Une critiqie sociale moderne de la famille (sur « Le Manoir de Kerbroc’h » de Léo Koesten dans La Cause littéraire

Le manoir de Kerbroc’h, Léo Koesten (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou 23.08.23 dans La Une LivresLes LivresRecensionsRoman

Le manoir de Kerbroc’h, Léo Koesten, Éditions Baudelaire, février 2023, 243 pages, 19 €

Le manoir de Kerbroc’h, Léo Koesten (par Jean-Jacques Bretou)

La famille de Kerambrun pourrait être une famille comme les autres à cela près que, sans faire d’analyse sociologique poussée, on peut dire qu’elle appartient à la bourgeoisie radicale. Le père Foucault de Kerambrun, ingénieur polytechnicien, fils d’un autre Foucault de Kerambrun aussi polytechnicien comme le furent ses aïeux (Foucault et ingénieur), fait vivre sa famille grâce à ses seules ressources. Son épouse, Éloïse, est femme au foyer, et leurs deux enfants Margaux et Théodore suivent le cursus scolaire habituel d’enfants pubères de leur âge. Ils habitent Versailles et sont de confession catholique. On pressent pour le fils une carrière identique à celle du père. Les grands-parents Foucault et Lucille possèdent un manoir en Bretagne où la famille qui se voit déjà tous les dimanches en cours d’année se rend pour une partie des vacances. Enfin, n’oublions pas les Kerambrun ont défilé contre « le mariage pour tous ».

Tout irait pour le mieux si l’adolescence de l’aînée Margaux et de son cadet Théodore, dont la voix est en train de muer, ne venait se manifester sous forme de chamailleries où le ton de la voix monte et laisse entendre ce qui était caché. Un beau jour ce que l’on retenait jusque-là se moque des frontières de la bienséance et vient éclater au sein du noyaux familial. On le devine dans cette famille en apparence bien comme il faut, les cartes vont être rebattues.

Ce livre appartient à un genre prisé par les lecteurs : la saga, lorsqu’il s’étend sur plusieurs générations ou le « roman familial » lorsque la période analysée est plus courte. Compte tenu de la modeste densité de l’ouvrage nous parlerons de roman. Les portraits de chacun des personnages et leur évolution constituent en eux-mêmes l’une des parties attrayantes de cette œuvre de fiction. Les comparaisons avec des personnages existant, connus ou inconnus, font partie du jeu et consciemment ou inconsciemment on tente de percer la suite du livre en fonction de ces évolutions, ce qui nous rend « accro » à la lecture.

Malgré quelques imperfections, Léo Koesten nous a fait le portrait d’une galerie d’acteurs gentils et méchants qui renversent une histoire de famille banale pour en faire une critique sociale moderne où chacun va trouver le vrai rôle que la vie lui avait attribué.

Une analyse claire, sans concession de la cellule familiale où chacun à son niveau, en modifiant plus où moins le bâti ou en prenant des exemples opposés, pourrait se reconnaître. Un ouvrage à l’écriture fluide à la portée de tous. Un bon livre qui ne laisse pas sans réflexions.

Jean-Jacques Bretou

Léo Koesten, professeur agrégé d’allemand, auteur et scénariste, a écrit une centaine de pièces pour la radio allemande et une trentaine pour les séries « Au Fil de l’histoire » et « Nuits Noires » de France-Inter. Deux des documentaires qu’il a réalisés pour la télévision allemande ont été primés dans le cadre du Prix franco-allemand du journalisme, le premier consacré au peintre Max Ernst, le second au compositeur Olivier Messiaen. Par ailleurs, il a été coauteur de nombreux manuels d’apprentissage de français destinés aux lycéens allemands.

