Dans L’Express, Stéphane Barge enquêtant sur le crypto art rencontre John Karp

Gros plan

Arnaques, impostures… La face obscure des NFT agite le monde de l’art

Après avoir fait flamber le marché des oeuvres numériques, cette technologie reposant sur les cryptomonnaies voit les arnaques se multiplier.

Connaissez-vous Pak ? Fewocious ? XCopy, Hackatao ou Beeple ? Si ces noms ne vous disent rien, vous êtes passé à côté du phénomène de 2021 : la grande explosion du crypto-art. Cette déferlante a fait de ces prodiges de l’art numérique, jusque-là inconnus des profanes, des nababs du pixel. Ces multimillionnaires (en cryptomonnaies) ne doivent pas seulement leur fortune à leur créativité ou à leur virtuosité dans le maniement de la palette graphique. Leur succès ne serait pas ce qu’il est sans le NFT, non-fungible token, jeton non fongible pour les initiés. Ne vous fiez pas à ses abords barbares. Le terme est si populaire qu’il a été sacré mot de l’année par Collins, le dictionnaire anglais ! Pour faire court, cette technologie désigne un certificat de propriété numérique, qui lie une oeuvre et son concepteur au collectionneur ou à l’amateur d’art qui en fait l’acquisition. Le but est de garantir que la toile ou la sculpture est bien l’original, et non une vile copie. Un NFT s’achète avec une cryptomonnaie, principalement l’ethereum, et reste stocké dans la blockchain, un cyber-registre infalsifiable.

« L’idée de pouvoir revendiquer la possession d’un objet numérique, c’est inédit, explique John Karp, amateur d’art et coauteur de l’essai NFT Révolution. Naissance du mouvement crypto-art. En distinguant l’oeuvre originale de ses copies, le NFT crée de la rareté et donc de la valeur. » (…)

Challenges publie un article de François de Coincy trouvant Gaspard Koenig pas assez libéral

Gaspard Koenig: de la sérénité à l’Enfer?

Repris par Combourse

et Yahoo Finance.

TRIBUNE – Gaspard Koenig souhaite intervenir dans la politique pour simplifier la société de plus en plus perçue comme kafkaïenne. Le débat électoral pourra-t-il s’ouvrir à d’autres thèmes que la pandémie et l’immigration? Le point de vue de François de Coincy, auteur de Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan), publié en 2022 afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle. 

Gaspard Koenig nous avait raconté, dans « Notre vagabonde liberté », son périple équestre suivant le tracé du voyage de Montaigne à Rome. Le début y ressemble à celui des navigateurs solitaires qui dans les années soixante partaient à l’aventure et commençaient d’abord à apprendre à vivre avec leur bateau de fortune. Une fois le skipper ou le cavalier au niveau exigé par la monture, le vagabondage alterne les réflexions solitaires et les contacts du hasard des escales.

On s’étonnerait presque du peu de difficultés administratives rencontrées par celui qui veut voyager à cheval au 21e siècle. Heureusement rien n’est organisé : le développement de sentiers équestres rendrait l’aventure sans intérêt et susciterait une réglementation. La pratique équestre, libre puisque presque ignorée des autorités, rend Gaspard Koenig d’autant plus sensible aux contraintes légales qui pèsent sur ses hôtes de rencontre, paysans, artisans, hôteliers ou commerçants, tous vivant directement du travail de leur entreprise personnelle.

Gaspard Koenig néglige le conseil de Platon rappelé dans les Essais : « Ceux-là entreprennent de couper la tête de l’Hydre qui prétendent ôter des lois toutes les incommodités et tous les inconvénients ». 

De la sérénité de son voyage et de l’empathie vis-à-vis de ses hôtes émerge sa décision de se lancer dans l’action contre la multiplication des contraintes générées par les milliers de lois et règlements. Il crée le parti politique « Simple » dont il explique les objectifs dans le livre « Simplifions-nous la vie » co-écrit avec Nicolas Gardère.

Il prend notamment comme exemple la loi qui définit de manière pointilleuse et ridicule les boissons alcoolisées autorisées dans les entreprises. Sa proposition de remplacer toutes ces prescriptions détaillées par un principe général semble cependant peu opérationnelle et il me semble que l’absurdité ne pourrait être corrigée qu’en faisant appel à la responsabilité de chacun des acteurs : on laisse à l’entreprise l’établissement de son règlement intérieur et l’individu reste seul responsable de son éventuelle ivresse dans l’entreprise comme il l’est partout ailleurs.

