Samedi 30 mai à 15h, INVITATION À LA HALLE SAINT-PIERRE AVEC L’ARTISTE D’ART BRUT VLADIMIR – RSVP

INVITATION RSVP (guilaine_depis@yahoo.com / 06 84 36 31 85) à Paris à la Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 le samedi 30 maià partir de 15 heures, pour la présentation du livre de Vladimir, collection l’Art en Marche, en présence de Catherine Artheix, Editrice de la Découvrance et de Luis Marcel, Directeur de la collection l’Art en marche.

Rencontre animée par Guilaine Depis, attachée de presse du livre. http://www.hallesaintpierre.org/2015/04/vladimir/

 

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vladimir un .jpgAUTRES INVITATIONS AUTOUR DU LIVRE DE L’ARTISTE VLADIMIR / 

 

L’ART EN MARCHE

9, avenue du 8 Mai 1945

03120 – LAPALISSE

Tél. : 06 16 28 50 92 MAI 2015

Mail. : luis.marcel@art-en-marche.fr

Web : www.art-en-marche.fr

Blog : artenmarche.canalblog.com

FB : www.facebook.com/artenmarche

Lapalisse et Paris : L’événement du mois sera la présentation officielle du livre

« Ce cri qui nous décrit » de Pascal Saint Vanne dit Vladimir

 

Lapalisse au musée de l’Art en marche, vernissage les samedi 16 et dimanche 17 mai, les après-midis à partir de 15 heures jusqu’à 19 heures et sur rendez-vous pour d’autres horaires.

Un buffet campagnard et un canon de rouge accompagneront l’évènement.

L’exposition durera jusqu’à fin juin. Vous bénéficierez du prix de souscription de 25 euros.

 

Paris à la Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 le samedi 30 mai, à partir de 15 heures, présentation du livre de Vladimir, collection l’Art en Marche, en présence de Catherine Artheix, Editrice de la Découvrance et de Luis Marcel, Directeur de la collection l’Art en marche. http://www.hallesaintpierre.org/2015/04/vladimir/

 

Vichy à l’Orée des Thermes, 49 avenue Thermale, le mercredi 27 mai, Luis Marcel animera deux conférences. La première à 16 heures, la seconde à 20 heures. Le thème abordé sera la collection de l’Art en marche et l’art brut avec projection d’images du musée.

 

Saint Pourçain sur Sioule salle Art Media, ancienne salle de la justice de paix, le mardi 2 juin à 20 heures 30conférence animée par Luis Marcel. Le thème : « Découvrir les oeuvres du musée de l’Art en Marche (art brut et neuve invention) en images, apprendre à les observer, les analyser,… ». http://www.ville-saint-pourcain-sursioule.com/fr/Article/851/Vie-locale-Salles-municipales-Salles-culturelles-La-salle-Art-Media

 

Les photographies du livre de Vladimir et celles du musée sont de Pascal François http://www.pascal-francois.fr/

Il est l’un des membres fondateurs de l’Art en marche, actuellement trésorier de l’association.

Il est aussi le photographe attitré des Salins de Guérande et du Centre National du Costume de Scène et de la Scénographie de Moulins.

Association Loi 1901 – N° W033000627 du 30 juillet 1996

 

N° SIRET 412 216 418 00027

Vladimir « envoûte » selon Argoul (28 mai 2015)

Vladimir, Ce cri qui nous décrit…

vladimir ce cri qui nous decrit
Pascal Saint-Vanne, peintre écrivain – né à Verdun – crie en écorché vif sous le patronyme de Vladimir. Le grand prince de Kiev a décidé le baptême pour la Russie en 988 avant que son métropolite du même nom ne périsse en martyr en 1918. Pascal-Vladimir est créateur d’art brut parce qu’autodidacte sans culture du geste scolaire, exprimant sans tabou le subconscient, révolté social, anarchiste limite libertarien. Il en veut aux Normalisateurs, qu’ils soient médecins-psychiatres qui castrent chimiquement les délires artistes, les gens du marketing qui packagent le prêt-à-jouir pour le commun abêti, ou les « Mélenchon Le Pen » qui imposent impérialement leurs façons de voir aux citoyenfantiles.

