La phrase qui fait mouche… (Le Parisien du 23 février 2010, sur la campagne anti-tabac)

Cigarette.jpgDans Le Parisien du 23 février 2010, à propos de la campagne anti-tabac, la phrase qui fait mouche.. « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas de cancer », estime Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération de la femme.  

L’ARTICLE, REPRIS DANS LA PRESSE DU MONDE ENTIER : TABAC. VIDEO. Cette campagne anti-tabac fait scandale – En comparant l’addiction à la cigarette à une fellation contrainte, la nouvelle campagne de Droits des non-fumeurs joue la provocation. THIBAULT RAISSE | 23.02.2010, 07h00

Cigarette = sexe ? La comparaison semble fumeuse. Voilà la réaction unanime des associations familiales et féministes face à la nouvelle campagne de pub lancée hier matin par Droits des non-fumeurs (DNF). Sur le visuel concocté gratuitement par l’agence BDDP & Fils, on voit deux garçons et une fille simuler une fellation, le sexe étant remplacé par une cigarette.

Slogan : « Fumer, c’est être l’esclave du tabac. » L’étrange campagne s’étalera dans la presse et dans des milliers de lieux publics (bars, discothèques…) jusqu’au 31 mai. Le but avoué des publicitaires ? « Choquer ». Mission accomplie : depuis hier, les clichés suscitent un déluge de réactions hostiles. « Mélanger l’addiction au tabac et le sexe est un raccourci ridicule et scandaleux. Je suis inquiète de voir qu’on peut tomber aussi bas pour une juste cause », grogne Christiane Therry, déléguée générale de Familles de . « C’est cruel et déplacé : a-t-on pensé à la réaction d’une victime de sévices sexuels face à cette affiche ? » renchérit Christiane Ruel, présidente d’Enfance et Partage.
Les associations féministes, elles, fustigent l’apparente diabolisation du sexe.

 « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas de cancer », estime Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération de la femme.

« Cette image d’un vieil homme posant sa main sur la d’adolescents est insupportable », complète Florence Montreynaud, présidente des Chiennes de garde. Plus surprenant : même certains vétérans du combat anticlope n’applaudissent pas. « Ça va choquer les adultes sans faire peur aux ados », analyse Bertrand Dautzenberg, de l’Office français de prévention du tabagisme. Ce tollé ne froisse guère le concepteur de la pub. « Le discours classique, du type Le tabac c’est mal, ça ne fonctionne plus », explique Marco de La Fuente, chef de projet chez BDDP & Fils.  Mais comment faut-il comprendre une telle affiche ? « Le message c’est :Le tabac est une soumission.  Or dans l’imaginaire collectif, la fellation est le symbole parfait de la soumission. » Gérard Audureau, le président de DNF, confirme. « La cigarette ne fait plus peur aux jeunes. Utiliser le sexe, c’est une manière d’attirer leur attention. Et s’il faut choquer, choquons ! » Familles de France a décidé dès hier de saisir l’ARPP*, le gendarme de la publicité. Problème : l’instance, qui n’a pas de pouvoir répressif, ne pourra que « suggérer » le retrait de la campagne. Seul moyen de l’interdire : porter l’affaire devant la justice. Un pas que personne ne semble encore prêt à franchir.

* Autorité de régulation professionnelle de la publicité.

Didier Eribon à l’Espace des Femmes, mardi 16 février à 18h30..!

Mardi 16 février à 18 h 30, l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob, 75 006 Paris, vous invite à rencontrer Didier Eribon présenter puis dédicacer son nouveau roman, Retour à Reims. Emmanuel Pierrat assistera à la soirée.

didiereribon2.jpgDidier Eribon est professeur à la Faculté de Philosophie, sciences humaines et sociales de l’université d’Amiens. Il a également enseigné à l’université de Berkeley (Etats-Unis).
Auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels
Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française (Leo Scheer, 2007), il a été le lauréat 2008 du prestigieux Brudner Prize décerné chaque année par l’université Yale.

retourarheims.jpgRetour à Reims de Didier Eribon

Ci-dessous, le texte qui figure au dos de la couverture de son livre paru le 30 septembre 2009 chez Fayard.

Après la mort de son père, Didier Eribon retrouve son milieu d’origine avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé. S’attachant à retracer l’histoire de sa famille et la vie de ses parents et grands-parents, évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son parcours d’ascension sociale, il mêle à chaque étape de son récit les éléments d’une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, les partis, la signification du vote, etc.

vip-31.jpgRéinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, il s‘interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.

