Le Lou Salomé de François Guéry par Robert Maggiori

Lou y es-tu de François Guéry par Robert Maggiori (Libération, jeudi 28 juin 2007)

Que pouvait-elle bien avoir ? Quels atouts, quel type de charme, quelle forme d’intelligence possédait-elle pour avoir pu ensorceler Rilke, foudroyer Nietzsche, passionner Freud ? Comment Louise von Salomé, «individu empirique, femme particulière», née à Saint-Pétersbourg d’une mère danoise et d’un général balte d’origine allemande, romancière, essayiste, psychanalyste, a-t-elle pu «vivre une vie à la Lou Salomé» , devenir une figure mythique qu’elle a tôt «identifiée comme devant être la sienne» et qu’elle «s’est efforcée avec constance et énergie d’incarner en toute circonstance» ? Guéry s’interroge sur le génie de Lou, le «génie de la vie» , si la vie est «ce à quoi aurait renoncé la pensée» . Ce génie, s’il tient aussi aux ruses, aux dérobades, aux affirmations d’indépendance de la femme libre, a à voir avec la génitalité, la gestation, la gésine, la fécondité ­ non celle d’un ventre, resté vierge, mais d’une «antre» se faisant «accueil des puissances qui continuent et relancent l’impulsion à être» . Lou Salomé, génie de la vie, Des femmes, 254 pages, 15 €.

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