La vie en bleu, France Bleu Normandie, émission avec Franck Archimbaud

La vie en bleu, France Bleu Normandie, émission avec Franck Archimbaud

On cuisine ensemble – Le chef Franck Archimbaud présente sa recette de Pavlova. Itw de celui-ci. Il rappelle son livre « L’homme qui voulait otrechoze », paru aux éditions Iggybook.

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Le romancier de la Silicon Valley spécialiste de l’intelligence artificielle arrive en France

Interview. Gary F. Bengier : « Un voyage sans entraves est un livre de fiction spéculative, une histoire d’amour, une histoire d’action-aventure, une histoire sur le thème de la justice sociale  »

 

La maison d’édition Chiliagon Press publie la version française du roman de Gary F. Bengier, Unfettered Journey  sous le titre Un voyage sans entraves. Le roman a reçu les éloges de la presse : « …an epic expedition into the nature of consciousness, God, Reality, and the minds of Man » [“… une expédition épique dans la nature de la conscience, de Dieu, de la réalité et de l’esprit de l’homme.”]- Indie Reader; IR Approved Unfettered Journey is an existential adventure for the mind and a lot more besides.” [Un voyage sans entrave est une aventure existentielle pour l’esprit et beaucoup d’autres choses, par ailleurs.]- Carly Newfeld, The Last Word, KSFR Santa Fe Public Radio “Shades of Huxley and Asimov. Gary F. Bengier has created a science fiction adventure that is reminiscent of the masters.” [Mélange de Huxley et Asimov. Gary F. Bengier a créé le récit d’une aventure de science-fiction qui rappelle les maîtres] – Lee Scott, for the Florida Times-Union.

Bonjour Gary, nous sommes heureux de vous accueillir dans les media françaises, sur le blog de Lettres Capitales. Il semblerait que vous avez des origines françaises, si on tient compte de votre nom de famille. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur votre lien avec la France ?

Selon mes recherches, les traces de ma famille paternelle remontent au XVIesiècle en France. Devenus huguenots, ils ont quitté ce pays pendant les guerres de religion pour s’installer dans les provinces allemandes de l’est. Mes recherches minutieuses ont conforté la tradition orale de ma famille selon laquelle celle-ci avait « erré hors de France ». Je pense que ma passion pour les voyages (ayant visité plus de cent pays) trouve sa source tout naturellement dans cette incessante recherche des sources.

Vous êtes écrivain, philosophe et spécialiste dans le domaine de la technologie. Quel lien y a-t-il entre ces trois disciplines, et quelle a été votre parcours scolaire et professionnel.

Le lien interdisciplinaire sur lequel vous m’interrgoez a vocation à créer une vision compréhensible du monde dans lequel nous pourrions souhaiter vivre. Ma formation comprend un MBA et, plus récemment, une maîtrise en philosophie. Ma carrière en tant que spécialiste des technologies m’a permis d’aider à créer des entreprises dans de multiples domaines, allant des biosciences à la conception de puces, en passant par les ordinateurs, les médias en ligne et Internet. J’ai vu de mes propres yeux comment nos technologies changent de façon exponentielle l’expérience humaine, pour le meilleur comme pour le pire. Le philosophe se demande alors comment pouvons-nous trouver un but dans ce monde en pleine évolution ? En tant qu’écrivain, dans mon roman Unfettered Journey [Un voyage sans entraves], j’ai créé un monde futur lié aux sciences exactes, un monde «étrangement authentique» (selon la critique), qui met en lumière certains défis auxquels l’humanité est confrontée dans notre avenir proche.

Pendant votre enfance passée dans une petite ville du Midwest vous aviez une vraie attraction pour la nature et l’astronomie. Comment est née la passion pour la philosophie et les mathématiques et dans quelle mesure ces disciplines ont-elles contribué à vous conduire à écrire des romans ?

Ma passion pour la nature, qui ne m’a plus jamais quitté depuis mon enfance, trouve ses origines dans les heures passées en jouant dans les bois se trouvant à proximité de la maison où j’ai grandi. Elle s’est ensuite renforcée par la randonnée en pleine nature et la randonnée pédestre (J’ai traversé la John Muir Trail en Californie), et par de modestes escalades en montagne (le Cervin, entre autres). J’aime les mathématiques, et pendant mes études au lycée, j’ai commencé à entrevoir la beauté profonde de cette discipline. J’avoue être un mathématicien de type platonicien, croyant que les mathématiques sont le résultat de découvertes, et non pas ayant été créées. Une collaboration de deux décennies avec le Santa Fe Institute a fini par me forger la conviction que la science de la complexité décrit le mieux le monde naturel. De ces contextes émerge une vision philosophique du monde. Mon désir d’explorer ces idées a conduit à l’écriture de mon roman.

