« Simone Signoret ou la mémoire partagée, lu par Catherine David elle-même

Simone Signoret.jpgPar la même mystérieuse alchimie qui faisait de Simone Signoret une autre quand elle se préparait à jouer un personnage, Catherine David s’est laissé envahir par la célèbre actrice qu’elle avoue d’entrée admirer et aimer.
« J’utilisais sa méthode, ou plutôt son absence de méthode quand elle préparait un film. Se laisser envahir sans idée préconçue par une inconnue, une étrangère. Devenir lentement cette autre femme, revivre ses peurs, ses désirs, ses déceptions, ses préjugés. […] Je n’étais pas à la recherche d’une légende ou d’un symbole, mais d’une femme réelle qui aurait eu l’âge de ma mère et qui aurait bien vécu. »

Remontant le temps, Catherine David commence son récit à la naissance de Simone Signoret. Elle raconte son enfance, son désir de faire du cinéma, les premiers rôles, la naissance de sa fille, la rencontre avec Yves Montand. L’engagement politique, avec le temps de l’aveuglement à l’endroit du régime soviétique. La période américaine, le retour en France et l’écriture.

Extrêmement documenté, le portrait qu’elle trace de celle qu’elle appelle « une femme de notre temps » s’anime de sa propre vie. Délibérément subjectif, il est « une certaine vérité qui n’engage que moi, dit la conteuse, mais dans laquelle je m’engage ».

Au terme de ce voyage de la mémoire, Simone Signoret, qui eut le courage de vivre plusieurs vies, d’explorer ses multiples talents, de se risquer aux « erreurs, manquements et ratures », renaît une nouvelle fois. Et celle qui tout au long de cette étrange aventure – « effraction, possession, on peut appeler ça comme on veut » – lui a prêté son corps et son cœur pour lui redonner vie a su lui garder « son mystère comme aux êtres aimés et aux héros de roman ».

Catherine David, née à Paris, franco-américaine, est romancière, essayiste, critique littéraire, et pianiste amateur. Après un passage dans l’édition (Gallimard, Jean-Jacques Pauvert), elle s’est dirigée vers la critique littéraire et le journalisme au Nouvel Observateur dans le domaine culturel. Elle est l’auteure, entre autres, de La Beauté du geste (1994), Passage de l’Ange (1995), L’Homme qui savait tout, Le roman de Pic de la Mirandole (2001) et Crescendo (2006).

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