PROGRAMME EVENEMENTS BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

PROGRAMME BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

SIX INVITATIONS A DES EVENEMENTS BALUSTRADE !
AUXQUELS ALLEZ-VOUS PARTICIPER ?
 
1) Mardi 30 mai dès 18h30 : Soirée autour du pop-roman « 1m976 » de Gérald Wittock à la librairie L’Ecailler 101 rue du Théâtre 75015,
2) Mercredi 31 mai à 18h : Pierre Ménat (ancien conseiller Europe de Jacques Chirac) présentera « L’Union européenne et la guerre » devant le mouvement européen des Yvelines. Salle des fêtes du Chesnay, 52 rue de Versailles 78150 Le Chesnay-Rocquencourt
3) Mercredi 31 mai dès 18h30 : Soirée conférence-débat-cocktail « Faut-il avoir peur de ChatGPT? » avec l’ économiste Romain Kroës (« Surchauffe, l’inflation ou l’enflure économiste ») et le romancier Jean-Pierre Noté (« Tantièmes – un monde sanspuss ») (Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75006 – inscription obligatoire pour le cocktail par sms 06 84 36 31 85),
4) Du 7 au 11 juin le 40ème anniversaire du Marché de la Poésie (plus gros événement mondial d’éditeurs de poésie) placé sous le signe des Caraïbes cette année Place Saint-Sulpice,
5) Samedi 17 juin : Exposition au Cercle des Sources grâce à Balustrade de l’artiste Erik Andler qui présentera ses oeuvres et parlera des NFT au 6 avenue Bonaparte à Antibes chez Dominique Beudin
6) Mardi 20 juin dès 20h : Soirée interactive sur l’assertivité avec le journaliste scénariste de France inter Léo Koesten (« Le Manoir de Kerbroc’h ») qui confrontera sa résilience d’écrivain aveugle aux conseils du coach Didier Barthélémy (Hôtel La Louisiane, 60 rue de Seine 75006)

Contact presse guilaine_depis@yahoo.com 

« Regardez bien : il y a vraiment une date, « écrite » dans la peinture. » sur Erik Andler l’exposition « Distorted Date »

Erik Andler, artiste-peintre contemporain

Né à Langres voici 58 ans, le jeune Erik s’interrogeait enfant sur les planètes, l’espace infini et le paradoxe du temps. Comment naît l’univers ? Comment naissent – et meurent ! – les étoiles ? Quelles sont ces forces qui meuvent la matière et façonnent ces formes que nous admirons ?

La peinture est pour lui un intermédiaire entre deux mondes, celui de la matière et celui de l’esprit. Comment émouvoir par l’art à partir de matériaux picturaux ? Étudiant à la fois les maths et la peintures, Erik Andler passe par Dijon, Paris, New York, Rome, Barcelone, Lyon – Saint-Etienne.

Une question vitale le taraude : est-ce que ce que nous ressentons est bien ce que nous voyons ?

Le temps ? – il est relatif.

La matière ? – elle se transmute et se transforme.

Le regard ? – il appartient à chacun avec son histoire et son tempérament.

Une toile est un objet, mais aussi un objet de réflexion, mais encore un objet du temps, dans le temps. Elle sera vue aujourd’hui différemment d’hier et probablement que demain. Que signifie une date ? Même la « norme » ISO ne définit qu’une forme, pas un moment du temps. Un arbitraire qui devient subjectif dès lors qu’on le regarde et qu’on pense. Chacun a son temps propre, son passé et ses souvenirs, son avenir et ses possibilités.

Regardez bien ces peintures : elles sont chacune une toile qui décore, une forme de cerveau, une couleur vive qui interpelle les émotions, une date qui fait sens… Regardez bien : il y a vraiment une date, « écrite » dans la peinture.

La science n’est qu’un processus sans cesse mouvant d’appropriation du monde, une tentative jamais aboutie de comprendre les forces de l’univers, bien trop vaste pour nos humbles capacités humaines.

Erik Andler explore tout cela, en autodidacte qui se forme progressivement au dessin, aux concepts. Il se réapproprie notamment l’esthétique des Date paintings d’On Kawara, japonais obsédé de dates et mort en 2014, qu’il a vu à New York. On ne crée jamais du neuf qu’en imitant du vieux.

le site de l’auteur

sa collection NFT

Exposition « Distorted Date » jusqu’au 23 février 2023 à L’ Hotel La Louisiane, 60 rue de Seine, 75006 Paris. Entrée GRATUITE.

