Emilie Poyard, sur le site de Elle, revient sur la pétition pour la parité en Europe ! (Antoinette Fouque, Simone Veil, Michèle André, Gisèle Halimi l’ont déjà signée… ET VOUS ???)

Le site du Magazine Elle, le 16 novembre 2009

europe.jpgElisabeth Guigou et Noëlle Lenoir : « L’Europe, il s’agit vraiment d’une bataille d’hommes ! »

Vendredi, à Bruxelles se tiendra un sommet extraordinaire. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne y désigneront le premier Président stable du Conseil européen ainsi que le Haut représentant pour les affaires étrangères. Alors que le Parlement Européen et la  Commission de Bruxelles sont dotés de patrons masculins, les femmes se mobilisent pour voir l’une des leurs à la tête de l’Union. Elisabeth Guigou, Noëlle Lenoir et Corinne Lepage ont lancé en ligne une pétition pour la parité dans les instances européennes. Entretien avec deux de ces anciennes ministres : Elisabeth Guigou et Noëlle Lenoir.

Propos recueillis par Emilie Poyard

Pourquoi cette pétition lancée avec Corinne Lepage ?

Noëlle Lenoir En suivant de près les processus de nomination, on s’aperçoit qu’il s’agit vraiment d’une bataille d’hommes ! C’est important qu’on ne rate pas une occasion de rappeler que les femmes ne sont pas là uniquement pour combler les vides lors des élections. Il n’y a eu que deux femmes présidentes du Parlement européen : Simone Veil et Nicole Fontaine ! L’idée que « le pouvoir est l’affaire des hommes » perdure. Le coup de l’égalité en droit, on nous le fait depuis les années 60 ! Mais tant que pour les femmes cela reste aussi difficile de faire de la politique, il faut continuer à matraquer qu’on veut la parité. C’est une piqure de rappel, exactement comme le vaccin contre la grippe : chaque année il faut le refaire !

Elisabeth Guigou La parité dans les instances européennes, tous ces Messieurs n’y pensent pas ! Pourtant, des femmes compétentes, il y en a ! Si on les cherche, on en trouve ! Mais ce n’est pas leur premier souci. Ils ne se préoccupent pas de l’équilibre de genre comme ils se préoccupent de l’équilibre petits-grands pays. Pour eux, la question du genre est la dernière roue du carrosse, c’est désolant ! Vous vous rendez compte s’il n’y a pas de femme qui accède au poste de Président de la commission ou à celui de Haut représentant pour les affaires étrangères ? Si on veut rapprocher l’Europe des citoyens, il faut des femmes à ces postes ! Nous avons donc décidé de lancer une pétition qui s’adresse aux Françaises et aux Français.

Noëlle Lenoir C’était également emblématique de relayer la pétition de la Suédoise Margot Wallström, la vice-présidente de la commission européenne.

Depuis l’origine, la communauté européenne a fait de l’égalité hommes/femmes une priorité. Pourquoi est-ce que cela ne se traduit toujours pas vraiment dans la réalité politique ?

E.G. Depuis 1957, l’égalité hommes-femmes est réaffirmée par les traités avec toujours plus d’autorité, mais les engagements ne sont toujours pas tenus ! Ce sont des combats qui étaient déjà menés il y a dix ans ! Si cela ne bouge pas, un jour, on devra passer à autre chose que des pétitions !

Qui a déjà signé cette pétition ?

E.G.Simone Veil, Nicole Fontaine et Catherine Lalumière, qui a été vice-présidente du Parlement jusqu’en 2004, ont signé la pétition. On y trouve aussi Edith Cresson, Catherine Trautmann, Sylviane Agacinski, Gisèle Halimi, Antoinette Fouque ou bien encore Dominique de la Garanderie. Michèle André qui est au Sénat et Marie-Jo Zimmermann qui est elle à l’Assemblée nationale ont également répondu présentes. On remarque qu’il y a aussi bien des femmes du PS que de l’UMP à se mobiliser : ce qui compte, ce n’est pas qu’il s’agisse de personnes de droite ou de gauche mais de femmes !