« De la tripe ou du banquier, qui produit, à votre avis, l’œuvre la plus authentique ? »L’auteur éructe sa rancœur. Vlad l’empaleur enfile le monde actuel au bout de son pinceau et le lacère avec délectation de sa plume. Sainte Colère ! Dont « la rapidité d’exécution s’est faite de la lenteur ». Il enfile les mots comme des perles d’un collier étrangleur. Un exemple :

« Nous sommes au sommet d’un populaire assommé, déraisonné : il nous en pollue le salubre et l’insalubre du lugubre ou le dernier salut de l’air, et la terre n’est pas conçue pour se taire et il devrait y avoir encore à faire parmi tout ce décor ou serait-ce le corps à corps aux gestes télévisés : une dualité très perverse s’est ainsi réalisée dans cette impasse bien paisible, cette docilité mondialisée nous fronce bien des sourcils, à sa sourde vitesse : j’irais montrer mes fesses délectées dans la paresse, il en reste ainsi la baise d’un peuple défroqué… » p.25. C’est ample, dense, presque somptueux de sens à découvrir.

vladimir 1995

Lui Vladimir impose le fascisme narcissique du « narcisme » par ses « autoportraits fusionnés à la pornographie de la femme » – comme il l’explique en des textes confus où la phrase est dissociée pour mieux associer les assonances. Son « je auto-érotique » provoque, consciemment, pour faire sortir de sa coquille et réagir. Il y aurait du Rimbaud si Vladimir en avait l’âge ; bien qu’il chie les ombres comme Schiele, il y a plutôt du Artaud ou du Rotko.

« Mes couleurs n’expriment que de la vie et ne veulent rien dire ». Art à la racine, psychose. Des yeux hallucinés vous fascinent, trous noirs parmi les ombres violentes. Ils interpellent, ils appellent. Dialogue impossible, tant la raison est ici volontairement absente. Il faut subir l’assaut, se laisser hanter par les fresques qui gagnent à être vues en grand. Les couleurs sont « mortes dans la douleur », ambiance rouge pâle que perçoit le fœtus dans le ventre. Et tout ce noir. Des yeux, des trous, des ombres, embabouinées de mandibules en noir et sang sur fond de glaires, parfois. Tout l’être disparate criant la Mère.

« Rature de la nature », ce Vladimir ? Il promeut « l’acte de peindre la fièvre exaltée du nulle part », presque sartrien inclination Heidegger lorsqu’il démontre que « l’être doit disparaître avant l’après d’atteindre l’acte d’exister !…» Reconnaissez son génie dans l’acrobatie des concepts. « La schizophrénie est un luxe, très en vogue dans le chic et l’Afrique » p.107. Les textes qui accompagnent les peintures sont « le constat qu’il est urgent de constater » p.188.

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Mais vous convaincre de raison sur une œuvre de passion n’est pas de saison. Il vous faut voir Vladimir, vous perdre dans ses textes qui – dissociant – associent. Vous perdre dans ses peintures expressionnistes de turbulences. Il envoûte, il crie de mots et de couleurs. Il est lui – et nul autre.

Vladimir, Ce cri qui nous décrit…, 2015, éditions La Découvrance, 215 pages et 100 photos couleurs des œuvres, préface par Luis Marcel, €29.00

Le site de référence Actualitté repère le livre de Vladimir – Merci à Félicia-France Doumayrenc (26 mai 2015)

 
 
 
 
 
De nombreux peintres tel Léonard de Vinci qui affirmait que « la peinture est une chose intellectuelle », Delacroix, Salvador Dali, Paul Klee, Kandinsky ont écrit sur la peinture. D’autres ont construit autour de leur peinture une approche où se mêlaient mots et œuvre picturale (comme le livre Pure Perte de Ramon Alejandro) d’autres encore étaient aussi auteurs et l’on pense aux anagrammes de Hans Bellmer.
 
vladimir un .jpgDe même, de nombreux écrivains ont écrit sur les peintres Bernard Noël sur Matisse, André Velter sur Ernest Pignon Ernest pour ne citer qu’eux. Beaucoup d’écrivains dessinaient parallèlement à leurs travaux littéraires : Victor Hugo, Henri Michaux, etc. 
 
La peinture amène, de façon naturelle, à son explication, donc à sa mise en langue. Le livre de Vladimir Ce cri qui nous décrit est une vision extrêmement subjective du monde dans lequel le peintre vit dans la ville de Verdun. 
 