Dans Souffle inédit, « une écriture qui se donne ‘’pour de vrai’’ » (sur le roman de Léo Koesten)

Léo Koesten – Le manoir de Kerbroc’h

Par Margaux Catalayoud

Léo Koesten - Le manoir de Kerbroc’h  

Les éditions Baudelaire publient Le manoir de Kerbroc’h d’un habitué des ondes, Léo Koesten. L’écrivain livre toute son expérience des grandes aventures narrées sur France Inter dans « Affaires sensibles » et « Autant en emporte pour l’Histoire » dont il fut, entre autres choses, scénariste, puisque le roman en question annonce bien des mystères que les personnages principaux s’attacheront à élucider.

L’émancipation féminine

Le manoir de Kerbroc’h donne à lire l’histoire d’une famille versaillaise dont la mère ne supporte plus le carcan bourgeois imposé par son mari polytechnicien et sa belle-famille patriarchale. Rien ne manque, ni patrimoine immobilier – le manoir en Bretagne -, ni l’anthroponymie caractéristique – le patronyme « de Kerambrun ».

La mère de famille, Eloïse, s’ennuie en tant que mère au foyer et veut sortir du rôle que le Bottin Mondain veut bien lui donner. Elle deviendra enseignante, et pour les élèves défavorisés (en capitaux financier et culturel) ! D’aucun dira « c’est encore l’œuvre de la générosité enseignée par le dogme catholique ». Qu’importe ! ici, l’héroïne est une femme qui agit contre son mari, pour elle. L’on appréciera d’ailleurs le clin d’œil féministe de l’auteur qui emploie la forme inclusive « professeure ».

Néanmoins, l’élaboration des personnages et leur cheminement ne sont pas écrits selon leur pensée politique, l’auteur ne versant pas, de toutes les manières, dans l’idéologie ; les êtres sont incarnés et réagissent aux situations de façon tout à fait singulière à l’instar de leur caractère. Ainsi, les hommes ne sont pas caricaturaux mais révèlent toutes les nuances d’une tendance, d’une génération, d’une évolution. La dichotomie entre homme et femme n’est pas de ce monde, ou pas du livre tout du moins : l’amitié entre Eloïse et un instituteur à la retraite, jouant le rôle de confident, en témoigne. Ce dernier, à force d’une écoute toujours attentive, lui conseille à demi-mot – parce qu’en vérité, le choix est fait – de prendre la voie de l’adultère.

Les vertus de la détermination, de la confiance et de l’amour sont au cœur du roman qui réussit à faire montre d’une aventure au féminin, sans renier le quotidien de celle-ci – car il s’appuie sur la réalité et donne en pâture les accidents d’une vie de famille. L’évocation de la violence conjugale ne connaît aucun dramatisme par exemple, on y reconnaît même la banalité de pareille situation, minimisation et remords traditionnels : « Je reviens du commissariat, explique Éloïse au conseiller conjugal. J’ai porté plainte. Enfin, c’est lui qui voulait le faire parce que je lui avais donné…un coup de poing. Je le regrette, mais il m’avait giflée. Alors je me suis défendue. » Cette rébellion est un des nombreux signes qui font rupture avec la docile Eloïse d’antan qui s’engage dans un processus d’individuation.

Réalisme 2.0

De facto, la quête féminine s’enracine dans un récit irrigué par l’intérêt pour le fait social et l’expérimentation au sens où l’entendait Zola. Des questions séculaires telle que la place dans la société accordée en fonction du statut, ou actuelles telle que la pédophilie dans l’Église sont disséminées tout au long de la lecture, laquelle gagne en amplitude à force des multiplications de points d’accroche. Par ailleurs, la plume de Koesten ne manque guère d’amplitude non plus, elle emprunte au style oralisé un dynamisme qui sied parfaitement au désir de vivre dont est empreinte l’héroïne. Il y a fort à parier que le recours aux dialogues émerge depuis une injonction esthétique évidemment guidée par l’éthique du propos véhiculé. Autrement dit, au vu des sujets sur lesquels porte le livre, l’enjeu littéraire demeure dans le mimétisme de l’écriture : le lecteur rencontrera les tendres traits d’humour, relevant du comique de situation voire du burlesque, déguisés par l’usage d’expressions du ‘’parler jeune’’ – s’il existe – qui côtoient l’élégance du passé simple comme « Elle eut la furieuse envie de lui tirer la langue. Le fit-elle ? Personne ne s’en souvint, tant les événements se précipitèrent, intenses de chez intense. » Le narrateur omniscient intériorise le vocabulaire de personnages secondaires, même lui est mouvant ! Un mot d’ordre préside effectivement l’aventure qui se joue au Manoir, il s’agit de la mouvance d’esprit.