Hier, dans le Financial Times, Margot Wallström et Diana Walisdans ont demandé aux dirigeants européens de désigner une femme pour occuper la fonction de président ou de chef de la diplomatie de l’UE. Elles citent le nom de Vaira Vike-Freiberga, Catherine Ashton mais également le vôtre, Elisabeth Guigou.

E.G. Mon nom est cité depuis plusieurs semaines pour le poste de Haut représentant de la commission européenne. Ma candidature a été avancée par les sociaux démocrates européens et a été acceptée. Les sociaux démocrates sont d’ailleurs les seuls à avoir proposé un nom de femme… Avec cette pétition, nous appelons à l’élection d’une femme mais on n’en soutient pas une en particulier : on verra bien !

N.L. C’est dommage que l’on exige que ce soit nécessairement un chef d’état ou de gouvernement qui soit en charge de la Présidence du conseil. Il y a des femmes remarquables en dehors des chefs d’état ! Il faudrait avoir une gamme plus étendue de candidatures féminines…

A votre avis, que va-t-il se passer vendredi ?

E.G. Si le Président de la commission européenne, José Manuel Barroso, arrive avec des postes occupés uniquement par des hommes, il pourrait y avoir un vote de défiance au Parlement européen.

N.L. Il y a encore de l’espoir : ce serait insupportable d’avoir quatre hommes à ces postes clés !  

> Où trouver la pétition ?

16/11/2009

Les Marianne de la diversité vous invitent à Féminin PluriELLES, vendredi 6 mars 2009, à 14 h (Maison de l’Amérique Latine)

http://lesmariannedeladiversite.org

http://lesmariannedeladiversite.org/IMG/pdf/Programme_Feminin_Plurielles-2.pdf

Dans le cadre de la journée internationale de la femme, les Marianne de la diversité, en partenariat avec l’association LLLS, vous invitent à partager un moment d’échange et de culture pour célébrer dans l’engagement et la solidarité la journée internationale de la femme.

c.chawaf .jpghalimix.jpg De nombreuses artistes, chanteurs, comédiens, philosophes, sociologues, acteurs économiques et personnes engagées ont répondu à notre invitation et seront présents pour soutenir l’engagement au féminin. Lors de cette manifestation, la jeune artiste saoudienne Cheikha Latifa AL-Sowayel exposera pour nous ses toiles et ouvrira un pont entre l’Orient et l’Occident.

Découvrez ci-dessous le programme de cet événement :

FADILA MEHAL, Présidente-Fondatrice des MARIANNE DE LA DIVERSITE
En partenariat avec l’association LLLS
vous convie à la manifestation
« FEMININ PLURIELLES »

Lieu de cette manifestation :
Maison de l’Amérique Latine, salon Brasilia
117 boulevard Saint Germain
Paris 75007
Métro Solférino

Vendredi 6 mars 2009, de 14h à 19h (journée animée par Nadia Bey, journaliste à la radio)

PROGRAMME :

14h00 Accueil des participants

14h15 : Ouverture par Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité

Allocutions :
Valérie Létard, secrétaire d’Etat aux solidarités
Fadéla Amara, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville
Edgar Morin, sociologue, parrain des Marianne de la diversité

14h30 Regard :

Blandine Kriegel, philosophe, marraine des Marianne de la diversité
« Les femmes et la Méditerranée en partage »

15h00 Table ronde 1 :

L’expression au féminin, entre miroir et mémoire

Régina Avila , écrivain , artiste, Yamina Benguigui, Olivia Cattan , journaliste cinéaste, CHANTAL CHAWAF, écrivain, Faiza Guene, écrivain, GISELE HALIMI, avocate, Simone Veil, membre de l’Académie française, Scholastique Mukasonga, écrivain, et prix Seligmann 2008

Modérateur Alexis Lacroix, rédacteur en chef de la culture à Marianne

Hommage à Aimé Césaire par Gisèle Bourquin, présidente de femmes au-delà des mers

16h Table ronde 2 :

Aux actes citoyennes !

