Xavier Lardoux rend compte du coffret Duras dans la revue ETUDES (novembre 2009)

duras.gifLa Mort du jeune aviateur anglais et Ecrire

Deux films de Benoît JACQUOT avec Marguerite DURAS (1993)

Editions Des femmes-Antoinette Fouque & Montparnasse (Coffret 1 DVD et 2 CD lus par Fanny Ardant)

En 1993, Jacquot tourne deux films autour de Duras, dont il fut l’ami et le jeune assistant (Nathalie Granger, India Song) : devant la caméra attentive et silencieuse du cinéaste, l’écrivain raconte d’abord la mort du jeune aviateur anglais. D’un nom sur une tombe d’un village de Normandie, elle tire peu à peu le canevas de l’histoire d’un Anglais de vingt ans, tué pendant la guerre par les Allemands. Bouleversée par cette mort qui lui rappelle le souvenir de son frère Paul disparu sans sépulture pendant la guerre du Japon, Duras cherche ses mots, dit que l’écriture ne peut rien ici et que seul le cinéma peut déchiffrer la douleur qu’elle ressent. Si elle invente peut-être de toute pièce cette histoire au fil de ses paroles, le film n’en est pas moins un poème sur l’innocence de la vie, un témoignage saisissant d’humanité sur « la mort de n’importe qui, ce qu’est précisément la mort ». Juste après ce film, Duras avoue à Jacquot qu’elle ne lui a pas tout dit : ils partent alors dans sa maison de Neauphle-le-Château tourner Ecrire. Le cinéaste interroge alors l’écrivain sur l’acte d’écrire et le film dévoile peu à peu les liens entre l’écriture et la solitude. «Il n’y a pas d’écrit sans solitude. Ecrire, c’est ne rien dire. Un écrivain, c’est muet. » La caméra rivée sur cette petite femme perdue au fond d’un fauteuil, Jacquot fait briller ses yeux malicieux, écoute, fait entendre sa voix rauque à la conquête de la simplicité et du silence. « Ecrire, dit encore Duras, c’est tenter de savoir ce qu’on écrirait si on écrivait – on ne le sait qu’après…» Xavier Lardoux

Françoise Vergier rend présente Antoinette Fouque dans la Revue Aréa (automne-hiver 2009)

1272vergier_merebrune.jpgPRESSE NATIONALE
- “ L’énergie des principes” entretien avec Christine Jean, in « area », 120 femmes s’expriment, féminin pluriel,n°19/20 automne-hiver 2009, p 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77.
http://www.francoise-vergier.com/
 
Aréa Revue http://www.areaparis.com/ Entretien avec Christine Jean – Françoise Vergier
L’énergie des principes
La poésie comme règle, le sensible comme moteur et la responsabilité en tout. Les objets de Françoise Vergier sont animés, comme on pourrait le dire d’un fétiche chargé installant avec celui qui regarde une relation de fascination qui le rendrait auteur du monde.
 
(…)
A la question d’Alexis Rafael Krasolowsky :
 – Voyez-vous l’art comme un monde d’hommes ? Louise Bourgeois répondait :
 – Oui, c’est un monde où les hommes et les femmes essaient de satisfaire le pouvoir des hommes.
 – Pensez-vous qu’il y a un style particulier ou une part de style qui soit propre aux femmes ?
 – Pas encore. Avant que cela se produise, les femmes devront avoir oublié leur désir de satisfaire la structure du pouvoir mâle » (février 1971)
Louise Bourgeois disait cela il y a plus de trente ans, que diriez-vous aujourd’hui ?
 
