Actualitté remarque Didier Guillot

#ROMAN FRANCOPHONE

J’ai appris à rêver ou l’éloge de la marche par Didier Guillot

Rousseau avait besoin de marcher pour réfléchir et écrire. Ancien ouvrier devenu juriste, le Charentais Didier Guillot semble suivre l’exemple du philosophe, en parcourant les Causses, le Massif central. Rousseau n’est pourtant guère évoqué, ici : Sur les pas de Stevenson, l’auteur évoque avec passion ses pérégrinations, ses réflexions, avec pour fil d’Ariane la figure aimée d’un frère disparu. Journal de voyage, mais aussi récit initiatique, ce premier petit livre nous emmène loin de la civilisation, des voitures, comme pour mieux nous reconnecter au monde. Par Étienne Ruhaud.

En 1878, en proie à un chagrin d’amour, Robert Louis Stevenson part se ressourcer dans les Cévennes, avec pour toute compagnie l’ânesse Modestine. Paru l’année suivante, en juin 1879, Voyage avec un âne dans les Cévennes (Travels with a Donkey in the Cévennes) relate les aventures du célèbre écrivain écossais, témoin entre autres de la guerre des camisards, soit de véritables affrontements religieux opposants protestants et catholiques.

En 1978, soit très exactement un siècle après le fameux voyage, la Fédération française de randonnée pédestre créée le fameux « chemin de Stevenson », soit le GR 70, qui suit assez fidèlement la trace de l’intéressé, en l’allongeant toutefois. Le GR 70, qui passe désormais par Le Puy-en-Velay-Le Monastier et Saint-Jean-du-Gard-Alès, compte deux cent cinquante kilomètres. Dans la foulée, une association est fondée en 1994, afin de promouvoir le sentier.

« C’est seul que je partirai en cavale », déclare Didier Guillot. Désirant s’affranchir d’une civilisation oppressante, s’extraire de la cité, faire le vide, l’homme enfile ses chaussures de randonnée, non sans avoir préalablement minutieusement planifié la traversée. Il ne s’agit donc pas d’une fuite en avant, mais bien d’un périple pensé, voulu. Très enthousiaste, le marcheur révèle aussi ses failles, ses difficultés, ses soucis de santé, les douleurs musculaires (« Le froid pénètre les chairs, une douleur lancinante creuse son lit dans ma cuisse gauche. Je ralentis le pas ») ou encore ses phases de découragement (« Le moral a connu des jours meilleurs et seul le respect du matériel m’interdit de tout envoyer valdinguer »).

Retrouver la Nature/se retrouver

Didier Guillot, comme beaucoup de bambins, se rêvait explorateur. Devenu juriste, donc, ce « sédentaire contrarié avec des petits bouts d’ailleurs envahissant [son] domicile » semble chercher à retrouver les senteurs d’enfance, ce « goût de bois et de vase emplissant sa mémoire ». Sur place, le narrateur/auteur laisse volontiers vagabonder sa pensée, s’imaginant parfois très loin, aux États-Unis. Athée, l’homme n’est toutefois pas dépourvu d’une sorte de spiritualité panthéiste, puisqu’il s’agit de faire corps, justement, avec la Nature, en s’affranchissant du lien social, nécessairement parasitant, vain.

Délaissant la compagnie de ses contemporains, eux aussi touristes, Didier Guillot s’abandonne ainsi complètement à la contemplation, après s’être débarrassé des scories du quotidien, soit de la ville. La plume se fait dès lors lyrique. La langue est sobre, élégante et cadencée : « l’air est doux. Les nuages moutonnent dans un large troupeau. Les collines environnantes rougeoient. »

Constitué d’une série de textes brefs, comme autant de poèmes narratifs, le journal suit toutefois un fil rouge. Parti à la recherche de lui-même, le narrateur porte le deuil de Daniel, frère prématurément disparu, et donc nous découvrons la figure au fil des pages. Rebelle, un peu bad boy, Daniel hante le voyageur, et l’accompagne partout, apparaissant au gré des balades.

Une touche de mélancolie baigne ainsi l’ensemble, jusqu’à la fin, au chapitre « Exhumation », lorsque notre héros déterre, symboliquement, ce fameux frère, pour mieux oublier, digérer en quelque sorte, la douleur de la perte, le manque : « Je me souviens de ce moment précis où j’ai déterré mon frère (…) Comme si nous piétinions ensemble les frontières d’une enfance commune. Dans l’obscurité de la salle de spectacle, ma main chercha la chaleur d’une présence oubliée (…) Et un étranger au regard familier participant à mon concert intérieur. Sur ces mêmes terres, je gambadais et j’avais un frère à mes côtés. Mémoire agitée. »

Les dernières lignes de J’ai appris à rêver semblent ainsi apaisées. Parvenu au bout de son périple, de son pari, D. Guillot est en paix avec lui-même.

