Remise des Prix « Coup de coeur » de l’Académie Charles-Cros (dimanche 20 juin, 17 h 30)

A l’occasion du Marché de la poésie du jeudi 17 au dimanche 20 juin, place Saint-Sulpice, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent leurs nouveautés aux membres du jury de l’Académie Charles-Cros :
 
Bibliothèque des voix
 – Dis-moi que tu me pardonnes de Joyce Carol Oates, texte intégral lu par Isabel Otero
 – Des yeux de soie de Françoise Sagan, nouvelles lues par Anouk Aimée
 
Bibliothèque des regards
 – Coffret Marguerite Duras : La mort du jeune aviateur anglaisEcrire.
1 DVD comprenant deux films réalisés par Benoît Jacquot
2 CD, textes lus par Fanny Ardant
En co-édition avec les Editions Montparnasse
 
et aux
Editions France 5/ Cinétévé
 – Antoinette Fouque : Qu’est-ce qu’une femme ? Un film de la collection Empreintes, réalisé par Julie Bertuccelli, suivi d’entretiens avec Simone Veil, Alain Touraine, Chantal Chawaf…
 
Dimanche 20 juin, 17 h 30 : remise des prix « Coup de coeur Parole enregistrée » de l’Académie Charles Cros
 
Marché de la Poésie – Stand F1
Place Saint-Sulpice 75006 Paris

« Des yeux de soie », Nouvelles de Françoise Sagan lues par Anouk Aimée (sortie le 10 juin 2010 aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque)

Antoinette Fouque présente La Bibliothèque des Voix

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Des yeux de soie, Nouvelles de Françoise Sagan, lues par Anouk Aimée

 
Les personnages de ces courtes nouvelles, publiées en 1976, ont en commun l’apparence du bonheur. Mais derrière les masques se trouvent des hommes et des femmes seuls, inquiets, fragiles et sans défense.
C’est tout l’art de Françoise Sagan, fait de légèreté et d’humour, de mettre à nu en chacun d’eux, la fêlure.
Une conclusion inattendue, une petite surprise, une fin abrupte révèlent fugitivement une vérité cachée.
 
1 CD – 69 minutes – Enregistrement réalisé en 2010
Réalisation : Michelle Muller
Photo : Carole Bellaiche / H & K – Denis Westhoff

Jérôme Serri a adoré le livre audio de Yves Bonnefoy (Magazine Lire de mai 2010)

bonnefoy.jpgLivres audio – Magazine Lire de mai 2010
 
La longue chaîne de l’ancre d’Yves Bonnefoy lu par l’auteur, Editions Des femmes-Antoinette Fouque, 2 CD (soirée à l’Institut Culturel Italien jeudi 6 mai à 19 heures autour et avec l’écrivain)
 
Très émouvant d’écouter Yves Bonnefoy, âgé de 87 ans, lire à haute voix ses écrits. « C’est un besoin, explique t-il dans la préface du livret. Le poème naît dans la voix. Il s’arrime à elle par la longue chaîne d’une ancre, son écriture. » Pour entendre ce que veut dire l’auteur, sans doute convient-il de se souvenir que chacun n’entend sa voix qu’avec sa gorge et que c’est par elle qu’il prend physiquement conscience de l’étrangeté de sa condition. Légèrement blessée par le temps, la voix de cette lecture s’éprouve comme un lien entre l’obscurité qu’abrite toute vie humaine et la lumière du monde. « Etre dans l’étincellement comme une ligne de roseaux entre terre et ciel et là-bas, dans le sable, l’oiseau qui va mourir mais bouge encore. » Yves Bonnefoy regarde le monde, comme font ces gens qui, assis devant leur maison, se laissent distraire par le spectacle de la rue. L’étonnement se fait libération du désir de savoir.
 
