« La Walkyrie » en direct du Met (New-York) au Gaumont Parnasse

WalkyrieMet01.jpgPremière fois que j’assiste depuis une salle de cinéma (le Gaumont Parnasse) à un opéra en direct de New-York

Recopé du site de La Croix : « La Walkyrie » clôt la saison du Met au cinéma

C’est avec une retransmission wagnérienne, en direct depuis le théâtre lyrique new-yorkais, que s’achève la saison 2010/2011 du Met sur grand écran.

Dans la mise en scène de Robert Lepage, James Levine dirige l’orchestre de la maison et un plateau de chanteurs de grand luxe.

 Sur l’affiche du spectacle, opulente chevelure rousse et visage altier, la soprano Deborah Voigt toise de son regard de Walkyrie le public venu en nombre écouter cette nouvelle production du Met. Il faut dire que le spectacle collectionne les « ingrédients » aptes à aiguiser l’appétit des amateurs. Extrait ICI.

Comme le prouvera sans doute la retransmission en direct samedi prochain 14 mai, dans les salles de cinéma de 44 pays différents – dont plus d’une centaine en France – la promesse d’excellence fut parfois tenue, parfois non.

 Au rang des déceptions, la mise en scène du Canadien Robert Lepage semble bien conventionnelle compte tenu du dispositif technique formidable dont elle bénéficie. Pourtant, le prélude laisse augurer du meilleur. Tandis que l’orchestre déchaîne un torrent de violence contenue et de passion à fleur de notes, les longues planches de bois mobiles qui sculptent le décor deviennent autant de sombres et gigantesques troncs d’arbres d’où émergera Siegmund fuyant ses ennemis.

 Cette forêt en marche est impressionnante, grandiose. Mais, si l’on excepte le rocher vu du ciel où s’endormira, à la fin de l’ouvrage, la Walkyrie rebelle, rares sont ensuite les images aussi spectaculaires. Comme si les idées avaient manqué au metteur en scène pour exploiter l’ingéniosité irréprochable de son outil mariant informatique et vidéo.

 LA DIRECTION DE JAMES LEVINE AVANCE SANS LOURDEUR

WalkyrieMet02.jpgQuelques images sont mêmes franchement ratées comme cet affreux fond vert salade qui accompagne de manière bien trop littérale le sublime chant du printemps au Ier acte.

Réserves aussi face au rôle-titre. Engagée, belle en scène en dépit de son costume sorti d’un film d’héroïque fantaisie pour adolescents – tous les protagonistes hors Sieglinde et la déesse Fricka, arborent cottes de mailles, armures passées au Miror et perruques aux boucles sauvages cascadant sur les épaules – Deborah Voigt n’a ni le timbre ni la ligne vocale rayonnante que l’on attend de Brünnhilde.

Sa vaillance certaine ne triomphe qu’aux dépens de la justesse parfois, du charme souvent, de la musicalité presque toujours. En revanche, ses sœurs les Walkyries ne sont jamais ces mégères glapissantes auxquelles nous condamne trop fréquemment la célébrissime Chevauchée. Prouvant que, bien chantée, cette page est d’une vigueur somptueuse mais non brutale.

Les spectateurs des salles de cinéma pourront goûter pleinement les atouts de la production. Déliée, colorée, soucieuse de ne jamais écraser les chanteurs sous le flot orchestral, la direction de James Levine est de celles qui avancent sans lourdeur, épousant l’élan dramatique. Peut-être, notamment au Ier acte, un zeste de lyrisme supplémentaire eût magnifié encore davantage l’émotion de cette partition incroyable. 

WalkyrieMet03.jpgD’autant qu’aux côtés de la frémissante Sieglinde d’Eva-Maria Westbroek, le magnifique – à tous les sens du terme – ténor Jonas Kaufmann incarne un Siegmund irrésistible. Pour sa prise de rôle, l’artiste traîne aussitôt tous les cœurs après soi. Son timbre sombre et pourtant irradiant creuse les notes graves tandis que les aigus éclatent comme des soleils, soudain voilés de nuances d’une douceur troublante dont il a le secret.

Autre « vedette » masculine de la Walkyrie , la basse Bryn Terfel campe un Wotan dont on ne doute pas une seconde qu’il est le dieu des dieux, le maître du tonnerre. Sa stature majestueuse s’accommode sans l’ombre d’un ridicule du costume « too much » dont il est revêtu. Sa voix mordante sur l’ensemble de la tessiture et sa diction superlative nourrissent le feu dont il enflamme son personnage de père sacrifiant successivement ses deux enfants.

WalkyrieMet04.jpgÀ la fin du IIIe acte, ses adieux à sa fille tant aimée sont à la fois superbes et bouleversants, laissant l’auditeur pantois. Et reconnaissant face à tant d’intense splendeur. Extrait 2 ICI

PROCHAIN ÉPISODE DE CE « RING » NEW-YORKAIS LE 5 NOVEMBRE 2011

On l’attend maintenant avec impatience dans Siegfried , le prochain épisode de ce Ring  new-yorkais, retransmis le 5 novembre 2011. Une séance parmi les onze que prévoie la 6e saison (2011/2012) de « The Metropolitan opera on the big screen » (le Metropolitan sur grand écran)… Elle s’ouvrira le 15 octobre sur Anna Bolena  de Donizetti, là encore avec une constellation lyrique !

WalkyrieMet05.jpgÀ voir la page consacrée au cycle de Wagner sur le site du Met, une mine de renseignements, de vidéos, d’interviews, où se perdre avec délectation. EMMANUELLE GIULIANI, à New-York

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