Michel Marmin remarque les Nouvelles bartlebyennes d’Emmanuel Steiner (Eléments, n°150)

marmin2.jpgmarmin.jpgÉléments

janvier – mars 2014

N°150

 

p.6

Cartouches éditorial

Mathis, Millet, Steiner

 

(…) Le deuxième livre, Nouvelles bartlebyennes, est composé de récits d’un auteur dont c’est apparemment le premier ouvrage publié. Emmanuel Steiner signe là un coup de maître. Comme la référence au Bartleby d’Herman Melville le suggère, ce n’est pas un livre à lire en buvant un diabolo menthe sur les planches de Deauville avec de la techno en fond sonore. En de courts paragraphes, comme chuchotés à la cadence d’une respiration concise et un peu éteinte, l’auteur nous dépeint un monde parfaitement absurde, où l’apparition ou la disparition d’un être n’ont pas plus d’importance que celles d’un trèfle à trois feuilles, et où le sentiment de l’existence se réduit finalement à la question de savoir si tout cela n’est pas qu’une illusion en noir et blanc. C’est en tous cas ce que j’ai éprouvé à la lecture de ces « petits riens » vertigineux qui nous mènent au seuil du vide. Mais alors, pourquoi écrire ? Steiner pose en effet la question dans la dernière nouvelle, en invoquant le silence énigmatique de Rimbaud.

Michel Marmin

 

Emmanuel Steiner, Nouvelles bartlebyennes, Chroniques du çà et là, 96 p., 10€emmanuelsteiner id.jpg

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