Jérôme Serri

Yves Bonnefoy : sa voix sur livre audio appréciée par le Blog d’Alan Argoul, hébergé par Le Monde (8.04.10)

Jeudi 08 avril 2010, un nouvel article sur le livre audio de Yves Bonnefoy aux éditions Des femmes vient de paraître ! Merci à Alan Argoul.  http://argoul.blog.lemonde.fr/2010/04/08/yves-bonnefoy-poete-parle/

Un poète de 87 ans vous parle. Durant les 2h30 du double-CD intitulé ‘La longue chaîne de l’ancre’ qui vient de paraître aux éditions des Femmes. Tourangeau, fils d’ouvrier du chemin de fer et d’une infirmière, orphelin à 13 ans, le futur poète entreprend des études de math en prépa à Tour puis à l’université de Paris. Il quittera l’univers des abstractions pour l’histoire de l’art et la poésie après guerre. Est-ce à cause de la technique dévoyée par la guerre ? Des ingénieurs de la mort industrielle à Auschwitz, Hambourg ou Hiroshima ? De cette ambivalence absolue de la science qui sert au bien comme au mal ?

yves-bonnefoy-cd.1270557140.jpgInfluencé par les Surréalistes, dont il se défait pour gratuité, il se veut dans la lignée de Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé et Nerval. S’il refuse le surréalisme, c’est que celui-ci idéalise l’objet. Il tend à substituer la chimère à la réalité, le rêve spontané à l’expérience du monde. Yves Bonnefoy est un poète du réel, celui qui tente l’impossible espoir de pénétrer au-delà des concepts pour saisir le vrai des choses. Il n’est ni pour l’exaltation du moi, ni tenté par le vertige, ni adepte de la dépossession de soi, ni du dérèglement de tous les sens. S’il traduit particulièrement Shakespeare, c’est que ce grand poète anglais est un profond réaliste. J’aime Yves Bonnefoy parce que je m’y reconnais : il est compagnon de tous les auteurs que j’aime…

Nommé à la chaire d’Études comparées de la fonction poétique au Collège de France en 1981, il y enseigne durant douze ans. Il est vraisemblablement notre plus grand poète vivant de langue française.

Yves Bonnefoy pourrait adhérer au zen. Ce qu’il nomme la présence est l’expérience immédiate, sans mélange, l’initiation à l’unité du monde. Celle même qu’a l’enfant non corrompu encore par le langage. Celle de la troisième métamorphose de Nietzsche (évoquée sur ce blog) qui fait redevenir un enfant qui joue, « innocence et oubli, roue qui roule sur elle-même ». Celle du zen qui quitte les idées pour l’immédiat satori, la fusion au monde. 

Car, tel est le revers de l’intellectualité propre à l’Occident : le concept et l’abstraction séparent les hommes de la réalité et du sensible. Les mathématiques sont une puissante appréhension du monde, mais d’un certain monde, celui des rouages. L’esprit mathématique n’est pas un esprit humain, il déforme l’humanité au profit de l’abstrait. Il forme des techniciens, des ingénieurs des âmes, des fonctionnaires – pas des humanistes ! Nous l’avons vu avec la Bombe atomique comme dans le krach récent de la finance ou chez France-Télécom : la personne est réduite au rang de simple engrenage… Yves Bonnefoy ne se reconnaît pas dans ce ‘monde des Idées’ de Platon où les formes abstraites commandent la raison. Il se situe plutôt du côté de la pragmatique d’Aristote qui observe, expérimente et reste in situ sans généraliser quoi que ce soit. Le lieu est l’autre ancrage du poète pour découvrir la présence. yves-bonnefoy-la-longue-chaine-de-l-ancre-livre.1270557158.jpg

Nous n’existons, êtres éphémères, qu’ici et maintenant – ni dans le tout, ni dans l’éternité… Car nous ne sommes pas Dieu, certains ne le comprennent jamais.

La poésie est le moyen qui permet aux humains de voir autrement qu’avec la rationalité qui nous est habituelle. Vous objecterez : « Mais les mots existent en poésie ! » C’est justement l’importance de les dire plutôt que de seulement les voir, de les charger d’un autre sens, tonal et musical. Pour les sortir des concepts, cette extraction abstraite qui remplace les choses et les êtres réels par des définitions bornées.

Ce pourquoi un CD de Bonnefoy accomplit sa poésie plus qu’un recueil de versification. Le poète utilise en effet peu la rime mais plutôt le rythme. Il recherche des assonances, des allitérations, toute une musicalité des mots. Lorsqu’il lit, toute cette aura cela se manifeste  et la magie opère. Il accouche plus d’ensembles que d’œuvres fermées. Chaque texte écrit ou lu est pour lui un fragment d’une expérience plus vaste. L’universel est en chaque lieu dans le regard qu’on en prend.

