Une page entière de reportage dans Le Parisien sur la saga d’Eric JEUX par Christel Brigaudeau

Christel Brigaudeau consacre TOUTE UNE PAGE DU PARISIEN à Eric JEUX :

http://www.leparisien.fr/societe/un-auteur-de-science-fiction-invite-les-collegiens-a-inventer-la-suite-de-son-roman-18-12-2017-7458750.php

Comment inciter les ados à lire alors que leur niveau est au plus bas ? Un auteur de science-fiction a une idée : il propose aux collégiens de contribuer à la suite de son roman.

À les regarder du fond de la salle, on croirait que les 24 collégiens pensent à autre chose. Quelques-uns, tête couchée sur la table, semblent s’être endormis. Mais les apparences adolescentes sont trompeuses. Quand vient le moment des questions, les mains se lèvent, rapides, au dernier étage du collège Daniel-Mayer, dans le XVIII e arrondissement de Paris. « Comment vous faites pour avoir assez d’imagination ? » demande un garçon. « Comment on se dit un jour : Tiens, je vais écrire un livre ? » hasarde une voix. « Ça se pourrait qu’il y ait des fautes d’orthographe dedans ? » reprend le premier.

Face à cette classe de 4e se tient Eric Jeux, lunettes rondes et sourire plein de curiosité. Pour inciter les ados à se plonger dans son premier roman, premier tome d’une saga sur une bande de jeunes dans un futur fait de mondes virtuels, l’auteur et chef d’entreprise a eu une idée : transformer son livre en réseau social. Il invite les lecteurs à contribuer à la suite de son histoire. Par le biais d’un site Web dédié, ils peuvent envoyer quelques phrases, une idée, sur les personnages ou le décor. La trame et les rebondissements du tome 2, en cours d’écriture, restent, eux, à la main de l’auteur. Et secrets. Les lecteurs inspirés gagneront le bonheur de voir leurs mots et leur signature couchés sur papier ainsi qu’un bon d’achat de 100 € à dépenser en librairie.

Le collège Daniel-Mayer est le huitième qu’Eric Jeux visite depuis la rentrée. Et de la France à la Belgique, des beaux quartiers de l’Ouest parisien à cet établissement classé en réseau d’éducation prioritaire, « la réaction des jeunes est la même, raconte-t-il. Ils commencent par dire qu’ils n’ont aucune imagination. Evidemment, c’est faux ! »

Développer le goût de la lecture

Par petits groupes, les 4es cherchent des idées et, en effet, ils trouvent. « On peut imaginer que les héros trouvent des œufs et qu’il en sortirait un animal… » lance Emma. « Tu préfères qu’il soit mignon ou moche ? » poursuit Cécile. Kadidia et son groupe ont inventé une scène entière : « C’est un matin, les élèves sont en cours, et le directeur présente un nouveau. La porte s’ouvre et tout le monde est ébloui ! Il porte un manteau de lumière… » Eric Jeux félicite, s’enthousiasme pour une autre trouvaille : une forêt de « plantes technologiques » qui menacent les héros. Il se heurte aussi à quelques incompréhensions. Son évocation d’une interjection empruntée à Harry Potter, « stupefix », fait un flop : apparemment, les élèves ne connaissent pas. Parlant de l’âge de pierre et de l’époque moderne, pour souligner l’incompréhension entre deux personnages venus de mondes éloignés, il est coupé par une question : « Qui est Pierre ? »

Dans la classe, les élèves invités par leur professeur à lire le premier chapitre du livre ne sont pas tous arrivés au bout. « J’aime bien écouter des histoires, mais, seule, je ne comprends pas ce que je lis », confie une ado, qui, comme beaucoup d’autres de ses camarades, aimerait bien « voir le film, plutôt » (qui n’existe pas). Riham lit « presque un livre par jour », surtout des romans d’aventure qu’elle emprunte à la bibliothèque. Beaucoup avalent des BD, Maureen se nourrit de poésie. Elle en écrit, aussi, « tout le temps, tout ce qui me passe par la tête ».

« Tous ne sont pas aussi intéressés, mais ce genre de rencontres avec des adultes les marque, même s’ils ne le disent pas, estime leur professeur de français, Charles-Edouard Saint Guilhem. Certains auront peut-être un déclic dans six mois, dans dix ans. L’envie d’écrire ou une idée pour le futur. »

Des résultats en lecture alarmants

Quel est le niveau des petits Français en lecture? L’enquête internationale Pirls classe l’Hexagone dans le peloton de queue en Europe et 34 e sur les 50 pays testés. Pire, la France est la seule — avec les Pays-Bas — à régresser depuis 2001. Dans la foulée de la publication de ces résultats, le 5 décembre, le ministre de l’Education a dévoilé une série de mesures. Au collège, les 6 es, dont les évaluations de novembre ont montré une « maîtrise insuffisante et fragile » en lecture, pourront ainsi suivre dès cette année deux heures hebdomadaires d’accompagnement personnalisé, entièrement dévolues à la compréhension de l’écrit. Des consignes vont également être publiées pour que les élèves pratiquent davantage la lecture à voix haute.

« Le Maître des temps : l’Envol de Léna », d’Eric Jeux. Ed. Avpro, 270 p., 14,90 €.

Pour participer au concours créatif sur le tome 2, rendez-vous sur www.motsdejeux.com.

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