Un ouvrage où sont réunis textes et peintures qui détonnent dans l’univers policé habituel.
 
Car Pascal Saint-Anne dont le pseudonyme est Vladimir n’a ni ses pinceaux ni sa plume dans sa poche.
Sa peinture torturée où l’abstrait (il pratique l’art brut) nous fait parfois découvrir un visage, un corps défragmenté, des paysages tourmentés, est répertoriée dans cet ouvrage qui réunit plus d’une centaine de tableaux sur une période d’une dizaine d’années.
 
Peinture où les mots de Vladimir se mélangent aux coulures comme pour mieux leur donner forme, les rendre singulières, uniques, peinture sombre et parfois tragique où les mots de par leur truculence éclairent les toiles d’une vision pénétrante.
 
Aucun sujet n’est oublié, le peintre parle aussi bien dans ses courts textes quasi poétiques de mort, d’érotisme, de politique, de vie, d’amour, de solitude, de tristesse, etc. Vision d’un monde particulier qui s’articule dans des phrases tout aussi torturées que ses toiles, l’auteur nous emporte dans un univers parfois grinçant, parfois malicieux, parfois totalement mortifère. Il joue avec les mots : «C’est l’été d’un étranglé : car, ici, pas d’étranger une étrangère et l’étagère… l’air est sans étage ».
 
 
Il critique ouvertement la politique du Front National, ainsi que la politique en général d’ailleurs, manie l’art de l’écriture érotique, nous emmène sur des chemins troubles où les mots deviennent des traits et où les traces de peinture se transforment en phrases.
Livre atypique préfacé par Luis Marcel qui lui ouvre les portes de la langue en lui disant « tu veux crier Vladimir ? Eh bien soit, exprime-toi, vocifère, gueule, crache, vide-toi de tout ce qui t’encombre, de toutes ces incompréhensions, de tes souffrances accumulées depuis le jour où ta vie a basculé ».
 
Quel est le jour où la vie de Vladimir a basculé ? C’est ce qu’on se demande en regardant de nombreuses fois, les reproductions de ses peintures remarquablement photographiées par Pascal François, en essayant de comprendre tous ces textes de l’année 2014. Pourquoi juste cette année-là ? S’est-elle imposée à Vladimir comme l’an de l’écriture, comme la langue de la peinture ?
 
De cela nous ne savons rien.
 
Ce livre qu’on pourrait qualifier de livre objet tant il est beau est un mystère. Peut-on l’aimer de manière inconditionnelle ? Cela semble délicat à affirmer. Car cet ouvrage dérange et ne peut laisser celui qui le tient, en main, insensible.
 
Mais, comme tout livre de peinture ou livre sur la peinture d’un peintre, il ne peut nous laisser indifférents. Il prend aux tripes, et on aimerait savoir quelle est la fêlure qui a poussé Vladimir à se livrer ainsi tout en se cachant derrière ses toiles d’art brut.

Étonnants Voyageurs : Roger Taylor, finaliste du Prix « Compagnie des pêches » 2015

taylor un .jpgBonne nouvelle : 

« Mingming au rythme de la houle » de Roger Taylor 

finaliste de la dernière sélection du prix Compagnie des pêches au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo !  

PRIX GENS DE MER, PRIX COMPAGNIE DES PECHES, PRIX THERMES MARINS AU FESTIVAL ETONNANTS VOYAGEURS 2015 

LA SELECTION DU JURY

Au terme de ses premières délibérations, il a retenu 

 (…)

2 titres parmi lesquels se déterminera le lauréat du prix Compagnie des Pêches 2015 :

Josiane Guéguen : « Voyage au cœur du Seamen’s club », Géorama 

Roger Taylor : « Mingming au rythme de la Houle », La Découvrance

 (…)

Le jury se réunira le samedi 23 mai à 18 h pendant le festival, face à la mer, dans les locaux de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime de Saint-Malo pour délibérer. Une rencontre-débat publique avec les lauréats aura lieu sur place.

La Montagne remarque l’artiste Vladimir édité par Luis Marcel à La Découvrance (5 mai 2015)

Capture d’écran 2015-05-05 à 15.53.46.pngEXPOSITION • L’Art Brut s’expose sur les cimaises dè l’Orée des Thermes

Créer des liens autour de l’art 

Une centaine de peintures et de sculptures d’artistes de l’art brut sont exposées à la résidence L’Orée des Thermes. Avec conférence et ateliers avec des scolaires.