Son désir d’images, son appétit du chimérique, le besoin d’absolu et de plénitude, tout cela est l’enjeu de l’expérience poétique. Elle vise à dépasser l’opposition artificielle entre le réel et le rêve. Yves Bonnefoy parle d’une sorte d’état de compassion. L’exercice spirituel du poème (car c’en est un) permet d’accéder à la réalité mieux qu”avec l’écran du langage. Car les mots reconstruisent au sens étroit et à la grammaire impose son cadre rigide et préconçu à ce qui est dit. Un exemple : croyez-vous que le mot chien va vous mordre ?

Écouter Yves Bonnefoy, c’est pénétrer plus avant dans son expérience poétique. Mieux que par le livre typographié. ‘La longue chaîne de l’ancre’ existe en imprimé, au Mercure de France, paru en 2008. Mieux vaut l’écouter en CD, dit par l’auteur. L’écriture est cette longue chaîne de l’ancre qui relie la personne à la terre.

Mais « le poème naît dans la voix », dit-il.

Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l’ancre, double-CD, édition des Femmes Antoinette Fouque, mars 2010, 149 mn, 22.80€

Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l’ancre (le livre), Mercure de France 2008, 165 pages, 14.25€

Un livre audio de Yves Bonnefoy (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

livretbonnefoy_Page_1.jpgMARS 2010 – CD

 

NOUVEAUTE BIBLIOTHEQUE DES VOIX (Salon du Livre 2010) –  

LA LONGUE CHAÎNE DE L’ANCRE Office : 11 / 03 / 2010

Yves Bonnefoy – Lu par l’auteur

EAN : 3328140021196 – 2 CD, 27 €

« On dit

  Que des barques paraissent dans le ciel

  Et que, de quelques-unes,

  La longue chaîne de l’ancre peut descendre

  Vers notre terre furtive.

  L’ancre cherche sur nos prairies, parmi nos arbres,

  Le lieu où s’arrimer,

  Mais bientôt un désir de là-haut l’arrache,

  Le navire d’ailleurs ne veut pas d’ici,

 Il a son horizon dans un autre rêve. »

 

La longue chaîne de l’ancre, paru en 2008 (Mercure de France), rassemble poèmes en prose et en vers, faisant vivre le récit au centre même de la forme poétique. « Récit de rêve », c’est ainsi que l’auteur nomme l’écriture poétique en prose, qui occupe dans ce recueil une place essentielle. Yves Bonnefoy a rassemblé ici des inédits et des textes parus de 2001 à 2007, qui prennent ainsi la suite de Les Planches courbes (2001). « La longue chaîne de l’ancre » c’est ce lien puissant et énigmatique qui nous attache aux profondeurs de l’inconscient, lieu de l’esprit, lieu du vivant.

 

Yves Bonnefoy est l’auteur d’une œuvre considérable, poétique aussi bien que théorique, qui interroge sans relâche les rapports qu’entretiennent le monde et la parole. Son travail couvre de nombreux champs : poésie, critique, essais, histoire de l’art. Il est aussi le traducteur d’une très grande partie de l’œuvre de Shakespeare. Professeur au Collège de France de 1981 à 1993, il y était  titulaire de la chaire d’Etudes comparées de la fonction poétique. Il a reçu le prix Franz Kafka à Prague en 2007, et son œuvre est traduite dans une trentaine de langues.  

Camille Laurens apprécie le coffret Marguerite Duras (coédition Des femmes & Montparnasse) – Magazine littéraire de janvier 2010

Duras, « que cette inconnue entre et gêne »
 
L’auteur de Dans ces bras-là rend grâce à celle qui écrivit non sur, mais depuis les femmes.
 
Par Camille Laurens
 
(…) Ses répétitions si souvent parodiées, telles que « il dit », « dit-elle »… ramènent aux premiers temps du monde, aux mythes anciens, aux mélopées d’Homère et aux récits bibliques.(…)
 
A paraître
Romance nerveuse, Camille Laurens, éd. Gallimard, 218 p., 16,90 euros. En vente le 14 janvier.
 
duras.jpgA voir
Coffret 2 DVD Marguerite Duras : Ecrire et La Mort du jeune aviateur anglais, deux films réalisés par Benoit Jacquot avec Duras + deux CD de textes lus par Fanny Ardant, éd. des Femmes / Montparnasse, 30 euros environ
 
A suivre
« Les yeux verts », un cycle de manifestations autour de Duras à Nancy, entre janvier et mars. Rens. 06.63.14.52.70 ou http://lesyeuxverts.over-blog.fr (lire aussi p.104).
 