Votre livre Unfettered Journey, Un voyage sans entraves, a été traduit en plusieurs langues et a reçu plusieurs prix. À quel genre littéraire appartient votre roman et pourquoi son personnage principal, Joe Denkensmith, le qualifie de puzzle entre les mathématiques, la philosophie et la physique ?

Je suis content que mon roman Un voyage sans entraves a remporté six prix jusqu’à ce jour, en cette année 2021, et qu’il va être traduit en huit langues d’ici la fin de l’été. Et ce malgré sa classification de roman inter-genre : un livre de fiction spéculative se déroulant en 2161 ; une histoire d’amour; une histoire d’action-aventure; une histoire sur le thème de la justice sociale ; un roman qui explore des questions philosophiques profondes sur la nature de la conscience humaine, l’existence de Dieu, le libre arbitre et comment nous pourrions trouver un but dans un avenir dominé par la technologie.

J’avoue que c’est un roman ambitieux, écrit pour un public cultivé. Il comporte de nombreuses strates narratifs, combinant des idées profondes sur la philosophie, les mathématiques et la physique, rendues accessibles par une histoire qui se déroule à un rythme alerte et ayant comme protagonistes des personnages forts.

Vous avez construit votre livre en plusieurs parties qui contiennent la notion de voyage (intérieur, extérieur, en arrière et à l’avant, en haut et en bas). Que pouvez-vous nous dire de la structure de votre livre ?

Le roman est construit en effet à plusieurs niveaux, et sa structure reflète ce fait. Au premier niveau, le livre explore la conscience – la conscience humaine et la mesure dans laquelle il est possible de fabriquer une machine afin d’arriver à fabriquer cette conscience. Le protagoniste, Joe, explore sa propre conscience, commençant «à l’intérieur», puis «à l’extérieur» pour comprendre sa place au sein de la communauté humaine et de l’univers. À un niveau plus profond, le livre est une allégorie de l’histoire d’Adam et Eve – l’histoire des premiers humains, bannis d’un Eden idéal, forcés à affronter le mal dans le monde. Un voyage sans entraves est une exploration de l’histoire universelle de l’humanité, afin d’essayer d’y trouver un but.

Le monde dans lequel évoluent vos personnages est un univers étrange, un mélange de robots et humains, de technologie et de règles strictes de vie sociale. Dans quelle période de l’évolution de la société humaine vivent vos personnages et de quel type de civilisation s’agit-il ?

Un voyage sans entraves propose une vision scientifique de notre avenir proche, en l’an 2161. D’après mon expérience en tant que spécialiste dans le domaine de la technologie, je pense que les deux technologies principales qui vont provoquer le plus le changement au cours du siècle prochain sont les biosciences et l’Intelligence Artificielle/la robotique. Les biosciences allongeront nos vies; la robotique changera le plus visiblement notre écosystème humain. Avec des robots marchant parmi nous, le système économique sera profondément modifié. Lorsque les robots construiront des robots, la production économique augmentera de façon exponentielle, libérant l’humanité de ses rôles de fournir les biens dits de nécessité. Les emplois disparaîtront et trouver un sens et un but à la vie deviendra une préoccupation centrale.

Cette vision scientifique du futur est fondamentalement différente des images standards. Non, les robots ne deviendront pas (à mon avis) instantanément conscients et chercheront à nous tuer ; nous ne deviendrons pas non plus des cyborgs mi-humains mi-machines. L’existence humaine avec les robots semblera tout à fait normale pour les humains dans 140 ans. Je pense qu’un avenir dominé par les robots est très probable.

Un défi majeur pour l’humanité sera de trouver un équilibre entre cette transition économique et la justice sociale. J’espère ardemment que les problèmes de justice sociale imaginés dans Un voyage sans entraves ne deviendront pas réalité, l’un des objectifs de la fiction spéculative étant de souligner les risques à venir.

Un autre symbole repose sur la différence entre deux mondes séparés par un mur : à l’intérieur la civilisation dirigé par IA, à l’extérieur le monde d’avant, sauvage. Que signifie cette dichotomie ?