Le site Internet de son parti, www.vieplussimple.fr, a reçu des milliers de témoignages d’absurdités nées de la multiplication de la réglementation et en a sélectionné 42 exemples. Un tiers d’entre eux ne me semblent pas relever du combat de Gaspard Koenig, car ils sont le fait de personnes qui sont manifestement assistées par la collectivité et trouvent que le système n’en fait pas assez pour eux. Si on déduit également ceux relevant de la simple bêtise administrative qu’il est illusoire d’espérer supprimer, il n’en reste pas moins 60% d’exemples d’inepties réglementaires dont l’origine commune semble être la volonté de faire le bien de manière dirigiste sans faire appel à la responsabilité individuelle.  

L’approche quantitative de limiter les lois à 100 par sujet semble quelque peu naïve alors qu’on aurait espéré une méthodologie plus philosophique.

On se demande alors si Gaspard Koenig ne fait pas fausse route en voulant arbitrairement limiter les lois à 100 par sujet (pourquoi pas 20 ou 5 ?) et si la vraie cause n’est pas le choix d’une société d’assistance qu’il dénonce pourtant en regrettant notre besoin insatiable de sécurité. Si on fait confiance aux citoyens, si on les estime responsables, l’inutilité de beaucoup de lois devient flagrante, mais si les citoyens veulent être assistés, la bureaucratie est indispensable. Le retour à la responsabilité individuelle, qui donne les degrés de liberté permettant de s’adapter à un monde complexe, serait le remède à l’assistanat dont la prolifération des lois n’est que le symptôme.

Dans « Simplifions-nous la vie » les auteurs prennent comme exemple réussi de simplification, la mission de Robert Badinter qui avait rédigé une cinquantaine d’articles censés être la synthèse des principes du droit du travail. On avait vu au contraire la limite de cette approche dont le résultat, ignorant quasi-totalement l’entreprise, était plus un manuel de défense des droits des salariés qu’un véritable code du travail. Ce document n’avait donc eu aucune suite pratique.

Enfin, le parti de Gaspard Koenig n’indique pas que pour mettre en œuvre ces règles simples, il faudra faire appel à la responsabilité de fonctionnaires ayant la faculté de prendre des décisions appropriées au terrain à partir de principes généraux : une révolution des mentalités.

Gaspard Koenig défend le revenu universel qui permet une simplification en supprimant toutes les aides sociales.

Une autre idée avancée par le mouvement Simple est le revenu universel qui permettrait de simplifier le système social en supprimant toutes les aides multiples et variées très complexes à gérer.  C’est oublier que ce « traitement social » du chômage renforce l’exclusion de ceux qui en sont l’objet et serait inacceptable pour beaucoup de Français qui ont du mal à vivre de leur travail et ne supportent pas ceux qui vivent sans travailler.

Dans le monde imaginaire, du dernier roman de Gaspard Koenig, les règles sont simples, elles laissent le degré de liberté apparent nécessaire à l’efficacité sans permettre de sortir du système. Chacun y dispose d’une carte de crédit lui permettant des dépenses d’un montant illimité :  pourtant, malgré ce revenu universel poussé à l’extrême, il a appelé son livre l’Enfer.

De même qu’on ne peut subordonner toute la vie politique à l’écologie, on ne peut la réduire à l’objectif de simplicité. Ayant suivi avec plaisir Gaspard Koenig sur les traces de Montaigne nous aurions espéré une approche simplement libérale, mais ne chicanons pas trop sur les moyens, il faut soutenir sa lutte contre l’absurdité pour éviter de connaître le monde décrit dans son dernier ouvrage.

Par François de Coincy 

Chef d’entreprise à la retraite, il avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. A la suite de ce premier essai, il a publié des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.

Le sujet des fins de vie inhumaines de nos vieux vous intéresse ?

Le sujet des fins de vie inhumaines de nos vieux vous intéresse ?

Vous cherchez à savoir ce qui peut leur redonner l’envie d’avoir l’envie de vivre ?

Pour redonner de la joie aux vieux, ruez vous sur « 101 ans, Mémé part en vadrouille » (argumentaire ci-dessous), l’HISTOIRE VRAIE de Fiona Lauriol qui en sortant sa grand-mère de l’EHPAD où elle dépérissait à vue d’oeil et était condamnée à mourir dans la semaine à cause d’une inhumaine fin de vie, lui a fait vivre de 101 ans à 103 ans les deux plus belles années de sa vie en lui faisant faire le tour de l’Europe en camping-car.