En résumé, Le manoir de Kerbroc’h maintient une certaine exigence éthique largement dominée par un féminisme, peut-être old school, en vertu d’une écriture qui se donne ‘’pour de vrai’’.

« Le Dit des mots » a bien lu Léo Koesten

Secrets de famille

Roman

Signé Léo Koesten, Le Manoir de Kerbroc’h (*) plonge le lecteur dans une famille sous tension où, derrière les apparences et des comportements bourgeois, le vernis craque…

Les secrets de famille ne durent pas éternellement et quand les vérités éclatent, l’onde de choc peut provoquer bien des dégâts, ouvrir de vieilles blessures. Dans le clan des de Kerambrun, famille bourgeoise de Versailles au cœur de Le Manoir de Kerbroc’h , les apparences sont sauves jusqu’au jour où… Éloise de Kerambrun souffre de la violence de son mari et de la rébellion de ses deux ados. Que faire pour s’en sortir, alors qu’elle reste financièrement dépendante de Foucault, son époux ? À force de ruminer, la jeune femme décide de devenir professeure des écoles, tout en sachant que ce salaire ne la fera pas vivre. Les premiers temps, Éloise reste fidèle à son mari pour lequel elle a encore des sentiments. Mais les violences s’accentuant, elle finit par aller porter plainte au commissariat. La jeune femme décide alors de prendre sa vie en main… Et le manoir de Kerbroc’h, dans tout ça ? Cette belle et sombre propriété bretonne appartient aux beaux-parents d’Éloise, qui sont particulièrement hostiles à leur belle-fille. À leurs yeux, personne n’est assez bien pour leur fils parfait. Que cache le manoir ? Quels secrets y sont enfouis ?

Il y a une atmosphère à la Hervé Bazin dans la première partie de ce roman de Léo Koesten, ancien professeur d’allemand et auteur d’une quarantaine de fictions pour France Inter, notamment pour les séries Affaires sensibles. De fait, chez les Kerambrun, partisan de la manif pour tous, défenseur d’une morale rigoriste, avec un grand-père qui tyrannise sa femme et méprise se belle fille, les repas de famille ne sont pas de tout repos. Surtout quand Foucault ne sait réagir que par la violence aux désirs de liberté de son épouse. « Foucault s’approcha du canapé. Menaçant, il arracha la couverture et s’en servit comme d’un fouet » écrit l’auteur.

Bretagne actuelle célèbre « Le Manoir de Kerbroc’h » de Léo Koesten

Bretagne actuelle célèbre « Le Manoir de Kerbroc’h » de Léo Koesten

Le manoir de Kerbroc’h, un roman de Léo Koesten Note : 3 sur 5HermineHermineHermine

Le manoir de Kerbroc’h prend racine au cœur des terres bretonnes. Léo Koesten nous livre une histoire familiale où drames et déchirures bouleversent des gens qui ne parviennent pas à s’aimer comme il le faudrait, c’est à dire au moins pire du meilleur.

Le plus difficile à l’évocation d’un livre est de ne rien dévoiler de son intrigue tout en motivant les éventuels lecteurs à la découvrir. Le manoir de Kerbroc’h est un roman d’ambiance et d’atmosphères autour de personnages environnés de moult secrets domestiques. La passion tournoie au souffle du vent breton en dissipant les brumes conjugales avant qu’elles ne s’agglutinent un peu plus loin.