Je lutte contre les valeurs du pouvoir patriarcal et je m’en défends maladroitement. Mon travail cherche à savoir qui je suis en tant que personne humaine et à  dire un sentiment du monde. Les sujets que j’approche sont liés à un principe féminin qui appartient autant aux hommes qu’aux femmes. Rien ne peut arrêter la matérialisation de ma parole, même si je rencontre des barrières, si l’on refuse de voir mon travail pour ce qu’il est : l’indication d’un apaisement réconciliateur. Les femmes sont encore un problème pour une bonne partie des hommes et énormément de femmes trouvent du plaisir à satisfaire la structure du pouvoir mâle. Celles qui réussissent en art et ailleurs sont l’arbre qui cache la forêt. Je suis en accord avec Antoinette Fouque lorsqu’elle dit que la gestation est une blessure narcissique pour l’homme.
L’universalité du mépris et de la dévaluation des femmes, la peur pure et simple du sexe féminin, la crainte de perdre le pouvoir ou le besoin d’asservir les compagnes le démontrent. Notre époque est en régression, mais la vague d’émancipation qui a eu lieu en Occident est irréversible. Lorsque Fabrice Hyber écrit sur un dessin, avant l’an 2000 « le XXIème siècle sera féminin ou ne sera pas » et qu’au premier jour de ce nouveau siècle, il note sur un autre dessin « le XXIème siècle sera féminin », il indique que nous ne pouvons pas ne pas faire un renversement des valeurs qui est vital pour notre humanité. Tout cela rejoint l’écologie nécessaire à notre planète, c’est-à-dire la recherche d’un équilibre respectueux envers tout ce qui compose nos vies de A à Z.

Hommage à Kateb Yacine, auteur de « Parce que c’est une femme » (éditions Des femmes, 2004) par Marie-José Sirach dans L’HUMANITE du 29 octobre 2009

Les Lettres françaises de novembre consacreront un dossier à Kateb Yacine. Une soirée d’hommage à Kateb Yacine aura lieu le mercredi 9 décembre 2009, à 18 h 30 à l’Institut du monde arabe. « Kateb Yacine, le coeur entre les dents », textes de Benamar Mediene, dits par Fellag, Marianne Epin et Sid-Ahmed Agoumi, et chants berbères de Fettouma Bouamari. (entrée libre et gratuite) 1 rue des Fossés Saint-Bernard 75005
 
Une oeuvre
Le 17 octobre, Amazigh Kateb, chanteur et fondateur du groupe Gnawa Diffusion, a sorti un album en solo, Marchez noir (Iris Music), dans lequel il aborde l’écriture de son père.

kateb-yacine.jpgL’HUMANITE – Article paru le 29 octobre 2009 – Hommage littérature par Marie-José Sirach

Kateb Yacine L’éternel insoumis

« Voici ma vie à moi / Rassemblée en poussière…/ Bonjour mes poèmes sans raison. » Kateb Yacine

Le 28 octobre 1989 mourait Kateb Yacine 
à l’âge de soixante ans. 
Il laisse une œuvre poétique, dramatique et journalistique incommensurable.

Lire et relire Kateb Yacine. Pour ne pas mourir idiot. Pour garder les yeux ouverts sur le monde. Pour rire de la malice de son auteur, de son ingéniosité à défier, sans relâche, le pouvoir, tous les pouvoirs, qu’ils soient religieux ou politiques. Il fut et il reste un des plus grands écrivains de langue française même s’il affirmait sans se démonter  : « J’écris en français, mieux que les Français, pour dire que je ne suis pas français. » Cette langue de la colonisation, il se l’est appropriée (« butin de guerre », disait-il) pour mieux la réinventer, sans cesse. Racée, élégante, lyrique, populaire, elle est à la croisée de tous les chemins. Elle pétille d’inventivité, croisant une langue paysanne et savante, burlesque et épique. Irrévérencieuse, elle sent le soufre, elle ne peut qu’inquiéter le pouvoir, quel qu’il soit. Kateb Yacine déjoue tous les académismes, les règles du bien écrire faisant éclater son récit en des intemporalités narratives qui saisissent par leurs audaces. Inventeur d’un continent imaginaire, l’Anafrasie, il est l’éternel défenseur des « ânes » prolétaires contre « les Frères monuments qui gardent la loi et vendent le pétrole » et tous les Bou Dinar qu’il croise sur son chemin.

