La femme fatale réinventée de Bernard Méaulle dans « Actualitté » sur « Un si brûlant secret »

Un si brûlant secret : la femme fatale reinventée

Un si brûlant secret, publié aux Éditions de la route de la soie, est le deuxième roman de Bernard Méaulle, qu’il place sous le signe de la féminité, renouvelant le mythe de la femme fatale qui transforme le tragique en une aventure du plaisir. L’auteur couche sur le papier la vie de Maria, meurtrie par une enfance difficile, celle-là même qui lui a donné le goût éperdu de la liberté. Par Marion Catalayoud.

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Maria a tout de la séductrice et Bernard Méaulle sait en jouer : l’onomastique nous rappelle la Carmen de Prosper Mérimée ou la Concepcion (in La femme et le pantin, 1898) de Pierre Louys, à la différence près que notre personnage principal ne prend pas son jeune âge comme une arme éternelle ; Maria est l’Espagnole qui fascine, qui intimide, elle est la femme infidèle et pourtant sincère, forte et parfois docile, tantôt impertinente tantôt grave, cette femme de tous les paradoxes s’unifie sous le nom de Beauté.  

Une séductrice née

On l’imagine sous ces traits : « Avec son strict chignon en forme de casque argenté civilisant, sa crinière de lionne et son regard translucide, elle ne laissait personne indifférent. […] Ils [les hommes] regardent avec avidité cette jeune femme brune, ses yeux vert d’eau, sa peau de miel, qui déambule sur les quais de Seine avec sa séduisante silhouette couronnée d’une folle crinière de jais ». 

L’art de la description s’inspire de la littérature du XIXe siècle et s’inscrit dans le sillage du roman d’apprentissage où la physionomie, et en particulier le regard, sont au cœur de l’écriture qui rend grâce à l’admiration que le lecteur ne peut s’empêcher de vouer à l’héroïne contemporaine. Non seulement elle est une redoutable Vénus, mais elle l’est d’autant plus que son intellect doit prendre sa revanche sur le physique avantageux de Maria qui, déjà, doit venger son enfance. 

Introspection et humour 

Le tour de force de Méaulle est d’exposer la psychologie du personnage sans perdre le sel de la narration, c’est-à-dire de l’action. Le savant équilibre entre narration et description résulte d’un dispositif romanesque ingénieux : les chapitres du livre sont régis par un âge de la vie de Maria et l’intelligence de cette succession ne fait aucun doute.

En effet, chaque instant de vie, chaque événement éclairent les comportements de Maria, ses questionnements, ses choix, ses doutes, son devenir, sans pour autant tout laisser reposer sur le « secret » qui la constitue plus qu’il ne l’accable. La distance qui sépare les tranches de vie servent à mettre en perspective les amours vécues, les drames et les folies qui s’enchaînent avec le recul propre à la maturité. De facto, l’intérêt de cette lecture s’approche de celle que l’on porte aux Mémoires. 

L’intimité déployée entre le lecteur et les personnages sont aussi le succès d’un narrateur qui ne juge pas et s’emploie souvent à un humour proche du burlesque, il écrit par exemple : « S’il existe un vibromasseur de l’âme, c’est celui-là [le travail de la respiration ventrale]. »

De plus, Méaulle donne à lire nombre d’aphorismes – ô combien risqués ! – mais qui réussissent chaque fois ; le fait est qu’ils sont étonnamment légers, loin de l’abstraction, toujours de circonstances, dans la mesure où l’esprit de sérieux ne correspond pas à l’auteur, lequel note malicieusement « l’élégance ne doit jamais sauter aux yeux. Celle de cette Espagnole étrange et hypnotique sautait à l’âme ». La plume de Méaulle est aussi chafouine que Maria, et le sourire du lecteur est de connivence : « La taquinerie est un ange déguisé en fille de joie. Une call-girl platonique. Qui vous taquine vous aime. Comment ne pas adorer une marchande d’amour qui ne demande pas d’argent ? » 

Une passion sage : le chemin de la médiation 

Autour des thèmes de la séduction, l’auteur élabore un récit sur fond de l’enseignement de Lanza del Vasto, philosophe et artiste italien, qui fut un disciple de Ghandi. Sa vie tout entière était tournée vers la paix, de cette sagesse Maria s’en est nourrie ; d’abord elle a vécu cette morale comme liant avec un homme de cœur, ensuite comme un perpétuel émerveillement. À travers cette formation spirituelle, les questions existentielles prennent une autre forme et se chargent d’une profondeur pure de n’être pas entravées par la colère d’un être qui a vécu. 