Cette dichotomie apparaît d’abord dans le roman comme résultat de l’allégorie profonde de l’exploration de l’histoire humaine, depuis les premiers humains créant la civilisation dans un monde imparfait. En partie, cette vision est un antidote aux vues trop romancées de la nature. Je doute que beaucoup de gens renonceraient volontairement à leur confort technologique. Mais notre technologie nous sépare de la nature fondamentale de nous-mêmes, en tant qu’animaux conservant des pulsions fondamentales. Alors que les humains continuent d’essayer de surmonter ces impulsions, nous nous efforçons d’être des singes ressuscités, aspirant à la perfectibilité. En soulignant les différences dramatiques entre notre existence moderne abstraite et aseptisée, et la nature animale qui est notre réalité biologique, j’ai souhaité rappeler aux lecteurs ces éléments de l’humanité qui sont peu susceptibles de changer rapidement à l’avenir, même si nous pouvons espérer les améliorer.

Votre personnage principal, Joe Denkensmith, est un scientifique, spécialiste dans l’Intelligence Artificielle. Il rêvait de faire de grandes découvertes dans ce domaine, mais il a connu des année de frustration et de désenchantement. Qui est Joe Denkensmith ? A-t-il des point communs avec vous ?

Joe Denkensmith, c’est l’être humain pensant, prototype est universel, nous tous, en fait. Joe incarne toutes les faiblesses humaines, toutes nos faiblesses, tous nos péchés. C’est la raison pour laquelle je pense que les lecteurs s’identifieront à lui, alors qu’il s’efforce de trouver un sens et un but à la vie.

Votre héros prend une année sabbatique et arrive à Lone Mountain College. Pour quelle raison ? Que cherche-t-il ?

Joe prend une année sabbatique pour élucider en apparence la question de la conscience du robot : est-il possible de créer un robot doté d’une vraie conscience ? Pour répondre à cette question, Joe doit d’abord comprendre sa propre conscience. Cette question le conduit à des questions plus fondamentales : la question de ce « je » au centre de toute notre existence, et si ce « je » peut avoir accès au libre arbitre. Un voyage sans entraves est une exploration philosophique approfondie par certaines des questions les plus fondamentales de la philosophie; questions que (comme Socrate l’a suggéré) toute personne menant une vie réfléchie doit se poser.

À ses côtés, Evie Joneson, que Joe rencontrera dans des conditions très spéciales. Qui est cette femme avec une si forte personnalité et quel place a-t-elle dans la typologie de vos personnages ?

Selon l’histoire de la Genèse, je pourrais soutenir qu’Eve s’est vu attribuer une mauvaise réputation, portant souvent la responsabilité d’une certaine désobéissance. La science d’aujourd’hui suggère que l’univers est fermé et qu’il n’y a pas de Dieu qui interfère. Alors, dans un récit alternatif de cette histoire, d’où viennent les règles de ce qui constitue une manière juste d’organiser la société ? Le personnage puissant d’Evie Joneson croit que les gens doivent déterminer ce qui est juste, et les gens établissent les règles pour régir notre comportement. De cette croyance procède sa détermination à perfectionner notre monde.

Tout aussi spécial est Peinghtân, ministre de l’Intérieur. Quel type de personnage incarne-t-il (sans dévoiler le secret de la fin) ?

Maintenant que j’ai révélé ici l’allégorie sous-jacente du roman, je laisse au lecteur le soin de placer Peightân dans l’histoire. J’espère que cet exercice mènera à une autre lecture agréable, avec de nombreux « œufs de Pâques » trouvés tout au long du voyage.

Joe, Evie et d’autres personnes luttent pour leurs droits, pour l’égalité et la liberté. Cela va les conduire du désespoir au bonheur. Est-ce que c’est le thème principal de votre roman ?

La justice sociale est un thème majeur du roman Un voyage sans entraves. J’ai mentionné plus tôt ma conviction que lorsque les robots construiront des robots, la production économique augmentera de façon exponentielle. Il y aura, à un moment donné (peut-être dans 140 ans), suffisamment de biens pour que chacun ait une vie heureuse. Le dilemme auquel l’humanité sera confrontée sera le suivant : comment notre système économique évoluera-t-il du capitalisme de marché libre à tout ce qui suit, et cette évolution pourra-t-elle se produire avec un résultat décrit par la justice sociale pour tous ? Les humains sont déterminés par l’évolution pour rivaliser, et la compétition pour les ressources a dominé la plupart des étapes de l’histoire humaine. La question de savoir comment l’humanité arrivera à gérer ce changement de paradigme aura des conséquences profondes pour notre avenir collectif.

Une dernière question, il y a dans votre livre une recherche métaphysique menée par Joe Denkensmith. Il conseille de « prendre pour preuve la beauté du monde ». Peut-on conclure que cette idée que le monde et beau et que les valeurs de la vie méritent d’être défendues est le vrai thème de votre livre ?