Un récit vrai

Outre la figure tutélaire, obsédante, du défunt frère, artistes comme écrivains se succèdent, se croisent. On est ainsi surpris par la diversité des références, des sources citées : qu’il s’agisse de chanteurs populaires tels Mathieu Boogaerts ou Alain Baschung, ou de souvenirs de lecture extrêmement variés, de Céline à Cioran, sans oublier naturellement Stevenson, auteur phare, central, ni évidemment Thoreau, chantre du retour à la Nature. Placé face à lui-même, confronté au deuil, à la souffrance physique, le narrateur trouve un puissant réconfort, un baume, à travers la contemplation, mais aussi à travers ses propres souvenirs de lecteur, de mélomane. Il s’agit bien, aussi, d’un voyage littéraire.

Premier livre d’un homme déjà mûr, J’ai appris à rêver est donc une sorte de cheminement, extérieur comme intérieur. Marcheur, Didier Guillot nous emmène loin, avec lui : loin d’une société jugée oppressante, corrompue, loin de la technologie, des GPS et autres gadgets. C’est bien volontiers que nous l’accompagnons, pas à pas, sur les sentes de la mémoire, en compagnie de grands esprits.

ActuaLitté
Didier Guillot Editions la Trace
J’ai appris à rêver. Sur les pas de Stevenson
22/03/2022 175 pages 16,00 €

Actualitté évoque Didier Guillot comme le « Premier livre d’un homme déjà mûr » « une sorte de cheminement, extérieur comme intérieur »

J’ai appris à rêver ou l’éloge de la marche par Didier Guillot

Rousseau avait besoin de marcher pour réfléchir et écrire. Ancien ouvrier devenu juriste, le Charentais Didier Guillot semble suivre l’exemple du philosophe, en parcourant les Causses, le Massif central. Rousseau n’est pourtant guère évoqué, ici : Sur les pas de Stevenson, l’auteur évoque avec passion ses pérégrinations, ses réflexions, avec pour fil d’Ariane la figure aimée d’un frère disparu. Journal de voyage, mais aussi récit initiatique, ce premier petit livre nous emmène loin de la civilisation, des voitures, comme pour mieux nous reconnecter au monde. Par Étienne Ruhaud.

ActuaLitté

En 1878, en proie à un chagrin d’amour, Robert Louis Stevenson part se ressourcer dans les Cévennes, avec pour toute compagnie l’ânesse Modestine. Paru l’année suivante, en juin 1879, Voyage avec un âne dans les Cévennes (Travels with a Donkey in the Cévennes) relate les aventures du célèbre écrivain écossais, témoin entre autres de la guerre des camisards, soit de véritables affrontements religieux opposant protestants et catholiques.

En 1978, soit très exactement un siècle après le fameux voyage, la Fédération française de randonnée pédestre crée le fameux « chemin de Stevenson », soit le GR 70, qui suit assez fidèlement la trace de l’intéressé, en l’allongeant toutefois. Le GR 70, qui passe désormais par Le Puy-en-Velay-Le Monastier et Saint-Jean-du-Gard-Alès, compte deux cent cinquante kilomètres. Dans la foulée, une association est fondée en 1994, afin de promouvoir le sentier.

« C’est seul que je partirai en cavale », déclare Didier Guillot. Désirant s’affranchir d’une civilisation oppressante, s’extraire de la cité, faire le vide, l’homme enfile ses chaussures de randonnée, non sans avoir préalablement minutieusement planifié la traversée. Il ne s’agit donc pas d’une fuite en avant, mais bien d’un périple pensé, voulu. Très enthousiaste, le marcheur révèle aussi ses failles, ses difficultés, ses soucis de santé, les douleurs musculaires (« Le froid pénètre les chairs, une douleur lancinante creuse son lit dans ma cuisse gauche. Je ralentis le pas ») ou encore ses phases de découragement (« Le moral a connu des jours meilleurs et seul le respect du matériel m’interdit de tout envoyer valdinguer »).

Retrouver la Nature/se retrouver

Didier Guillot, comme beaucoup de bambins, se rêvait explorateur. Devenu juriste, donc, ce « sédentaire contrarié avec des petits bouts d’ailleurs envahissant [son] domicile » semble chercher à retrouver les senteurs d’enfance, ce « goût de bois et de vase emplissant sa mémoire ». Sur place, le narrateur/auteur laisse volontiers vagabonder sa pensée, s’imaginant parfois très loin, aux États-Unis. Athée, l’homme n’est toutefois pas dépourvu d’une sorte de spiritualité panthéiste, puisqu’il s’agit de faire corps, justement, avec la Nature, en s’affranchissant du lien social, nécessairement parasitant, vain.