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Quatre vidéos de la soirée du 16 février 2023 entre l’auteur de « L’amputation » Eric Durand-Billaud et l’artiste Erik Andler

Vidéos sur l’Association « Les Amis de Patrice » créée par Eric Durand-Billaud (médecin chercheur en neurosciences), auteur de « L’amputation », récit de sa vie avec son mari Patrice Billaud-Durand (décédé d’un AVC durant le premier confinement), et l’exposition « Distorted Date » de l’artiste Erik Andler qui s’intéresse lui aussi aux neurosciences

Quatre soirées Balustrade pendant l’exposition d’Erik Andler

La première exposition parisienne d’Erik Andler « Distorted Date » 

aura lieu du jeudi 9 au jeudi 23 février 2023.

A l’Hôtel La Louisiane – 60 rue de Seine – 75 006 Paris

(inscription : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85)

avec plusieurs soirées de conférences & réflexion & convivialité sur le « Temps » durant l’exposition :

– jeudi 9 février à partir de 19h00 : Vernissage de l’exposition Distorted Date

d’Erik Andler + lancement de « Et Vivre, ma folle Vagabonde » le premier recueil de poèmes de Charlotte Saliou – lecture par SAPHO

Avec Eric Poindron, directeur de la collection « Brumes et Lanternes » et de l’éditeur François Mocaer

« Seul le plus pur des bleus des songes fera chanter la strophe »

– samedi 11 février de 17h30 à 19h : Soirée Vision philosophique du « Temps » avec les philosophes Jean-Marc Bastière et Marc Alpozzo

– mardi 14 février à 19h : Soirée Vision sentimentale du « Temps » avec le résultat du concours de textes (prose ou poèmes) d’amour contenant pour

la Saint-Valentin les trois mots Temps, Amour, Eternité et tenant sur une page.

Le gagnant remportera une oeuvre originale d’Erik Andler et se verra offrir une nuit à La Louisiane.

jeudi 16 février de 18h30 à 20h : Soirée Vision neuroscience du « Temps » avec les chercheurs en neurosciences Daniel-Philippe de Sudres et Eric Durand-Billaud auteur du livre « L’amputation »,

présentation de deux associations : « Art for Science » et « Les Amis de Patrice »

 

Erik Andler sur Radio Notre Dame, au sujet de son exposition « Distorted Date »

Est-il possible d’arrêter de courir après le temps?

Est-il possible d’arrêter de courir après le temps ?

En Quête de Sens  09h05

Nina Bataille, coach, auteure, conférencière, qui publie le 16 février prochain « J’arrête de courir après le temps » (Ed. ESF). Nina Bataille – Coach professionnelle, Auteur, Conférencière (ninabataille-coaching.com)

Marc Alpozzo, écrivain, professeur de philosophie et journaliste pour le magazine Entreprendre. Son livre Seuls – Les Belles Lettres

Erik Andler, artiste peintre contemporain. Première exposition parisienne « Distorted date » du 9 au 23 février à l’hôtel La Louisiane. Erik Andler

Revoir l’émission : https://www.youtube.com/live/2AntM6yJNaE?feature=share

Concours d’écriture Saint-Valentin 2023 – A gagner : un week-end à la Louisiane et une oeuvre d’Erik Andler

Spécial Saint-Valentin ! Balustrade lance un CONCOURS D’ECRITURE du plus beau texte d’amour lors de l’exposition « Distorted Date » d’Erik Andler à l’Hotel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris.
Règles du jeu :
1) le texte doit tenir sur une page, typo minimum 10 ;
2) le texte doit contenir au moins une fois les mots Temps, Amour et Eternité.
Le(la) grand(e) gagnant(e) sera récompensé(e) par une peinture numérique d’ Erik Andler format 54 cm x 73 cm, imprimée sur papier Fine Art et placée dans une caisse américaine. Et un week-end pour deux à la Louisiane.
Remise des prix le 14 février 2023, pour la Saint-Valentin, à 19h à l’Hôtel La Louisiane.
Pour concourir, envoyez votre texte à guilaine_depis@yahoo.com en précisant le mot CONCOURS comme « objet » du mail.
Contact presse sms 06 84 36 31 85
Merci de vos participations et de vos partages ! 
La photo est faite pour attirer ! Elle a été prise à l’Hôtel La Louisiane et incarne le CONCOURS SAINT-VALENTIN DE BALUSTRADE !