Un livre qui redonne l’espoir : argumentaire ci-dessous dans ce mail : interviews, photos libres de droits sur simples demandes par mail guilaine_depis@yahoo.com ou sms 06 84 36 31 85

Dominique Motte sur Front populaire face à Stéphane Simon pour parler de démocratie

SUISSE
La Suisse, un modèle de démocratie et de souveraineté pour la France ?

VIDEO. La France n’est plus une démocratie, la Suisse si. C’est la thèse de Dominique Motte, qui publie De la démocratie en Suisse (édition La Route de la Soie), une analyse complète et érudite sur ce qui fait du modèle politique suisse un îlot de souveraineté nationale et populaire dans l’océan du mondialisme. Il est aujourd’hui l’invité de Stéphane Simon. (voir l’émission sur le site)

Le philosophe Denis Marquet : un superbe article d’un autre philosophe sur son livre

Le fabuleux livre de Denis Marquet « Dernières nouvelles de Babylone » (Aluna Editions » par le lecteur Emmanuel Jaffelin (sage et notamment philosophe du bonheur et de la gentillesse)

Babylone , ville antique de Mésopotamie, cette ville d’abord mineure devint la capitale d’un royaume étendant son pouvoir sur une vaste partie du Moyen Orient. Ville qui déclina et qui continua d’occuper une place forte dans l’imaginaire politique et littéraire en raison du mythe de sa tour de » Babel et de ses jardins suspendus. Le titre de ce livre indique déjà ce rôle de l’imaginaire dans ce livre philosophique, l’auteur avec ces (ses) dernières nouvelles de Babylon livre des scoops ! Lorsque Denis Marquet écrit à propos de Norbert, personnage central d’une de ses nouvelles, (la dernière, intitulée De Norbert), il proclame et définit (discrètement, voire secrètement) sa propre manière de penser : « avec son art de mêler fiction et réalité en un tout qui semblerait plus cohérent que la vérité même[…][1]». A la différence de Platon, Kant et Hegel, Monsieur Marquet ne place pas l’image et la fiction en deçà de la réalité ! Il suppose (postule?) que la réalité, est sinon moins réelle, du moins moins « conséquente » que son mélange avec la fiction. D’où son rôle d’auteur qui nous fait prendre de la hauteur ontologique[2], en nous invitant à penser que la réalité n’est pas un être supérieur  à l’image et à la fiction puisqu’elle n’ est réellement « réalité » que si elle se mélange à la fiction. De là tient la force de ce livre qui, des Nouvelles aux Aphorismes, invite le lecteur à la réflexion plus qu’à l’adhésion, un livre, tu l’as deviné lectr-ice/eur, plus inspiré par Nietzsche que par Platon !

« être cause et effet, voilà donc l’essence [Wesen] même de la matière ; son être consiste donc uniquement dans son activité [Wirken] […]. C’est donc avec une singulière précision qu’on désigne en allemand l’ensemble des choses matérielles par le mot Wirklichkeit (de Wirken, agir), terme beaucoup plus expressif que celui de Realität (réalité). Ce sur quoi la matière agit [wirkt], c’est toujours la matière ; sa réalité [Seyn] et son essence [Wesen] consistent donc uniquement dans la modification produite régulièrement par une de ses parties sur une autre ; mais c’est là une réalité toute relative ; les rapports qui la constituent ne sont d’ailleurs valables que dans les limites mêmes du monde matériel, absolument comme le temps [et l’espace][3]

Autre exemple de réalité dans sa première nouvelle: »une bonne action » qui fait suite à l’aphorisme suivant :« le sens de l’existence ». Dans la Bonne Action, le héros, Louis, sauve la vie à un homme de quarantaine qui tentait de se suicider : «  sans avoir pourquoi, il réussit à soutenir la tête de l’homme et tenta de le tirer vers la berge. Mais celui-ci, dans un spasme de survie, enserra Louis de ses bras, l’entraînant vers le fond ». Mais Louis, plus tenace que têtu, parvient à la sortir de l’eau ! Naît alors un débat sur le sens de l’existence, le suicidaire s’estimant ne rien valoir tandis que Louis évoque le don .et l’amour : « c’est un devoir de s’aimer soi-même , c’est un devoir de donner.