Délaissant la compagnie de ses contemporains, eux aussi touristes, Didier Guillot s’abandonne ainsi complètement à la contemplation, après s’être débarrassé des scories du quotidien, soit de la ville. La plume se fait dès lors lyrique. La langue est sobre, élégante et cadencée : « l’air est doux. Les nuages moutonnent dans un large troupeau. Les collines environnantes rougeoient. »

Constitué d’une série de textes brefs, comme autant de poèmes narratifs, le journal suit toutefois un fil rouge. Parti à la recherche de lui-même, le narrateur porte le deuil de Daniel, frère prématurément disparu, et dont nous découvrons la figure au fil des pages. Rebelle, un peu bad boy, Daniel hante le voyageur, et l’accompagne partout, apparaissant au gré des balades.

Une touche de mélancolie baigne ainsi l’ensemble, jusqu’à la fin, au chapitre « Exhumation », lorsque notre héros déterre, symboliquement, ce fameux frère, pour mieux oublier, digérer en quelque sorte, la douleur de la perte, le manque : « Je me souviens de ce moment précis où j’ai déterré mon frère (…) Comme si nous piétinions ensemble les frontières d’une enfance commune. Dans l’obscurité de la salle de spectacle, ma main chercha la chaleur d’une présence oubliée (…) Et un étranger au regard familier participant à mon concert intérieur. Sur ces mêmes terres, je gambadais et j’avais un frère à mes côtés. Mémoire agitée. »

Les dernières lignes de J’ai appris à rêver semblent ainsi apaisées. Parvenu au bout de son périple, de son pari, D. Guillot est en paix avec lui-même.

Un récit vrai

Outre la figure tutélaire, obsédante, du défunt frère, artistes comme écrivains se succèdent, se croisent. On est ainsi surpris par la diversité des références, des sources citées : qu’il s’agisse de chanteurs populaires tels Mathieu Boogaerts ou Alain Baschung, ou de souvenirs de lecture extrêmement variés, de Céline à Cioran, sans oublier naturellement Stevenson, auteur phare, central, ni évidemment Thoreau, chantre du retour à la Nature. Placé face à lui-même, confronté au deuil, à la souffrance physique, le narrateur trouve un puissant réconfort, un baume, à travers la contemplation, mais aussi à travers ses propres souvenirs de lecteur, de mélomane. Il s’agit bien, aussi, d’un voyage littéraire.

Premier livre d’un homme déjà mûr, J’ai appris à rêver est donc une sorte de cheminement, extérieur comme intérieur. Marcheur, Didier Guillot nous emmène loin, avec lui : loin d’une société jugée oppressante, corrompue, loin de la technologie, des GPS et autres gadgets. C’est bien volontiers que nous l’accompagnons, pas à pas, sur les sentes de la mémoire, en compagnie de grands esprits.

Didier Guillot Editions la Trace
J’ai appris à rêver. Sur les pas de Stevenson
22/03/2022 175 pages 16,00 €

Marie Desjardins rend hommage au très beau premier livre de Didier Guillot dans La Métropole

Le cabinet de curiosités… littéraires

Le premier ouvrage de Didier Guillot vient de paraître aux Éditions La Trace.  Son récit, J’ai appris à rêver (sur les pas de Stevenson), ne nous mène pas sur les pas de l’écrivain écossais (même si ce dernier a traversé la France pour séjourner à Menton), mais plutôt sur ceux d’un frère disparu… retrouvé au fil d’une marche contemplative.

Beaucoup de finesse et de profondeur dans ce texte très poétique. Parmi les phrases parfois alambiquées, surgissent des perles de réflexion, des tournures uniques, étonnamment originales. Ainsi, dans la mer des banalités envahissant les librairies, il est encore possible de lire les chemins, les arbres, le ciel, les tempêtes, le lichen, différemment. S’émerveiller de nouveau. Être invité à rire alors qu’on ne s’y attend pas, au fil d’une narration truffée de références éclectiques.