Par Fabienne Faurie

Capture d’écran 2015-05-05 à 15.52.40.png

L’art brut sort du musée de Lapalisse pour s’exposer sur les cimaises de la résidence seniors L’Orée des Thermes.

Au programme, une exposition d’une centaine de tableaux, des conférences et un projet pédagogique mené avec les écoles. Tout cela, autour de cet art singulier que valorise Luis Marcel, fondateur du musée et de l’association L’Art en marche.

Cet événement artistique s’inscrit dans les objectifs de Jean-Philippe Tardy, directeur de l’Orée desThermes : « II s’agit d’ouvrir la résidence sur l’extérieur et les résidents sur la ville. L’interventionde Luis Marcel est une sensibilisation à un art dont ils ne sont pas familiers.

Les échanges, lors du vernissage mercredi dernier, ont été riches permettant un autre regard sur les oeuvres exposées ».

Avec sa fougue habituelle, Luis Marcel a su séduire son auditoire autour des peintures et sculpturesexposées. Il y a Jacques Déal et ses collages en grand format qui composent un univers fantastique; les totems en bois polychrome de Moss ; les peintures de Dimisca, Tourlonias etc. Et, une dizained’artistes qui se sont exprimés sur la vigne et le vin en touches colorées et avec beaucoup d’humour :Françoise Pontanier ; Monique Le Chapelain ; Martine D’Olivo ; Eddy Vitalone, etc.

vladimir un .jpgÀ découvrir aussi une série d’autoportraits insolites de Vladimir ou Pascal Saint-Vanne un artiste atypique.

Luis Marcel vient d’ailleurs d’éditer ses écrits Ce cri qui nous décrit, aux éditions La Découvrance.

Durant l’exposition qui va durer jusqu’à fin août, est projeté un film sur l’art brut réalisé par des étudiants du Pôle Lardy. Quant au projet pédagogiquemené avec les écoles à l’Orée des Thermesautour de visites et d’ateliers, il permettra une rencontre intergénérationnelle. Il sera mené conjointement par Corinne Matéos et Didier Lutz, conseillers pédagogiques en arts visuels.

Rendez-vous. Conference sur l’art brut, animée par Luis Marcel, mercredi 27 mai à 15 heures et à 20 heures Ouvert a tous Réservations au 04 80 977 977

Le Musée d’art brut prépare sa saison estivale avec Vladimir (3 mai 2015)

Capture d’écran 2015-05-05 à 15.53.46.pngLAPALISSE

Le Musée d’art brut prépare sa saison estivale

Programmation : Une réunion constructive entre Luis Marcel et ses artistes.

Une réunion vient de se tenir au Musée d’art brut en vue de définir les prochaines activités de la saison estivale.

Capture d’écran 2015-05-05 à 16.08.06.pngParmi les artistes invitées, Odile Gantier, artiste plasticienne, prépare une exposition sur les tatouages avec les détenus de Moulins et Roanne. On pourra la découvrir en septembre.

Magalie S., créatrice de la compagnie « Le goût de la peau », travaille pour la première de « Pasiphaé ou le désir insoumis », où elle gère conception, chorégraphie, mise en scène, écriture et interprétation, etc. Cette artiste polyvalente devrait être présente une semaine, en juin, pour une résidence d’artiste. 

Le directeur du musée, Luis Marcel, pour sa première comme éditeur d’ouvrages de collection, a également présenté le livre de Vladimir (Pascal Saint-Vanne) Ce cri qui nous décrit.

vladimir un .jpgCet artiste autodidacte peint d’instinct, sans calcul, sans chercher à plaire. Et chaque oeuvre est un cri, un appel à la liberté.

Luis Marcel a préfacé l’ouvrage dans lequel il joint à chaque tableau un texte de Vladimir, un texte tout aussi cruel, violent, sans concession. On peut trouver l’ouvrage au musée lapalissois.