Exposition Distorted Date de l’artiste Erik Andler à l’Hôtel La Louisiane du 9 au 23 février 2023

Balustrade est fière d’avoir déniché la première exposition parisienne de l’artiste Erik Andler dans un haut lieu artistique de Saint-Germain des Prés, l’Hotel La Louisiane où tant de grands artistes ont séjourné, voir habité des années.
Nous vous avons concocté un programme passionnant avec des soirées à thème autour du TEMPS durant toute la durée de l’exposition. Il y en aura pour tous les goûts : ceux qui aiment la philosophie, ceux qui aiment les sciences, ceux qui aiment simplement la beauté et le sentiment amoureux aussi !
Dans un post suivant, je vous ferai part du lancement de notre concours spécial Saint-Valentin…
Si l’oeuvre d’Erik Andler vous attire déjà, merci de me contacter !
Pour participer à nos soirées aussi et surtout, merci de vos partages ! Avec notamment les participations des deux philosophes Jean-Marc Bastière et Marc Alpozzo et du médecin chercheur en neurosciences Eric Eric Durand-Billaud, autre client de Balustrade……..
Communiqué :
Exposition « Distorted Date » du 9 au 2″ février 2023 du mardi au samedi de 12h à 19h
Vernissage le 9 février de 18h à 21h en présence de l’artiste Erik Andler.
Ouverture de la chambre de l’éternité comme 2ème salle d’expo.
Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris
Conférences sur le « Temps » :
Vision philosophique : le samedi 11 février de 17h30 à 19h avec les philosophes Marc Alpozzo et Jean-Marc Bastière
Vision neurosciences : le jeudi 16 février de 18h30 à 20h avec le chercheur en neurosciences Daniel-Philippe de Sudres, Les Amis de Patrice et Art for Science.
A l’exposition, présentation d’extraits du livre de Jean-Marc Bastière, « Les sept secrets du temps »
Entrée gratuite, place limitées, réservation inscriptions par sms 06 84 36 31 85
Contact presse guilaine_depis@yahoo.com
Entretien avec l’artiste et les philosophes dans Entreprendre : https://www.entreprendre.fr/si-le-temps-marque-notre-finitude-il-nest-pas-fatalement-un-malheur/
Visuel jpeg ci-dessous à diffuser

Entreprendre interviewe l’artiste Erik Andler à l’occasion de sa première exposition parisienne « Distorted Date » du 9 au 23 février 2023 à l’Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006

La première exposition parisienne d’Erik Andler « Distorted Date » aura lieu du jeudi 09 (vernissage) au jeudi 23 février (clôture) 2023.
A l’Hôtel La Louisiane – 60 rue de Seine – 75 006 Paris (inscription : guilaine_depis@yahoo.com)
avec plusieurs soirées de conférences & réflexion & convivialité sur le « Temps » durant l’exposition :
– vision philosophique du « Temps » avec les philosophes Jean-Marc Bastière et Marc Alpozzo le samedi 11 février de 17h30 à 19h30
– vision sentimentale du « Temps » avec une soirée-concours de textes (prose ou poèmes) d’amour contenant pour la Saint-Valentin le mardi 14 février. Le gagnant remportera une oeuvre originale et unique, peinture numérique imprimée en digigraphie sur papier fine art et placée dans une caisse américaine de 54 x 73 cm d’Erik Andler et se verra offroir une nuit à La Louisiane. Les consignes sont ne pas excéder une page et inclure au moins une fois dans son texte les trois mots Temps, Amour, Eternité 
– vision neuroscience du « Temps » avec les chercheur en neurosciences Daniel-Philippe de Sudres et Eric Durand-Billaud le jeudi 16 février à 19h

« Si le temps marque notre finitude, il n’est pas fatalement un malheur »