Il vient à la littérature sans être passé par la case école qu’il ne fréquente plus dès l’âge de quinze ans, viré après avoir participé aux manifestations de Sétif et purgé deux mois de prison. Cela ne l’empêche pas de lire, au petit bonheur la chance. Une chance qui lui ouvre bon nombre d’auteurs, dont Eschyle, Sophocle, Aristophane, Höderlin, Baudelaire…

Il vient à la littérature par une conscience politique qui jamais ne le lâchera. Le 8 mai 1945, les massacres de Sétif marqueront à jamais son engagement en littérature. Sa plume, ses mots seront désormais ses armes : qu’il tournera d’abord contre le colonialisme ; puis contre les diktats d’un FLN agrippé au dogme d’une identité arabo-islamique ; enfin contre l’obscurantisme des religieux de tout poil.

« Ici est la rue des Vandales. C’est une rue d’Alger ou de Constantine, de Sétif ou de Guelma, de Tunis ou de Casablanca […]. Ici je suis né, ici je rampe encore pour apprendre à me tenir debout » : ces mots sont prononcés par Lakhdar en ouverture du Cadavre encerclé. Publiée en 1954 dans la revue Esprit, la pièce, créée par Jean-Marie Serreau, sera frappée d’interdiction en France. Nedjma (l’étoile) est son premier roman. Publié en 1956, Nedjma est une allégorie, une première tentative pour dire l’histoire d’un pays sans mémoire, une histoire à la peau trouée comme le corps criblé de balles du peuple algérien. Plus tard, celle du peuple vietnamien (l’Homme aux sandales de caoutchouc, 1970), mais aussi palestinien (Boucherie de l’espérance ou Palestine trahie, 1975). La rue des Vandales trouve des échos dans d’autres ailleurs, dans ce vaste monde qu’il parcourt, et qui lui renvoient toujours ces mêmes scènes d’injustice et d’oppression. Toute sa vie, Kateb, cet Africain errant, ne cessera de faire des allers-retours. Paris, Alger, Berlin, Moscou, Rome, Le Caire… Et même La Mecque, si l’on en croit ce fameux reportage avec les pèlerins en route pour la ville « sainte » (Minuit passé de douze heures). Il arpente le monde, exerce différents métiers parce qu’il faut bien bouffer. Docker, maçon, vendangeur, argenteur dans une usine de luxe à Montreuil, « paradoxal métier pour un sans-le-sou », raconte-til, et même fossoyeur. Depuis 1947, il est membre du Parti communiste algérien. Ça lui vaudra des « ennuis » avec les autorités coloniales ; plus tard avec le FLN au pouvoir. N’avait-il pas créé, en 1957, « le CCK, le Comité central de la Khahta, autrement dit le soviet de la cuite héroïque ou de la beuverie contestataire » pour se moquer, dénoncer la morale bigote que le FLN imposait à tous les Algériens. En 1962, après l’indépendance, il revient à Alger et reprend sa collaboration à Alger républicain. En 1971, il crée sa troupe, l’Action culturelle des travailleurs (ACT), s’installe à Bab El-Oued et se lance dans une aventure théâtrale qui ne va pas sans évoquer celle de Lorca et de la Barraca. OEuvrant à l’élaboration d’un théâtre populaire, épique, politique et satirique écrit en arabe dialectal, il parcourt l’Algérie et présente des pièces incroyables par leur audace, leur humour féroce, leur liberté de ton, leur langue comme les personnages aux noms invraisemblables et les situations choisies, souvent rocambolesques.

