Virginie Neufville remarque pour La Cause littéraire que Claude Delay « lutte contre les clichés sur Marilyn » (article du 16 décembre 2013)

Marilyn Monroe la cicatrice, Claude Delay

Ecrit par Virginie Neufville 16.12.13 dans La Une LivresLes LivresCritiquesBiographieFayard

Marylin Monroe la cicatrice, septembre 2003, 336 pages, 20,90 €

Ecrivain(s): Claude Delay Edition: Fayard

Marilyn Monroe la cicatrice, Claude Delay

 

Plus de cinquante ans après sa mort, l’histoire de Marilyn Monroe ne cesse de fasciner. Certes, pour le lecteur intéressé par le sujet, cette biographie ne détient aucun scoop, aucune nouveauté, affiche même un certain parti pris pour une des théories concernant les causes de la mort de la star. Pourtant, ce livre diffère par une approche résolument littéraire de la vie de Marilyn. En effet, Claude Delay use sans abuser de sa culture des lettres pour faire des rapprochements parfois osés avec des grands personnages théâtraux ou romanesques, n’hésitant pas à citer Duras, Genet, Sartre, Beckett ou encore Faulkner, pour ne citer qu’eux, afin de mettre en évidence le fait que Marilyn Monroe était bel et bien un personnage fictif sous lequel se cachait une Norma Jean Baker avec une âme en peine.

La couverture du livre illustre bien la double personnalité que la jeune femme avait forgée. La photo de Bert Stern montre une Marilyn Monroe faisant corps avec le photographe, espiègle, et rieuse, n’hésitant pas à dévoiler sa cicatrice issue d’une opération de la vésicule biliaire. Or, au-delà de cette cicatrice visible, une autre se cachait, tapie dans l’ombre, endormie grâce aux antidépresseurs et à l’alcool. Cette cicatrice-là, Marilyn n’arriva jamais à la refermer, devenue un gouffre béant absorbant le peu d’énergie et de volonté qui lui restait.

marilyncouv.jpgClaude Delay, en bon biographe, commence à la source. On comprend tout de suite que le climat familial et les traumatismes de l’enfance sont restés des sables mouvants. Celle qu’on appelait la « Mmmmm girl » au collège se forge une carapace et décide de réussir coûte que coûte même si sa vie ne commence pas sous les meilleurs augures. Sartre écrivait « le génie n’est pas un don, mais la façon dont on invente dans des circonstances désespérées ». Alors, Norma Jean s’invente une vie, devient Marilyn, navigue entre ses deux moi au point de s’y perdre :

« De la fusion à la confusion du je à elle, deux vies de femme s’amarrent l’une à l’autre : l’enfant du passé et la création de l’identité de l’actrice, un chagrin d’enfant dans un corps qui n’est que sexe. Elle n’abdiquera jamais, ni ne trahira l’une pour l’autre ».

Ainsi, elle incarne la pensée de Nietzsche : « il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ».

Au-delà de la façade, Marilyn, « aussi inculte qu’une terre en friche » selon Natasha Lytess, son mentor pendant un temps, va se réfugier dans les livres. De ce fait, les multiples photos montrant la star en train de lire n’est pas une supercherie. Ses livres, se plaisait-elle à dire, étaient « sa résidence secondaire », un refuge pour celle qui fut aussi une boulimique de culture. Ainsi, se marier avec Arthur Miller, c’était aussi prouver à la face du monde qu’un homme de lettres était capable de s’intéresser à elle, la blonde sexy un brin écervelée…

Cependant, le « mentir-vrai » cher à Aragon va la rattraper, les médias vont s’en charger. Non, sa mère n’est pas morte car elle paye ses frais médicaux en hôpital psychiatrique ; oui, elle a bien posé nue au tout début de sa carrière pour pouvoir manger à sa faim ! Commence alors le long processus de distanciation : Norma Jean va se sentir étrangère au personnage de star qu’elle s’est forgée. Elle n’hésite pas à dévoiler :

« J’ai l’impression que tout cela arrive à quelqu’un qui se trouve juste à côté de moi. Je le sens, je l’entends, mais ce n’est pas vraiment moi ».

Claude Delay, dans ce miroir inversé, y voit une représentation du personnage de Winnie, dans O les beaux jours de Beckett, ce fait d’« être en apesanteur que la terre cruelle dévore ».

