collectif, dont l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, l’ont obtenu pour 2010.

            Il faut aller plus loin. Il faut une Politique Globale pour les femmes, généreuse et déterminée, qui prenne en compte les causes profondes des discriminations et des violences qui les frappe, et leur apport vital à l’humanité. Il faut des mesures vigoureuses et de longue durée. Comme Antoinette Fouque le propose depuis 2008, il faut un Grenelle des femmes pour oeuvrer à une nouvelle alliance entre les femmes et les hommes, à un nouveau contrat humain.

Des mots pour agir (sous la direction de EVE ENSLER) : sortie le 13 novembre 2009 – CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Annonce à prononcer à la radio/télé, sur vos sites et blogs, à reproduire dans la presse si vous voulez faire bouger les choses, vous joindre à l’esprit militant de la soirée :

 

EveEnsler13.jpg

Théâtre Michel 38 rue des Mathurins 75008 Paris. M° Havre-Caumartin.

 

 

Réservation préférable à contact@desfemmes.fr

 

Participation libre au bénéfice de l’association V-Day. 

 

 Lundi 23 novembre 2009 à 19 h

 

 

« Monologues du Vagin – Représentation différente et exceptionnelle : Des mots pour agir »

 

Avec Michèle André, sénatrice, présidente de la Délégation aux droits des femmes, Nicole Ameline, députée, représentante de la France au Comité C.E.D.A.W., Taslima Nasreen, écrivain…

 

Interventions et lectures de personnalités engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Nombreuses surprises. A l’occasion de la sortie du livre (vendredi 13 nove
mbre 2009) « 
Des Mots pour agir » sous la direction de Eve Ensler et Mollie Doyle (éditions Des femmes-Antoinette Fouque)

 

Textes de Tariq Ali, Charles Berling, Mollie Doyle, Eve Ensler, Antoinette Fouque, Christine House, Carol Michèle Kaplan, Mark Matousek, Taslima Nasreen, Lynn Nottage, Betty Gale Tyson, Alice Walker

 

 

DIX FEMMES sur scène, dans l’ordre alphabétique : Aurore Auteuil, Marie-Christine Barrault, Stéphanie Bataille, Bérangère Bonvoisin, Sylvie Bourgeois-Harel, Fanny Cottençon, Andréa Férréol, Sèverine Ferrer, Marianne James (sous réserve), Christine Orban. ET DEUX HOMMES : Jacques Frantz, Daniel Mesguich.

Mise en scène : Stéphanie Bataille. Coordination : Marie-Cécile Renauld.

Paru le 13 novembre 2009 aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque

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 Des mots pour agir contre les violences faites aux femmes

Souvenirs, Monologues, Pamphlets et Prières

sous le direction de EVE ENSLER et Mollie Doyle

Traduit de l’américain par Samia Touhami / Première édition : 2007 par Villard Books/The random House Publishing Group – New York – ISBN : 978-2-7210-0585-4 – Format 13,5 x 21 cm, environ 280 pages, 18€

Préfaces de Rama Yade et Nicole Ameline

Postfaces de Jane Fonda et Antoinette Fouque

« Parler de l’inexprimé. Parler de ce qui a déjà été exprimé d’une façon nouvelle et viable, parler de la souffrance, de la faim. Parler. Parler des violences faites aux femmes, parce que c’est un problème qui est au coeur même de notre monde et dont on ne parle pourtant toujours pas, qu’on ne voit pas, auquel on ne donne pas de poids ou de sens. Pour que les mots brisent l’engourdissement et la négation, la dissociation et la distance, les mensonges. » EVE ENSLER 

 

Ensler_couv_dos[1].JPGEve Ensler, poète, comédienne, scénariste, consacre sa vie à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle est l’auteure de Les Monologues du vagin, une pièce militante jouée dans plus de 130 pays. Elle est aussi à l’initiative du mouvement et de la fondation V-Day qui soutiennent, partout dans le monde, l’action des femmes contre les violences.