Dans la Nouvelle suivante, Le Fan de sa vie, l’auteur raconte l’histoire d’un écrivain raté, ou insuffisamment reconnu si l’on s’en tient à son désir, au point d’aller chercher sur internet une fan lectrice qu’il souhaite rencontrer. Ce qui arrive, contre toute attente et dans une surprise qui frappe le héros autant que le lecteur, laissant les deux « éberlués ». Ou : quand le réel transcende l’imaginaire puisque ni le héros ni le lecteur n’avaient prévu une telle rencontre !

Après la mort d’un président de la République américain (USA), un savant s’efforce de le faire renaître sous forme d’intelligence artificielle sans que les citoyens en soient prévenus( le changement pour la continuité). Il s’agit d’une fiction anticipatrice. Ce président, qui aurait lancé une bombe nucléaire dans un des pays de son époque ( le Balouchistan), s’en souvient mal après son opération et sa résurrection, ce qui invite le médecin a débranché son « support bionique ». et à le déclarer mort à sa population.

La Nouvelle « Bébé éprouvante » témoigne d’un nouveau rôle du père dans le monde à venir. Le couple, formé de Frédégonde et Orphéus, n’a pas d ‘enfant. Il décide de faire intervenir la médecine de son époque et de faire programmer l’enfant afin qu’il réponde aux exigences de sa mère : « En premier lieu, je souhaite qu’il ait un caractère organisé, comme sa maman, disait Frégonde [4]». Bref, l’hérésobstétricien prend en compte ces exigences et manipule génétiquement le fœtus pour  que ce couple, soit, de leur enfant, satisfait : « Avec vos gènes et la liste de vos desiderata, nous allons vous fabriquer une magnifique petite fille [5]»

Si la naissance se passe bien, les pleurs de ce nouveau-né la nuit exaspèrent la mère – Frédégonde – même si Orphée tente de protéger sa fille. Sous-entendu : avec l’avancée de la technique les femmes tarderont à devenir des mères et les pères deviendront le noyau dur de l’amour familial. Par conséquent, la fin de cette nouvelle en dit long sur l’avenir de nos familles…

Dans La dernière de Norbert, l’auteur remet en question avec précision la pertinence de la maladie psychique appelée « Paranoia » et qui, selon Norbert, n’existe pas, n’étant que le fruit d’une société qui se sert de cette pseudo-maladie pour bloquer l’action des contestataires de ladite société. Norbert « jure que rendre publiques ses découvertes le mettrait en péril de mort »[6] Fais attention lecteur ! En lisant ce livre, tu entres plus profondément que dans la political correctness ! Pourtant, il s’agit d’un travail de l’imagination : « Si je mets en ligne ce blog entièrement dédié au prodigieux imaginaire de Norbert, c’est naturellement pour que les plus remarquables de ses productions soient données au monde… »[7]

Et Norbert ajoute : « la paranoia est la décision de considérer comme maladie le fait de se montrer manifestement en désaccord avec certaines croyances habituellement partagées au sujet de la réalité »

Tu comprends donc, lect-rice/eur,  que le paranoia est une personne qui tient un discours considéré comme dangereux pour notre société et que le corps médical qui s’appuie sur une telle maladie imaginaire s’avère complice d’un pouvoir totalitaire. Et la fin de cette nouvelle est tragique, mais libératrice de toute paranoia.

Sue le Bonheur, dans la Nouvelle Contrat à terme, le héros Damien se dit qu’il est un rêve !

Ainsi : au-delà des fables auxquelles certains passages peuvent être ramenés, disons que ce livre est fabuleux parce qu’il invite son lecteur à considérer la réalité autrement que comme un être supérieur et distinct de l’image. En disant que je garde une belle image de la lecture des Dernières Nouvelles de Babylone, je veux simplement dire que j’en sors plus éclairé sur la réalité !


[1]– Denis Marquet : Dernières Nouvelles de Babylone (éditions aluna, p103)

[2]– L’ontologie, dans l’antiquité grecque, est la science de l’être.

[3]– Nietzsche : Le monde comme volonté et comme représentation, livre I

[4]– Denis Marquet, Dernières Nouvelles de Babylone, p64, Aluna 2021

[5]– idem p67

[6]– idem p92.