Les clichés ont la vie dure, et Claude Delay lutte contre eux, avec la force de sa plume, pour transformer l’actrice en personnage résolument littéraire. Sa vie aurait pu être un roman, Joyce Carol Oates l’a bien compris en écrivant Blonde. Marilyn Monroe a été perpétuellement en quête d’elle-même. Son statut d’actrice ne suffisait pas à combler le trou béant en elle. Elle a fini par abhorrer ce « quelqu’un » qu’elle était devenue, laissant la voie libre à la destruction. L’auteure cite Proust pour illustrer cette fuite en avant :

« Les chagrins sont des serviteurs obscurs, détestés, contre lesquels on lutte, sous l’emprise de qui on tombe de plus en plus, des serviteurs atroces impossibles à remplacer et qui, par des voies souterraines, nous mènent à la vérité et à la mort ».

Marilyn Monroe, la cicatrice est bel et bien une biographie, mais c’est aussi, à mon humble avis, une œuvre de réhabilitation de la star. Finalement, sa mort étrange contribue au mythe et illustre à merveille cette phrase de Fitzgerald : « toute vie est bien entendu un processus de démolition ».

 

Virginie Neufville

Désinformation sur France info sur le contrat d’accès aux soins – un message de l’économiste de la santé Frédéric Bizard, auteur de « Complémentaires santé : le SCANDALE ! » aux Éditions Dunod (2 décembre 2013)

bizardid.jpgVERITE DES FAITS SUR LE LANCEMENT DU CONTRAT D’ACCES AUX SOINS

France info a diffusé dans de nombreux flash infos du 1er décembre 2013 des informations ERRONEES concernant l’entrée en vigueur du contrat d’accès aux soins (CAS). La radio a répété en boucle que 70% des médecins de secteur 2 (soit 18 000 médecins) (à honoraires libres) avaient signé le CAS. Ce dernier serait donc un succès et devrait améliorer l’accès aux soins de millions de Français.

Sur un plan purement factuel, cette présentation est très éloignée de la réalité.

Les derniers chiffres de l’assurance maladie sur l’adhésion au CAS sont de 8611 signataires, dont plus de 2000 viennent du secteur 1 (anciens chefs de clinique qui étaient bloqués depuis 1990 en secteur 1). Il y a au grand maximum 30% des médecins libéraux de secteur 2 qui ont signé le CAS. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’assurance maladie a fait passer en catastrophe en novembre un avenant 11 à la dernière convention supprimant le quota de 33% des médecins libéraux de secteur 2, indispensable pour que le CAS puisse entrer en vigueur (avenant 8 signé en octobre 2012).

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/convention/contrat-d-acces-aux-soins-l-ufml-naura-pas-les-chiffres

Outre cette question du nombre d’adhésion, il serait utile de s’interroger sur les bénéfices de ce CAS pour les usagers du système de santé. Pour améliorer l’accès aux soins, le CAS doit se traduire par une diminution du reste à charge payé par le patient. C’est pour cela qu’en parallèle de la signature du CAS, il était prévu que les complémentaires santé remboursent intégralement des compléments d’honoraires des médecins ayant adhéré à ce CAS. Et bien, ce ne sera pas le cas!! L’UNOCAM (qui représente les complémentaires) a annoncé il y a quelques jours qu’elle se retirait du processus et que son engagement d’octobre 2012 ne tenait plus!!

couvBIZARD.jpgLa situation est donc la suivante:

– PLus de 2000 médecins qui ne faisaient pas dépassements d’honoraires sont maintenant autorisés à en faire;

– Les quelques 7000 médecins de secteur 2 qui ont signé le CAS, pensant que leurs patients seraient mieux remboursé vont pouvoir leur annoncer que ce ne sera pas le cas.

Sans compter que le coût du CAS pour l’assurance maladie va être colossal:

– Autour de 100 millions € pour la prise en charge des cotisations sociales des médecins signataires;

– Un coût administratif très élevé de suivi trimestriel de l’activité des médecins signataires; 

– Une hausse des volumes des actes très probables des médecins signataires, et donc une baisse de qualité pour les patients (temps réduit de consultation),  sachant que ces derniers se sont engagés à ne pas augmenter leurs honoraires pendant 3 ans.

Invitation, nouvelle soirée avec Claude Delay, mercredi 4 décembre à 20h : venez nombreux !

3408783942.jpgMadame Claude DELAY viendra parler de son livre et le dédicacera:

 

« MARYLIN MONROE, LA CICATRICE » MERCREDI 4 DECEMBRE à 20 heures

 

LIBRAIRE EQUIPAGES

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Renée CANDELLA

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