Alain de Mijolla présente « Freud et la France (1885 – 1945) » à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque : jeudi 11 février à 19 h – Venez nombreux !

L’Espace des Femmes-Antoinette Fouque vous invite à une soirée sur « Freud et la France (1885-1945) » avec son auteur, Alain de Mijolla, jeudi 11 février à 19 heures. 35 rue Jacob, 75006 Paris.

« FREUD ET LA FRANCE (1885-1945) » – UN LIVRE DE ALAIN DE MIJOLLA – PARU LE 13 JANVIER 2010

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Après de études à la Faculté de médecine de Paris, Alain de Mijolla, médecin Psychiatre des Hôpitaux, psychanalyste, devient membre de la Société psychanalytique de Paris (SPP) en 1968 et membre titulaire en 1975. Son abord psychanalytique de l’alcoolisme a été publié en 1973 et constamment réédité depuis, comme Les visiteurs du moi, paru en 1981, études théorico-cliniques sur les fantasmes d’identification au coeur de la transmission familiale intergénérationnelle. Ce livre a été complété en 2004 par Préhistoires de famille. Il est l’un des plus grands spécialistes français de Sigmund Freud et lui a consacré plusieurs ouvrages : Freud et la France, 1885-1945 (2010) ; Freud, fragments d’une histoire, (2003) ; Les Mots de Freud, (1989). Son travail d’historien de la psychanalyse est fondamental. Il fut notamment responsable du Département d’archives et d’histoire de la SPP (1988-2000), a tenu l’Atelier d’Histoire de la psychanalyse en Europe à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et a dirigé le Dictionnaire international de la psychanalyse, paru en 2002, un ouvrage magistral qui a fait date, connu pour sa richesse et son ouverture d’esprit, traduit en anglais, en espagnol et en brésilien (2005). Il fut membre de l’International Society of Political Psychology (1989-2003), de l’American Academy of Psychoanalysis (1990-2001), et du Conceptual and Empirical Research Commitee de l’Association internationale de psychanalyse (IPA) entre 2002 et 2004.

Créateur en 1985 et président honoraire de l’Association Internationale d’Histoire de la Psychanalyse (AIHP), Alain de Mijolla a écrit plus de quatre-vingt dix articles psychanalytiques et dirigé de nombreuses revues ou collections comme la Revue internationale d’histoire de la psychanalyse (1988-93), la collection Histoire de la psychanalyse aux Presses Universitaires de France (1988-99) ou encore la collection Confluents psychanalytiques aux éditions les Belles Lettres (1980-93). Il fut récompensé pour ses travaux par le Prix Maurice Bouvet de psychanalyse en 1976 et aux USA, par The Sigourney Award en 2004.

UNE NOUVELLE FAÇON DE PARLER D’HISTOIRE…

livre-983.jpgFreud en France, 1885-1945, raconte, année par année présentées comme autant de chapitres, la lente progression du personnage de Freud et de ses idées dans le milieu médical et culturel français. Depuis son séjour chez le professeur J.M. Charcot en 1885, chaque année brosse un tableau des images que l’on se fait de Freud, jusqu’à sa mort en 1939, et des psychanalystes français jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Correspondances privées autour de problèmes que posent la pénétration des théories freudiennes comme la naissance du mouvement psychanalytique et la création de la Société Psychanalytique de Paris, puis de la Revue Française de Psychanalyse, articles de critique ou de louanges dans les journaux médicaux et philosophiques ou dans des magazines plus légers, interviews par les journalistes de l’époque, de nombreux documents mal connus ou inédits forment chapitre par chapitre des tableaux vivants, drôles ou émouvants.

 

Comment ne pas citer les écrivains de la N.R.F qui, sous la bannière des éditions Gallimard, sont avec André Gide parmi les premiers à découvrir l’oeuvre freudienne, ou comme les Surréalistes qui s’enchantent à y trouver un langage qu’ils croient commun, ou Anaïs Nin dont les aventures amoureuses avec son thérapeute donnent une image mi-caricaturale mi-véridique de l’exercice de la psychanalyse par certains, ou les membres du Parti Communiste français qui, semblables aux catholiques, dénoncent les conséquences fâcheuses qu’ont de telles lectures.  

On peut aussi y trouver l’exposé des premiers écrits des psychanalystes venus rejoindre Freud à partir de 1920, date de la publication des
Cinq leçons sur la psychanalyse dans une traduction en langue française qui inaugure la parution chaotique, disputée par Gallimard, Payot, Denoël et finalement Alcan, de ce qui ne parvient pas à constituer une édition de ses oeuvres complètes, encore inachevée de nos jours.