Isabelle Fougère, présidente de l’association des femmes journalistes, Carole Da Silva, DG AFIP, Soumia Malinbaum, présidente de l’AFMD, Véronique Morali, femme d’or 2008 Terra Fémina, Marie-France Picard, Halde, Françoise Seligmann, présidente de la fondation Seligmann, Françoise Vergés, historienne et politologue

Modérateur : Serge Moati/Frédéric Taddéi, journaliste

Echanges avec la salle

17h : Vincent Byrd le Sage, discours de Philadelphie de Barak Obama

17h15 : Témoignages de femmes de Fatima Lancou-Besnaci par Souad Amidou, comédienne

17h30 : Intermède musical, Kerry James, Louisa Belaiche, Sébastien Avispa, Sté Strauss.

18h15 : clôture

Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité
Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication
Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères et aux Droits de l’homme

Colloque de Gisèle Halimi (Centre des Conférences internationales)

Hal.jpgLa Clause de l’Européenne la plus favorisée-27 et 28 novembre 2008-Paris 1
Dans le cadre de la Présidence française de l’Union Européenne
LA CLAUSE DE L’EUROPEENNE LA PLUS FAVORISEE
« Le meilleur de l’Europe pour les femmes »
Les 27 et 28 novembre 2008
Au Centre des Conférences Internationales
19, avenue Kléber – 75016 Paris, France

PROGRAMME DU COLLOQUE

JEUDI 27 NOVEMBRE 2008

09h00-09h30 : Accueil des participants
09h30-11h00 : Le meilleur de l’Europe pour les femmes.
Introduction : présentation du programme et des participants
Par Frédéric Taddéi, journaliste (culture et société) de France Télévisions, qui animera le débat.
Gisèle Halimi, Présidente de Choisir la cause des femmes.
Margot Wallström, Vice-présidente de la Commission Européenne.
Valérie Létard, Secrétaire d’Etat à la Solidarité.
Vladimir Spidla, Commissaire européen chargé de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’égalité des chances.
11h00-11h45 : Présentation de la Clause de l’Européenne la plus favorisée.
Présentation des méthodes de travail et des domaines de la Clause
Projections commentées et annonce du « Bouquet législatif »
Maria Cornaz, Violaine Lucas et Barbara Vilain répondront aux questions de Frédéric Taddéi.
12h00-13h00 : Faisabilité juridique de la Clause
Avec la participation de Professeurs européens spécialistes de Droit communautaire institutionnel :
Jean-Luc Sauron (France), Maître des requêtes au Conseil d’Etat.
Eva Edwardsson (Suède), Professeure de Droit européen.
Inge Govaere (Belgique), Professeure de droit européen à l’Université de Gand et Directrice du département d’études juridiques
européennes du collège d’Europe de Bruges.
Andreu Olesti Rayo (Espagne), Directeur du département d’études juridiques européennes du Centre d’études internationales de
Barcelone. Débat mené par Frédéric Taddéi et Séverine Dupagny, juriste européenne.
*

14h15-15h45 / 16h30-18h : Ateliers
Choisir de donner la vie, animé par Violaine Lucas (France).
Pays participants : Chypre, Danemark, Irlande, Pays-Bas, Pologne, Portugal.
La famille : havre affectif ou piège pour les femmes ?, animé par Séverine Dupagny et Anne Dussaulx (France).
Pays participants : Autriche, Estonie, Grèce, Malte, République tchèque.
Violences : femmes battues, femmes violées, femmes prostituées, animé par Maria Cornaz (France).
Pays participants : Estonie, Espagne, Lettonie, Lituanie, Suède.
Travail : l’indépendance économique des femmes, socle de toutes les libertés, animé par Barbara Vilain (France).
Pays participants : Allemagne, Bulgarie, France, Italie, Roumanie, Royaume-Uni.
Politique : quelle démocratie pour les femmes ? animé par Faye Fisch (France).
Pays participants : Belgique, Finlande, Luxembourg, Hongrie, Slovaquie, Slovénie.
La Clause de l’Européenne la plus favorisée-27 et 28 novembre 2008-Paris 2