In fine, Un si brûlant secret fait le pari d’inspirations multiples couplées d’une forme romanesque originale qui font la part belle à un personnage féminin éminemment actuel qui au terme de sa vie se demande, sans regret toutefois, « pourquoi ai-je cru plus dans le désir plus que dans l’amour ? »

« Un si brûlant secret » de Bernard Méaulle dans « Le Dit des Mots »

Le portrait d’une femme libre

Parcours érotique et mystique d’une jeune femme espagnole, qui a fui un père franquiste convaincu, Un si brûlant secret (*), signé Bernard Méaule, est un récit étrange de la vie d’une certaine Maria qui n’aura de cesse de se venger des brûlures de son enfance…
Avec Maria, la vie n’a rien d’un long fleuve tranquille et Un si brûlant secret est le récit d’une vie qui n’a rien d’ordinaire. Née en Catalogne dans la misère, torturée par son père, ancien policier sous Franco, Maria s’enfuit à l’âge de 15 ans. Elle vit des années paradisiaques aux Baléares, dans l’île de Palma, prenant conscience de sa fascinante beauté et de la fascination qu’elle exerce sur les hommes. Après avoir soldé les comptes avec son père, elle décide de vivre dans un pays qui symbolise la liberté : la France. Elle y épouse un agent immobilier qui la propulse dans le monde de l’argent facile. Parmi ses amants, elle rencontre l’homme de sa vie : un Américain, marchand d’armes bien que disciple du philosophe Lanza del Vasto, apôtre de Gandhi…

Deuxième roman de l’ancien patron de 19 journaux régionaux en Normandie, après Les Îles du désir en 2018, Un si brûlant secret est le portrait d’une femme aussi bien libre dans sa tête – malgré des blessures enfouies – que dans son corps. Bernard Méaule sait décrite en quelques phrases comment elle fascine les hommes, y compris à l’âge mur. « Ses yeux verts étaient ceux d’une diseuse de bonne aventure. En mûrissant, la fillette espagnole se transformait en une sorte de Nefertiti. Elle piégeait les hommes avec ce regard irradiant : il leur brûlait les yeux. »

Bernard Méaulle dans L’Hebdo Bourse Plus – grand entretien sur « Un si brûlant secret »

Littérature

Hebdo Bourse Plus n°1188

Yannick URRIEN

Un si brûlant secret.

Bernard Méaulle, ancien patron de presse régionale en Normandie, a dirigé plus d’une quinzaine d’hebdomadaires régionaux avant de revendre le groupe Méaulle à Ouest France. Aujourd’hui, cet ancien éditeur continue de plaider pour la force de l’écrit : « Je suis un fervent avocat et amoureux de l’écrit, en tant que lecteur d’abord, mais aussi qu’en tant qu’auteur. Lire, c’est une façon de devenir plus intelligent, il faut que la lecture soit un moyen de s’épanouir et de progresser. On peut vivre mille vies en lisant des romans. Il est donc très important que la lecture se poursuive, parce que cela permet d’enrichir sa pensée et sa réflexion. »