« Les racines de ma poésie se trouvent sous la terre de mon pays », confie-t-il. Durant cette période prolifique, il écrit et joue avec sa troupe Mohamed fait ta valise (1971), la Voix des femmes (1972), la Guerre de deux mille ans (1974), le Roi de l’Ouest (1975), alias Hassan II. Certaines de ces pièces sont aussi jouées en France, en Allemagne de l’Est. Mais Kateb devient chaque jour qui passe plus gênant aux yeux du pouvoir algérien. Il est alors nommé au théâtre régional de Sidi-Bel-Abbès, une façon de l’exiler sans le dire. Il est interdit d’antenne à la télévision, ses pièces se jouent dans des lycées, quelques entreprises. Ses positions sur la langue tamazight, sur l’égalité de la femme et de l’homme, contre le retour du voile ne plaisent pas. Et plus le pouvoir se raidit, plus Kateb est libre. Libre d’aimer la littérature, les femmes, le vin. Et de rir
e. Il est mort le 28 octobre 1989. Quelques mois plus tôt, le FIS venait d’être légalisé. Les muftis font la loi, lançant des fatwas depuis leurs mosquées. Pour Kateb, ce sera une fatwa post-mortem. Ce 1er novembre 1989, la foule se presse.

Entonne l’Internationale, en français, en tamazight ; puis Min jibalina, le chant des partisans algériens. Hommes et femmes l’accompagnent au cimetière. Un cimetière interdit aux femmes qui braveront cette consigne. Voilà ce peuple d’Alger, ce peuple de mécréants qui le conduit à sa dernière demeure. Kateb Yacine est mort, et sa mort marque les débuts d’une période sanglante, une décennie noire où les prêcheurs, à l’ombre des indéboulonnables « Frères monuments », lancent des condamnations à mort depuis le haut de leur minaret, où les listes de poètes et de démocrates à abattre noircissent les murs des mosquées. Alors oui. Lire et relire Kateb Yacine. Pour réapprendre à vivre libre. Tout simplement.

MARIE-JOSÉ SIRACH

Les Lettres françaises de novembre consacreront un dossier à Kateb Yacine. Une soirée d’hommage à Kateb Yacine aura lieu le mercredi 9 décembre 2009, à 18 h 30 à l’Institut du monde arabe. « Kateb Yacine, le coeur entre les dents », textes de Benamar Mediene, dits par Fellag, Marianne Epin et Sid-Ahmed Agoumi, et chants berbères de Fettouma Bouamari. (Entrée libre et gratuite)

Bibliographie

- le Polygone étoilé, Éditions du Seuil, 1966  ;
- le Cercle des représailles, théâtre, Éditions du Seuil, 1959 et 1976  ;
- l’Homme aux sandales de caoutchouc, théâtre, Éditions du Seuil, 1970 et 1978
- l’Œuvre en fragments, Éditions Sindbad, 1986  ;
- Soliloques, poèmes, Ancienne Imprimerie Thomas, 1946, Éditions Bouchène, 1989, Éditions La Découverte, 1991  ;
- le Poète comme un boxeur, entretiens, 1958-1989, Éditions du Seuil, 1994  ;
- Minuit passé de douze heures, écrits journalistiques 1947-1989, Éditions du Seuil, 1999  ;
- Boucherie de l’espérance, œuvres théâtrales, Éditions du Seuil, 1999  ;
- Parce que c’est une femme, Éditions Des Femmes, 2004.

Soirée « Artiste féminin singulier » avec Thierry Delcourt et « ses » artistes, mardi 27 octobre, 18 h 30, 35 rue Jacob

Mardi 27 octobre, à 18 h 30, Antoinette Fouque et Des femmes reçoivent Thierry Delcourt, Colette Deblé, Sylvia Katuszewski et bien d’autres femmes créatrices pour une soirée consacrée au livre Artiste Féminin Singulier de Thierry Delcourt (LÂge d’homme, juin 2009). 22419817_4288451.jpgVous êtes le(la) bienvenu(e) !