Au siècle des Lumières, les penseurs se sont penchés à analyser toutes les preuves et tous les arguments logiques. Cette ouverture a conduit à la vision post-moderniste : Nietzsche a déclaré que « Dieu était mort » ; la physique a adopté une approche réductionniste ; la société de pensée moderne a combattu la vieille garde en s’accrochant à des croyances non prouvées et à une pensée non scientifique. Maintenant, tout cela est devenu une bataille retranchée d’usure. La philosophie, en grande partie isolée de la science, n’offre aucune idée révolutionnaire, et la physique, sans doute avec des progrès lents depuis 70 ans, chasse toujours les « théories du Tout ». Nous avons besoin de nouvelles approches. Alors que l’humanité est confrontée à des changements exponentiels entraînés par la technologie au cours du siècle prochain, je soutiens que peut-être un retour à un humanisme des Lumières pourrait nous aider à progresser vers la recherche de sens dans ce monde en évolution.

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Dan Burcea

Gary F. Bengier : « Voyage sans entraves »¸ Chiliagon Press Edition, 25 janvier 2021, 514 pages.

Article de Blandine Dherse sur Philippe Enquin

Né à Buenos Aires dans une famille Juive, et après une carrière captivante d’ingénieur puis d’écrivain, c’est finalement depuis son balcon parisien que l’homme aux trois identités, Philippe Enquin, 86 ans, choisit humblement de consacrer sa dernière œuvre dédiée à sa nouvelle passion : la photographie. Le contexte s’impose de lui-même : deux mois de confinement d’une crise sanitaire durant laquelle cet Argentain-Français-Juif  nous partagera ses 140 meilleurs clichés.

Lorsqu’on se retrouve avec « De mon balcon » en main, le livre apparaît d’emblée comme un comble ironique, tant l’angle de vue que Philippe Enquin a pris pour rendre son isolement productif est paradoxal : Saisir la moindre mobilité restreinte pendant le confinement, pour finalement la rendre immobile.

            Le photographe capture ces instants, alors figés dans cette période particulière d’ébranlement sociétal sans pareille. Au fil des pages, un rappel est étouffant voire douloureux, la présence de ce fameux masque, marquant la gravité de la situation, camouflant une grande partie des visages, annihilant ainsi toute expression. Les images parlent d’elles-mêmes, la tragédie se reflète jusqu’au choix de la colorimétrie, les couleurs sont graves, le noir et blanc est de mise. Les corps sont repliés, tendus. Les visages, baissés. Les regards sont marqués d’inquiétudes. L’angoisse est palpable, il y a de l’empressement dans l’air, de la solitude dans les cœurs, de la peur du manque, des achats compulsifs, des visites d’urgence. Et tantôt, au détour d’une page, une lumière perce quelque part, dans un regard souriant, dans une main tendue, dans un geste altruiste. Puis elle grandit encore davantage dans les partages avec les voisins, les occupations diverses et variées des confinés, les services rendus, le soutien du 20h aux soignants. Nonobstant l’obscurité, l’humanité éclaire la fraternité.

            Ces mêmes clichés se retrouveront peut-être un jour dans un manuel d’histoire, dans les mains d’élèves des générations à venir, racontant le désastre de l’année 2020… A ce moment là, est-ce que les cours se feront enfin dans des salles de classe, au sein d’un établissement scolaire comme autrefois ou bien sont-ils destinés à se pérenniser derrière un écran, seul, depuis son domicile ?

Le terme « distanciel », aujourd’hui devenu à la mode restera t-il dans notre langage courant ? La Covid aura t-elle marquée à jamais un virage irréversible quant aux méthodes d’enseignement et plus largement, à la société ? « Depuis mon balcon » ne l’imagine pas, il ne parle ni du passé, ni du futur. Les photos de Philippe Enquin s’ancrent bel et bien dans un présent, redoutablement inédit. Et c’est bien là que puise toute la force de ce recueil de photographies : l’immédiateté, dans un quotidien bouleversé.

            Les personnes que ce jeune photographe de 86 ans prend en photo, par ici et par là, au gré du hasard depuis son balcon du second étage apparaissent alors comme des petites abeilles ouvrières, appartenant à un essaim, dissimulé dans l’ombre, dans un ailleurs imperceptible. Ces insectes singuliers vont et viennent, et butinent la vie comme un nectar rare et précieux.