Rendez-vous

Rubrique en partenariat avec « Tout arrive ! », le rendez-vous de l’actualité culturelle de France Culture présenté par Arnaud Laporte (du lundi au vendredi de 12 h à 13h30). Ecoutez l’émission sur www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/toutarrive/

Les livres audio ont le vent en poupe dans le magazine Challenges. Merci à Agnès Séverin (07.01.10)

affouque.jpgLes livres audio dans le magazine Challenges du 7 janvier 2010 – Article d’Agnès Séverin rendant hommage aux éditions Des femmes pour les avoir créés.

Difficile de faire la différence en librairie. Papier ou audio, Un roman français, le dernier ouvrage de Frédéric Beigbeder, affiche la même couverture, le même format. Cet automne, le timing a été idéal : la version sonore est sortie alors que le trublion des lettres françaises recevait le prix Renaudot. Point de hasard. Né il y a deux ans dans le giron de trois poids lourds de l’édition, Audiolib a dépoussiéré l’image du livre parlé.
«Nous programmons des sorties les plus rapprochées possibles», note Valérie Lévy-Soussan, directrice d’Audiolib, qui a contribué à faire bondir le marché du livre audio de 35% en 2008. Quelques mois plus tard, Flammarion lui emboîtait le pas avec sa collection «Le livre lu», faisant définitivement sortir le genre du ghetto des personnes âgées et des non-voyants. La Mécanique du coeur, de Mathias Malzieu – leader du groupe de rock Dionysos -, ou Jour de souffrance, de Catherine Millet : ses titres montrent que la cible a changé. Les 18-25 ans et les actifs sont dans la ligne de mire, femmes en tête.
Car les livres audio s’écoutent en faisant autre chose : conduire, regarder par la fenêtre du train, le hublot de l’avion… ou repasser. L’occasion pour les gros lecteurs d’écouter sans complexes polars, thrillers et nouveautés de la rentrée. «Es les achètent pour redécouvrir des oeuvres déjà lues», précise Hélène Lotito, coordinatrice aux Editions Thélème, connues pour ses intégrales de Marcel Proust en 111 CD ou de Charles Baudelaire.
Le choix des comédiens pour la «mise en lecture» fait l’objet de castings méticuleux. Les éditions Des femmes ont ainsi accompli un véritable travail de fourmi depuis les années 1970. Le résultat est souvent un pur enchantement. «Le livre audio s’adresse à un public plutôt intello, qui lit des livres et, par ailleurs, dispose d’un certain pouvoir d’achat», confirme Patrick Frémeaux, président des éditions Frémeaux & Associés. «Je suis très surpris du budget consacré à la culture.» Cet autre pionnier, lui, fait vibrer les oreilles du public avec de grands moments du patrimoine sonore vendus dans le monde entier. Fidèle à cette mission, le petit éditeur caracole à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais son best- seller a atteint 600 000 CD vendus… avec de la philo : Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray.

Constatant la bonne santé du livre audio aux Etats-Unis (10% du marché du livre) et en Allemagne (7%), les grandes maisons ont flairé la bonne affaire. Gallimard, premier à se lancer dans l’exploitation sonore de son fonds en 2004, en a pourtant été pour ses frais. Cinq ans après, la France plafonne encore à 0,5%, avec 15 millions de chiffre d’affaires en sortie caisse. En version audio, le succès se mesure plutôt en dizaines de milliers d’exemplaires. Comme pour Harry Potter, Marc Lévy ou Anna Gavalda. «En France, la culture de l’objet livre est plus forte que dans les pays anglo-saxons», explique Paule du Bouchet, directrice de la collection «Ecoutez lire». Et de tempérer : «Nous sommes encore dans une période de transition.» Le téléchargement de livres en MP3 pourrait changer la donne. Des sites comme Audible, Numilog et Livraphone sont en embuscade.

