Notre CD de Marina Vlady chroniqué par Jérôme Serri (magazine Lire de mai 2009)

Jérôme Serri chronique le livre audio de Marina Vlady dans le Magazine Lire de mai 2009 :

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Le Violon de Rothschild, La Princesse par Anton Tchekhov, lu par Marina Vlady – Editions Des femmes, 1 CD

Fabricant de cercueils, le vieux Iakhov vit dans une chaumière avec sa femme, un poêle, un lit, quelques outils, un violon au mur pour améliorer le quotidien. A l’orchestre, il ne cesse de se disputer avec Rothschild. Jamais il n’eut un geste de tendresse pour sa femme. Il y a cinquante ans, ils ont eu une petite fille. Elle est morte, mais il a oublié. Sa femme s’est un jour alitée sans rien dire. Pour gagner du temps, il prit les mesures avant qu’elle ne fermât les yeux. De retour du cimetière, il fut pris de remords. Pourquoi les hommes ne savent-ils donc pas vivre ? Avant de mourir, il demandera au prêtre de donner son violon à Rothschild. Un violon que les hommes ne se lasseront plus d’écouter et qui leur déchirera le coeur. Que la musique soit le chant du malheur auquel se condamnent des hommes incapables d’humanité, c’est ce que nous dit ici Tchekhov. Que ce chant puisse être réparateur, c’est ce qu’il nous dit encore.

J.S.

Tchekhov et Marina Vlady appréciés sur les blogs (22.02.09)

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Marina Vlady, « Le violon de Rotschild » et « La Princesse »

Livre critiqué dans le cadre de l’opération « Masse critique » de Babelio

Résumé :

Iakhov est fabricant de cercueils. Violoniste à l’occasion dans un orchestre de mariage, il éprouve une réelle aversion pour le jeune flutiste juif Rothschild. Si, auprès de son violon, il trouve quelques instants de réconfort, il se plaint tout le jour des difficultés que rencontre son commerce. Au crépuscule de sa vie, Marfa, sa femme, évoque les rares instants de bonheur auprès de leur petite fille morte des années auparavant, mais dont Iakhov a oublié jusqu’à l’existence… Seul, il songe à sa vie passée, gâchée, et tout lui apparaît n’avoir été que perte.

La Princesse Véra Gavrilovna, une grande propriétaire terrienne de la Russie rurale, a coutume de prendre sa retraite estivale dans un monastère, pour y « soigner son âme ». Habituée du lieu, elle est entourée de tous les égards dus à son rang et croit éveiller « chez ces hommes simples et austères » une tendresse bienveillante que lui vaut sa bienfaisance. Au cours d’une de ses délicieuses promenades, elle reconnaît dans le médecin du couvent une vieille connaissance, à qui elle tient à exprimer sa sympathie. Très vite, pourtant, le docteur se montre distant, et lui livre une vision hideuse de la générosité dont elle se targue.

Mon avis :

Je n’ai pas l’habitude de lire des livres audios, et ce livre confirme bien ce fait : je n’en ferais pas une habitude, en fait je n’aime pas les livres audios. Je n’éprouve pas le même plaisir à écouter un livre qu’à le lire, le fait de tourner les pages m’a manqué.

En ce qui concerne ces deux nouvelles de Tchekhov, ce sont de bons textes, surtout « La Princesse », par lesquels on pénètre au plus profond de la Russie prérévolutionnaire. D’ailleurs on sent déjà un certain bouillonnement dans « La Princesse » lorsque le médecin dit ses quatre vérités à ladite princesse. Même si j’ai dit plus haut que je n’aimais pas les livres audios je dois malgré tout dire que le texte est admirablement bien servi par Marina Vlady dont la voix et le talent véhiculent à merveille l’âme russe.

Publié par Giwago à l’adresse 17:56

Libellés : livre audio, nouvelles, Tchekhov

http://cultureconfiture2.blogspot.com/2009/02/marina-vlady-le-violon-de-rotschild-et.html

MUSIQUE ET RUSSIE DROIT DEVANT !! Marina Vlady lira Tchekhov, accompagnée de balalaïkas !! (mardi 24 février, vous êtes tous invités ! Faites passer le mot…..)