Bernard Méaulle publie un ouvrage qui s’inspire de faits réels : une femme prend la décision d’avoir une aventure sexuelle différente chaque année et de léguer sa fortune à sa dernière conquête. L’auteur nous raconte l’histoire de ce livre : « J’insère un certain nombre d’événements qui se sont produits dans la vie de différentes femmes et que j’ai placés sous l’identité d’une seule femme. Cependant, il y a 35 ans, le notaire qui a eu l’occasion de formaliser le don en question m’a confié cette histoire abracadabrante sous le sceau du secret. J’ai considéré qu’il y avait une sorte de prescription après 30 ans, car c’était vraiment intéressant. J’ai trouvé que cela avait toute sa place pour terminer un roman. Il faut savoir que cette fillette espagnole a été victime de sévices de la part d’un ami de son père, avec des agressions sexuelles et des tortures, et qu’à partir de 15 ans elle a décidé de quitter le domicile conjugal. D’ailleurs, sa mère s’était enfuie parce qu’elle était aussi frappée par son père. Cette fillette, d’une beauté extraordinaire, va se venger des hommes. Elle part à Barcelone et dans les Baléares. Elle commence à connaître un peu la vie et elle choisit, après une grosse déception avec son compagnon de l’époque, de partir en France qui est à ses yeux un pays de liberté. Elle est embauchée dans le restaurant de Jean-Claude Brialy, à l’île Saint-Louis, et elle fait différentes rencontres. Les rencontres, ce sont des hommes qui se frôlent, certaines rencontres sont parfois des îles au trésor, d’autres sont plus douloureuses. Certaines rencontres permettent de développer une autre existence. Son mari, qui est un agent immobilier très riche, l’initie à une vie très aisée, mais elle développe aussi son appétit pour les hommes. »

Ce livre entend marquer une relation forte entre spiritualité et sexualité : « Il y a un lien entre les deux. Une lectrice m’a écrit qu’elle a été touchée par ce lien entre le sacré et ce côté animal qu’il y a dans l’être humain. Si nous sommes là, c’est parce que deux sexes se sont rencontrés et nous sommes le produit de la rencontre de deux sexes. Or, c’est ce qui provoque la vie. La vie est quelque chose de très simple à fabriquer, mais très difficile à vivre et très compliqué à quitter. J’ai voulu réfléchir sur le sens de l’existence à travers une dimension spirituelle puisque l’héroïne mène des conversations intimes, avec Dieu ou sa conscience, peu importe, mais elle parle avec le ciel, elle marchande avec le ciel comme peuvent le faire un certain nombre de personnes qui réclament des avantages ou des guérisons ». Certes, ce rapprochement entre sexualité et spiritualité peut soulever des contestations, toutefois Bernard Méaulle tient souligner que c’est en faisant l’amour que l’on donne la vie : « J’ai observé dans les écoles catholiques que j’ai fréquentées qu’il y avait ce prêche permanent sur la chasteté et la pureté. À mon avis, l’être humain doit se libérer d’un certain nombre de chaînes pour tenter d’être le moins malheureux possible et, tant que nul ne fait de mal à autrui, on est sur un chemin de liberté et d’accomplissement de soi et du sens de sa vie. La rencontre est aussi une forme d’épanouissement pour chacun car, sans rencontres, l’être humain ne peut pas évoluer. Nous sommes tous le produit de ce que nous rencontrons. Lorsque l’on échange des idées, nous ne sommes jamais les mêmes après une conversation. Cette liberté qui nous est aujourd’hui offerte, sauf dans certains pays, est une chance pour les êtres humains ».

La démarche de Bernard Méaulle peut apparaître comme médiatiquement incorrecte, puisque les croqueuses d’hommes sont en général mal vues : « Ce livre sort des sentiers battus. C’est une histoire qui sort du triangle amoureux entre le mari, l’amant et la femme. C’est un autre registre. J’ai voulu dépasser l’image que l’on peut avoir de ce genre de femmes. Un certain nombre de femmes qui ont eu la chance de naître avec une beauté extraordinaire, comme Marilyn Monroe, Ava Gardner ou Brigitte Bardot, ont été de très grandes amoureuses. La beauté est un cadeau, mais pas toujours, puisque cela détruit un certain nombre de femmes, parce qu’elles sont exploitées par beaucoup d’hommes et elles vivent des fins de vie très douloureuses. Une femme qui est dotée d’une grande beauté va forcément attirer les hommes. À l’inverse, un homme qui aime les femmes et qui a des relations avec beaucoup de femmes est un don Juan, alors qu’une femme qui a des relations avec beaucoup d’hommes est une nymphomane. Donc, il faut faire la part des choses et ne pas culpabiliser le sexe faible pour des comportements d’homme ! »