[7]– idem p93

François de Coincy invité de Kernews

Lundi 24 janvier 2022 : François de Coincy

et là https://podcast.ausha.co/l-invite-de-yannick-urrien-1/lundi-24-janvier-2022-francois-de-coincy

Sept idées libérales pour redresser notre économie. (L’Harmattan, 2022)

L’économiste François de Coincy, auteur de « Mozart s’est-il contenté de naître ? », vient de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie », un livre préfacé par l’économiste Alain Sueur. Il s’agit d’un ouvrage de réflexion qui présente des idées concrètes à l’aube de l’élection présidentielle. Ce qui est intéressant, c’est qu’il incite le lecteur à la réflexion, en présentant des concepts nouveaux. L’auteur souhaite ainsi insuffler des idées libérales à la société : « Il faut faire appel à la responsabilité de chacun. Cela n’empêche pas les règles, ce qui est important, c’est que les règles se fassent dans un esprit de liberté. C’est ce qui est très compliqué. Par définition, si l’on pousse les règles trop loin, automatiquement on limite les libertés. Donc, l’art de la politique libérale est très difficile à trouver. Mais, dans le fond, on considère toujours que les individus sont responsables et on fait appel à leur responsabilité, plutôt qu’à la directivité d’un pouvoir central. »

François de Coincy préconise l’instauration de ce qu’il appelle le « produit social », une forme de charge sociale négative qui permet de supprimer le chômage structurel et de développer une dynamique d’entreprise en France.

François de Coincy remet également en exergue l’idée des comptes bancaires sécurisés, déjà suggérée par le Prix Nobel Maurice Allais : ce qui consiste à considérer les dépôts non rémunérés des clients des banques comme faits à la Banque Centrale. Selon lui, « cela modifierait beaucoup de choses, car les comptes seraient complètement sécurisés. »

Sur le plan de l’Éducation nationale, il propose une régionalisation, car le monolithisme actuel ne permet pas d’assurer efficacement l’instruction des enfants. Il estime qu’en déléguant totalement l’éducation aux régions, on va pouvoir libérer les innovations, faciliter les prises de responsabilité et susciter une émulation dynamique.

Pour l’écologie, le libéralisme doit lutter contre les contraintes de l’écologie punitive et François de Coincy propose la monétisation du carbone, en contrepartie de la suppression de toutes les punitions et contraintes actuelles.

Autre proposition : l’investissement déductible. François de Coincy recommande une vision sur le long terme du résultat des entreprises, afin de générer des emplois immédiatement, procurer des ressources pour le futur et, surtout, rendre la France attractive pour les investisseurs. Enfin, dans ce catalogue d’idées libérales, François de Coincy se prononce pour la libération du marché monétaire, car le secteur de la finance ne relève pas d’un marché libre.

François de Coincy était l’invité de Yannick Urrien lundi 24 janvier 2022 sur Kernews

« Sept idées libérales pour redresser notre économie » de François de Coincy est publié aux Éditions L’Harmathan.

L’Hebdo Bourse Plus consacre à nouveau en 2022 plusieurs pages à François de Coincy

Littérature

Hebdo Bourse Plus n°1122

Yannick URRIEN

Sept idées libérales pour redresser notre économie.

L’économiste François de Coincy, auteur de « Mozart s’est-il contenté de naître ? », vient de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie », un livre préfacé par l’économiste Alain Sueur. Il s’agit d’un ouvrage de réflexion qui présente des idées concrètes à l’aube de l’élection présidentielle. Ce qui est intéressant, c’est qu’il incite le lecteur à la réflexion, en présentant des concepts nouveaux. L’auteur souhaite ainsi insuffler des idées libérales à la société et l’on ne peut que l’encourager dans sa démarche : « Il faut faire appel à la responsabilité de chacun. Cela n’empêche pas les règles, ce qui est important, c’est que les règles se fassent dans un esprit de liberté. C’est ce qui est très compliqué. Par définition, si l’on pousse les règles trop loin, automatiquement on limite les libertés. Donc, l’art de la politique libérale est très difficile à trouver. Mais, dans le fond, on considère toujours que les individus sont responsables et on fait appel à leur responsabilité, plutôt qu’à la directivité d’un pouvoir central. »

François de Coincy préconise l’instauration de ce qu’il appelle le « produit social », une forme de charge sociale négative qui permet de supprimer le chômage structurel et de développer une dynamique d’entreprise en France. Sur ce point, il signale qu’il y a beaucoup de personnes dont les capacités productives ne sont pas très élevées, en raison d’un manque de formation, et qu’elles ne sont donc pas en mesure d’exercer un travail compétitif. Dans ce contexte, « les entreprises ne peuvent pas les embaucher, parce qu’elles perdraient de l’argent en les embauchant. L’idée est de faire, pour les entreprises soumises à la compétition mondiale, le contraire d’une charge sociale, cela permettrait de diminuer le coût du travail de ces gens et de les employer avec profit. À partir du moment où le coût du travail baisserait, les entreprises auraient intérêt à les embaucher, plutôt que d’aller sous-traiter à l’étranger. »