Cest cette vie qui est racontée dans son livre, rythmé par ses photos classées par thématiques ;  photos qui valent mieux que tous les mots du monde. C’est la vie telle quelle est, quoi qu’on en dise. C’est la vie qui persiste, c’est la vie qui déborde malgré tout, comme de la mousse polyuréthane dans un trou à reboucher. C’est la vie qui doit se vivre, un point c’est tout. Plus grande, plus forte que tout. Pour Philippe Enquin, il semblerait qu’il la vive dans la générosité, avec un regard humble et tendre, et décide, avec bienveillance, de nous partager sa vision.

Blandine Dherse

« Une approche positive pour vous aider dans votre voyage intérieur »

Anne-Cécile Hartemann, Métamorphose

 

Née en France en 1981, Anne-Cécile Hartemann a émigré au Canada en 2004 puis a divorcé en 2016. Elle était dévastée. Elle décrit dès lors son « incroyable voyage au cœur de mon être, voyage au cours duquel j’ai eu accès à des outils puissants qui ont façonné la femme que je suis devenu » p.17. Effondrée comme beaucoup par la fin d’un projet de vie en couple idéalisé dans ce Québec où l’hiver dure six mois et où les relations sont très basiques sur fond de religion catholique austère, l’autrice a réussi à rassembler dans ce livre les ressources qui ont conduit son chemin pour en sortir.

Il s’agit donc d’un guide de la connaissance de soi, fondé sur un patchwork de méthodes bricolées à mesure qu’elle les découvre mais organisé par étapes chronologiques. En trois chapitres, vous saurez tout pour sortir du puits de l’angoisse et de la négativité : tout d’abord se préparer à la métamorphose ; ensuite le mode d’emploi de la connexion ; enfin la métamorphose elle-même. L’autrice est femme et a eu deux petites filles, mais elle enfante cette méthode qui peut marcher aussi pour les hommes, dit-elle.

Le répertoire de concepts, d’outils et d’exercices est décrit comme « inspirant », ce qui à mon avis ne veut pas dire grand-chose, confondant en un même mot une réminiscence de respiration physique et d’inspiration spirituelle – mais c’est un mot attrape-tout du marketing à la mode et je suis sûr que cela, quelque part, vous séduit. Anne-Cécile Hartemann a œuvré une quinzaine d’années dans ce domaine de la communication et de la vente, métier qui permet de croire que les outils de manipulation de la conscience de soi et des autres sont aptes à résoudre les problèmes de relations entre soi et les autres. Je n’en suis pas convaincu personnellement.

Vous aurez en revanche une connaissance pratique de l’approche non directive créatrice, de la respiration en pleine conscience, du minimalisme, de l’Humanitude, de la communication non violente, de l’Expanders (une envie de se stretcher correctement), de Ho’oponopono « secret » des guérisseurs hawaïens, et ainsi de suite. Je vous les laisse découvrir, certaines valent leur pesant d’ironie dans la manipulation des mots recouvrant des attitudes de simple bon sens. Il s’agit toujours de sortir de soi par les exercices physiques, l’apaisement des passions et l’élévation spirituelle par le silence des bruits parasite, sortir par des méthodes adaptées des orientaux de ce petit soi occidental égoïste et revanchard qui enferme dans le ressentiment et la victimisation. Rien que la proposition d’une voie est prometteuse à celles et ceux qui cherchent. Il y a de multiples chemins pour s’éveiller.

Cet ouvrage apporte non seulement des connaissances théoriques sans pesanteur, mais est surtout ponctué d’exercices pratiques que chacun peut expérimenter comme apprendre à recevoir ou à donner, imaginer cinq vies, dire merci (ce qui n’est pas si simple), se sentir « énergisé » au contact d’une personne (je ne sais trop ce que cela veut dire sinon de l’écouter avec l’attention qu’elle mérite), accueillir et pardonner (essence même de l’Ho’oponopono) ou encore faire une pause « en pleine conscience » (sans penser à autre chose).

Ce manuel vous aidera, si vous en ressentez le besoin. En tout cas l’auteure a ressenti l’envie de partager son expérience et son approche est positive. Elle est devenue thérapeute en relation d’aide, soit TRA et ce manuel pratique est aussi une publicité pour son nouveau métier. Il peut aider dans leur voyage intérieur celles et ceux qui ne se sont toujours pas trouvés.

Anne-Cécile Hartemann, Métamorphose – Le courage d’aller vers soi, éditions du CRAM, Montréal, 2021, 245 pages, €19.00 e-book Kindle €12.99

Attachée de presse en France Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Le site de l’autrice https://www.achartemann.com/

Son Facebook https://www.facebook.com/Anne-C%C3%A9cile-Hartemann-TRA-Th%C3%A9rapeute-en-relation-daide-103570081564583/?__xts__%5B%AB0%BB%5D=68.a

Sa fiche LinkedIn 

Et même Instagram (l’autrice est partout)

Entretien sans langue de bois avec Marc Lumbroso

Entretien, sans langue de bois, de Marc Lumbroso : Itinéraire d’un Juif français ordinaire

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Coup de coeur, Culture, Israël – le par .