Bernard Méaulle estime que ce sont la sexualité, la spiritualité et l’échange qui nous permettent de vivre et d’avancer : « La vie est un échange. Il y a des gens qui donnent et des gens qui reçoivent. Le sens de la vie, c’est de donner, mais aussi de recevoir. Il y a des gens qui ne donnent jamais rien. L’homme qui donne son amour reçoit de l’amour et de la tendresse de la part de la femme. Le contact intime permet de créer une fusion. L’être humain change, il n’est pas le même à 20 ans, à 30 ans ou à 60 ans et l’allongement de la durée de la vie a des conséquences. L’idée de tout être humain, c’est de renaître. On sait très bien qu’au bout du chemin il y a la mort, mais renaître c’est aussi avoir plusieurs vies. On peut avoir plusieurs vies en changeant de métier, en changeant de lieu de résidence, mais aussi en changeant de compagne ou de compagnon. Ce n’est pas simplement une question sexuelle, puisque les centres d’intérêt ne sont plus les mêmes et les vacances ne sont plus les mêmes. Il y a une richesse dans la rencontre et dans le changement. La vie est un mouvement perpétuel, le changement est permanent et ce changement oblige l’être humain à s’adapter pour vivre et survivre ».

Cette chronique sur le livre de Bernard Méaulle serait incomplète s’il n’était pas signalé que de nombreuses références au philosophe italien Lanza del Vasto y figurent : « Il est un peu oublié aujourd’hui. Il a écrit un livre formidable en 1950, « Le Pèlerinage aux Sources », après avoir rencontré Gandhi. C’est un visionnaire, puisqu’il préconise tout ce qui est réclamé par un certain nombre de gens qui voient avec effarement la société de consommation menacer l’existence de la planète. Il a créé en France les communautés de l’Arche, où il fallait vivre frugalement et militer pour la paix ».

« Un si brûlant secret » de Bernard Méaulle est publié aux Éditions La Route de la Soie.

« Un roman de liberté, d’amour et de braises » sur Bernard Méaulle « Un si brûlant secret »

Un si brûlant secret, le roman d’une femme belle et libre

Un roman de liberté, d’amour et de braises, tel est le roman de Bernard Méaulle. Voici l’histoire de Maria, jeune fille espagnole, devenue France Maria. Née dans une famille pauvre, fille d’un père ancien soldat de Franco, alcoolique et d’une mère qui a fini par s’enfuir laissant son fils et sa fille à leur destin. Celui de Maria est du moins dans son enfance, dominé par la violence paternelle. Aussi se révolte-t-elle et à 15 ans, fuit sans se retourner. Là, elle va vite comprendre qu’elle est belle, très belle et que les hommes sont attirés par elle. Elle a conscience que c’est le sexe qui les pousse vers elle et sûrement pas son être profond. Mais cela ne la dérange pas particulièrement car elle assume totalement sa sexualité. Elle travaille à Barcelone, part avec son amant à Palma de Majorque où ils créent un restaurant de poissons grillés qui doit son succès à la présence, un soir, de Juan Carlos, alors successeur désigné de Franco. Elle part à Paris quand elle surprend son amant dans le lit commun avec un autre homme. Là, elle rencontre et se marie avec un promoteur immobilier qu’elle quitte pour un Américain, trafiquant d’armes, amateur de football, mais surtout disciple de la pensée du philosophe Lanza del Vasto, ce Français, un temps compagnon de Gandhi, adepte d’un retour à la nature, de la non violence, du végétalisme et de la méditation en outre, ce qui n’est pas le moindre paradoxe pour un vendeur de mort.

A son contact, Maria va évoluer, s’instruire, méditer, se révéler être une vendeuse sans scrupules. Elle sait très bien jouer avec son physique et n’hésite jamais à coucher pour arriver à la signature des contrats. Elle s’épanouit dans son couple tout en multipliant les amants.