Jean-Marc Bastière : photo copyright Frédéric Stucin et couverture du livre

Entretien avec Erik Andler et Jean-Marc Bastière

Le temps est un mystère. Qu’est-ce que le temps ? L’artiste Erik Andler qui expose pour la première fois à Paris consacre une œuvre au temps. Jean-Marc Barrière, philosophe et journaliste au Figaro a consacré un très beau livre au temps Les sept secrets du temps (Stock, 2018). À l’occasion de l’exposition d’Erik Andler qui s’intitulera « Distorted Date » et qui aura lieu du jeudi 09 (vernissage) au jeudi 23 février (clôture) 2023 à l’Hôtel La Louisiane dans le VIème arrondissement de Paris, j’ai profité d’un tour de table pour en savoir plus sur le temps, même si cette notion est l’une des plus complexes en philosophie.

Marc Alpozzo : Bonjour Erik, Bonjour Jean-Marc, tous les deux, vous avez travaillé sur la question du temps. On connaît tous, la célèbre remarque de Saint Augustin, « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. » Précisément, à propos du temps, que diriez-vous ?

Erik Andler : Bonjour Marc, Bonjour Jean-Marc. Merci Marc de m’accueillir pour ce tour de table sur le « Temps ».

Pour moi, le temps est une notion complexe. Aussi, avant de s’interroger sur le « Temps », il me semble nécessaire de se demander de quel « Temps » nous parlons ? En effet, le temps, couvre un spectre très large qui va, entre autres, de la philosophie à la physique en passant par la métaphysique, les neurosciences et également la physique quantique.

De mon point de vue, si le « Temps » reste, encore aujourd’hui, insaisissable, c’est un élément universel qui est l’une des clefs de la compréhension de l’Univers.

Jean-Marc Bastière : Bonjour Marc, bonjour Erik. Que dire après saint Augustin ? Le temps, les poètes le contemplent, les philosophes l’interrogent, les physiciens le mesurent. Et des artistes, comme Erik, le dessinent et le peignent avec inspiration, nous ouvrant des portes insoupçonnées ! Je dirais que le temps hante tout un chacun. Mais, insaisissable, il nous échappe toujours. Qu’on le veuille ou non, on se bat sans cesse contre ce fantôme intime dont l’existence impalpable se manifeste à chaque instant. Pourtant, il n’y a rien de moins abstrait – et de plus physique – que le temps. Il n’existe qu’incarné, peuplé pour moi de visages et de paysages, de voix humaines et de sons familiers, d’effluves de pain chaud et de feuillages après la pluie, de pêches mûres et de poisson grillé sur la plage, de baisers furtifs et d’étreintes tendres avec des êtres chers.

 A contrario, la contemplation des « peintures de date » d’Erik – chiffres vivants, traversés de torsions et de vibrations – nous fait ressentir la tension intrinsèque entre l’espace et le temps en déchirant le voile des évidences sensorielles, tandis qu’un peintre comme Eugène Boudin aimait, lui, croquer un ciel de nuages à un instant unique.

M. A. : Erik, vous êtes peintre, et vous avez commencé la peinture en autodidacte. Vous avez débuté par une période de réflexion, puis en 2010, vous avez commencé à peindre sur du papier, en vous réappropriant formellement l’esthétique picturale des « Date Paintings » d’On Kawara. En 2012, vous réalisez votre première peinture sur toile de lin « NOV, 11. 2011 ». Vous poursuivez dans votre œuvre, une démarche plastique qui fait écho aux travaux scientifiques développés à travers les siècles. Vos peintures interrogent sur le temps, sa perception, sa réalité, sur l’espace aussi. Pourtant, au-delà de ces grandes questions du temps et de l’espace, qui sont des formes a priori de notre sensibilité selon Kant, votre travail nous questionne sur notre quotidien, notre monde et sur l’univers. Pourquoi ce choix ? Pourquoi cette orientation ? Est-ce que votre but est de mélanger des questionnements philosophiques à une représentation esthétique ?

E. A. : Marc, pour être franc, mon travail n’est pas orienté par un choix. Les œuvres que je crée naissent d’une inspiration suscitée par des questions qui m’habitent profondément.

Aussi, mon but n’est pas de mélanger des questions philosophiques à une représentation esthétique. Mon orientation est bien différente. Je présente, au travers, de mes créations, et en particulier, des « Distorted Dates » ma vision du « Temps », mais également ma perception de nos sociétés, du monde qui nous entoure et de mon ressenti sur l’Univers.