L’art de savoir dire les choses

Ce texte, élégamment écrit, offre l’originalité d’une vision contemporaine de la Bretagne à travers la vie complexe d’Éloïse de Kerambrun, femme amoureuse perdue dans la naïveté des sentiments, qu’explore le narrateur comme un regard neuf et pénétrant sur le monde. Évidence discrète et spontanée de ce que peut-être une vie… Le lecteur est confronté à la verve… Au brillant… Mais aussi à certaines allégresses de style nourries par la puissance évocatrice du dessein général… Léo Koesten écrit comme l’on raconte, ou plutôt comme l’on écoute un feuilleton radiophonique : il a l’art de savoir dire les choses avec la fluidité d’un style de belle coulée ; d’autant que l’histoire évite le pire des affaires de famille : ici, le sentiment ne tourne jamais au sentimentalisme.

Le manoir de Kerbroc’h ne dissimule aucune vérité des vicissitudes conjugales. Elles nous concernent tous et nous frappent au cœur. Violemment. Passionnément. Tout à coup l’on s’interroge de savoir qui est vraiment celui que l’on aime et dans les yeux duquel on croit lire la bonté, l’amitié, l’amour. D’étranges intuitions nous font douter de ce mariage dont les preuves attestent qu’il s’étiole de jour en jour. Le suspens s’installe. Il prend forme au sein du manoir, belle et sombre demeure bretonne appartenant aux beaux-parents d’Éloïse, hostiles à leur bru ; Leo Koesten propose une intrigue étonnante à la mesure de son sujet. On le connaissait pour ses documentaires historiques, il atteint ici la plénitude d’une écriture simple mais efficace.

L’humeur de l’âme bretonne

Pour comprendre les évocations de l’auteur, il faut avant tout envisager la mystérieuse âme bretonne. Difficile de faire tenir dans des formules rigides un phénomène aussi subtile, aussi complexe que l’esprit d’un peuple. Pour autant, il existe une spécificité bretonne, non seulement en hérédité de la Bretagne bretonnante d’hier, mais aussi et surtout à travers la grande originalité des Bretons : ils ont la psychologie des solitaires, des isolés, trop longtemps replier sur eux-mêmes. L’âme bretonne est au reste en lutte constante avec une nature et des éléments âpres, en particulier la mer et le vent qui, patronnesse pour l’une et rude pour le second, font triompher la légendaire ténacité péninsulaire. Sans oublier le climat : capricieux. Le ciel : pernicieux. Les Bretons sont en quelque sorte comme leur pays, à l’étrave du navire, soumis au suroît qui détraque les nerfs, au crachin qui glace, et aux embruns qui masquent les larmes. Est-il étonnant que leur humeur soit changeante ?

L’île engloutie du plaisir de lire

Voilà aussi ce que raconte Léo Koesten en filagramme. Car la Bretagne est la grande héroïne de cette intrigue qui mérite de très nombreux lecteurs, précisément parce qu’elle touche le cœur sans nulle facilité. Rares sont aujourd’hui les romanciers ne considérant pas comme une faiblesse de voir leur plume courir plus vite que l’imagination. Embarquons-nous à la suite du Manoir de Kerbroc’h. La croisière bretonne de son auteur n’a qu’une destination : l’île trop lointaine que l’on croyait plus engloutie que l’Atlantide où se réfugie le plaisir de lire.

Jérôme Enez-Vriad
© Juillet 2023 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

Le manoir de Kerbroc’h, un roman de Léo Koesten aux éditions Baudelaire – 243 pages – 19,00€

Emission télé sur Léo Koesten écrivain mécène de l’Opéra de Versailles par la TV des Yvelines – merci à Gabrielle Gonthier

Emission télé tournée dans le Foyer royal de l’Opéra de Versailles par la TV des Yvelines – merci à Gabrielle Gonthier

Réécoutez sur youtube ci-dessous

Léo Koesten est professeur agrégé, auteur et scénariste. Il revient dans cet épisode sur sa carrière à la télévision allemande, son dernier livre « Le Manoir de Kerbroc’h » et sa collaboration avec France Inter pour plusieurs émissions. Installé à Versailles depuis plusieurs années, ils nous a donné rendez-vous à l’Opéra Royal dont-il est mécène.