Leurs idées montrent que rien n’est nouveau sous le soleil et que la recherche historique redonne à tel ou tel d’entre eux, injustement oubliés, la priorité de telle idée théorique ou pratique. On voit ainsi les débuts d’un Jacques Lacan, déjà original et profond créateur ou de Françoise Dolto qui s’oriente dès son entrée sur le divan du Dr. René Laforgue, vers la psychanalyse des enfants.

Ce livre se parcourt, se lit en trouvant une année au hasard, comme en effectuant une recherche plus précise au fil du temps ou de l’histoire d’un personnage, repérable par les entrées d’un Index complet.

Outre des références bibliographiques générales en fin de volume, des notes de bas de page permettent de retrouver les articles cités au lieu même de leur citation, ce qui simplifie plus nettement leur consultation que d’avoir à les retrouver en petits caractères ramassés en fin de volume.

Tout aussi indispensable pour éclairer sa lecture, ce livre offre une trentaine de pages de notes complémentaires qui donnent des indications brèves, mais précises, sur les principaux personnages évoqués, leur première apparition étant signalée dans le texte par un astérisque qui conduit à trouver en fin de volume le renseignement cherché.

Propre au délassement, comme le fait un livre qui raconte des histoires au ton parfois romanesque, aussi bien qu’instrument de travail pour des recherches ciblées sur les thèmes abordés, cet ouvrage est indispensable à toute personne cultivée désireuse de connaître l’image de la France d’avant la Seconde Guerre mondiale et de ses frottements aux idées dérangeantes de Sigmund Freud.

 

Bibliographie Alain de Mijolla

o Freud et la France, 1885-1945, (PUF, Hors collection, 2010)

o Psychanalyse, codirection avec Sophie de Mijolla-Mellor, (PUF, Coll. Fondamental, 2008, 5e édition)

o Préhistoires de famille (PUF, Coll. Le Fil rouge, 2004)

o Pour une psychanalyse de l’alcoolisme, cosigné avec S. Shentoub (Payot-poche, 2004)

o Freud, fragments d’une histoire, (PUF, Coll. Le Fil rouge, 2003)

o Les Visiteurs du moi : Fantasmes d’identification, (Les Belles lettres, Coll. Confluents psychanalytiques 1981 ; rééd. 2003))

o Dictionnaire international de la psychanalyse, (Calmann-Lévy, 2002 / Hachette Littératures, Coll. Grand Pluriel, format poche en coffret 2 volumes, 2005)

o Évolution de la clinique psychanalytique, (L’Esprit du Temps, 2001)

o Les Mots de Freud, (Hachette, 1982 ; Les Belles lettres, 1982)

Mardi 9 février à 18h30, Soirée Clarice Lispector à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque (présence de nombreuses personnalités dont le fils de l’auteure)

clacla.jpgAntoinette Fouque et Des femmes

 

vous invitent à une rencontre exceptionnelle

AUTOUR DE CLARICE LISPECTOR

 

mardi 9 février, à 18h30 (35 rue Jacob, 75006 Paris – Métro Saint-Germain des Prés)

 

avec

* Paulo Valente, son fils, de passage à Paris, qui partagera ses souvenirs.

* Benjamin Moser, auteur de Why this World, une biographie de Clarice Lispector (à paraître aux éditions Des femmes fin 2010)

* Marc Weitzmann, écrivain et journaliste, qui traduit actuellement cette biographie.

* Lectures de l’oeuvre de Clarice LISPECTOR par Hélène Fillières, Alice Butaud

Espace des Femmes-Antoinette Fouque – 35 rue Jacob – 75006 Paris

 

A bientôt, à mardi soir, ma reconnaissance anticipée pour informer massivement votre entourage de cette soirée.

Chiara Mastroianni lit Clarice Lispector pour la Bibliothèque des Voix..

333239_2308530.jpgCHIARA MASTROIANNI LIT LIENS DE FAMILLE DE CLARICE LISPECTOR
 
De sa très jeune voix, Chiara Mastroianni lit trois des treize nouvelles de Liens de famille, dans lesquelles Clarice Lispector allie une écriture d’une précision implacable à un regard cruel, tendre et ironique. Tous les personnages ont en commun de porter le poids d’une faute, d’une honte, d’une trahison, ou de résister à la tentation de la pitié, de l’amour, et d’être en manque de tendresse, d’infini, d’un simple mot qui permettrait de dénouer ces « liens » qui les ligotent au lieu de les unir.