Interview Alliance : Itinéraire d’un Juif Français

Marc Lumbroso auteur du livre « itinéraire d’un Juif français ordinaire » a bien voulu répondre à toutes nos questions, sans langue de bois, sur son identité « être juif et Français » aujourd’hui en France.

Son avis, sans détour,  sur la  politique ambigüe de la France vis à vis d’Israël, mais,
également de la menace musulmane qui plane sur la France, de la laïcité face au repli identitaire.
Une opinion forte, qui fera date et qui sera, sans aucun doute, rejointe par d’autres citoyens français.

Claudine Douillet : au vu des événements avez-vous plus de craintes pour la France ou pour Israël ? Et pourquoi ?

Marc Lumbroso :  La France est un vieux pays enraciné dans son histoire, son identité, et tout son patrimoine culturel.

Certes, aujourd’hui elle est menacée par une population musulmane importante, dont une part indéfinissable refuse de s’intégrer et combat l’ensemble de nos pratiques et surtout notre laïcité.

D’autre part, elle est menacée par des ennemis de l’extérieur, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite qui entendent ré instaurer l’influence de l’Islam en Europe, afin de convertir les infidèles.
Nous sommes clairement dans une guerre de civilisation.

Ceci étant, la puissante Europe viendra à bout de cet avatar, mais au prix du sacrifice d’une part de son système démocratique, de l’abandon de ses valeurs humanistes, et de l’émergence de formes de nationalisme dont nous connaissons les dangers et les perversités.

Au total l’Islam risque de dénaturer cette France terre de tolérance et des droits de l’homme.

Pour Israël, pays qui est en permanence entre embellies et tourmentes, mes inquiétudes, sont d’une autre nature , et mes craintes sur d’autres registres.

La reconquête de Canaan est en cours, nous gagnons batailles sur batailles, mais nous n’avons pas encore gagné la guerre.

Le chemin parcouru en 73 ans est gigantesque, mais nos ennemis irréductibles affutent leurs armes en permanence, et Israël est le seul pays au monde que le monde musulmans rêve de rayer de la carte vu qu’il occupe « une terre musulmane »

La géopolitique y est d’une complexité sans nom et ce pays a du mal à réellement être une nation à part entière et actuellement c’est plutôt le « juif des nations ».

S’ajoute à cela un système social et institutionnel plutôt chaotique, et qui encourage nos ennemis. Pour toute ces raisons le juif anxieux que je suis tremble mais espère et croit dans ce pays de tous les miracles !!

Claudine Douillet : Vous dénoncez les menaces qui pèsent sur la France. Pensez-vous qu’il soit trop tard ? Si c’est le cas, que préconisez-vous ?

La présence en France de plusieurs millions de musulmans, hostiles à toute forme d’intégration, culturelle, linguistique et nationale et ennemis naturels de la laïcité, modifie en profondeur le tissus Français, et forcément va le dénaturer de façon durable.
Comment nos dirigeants présents et futurs, traiteront ce difficile défi à nos valeurs fondamentales, et à notre civilisation ?

Personnellement, je pense que cette modification de notre population est irréversible, et plusieurs scénarios sont possibles :
-Faire aimer la France, à une majorité de musulmans, qui vont progressivement s’intégrer à notre culture, tout en gardant leur spécificité, d’où la nécessité de prendre garde aux amalgames.
Dans ce cas le radicalisme s’estompera progressivement.

Pour restaurer la République partout en France, et la sauver, il faudra nécessairement des mesures fortes voire violentes, et instaurer un système juridique, contraignant, et même répressif.

Ce rétropédalage de notre belle démocratie, donnera lieu à des formes de guerre civiles, qui ont déjà commencé, sans que le pouvoir actuel ne veuille l’admettre.

Soit enfin faire semblant de donner des coups de menton, style la loi séparatiste, qui ne résoudra rien, sur le fond et la France sera « libanisée « dans 15 ans.

Quoiqu’il en soit la situation des juifs en France est bien compromise. Nous savons ce qu’il en est de l’antisémitisme actuel, qui s’amplifiera et se banalisera.
Je fais confiance à notre intelligence collective pour réagir à cette situation, l’histoire est déjà en marche !!