« Un roman contemporain dans le vent » sur « Le Manoir de Kerbroc’h » de Léo Koesten

Léo Koesten, Le manoir de Kerbroc’h

Éloïse de Kérambrun est bourgeoise au foyer, épouse d’un polytechnicien de petite noblesse bretonne très catholique, directeur d’usine et souvent absent, et mère de deux ados, Margaux de 16 ans et Théodore de 14 ans. La famille très BCBG habite Versailles et part en vacances au manoir ancestral en Bretagne, le Kerbroc’h, où les grands-parents paternels tiennent à maintenir la tradition et la bienséance.

Le sel du roman est de faire craquer ces gaines, devenues insupportables aujourd’hui. La femme à la maison, réduite au rôle de servante de Monsieur et des ados, sans opinion autre que celle de son mari sur la tenue de la maison, l’éducation des enfants, la politique – c’est bien fini. Lui déclare « aimer » sa femme comme il se doit mais va batifoler ailleurs, avec Jupencuir sa secrétaire vêtue ras la moule, alors qu’elle-même n’aurait pas le droit de prendre un amant. C’est la révolte.

Madame veut son indépendance, découvrir un métier, passer le concours de professeur des écoles – autrement dit institutrice ; elle enchaîne les stages en CE1 à Versailles (gamins bien élevés, adorables) puis en Section d’enseignement général et professionnel adapté ou Segpa (ados perturbés et sexuellement avides, retardés mentaux et sociaux, en rébellion). Devant cette sortie du moule catho tradi, la fille aînée avoue vouloir baiser avec son copain Martin, son amoureux depuis la cinquième – et le fils de 14 ans coucher avec son ami Corentin, tout en refusant le dessein paternel de lui faire intégrer Polytechnique au profit d’un CAP de pâtissier !

Le mari prénommé Foucault, comme son père le grand-père, ne voit pas d’un bon œil cette révolution contre son autorité tenue de Dieu et de la coutume, sinon de la loi lors du contrat de mariage. Si les coutumes et la loi changent, pourquoi lui changerait-il ? Comme tous les mis en cause, il « réagit » – en réactionnaire : par la crispation sur ses « Zacquis » et par la violence. C’en est trop, le divorce est inéluctable même si lui comme elle ont chacun encore des sentiments l’un envers l’autre.

Quant aux enfants, c’est la baffe : le sexe, le sexe, le sexe ! Passe encore pour Margaux, elle a l’âge d’être active, même si le hors mariage n’est pas admis par l’Église ni par la précaution bourgeoise. Mais pour Théo, un fils pédé est une tache indélébile sur la lignée, la réputation et l’avenir. Tout fout le camp et un abbé est requis pour redresser l’homo illico. Sauf que la loi française interdit l’homothérapie, que le bon sens trouve aberrant de confier la tâche de redressement à un célibataire frustré trop souvent tenté par les enfants de chœur, et que la mère s’insurge carrément contre. Elle a milité contre le mariage gay avec ses relations versaillaises de la « bonne » société mais son fils la met devant la nature. Elle est d’ailleurs aidée par sa belle-mère qui trouve cette contrainte inepte. Le gay contrarié risque d’être aussi névrosé que le gaucher contrarié.

Chacun doit s’épanouir comme il est, non tel que le pater familias le veut. Ce choc des époques, ces dernières cinquante années, se révèle tout cru en ce roman jubilatoire autant que jaculatoire. Car chacun baise à couilles rabattues, Foucault en Jupencuir, Éloïse avec Sandro le prof de gym puis Richard le directeur puis Stéphane le réalisateur de films, Margaux avec Martin avant un autre, Théo avec Corentin dans le même lit. Cet élan vital et vigoureux ressoude la famille – sans le père. Pour le moment, car il arrivera peut-être à résipiscence avec le temps, lorsqu’il aura « rebondi » et se sera trouvé un nouvel équilibre – plus réaliste et mieux en phase avec l’époque.