Ce serait aussi un système pour mettre en valeur des emplois artisanaux : « Parfois, la mécanisation ne suffit pas. On a bien vu que tout cela servait surtout à supprimer des emplois pas très intéressants. En revanche, on peut mettre en valeur des emplois manuels, notamment dans l’agriculture, dans lesquels les gens peuvent tout à fait s’exprimer. » L’objectif n’est pas non plus de faire prendre en charge par l’État les cotisations sociales des petits salaires : « Les cotisations sociales sont indispensables, si on les supprime, il y aura un problème d’équilibre des régimes. Il faut bien prévoir les retraites et cotiser à une assurance-maladie et, plutôt que de réduire les cotisations, il vaut mieux avoir une allocation globale de l’État qui permette de payer ces cotisations. »

François de Coincy remet également en exergue l’idée des comptes bancaires sécurisés, déjà suggérée par le Prix Nobel Maurice Allais : ce qui consiste à considérer les dépôts non rémunérés des clients des banques comme faits à la Banque Centrale. Selon lui, « cela modifierait beaucoup de choses, car les comptes seraient complètement sécurisés. »

Sur le plan de l’Éducation nationale, il propose une régionalisation, car le monolithisme actuel ne permet pas d’assurer efficacement l’instruction des enfants. Il estime qu’en déléguant totalement l’éducation aux régions, on va pouvoir libérer les innovations, faciliter les prises de responsabilité et susciter une émulation dynamique. Certes, sur le papier, c’est attrayant, mais nous lui avons demandé si l’État n’allait pas craindre une forme de séparatisme : « Nous sommes en face de quelque chose que l’on n’arrive plus à faire évoluer. Beaucoup d’hommes politiques ont essayé de faire bouger les choses, or ils ont eu un mal fou, parce que tout est centralisé. Si l’on avait un système où certains pourraient expérimenter d’autres choses, en défendant une autre vision, plus ouverte ou moins ouverte, on pourrait faire émerger des initiatives nouvelles. »

Face à cela, serait-il nécessaire de maintenir un cahier des charges commun ? Pour François de Coincy, « les élections régionales n’ont intéressé personne, mais il y avait une raison : les régions n’ont aucun pouvoir politique et elles se contentent d’appliquer les choses. Si l’on déléguait aux régions un réel pouvoir, il ne faudrait pas avoir peur de leur déléguer des programmes scolaires… » Mais peut-on imaginer qu’un président de région fasse la promotion de la culture Woke, une telle initiative pouvant avoir pour effet de sacrifier l’éducation des enfants de toute une région… François de Coincy répond : « Ce serait un moindre risque que celui de sacrifier l’éducation de toute une Nation, comme on l’a fait un moment donné en essayant de faire apprendre la lecture aux enfants avec des méthodes qui n’étaient pas les plus efficaces… On mettrait en concurrence une région qui a des méthodes absurdes face à des régions qui ont des méthodes plus efficaces. »

Pour l’écologie, le libéralisme doit lutter contre les contraintes de l’écologie punitive et François de Coincy propose la monétisation du carbone, en contrepartie de la suppression de toutes les punitions et contraintes actuelles : « C’est un peu la taxe carbone, qui était insuffisante, parce qu’elle était punitive. Les gens étaient irrités parce que, d’un côté, il y avait toujours plein de règles, et, en même temps, il fallait payer… Il faut avoir le courage, si l’on pense qu’il y a un vrai problème, de dire combien cela va coûter et, ensuite, les gens décident de ce qu’ils font. Si les gens préfèrent utiliser du fioul, cela va leur coûter très cher, mais s’ils préfèrent des panneaux solaires, cela leur coûtera moins cher et, à ce moment-là; les choix se feront naturellement. On préfère donc l’incitation à l’obligation. » Il insiste : « Il faut que les politiques arrêtent d’emmerder les Français ! »