A la mort de Joshua, elle est une très riche veuve, toujours amoureuse de Paris, toujours énervée par le côté râleur des Français. Pour chacun de ses anniversaires, elle se trouve un nouvel amant à qui elle offre un pyjama en soie. C’est d’ailleurs grâce à celui-ci que l’on retrouvera son dernier amant, un docker du Havre.

Ce livre, teinté de la philosophie de Lanza del Vasto, nous brosse le portrait d’une femme battante, qui se donne les moyens pour sortir de la misère et de la violence qui l’entourait durant son enfance. Elle passe de l’aveuglement de la vengeance à l’apaisement intérieur grâce à la méditation et à l’ouverture aux autres et à la beauté. Elle sait utiliser ses atouts, et son principal, c’est son physique et le magnétisme qu’elle dégage. Elle ne se fait strictement aucune illusion vis à vis des hommes, dirigés par leurs cerveaux reptiliens et qui ne voient en elle qu’un corps pour assouvir leurs pulsions sexuelles, sans imaginer que de fait, c’est elle qui les domine, c’est elle qui les manipule !

« Décalé, un brin érotique, original » sur « Un si brûlant secret » de Bernard Méaulle

Bernard Méaulle, Un si brûlant secret

Une histoire « hors des clous » comme dit la quatrième de couverture. Qu’on en juge : de 8 à 70 ans France-Maria s’enfile 1001 amants en autant de nuits et plus encore. Un par an après la mort de son mari.

C’est qu’à 8 ans elle a été « touchée » par Esteban, un ami de son père tortionnaire franquiste de la police, qu’à 14 ans elle a « embrassé » Juan de son âge, qu’à 15 ans elle a fui la maison et son père qui l’étranglait en la traitant de « pute, comme ta mère » et a vécu avec un cuisinier qui l’a fait embaucher comme serveuse à Barcelone. Qu’elle a quitté avec le beau Lorenzo pour aller à Palma aux Baléares fonder un petit caboulot vite devenu célèbre quand le roi Juan Carlos y est venu accompagné de deux belles plantes. Dont elle est partie pour avoir trouvé son amant tout nu avec un garçon très beau mais féminin.

Et la voilà à Paris dans le restaurant de Jean-Claude Brialy où elle sert le vestiaire. Elle y est remarquée par un Antoine à particule qui aime les femmes, a quitté la sienne et lui propose le mariage – qu’elle accepte au bout de dix-huit mois. Mais Antoine a une maîtresse, sa secrétaire de l’agence immobilière, avec qui il a déjà fait un petit blond de 7 ans. Aussi, lorsque l’Américain Joshua débarque, vendeur d’armes richissime, elle le suit et en est amoureuse jusqu’à sa mort.

Ensuite, elle consomme du mâle une fois par an, pas plus, pour le jour anniversaire. A qui elle offre à chaque fois un pyjama de soie verte bridé à ses initiales. Elle a quitté l’Espagne, aime la France mais s’est habituée à l’Amérique – à New York, qui est une Amérique très particulière. Un client de son mari lui a fait découvrir les Noubas de Kau, célébrés par Leni Riefenstahl. La beauté mâle dans sa splendeur, le culte de la virilité, la danse des femmes qui choisissent leur partenaire en lui mettant la jambe sur l’épaule pour qu’il sente leur odeur.

En bref, France-Maria est une libertine fière de son charme, de son corps comme de ses yeux verts magnétiques. Elle ne use, n’en abuse jamais. Son mari américain était fan de Lanza del Vasto, un bouddhiste chrétien dont on ne voit pas ce qu’il vient faire dans cette galère, sinon célébrer le pacifisme et l’écologie selon Gandhi. Tout le contraire du marchand d’armes…

En 26 chapitres de vie découpée et lancés au hasard, le lecteur composera la mosaïque d’une fille trop belle qui a appris la vie et consommé le désir jusqu’à la fin – comme un homme. Décalé, un brin érotique, original. L’abus des italiques fatigue les yeux mais c’est bien écrit, avec des parts de vrai dans les anecdotes.