M. A. : Jean-Marc, vous être critique littéraire au Figaro, et rédacteur en chef du mensuel Histoire & Civilisations, et vous avez publié de nombreux ouvrages, sur la jeunesse, Dieu, la religion, la prière, et un livre particulièrement marquant sur le temps, Les sept secrets du temps (Stock, 2018) [paru aussi en poche au Seuil, chez Points vivre, 2019]. Vous avez réalisé un vrai texte de philosophie, votre ouvrage étant une méditation poétique sur le temps, ce bien précieux, qui nous fâche, nous presse, nous lâche. Est-ce que vous avez écrit ce livre, parce que le temps serait notre malheur, duquel vous comptez nous libérer ?

J.-M. B : Si le temps marque notre finitude, il n’est pas fatalement un malheur. On peut simplement se méprendre sur lui. Pourquoi ? Parce que le temps, comme la vie, n’est pas un dû mais un don. Comme de l’eau pure qui nous est offerte ou une grâce qui nous est octroyée. L’attitude première que nous devrions cultiver est la reconnaissance, parce que nous avons le privilège d’être vivant et que ce temps précieux dont nous disposons, il ne tient qu’à nous de l’habiter de tout notre cœur.

Ce temps, bien sûr, nous pouvons en faire notre malheur si nous cherchons à l’accaparer comme un trésor, si nous nous cramponnons à lui de façon désespérée, si nous cherchons à retenir son écoulement inexorable, entre un passé qui n’est plus, un présent qui s’évapore et la mort qui se rapproche ! Il ne faudrait pas grand-chose, pourtant, pour que le temps ait un goût de bonheur. Une pincée de confiance pourrait suffire ! Cette allégresse volontaire n’élude pas, bien sûr, l’angoisse, la tristesse et le tragique de l’existence.

  Ma seule préoccupation, c’est de faire remonter à la lumière ce que le lecteur porte déjà en lui. Loin de moi, donc, l’idée de libérer les autres du temps ! Être un passeur, oui, peut-être.

M. A. : Jean-Marc, vous nous proposez dans ce livre d’acquérir la « sagesse du temps », dites-vous, ce qui reviendrait à vivre heureux et paisible, en nous dévoilant ses sept secrets. Mais quels sont-ils exactement ? Pouvez-vous nous en proposer un bref résumé ?

J.-M. B. : La sagesse, à vrai dire, n’est pas un long fleuve tranquille ! Et trouver la joie et la paix peut passer par un long et dur combat intérieur – aussi « brutal » qu’une « bataille d’hommes », écrit justement Rimbaud. En réalité, même si le contenu est philosophique et surtout spirituel, j’ai voulu, non sans plaisir et amusement, me glisser dans la forme particulière des ouvrages de développement personnel. Après la lecture d’un livre qui m’a touché et même bouleversé, ai-je remarqué, l’émotion se dissipe vite, très vite, trop vite. Une fois le volume remisé dans sa bibliothèque, nous oublions presque aussitôt l’essentiel. Nous passons à autre chose. Les livres nous changent-ils ? Oui, je le pense, mais lentement, par imprégnation, tout au long de la vie. Le type d’ouvrage dont la manière m’inspire ici peut aider, sans rien céder, bien sûr, sur le fond, à cette assimilation.

Ces sept « secrets » sont comme des sentiers de montagne. Ils nous mènent                                       vers la contemplation d’un seul mystère : celui du temps. Le premier : ou comment ne pas subir le temps en changeant ma perception et mon attitude. Le deuxième : ou comment trouver le bon tempo pour suivre mon désir fondamental. Le troisième : ou comment, contre les voleurs de temps, mener une vie véritablement créative. Le quatrième : ou comment dépasser un individualisme étroit en inscrivant mon organisation personnelle dans une culture vivante qui la porte. Le cinquième : ou comment réussir les passages, c’est-à-dire rendre à chaque jour sa saveur unique et à chaque âge sa vocation propre. Le sixième : ou comment, contre le mirage du passé, l’utopie de l’avenir et la tyrannie de l’instant, rendre au présent son éternelle présence. Le septième : ou comment concilier notre appréhension humaine d’un temps qui nous est compté avec ce qui échappe au temps.

