Ourika dans Livres hebdo du 26.10.07

Duras Claire-Louisa-Rose-Bonne Cheval de Kersaint (duchesse de) OURIKA / éd. Claudine Herramnn – Paris, Des femmes – Antoinette Fouque

Ce roman paru en 1823 raconte l’histoire d’une jeune fille noire sauvée de l’esclavage puis élevée dans un milieu aristocratique bourgeois français, mais qui n’en mourra pas moins d’exclusion 10 euros seulement !

« Ma double vie » de Sarah Bernhardt, édition de Claudine Herrmann

Ma double vie
Sarah Bernhardt

Une édition de Claudine Herrmann.

Réimpression.

En coffret : 2 volumes + un cahier.

Office 15/11/2007

Parvenue au faîte de sa carrière, Sarah Bernhardt (1844-1923) décide de rédiger ses mémoires. On y découvre une femme moderne et d’une exceptionnelle indépendance d’esprit. Comédienne dont les interprétations du répertoire classique sont restées célèbres, elle crée sa propre compagnie en 1880 après avoir démissionné du Français avec éclat. Artiste aux multiples talents – écriture, peinture, sculpture – Sarah Bernhardt raconte comment elle dut s’affronter aux contradictions d’une société qui, tout en désapprouvant la liberté avec laquelle elle menait sa vie, était fascinée par ses excentricités et par son génie.

« Il me semble que le meilleur livre sur Sarah Bernhardt, c’est le sien : Ma double vie. Ce n’est pas que ces mémoires répondent à tout ce qu’on voudrait savoir : non seulement ils furent écrits en 1898 lorsque Sarah avait encore vingt-cinq ans à vivre, mais ils se taisent sur la vie privée de l’artiste. C’est pourquoi le titre est particulièrement intéressant : il fait attendre le contraire de ce qu’on y trouve et définit par là un élément important du génie de Sarah : l’inattendu. C’est pourtant le seul livre qui voie Sarah en dehors du mythe créé par elle involontairement et auquel elle ne croyait pas, le seul qui aille droit au but, qui ne se perde pas dans le rêve ou dans l’imaginaire, le seul qui ne cherche ni à charmer ni à transmettre un charme.
[…] Elle n’acceptait aucune limitation à sa liberté, mais faisant carrière comme un homme, elle refusait de n’être qu’une actrice, et, bravant parfois les moqueries, se livrait à la peinture, à la sculpture, à la littérature, révoquant ainsi l’ordre intellectuel de cette époque…
Le scandale était donc que cette femme soit libre et qu’elle soit aussi géniale, que la beauté même ne fût chez elle qu’un choix… et le scandale était aussi qu’elle fut capable d’avoir ce pouvoir de symbolisation que les hommes refusent si volontiers aux femmes. »
Claudine Herrmann

Claudine Herrmann rend hommage aux éditions Des femmes (catalogue des trente ans)

photocherrmann.jpgLorsque, dans le cours des années soixante-dix, je suis revenue des Etats-Unis avec un manuscrit de critique féministe, chose nouvelle à cette époque, les éditeurs à qui je le montrai le refusèrent, non pas avec la lettre polie qui accompagne généralement un refus, mais avec violence et parfois des insultes. Seules les Editions Des femmes l’acceptèrent en deux jours et le publièrent aussitôt.
 
Elles publièrent aussi un grand nombre de livres écrits par des femmes ou qui parlaient de la vie des femmes, enfin, elles ouvrirent une brèche qui permit d’entrevoir le monde des femmes, ce grand domaine silencieux et ignoré. La directrice des Editions Des femmes était Antoinette Fouque.
 
Après cette première publication, nous avons décidé de rééditer un certain nombre d’ouvrages du passé qui étaient tombés dans l’oubli. Par exemple nombre d’ouvrages du passé qui étaient tombés dans l’oubli. Par exemple Corinne, le célèbre livre de Madame de Staël, épuisé depuis longtemps malgré les efforts de Simone Balayé, la savante présidente de la Société staëlienne ; il en allait de même de Delphine et des livres de Madame de Charrière dont nous avons édité Caliste, ce qui a donné à d’autres éditeurs l’idée de publier l’ensemble de son oeuvre. L’oeuvre de la duchesse de Duras qui avait été, de son temps, extrêmement connue et traduite en plusieurs langues, était épuisée depuis plus d’un siècle. Nous avons publié Ourika, qui traite non seulement de la question des femmes mais aussi du problème des Noirs. (…)
 
De Madame de La Fayette, pourtant toujours en librairie grâce à La Princesse de Clèves (dont certains critiques, ne pouvant nier la qualité littéraire, prétendaient que l’auteur était un homme), L’Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, premier reportage jamais écrit, restait épuisé depuis des décades. Nous l’avons édité.
La Librairie Des femmes ne s’est pas contentée de reprendre d’anciens écrits, elle a tenté, avec Hélène Cixous en particulier, de chercher s’il existait un langage propre aux femmes, publié des poétesses, des romancières, des traductions de livres étrangers, enfin, proposé des cassettes de textes de femmes lues par des actrices. A part cela, elle a soutenu des femmes en difficulté et surtout imposé la notion qu’en bien des domaines, familiaux et professionnels, les femmes subissaient de considérables injustices.
C.H.