Le Salon littéraire repère le livre de Roger Taylor, MERCI à Bertrand du Chambon ! (23 avril 2015)

Géant des mers par Bertrand du Chambon

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roger jolie.jpg   Il est des jours où nous aimerions avoir, comme Victor Hugo, la diarrhée de l’antithèse : l’homme est grand, et cependant il est petit ; la mer est douce, mais l’océan est terrifiant, etc… On pourrait broder ainsi longtemps quand on commence à lire le récit – ce n’est pas un roman – de Roger Taylor, homme d’affaires et coureur des mers. Cet homme-là est d’une modestie incroyable. Il accomplit les exploits les plus improbables, parcourt l’Atlantique nord à la barre de son humble voilier, croise autour du Svalbard qui est un archipel de la Norvège, barre au large du Groënland, risque sa coque en lisière des icebergs et revient les mains dans les poches, l’air de rien. Il a tout de même remporté la médaille Jester « pour sa contribution exceptionnelle à l’art de la navigation » et a reçu d’autres récompenses, mais bien sûr il n’en dira rien : lui, ce qui le passionne,ce sont les déferlantes, la laltitude 80° Nord, les puffins majeurs et les « albatros à sourcils noirs ». 

Parti en mer, il se régale. Avec un soin précautionneux, une précision hallucinante, il décrit la houle, la texture des glaces, la coque du chalutier qui a manqué l’écrabouiller, un pétrel cul-blanc : « je le voyais pirouetter dans notre sillage, si près que son beau plumage brun chocolat, la barre légèrement plus claire en travers de ses ailes, son croupion blanc et même la fourche de sa queue étaient perceptibles dans les rares millièmes de seconde où mon œil parvenait à capter le mouvement et fixer une image quasiment nette. »

Oui, voilà ce qu’il est, ce marin-là : attentif. Il ne s’ennuie jamais. Il porte une attention effroyable aux détails du monde, il observe la nature, goûte le moindre mouvement : on l’imagine en train de pêcher ou de baguer un oiseau.

Parfois, ayant peur, la nuit il se dresse hors de sa bannette tandis qu’il sent tanguer son embarcation, et il chante des bêtises pour se donner du courage, hurlant contre l’insolente immensité du monde : 

« In South Australia I was boooorn !

Heaaaave away ! Haaaaul away !

South Australia round Cape Hoooorn !

Bound for South Austraaaalia !

Je n’avais pas chanté ces paroles depuis quarante ans. Je me suis souvenu de mes compagnons d’équipage. Je me suis rappelé comment nous nous cramponnions les uns aux autres et comment nous les chantions pour avoir moins peur de mourir de froid. »

Même si comme moi vous ne connaissez rien à la mer, si naviguer vous paraît fastidieux, angoissant, vous aimerez ces pages gavées d’eau salée et de noroît. C’est un autre monde : nous découvrons ainsi que nous sommes des terriens, des gens qui ont besoin d’un sol, des rocs et des routes, alors que d’autres hommes, assez loin de nous, ont besoin de marées, de focs et de soutes. Ils vivent pour être sur de l’eau ! C’est à peine croyable. Le style de Roger Taylor, surprenant et pointu, affûté, d’une extrême précision, nous permet de commencer à explorer un tout autre univers. C’est fascinant : c’est comme découvrir une autre planète, et pourtant celle-ci est la nôtre. 70 % environ de la surface du globe. Nous autres, nous occupons les 30 % qui restent.

Ce qui n’est pas désagréable, à force d’arpenter les mers, c’est qu’il est seul. Il regarde l’univers, demande des comptes à Dieu et au personnel navigant. Blessé, et dervant s’opérer seul, il convoque l’équipage : « Le Médecin et Dentiste du bord a soigneusement rangé toute la panoplie (…). Le Skipper a suggéré de se concentrer sur la navigation. Le Garçon de cabine, étrangement silencieux pendant tout cet intermède, avait un discret sourire de soulagement. » Mais ces quatre personnes, c’était lui, et lui seul.

Reste alors un soir à croiser l’albatros, l’apercevoir enfin, créature de Baudelaire et de Coleridge (une note de bas de page nous rappelle Le Dit du vieux marin, au cas où nous l’aurions oublié) qui évoque la folie de notre monde : « Aucun autre oiseau ne peut causer une réaction aussi complexe. L’albatros est innocence et reproche, à parts égales. Il nous montre ce à quoi nous aurions pu aspirer et comment nous y avons échoué. »

Hardi marin, grand écrivain, bon philosophe, Roger Taylor est tout cela, et d’autres hommes encore. On peut se risquer à le lire : on se surprend à être comme lui, seul, mais en bonne compagnie.