Sélection

Eclectique
La Jeune Fille à la perle
, de Tracy Chevalier,
lu par Isabelle Carré
Depuis cinq ans, Gallimard exploite son fonds en version sonore. Grands classiques et titres à succès récents alternent, privilégiant la qualité d’écriture. Une offre de téléchargement vient d’être lancée.
Prix : 15 euros (entre 15 et 32 euros les autres)
Editeur : Gallimard, collection « Ecoutez lire ».
Autres auteurs : Muriel Barbery, Nicolas Fargues, Patrick Modiano, Marguerite Yourcenar, Anna Gavalda, Marc Lévy, Franz Kafka, Albert Camus, Biaise Cendrars…

Grand public
Le Voyage d’hiver, d’Amélie Nothomb,
lu par Thibault de Montalembert
Lancée il y a un an par Hachette Livre, Albin Michel et France Loisirs, cette collection mise sur les nouveautés romanesques, best-sellers et polars en tête. La bonne idée : reprendre la couverture, et le format, de l’édition papier.
Prix : 16 euros (entre 15 et 23 euros les autres titres)
Editeur : Audiolib.
Autres auteurs : Stieg Larsson, Douglas Kennedy, Jacques Attali, Erik Orsenna, Jean-Christophe Grange, Jean Teulé, lain Levison, Stefan Zweig, Haruki Murakami, David Lodge…

Classique
A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust,
lu par André Dussolier, Lambert Wilson, Denis Podalydès…

Depuis vingt ans, les éditions Thélème enregistrent les classiques avec des grandes voix connues et des comédiens du Français, et publient des coffrets d’oeuvres intégrales.
Prix : 365 euros (entre 15 et 29,70 euros le roman)
Editeur : Theleme.
Autres auteurs : Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, Jean Giono, Fedor Dostoïevski, Stefan Zweig, Agatha Christie, James Ellroy, Fred Vargas…

Historique
Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray, lu par l’auteur

Ce pionnier de l’édition sonore exploite, depuis une vingtaine d’années, des documents d’archives radiophoniques, des cours, discours politiques et entretiens historiques. Aussi des classiques lus par des comédiens.
Prix : 79,99 euros (entre 19,99 et 29,90 euros les autres titres)
Editeur : Frémeaux & Associés.
Autres auteurs : Pierre Mendès France, Marguerite Duras, François Mitterrand, Françoise Dolto, Marcel Pagnol, Jean de La Fontaine, Victor Hugo…

Pédagogique
L’Infini, de Jean-Pierre Luminet, lu par l’auteur
Lancé en 2001 par un ancien banquier d’affaires désireux de satisfaire sa curiosité, cet éditeur audio propose une cinquantaine d’inédits de vingt à quatre-vingts minutes dans les domaines de l’histoire, de la géopolitique et de la science.
Prix : 9,90 euros (entre 4,90 et 14,90 euros les autres titres)
Editeur : De vive voix.
Autres auteurs : Michel Winock, Hubert Védrine, Alexandre Adler, Hubert Reeves, Claude Cohen-Tannoudji, Jean-Claude Carrière…

 
ENNUYEE
Marie-Béatrice Lalle
mand, PDG de Mazagan Beach Resort.

« Le débit est beaucoup trop lent pour moi »

– « J’ai fait l’expérience du livre audio avec un Sherlock Holmes, je me suis endormie. Le débit est beaucoup trop lent pour moi. J’avais commencé à télécharger des livres sur mon iPod en prévision d’un voyage en avion, mais j’ai laissé tomber, car je lis très vite. J’ai cependant gardé le souvenir du Petit Prince lu par Gérard Philipe : la plus belle chose que j’aie jamais entendue. La modulation de la voix par un comédien n’est pas quelque chose qui gênerait ma lecture, au contraire. Si les nouveaux enregistrements sont à la hauteur de celui de Gérard Philipe, je changerai peut-être d’avis. »

 
ENVOUTE
Didier Sandre, Comédien, à l’affiche de RER, au Théâtre de la Tempête, en Février.

« Le comédien y apporte un charme musical » – «J’écoute de temps en temps en voiture les enregistrements faits par des collègues. Je prends plaisir à écouter le grain d’une voix comme celle d’André Dussolier. Quand j’écoute Proust, j’ai l’impression qu’il est à côté… La lecture par un comédien apporte un charme musical. C’est toujours une interprétation. Le comédien exprime son rapport au texte, avec une personnalité et une sensibilité. Il faut mettre de soi dans la lecture, que l’on retrouve l’écho de soi. C’est pourquoi je n’apprécie pas les lectures de bénévoles, avec une diction neutre.»

