Emmanuel Pierrat, Charles Juliet, Hélène Martin… seront heureux de vous rencontrer lors du Marché de la Poésie (stand F1 des éditions Des femmes-Antoinette Fouque, du 18 au 20 juin 2010, Place Saint-Sulpice)

Les éditions Des femmes-Antoinette Fouque vous invitent à rencontrer sur leur stand F1 (à l’occasion du Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice, 75006 Paris, 01.42.22.60.74)

 – Emmanuel Pierrat :Troublé de l’éveil, La Bibliothèque des voix / Vendredi 18 juin à 15h00

 – Françoise Collin, On dirait une ville / Samedi 19 juin à 15h00

 – Chantal Chawaf, Je suis née / Samedi 19 juin à 16h00

 – Charles Juliet et Valérie Dréville, J’ai cherché, La Bibliothèque des voix / Samedi 19 juin à 17h00

 – Jacqueline Merville, Presque africaine / Dimanche 20 juin à 14h00

 – Hélène Martin, Journal d’une voix, La Bibliothèque des voix / Dimanche 20 juin à 15h00

Dédicaces de nos auteures au Marché de la Poésie, samedi 20 juin dès 16 h, Place Saint-Sulpice

Pomme Jouffroy signera son nouveau livre et premier polar, « De la rhubarbe sous les pylones » au Marché de la Poésie, samedi 20 juin à partir de 16 h. (puis vous pourrez la revoir jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h à la librairie Le Divan, 203 rue de la Convention, 75015 Paris)

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couv_rhubarbe.jpgCatherine Weinzaepflen, Laurence Zordan, Michèle Ramond, Françoise Collin (à confirmer) seront également heureuses de rencontrer leurs lecteurs à cette occasion. Dès 16 heures également le samedi 20 juin. « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, actuellement candidat à la sélection au Prix Marguerite Audoux et au Prix Marguerite Duras, sera disponible à la vente (et sous réserve de confirmation, représenté par les filles de l’auteure).

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SAMEDI, les auteurs de la maison lisent en musique ! Dès 17 h !!

Samedi 11 octobre : concert & lectures à l’Espace des Femmes !!

Dès 17 h, venez écouter Laurence Zordan lire « Blottie« , Catherine Weinzaepflen lire « Le temps du tableau« , Michèle Ramond lire « Lise et lui« , Victoria Thérame lire son mythique « Hosto-Blues » et Françoise Collin lire « On dirait une ville« …

Les musiciennes seront : Sophia Vaillant, pianiste classique et tango Sophia.jpg http://sophiavaillant.com/topic/index.html

Et

Yuko et Mayumi Sugiyama, flûtes traversières, soeurs jumelles italiennes de père japonais et de mère italienne Sugiyama.jpg http://www.duosugiyama.com/at-concerti-fr.html

Cette poésie qui nous est chère….

L’objet de ce Bulletin Poésie estival est de vous inciter à découvrir « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Les deux « marchent » étonnamment bien pour de la poésie, et ont en commun d’être aussi profonds que faciles et de ne plus pouvoir être lâchés dès le moment où on s’aventure à les ouvrir. (Si vous n’aimez pas la poésie, passez votre chemin… Sinon, des détails, des infos, des extraits etc etc Construction hyper organisée, liens à gogo pour approfondir etc)

Comme le remarquait Jocelyne Sauvard dans son superbe article sur Antoinette Fouque l’année dernière, la cofondatrice du MLF (1er octobre 68, date historique), (…) Antoinette Fouque n’est pas que la personnalité aux multiples activités, engagements, et missions, elle est aussi écrivain, au sens du Robert : personne qui compose des ouvrages littéraires. Qui puise au plus près de la poésie. Exemple. « Il pleut. Ciel bas, noir outremer à l’est. Mer formée, lourde, de plomb ou d’obsidienne, selon les fonds. Le petit bouquet du jour, crocus et narcisses, arrive avec le café et mes trois quotidiens… » (…) http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2007/09/22/antoinette-fouque-par-jocelyne-sauvard-sitarmag.html

Depuis deux couvertures de livres, de Clarice Lispector et Hélène Cixous, les plus attentifs avaient pu noter le dessin au feutre sur papier comme autre talent possédé par Antoinette Fouque. A présent et jusqu’à la fin de l’été, ils sont invités à venir voir, au milieu d’une foultitude d’autres illustres artistes (Louise Bourgeois, Niki de Saint-Phalle, Aurélie Nemours, Sonia Delaunay etc voir liste complète en empruntant ce lien : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2008/06/15/concert-inedit-mardi-17-juin-a-20-h-huit-femmes-compositrice.html) certaines de ces oeuvres à la Galerie des Femmes, 35 rue Jacob.