Autre proposition : l’investissement déductible. François de Coincy recommande une vision sur le long terme du résultat des entreprises, afin de générer des emplois immédiatement, procurer des ressources pour le futur et, surtout, rendre la France attractive pour les investisseurs. L’économiste souligne un grand défaut chez notre classe politique : « Ces gens ne comprennent pas comment une entreprise fonctionne. Actuellement, on est uniquement dans un problème fiscal, mais l’investissement déductible pousserait les entrepreneurs à investir davantage. Les gens ne comprennent pas très bien comment fonctionnent les entreprises et quelles sont les réelles motivations derrière. Il faudrait remettre en cause notre système de comptabilité dans les entreprises, en changeant ce modèle des résultats à court terme et en ayant un mode de raisonnement sur l’investissement à long terme. Cette approche fiscale débouche sur cette notion de résultat économique. » Il dénonce ainsi la vision financière des banquiers sur les profits, alors que, « ce qui intéresse les entrepreneurs, c’est faire des choses et construire quelque chose. »

Enfin, dans ce catalogue d’idées libérales, François de Coincy se prononce pour la libération du marché monétaire, car le secteur de la finance ne relève pas d’un marché libre. L’économiste rappelle que le système monétaire nous concerne tous : « C’est un système qui permet de donner un prix à chaque chose, c’est un système qui comptabilise le travail de chacun. Le fait de s’en servir pour des raisons politiques, c’est comme faire de la fausse monnaie, c’est terriblement dévastateur. D’ailleurs, la Banque Centrale Européenne a été créée pour éviter ce genre de dérive des États, c’est-à-dire pour enlever aux États la capacité de faire de la fausse monnaie. Maintenant, on demande à la BCE de refinancer les États en émettant de la monnaie, mais c’est extrêmement malsain, il n’y a plus aucune limite. Avant, on devait surveiller les comptes, maintenant ce n’est plus le cas, il y a toujours de l’argent qui tombe. »

Aujourd’hui, tout le monde parle d’immigration et de crise sanitaire, or l’économiste estime que c’est désespérant car les candidats évitent d’évoquer d’autres sujets qui fâchent. Cet ouvrage vise aussi à sensibiliser les politiques pour qu’ils s’intéressent à nouveau aux questions économiques : « Il faut arrêter de traiter ce problème uniquement à travers la question du pouvoir d’achat, car cela consiste à dire aux Français que l’on va continuer de les alimenter avec les pertes de l’État… » Le monde d’aujourd’hui n’est plus vraiment très libéral et ce livre vise opportunément à nous le rappeler.

« Sept idées libérales pour redresser notre économie » de François de Coincy est publié aux Éditions L’Harmathan.

Sophie Rey se passionne pour Carole Buckingham et son admirable travail sur la schizophrénie

QUAND LA SCHIZOPHRÉNIE SE MANIFESTE / LA BOITE DE PANDORE

Photo du livre
Auteure des essais
Couverture du livre

CRITIQUE COMMUNE DES LIVRES « QUAND LA SCHIZOPHRÉNIE SE MANISFESTE » ET « LA BOITE DE PANDORE »

« Thomas leur dit : Si je ne vois pas dans ses mains l’empreinte des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la place des clous, et si je mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »

Nombreux sont à l’image de Saint-Thomas, selon la citation apocryphe, « Je ne crois que ce que je vois ».

Mais qu’en est il alors d’un malade schizophrène qui voit et entend une réalité parallèle ?

A travers ses deux essais passionnants, « La boite de Pandore » et «  Quand la schizophrénie se manifeste », Carole Buckingham nous offre deux textes qui nous éclairent sur cette pathologie.

Née dans d’un père protestant, élevée dans une institution religieuse catholique, rien de notable n’est à signaler durant son enfance.

C’est en 1984 que cette jeune londonienne, fraîchement divorcée s’installe à Paris suite à ses études de secrétaire bilingue.

Celle-ci découvre Paris et l’amour qu’elle porte pour la ville est palpable. Il y a du Françoise Sagan dans cette écriture joyeuse et rythmée. «  Je fis faire le circuit touristique habituel à papa et maman : la Tour Eiffel, Le Louvres et Montmartre(…), Nous allâmes aux terrasses des cafés, maman et moi primes plaisir à boire des chocolats chauds le soir venu sur les Champs-Élysées tout en regardant passer le monde et son train. P36 Quand la Schizophrénie se manifeste»

Le lecteur retrouve l’ambiance du Paris des années 80, la fête, les slows, le socialisme, les débats politiques entre amis autour d’une bouteille de vin rouge, jusqu’au bout de la nuit.

On discute de l’OCDE, de la course à l’armement de la menace Russe et de l’inégalité entre pays développés et pays émergents.