L’homme est seul, il avance. Aussi candide que lucide. Authentique. Il avait besoin de se retrouver. « À mon humble niveau, précise-t-il, je redessine le mythe de Sisyphe aux enfers. Mon sac devient lourd comme son rocher. » Il croise du monde, bien sûr. On lui pose la question : est-il « si malheureux pour préférer la compagnie des cloportes à celle des hommes »? Réponse muette : « Que le bruit du monde agace! » Tout est là. Dans l’observation silencieuse, on voit tout, mieux – Guillot y parvient fort bien, mis à part les inévitables lieux communs dont celui «des États-Unis et de leur vision détestable». Cela dit, l’auteur rappelle avec bonheur la vision d’Emerson. « …La marche en pleine nature n’est pas un acte anodin, elle tend à rendre l’homme meilleur, à réparer son âme et son corps. » Le périple en solitaire, neige, pluie, vent, soleil, est concluant. Tout au long de la randonnée, parfois difficile, toujours passionnante, le marcheur a pansé quelques blessures, il est en paix. 

La lecture de cet opus est en soi une marche à l’aveugle; on suit le guide, Guillot, qui mêle tout et son contraire, sublime passé et triste présent, ou l’inverse. Quant à l’avenir, seul l’instant compte. Une sorte d’ode à la lenteur, à la progression, à l’acceptation, avec, ici et là, des descriptions et des observations très justes, inspirées. Celle des quadistes : « une peuplade roulant sur des motos à quatre roues, euphorique à l’idée de se couvrir de boue arrachée au sol ». Celle de l’agriculture : « Piégé par des défis inutiles, le fermier ne connaît plus la joie de voir dans sa terre autre chose qu’un outil de travail. » Celle des éléments: « Le temps s’énerve. Le ciel vomit toute sa rancœur, aidé par un vent de mauvaise humeur. […] La pluie tape aux flancs, se déchaîne en dessus, crache en dessous. »

L’auteur est juriste, autrefois ouvrier, certainement écrivain.

Guillot Didier, J’ai appris à rêver (sur les pas de Stevenson), Éditions La trace, 172 pages. 

Didier Giillot en compétition pour le Festival « Les Ecrans de l’aventure » à Dijon

Le festival Les Écrans de l’aventure du 13 au 16 octobre à Dijon

Par Gaël Traub
Publié le 4 octobre 2022 à 18:14

Par son ancienneté et sa fréquentation, le festival est devenu un acteur majeur du monde de l’aventure et un des plus grands festivals de films d’aventures de France, avec près de 20 000 spectateurs chaque année.

Cette année, 19 films seront proposés au public. L’aventure y trouve un sens large, entre exploits sportifs, explorations scientifiques, quêtes spirituelles ou projets artistiques…
Lointaines ou proches, impressionnantes, touchantes ou insolites, ce sont des récits inspirants et souvent portés par des personnalités étonnantes et attachantes.

Parmi la sélection, sept films se déroulent en Europe (Méditerranée, Alpes, îles britanniques). Les autres films explorent des univers totalement variés, du Sahara aux pôles, en passant par un tour du monde à la voile.

Parmi les sujets les plus étonnants, on peut citer :

 

The voyage of madmen, Jesse Martin & Don McIntyre (90min) : Le récit des skippers de la première Golden Globe Race en 1968, le tour du monde à la voile sans les outils technologiques modernes. Présence de Jean-Luc Van Den Heede, le vainqueur de cette course.

Fly Monarca, Benjamin Jordan & Lyndsay Nicole (76min) : Inspiré par la folle migration du papillon Monarque qui se déplace chaque année et sur plusieurs générations entre le Mexique et le Canada, le parapentiste Benjamin Jordan tente de réaliser une ligne ininterrompue du Mexique au Canada.

Yukon, un rêve blanc, Mathieu Le Lay (52min) : Le réalisateur a suivi le photographe animalier Jérémie Villet tout au nord du Canada, au Yukon, en hiver, dans son objectif de photographier la chèvre des montagnes. Patience, froid, bivouac et contemplation rythment ce magnifique portrait du photographe et du Yukon sauvage.

Njord, Arnaud Bouquet, Caroline Côté et Vincent Colliard (48min) : Sur l’île du Svalbard, ils marchent plus de 1 000 kilomètres en autonomie complète au cœur de l’hiver polaire.

Adam Ondra : pushing the limits, Jan Šimánek & Petr Záruba (77min) : À la découverte d’Adam Ondra, peut-être le meilleur grimpeur mondial actuel. Un regard intime et à couper le souffle.

Le pilier du contrevent, Jean-Pierre Tauvron (11min) : une exploration de l’Antarctique portée par des ailes de kitesurf, jusqu’à un immense pilier s’élevant des glaces à 750m de haut, qu’ils vont tenter de gravir.