Agnès Séverin

Lectures particulières

Le(la ?) mystérieux(se ?) J.-L. D. signale la sortie du coffret Duras dans Le Monde 2 (12 décembre 2009)

durasblog.jpgLE MONDE MAGAZINE
12 Déc. 09
 
Marguerite Duras
Filmée par Benoit Jacquot. Côté visuel, un DVD contenant deux films : en 1996, devant la caméra de Benoit Jacquot, Marguerite Duras explique son désir d’écrire l’histoire de « la mort du jeune aviateur anglais », ce jeune homme abattu dans le ciel par les Allemands près de Deauville et veillé par les gens du village. Elle dit que la mort de ce jeune homme symbolise l’amour du petit frère, l’amour des hommes, des gens. Elle explique aussi dans Ecrire comment elle a découvert sa passion littéraire. Côté audio, deux CD dans lesquels Fanny Ardant lit des textes de Marguerite Duras : ceux qu’elle écrivit à partir des deux films, des propos échangés. J.-L. D.
1 coffret, 1 DVD. 2 CD, Montparnasse/Ed. des femmes

Nelly Carnet repère le livre audio de Charles Juliet et Valérie Dréville dans la revue « Autre sud » (septembre 2009)

julietblog.jpgAutre sud – septembre 2009 – n°46 Chroniques et notes p.155

« J’ai cherché… » de Charles Juliet. Lu par l’auteur et Valérie Dréville, la Bibliothèque des Voix, éditions Des femmes. CD.
 
Un ensemble de textes retrace le trajet de Charles Juliet, de la voix tragique à la voix de l’exultation. Les souvenirs, « de l’enfance à l’âge adulte » en passant par l’école militaire, deviennent des micro-récits autobiographiques scandés, martelés par une voix qui, posée d’une certaine manière, souligne certains des mots les plus importants. Retenons par exemple cette « attente de ne rien attendre » prenant sa source dans la mort portée en soi. Devant la tombe, dans le cimetière de plein champ en surplomb du village, Juliet cherche la mère morte. La voix entendue fait alors résonner toute la lourdeur des mots ressassés. La multiplication des deuils, celui de la mère génitrice puis celui de la jeunesse fraternelle, ne fait qu’accentuer la solitude radicale. Le tutoiement de cette mère inconnue comme au travers l’expression « le tragique de ton regard » permet de confondre la disparue et celui qui en porte le deuil éternel. La faim, le double de soi comme un autre en négatif, harcelant, épuisant et plongeant dans l’ennui, occupent les nuits et les jours de l’auteur qui vit la mort dans le corps et dans l’âme. Il est comme terrifié par lui-même. C’est « la haine de soi/qui s’acharne », dit-il. Solitaire, refoulé dans la cave du monde, il est demeuré en survivance pendant de longues années. Les mots qui demeurent de cette expérience radicale sont devenus la mémoire de cette « descente aux Enfers ».
 
La lecture, qui devient parfois le sujet même des textes, est l’une des autres activités qui aura également occupé Charles Juliet une bonne partie de son existence. L’expérience de la lecture qui nous fait plonger en nous-mêmes et nous sépare du monde quotidien, projette le lecteur, pourrait-on dire, dans un autre enfer fervent et éclairant. Car Juliet a été travaillé par de qu’il lisait et s’est retrouvé écartelé entre deux mondes, interne et externe.
 
D’autres textes sont cependant plus lumineux mais concernent la période la plus récente de la vie de l’auteur. Ils disent son enthousiasme dans le cadre de rencontres. Si certains sont encore frappés de noirceur, ils ne concernent plus l’intériorité de l’auteur mais le chaos du monde dans lequel il vit aujourd’hui.
 
L’écriture, sans doute plus féminine que masculine à cause de sa superposition avec la figure tragique de la mère, est une écriture parturiente. Elle fait naître et laisse parler les morts aussi bien que les « exilés des mots ». A l’écoute des deux voix, on comprend que la conquête des mots fut aussi conquête de soi et de son destin.
 
Nelly Carnet

Patricia Chatel rédige un magnifique papier sur le coffret Duras pour le site de référence LeLittéraire.com (9 décembre 2009)

durasblog.jpgLE LITTERAIRE.COM 9.12

Des Livres et Nous !
 