Bernard Méaulle, Un si brûlant secret2023, éditions La route de la soie, 254 pages, €18,00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Bernard Méaulle interviewé pendant 90 minutes par Christophe Medici sur Dynamic Radio

Christophe Medici reçoit ce samedi le patron de presse et désormais écrivain #BernardMéaulle pour la sortie de son ouvrage « un si brûlant secret » aux éditions @La Route de la Soie – Editions .

Il concourt pour le #PrixACF de l’homme pressé ( ACF – Automobile Club De France )

Ancien patron de presse régionale en Normandie, Bernard Méaulle n’a jamais rompu avec sa passion : l’écrit. En 2019, il a publié un premier roman,  Les Îles du Désir. Son deuxième livre – objet de curiosité qui, comme on dit, « traverse en dehors des clous » – était attendu par ses lecteurs qui lui ont réclamé une autre histoire singulière. Il s’intitule « un si brûlant secret » et raconte l’histoire ébouriffante d’une croqueuse d’hommes qui marchande avec le ciel. Son parcours mystico-érotique, brisant les codes et tabous de la bien-pensance de notre époque, vaporise à haute dose un parfum de féminin qui met à terre les vapeurs toxiques du néoféminisme.

Il sera dans l’émission de Christophe Médici « Pour Vivre Heureux, Vivons Coachés » ce samedi 01 avril à partir de midi sur Dynamic Radio. L’émission est ensuite disponible en replay sur le site internet. Réécoutez l’émission ici : https://www.dynamicradio.fr/emissions/pour-vivre-heureux-vivons-coaches-15

Entretien de l’écrivain Bernard Méaulle autour de Lanza del Vasto et de son roman « un si brûlant secret »

Bernard Méaulle : « La liberté d’être et d’aimer est un évangile destiné à montrer que la femme est aussi un homme »

Est-il possible d’écrire et de publier aujourd’hui, un roman qui se veut une ode au plaisir sensuel, une ode au plaisir de la liberté, à travers le personnage d’une femme libre, et qui ose ? C’est du moins le pari de Bernard Méaulle, ancien patron de presse, qui sort ces jours-ci son deuxième roman, Un si brûlant secret (La route de la soie, 2023). Il raconte l’histoire ébouriffante d’une croqueuse d’hommes qui marchande avec le ciel. Son parcours mystico-érotique, brisant les codes et tabous de la bien-pensance de notre époque, vaporise à haute dose un parfum de féminin qui met à terre les vapeurs toxiques du néoféminisme. Rencontre… 

Marc Alpozzo : Cher Bernard Méaulle, c’est avec un très grand plaisir que j’ai lu votre second roman, qui parait ces jours-ci, Un si brûlant secret (La route de la soie, 2023). Vous placez en exergue de votre récit, qu’il est en hommage au célèbre philosophe et poète italien, mais aussi sculpteur et musicien Lanza del Vasto (1901-1981). C’est très intéressant, car cet aristocrate transalpin fut aussi, mais surtout un disciple chrétien de Gandhi (il raconte d’ailleurs son voyage pour rencontrer le maître dans Le pèlerinage aux sources (1943), un livre absolument lumineux) qui l’appela Shantidas, c’est-à-dire Serviteur-de-paix. Pourquoi une telle entrée en matière pour un roman sur l’amour ?

Bernard Méaulle : J’ai lu Le Pèlerinage aux Sources quand j’avais 18 ans. J’avais un peu oublié ce livre. Et puis, il y a quelques années, quand une prise de conscience des problèmes de la planète s’est faite jour – en même temps qu’une augmentation de la violence s’est manifestée dans nos sociétés – je me suis souvenu de Lanza del Vasto. Son livre est revenu me parler. Il met l’essentiel en lumière. Philosophe, visionnaire, maître de sagesse, adepte de la non-violence et écologiste avant l’heure. Comme son modèle Gandhi, del Vasto éclaire notre réflexion sur le monde. Il est tombé dans l’oubli. J’ai choisi de coudre ce fil rouge dans mon roman pour tenter de réhabiliter ce prophète et lui dire merci. Son influence a été importante sur un grand nombre de ses contemporains, dont certains très célèbres (Camus, Brassens, Cocteau, l’abbé Pierre etc…), au milieu du XXème siècle. Mon souhait serait que le XX1ème siècle s’inspire de ses pensées pour chercher à construire un monde meilleur.