Avec Mollie Doyle, auteure, productrice de pièces de théâtre et d’émissions télévisées, elle a sollicité une cinquantaine d’écrivains américains pour composer ce recueil. Leurs textes ont été mis en scène à l’occasion du festival Jusqu’à ce que cesse la violence (New York, 2006). Parmi ces auteurs, pour la plupart impliqués, selon des modalités très diverses, dans l
a lutte pour le respect des droits de l’homme et des droits des femmes, on peut citer Alice Walker, Edward Albee, Robin Morgan, Jody Williams

Ce recueil réunit des textes d’une cinquantaine d’auteurs américains, auxquels sont venus s’ajouter pour la version française des inédits de Nicole Ameline, Antoinette Fouque, Taslima Nasreen…

 

CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, le 25 novembre, lire le texte d’Antoinette Fouque (postface du livre « Des Mots pour agir », qu’elle a publié le 13 novembre 2009)

DES MOTS POUR AGIR – CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES – SOUVENIRS, MONOLOGUES, PAMPHLETS, PRIERES – PARUTION LE 13.11.09 AUX EDITIONS DES FEMMES-ANTOINETTE FOUQUE

SOUS LA DIRECTION DE EVE ENSLER ET MOLLIE DOYLE

PREFACES DE RAMA YADE ET NICOLE AMELINE

POSTFACES DE JANE FONDA ET ANTOINETTE FOUQUE

ff.jpgPOSTFACE D’ANTOINETTE FOUQUE

POUR UN NOUVEAU CONTRAT HUMAIN

 

Pas un jour depuis quarante ans sans le souci de résister, de comprendre et d’avancer avec des millions d’autres femmes. Les progrès de ces quatre dernières décennies ont sans doute été plus décisifs que durant deux mille ans d’histoire, mais le constat négatif reste affligeant et excède largement les victoires. Partout sur la planète, encore et davantage, les femmes sont victimes d’une violence unilatérale, celle de la domination mâle dans tous ses états : privés, publics, économiques, sociaux, culturels, religieux, politiques, symboliques, réels, imaginaires… Comme si au fur et à mesure que s’affirmait leur libération, une contre-libération machiste les encadrait, les déportait, les emprisonnait, les écrasait. Chaque jour, le courage et la force des femmes défient un destin qui ne leur est pas imposé par Panatomie mais prescrit par les traditions, et construit par les civilisations et l’histoire.

La libération des femmes, la plus longue des révolutions, doit s’attendre à la plus longue et la plus sanglante des contre-révolutions. Nous devons nous armer de patience vigilante et engager notre courage dans des risques lucides. La contre-offensive – le backlash – s’est conjuguée à une crise économique, politique et symbolique mondiale dès le premier geste de réparation envers les femmes (conférence de l’ONU consacrée aux femmes, à Mexico, en 1975). Le retour des religions a précédé la montée des intégrismes. Dès le milieu des années soixante-dix, la protestation virile, la paranoïa monothéiste, plongeaient les racines de Pantiféminisme dans la misogynie.

Amartya Sen a reçu en 1998 le prix Nobel d’économie pour l’ensemble de ses travaux dont beaucoup sont consacrés à la condition des femmes. Il est traduit en France depuis plus de quinze ans et il n’a pas fait école. Son ouvrage est loin d’être un « best-seller » et le gynocide qu’il dévoile n’a pas éveillé une seule de nos grandes consciences inîello-niédiatiques. J’ai cité à maintes reprises, en particulier au Parlement Européen son enquête-scandale, sans susciter le moindre écho. Une femme disparaît ? Non, cent millions de femmes manquent à l’appel en permanence. Cent millions de déficit au capital humain. Désastre humain. De la violence réelle à la violence symbolique, du viol au voile, des meurtres conjugaux à la charia, le massacre continue et s’amplifie. Chaque jour, « si c’est une femme », les journaux banalisent le danger de mort.

Dans le nouveau monde, à Ciudad Juarez, le long de la frontière entre le Mexique et le Texas, plus de cinq cent femmes ont été assassinées depuis 1993, après avoir été mutilées, torturées, violées, et ce, en toute impunité.

Dans notre vieille Europe, en Octobre 2002 dans la banlieue parisienne, la jeune Sohane a été brûlée vive dans un local à poubelles par un amoureux éconduit. Aucun des responsables politiques qui ont protesté le même jour contre un crime raciste et un attentat homophobe n’a manifesté d’indignation pour cet assassinat sexiste ni exprimé de compassion pour la jeune martyre. On sait que cette torture mortelle s’est largement répandue en Europe. Le 1er Juillet 2003, une jeune actrice très populaire est battue à mort par son compagnon, un musicien « politically correct », sympathisant des aiter-mondialistes. Après une forte excitation médiatique, la presse noble recense sobrement les événements de l’année 2003 : «Marie Trintignant meurt après une violente dispute ». En France, l’insécurité routière tue moins depuis quelque temps, mais, chaque mois, la violence unilatérale tue cinq femmes qui finissent dans les brèves des « faits divers », autrement dit avec les «chiens écrasés ». Et, en Espagne, le terrorisme domestique tue plus que l’ETA.