 

Roger Taylor, Mingming au rythme de la houle, éditions La Découvrance 2015, 21 €. 

 

À propos de « L’ange du Liponard » : Le premier article sur l’inédit du géant de la littérature italienne Mario TOBINO

Mario Tobino, L’ange du Liponard

Capture d’écran 2015-04-23 à 00.36.01.pngNeufs nouvelles sur la mer et les marins, par un auteur italien devenu médecin psychiatre mais qui a toujours gardé la nostalgie de son enfance en bord de mer, à Viareggio, près de Pise. Très populaire en Italie parce qu’il écrit sans façon, dans le style réaliste qui plaît aux années d’après-guerre, il a reçu en 1962 le prix Strega, l’équivalent du Goncourt français.

L’auteur, né en 1910, a connu ces gamins de douze ans qui devenaient mousses sur les navires encore majoritairement à voiles sur la Méditerranée. Il a connu ces jeunes hommes, capitaines de trente ans dans les années trente. Il raconte ces histoires simples et rudes de marins, réduites aux bases de l’humanité : la femme, la peur, l’autorité, la jalousie, la vieillesse.

La nouvelle qui donne son titre au recueil garde l’unité de temps, l’unité de lieu et l’unité d’action du théâtre classique. Le temps, quelques jours de bonace, qui encalminent inexorablement un navire à voiles ; le lieu, l’étroite goélette, où tout le monde se côtoie, où tout se voit, les corps nus des marins et surtout le bain féminin à l’eau de mer qui plaque le maillot sur les formes juvéniles ; l’action, tous les événements sont liés et nécessaires, comme pour une tragédie : le jeune capitaine qui emmène à bord sa femme tout juste épousée, la bonace qui désœuvre et fait travailler l’imagination, le côtoiement social qui égalise les conditions et suscite le jeu, lequel tourne en drame. La catharsis survient lorsque meurt le capitaine, pour s’être emmêlé les mains en haut d’une corde lors d’une course en tête de mât : le champ est libre désormais pour les hommes. Sauf le Second, en responsabilités, et le mousse, trop jeune pour désirer, tous les marins passent sur la Femme, à tour de rôle, jusqu’au port. C’est la nature, c’est le destin. Qui est l’ange ? La goélette, bien-sûr, mais peut-être aussi la seule femme du bateau – ou bien encore le mousse, le seul à rester libre.

Capture d’écran 2015-04-23 à 00.36.21.pngUn autre mousse fera naufrage, sans le savoir, dans un bateau voilé qui s’éventre sur un rocher. Enfermé par le prévenant capitaine dans sa cabine, il se retrouve tout seul, mais à trente mètres de la terre. Un vieux berger viendra le délivrer. Travail, sensualité, côtoiement des hommes, terreur d’être englouti – et expérience unique d’avoir fait naufrage et de s’en être sorti.

Les matelots adultes sont en proie à d’étranges lubies : untel croit que sa femme le trompe, bien qu’elle lui ait donné deux gamins. Sur les insinuations d’un serpent sur un autre bord, jaloux de sa joie de vivre, il revient en catastrophe au village côtier, pour trouver sa femme… en bonne mère et bonne ménagère. Un autre, un meccano, ne peut supporter de se faire engueuler par un patron avare qui le houspille un peu fort, alors qu’il s’est levé très tôt pour remettre en état un moteur usé jusqu’aux coussins. Deux marins en bordée se baladent en ville et suivent une femme qui les séduit ; c’est une professionnelle, mais ils n’ont pas les mots pour l’aborder, ni peut-être la paye – ils ne font que rêver. Un vieux se souvient de la mer et se délecte une dernière fois du poisson qu’il a lui-même pêché, accommodé à l’huile et au citron.

Capture d’écran 2015-04-23 à 00.36.34.pngUn village sur un rocher, avec l’église dans les embruns, est le théâtre de la dernière des neufs nouvelles. La tante de l’auteur vient de mourir, lien charnel et maternel dernier avec l’endroit qui l’a vu naître et où il tant joué, enfant.

