ANTOINETTE FOUQUE, AVANT-GARDISTE DES PREOCCUPATIONS DES FEMMES

Antoinette Fouque, qui vit principalement dans le sud de la France, sera exceptionnellement présente à Paris du 15 au 21 septembre.

Sur la flagrante actualité de sa pensée en cette rentrée littéraire :

Lors de la rentrée littéraire de 2007, le thème de la maternité abordé par des écrivains femmes (Marie Darrieussecq – auteur d’un livre, Claire dans la forêt, aux éditions Des femmes (argumentaire en pièce jointe) ainsi que du Bébé, lu par Lio dans un livre audio aux éditions Des femmes (argumentaire en pièce jointe) / Camille Laurens / Mazarine Pingeot) occupe presque intégralement le devant de la scène médiatique. Est ainsi accordée à la « gravidanza » (la « grossesse » – titre du dernier livre d’Antoinette Fouque, « Gravidanza« ), l’importance majeure qu’Antoinette Fouque n’a eu de cesse de mettre en lumière dès l’aurore de sa vie intellectuelle. C’est d’ailleurs autour de la pro-création, l’articulation procréation-création / création-procréation que les éditions Des femmes trouvent leur première raison d’exister.

Antoinette Fouque a choisi d’explorer par la psychanalyse et la philosophie la pente la plus aride de la pensée : l’impensable de l’expérience de la grossesse. La pro-création – tout l’enjeu de la création artistique (ou du moins la théorie de ce qu’elle doit être) résidant selon elle dans la mimésique de la procréation vivante.

Depuis 40 ans, Antoinette Fouque se situe donc à l’avant-garde de ce qui préoccupe les femmes. Héritière de ce que mai 68 a rendu pensable, c’est de la gratitude qu’elle éprouve notamment pour les femmes de la nouvelle génération (Darrieussecq, Pingeot) qui reposent les mêmes questions. Avec la loi sur la contraception en 1967 et la loi sur l’avortement en 1974, la maîtrise de la fécondité a donné aux femmes un droit sur la possibilité d’enfanter, permettant de lever un interdit sur la pensée. La libération de la pensée – iie de la chair – comme l’affirmation de l’existence de la « libido creandi » des femmes restent au coeur de la problématique actuelle.

Le CD de Marguerite Duras lu par Fanny Ardant remarqué par Jérôme Serri (Magazine Lire)

La maladie de la mort.jpgLa maladie de la mort de Marguerite Duras. Lu par Fanny Ardant, Editions Des femmes, 1 CD

Vous n’avez pas nécessairement envie de vous plonger dans Marguerite Duras. Mais vous trouvez, un matin, au courrier, « La maladie de la mort ». C’est la voix de Fanny Ardant, profonde, légèrement interrogative, qui vous entraîne. Qui sont cette femme et cet homme dont on nous raconte l’histoire ? Cela se passe, ou se passerait, ou s’est passé dans une chambre au bord de la mer Noire. Lui, c’est peut-être bien vous. C’est cette vie, la vôtre. Vide par manque d’amour. C’est cet homme malade à en mourir que vous êtes. Elle, c’est ce dont vous rêvez sans trop savoir ce que cela pourrait être. Peut-être cette « promesse non tenue » dont parlait Claudel. Elle pourrait vous tuer parce que vous êtes déjà mort, parce que vous vous êtes toujours voulu libre de ne pas aimer. Cependant vous avez pu vivre cet amour « de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en le perdant avant qu’il soit advenu ». La mer, l’amour, la mort. Trois fois rien, pour ainsi dire.

Jérôme Serri

Patricia Rodriguez (Mexique) présentée dans Espace Latinos de sept/oct 07

Patricia Rodriguez Saravia, née à Mexico, est psychiatre et psychanalyste. Elle a déjà publié au Mexique huit textes, romans ou nouvelles, qui ne sont pas encore publiés en français. Elle a reçu deux prix littéraires. Au travers de ses écrits, elle s’attache à questionner le rôle de la femme dans la société contemporaine dans ses dimensions sociales et culturelles.

« A la recherche de l’utérus perdu » est son premier livre publié en langue française. Camila est médecin anesthésiste dans une clinique de Mexico. Elle assiste à une intervention au cours de laquelle un utérus apparemment sain est prélevé sur une jeune patiente et emporté dans une glacière par une infirmière inconnue. Une réflexion sur le corps et l’identité de femme, la procréation et la création à l’heure de la modernité scientifique.

« A la recherche de l’utérus perdu », traduit de l’espagnol (Mexique) par Nelly Lhermillier, aux éditions des femmes, 2006