14 films sont en compétition

La Toison d’or récompensera le film d’aventure de l’année. Mais sera aussi remise la Toison d’or du livre d’aventure de l’année, et la Toison d’or de l’aventurier de l’année. Car les Écrans de l’aventure ce n’est pas seulement un festival de films. C’est aussi un grand festival de livres d’aventures, d’expositions (au jardin Darcy), de conférences et d’échanges (au café Comptoir des colonies).Le comptoir de l’aventure, le jeudi 13 à 17h, sera un entretien exceptionnel avec l’explorateur Jean-Louis Étienne.

Six livres ont été sélectionnés pour la compétition :

Alias Lejean, de Guillaume Jan (sur les traces de l’explorateur Guillaume Lejean)

J’ai appris à rêver, de Didier Guillot (sur les pas de Stevenson, par le fameux chemin de Stevenson)

Ma biosphère, de Corentin de Chatelperron (les découvertes « low-tech » étonnantes de l’auteur pour vivre en autonomie)

Marcher vers son essentiel, de Pauline Wald (un voyage intérieur sur le chemin de Compostelle)

Tempête sur l’Aconcagua, d’Aymeric de Lamotte (récit d’une tentative d’ascension de l’Aconcagua)

Une année sur la route, de Samuel Adrian (récit d’un road-trip fou de la France aux États-Unis, par la Russie et le Japon)

Expositions

Du 13 au 16 octobre au cinéma Olympia : Dormir sous les étoiles, par Lucas Lepage (exposition photographique sur des bivouacs extraordinaires)

Du 3 au 26 octobre au jardin Darcy : Polar POD, exposition scientifique de Jean-Louis Étienne sur son futur navire scientifique pour l’exploration de l’océan Austral

Vous pouvez télécharger ici en pdf le programme détaillé du festival

Infos pratiques

11 octobre (médiathèque Port du canal, 20h30) : Film Alaska Patagonie, la grande traversée

12 octobre (cinéma Darcy, 20h) : Soirée spéciale escalade, projection des trois films d’escalades sélectionnés

13-15 octobre (cinéma Olympia, 9h30-23h30) : Projection de tous les autres films

16 octobre (cinéma Darcy, 14h) : Projection de trois films lauréats de la compétition 2022

Infos pratiques sur le site web du festival !

L’écrivain Didier Guillot dans L’éveil de la haute loire

L’écrivain Didier Guillot dans L’éveil de la haute loire en dédicace à la Fnac

Auteur du livre J’ai appris à rêver (Sur les Pas de Stevenson), paru aux éditions La Trace, Didier Guillot sera en dédicace à la Fnac du Puy- en-Velay, samedi 1 er octobre et à la Maison de la Presse de Langogne, mardi 4 octobre.

Chacun a lu dans son enfance L’île au trésor de Robert Louis Stevenson, ou en a vu l’un des films. Les randonneurs ont sans doute lu Voyage avec un âne dans les Cévennes , du même auteur. Il fait régulièrement des émules, et Didier Guillot est parti sur ses chemins. Oh, il parle peu de Stevenson, juste au détour d’une phrase, l’écrivain écossais est juste une marque, un itinéraire proposé, pas même un guide de vie sauvage ou simplement naturelle.

L’auteur, la cinquantaine, ouvrier devenu juriste à force de cours du soir, a voulu prendre un bol d’air, faire une pause, retrouver une nostalgie : celle de son grand frère Daniel, mort à 23 ans volontairement parce qu’inadapté à l’existence, probablement bipolaire. Didier Guillot raconte, au fil du chemin, le bonheur d’être grand frère. Lui, le petit, se sentait aimé, protégé. Dans de belles pages il dit avec pudeur ces moments que la marche lui remémore, la promenade dans les chemins avec l’aîné, la pêche dans la rivière, les jeux d’eau, et toujours ce sentiment d’être là parce qu’un autre qui vous aime est à côté. Il lui a appris à rêver puis l’a laissé.

Pour le reste, il décrit quelques anecdotes sur « les bobos des cuisses et des pieds, la fatigue, les gîtes, les lieux de rencontre, l’Anglais alcoolo, l’ex-routarde qui cuisine les plats de terroir, la randonneuse qui se targue de ne voyager qu’avec deux slips, le jeune homme généreux avec sa bouteille d’eau mais qui “canne” dans les montées ».

Des phrases ciselées avec l’amour du travail bien fait, les mots ajustés, peu d’épanchements et de lyrisme mais les sauts et gambades d’un esprit au fil d’un chemin.

Pratique. Samedi 1 er octobre à la Fnac du Puy-en-Velay, Didier Guillot, J’ai appris à rêver… sur les pas de Stevenson , 2021, éditions La Trace. Prix : 16 euros.