Espace des femmes-Antoinette Fouque

 35, rue Jacob – Paris VI – Tél. 01 42 22 60 74

Mardi 27 octobre 2009 – 18 h 30

Antoinette Fouque et Des femmes

reçoivent Thierry Delcourt , Colette Deblé, Sylvia Katuszewski, Catherine Lopes-Curval, ORLAN, Sophie Rocco, Michelle Knoblauch, Milvia Maglione, Catherine Seher, Ruta, Myona Rimoldi-Guichaoua, Virginie Roux-Cassé et d’autres artistes pour une rencontre-débat autour du livre de Thierry Delcourt :

Artiste Féminin Singulier

éd. L’Âge d’Homme, 2009

 

En 2009 et 2010, plusieurs expositions, dont celle du Musée des femmes d’Antoinette Fouque se tenant à l’Espace des Femmes du 8/09 au 17/11 2009, et de nombreux évènements confirment l’évolution remarquable et enfin remarquée de la place des femmes et de leur visibilité dans l’art contemporain. Leur engagement politique, culturel et artistique contribue à cet essor.

 

Copie de Biarritz 131.jpgArtiste Féminin Singulier soulève quelques questions à débattre:

La création a-t-elle un sexe ? Faudrait-il repérer des différences entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque œuvre ?

< span style="font-size: small;"> 

Les artistes Lydie Arickx, Edith Canat de Chizy, Carolyn Carlson, Colette Deblé, Mame Faguèye Bâ, Anta Germaine Gaye, Louise Giamari, Sylvia Katuszewski, Florentine Mulsant, Marylène Negro, ORLAN, Sophie Rocco, Valérie Rouzeau, Agnès Thurnauer etc ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.

 

Thierry Delcourt est allé à la rencontre de ces femmes artistes en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte. de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit par pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer Forme, expression, concept, sensibilité, énergie se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation …

anniversaire.jpgCette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant qui tente de préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.

(Michelle Knoblauch, Catherine Lopes-Curval, Milvia Maglione et d’autres non dans le livre seront là aussi)

 

(ci contre : Thierry Delcourt et sa petite fille, Maïa)

 

Christine Clerc remarque la première notre coffret Nathalie Sarraute (Valeurs actuelles du 22 octobre 2009)

caillou.jpgValeurs Actuelles – du 22 au 28 octobre 2009 (Carnet de Christine Clerc)

Sisyphe et son fils
 
(…) Pour le dixième anniversaire de la mort de Nathalie Sarraute, Antoinette Fouque, la créatrice de la Bibliothèque des voix ressort un enregistrement de Tropismes. De loin, on prenait Sarraute, figure emblématique du « nouveau roman », pour une intellectuelle inaccessible. Sa voix et celle de son amie Madeleine Renaud nous la rendent infiniment proche et sensible quand elle évoque les anonymes – ceux dont on dit aujourd’hui qu’ils nhe « passent pas à la télé ». A la fin, son texte « Le Mot amour » résonne comme un long poème aussi bouleversant que du Péguy. Bonne nouvelle : il n’est pas encore interdit d’écouter un CD en voiture ! (…)
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Soirée avec Daniel Sibony, écrivain et psychanalyste, mardi 20 octobre à 19 h (Espace Des femmes, 35 rue Jacob) – Venez nombreux !

  

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Daniel%20SIBONY%201.jpgMardi 20 octobre 2009, à 19 h

à l’Espace Des femmes, 35 rue Jacob, Paris VIème

Antoinette Fouque invite 

Daniel Sibony

à présenter son livre Marrakech, le départ (roman paru chez Odile Jacob)

 

C’est un premier roman tout imprégné de souvenirs et de sensualité, mais aussi des réflexions d’un homme qui s’est déjà largement distingué par ses essais. Psychanalyste de renom, Daniel Sibony est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages consacrés, notamment, à la psychanalyse. Comme lui, son narrateur est né au Maroc, dans la Médina de Marrakech. Et comme lui, il est écrivain. De retour sur les lieux de son enfance, où il compte terminer un roman, ce personnage se trouve soudain pris entre deux voyages intérieurs: celui de la rencontre amoureuse avec une femme rousse et celui de la mémoire, qui le ramène à son point de départ. Entremêlant habilement les deux récits, Daniel Sibony plonge avec délectation dans un passé tout rempli de saveurs et de couleurs, de mots étranges et beaux (en arabe ou en hébreu), mais aussi du sentiments que le lieu du départ et celui de la destination finissent, d’une manière mystérieuse, par se rejoindre et se confondre. (Raphaëlle Rérolle – « Le Monde » du 17 juillet 2009.)