Clarice Lispector
Clarice Lispector (1925-1977) publie son premier roman Près du coeur sauvage alors qu’elle n’a pas vingt ans. La critique salue la naissance d’un grand écrivain. Son oeuvre, publiée presque entièrement en France par les éditions Des femmes-Antoinette Fouque, est composée de fictions, de nouvelles, de chroniques et de contes qui font entendre une voix unique que cerne une écriture d’une précision implacable.

Hélène Fillières lit Clarice Lispector dans la Bibliothèque des Voix..

fillieres.jpgHELENE FILLIERES LIT L’IMITATION DE LA ROSE DE CLARICE LISPECTOR
 
Hélène Fillières lit L’imitation de la rose, C’est là que je vais, Silence et Tant de douceur, quatre textes extraits des recueils Liens de famille et Où étais-tu pendant la nuit ?
 
« Comment passer outre cette paix qui nous épie ? Silence si grand que le désespoir se revêt de pudeur. Montagnes si hautes que le désespoir s’enveloppe de pudeur. L’ouïe s’aiguise, la tête s’incline, le corps tout entier écoute : pas une rumeur. Pas un coq. Comment entrer dans cette profonde méditation du silence. De ce silence sans mémoire de mots. Si tu es la mort, comment t’atteindre ? »
 
Clarice Lispector
Clarice Lispector (1925-1977) publie son premier roman Près du coeur sauvage alors qu’elle n’a pas vingt ans. La critique salue la naissance d’un grand écrivain. Son oeuvre, publiée presque entièrement en France par les éditions Des femmes-Antoinette Fouque, est composée de fictions, de nouvelles, de chroniques et de contes qui font entendre une voix unique que cerne une écriture d’une précision implacable.
 
Texte intégral – 1 CD
EAN : 3328140020984
Janvier 2008

Dans nos anciens catalogues, toujours Clarice Lispector..

clarice_lispector.jpgLES LIVRES PARLANTS – CATALOGUE 1980-1991
 
« J’écris parce que profondément je veux parler ». C.L.
 
Née en 1925 en Ukraine, dans une famille juive, Clarice Lispector n’avait encore que deux mois lorsque ses parents arrivèrent au Brésil. Dès l’âge de 7 ans, elle écrit. Elle publie son premier roman, Près du coeur sauvage, en 1944, alors qu’elle n’a pas 20 ans. La critique salue la naissance d’un grand écrivain. Mariée à un diplomate, elle voyage en Europe et aux Etats-Unis. Puis, après son divorce, elle s’installe à Rio de Janeiro, où elle meurt en 1977. Son oeuvre, au plus intime de l’âme, fait entendre une voix unique, que cerne une écriture d’une précision implacable. Clarice Lispector est l’un des plus grands, sinon le plus grand écrivain brésilien. Depuis 1978, les éditions Des femmes ont entrepris de publier son oeuvre.
 
CHIARA MASTROIANNI lit LIENS DE FAMILLE
(traduit du brésilien par Jacques et Teresa Thiériot – Des femmes, 1985)
La cassette commence par un extrait d’une interview de Clarice Lispector.
De sa très jeune voix, Chiara Mastroianni lit trois des treize nouvelles qui composent le recueil de Clarice Lispector, Liens de famille.
Rappelant cet espace où circule « une bonté dangereuse », où s’anime « le cruel besoin d’aimer », Clarice Lispector dévoile, sous les apparences du quotidien ordonné, ce combat discret et non moins violent entre la vie et la mort, entre la vie et l’oubli de la vie.
 
***
 
ANOUK AIMEE LIT LA PASSION SELON G.H. (Des femmes, 1985)
Dans son appartement de Rio, une femme commence sa journée, seule face à une tasse de thé. Sa bonne l’a quittée le matin même. Il y a une première rupture du rythme quotidien de cette femme. C’est pourquoi elle entame une interrogation sur le cours habituel de ses jours. Après avoir décidé de faire le ménage dans la chambre de la bonne, elle découvre qu’elle a vécu de longs mois à côté de quelqu’un resté totalement étranger. Commencent à sourdre les indices d’une seconde interrogation, plus large et plus complexe, qui part de ce point précis : son ignorance de l’autre. C’est en cherchant le sens primordial de ce qu’elle ressent et en essayant de comprendre les liens éventuels entre tout cela et Dieu, que G.H. avance, de station en station, dans sa passion, qui est à la fois un cri de douleur et de joie.
 