M. A. : Erik, puisqu’on parle du temps retrouvé, c’est en juillet 2016, que vous avez effectué un voyage d’étude à Barcelone tout à fait déterminant, puisque vous avez ressenti le besoin de vous détacher de l’emprunt formel pour travailler une forme plus personnelle, et c’est dès votre retour à Lyon, que vous avez commencé à utiliser la forme de la date définit par la norme internationale ISO 8601, qui est la norme spécifiant la représentation numérique de la date et de l’heure, et qui est une notation, créée en 1988, destinée à éviter tout risque de confusion dans les communications internationales due au grand nombre de notations régionales différentes. Quel étrange choix, non ? Quelle en est l’origine ? Est-ce qu’on se lève un beau matin, et que l’on se dit que l’on va travailler sur la représentation numérique de la date et de l’heure ? Lorsque vous avez exposé vos toiles pour la première fois, quelles ont été les réactions des gens ?

E. A. : Marc, à l’époque, je recherchais une représentation plus personnelle et également plus harmonieuse de la date. Et c’est un matin, en prenant un café dans un coffee shop de Barcelone que j’ai eu cette idée d’utiliser la forme de la date définie par la norme ISO 8601 pour mon travail.

Lors de ma première exposition, les réactions des gens étaient très intéressantes. Les personnes étaient très surprises par mes peintures. En particulier, par les « Distorted Dates ». Les gens étaient particulièrement intrigués par les déformations peintes sur la toile. Mais, également, beaucoup de personnes me disaient qu’en regardant mes oeuvres, ils ressentaient une grande sérénité et de l’apaisement.

M. A. : Justement, votre travail artistique, Erik, pose des questions, peut-être personnelles, mais aussi philosophiques, telles que : Qu’est-ce que le temps et quel est son processus ? Quid du temps psychologique et de la perception que nous avons de son écoulement ? Le temps est-il linéaire, ne serait-il pas plutôt relatif ? Dans les faits, votre peinture s’élève au-delà du temps psychologique et de sa perception qui nous trouble, en questionnant la science bien au-delà de la physique newtonienne. En quoi la peinture pourrait-elle être légitime dans ce questionnement qui semble appartenir aujourd’hui aux scientifiques ? Pensez-vous que la peinture puisse nous proposer une vérité sur le temps qui échappe à la science, et laquelle ?

E. A. : Marc, pour moi, le sujet du « Temps » ne peut pas appartenir à une catégorie de personnes, il est Universel. Aussi, je ne cherche pas à proposer une vérité au travers de mes peintures. Bien au contraire. Avec mes œuvres, j’introduis des premières clefs de lecture qui donnent une ouverture vers des questionnements sur le « Temps », sur nos sociétés, sur notre monde et sur l’Univers. Les réponses sont multiples et vivent en chacun de nous.

M. A. : Jean-Marc, puisque nous parlons du temps selon le physicien, rappelons-nous ce débat contemporain, qui a cent un ans cette année, puisqu’il date de 1922, et qui portait alors, sur la nature du temps, un dialogue de sourds peut-on dire entre Albert Einstein et Henri Bergson. La question portait précisément sur le temps qui passe, et sur la représentation que l’on s’en fait. Est-ce que vous vous représentez le temps plutôt sous la forme d’une montre aux aiguilles qui sonnent la distance parcourue ou plutôt comme un morceau de musique dont les notes s’enchaînent, chacune imprégnée de la précédente et appelant la prochaine ? En bref, êtes-vous plutôt einsteinien ou bergsonien ? Sachant, que le premier défendait plutôt une conception de la temporalité à l’aune de sa théorie de la relativité restreinte, et que le second, pensait le temps sous un prisme plutôt psychologique.

J.-M. B. : Les deux, à vrai dire ! Einsteinien, déjà, par nécessité, dans le quotidien. Car il vaut mieux avoir une « montre » dans la tête pour parcourir avec un minimum de sérénité la distance d’une journée ou… d’une année ! Ne méprisons pas, dans la vie personnelle ou professionnelle, les vertus d’un emploi du temps réfléchi, sinon médité !