 

            D’où que vous soyez, si vous êtes sensibles aux questions d’identité, d’exil, de nouvelle vie…, si vous n’êtes pas très portés sur la seule nostalgie, lisez ce livre.

 

                        Daniel Sibony, écrivain, psychanalyste, auteur d’une trentaine de livres dont: L’enjeu d’exister-Analyse des thérapies; Création-Essai sur l’art contemporain; Proche-Orient-Psychanalyse d’un conflit (au Seuil) ; Lectures bibliques (Odile Jacob).

 

 

Aujourd’hui, le 10ème anniversaire de la mort de Nathalie Sarraute (19 octobre 2009)

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…et la sortie d’un

coffret

exceptionnel de

15 heures de

ses textes lus par elle-même (à 90%), Madeleine Renaud et Isabelle Huppert dans la collection Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes-Antoinette Fouque.

Entre 1980 et 1999, les éditions Des femmes ont eu le bonheur d’accueillir Nathalie Sarraute lisant certaines de ses oeuvres majeures pour la Bibliothèque des voix.

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Nathalie Sarraute lit

Tropismes avec Madeleine Renaud et Isabelle Huppert

Entre la vie et la mort

L’usage de la parole

Tu ne t’aimes pas

Ici

 

Frédéric Mouchon interviewe Antoinette Fouque dans Le Parisien (manifestation du 17 octobre 2009)

LE PARISIEN – 2406.jpgDimanche 18 octobre 2009
Le fait du jour
Les femmes se remobilisent pour le droit à l’avortement
 
Trente-quatre ans après la légalisation de l’IVG, les Françaises repartent au combat pour défendre ce droit, que beaucoup jugent menacé. Hier, elles étaient des milliers à défiler dans Paris.
 
Comme aux grandes heures des manifestations post-soixante-huitardes réclamant le droit d’avoir « un enfant si je veux, quand je veux », plusieurs milliers de personnes, majoritairement des femmes, n’ont pas reculé devant les trombes d’eau pour réclamer, hier à Paris, une meilleure égalité « femmes-hommes », notamment sur les salaires, et surtout dénoncer les atteintes au droit à l’avortement. Trente-quatre ans après la légalisation de l’IVG, les féministes s’inquiètent de voir des centres d’interruption volontaire de grossesse démantelés et des jeunes femmes parfois contraintes d’aller avorter à l’étranger.
 
image_58164164.jpg« Notre combat n’a pas cessé »
 
Alors que le gouvernement irlandais a tenté en mars dernier de durcir une loi anti-avortement déjà considérée comme l’une des plus restrictives d’Europe, plus d’un million de militants « pro vida » ont défilé en force hier à Madrid pour dénoncer le projet de libéralisation de l’IVG du gouvernement espagnol.
 
(…) Il y a encore des forces qui essaient de revenir sur ce qui, pour nous, est acquis, même dans un pays progressiste comme l’Espagne », s’inquiète l’adjointe PS du maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défilait hier dans le cortège parisien. « Chaque fois que l’on voit les partis traditionnalistes battre le pavé, c’est contre nos libertés et nos droits citoyens, confie la cofondatrice du Mouvement de Libération des femmes (MLF), Antoinette Fouque. Entre le droit à l’IVG attaqué, le port de la burqa, la sous-représentation en politique et les violences faites aux femmes, la période actuelle est très dure. Depuis quarante ans, notre combat n’a pas cessé et rien n’est jamais acquis. » (…)
 
af.jpgPrésente aux côtés des 103 associations féministes organisatrices du rassemblement, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, estime que, « dans une société de crise comme la nôtre, ce sont souvent les femmes qui sont les premières licenciées et les premières précarisées ». Frédéric Mouchon
 