ECRIRE & LA MORT DU JEUNE AVIATEUR ANGLAIS
 
« Un inconnu, c’est quelqu’un, la mort baptise aussi ». Marguerite Duras, La mort du jeune aviateur anglais.
 
Ce coffret comporte deux films inédits en DVD jusque-là, La mort du jeune aviateur anglais et Ecrire, tous deux réalisés par Benoit Jacquot qui fut assistant de Duras sur India Song et Nathalie Granger.
Il s’agit des deux entretiens filmés en 1993 dans sa maison de Neauphle-le-Château, un lieu pour écrire, achetée avec les droits cinématographiques de « Un barrage contre le Pacifique ». Face à Benoit Jacquot hors champ, on s’attend à voir une vieille dame usée par l’alcool. Bien au contraire, l’oeil est perçant, la voix ferme et la parole touchante. La voix lointaine du réalisateur questionne. Les deux se tutoient et semblent bien se connaître ce qui ajoute un caractère très intime aux films. Parfois, c’est l’auteure qui relance le dialogue, face à un Benoit Jacquot, soudain devenu muet. L’émotion culmine, comme à la fin dEcrire.
 
Toutefois, c’est La mort du jeune aviateur anglais qui séduit le plus, le film qui parle le mieux de Marguerite, celle qu’on a envie d’aimer.
Elle y rapporte une anecdote qui l’a profondément touchée, l’histoire d’un aviateur britannique de vingt ans dont Marguerite Duras a découvert la sépulture à Vauville en Normandie. A partir de ce fait divers, l’auteure nous embarque dans une fiction authentique et spontanée et face à nous un livre s’écrit, en direct. Cette mort à la fleur de l’âge lui rappelle celle du « Petit frère », mort sans sépulture durant la guerre du Japon tandis que ce jeune soldat orphelin, dont personne ne réclamera jamais le corps, trouve après la mort une famille avec les gens du village qui le veillent, payent une sépulture et l’entretiennent au fil des années. Comme touchée par une sorte de grâce, la lumière de Caroline Champetier caresse le visage de Marguerite, traque son regard ou capture ses mains.
 
Ecrire est une sorte de testament ouvert, le manifeste qu’elle n’a jamais rédigé car l’écriture de Duras est toujours en devenir.
« C’est le livre qui avance, qui grandit, qui avance dans les directions qu’on croyait avoir explorées, qui avance vers sa propre destinée et celle de son auteur, alors anéanti par sa publication : sa séparation d’avec lui, le livre rêvé, comme l’enfant dernier-né, toujours le plus aimé. »
Elle parle également de la nécessaire solitude de l’écriture, celle qu’on se doit de choisir si l’on veut toucher à l’intime.
A partir de ces échanges, Marguerite Duras publiera deux livres éponymes, toujours disponibles en collection Folio.
 
Deux films indispensables pour aborder le processus de création littéraire de l’auteure.
 
NB – Le DVD est complété par deux CD comprenant les textes lus par Fanny Ardant, ainsi qu’une nouvelle, Roma.
 
Caractéristiques du coffret
Le DVD
 
La Mort du jeune aviateur anglais
Un film de Benoit Jacquot avec Marguerite Duras. Avec la collaboration de Yann Andrea.
Image : Caroline Champetier, Julien Hirsch, Dominique Texier.
Son : Michel Vionnet, Patrick Collot.
Montage : Eric Vernier.
Production INA, 1993 – 36 minutes – Couleur
 
Ecrire
Un film de Benoit Jacquot avec Marguerite Duras. Avec la collaboration de Yann Andrea.
Image : Caroline Champetier, Julien Hirsch, Dominique Texier.
Son : Michel Vionnet, Patrick Collot.
Montage : Eric Vernier.
Production INA, 1993 – 43 minutes – Couleur
 
Les 2 CD
Textes de Marguerite Duras lus par Fanny Ardant
La mort du jeune aviateur anglais – Roma – Ecrire
Production Des femmes-Antoinette Fouque, 2009
Réalisation : Michelle Muller – Piano : Joëlle Guimier – Durée : 2h30
Gallimard pour les textes
 
Patricia Chatel, le 9 décembre 2009
 
Marguerite Duras, Ecrire & La mort du jeune aviateur anglais, Coffret de 1 DVD et 2 CD, réalisation Benoit Jacquot, une co-édition Des femmes-Antoinette Fouque / Editions Montparnasse, novembre 2009 – 30 euros