Mais, revenons-en à la POESIE, puisque nous l’aimons aux éditions Des femmes. Cette année, deux excellentes surprises au niveau de ce genre littéraire : « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Pour les deux, les premières critiques sont dithyrambiques. Si vous souhaitez recevoir en service de presse l’un, l’autre ou les deux de ces recueils, je vous remercie de me communiquer votre adresse postale. Envoi immédiat. Je vous quitte en vous livrant suffisamment d’informations pour vous donner l’eau à la bouche sur ces deux pépites !

A très bientôt, je suis à votre disposition pour toute mise en relation avec Catherine Weinzaepflen ou Françoise Collin.

L’Université de Beyrouth suit Françoise Collin !

d438b38050a58637fe367d1a73f4db03.jpgun commentaire sur « On dirait une ville » à paraitre dans la revue des lettres de l’univ de beyrouth

« On dirait une ville »

Françoise Collin

Editions des femmes- Antoinette Fouque

Le texte que propose « On dirait une ville » se donne sous une forme apparemment simple. Mais cette simplicité « trompe l’œil », car en vérité elle transporte une construction complexe, où des flux d’images et de pensées conjoignent rêves, souhaits perceptions et souvenirs qui se croisent, entrent en résonances, se font écho, dessinant en filigrane, une fiction.

On peut lire cette fiction comme une genèse : celle d’une naissance à un monde multiple où la vie ne se soutient que par l’écriture.

Avant, il y a la douleur : un meurtre mal effacé, les sables d’un désert, la confusion des pôles, la folie. Deux enfants nus, desséchés . Peinture inaugurale d’un paysage dévasté, image à la Tarkowski d’un univers sans dieu, livré au vide, à la douleur hantée par l’oiseau doublé d’un ange.

Où chercher l’ombre de sa vie d’abord perdue sinon au delà du désastre ?

Voilà qu’ à l’horizon une forme noire grandit, c’est celle d’une femme qui « avance d’un pas décidé ». Armée de plans et d’instruments de mesure elle choisit et construit non sans joie, son lieu : un chez elle où elle pourra écrire. Alors une ville naît à la place du désert. Est-ce un cimetière ? L’oiseau et l’ange tournoyant autour des restes de la douleur se posent sur le papier en milliers de signes, nous entrons dans le cœur du texte.

Etrange rencontre dans cette ville, que celle des étrangers qui vous font découvrir que vous aussi êtes une étrangère, mais différente d’eux. Etrange, l’appartenance à ses origines, au pays où vous êtes né, à la culture qui a fabriqué votre identité, aujourd’hui vacillante. Tout se trame par petites touches, par petites scènes, par petites histoires. Une galerie de portraits, apparemment. Mais s’y nouent des vœux et des rêves. Tandis que la mort rôde partout voici qu’elle se souvient du temps très long que prend une année dans l’enfance. Tantôt, elle convoque l’inexistence, tantôt elle suspend le temps et son être à une goutte d’eau jusqu’à ce qu’elle tombe.

Mais elle joue le jeu, va à ses rendez-vous, semble faire comme les intellectuels natifs de cette ville, devenue Paris grâce aux noms propres des lieux égrenés ; elle les imite mais eux, qui la renvoient à son étrangeté, sont également pour elle des étrangers, avec leurs mœurs, « leur parler parisien » ; elle va, elle revient dans son quartier proche de la rue Saint Maur, où elle coudoie Africains, Indous, Lettons, Arabes, Turcs,Vietnamiens, mais aussi des squatters dont un breton qui la vole, la boulangère maquillée dès le matin, la chauffeur de taxi épuisée. en fin de journée. Les uns l’irritent, l’encombrent, d’autres l’attendrissent, la grugent, la volent. Elle se sent plus proche de ceux-là que des autres Chacun, chacune son histoire.. C’est un broyage immense dont elle devient le témoin.