Les femmes, pauvres parmi les pauvres, sont de plus en plus pauvres. À mon arrivée au Parlement Européen en 1994, j’ai trouvé un premier rapport intitulé La pauvreté se féminise en Europe. D’autres ont suivi.

Alors que les femmes produisent les deux tiers des richesses mondiales, elles n’en détiennent que 1%, ne reçoivent que 10 % des revenus disponibles, et sont 75 % des plus pauvres. En se libéralisant, nos démocraties imposent aux femmes, souvent en charge de familles mono-parentales, travail informel, emploi précaire et chômage. En se désocialisant, la France menace les gynécologues, supprime les maternités, se sous-équipe en maisons de retraite. L’immense majorité des victimes de la canicule de l’été 2003 ont été des femmes.

L’Occident et l’Orient mettent le feu à la planète et aux femmes, et le monde brûle. Dedans, dehors, dans la famille, dans la rue, à l’école, sur les routes, dans les quartiers, les cités, dans les campagnes, dans les sociétés de droit comme ailleurs, riches ou pauvres, traditionnelles ou modernistes, à tous les niveaux d’analyse possible, les femmes ont à faire face à une guerre particulière, comme si leur corps doté d’une fonction indispensable pour l’espèce, la fonction génésique, était l’objet d’une haine immémoriale.

Pourquoi de telles régressions démocratiques ? C’est moins l’engagement des femmes qui est en cause que la non pertinence des analyses, tant politiques que psychanalytiques. Ai-je assez insisté sur les défauts structurels qui, à travers les différents modèles de solution au problème, perpétuent la condition catastrophique des femmes dans l’histoire : le modèle traditionnel du tota mulier in utero ; le modèle républicain uni(sex)versaliste qui court après un féminisme indifférentialiste du tota mulier sine utero ; le premier, l’exploitation voulue, le deuxième, l’exploitation déniée. Le modèle démocratique, lui, recyclage et compromis des deux précédents, prétend harmoniser vie familiale et vie professionnelle ; le taux de fécondité, déporté du corps des femmes dont il dépend vers la famille ou la science démographique, dénie et exploite ce que j’ai appelé de longue date la production de vivant, qui s’ajoute en bien des cas au travail domestique et à l’activité professionnelle en une triple production.

Je pense qu’au fondement de cette haine envers les femmes, qui ravage l’espèce humaine, il y a l’envie primordiale, archaïque, universelle et radicalement déniée, de leur capacité procréatrice, une envie d’utérus qui taraude infiniment plus l’inconscient mâle que l’envie de pénis la conscience féministe. Il faut en penser les effets politiques que sont, dans tous les champs, les violences réelles et symboliques infligées aux femmes.

L’ennemi principal de la libération des femmes n’a pas été suffisamment désigné : c’est le monisme mâle, le phallocentrisme, l’égocentrisme, le Un comme seul représentant de toute l’espèce humaine. Des monothéismes à l’égalité républicaine, il n’y a que de l’Un : un seul Dieu, mâle, une seule libido, phallique, une seule économie, capitaliste-libérale, une seule citoyenneté, neutre, un seul sujet» universel, un seul sexe, un seul individu, monadique, hors connexion. Mais voilà, si Dieu a besoin des hommes, les hommes ont besoin de « la race des femmes » pour leur faire des enfants, d’où la colonisation du continent noir, la mise en esclavage – la femme comme instrument vivant -, l’appropriation de l’utérus, principal moyen de production, l’exploitation de la production utérine.

La procréation, maîtrisable et pensable, ne peut plus être un esclavage. Elle n’a plus à être oubliée, refoulée, forclose, mise en position de menace inconsciente du moi paranoïaque. Il faut en foire, au contraire, le motif du travail sur la différence. Libérer à la source la libido creandi des femmes lance un défi permanent à la guerre et à la pulsion de mort. Elle donne lieu, au XXIe siècle, à une révolution pour le genre humain et ouvre à la génialité des deux sexes.

Survivors, super vivantes plutôt que survivantes, bien au-delà de leur condition de victimes, là où elles portent un triple fardeau, les femmes trouvent l’énergie, pour peu qu’on les y encourage, de se transformer en actrices principales du changement, en force de proposition, en coeur battant d’une triple dynamique de démographie, de développement et de démocratie, pour accomplir une triple révolution, du symbolique, de l’économique, du politique. En Afrique, 95 % des O.N.G sont prises en charge par des femmes, mais le sida ravage leurs enfants. Au Niger, elles font reculer le désert, reconquièrent et irriguent, par un travail acharné, la terre devenue stérile pour nourrir la population et faire revivre les marchés dans les villages.