La grand-mère Lucille divorce aussi de son mari prof de prépa qui collectionne les maîtresses et tient des fiches soigneuses sur les mensurations et performances de chacune d’elles, cachées dans la cave condamnée pour « risque d’éboulement » sous le manoir. Elle retrouve son amoureux d’adolescence Rémy et sa vocation de comédienne. Mère, grand-mère et petits-enfants forment alors une sorte de gynécée contre le pouvoir du mâle (Théo étant du côté féminin), un phalanstère égalitaire face au pouvoir hiérarchique patriarcal. L’argent n’est pas un problème car chacun va travailler : Éloïse comme instit, Margaux comme garde d’enfants, Théo comme blogueur vendant ses pâtisseries et donnant des formations payantes, Lucille avec la location de gîtes et comme metteuse en scène. Elles ont le projet de monter un spectacle au manoir racheté par la grand-mère, afin de pouvoir l’entretenir et le sauvegarder pour la lignée.

Un roman contemporain dans le vent, adoubant un « matriarcat » qui n’a jamais été qu’un mythe mais que la vertu démocratique égalisatrice peut permettre en temps de paix, avec pour objectif que chacun puisse être enfin lui-même, hors du moule religieux et social.

Léo Koesten, Le manoir de Kerbroc’h, 2023, Éditions Baudelaire, 243 pages €19,00 e-book Kindle €12,99

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

PROGRAMME EVENEMENTS BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

PROGRAMME BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

SIX INVITATIONS A DES EVENEMENTS BALUSTRADE !
AUXQUELS ALLEZ-VOUS PARTICIPER ?
 
1) Mardi 30 mai dès 18h30 : Soirée autour du pop-roman « 1m976 » de Gérald Wittock à la librairie L’Ecailler 101 rue du Théâtre 75015,
2) Mercredi 31 mai à 18h : Pierre Ménat (ancien conseiller Europe de Jacques Chirac) présentera « L’Union européenne et la guerre » devant le mouvement européen des Yvelines. Salle des fêtes du Chesnay, 52 rue de Versailles 78150 Le Chesnay-Rocquencourt
3) Mercredi 31 mai dès 18h30 : Soirée conférence-débat-cocktail « Faut-il avoir peur de ChatGPT? » avec l’ économiste Romain Kroës (« Surchauffe, l’inflation ou l’enflure économiste ») et le romancier Jean-Pierre Noté (« Tantièmes – un monde sanspuss ») (Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75006 – inscription obligatoire pour le cocktail par sms 06 84 36 31 85),
4) Du 7 au 11 juin le 40ème anniversaire du Marché de la Poésie (plus gros événement mondial d’éditeurs de poésie) placé sous le signe des Caraïbes cette année Place Saint-Sulpice,
5) Samedi 17 juin : Exposition au Cercle des Sources grâce à Balustrade de l’artiste Erik Andler qui présentera ses oeuvres et parlera des NFT au 6 avenue Bonaparte à Antibes chez Dominique Beudin
6) Mardi 20 juin dès 20h : Soirée interactive sur l’assertivité avec le journaliste scénariste de France inter Léo Koesten (« Le Manoir de Kerbroc’h ») qui confrontera sa résilience d’écrivain aveugle aux conseils du coach Didier Barthélémy (Hôtel La Louisiane, 60 rue de Seine 75006)

Contact presse guilaine_depis@yahoo.com 

Léo Koesten, étudiant pour devenir « Patient-partenaire » à l’Hôpital des « Quinze-Vingts »

Ci-dessous une fiche qui résume assez bien les missions qui seront dévolues aux « patients-partenaires » du CHNO, en fait l’hôpital des « Quinze-Vingts » dont Léo Koesten fait partie.
Une fois la formation achevée, fin juin,  les 7 premiers « étudiants », oui, il s’agit d’une formation Sorbonne (Université des patients / CHNO), prendront leurs fonctions. 
Léo Koesten interviendra avec une collègue au centre du glaucome, accompagnant des patients qui souhaiteraient parler, avoir des informations complémentaires, leur montrer qu’après la vue, il y a bien la vie.
Il intervient déjà auprès de l’hôpital qui construit un bâtiment destiné à la basse vision, en leur donnant des conseils sur l’accessibilité.
L’accessibilité ? Un combat majeur pour tous les handicapés.
Enfin, il serait disposé, le cas échéant, d’écrire un scénario pour présenter les divers services du CHNO. Etc.
Exemple de fiche d’activités de Patientes et Patients Partenaires.