Claudine Douillet : vous avez servi la France…..est-ce un message pour les générations en manque de repères ?

Marc Lumbroso : J’ai toujours été fier d’être Français. J’aime la France pour son histoire, sa géographie, sa culture , ses valeurs Républicaines, et sa laïcité qui fût pour nous Juifs de France notre bouclier et notre rempart.

Cette France, je l’ai naturellement servie , soutenue et défendue, comme tout citoyen.
C’est là, que je défend ma liberté et celle de ma famille, et par tous les moyens ; je la sens actuellement menacée, par des obscurantismes venus d’ailleurs, mais ça n’est pas la première fois !

Mais loin de moi, la prétention de délivrer un quelconque message à qui que ce soit !
J’évoque une expérience, une vision, une philosophie de l’existence en sachant parfaitement que vu mon audience, peu de gens me liront et l’idée de laisser un micro-sillon, me convient parfaitement.

Claudine Douillet : Comment expliquez-vous que d’un côté la France ne se range pas du côté des juifs et d’Israël et d’un autre coté consulte régulièrement Israël dans différents domaines. ?

Marc Lumbroso :  Depuis le General De Gaulle, et sous l’impulsion de Couve de Murville et du Quai d’Orsay, la France a définitivement choisi d’avoir une politique étrangère pro-Arabe. Rien n’a changé depuis bien au contraire plus que jamais, le Quai d’Orsay est farouchement anti Israélien, tel un Etat dans l’Etat, mène le jeu au moyen Orient.

Nous connaissons toutes les ambiguïtés de la France vis-à-vis des juifs et d’Israël qui feint de maintenir un « juste » équilibre !

D’une manière générale l’Etat Français protège et aime ses juifs, nous verrons jusqu’à quel point  mais aucun chef d’Etat n’a compris, qu’on ne pouvait aimer ses Juifs, et voter systématiquement contre Israël à l’ONU, et en toute occasion, manifester son hostilité à Israël.
La France est actuellement notre pire ennemie en Europe ! Pour plaire à qui et dans quel intérêt ?
À sa forte minorité musulmane en France ? Aux pays pétroliers ? Nous n’avons pas le temps ici de développer.
Parallèlement la France plaide pour l’intégrité d’Israël et entretien avec ce pays de bonnes relations scientifiques, culturelles, commerciales, et surtout au niveau de la politique sécuritaire.

Enfin la France plaide inlassablement pour l’existence de deux états, sans ne rien comprendre à la réalité locale, et au fait que les arabes eux-mêmes n’en veulent pas.

La France n’est ni l’ami ,ni l’ennemi d’Israël, en réalité c’est la pire des faux amis, sur qui il ne faudra jamais compter en cas de difficulté

Claudine Douillet: Qu’avez-vous à dire sur la politique du président Macron et qu’elle est sa vision sur la laïcité ?

Marc Lumbroso :  Macron, qui se dit pragmatique, n’est pas un laïque convaincu. C’est un multi culturaliste à l’Anglos saxonne, il n’est pas à l’origine, disposé à défendre la loi de 1905, qu’il considère comme non adaptée à la situation actuelle en France.

A ce titre, dès son élection il a reconduit Jean louis Bianco à l’observatoire de la laïcité.
Pour y avoir travaillé avec Claude Goasguen, j’ai pu mesurer à quel point Jean-Louis Bianco plaidait pour une adaptation de la loi de 1905, non adaptée à la présence de plusieurs millions de musulmans en France.
Telle était la vision de Macron qui affirme que la culture Française n’existe pas, et qui plaide en Algérie pour une repentance de la France. Autrement dit, la France doit s’adapter à l’Islam, et non l’inverse.

Conscient que sa position est très impopulaire, il a profondément modifié son discours, plaide , au vue de la réalité, pour une laïcité renforcée, à démis en Avril 2021 Jean-Louis Bianco de ses fonctions, et aujourd’hui, plus « laïque que Macron tu meurs » ceci pour couper l’herbe sous les pieds à Marine Le Pen en vue des prochaines élections !!

Claudine Douillet :Est il possible d’envisager la loi séparatiste en France ? Si non quelles solutions ?

Marc Lumbroso : La loi relative au séparatisme comporte incontestablement, des aspects positifs : rappels des strictes principes Républicains, auxquels tout le monde est soumis, sans exception, rappel de la liberté de culte placée sous contrôle des discours des Imams, obligation de la fréquentation scolaire jusqu’à 16 ans et interdiction du port du voile pour les accompagnatrices scolaire.