M. A. : L’amour dans toute vos pages, est totalement incandescent. C’est l’histoire d’une fillette espagnole, Maria, qui va connaître l’amour avec de nombreux hommes et une vie exceptionnelle. C’est donc l’histoire d’une grande amoureuse, qui semble être à contre-courant avec l’idéologie de notre époque, puisqu’elle aime profondément les hommes, et parfois des hommes qui lui font du mal. Elle va connaître l’argent et sa force corruptrice, grâce à son premier mari, puis elle va se convertir, parlant régulièrement à Dieu. L’amour d’une femme fatale, d’une beauté incontrôlable, la foi, la conversation intime avec le Divin. Vous semblez en rupture totale avec le nihilisme agressif de ce nouveau siècle égaré, n’est-ce pas ?

B. M. : La vie de mon héroïne chante l’amour de la vie. Dans son enfance, elle a été violentée dans le cadre de sa vie familiale. Sa force de caractère est une armure. Elle aurait pu être détruite. Mais son courage, comme celui de beaucoup de femmes, la conduit à choisir au lieu de subir.  Trop de petites filles, plus qu’on ne le croit, ont subi des violences sexuelles. L’éducation parentale et scolaire doit informer et mettre en garde contre ces comportements destructeurs et inadmissibles.

M. A. : Vous racontez donc le parcours d’une croqueuse d’hommes, ce qui n’est pas si flatteur pour une femme. On a toujours préféré les don Juan malgré le mal qu’ils ont fait, aux grandes amoureuses. Pourtant il y en a eu, et vous les réhabilitez dans votre roman grâce à votre personnage principal, Maria, qui se rebaptisera France, en hommage à son pays d’accueil, qu’elle considère comme le pays de la liberté. Votre roman raconte son itinéraire érotico-mystique, en mêlant les flashbacks, afin de montrer que toute sa vie est finalement dévolue à se venger d’une enfance misérable. Aussi, grâce à son mari américain, elle découvre Lanza del Vasto, qui va l’accompagner tout au long de sa vie. En vous lisant, on a l’impression que ce personnage en réalité, ne recherche qu’une seule chose : la sagesse, à travers le sens de l’existence, que Lanza del Vasto recherchera lui dans un pays de misère. C’est donc un peu l’itinéraire de l’amour que vous racontez, l’amour pour les hommes, l’amour pour l’existence, l’amour pour le divin, n’est-ce pas ?

B. M. : Ce livre est aussi une aventure qui propose une grande évasion ! Il parle des rencontres qui sont des billets de loterie. Il y a des îles au trésor (pas toujours hélas ! ) dans les rencontres. Elles changent la vie. Elles plantent des graines qui vont germer ou mourir. Pendant toute notre existence, elles jouent sur notre évolution, sur nos cerveaux. Elles introduisent des acquis qui sédimentent dans nos consciences et participent petit à petit à faire ce que nous sommes. Dire que France-Maria, le personnage principal du livre, est une femme fantasmée serait réducteur. Son credo, la liberté d’être et d’aimer, est un évangile destiné à montrer que la femme est aussi un homme. L’injustice est de considérer le don Juan comme un demi-dieu et une femme qui aime les hommes comme une nymphomane. Oui, la sagesse est une source d’équilibre. Et la religion de l’amour, de l’être aimé ou des autres, et en tout cas, le respect et la bienveillance, sont des qualités supérieures à beaucoup d’autres, notamment à la religion de l’argent qui domine et abîme tant les rapports humains…

M. A. : Votre héroïne est d’emblée une philosophe elle-même, au sens étymologique du terme, une amoureuse de la sagesse. Est-ce que vous cherchez à nous montrer que le sens de l’existence c’est de trouver en soi l’amour de la sagesse et la sagesse de l’amour, à travers l’érotisme, ce divin messager entre les dieux et les hommes, et la spiritualité, ce qui ferait de vous le romancier le plus anticonformiste dans ce conformisme moral moderne, qui désire monter les femmes contre les hommes, et couper les humains de Dieu. Ce si brûlant secret, est-ce le secret de l’amour ou de l’existence que l’on peut trouver dans la foi et en Dieu ?