A cette époque, le machisme est aussi parfaitement accepté dans la vie des femmes « La famille d’Hugues se présenta à  onze heures et Christine l’accueillit. Hugues fini par apparaître hors de sa chambre, avec juste un slip sur lui, et salua sa famille d’un énorme bâillement. Ce qu’ils ne savaient pas c’est qu’une heure plus tôt, il était sur pied et nous supervisait, Christine et moi pour le ménage. P19 Quand la Schizophrénie se manifeste».

Son éducation humaniste  « Malgré la guerre, Papa n’éprouvait pas haine pour les allemands. Il me disait qu’il y avait de bons et de mauvais allemands tout comme il y a de bonnes et de mauvaises personnes dans chaque nation. (…)Quand j’étais petite il me répétait qu’il ne fallait dire le mot « détester » parce que détester, c’était avoir envie de tuer et qu’avoir envie de tuer, c’était mal. P35 Quand la Schizophrénie se manifeste», ainsi que sa foi en Dieu font de Carole une jeune femme très attachée à l’égalité des chances et à l’amour pour son prochain.

L’homme ne né pas méchant, c’est à cause de trop de souffrance, qu’il peut le devenir.

Carole est sociable et de nombreux amis tourbillonnent autour d’elle. Elle rencontre Chris, un auteur américain, une relation amoureuse s’installe entre eux.

Leur premier rapport sexuel est brutal « Mais alors que nos corps s’entremêlaient, mon désir se mua en choc. Il dit «  ça fait longtemps que j’attends ça », et joignant le geste à la parole, m’embrocha littéralement (…) pendant un moment, je serrais en silence les dents mais mon corps se tarit. Puis les larmes se déversèrent et je mis à sangloter bruyamment. Le Néandertalien  au dessus de moi se changea de nouveau en être humain. P28 Quand la Schizophrénie se manifeste».

Même si plus tard leur sexualité s’améliore, cet épisode est vécu par Carole comme un traumatisme; serait-ce le déclencheur de la maladie ?

Leur relation est toxique pour Carole car il multiplie les conquêtes.

« Ce que je ne comprenais pas c’est que ma toquade pour Chris commencer à m’influencer psychiquement, comme si mon amour-propre dépendait de l’intérêt qu’il continuerait d’éprouver pour moi. P51 Quand la Schizophrénie se manifeste».

Un jour n’y tenant  plus, Carole fonce chez Chris et dans une bouffée délirante l’accuse d’avoir couché avec sa propre mère.

La première crise schizophrénique  commence ce jour là.

Pendant trois jours, elle erre dans les rues de Paris, guidée par des voix intérieures, tantôt angéliques, tantôt démoniaques et qui la conduisent dans différentes églises pour arriver jusqu’à la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

Elle est conduite à l’hôpital et on lui administre un cocktail de médicaments psychotropes.

Finalement rapatriée à Londres au bout de quelques mois, Carole s’installera chez ses parents.

S’ensuivra plusieurs crises schizophréniques durant les dix années qui suivirent.

Carole sait qu’on ne peut pas véritablement guérir de cette maladie, elle sait aussi que la chimie, même si elle est parfois nécessaire n’est pas l’unique solution pour traiter son mal.

C’est en s’approchant au plus près de ses bouffées délirantes, qu’elle comprend qu’il faut les accepter plutôt que les combattre. Ainsi la souffrance diminue. « Il est possible d’être en sécurité et de se sentir chez soi dans notre propre psychisme. Il faut simplement que nous comprenions le langage de l’inconscient de façon à vivre la libération au lieu de la peur et de l’asservissement. C’est le déni et le refoulement qui provoquent l’apparition des symptômes destructeurs. P46 Pandore».

Parallèlement, Carole, dont la Foi en Dieu reste intacte (malgré une forme de rejet du catholicisme lorsqu’elle découvre les crimes de l’Inquisition), trouve en la religion un réel et puissant secours. « Après avoir flirté pour rien du côté des religions et formes de méditations orientales, j’eus immédiatement des résultats positifs avec la prières du cœur. Dans le calme de la chapelle du cloître, je connus ce moment intemporel ou l’éternité, c’est maintenant l’instant présent. Je trouvais  cela régénérant et sus, qu’enfin j’avais trouvé le chemin qui me convenait » P34 Pandore ».

Si ces deux essais sont une catharsis pour l’auteure, ils sont aussi un enseignement pour le lecteur. Il faut recommander cette lecture car, grâce à  son honnêteté, sa force et sa bienveillance, Carole lève le voile sur ce sujet encore tabou.

Attachée de presse : BALUSTRADE Guilaine Depis