Le 38ème Marché de la Poésie sous le signe de l’Outre-Mer en 2020

Communiqué de presse n° 1. Février 2020.

La poésie foudroie par sa puissance et son immédiateté car elle concentre dans son langage un véritable détonateur d’émotions, éveille à la pensée, souffle la mémoire. Elle nous permet de nous recentrer sur l’essentiel, de la nature, de la vie et de l’humanité.

Cependant la poésie présente le paradoxe d’être sans doute le genre littéraire qui touche le plus grand nombre d’hommes et de femmes, tout en étant extrêmement peu représenté dans les rayons des librairies et dans les médias littéraires traditionnels. 

C’est dans ce paradoxe que le Marché de la Poésie, rendez-vous annuel de la place Saint-Sulpice, précédé et prolongé par sa Périphérie, puise par contraste son grand rayonnement. 
Il est en quelque sorte le dernier lieu ouvert où il est encore question des « lettres » dans leur noble acception, à l’heure où en matière de culture l’artisanat se trouve masqué par les médias et la mode des industries dites culturelles.

Les amateurs de poésie s’y retrouvent, partagent leur passion commune, se lisent et se lient et se relient, dans une ambiance aussi profonde et sérieuse que festive et enjouée.

En 2017, Le Marché de la Poésie et sa Périphérie ont ouvert des États généraux de la poésie avec un succès tel qu’ils les ont imposés comme permanents depuis 2019.

La visibilité du poème, son devenir et ses métamorphoses ont été les premiers angles de la réflexion commune menée lors des travaux des trois précédentes éditions. En 2020, ces États généraux permanents se pencheront sur les finalités du poème : à quoi, à qui peut-il bien être utile ? Quelle est sa raison d’être ?

 Enfin, chaque année un pays est invité d’honneur. Ce 38e Marché de la poésie a choisi en 2020 de braquer ses projecteurs sur un intime étranger : la poésie française ultra-marine contemporaine. En effet, ce continent en archipels nous est si lointain que sa poésie nous semble étrangère. Nous découvrirons donc ensemble les œuvres des poètes de nos îles et territoires éloignés.

Pour promouvoir cette invitation, Sylvie Glissant, directrice de l’Institut du Tout-Monde et du Prix Carbet des Caraïbes, symbole de liberté, de résistance, d’ouverture vers l’autre dans sa diversité, sera la Présidente d’honneur de ce 38eMarché, placé sous le signe des océans.

 

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Constance Pélaprat, lectrice sensible et magnifique du livre de Valérie Fauchet

Valérie Fauchet, la voyance expliquée autrement

Une médium passe aux aveux

L’écrivain Luc-Olivier d’Algange, fin lecteur de l’ambitieux ouvrage de Daniel Horowitz

Leibowitz ou l’absence de Dieu

Le livre de Daniel Horowitz, Leibowitz ou l’absence de Dieu, qui vient de paraître aux éditions de l’Harmattan, dans la collection « Ouverture philosophique », est de ceux qui requièrent immédiatement l’attention du lecteur, – pour peu que celui-ci attende d’un livre, non la confirmation de ses opinions ou de ses croyances, mais une aventure, voire une radicale mise-en-demeure.

Yeshayahu Leibowitz est un penseur inclassable: scientifique, philosophe, moraliste, voire théologien, mais de façon apophatique. Son œuvre récuse la notion même de spécialité, – et donc le conformisme méthodologique et académique qui limite toute spécialité, – afin de penser le paradoxe, et ici, en l’occurrence, le paradoxe suprême: comment être juif et, sans rien renier de sa tradition, penser l’absence de Dieu ?

Le mot paradoxe doit être pris au sens étymologique: être en marge de la doxa, de l’opinion commune, de ces assentiments grégaires qui tournent à l’idolâtrie et à la stupeur collective. Or, pour Leibowitz, le souci fondamental de la pensée, sa raison d’être, est d’échapper à l’idolâtrie, y compris à cette idolâtrie métaphysique qui ferait de l’Unique, du Dieu transcendant, une universelle administration de nos pensées et de nos actes et le prétexte à de nouvelles servitudes.

Le grand mérite de l’ouvrage de Daniel Horowitz est de montrer, en s’y impliquant, par quelles audaces et quels détours, la pensée de Leibowitz nous devient une permanente incitation à la disputatio, autrement dit à la pensée créatrice, ouverte. Ouverte, précisons-le, non sur un vague « indicible », mais sur la possibilité de dire autrement, de dire avec exactitude, hors de cette confusion sommeillante en laquelle se complaisent les systèmes et les idéologies.

Le grand mérite du livre de Daniel Horowitz, est de nous restituer la présence de Leibowitz, dans sa recherche et ses engagements, parfois contradictoires: présence drue, exigeante, hostile à nous conforter dans l’idée humaine que nous nous faisons de notre bien, dans la facilité de nos interprétations qui tournent toujours à la fabrication de nouvelles idoles.

Pour Leibowitz, en effet, les idoles les plus fallacieuses ne sont pas les anciennes idoles visibles, répertoriées, passées, obsolètes, muséologiques, classées, mais les idoles récentes, rassembleuses et planificatrices, qui sans cesse menacent de nous ressaisir, changeant de formes, alors même que nous croyons en être délivrés.

Daniel Horowitz suit, ainsi, étape par étape, le déploiement de  l’œuvre de Leibowitz dans son exigeante démystification, sans jamais se laisser à la facilité de conclure. Nos préjugés en prennent pour leur grade ainsi que nos illusions moralisatrices; celle, par exemple qui voudrait voir dans les Commandements bibliques le fondement de la morale « humaniste ». Un commandement, nous rappelle Leibowitz, n’a, par définition, rien d’humain, ni rien de moral.

La pensée aiguë de Leibowitz, son intelligence perçante, comme on le dit d’un regard, fera ainsi du signe de de feu de l’Alliance non un nouveau conformisme, une nouvelle idolâtrie, mais cette voie vers l’absence de Dieu qui n’est pas un athéisme confortable, et moins encore un matérialisme vulgaire, mais l’expérience du vide le plus radical, – d’où naît finalement, en fiat lux, toute pensée.

Luc-Olivier d’Algange

 

Valérie Fauchet dans Paris Match !

L’une chante, l’autre entrevoit

Paris Match |

(…) Valérie Fauchet est cette voyante qui raconte ses vérités dans un livre.  

Deux femmes, deux destins. Elles ne se connaissent pas, et pourtant il y a cet engagement singulier qui pourrait les rapprocher. Car elles sont à leur façon des ambassadrices de la vie, celle qui s’écrit en majuscule ; celle qui unit, réunit ; celle qui fait de l’instant un moment de bonheur.

 

(…) Valérie Fauchet, elle, se lance dans l’écriture pour coucher sur la page ses tranches de vie de voyante malgré elle. Face à Valérie Fauchet, personne n’est invisible.

Elle entrevoit ce que l’on ne sait pas soi-même de soi. Dans «Une voyante passe aux aveux», elle écrit pour mieux graver ses paroles, son chemin atypique. Deux femmes, deux destins à suivre !