VENDREDI 28 NOVEMBRE 2008

09h00-09h30 : Intervention de Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes
09h30-12h00 : Le Parlement Européen à l’écoute des rapporteures
Table ronde des Présidents de cinq groupes parlementaires (PPE-DE ; PSE ; ADLE ; Verts ; GUE – Gauche verte
nordique). Ils réagissent, lors d’un débat, aux conclusions des rapporteures.
Audrey Pulvar, journaliste politique de France Télévisions, et Frédéric Taddéi mènent les échanges.
*

14h30-16h00 : « Droits des femmes = droits des hommes ? »
Gisèle Halimi, Présidente de Choisir la cause des femmes.
Rama Yade, Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme.
Dzamila Stehlikova, Ministre de Droits de l’Homme et des minorités nationales (République Tchèque).
Nyamko Sabuni, Ministre de l’Intégration et de l’Egalité des sexes (Suède) (sous réserve).
Irene Kahn, Secrétaire Générale d’Amnesty International.
Débat mené par Audrey Pulvar.
16h-16h15 : Intervention de Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères
16h15-16h30 : Pause
16h30-18h00 : Femmes en attente d’Europe ?
Dialogue entre Roselyne Bachelot, (France) Ministre de la Santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative,
Elisabeth Guigou, (France) Ancienne Ministre des Affaires européennes et Députée de Seine-Saint-Denis à l’Assemblée
Nationale et des représentantes de pays de l’Union pour la Méditerranée : Algérie, Croatie, Egypte, Maroc, Tunisie
et Turquie, mené par Audrey Pulvar.
18h00-18h15 : Conclusion
Le Secrétariat Permanent Européen de la Clause
Par Gisèle Halimi, Présidente de Choisir la cause des femmes.
A partir de 18h30 : Cocktail de clôture

Le colloque se déroulera en français et en anglais (traduction simultanée).

La Clause, par Violaine Lucas dans « Femmes » (Choisir)

Femmes, juillet-août 2008

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Propos recueillis par Laure Dumont

L’EUROPE TRAVAILLE POUR NOUS

Que toutes les femmes d’Europe bénéficient des lois nationales solidaires qui leur sont le plus favorables. Est-ce l’idée géniale qui pourrait marquer la présidence française de l’Union ? Eléments de réponse avec Violaine Lucas, co-auteure de « La clause de l’Européenne la plus favorisée ». Propos recueillis par Laure Dumont. (…)

Femme actuelle parle de « La clause de l’Européenne la plus favorisée » (30.06.08) « 

30 juin – 6 juillet

7bc9cbcaf789a596cfad5412c6a89b48.jpg POURQUOI LES FRANCAISES NE SE SENTENT-ELLES PAS PLUS CONCERNEES ?

Alors que notre pays prend, le 1er juillet, la présidence de l’Union Européenne pour six mois, 44% de nos sondées estiment que l’Europe n’est pas assez concrète dans leur vie quotidienne. En cause, de nombreuses idées reçues.

L’Europe n’a rien fait pour moi…

Et pourtant saviez-vous ?

(…)

Pour s’informer « La clause de l’Européenne la plus favorisée », sous la direction de Gisèle Halimi, Editions des femmes.

Conférence de presse de Maître Gisèle Halimi à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque, mardi 13 mai, 15h30

Des femmes – Antoinette Fouque présentent… 8e40e1c9175e33ee98a76b94c3b40970.jpg

La clause de l’Européenne la plus favorisée

Choisir la cause des femmes & Gisèle Halimi

Conçu par Gisèle Halimi, ce projet ouvre de nouvelles perspectives pour l’Europe. Identifier, à travers les législations des 27 pays membres, les lois les plus avancées pour les femmes, en faire un « bouquet législatif » offert aux 250 millions d’Européennes, tel est l’ambitieux travail que, durant deux ans, juristes, économistes, sociologues et syndicalistes de Choisir la cause des femmes ont mené à bien. Enrichi par des contributions de 52 représentantes et représentants des pays concernés, ce travail est aujourd’hui pris en compte par les plus hautes autorités politiques et soutenu par la Commission Européenne et la Présidence française de l’Union Européenne.