Intitulé du poste : Patiente Partenaire au sein de l’unité d’Hématologie.

Objectifs principaux :
Accompagner – Soutenir – Informer – Participer au projet d’établissement –
Développer des actions en relation avec l’équipe médicale.

Description du poste :
Accompagner des patientes et des patients, ainsi que l’équipe de soins, dans le but de développer le « partenariat patient ».
Il s’agit de :

–  Améliorer et personnaliser le parcours de soins,
–  Améliorer la qualité de vie de chaque patient et chaque patiente au sein du service,
–  Apporter aux professionnels de santé la perception complémentaire des patientes et des patients.
Activités relatives au poste :
1 Créer un soutien relationnel auprès des patientes et des patients.
–  Apporter un soutien relationnel en raison de son expérience propre (identification – sentiment d’appartenance à un groupe),
–  Ecouter et soutenir les patientes et les patients, avant ou après une annonce, une imagerie, une chimiothérapie, une opération, etc.,
–  Écouter les patientes et les patients ou les aidantes et les aidants sur la vie avec la maladie,
–  Informer des effets secondaires des traitements (perte de cheveux, fatigue, etc.),
–  Préparer les patientes et les patients à assister à leurs rendez-vous médicaux dans l’hôpital d’origine,
–  Soutenir les patientes et les patients dans le maintien ou le développement d’un lien social,
–  Aborder des sujets de vie que les patientes et les patients n’osent pas toujours soulever avec les professionnels de santé,
–  Soutenir les patientes et les patients dans la « reprise de pouvoir » sur leur vie, en complémentarité de l’apport de l’équipe soignante,
–  Accompagner les patientes et les patients dans la découverte de l’établissement (visite du service – livret), dans leurs éventuelles difficultés par rapport à l’utilisation des services de soins, le questionnaire de sortie,
Informer les patientes et les patients et les aider à s’orienter vers la psychologue, l’assistante sociale, les associations ou les soins de support.
2 Apporter un soutien organisationnel et informatif auprès de l’équipe de soins.
–  Participer aux réunions de staff, de transmissions, et communiquer mes informations,
–  Apporter une compréhension complémentaire des attentes des patientes et des patients, pour mieux appréhender leur vécu de la maladie,
–  Transmettre un savoir expérientiel aux équipes soignantes,
–  Coanimer avec le personnel soignant des réunions de rencontre avec les patientes et les patients ou leur entourage, ou des groupes de parole,
–  Participer aux actions marketing (livret d’accueil, questionnaires de satisfaction, etc.),
–  Analyser les différentes informations recueillies et transmises par les patientes et les patients pour alimenter le projet d’établissement.

 

Moyens mis à disposition :
–  Aménagement d’un espace de travail et de réception,
–  Ordinateur ou tablette pour transcription des entretiens.
Suivi de votre activité :
–  Transmission aux médecins du suivi des échanges avec les patientes et les patients par copie sur le réseau interne,
–  Transmissions orales aux médecins référents, si besoin,
–  Point hebdomadaire avec l’infirmière ou l’infirmier de coordination et/ou le médecin,
–  Réunion avec la Cadre de santé et/ou la Cheffe de Service SSR.
Diplômes et compétences requises :
–  Formation diplômante à l’expertise d’usage (D.U. Patient Expert à l’Université des Patients – Sorbonne Université),
–  Sens de l’écoute,
–  Aisance relationnelle,
–  Recul suffisant sur son parcours de soins,
–  Capacité à organiser son travail et à gérer son emploi du temps,
–  Esprit d’équipe,
–  Respect du secret médical.