Ni soumises ni esclaves, sans dieu ni maître, laïques, des femmes déjà s’éloignent de la genèse du Livre, dont les Écritures les ont forcloses, pour apprendre à lire en se rappelant, en remerciant, en pensant le lieu d’où elles viennent sans y revenir mais en allant de l’avant ; des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle condition historique, à inscrire la genèse d’une modernité tardive. Bouleversements. Viennent les temps des fécondités croisées. Charnelles et spirituelles. Pour un nouveau contrat humain. Ensemble. Tempus est creandi. Pour chacun des deux sexes, l’un par l’autre enrichi, sans dette ni marchandage.

L’ancien monde et l’histoire moderne s’en vont. Au commencement… Cette fois encore. Pensée première et force de proposition. Courage de concevoir, de porter, de mettre au monde ce qui vient. Ni riveraines ni sans rivage, ni sédentaires ni nomades. Mémoire gracieuse. Promesse durable. Pulsion de vie enfin, alliance, résistance, délivrance ; sexe jouant, corps travaillant, chair pensant, des femmes, dès maintenant, libres, en mouvements.

 

Antoinette Fouque sur France Info, mercredi 25 novembre 2009

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Carine Bécard, dans « Femmes d’influence » sur France Info, ayant déjà reçu Antoinette Fouque l’an dernier, a signalé la sortie du nouveau livre de la cofondatrice du MLF chez Bourin-Editeur, lors de son émission du 21 novembre consacrée à Julie Pfeiffer, ingénieure clé du futur A350.

Par ailleurs, Antoinette Fouque a pu s’exprimer deux minutes trente à 15 h 46 mercredi 25 novembre à l’antenne de France Info à l’occasion de la Journée internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes.

Je lance un appel à qui aurait un enregistrement ou un décryptage de ses propos. Merci de l’entendre ! et de me contacter par l’intermédiaire des commentaires ouverts dans ce blog par exemple.

Le lien des femmes entre elles : conversation entre Madeleine Chapsal et Marie-France Hirigoyen, Mardi 20 janvier, 18 h 30, 35 rue Jacob

L’Espace des Femmes-Antoinette Fouque (35 rue Jacob, 75006) vous invite à rencontrer,

mardi 20 janvier, à 18h30,

Madeleine Chapsal, écrivain
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« Méfiez-vous des jeunes filles » (Fayard, 2008)
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 » Un ruisseau de lumière ! « , s’émeut Fanny, cinquante ans, face à Marie-Claire, dix-huit ans, qu’elle n’a pas revue depuis des années.
La jeune fille vient de perdre ses parents et Fanny, sa marraine, décide de la recueillir chez elle. Mais la bienveillante Fanny ne mesure pas le danger ! Car il y a des hommes à la maison : Paul son fils, Julien le fiancé de sa fille, et Alain son mari. Qui pourrait résister à une jeune fille aussi désirable lorsque, le cœur froid, elle joue à séduire et à susciter la jalousie, bien décidée à se venger sur ceux qui l’approchent de la tragédie qu’est pour elle la mort de son père ? Fanny, naïve et jusque-là heureuse en ménage, s’aperçoit un peu tard de ce drame familial qui couve.
Un roman rose et noir sur les dangers de l’amour.

« La femme sans » (Lgf, 1993)
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Un essai sans vraiment de plan, rempli d’humeurs variées, de contradictions aussi entre avantages de la liberté d’être entièrement disponible pour ses amours et difficultés de vivre avec le regard distancié des femmes (et hommes) « avec ». Beaucoup d’interrogations, d’expressions de sentiments doux ou amers, qui devraient aider ceux et celles qui en ont eu (des enfants) comme ceux et celles qui n’en ont pas eu à se rapprocher, à s’estimer, à se soutenir quand il le faut, à se comprendre aussi. Madeleine Chapsal a un style très personnel et son ouvrage relève plus de l’essai que du roman, s’agissant ici de choses vécues comme « femme sans », ainsi que dans nombre de ses autres titres.