« Alors que l’Union européenne est souvent un instrument de confiscation de la souveraineté démocratique
et de destruction des acquis sociaux, l’association française Choisir la cause des femmes s’est lancée depuis
2005 dans un pari : ébaucher une Europe où l’harmonisation se ferait par le haut plutôt que par le bas, et
qui accroîtrait le bien-être de ses citoyens ou en l’occurence de ces citoyennes. »

Le Monde Diplomatique, mai 2008.

« L’élaboration de la Clause de l’Européenne la plus favorisée se révèle une démarche novatrice qui pourrait bien devenir l’une des modalités prioritaires de la construction de l’Europe des valeurs. Les critiques des eurosceptiques sur la législation européenne seraient dépassées. (…) Si la Clause de l’Européenne la plus favorisée réussit, d’autres domaines pourraient suivre et changer la relation des citoyens à la construction européenne, perçue comme régressive en matière de droits. » Jean-Luc Sauron, Professeur de droit européen à l’université de Paris IX (Dauphine), président de l’Association des juristes européens, Le Monde Diplomatique, mai 2008.

« Il me semblerait judicieux de faire de la Clause de l’Européenne la plus favorisée un exemple de loi idéale, une sorte de « rêve devenu réalité » qui considèrerait tous les aspects d’un point de vue féministe. »Tanja Auvinen, secrétaire générale de Nytkis, coalition des associations féministes finlandaises.

« Nous vivons un moment très critique de l’histoire, qui est une régression par rapport au XXème siècle.
(…) Il ne suffit pas de conquérir la majorité dans les Parlements pour obtenir les meilleures lois : il convient
avant tout de reconquérir l’âme et l’imagination des femmes. »
Luciana Castellina, co-fondatrice du quotidien Il Manifesto, ancienne députée du PCI.

« Le projet de la Clause de l’Européenne la plus favorisée est un outil splendide pour construire cette Europe tout en développant des aspects qui, partiront des femmes, c’est-à-dire des citoyennes, mettant au centre les êtres humains… » Elfriede Harth (Allemagne) représentante en Europe de Catholics For a Free Choice.

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« Fritna », lu par Gisèle Halimi elle-même

Comment une femme peut-elle supporter de ne pas être aimée par sa mère ? C’est cette question que pose Gisèle Halimi dans un récit autobiographique centré sur la figure de Fritna, la mère, qui ne donna que de rares marques d’affection à ses deux filles, et montra toujours une préférence pour ses fils. L’auteure interroge le passé, les raisons pour lesquelles elle fut privée de l’amour de cette femme rayonnante qu’elle aimait d’un amour éperdu : son enfance en Tunisie, dans une famille juive où les femmes sont dominées (une domination acceptée et entretenue par la mère) ; l’adolescence, et le départ pour Paris ; l’exercice de son métier d’avocat, son engagement féministe et l’entrée en politique.
Cette quête infinie d’amour et de reconnaissance s’achève avec l’enterrement de Fritna : tandis que Gisèle, jusqu’à la fin, cherche auprès d’elle l’affection qui lui a toujours manqué, sans renoncer à l’interroger sur les raisons de ce manque, avec la mort survient la résignation. Son sentiment d’injustice fondamentale ne sera jamais apaisé, et la question restera sans réponse.

Gisèle Halimi, née en Tunisie en 1927, devient avocate à Tunis en 1949, puis poursuit sa carrière à Paris. Fortement engagée sur le plan politique, elle milite pour l’indépendance de l’Algérie, préside une commission d’enquête sur les crimes de guerres américains au Viêt-nam… Féministe, elle est signataire en 1971 du manifeste des 343 femmes qui déclarent avoir avorté. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde en 1971 le mouvement féministe Choisir la cause des femmes et milite en faveur de la dépénalisation de l’avortement.