Clélia Pisa

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CATALOGUE DES LIVRES PARLANTS 1974-1998
CLARICE LISPECTOR
 
« Un jour viendra où tout mouvement sera création, naissance, je briserai tous les noms qui existent à l’intérieur de moi, je me prouverai qu’il n’y a rien à craindre, que tout ce que je serai sera toujours où il y aura une femme avec mon principe. »
 
Toute l’oeuvre de Clarice Lispector, publiée de 1944 à 1977 au Brésil, est mue par un questionnement de l’écriture qui fait l’originalité de son immense talent.
 
* Près du coeur sauvage – Roman, 1982
Traduction : Régina Helena de Oliviera Machado
* Agua viva
Fiction, 1980
Traduction : Régina Helena de Oliveira Machado
* La Passion selon G.H.
Présentation de Clelia Pisa
Fiction, 1978-1998
Traduction : Claude Farny
* Un Souffle de vie
Fiction, 1998
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* La Découverte du Monde
Chroniques, 1994
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* Un Apprentissage ou le Livre des Plaisirs
Fiction, 1992
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* La Ville assiégée
Fiction, 1991
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* Le Lustre
Fiction, 1990
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* Liens de famille
Fiction, 1989
Traduction : Teresa et Jacques Thiériot
* L’Heure de l’Etoile
Roman, 1985
Traduction : Marguerite Wünscher
* Où étais-tu pendant la nuit ?
Nouvelles, 1985
Traduction : Geneviève Leibrich
* La Belle et la Bête suivi de La Passion des Corps
Nouvelles, 1984
Traduction : Claude Farny, Sylvie Durastanti
 
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CATALOGUE DES FICTIONS 1991
LA VILLE ASSIEGEE de CLARICE LISPECTOR
Traduit du brésilien par Jacques et Teresa Thiériot
 
Paru au Brésil en 1949, La ville assiégée est le troisième ouvrage publié par Clarice Lispector. Elle a, alors, tout juste 24 ans. L’histoire se passe dans les années 20. Une jeune fille, Lucrécia Neves, assiste au développement industriel du faubourg où elle habite et qui est encore plein de chevaux et de charrettes. Apprentissage de la ville et de soi, dans la recherche d’un équilibre qui ne se trouvera d’abord que par la domination des objets. Là où échouait l’héroïne du précédent roman de Clarice Lispector faute de maturité et de méthode, Lucrécia, du regard, affronte la réalité, assiège la ville avec la complicité des chevaux. Elle en épouse la forme pour réduire à merci les hommes dont le pouvoir n’est que professionnel. Devenue veuve, elle n’accepte de se remarier qu’avec celui qui d’abord aura aimé son image. Sans les objets, ville ou bibelot, qui captent nos regards, nous n’existerions pas car la pensée est fallacieuse, et vaine toute psychologie.
 
La ville assiégée est un roman surprenant et maîtrisé, où l’apparente chronologie est constamment brisée dans la confrontation du passé, du présent et de l’avenir et où les tableaux d’époque sont transcendés par des visions mythologiques. Fable réaliste où la parole à la fois lente, obstinée et frémissante, permet de trouver l’épiphanie, l’instant de la litote, et de résoudre l’ambivalence où se débat tout être vivant, humain ou animal.
 
J.T.
 
BIBLIOGRAPHIE :
Gallimard
Le bâtisseur de ruines, traduit du brésilien par bViolante Do Canto, 1970.
 
Des femmes
* La passion selon G.H., traduit du brésilien par Claude Farny, 1978. 
* Agua Viva, traduit du brésilien par Regina Helena de Oliveira Machado, 1980.
* Près du coeur sauvage, traduit du brésilien par Regina Helena de Oliveira Machado, 1981.
* La belle et la bête, suivi de Passion des corps, 1985.
* L’heure de l’étoile, traduit du brésilien par Marguerite Wünscher, 1985.
* Où étais-tu pendant la nuit ? traduit du brésilien par Geneviève Leibrich, 1985.
* Liens de famille, traduit du brésilien par Jacques et Teresa Thiériot, 1989.
* Le lustre, traduit du brésilien par Jacques et Teresa Thiériot, 1990.
 
EN CASSETTE :
* La passion selon G.H., lu par Anouk Aimée, 1983.
* Liens de famille, lu par Chiara Mastroianni, 1989.