« Ce que m’a appris Françoise Dolto » (Fayard, 1994)
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et Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste
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« Les nouvelles solitudes » (La Découverte, 2007)
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Dans toutes les sociétés développées, la montée de la solitude est devenue un phénomène social majeur. Alors que les interactions entre individus sont permanentes, voire envahissantes, de nombreuses personnes éprouvent un sentiment douloureux d’isolement. Et, en même temps, beaucoup d’autres font le choix de vivre seules. Dans ce livre, la psychanalyste Marie-France Hirigoyen désire montrer que cette réalité est le fruit d’une mutation profonde des rapports hommes/femmes, encore inaboutie. Si les femmes ont enfin obtenu une autonomie nouvelle, dans le travail comme dans la sexualité, cette indépendance n’a pas été encore pleinement intégrée dans les mentalités. D’où une crise des rôles masculin et féminin et une précarisation des liens intimes. On constate un durcissement des relations dans le couple. Reflet aussi du durcissement du monde du travail. Et le surinvestissement dans la relation amoureuse s’accompagne d’une pratique croissante du ‘couple en CDD’. Les périodes de solitude et d’abstinence sexuelle conduisent à un recours accru aux sites de rencontres sur Internet ou aux ‘nouvelles thérapies’, qui se révèlent le plus souvent illusoires. Alors que, explique Marie-France Hirigoyen, la solitude peut apporter énergie et inspiration : à tout âge, la solitude choisie, tout en restant disponible à l’autre, est une source de plénitude, un moyen de sortir de la superficialité d’une société dominée par le narcissisme et le culte de la performance.

« Femmes sous emprise » (Oh éditions et Pocket, 2005)
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En France, chaque année, une femme sur dix est victime de violence dans son couple, trois femmes en meurent tous les quinze jours.

qui dialogueront sur le thème « Le lien des femmes entres elles »

35 rue Jacob

75006 Paris

Eve Ensler publie « Souvenir, monologue, pamphlet, prière » (parution 26.02.09)

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Eve Ensler et Mollie Doyle

ISBN : 978-2-7210-0585-4
Format 13.5 x 21 cm – Environ 200 pages – 18 €

Office 26/02/2009

Souvenir, monologue, pamphlet et prière est un recueil de textes sur les violences faites aux filles et aux femmes. À l’origine, ces textes ont été écrits pour être mis en scène à l’occasion du festival « Until the violence stops » organisé à New York en 2006.
Ils ont été sélectionnés par Eve Ensler, auteure des Monologues du vagin et fondatrice du mouvement V-Day, qui lutte contre les violences faites aux jeunes filles et aux femmes, et par Mollie Doyle, écrivain, directrice de publication et productrice de pièces de théâtre et d’émissions télévisées.
La plupart de ces textes ont été écrits par des auteurs reconnus et impliqués dans la lutte pour le respect des droits de l’homme et de la femme. Les expériences relatées couvrent un large spectre de sujets : Maya Angelou aborde le travail des femmes, Dave Eggers les enlèvements d’enfants au Soudan, Carol Gilligan la violence conjugale, Edward Albee le sadomasochisme.

L’originalité de ce recueil réside dans la diversité des genres et des styles d’écriture. Poèmes, lettres, conversations et pièces de théâtre se succèdent convoquant tour à tour indignation, tristesse ou désespoir. Une partie de l’œuvre est également consacrée au mouvement V-Day et aux différentes manières de s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. Cette fondation fête cette année ces dix ans d’existence et de luttes à travers une série d’événements aux quatre coins du monde.

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Pour un Grenelle des Femmes

Communiqué du 31 octobre 2008

40 ans du MLF, suite

L’année 2008 se termine sur de forts contrastes. Deux exceptions distinguent la France : la double performance des femmes et la laïcité.
– Les femmes françaises sont les championnes européennes de la fécondité et de l’engagement professionnel : 80% des Françaises travaillent et font plus d’enfants que la moyenne européenne (2 par femme).
– Cette victoire est précaire puisque la situation économique et sociale est à la crise. Les femmes, représentant 80% des familles monoparentales, ayant les emplois les plus précaires, seront les premières victimes de la récession et de la dépression. Face à ce danger, la vigilance est nécessaire.
– Le Grenelle de l’environnement a exprimé une volonté politique pour l’écologie. Le premier environnement de l’être humain est le corps d’une femme. La place faite aux femmes dans la société doit en tenir compte. Population ressource, les femmes sont les actrices principales et forces dynamiques des processus de démocratisation. L’autre exception française, la laïcité – modernisée par l’intégration des droits des femmes – donne à ces processus toute leur dimension éthique. Pour conserver et améliorer nos acquis et arrêter les régressions qui nous menacent – du retour des femmes à la cuisine à leur retour à la religion – Antoinette Fouque, Présidente de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, propose une mobilisation nationale sous la forme d’un Grenelle des femmes.

Contact : Jacqueline Sag de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie : alliance.des.femmes@orange.fr
ou Guilaine Depis, attachée de presse d’Antoinette Fouque (06.84.36.31.85)