Elle joue le jeu certes, mais si elle habite toujours ce monde là qu’elle a rencontré et dont elle fait la plus contemporaine des expériences, il reste qu’elle s’en sépare légèrement, laissant les cris et les paroles résonner « sous elle ».

Ainsi à travers les récits d’aventures quotidiennes sommes-nous reconduits à penser les fils d’un processus qui tressent, étape par étape, le devenir d’une inscription dans un monde perçu comme chaotique.

« Chronique d’un été » , l’intitulé de la seconde partie de ce livre fascinant, célèbre le temps d’une grâce donnée : « Ce qui faisait chemin depuis longtemps est arrivé » . Un vœu s’est posé sur la table : il faut laisser être ce qu’on n’ose pas nommer des retrouvailles, seulement inscrire ce qui les compose et les accompagne. Tempo de sonate : quatre ou cinq mots – un lys, une rose, une cerise – ce sont les notes d’une mélodie, reprises à travers chaque mouvement et composées jusqu’à la fin ; il y a les temps d’allégresse – un oiseau sans nom chante – et les andante des jours immobiles. Il faut retenir son souffle, célébrer un dimanche sur la Lys, entendre le bruit de la tondeuse. C’est un été chaud. Un mot de trop tuerait le miracle en cours. De toute façon il n’y a plus rien à dire. On est au delà de l’adieu.

L’art, le grand art de Françoise Collin tient à sa capacité de suggérer une pensée, un désir à travers la mise en forme d’un détail qui vous tient en arrêt, qu’on exhausse en le nommant dans sa pure nudité. Entre l’Epiphanie joycienne et le Haïku, elle nous tient, dans son style à elle, dénudé, sans pathos. Alors, d’un simple mot à l’autre, l’énigme ne cesse pas de résonner et congédiant tout sens, on peut entendre bruisser le pas du temps, la mort omniprésente, cet indicible réel qui nous hante.

Marie claire Boons-Grafé

Blog Antigone HC sur Françoise Collin (critique 14.06.08)

http://antigonehc.canalblog.com/archives/2008/06/14/9517083.html

14 juin 2008
On dirait une ville, Françoise Collin

Françoise Collin est philosophe, et navigue entre écriture et engagement féministe.
Elle vit aujourd’hui à Paris, ville qui l’a inspirée pour cet ouvrage poétique…

Par petites touches impressionistes, elle nous guide ici à sa suite dans une vie qui se cherche et parfois se trouve, au hasard des jours, des rencontres et des instants volés à la lumière de l’été (voir « chronique d’un été »).

Dès les premières phrases de On dirait une ville, j’ai entendu une voix, j’ai imaginé les mots de l’auteur exprimés sur une scène… Est-ce la preuve d’une grande qualité d’écriture ? Je n’en sais réellement rien. C’est il me semble pour le moins la preuve d’une lecture très agréable.

Dans la prose de Françoise Collin, il y a donc de la poésie mais aussi de la matière orale, théâtrale, et cela est très doux à imaginer, et à lire.
Des personnages de toutes sortes entrent et sortent sur la scène de ses écrits et nous les regardons naviguer, nous donner quelques leçons de vie, furtives, puis disparaître en fin de page…

Il faut bien le dire, on a envie d’attraper son crayon et de noter quelques passages, pour le souvenir, pour les partager plus tard…et on se dit que c’est bête, autant garder le livre sous la main.

Des extraits, brefs, pour en attraper un peu le son, vous aussi…

« route à suivre dit un panneau fléché au bout de la piste sur le vide
.
on dirait une ville, c’est un cimetière. On dirait un chant et c’est la dernière note d’un soupir. On dirait une montagne, c’est un mirage
.
celui qui faisait tinter les clés du monde s’en est allé, l’oreille sourde. Les laboureurs de sables ont pris la fuite abandonnant leur moisson de gris »

« c’est sur l’autre façade que tape le soleil, sur l’autre rive que quelqu’un se lève, en d’autres temps que se noue le récit, en d’autres cieux que courent les nuages »

« femme assise à son miroir
femme assise à son écran

une vie de queue de cerise »