B. M. : La sexualité et la spiritualité sont deux faces antagonistes et complémentaires de la silhouette humaine. Corps-Esprit : un attelage difficile à conduire sur la route d’une existence longue. Sans le sacré, il n’y a pas de sens. Le sacré est partout, à condition d’ouvrir les yeux : un sourire, les fleurs, les nuages, la musique, l’art, la littérature. Un tableau de Matisse est une bénédiction pour l’âme. La beauté sous toutes ses formes est un médicament avec lequel on se soigne quand on sait la regarder. Mon héroïne parle avec Dieu. C’est une méthode pour élever ses pensées vers les mystères qui nous dépassent. Le secret de l’épanouissement de la condition humaine est bien de rechercher dans des fusions corporelles et spirituelles (même dans un simple bavardage avec sa boulangère !) un partage, voire une communion. Seuls, nous somme amputés. L’autre n’est pas l’enfer comme le dit la phrase célèbre, mais un purgatoire dans lequel il faut essayer de trouver des coins de paradis. La sagesse est une terre cultivable. Elle n’est pas le brûlant secret décrit dans mon livre mais elle réchauffe le cœur et dispense ses rayons de soleil pour ceux qui la pratiquent ou la rencontrent. Au Soudan, les Noubas de Kau dont je parle dans un chapitre ont démontré une philosophie de vie qui puise dans une sagesse simple et profonde. Alors, Dieu ? L’évangile est le meilleur programme politique qui, appliqué, même sans savoir si Dieu existe, changerait la vie sur terre. Les principes de vie proposés par Lanza del Vasto définissent des chemins pour un monde plus humain. En attendant d’avoir la preuve de l’existence de Dieu, force est de constater que la création du bipède intelligent est l’œuvre du sexe. La rencontre de deux sexes fabrique un homme ou une femme. Comme le dit mon héroïne dans ce roman : « La vie : si facile à créer, si difficile à vivre et… à quitter ». Nous sommes le fruit d’une rencontre, celle d’un mâle et d’une femelle. Cette rencontre nous propulse dans une expérience incroyable – la vie – dans laquelle nous sommes condamnés in vivo à un apprentissage permanent. En ce sens, ce roman est original car il met en scène un mariage d’eau et de feu, le sexe et la spiritualité. Chercher à faire dire des choses profondes par une femme apparemment légère est un exercice d’équilibriste, peut-être casse-gueule, mais qui fut pour moi très excitant intellectuellement.  Mon éditrice a été happée par ce roman qui sort des sentiers battus : elle a aimé ce récit qui, selon ses propres mots, « renverse la table ». Elle m’a dit oui immédiatement après avoir lu le livre.

M. A. : Dans une précédente vie, vous avez été un grand patron de presse régionale en Normandie. C’est seulement en 2019, que vous publiez votre premier roman, Les Îles du désir (Jean Picollec, 2019). Pourquoi avoir écrit si tardivement ? Est-ce que vous attendiez sagement la retraite pour vous mettre à l’écriture, ou est-ce que vous avez senti cette vocation arriver progressivement, et que vous avez choisi à un moment où vous étiez plus libre, de vous lancer ?

B. M. : Quand j’avais 15 ans, un de mes rêves qui ne m’a jamais quitté était d’écrire un roman. Mes études et ma vie professionnelle très prenante pendant laquelle j’ai consacré beaucoup de temps à écrire dans des journaux ne m’ont pas permis de le faire. À la retraite, je me suis lancé. Et voilà une heureuse surprise : mon second roman a été sélectionné pour être soumis à un jury littéraire. J’ai en tête le scénario d’un troisième livre. Ce sera un roman policier.

Propos recueillis par Marc Alpozzo