Clarice Lispector dans le catalogue des trente ans des éditions Des femmes-Antoinette Fouque (p.314-315)

CLARICE LISPECTOR
Clarice Lispector (1925-1977) publie son premier roman Près du coeur sauvage alors qu’elle n’a pas encore vingt ans. La critique salue la naissance d’un grand écrivain. Son oeuvre fait entendre, au plus intime de l’âme, une voix unique, que cerne une écriture d’une précision implacable. Auteure de fictions, de nouvelles et de chroniques, que les Editions Des femmes ont entrepris de publier intégralement, Clarice Lispector a également écrit des contes où l’on retrouve ses thèmes les plus chers.

181_2555-clarice-lispector.jpg« Je travaille la matière première… » C.L.
 
CLARICE LISPECTOR
 
LA PASSION SELON G.H.
 Traduit par Claude Farny
« Ce livre est un livre comme les autres, mais je serais heureuse qu’il soit lu uniquement par des personnes à l’âme déjà fomée. Celles qui savent que l’approche de toute chose se fait progressivement et péniblement – et doit parfois passer par le contraire de ce que l’on approche. Ces personnes, et elles seules, comprendront tout doucement que ce livre n’enlève rien à personne. A moi par exemple, le personnage de G.H. m’a peu à peu donné une joie difficile : mais son nom est joie. » C.L.
 
UN SOUFFLE DE VIE
Traduit par Jacques et Teresa Thiériot
« Imaginant un dialogue entre un dialogue entre un auteur et la femme-personnage à qui il donne « un souffle de vie », Clarice, entre ces deux miroirs se dédouble à l’infini et, une dernière fois et à jamais, nous éblouit par tous les éclats de son écriture et finalement nous propose le mot « vie » comme réponse à nos propres questions. » J.T.
 
AGUA VIVA
« Mes phrases balbutiées sont faites à l’heure même où elles sont écrites et crépitent d’être si neuves et encore vertes. Elles le sont déjà. Je veux l’expérience d’un manque de construction. Quoique mon texte soit tout traversé de bout en bout par un fragile fil conducteur – lequel ? celui du plongeon dans la matière du mot ? celui de la passion ? Fil luxurieux, souffle qui réchauffe l’écouler des syllabes. La vie m’échappe à peine quoique me vienne la certitude que la vie est autre et a un style occulte.
Ce texte que je te donne n’est pas fait pour être vu de près : il gagne sa rondeur secrète d’être plutôt invisible, quand il est vu d’un avion volant à haute altitude. Alors on devine le jeu des îles et on voit les canaux et les mers. Entends-moi : je t’écris une onomatopée, convulsion du langage. Je te transmets non une histoire mais seulement des mots qui vivent du son. » C.L.
 
LA VIE INTIME DE LAURA
« Il faut que je te dise une vérité. Cette vérité est que Laura a le cou le plus moche du monde. Tu t’en fiches n’est-ce pas ? Parce que ce qui compte, c’est la beauté intérieure. Toi, es-tu beau intérieurement ? Je parie que oui. Comment est-ce que je le sais ? C’est que je suis en train de te deviner. » C.L.
 
LE MYSTERE DU LAPIN PENSANT
« Tu sais, Paulo, tu ne peux pas imaginer ce qui est arrivé à ce lapin. Si tu crois qu’il parlait, tu te trompes. Il n’a jamais prononcé un seul mot de sa vie. Si tu crois qu’il était différent des autres lapins, tu te trompes aussi. La vérité, c’est qu’il n’était qu’un lapin. Tout ce qu’on peut dire de lui c’est qu’il était un lapin très blanc. » C.L.

 
DANS LA BIBLIOTHEQUE DES VOIX : 
Liens de famille lu par Chiara Mastroianni
La Passion selon G.H. lu par Anouk Aimée
***
LIVRES PAPIER :
La Passion selon G.H. – Fiction, 1978
Agua viva – Fiction, 1980
Près du coeur sauvage – Roman, 1982
La Belle et la Bête suivi de La Passion des corps – Nouvelles, 1984
Où étais-tu pendant la nuit ? – Nouvelles, 1985
L’Heure de l’étoile – Roman, 1985
Liens de famille – Fiction, 1989
Le Lustre – Fiction, 1990
La Ville assiégée – Fiction, 1991
Un Apprentissage ou Le Livre des plaisirs – Fiction, 1992
Corps séparés – Nouvelles, 1993
La Découverte du monde – Chroniques, 1995
Un souffle de vie – Fiction, 1998