Note de lecture : 4/5

Michel Assenmaker sur Françoise Collin

http://www.blogs.erg.be/assenmaker/?p=858

Lettre ouverte
Michel Assenmaker
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« Crâne et ciel“Je sais que c’est le plus haut livre de notre époque” »“On dirait une ville” de Françoise Collin
quel du désir ou de l’absence de désir restitue l’aube. Quel accompagne en piété la passante. Quel la délivre. Quel fait retour dans une phrase et continue la phrase jusqu’au bout dans sa robe d’Iphigénie. Quel la soutient pour le troisième fois et toutes les fois

au moment où sur une fenêtre un rideau s’ouvre, sans que l’on sache ni le spectacle ni la scène, dans l’enclos répété des murs

un peu de poussière aux doigts

p.46, des femmes, Antoinette Fouque, 2008

« On dirait une ville » sur Médiapart par Jacques Dubois

http://www.mediapart.fr/club/edition/bookclub/article/170508/quelque-chose-d-une-ville-0

Quelque chose d’une ville
Article Commentaires 17 mai 2008Par Jacques Dubois
Edition : Bookclub

L’auteure est devenue parisienne avec le temps. Dans de petits textes entre poésie et roman, elle tente de restituer certains des repères de son quotidien au sein de la métropole. Depuis son quartier, elle regarde agir quelques-uns de ceux avec lesquels elle traite ou simplement qui passent. Beaucoup d’entre eux, à l’évidence, n’ont pas la vie drôle, aimeraient changer de destin. Mais qu’y faire et comment savoir ? Reste à trouver l’écriture qui, en dix lignes, vingt lignes, une page, dira sans pathos vain le « comment c’est » de ce qui leur arrive. Or, elle est à l’œuvre, cette écriture, suggérant sans trahir, tenant la bonne distance, adoptant le ton juste.

L’ auteure, vous la connaissez. Elle s’appelle Françoise Collin et est philosophe. Elle a écrit des ouvrages mémorables sur Maurice Blanchot et sur Hanna Arendt. Elle fut à la pointe du combat féministe, fondant les Cahiers du Grif en 1973. On lui est reconnaissant de la pause qu’elle fait ici dans un petit livre inspiré. Cela tourne autour de la question de savoir ce qu’est une grande ville aujourd’hui comme de la manière dont chacun y assure son existence.Cela donne de simples récits qui commencent par « Sur la place de la République où cria de Gaulle, où défilent par milliers les cégétistes » ou s’intitulent « Comment on se fait des amis à Paris ». De l’un à l’autre, cela va, cela vient et c’est très réussi. Oui, on dirait une ville et on dirait une vie, sans rien qui pèse ou qui pose.

Françoise Collin, On dirait une ville, Paris, Des femmes/Antoinette Fouque, 2008.

« On dirait une ville » de Françoise Collin

POÉSIE

On dirait une ville suivi de Chronique d’un été
Françoise Collin

Office 15/11/2007

On dirait une ville, premier ensemble du recueil, est consacré à Paris : ses habitants, sa diversité, son cosmopolitisme. Description des rues, de la Seine, des personnes : Paris est une ville-monde, concentrant toutes les couleurs, toutes les lumières, toutes les musiques, toutes les nationalités, noyant les individus dans une foule turbulente…

Chronique d’un été, seconde partie du recueil, est un long poème fragmenté en poèmes courts, évocation délicate et sensible des sensations et des objets propres à l’été. Certains vers reviennent comme des refrains d’un poème à l’autre, suggérant la langueur estivale, ou le caractère immuable de ce qui peuple la saison chaude.

Au milieu d’images volontairement anodines (« les vaches ruminent », « une prune tombe »), qui suggèrent, comme la structure en refrain, la constance de ce « lot commun » des estivants, surgit la promesse d’un destin singulier : un don, offert sans avoir été souhaité : « le vœu que personne ne fit / en ta faveur / t’a rejointe » ; « pas de donateur mais seulement / en ce beau milieu d’été / un don ». Un don au milieu de l’été, un destin singulier qui se détache pour la personne à qui le poème est adressé.

Françoise Collin, philosophe féministe, écrivaine et essayiste, a fondé en 1973 les Cahiers du GRIF (Groupe de Recherches et d’Informations Féministes). Elle est l’auteure de plusieurs romans (Le jour fabuleux (1961), Rose qui peut (1963), …), et de nombreux essais (Maurice Blanchot et la question de l’écriture (1971), Le différend des sexes (1998), Parcours féministe (2005), …).