Le mot du jour
Féminisme
Le féminisme est l' »attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les mêmes que les droits des hommes », lit-on dans le Petit Robert. Porté par Olympe de Gouges pendant la Révolution française, le féminisme marque les esprits avec le combat des suffragettes britanniques à la fin du XIXème siècle…
Le mouvement féministe prend toute sa dimension dans les années 1960, d’abord aux Etats-Unis, où est votée la première loi sur l’égalité des salaires en 1963, puis en Europe de l’Ouest. En France, le MLF (Mouvement de libération des femmes) s’organise derrière des figures de proue comme Antoinette Fouque, et obtient le droit à l’avortement en janvier 1975. Dans l’Hexagone, les femmes n’ont le droit de voter que depuis 1945… H.B.
 
 

La Quinzaine littéraire annonce la sortie du coffret Duras (15/10/09)

duras.gifLa Quinzaine littéraire du 15 au 31 octobre 2009
 
Marguerite Duras aux Editions Des femmes Antoinette Fouque
 
Les éditions Des femmes Antoinette Fouque (en partenariat avec les éditions Montparnasse) éditent deux films sur Marguerite Duras réalisés par Benoit Jacquot. « C’est Benoit Jacquot qui a eu l’idée », confesse Duras, « de me filmer lui racontant cette mort du jeune aviateur de vingt ans. (…) Le film une fois réalisé, on est allé dans ma maison de Neauphle-le-Château. J’ai parlé de l’écriture. Et un deuxième film a été ainsi fait avec la même équipe ».

Table ronde + Vernissage de La Couverture vivante (jeudi 16 octobre, dès 18 h 30)

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Du 12 au 17 octobre 2009, Exposition La Couverture Vivante

Espace Des femmes – 35 rue Jacob – 75006 Paris

Vendredi 16 octobre, table ronde Tisser des liens entre les femmes du monde à 18 h 30, Vernissage à 20 heures

L’Espace Des femmes, un lieu pour la « solidarité absolue » des femmes

La Couverture Vivante est une création collective, composée d’autoportraits sur tissu, confectionnés par des femmes du monde entier afin de véhiculer un message de paix et de préservation du vivant.

Sur proposition de Michèle André, Antoinette Fouque accueille cette oeuvre à l’Espace Des femmes.

La Couverture Vivante, oeuvre commune de femmes, veut favoriser la « conscience citoyenne planétaire». « Le MLF, comme dit Antoinette Fouque, c’est le temps de la ’solidarité absolue’ : tant qu’une femme est esclave, je suis esclave aussi ; ma liberté commence avec celle de l’autre… ».

Quatre interventions et un débat :

 1) L’Espace Des femmes, relais du MLF : une histoire des solidarités. Catherine Guyot, Yvette Orengo ;

 2) Regard historique sur le rapport des femmes au corps et au monde à travers le vêtement. Le retour du « corps contraint » dans les vêtements ? Catherine Join-Dieterlé, ancienne conservatrice du Musée de la mode de la ville de Paris ;

 3) Au coeur des quilts. Autour de ces créations textiles, des femmes nord-américaines se rassemblaient et s’engageaient. Dominique Herbay ;

 4) La Compagnie Entre chien et loup propose un spectacle 2 : un état des lieux sur la condition des femmes vivant dans des pays occidentaux, sur leur implication dans la société civile et leur rapport au féminisme. Camille Perreau, Caroline Vergon.

Contact presse : pour La Couverture Vivante, Carole Menduni, + 33 (0)4 27 68 90 28, +33 (0)6 69 39 02 65 ; pour l’Espace Des femmes, Guilaine Depis, + 33 (0)6.84.36.31.85, guilaine_depis@yahoo.com

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