Mardi 24 février, l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque vous invite à rencontrer Marina Vlady Marina_vlady.jpg, qui lira deux nouvelles de Tchekhov « Le Violon de Rothschild » et « La Princesse » (nouveauté livre audio aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque), accompagnée par André Chestopaloff, Macha Apreleff et Petia Jacquet-Pritkoff (Romances russes et musique à la balalaïka), dès 18 h 30
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Marina Vlady et Tchekhov appréciés des blogueurs ! (blog 12.02.09)

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Le violon de Rothschild, suivi de La Princesse, Anton Tchekhov
J’ai fait plusieurs découvertes avec cette œuvre de Tchekhov. Tout d’abord, et ce n’est pas rien, je n’ai pas lu ces deux nouvelles mais les ai écoutées. Puis, après Tchekhov auteur de théâtre, j’ai pu apprécier ses talents de nouvelliste. Voici donc les deux nouvelles qui composaient ce livre-CD.

Le violon de Rothschild : Iakhov est fabricant de cercueil, et joueur de violon à ses heures perdues. Malheureusement, il y a peu de décès dans la campagne où il habite, et ne sa vie ne se résume qu’à des pertes : pertes liées au jours non travaillés, aux habitants qui décident de mourir dans la ville voisine,… Quand Marfa, sa femme, tombe malade puis décède, Iakhov se demande bien à quoi a bien pu le mener cette vie, faite de reporches, d’animosité. Il a même oublié sa fille, morte enfant. C’est le début d’une remise en question de son comportement, ses habitudes,…

La Princesse : Véra Gavrilovna est une princesse russe. Elle profite de ses étés pour se reposer dans un couvent, où elle est entourée par une troupe de serviteurs, bonnes, laquais,… Elle se sent bien dans cet endroit. Lors d’une promenade dans le jardin, elle rencontre un médecin qu’elle a connu auparavant. La conversation s’engage, mais elle prend rapidement un tour auquel la Princesse ne s’attendait pas. Le médecin, dans un long réquisitoire, lui reproche son égoïsme, son mépris et sa bonne conscience.

Je ne suis plus habitué à écouter des romans. Cela me plonge dans cette période où j’écoutais Marlène Jobert raconter les contes de Perrault ou de Grimm sur des cassettes audio (et ça remonte). C’est une impression tout autre que la lecture : j’ai un esprit qui a tendance à divaguer, à voyager, et à raccrocher par la suite l’histoire. Ce phénomène est accentué par l’écoute, puisqu’il n’y a pas la matérialité du livre. Mais c’est une expérience intéressante, puisqu’elle m’a permis d’entendre une œuvre de Tchekhov et de faire des choses plus prosaïques et nettement moins passionnantes dans le même temps.

En ce qui concerne l’œuvre, j’ai retrouvé dans ces nouvelles les traits déjà repérés dans les pièces de Tchekhov que je connais. Dans le violon, on plonge dans la campagne russe, dans cette société de petits commerçants qui ont du mal à joindre les deux bouts. Dans cette courte nouvelle, Tchekhov donne à ressentir le poids de l’antisémitisme dans la Russie de la seconde partie du XIXeme Siècle, les situations conjugales pas toujours tendres, le conformisme social. J’ai beaucoup apprécié la réflexion menée autour des termes de profit et de perte, qui est le fil conducteur de la nouvelle.

Dans La Princesse, Tchekhov utilise le thème de la confrontation sociale, entre une femme richissime et des employés pauvres. Surtout, il s’attaque à l’image des dames patronnesses, femmes riches qui décident de monter une fondation ou de mener des opérations de charité envers les pauvres, ce qui leur permet notamment d’avoir bonne conscience et de se ménager une place de choix dans l’au-delà. La confrontation avec le médecin est intense, et permet à celui-ci d’exposer tous les griefs qu’il a ruminés. Malheureusement, tout cela ne sera que de peu d’effets sur Vera Gravilovna, qui reste enfermée dans sa tour de luxe et d’incompréhension. Contrairement à Iakov, qui, dans l’autre nouvelle, saura tirer un enseignement de ses mésaventures. Trop tard, mais il y parvient.

Ces deux nouvelles sont lues de fort belle manière par Marina Vlady, que j’ai vu récemment dans le très bon et libertin film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence (avec un magnifique trio d’acteurs, Noiret – Rochefort – Marielle). Elle réussit à prendre des intonations différentes dans les deux nouvelles, faisant notamment ressentir le luxe et l’aisance lorsqu’elle parle de la Princesse.

Je remercie Babelio qui m’a permis de me plonger dans un livre-CD grace à l’opération Masse Critique, et je ne dis pas que je ne renouvellerai pas l‘expérience d’écouter une œuvre (surtout que l’éditeur Des femmes publie des lectures faites par Isabelle Huppert !!!).

Pièces de Tchekhov : La Cerisaie, Ivanov

http://livres-et-cin.over-blog.com/article-27829721.html