Ces histoires simples et vraies, un peu surannées, laissent un charme à l’esprit comme un vin long en bouche. Lues facilement, il ne faut pas se laisser prendre à leur apparente spontanéité car elles font travailler l’imaginaire longtemps encore après avoir été dévorées.

Mario Tobino, L’ange du Liponard et autres récits de mer (L’Angelo del Liponard), 2007, éditions La Découvrance 2015, 133 pages, 
Éditions La Découvrance, La Rochelle – attachée de presse Guilaine Depis – 06.84.36.31.85 guilaine_depis@yahoo.com

À livre exceptionnel, critique exceptionnelle : Roger Taylor par Argoul (14 avril 2015)

Un article MAGNIFIQUE ET TRES MÉRITÉ sur Roger Taylor 

Site officiel http://www.thesimplesailor.com/france.html

Roger Taylor, Mingming au rythme de la houle Publié le  par argoul

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Wow, I love this book ! Je m’y reconnais dans la façon de voir le monde, je me sens bien avec le tempérament de son auteur. En deux voyages de 67 et 65 jours en solitaire vers le grand nord des mers libres, Roger Taylor, 64 ans, par ailleurs homme d’affaires parlant plusieurs langues, expérimente avec délices the tonic of wilderness, la salubrité des étendues sauvages – vierges. Il me rappelle Bernard Moitessier, le hippie contemplatif de La Longue route, mais en moins immature et de solide qualité anglaise.

Solitaire mais pas introverti, seul sur la mer mais attentif à toute vie, il médite sur les origines et sur les fins, se disant par exemple que les éléments sont complètement indifférents au vivant, que la nature poursuit obstinément son processus sans dessein et, qu’au fond, les terres sont une anomalie et l’océan la norme – à l’échelle géologique.

Le premier périple, intitulé Tempêtes, sillonne presque la route des Vikings, ralliant Plymouth à la Terre de Baffin, qu’il ne parviendra pas à joindre. En effet, à 165 milles du Cap Desolation au sud-ouest du Groenland, au bout de 34 jours de mer sur son bateau de 6m50 sans moteur, gréé de voiles à panneaux comme les jonques afin de pouvoir le manœuvrer seul et simplement sans beaucoup sortir, l’auteur se casse une côte dans un coup de mer et décide de virer de bord pour rentrer à bon port.
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Ce n’est pas sans avoir vécu intensément les mouvements et le chatoiement des vagues, écouté la plainte du vent et, plus rarement, le chant des baleines, observé les milliers d’oiseaux qui cherchent leur pitance et se jouent des masses d’air, joui des lumières sans cesse changeantes du ciel et de la mer. C’est ce récit d’observations méditatives qui fait le sel de ce livre – un grand livre de marin. Tout ce qui occupe en général les récits de voyage, ces détails minutieux de la préparation, des réparations et des opérations, est ici réduit à sa plus simple expression. En revanche, l’auteur est ouvert à tout ce qui survient, pétrel cul blanc ou albatros à sourcils noirs (rarissime à ces latitudes), requins, dauphins, rorquals, ondes concentriques des gouttes de pluie sur une mer d’huile ou crêtes échevelées d’embruns aussi aigus que des dents. « Plus on regarde, plus on voit » (p.42), dit ce marin à l’opposé des hommes pressés que la civilisation produit.

Il est sensible à cette force qui va, sans autre but qu’elle-même, de la vague et du vent, des masses d’eau emportées de courants, des masses d’airs perturbées de pressions. « Cette bourrasque (…) est arrivée sans retenue, toute neuve et gonflée d’une splendide joie de vivre » p.98 – les derniers mots en français dans le texte. Il va jusqu’à noter sur une portée musicale, dans son carnet de bord p.134, la tonalité de son murmure incessant. « La mer était formée de vagues qui se développaient sur des vagues qui s’étaient elles-mêmes développées sur des vagues », dit-il encore p.101. Et à attraper l’œil du peintre : « Les innombrables jeux de lumière, créés par la diffraction et par l’agitation liquide, se diffusaient dans une infinité de bulles minuscules, de mousse et d’air momentanément emprisonné, et ils rendaient la mer d’un vert presque blanc, d’un vert émeraude et parfois, c’était le plus beau, d’un vert glacé translucide » p.123.