La question est de savoir quel dispositif sera mis en place, pour l’application de cette loi. Comment rétablir la République dans les cités Islamisées, comment contrôler les réseaux sociaux porteurs de haine et de guerre civile,
Je pense que cette loi est une manœuvre électorale, qui sera impossible à imposer à ceux pour qui la loi coranique transcende les lois de la République.

Sans contrainte, sans répression , sans sanctions dissuasives, rien ne se passera, la France perdra de nouveaux territoires, le multiculturalisme s’imposera de lui-même , autrement dit la culture Française partira dans un shaker culturel , et progressivement la France comme je l’ai déjà dit se libanisera.

Claudine Douillet : Que pensez-vous du nouveau gouvernement en Israël ?

Marc Lumbroso :  Dès l’instant où il s’agit de politique israélienne, j’y vais sur la pointe des pieds !
Je suis un citoyen israélien et non résident, je n’y vis pas, et j’ai beaucoup de mal à comprendre le système parlementaire, qui est toujours et partout générateur de divisions et de chaos . En France nous avons l’exemple de la 4ème République !

Israël vit une situation particulière, de dangers permanents, et qui justifie des options politiques de circonstances. Bien qu’allié aux Orthodoxes, j’ai soutenu Netanyahou qui a su donner à son pays une autre dimension et une autre image.

Le principe de son remplacement s’imposait, mais il n’a pas préparé sa succession et s’est accroché à son siège, dommage pour lui qu’il ne se soit pas retiré plus dignement !!

Le rassemblement hétéroclite, anti-Netanyahou ne me semble pas raisonnable : mettre dans une même marmite un religieux nationalist, , centristes , communistes, socialistes et parti Islamiste, tout cela pour 61 sièges fragiles !

A présent les jeux sont fait. J’espère que ce gouvernement de transition, permettra l’émergence d’un nouveau leader, dans un moment délicat de l’histoire d’Israël, qui saura traiter une bonne fois pour toute l’inextricable problème Iranien et Palestinien, et qui saura s’imposer au plan international.

La tâche sera rude et j’espère une réforme du système électoral à la fois démocratique et stabilisateur, à l’heure actuelle Israël est discrédité, en raison de son hyper démocratie génératrice de chaos !!

Claudine Douillet : peut-on envisager Israël sans la promesse divine faite à Avraham ? Quel serait sinon le sens du retour à Sion donc du Sionisme ?

Marc Lumbroso  : Quelle question difficile ! j’essayerai d’être le plus clair possible pour trouver les mots pour exprimer une pensée à la fois contradictoire et intuitive, un peu comme la foi.

Tout d’abord un agnostique n’est pas athée. Tout ce qui découle de la métaphysique, de Dieu et du surnaturel, n’étant pas accessible à l’entendement humain, je considère que toute spéculation sur ces sujets est vaine, n’ayant pas de certitudes, j’ai des doutes, et par conséquent je vis ma vie terrestre , en faisant confiance à mon créateur, et sur la base de la notion de bien et de mal que je porte en moi comme un atavisme.

Ma conviction est que le créateur n’intervient jamais directement sur la terre, ce qui pour moi est du pur anthropomorphisme, il ne parle pas aux hommes.

N’intervient pas dans leur quotidien et ne façonne en aucun cas l’histoire, tout cela est une affaire strictement humaine, sans doute inspirée, et certains le sont plus que d’autres comme Avraham, Moïse, les prophètes, et les grands mystiques, les grands penseurs, qui sont plus que d’autres imprégnés du souffle divin.

Pour moi, toute la pensée Juive est création humaine, et les hommes ont éprouvé le besoin de l’attribuer à Dieu et de créer avec lui une relation spécifique, alors qu’il n’est qu’esprit.

Ceci étant je fais mien, tous les fondements du Judaïsme depuis l’Alliance Abrahamique, la sortie d’Egypte, la traversée du désert, sous la conduite de Moïse qui est le père des 10 commandements, toute sa pensée orale source de la thora, et je fais mienne toute l’histoire et la saga et l’errance du peuple Juif qui a eu le tort de tout comprendre avant les autres !
Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté.

Voilà très rapidement le fond de ma pensée.

Pour moi tous les mythes sont des symboles très forts, que j’ai transmis.et tout cela fait de moi un juif assumé , et sioniste, mais conscient de ses limites, sans doute que ma pensée manque de profondeur, mais excusez-moi du peu c’est la mienne.

Marc Lumbroso : Itinéraire d’un Juif français ordinaire lire l’article sur cet ouvrage 
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Propos recueillis par Claudine Douillet pour Alliance Magazine.
Magazine Juif