4100 milles plus tard, il boucle la boucle, de retour à Plymouth. De quoi passer l’hiver à réparer, améliorer et songer à un nouveau voyage.
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C’est le propos de Montagnes de nous emporter vers le Spitzberg depuis le nord de l’Écosse, via l’île Jan Mayen. Le lecteur peut se croire chez Jules Verne, grand marin lui aussi, amoureux de la liberté du grand large en son siècle conquis par la machine. Roger Taylor vise les 80° de latitude Nord, aux confins d’un doigt étiré que le Gulf Stream parvient à enfoncer dans les glaces polaires envahissantes. « La fin de l’eau libre au bout de la terre », traduit-il p.153. Il retrouve avec bonheur « la délicieuse solitude du navigateur solitaire, une solitude ouverte, accueillante, qui devient en elle-même la meilleure des compagnes »p.185. D’autant qu’il n’est pas seul : toute une bande de dauphins pilotes fonceurs, un troupeau placide de baleines à bosse, un puissant rorqual boréal, puis le ballet des sternes arctiques, labbes pomarin charnus, mouettes tridactyles, guillemots de Brünnich – et même une bergeronnette égarée qui va mourir – peuplent de vie l’univers pélagique.

La liberté est une libération. « Ce changement commence par l’effacement progressif du personnage terrien : non pas la perte de soi, mais de la partie de soi qui est construite par besoin social et par besoin d’image (…) largement artificielle » p.219. Roger Taylor retrouve la poésie en chacun, ce sentiment océanique d’être une partie du Tout, en phase avec le mouvement du monde. « Le poète est le berger de l’Être », disait opportunément le Philosophe, que les happy few reconnaîtront.

Les 80° N sont atteints après 31 jours et 19 heures. C’est le retour qui prendra plus de temps, jusqu’à la frayeur ultime, au moment de rentrer au port. Un bateau sans moteur est sous la dépendance des vents, et viser l’étroite passe quand le vent est contraire et souffle en tempête, c’est risquer sa vie autant que dans une voiture de course lancée sur un circuit sous la pluie. Intuition ? Décision ? Chance ? L’auteur arrive à bon port deux heures avant que ne se déclenche le vrai gros mauvais temps !

Lors d’une nuit arctique illuminée du soleil de minuit, alors qu’à l’horizon arrière s’effacent les derniers pics du Spitzberg, l’auteur a éprouvé comme une extase : « Oui, pendant ces quelques heures d’immobilité, j’ai vu la planète, ce qui occupe sa surface et le grand espace de l’espace, nettoyés à blanc : la mer, l’air, la roche et l’animal, immaculés et élémentaires, éclatants et terribles » p.257. Lisez l’expérience de « l’homme qui a vu la planète », cela vaut tous les traités plus ou moins filandreux d’écologie !

Roger Taylor, Mingming au rythme de la houle (Mingming and the tonic of wildness), 2012, éditions La Découvrance 2015, 308 pages, €21.00
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Invitation Soirée La Découvrance sur la librairie-péniche L’eau et les rêves jeudi 16 avril à 18h30 – INSCRIPTIONS RECOMMANDÉES

CE JEUDI 16 AVRIL DÈS 18h30 

INVITATION RSVP À VENIR DÉCOUVRIR

À LA PÉNICHE « L’EAU ET LES RÊVES », 3 QUAI DE L’OISE, PARIS 19ème

(métro Laumière, Ourcq ou Crimée) : 

LA DÉCOUVRANCEÉDITEUR DE MER ET DE VOYAGES –

Réservations conseillées par mail auprès de l’attachée de presse pour la

SOIRÉE AVEC COCKTAIL : guilaine_depis@yahoo.com ou par sms 06 84 36 31 85

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SOIRÉE DE RENCONTRES AVEC LECTURES APÉRITIVES EN PRÉSENCE DE :

* Philippe Collonge, qui présentera son livre « Un rescapé de la Méduse, Mémoires du Capitaine Dupont (1775-1850) »

Catherine Artheix, directrice de la Découvrance;

* Sandrine Pot, directrice des Arêtes – pour la présentation de la coédition (avec La Découvrance) « Un capitaine de volontaires » de Joaquim Maria Machado de Assis 
 
Rencontre animée par Guilaine Depis, attachée de presse
 
Vifs remerciements à Judith Rosa, grâce à qui cette soirée est possible, pour son accueil dans son lieu magnifique
 
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