C’est un premier pas vers la paix de l’âme. Un simple bureau mal rangé, recouvert de papiers en souffrance, peut, en effet, déprimer profondément. Quand les oublis et les retards se multiplient, avec l’impression ressentie d’être étouffé ou submergé, il est nécessaire de tout remettre à plat et de s’imposer un « régime du temps » drastique. Avec des renoncements, des allègements.

Une bonne organisation reflète aussi une forme de beauté et de sagesse. Savoir dire non à une sollicitation, goûter un rendez-vous en prenant un peu d’avance, se donner le temps de la clarté intérieure avant de prendre une décision (Louis XIV répondait toujours : « Je verrai ! »), et surtout pouvoir respirer à pleins poumons la rafraîchissante gratuité du temps.

Mais je suis aussi bergsonien par tempérament : quand je dois décider de quelque chose, de mineur ou de majeur, je mets presque toujours en balance l’utilité de cette action avec la puissance de vie qu’elle recèle. Entre-t-elle en résonance avec ce qui me fait vibrer vraiment ? C’est une question d’oreille, non pas interne, mais intérieure. Ou de ressenti subtil. Je peux par exemple renoncer sans hésitation à quelque chose d’ « utile » ou à un quelconque intérêt pour poursuivre une conversation intéressante, prolonger une rencontre inattendue, écrire une page dont l’inspiration ne peut attendre, ou passer un après-midi d’errance bienheureuse en pleine forêt ou dans les rues de Paris.

Pour autant, je ne renonce pas, loin de là, à tout ce qui peut paraître ennuyeux ou désagréable. Déjà, il y a la fameuse « règle d’or », qui consiste à éviter de faire aux autres ce qu’on n’aime pas subir soi-même. En s’efforçant, par exemple, sauf empêchement impérieux, de ne pas décommander au dernier moment un déjeuner prévu.

Il est bon aussi de se poser cette question à chaque décision : cette dernière s’inscrit-elle dans mes fondamentaux ? Car les objectifs les plus concrets s’appuient aussi sur des piliers intérieurs. La vie n’est pas qu’une succession d’instants ; elle s’inscrit dans une durée qui lui confère son unité.

Tout cela étant dit, nous ne sommes pas des robots. Chacun a une histoire, avec ses fêlures intimes, ses contradictions inévitables, ses conflits de valeur ou ses sentiments violents qui peuvent l’envahir et le déstabiliser. L’affronter est l’occasion de se connaître mieux – et de reconnaître, surtout, sa simple humanité. Toute cette dramatique rend plus poignante encore cette « symphonie du temps qui passe » !

M. A. : Et vous, Erik, qui explorez l’esthétique picturale des « Date Paintings », seriez-vous plutôt einsteinien ou bergsonien ?

E. A. : Marc, même si les questions du temps, sous le prisme de la psychologie m’intéressent et font partie de mes réflexions, je suis tout de même plus einsteinien. La théorie de la relativité restreinte qui nous apprend que l’écoulement du « temps » est différent selon que l’on est ou non en mouvement. Mais également, la théorie de la relativité générale où l’on découvre que la gravitation est une déformation de l’espace-temps induite par les objets qui sont dans cet espace-temps et par leur énergie, ou encore les ondes gravitationnelles sont des univers qui m’habitent et me passionnent profondément. Aussi, je pense que la linéarité du temps est très discutable et que le « Temps » est bien différent de la représentation que l’on peut se faire d’une montre aux aiguilles qui sonnent la distance parcourue. Je pense, au contraire, que le « Temps » est relatif. Comme d’ailleurs beaucoup de choses dans nos sociétés, dans notre monde et dans l’Univers.

M. A. : Une dernière question pour tous les deux. Chez Spinoza, l’instant présent se définit mathématiquement comme un « infinitésimal ». C’est une notion abstraite, littéralement imperceptible, au sens de la perception humaine. Pourtant, à l’autre bout extrême du maniement mathématique du temps on trouve une autre notion, tout aussi abstraite, celle d’éternité, qui est elle-même une notion non soutenable par l’expérience et qui risque de nous faire perdre le sens de la réalité. Spinoza écrit pourtant, dans son Éthique : « Et cependant nous sentons, nous éprouvons que nous sommes éternels[1] ». Vous-mêmes, pensez-vous, que malgré le temps qui passe, je parle du temps des horloges, nous sommes éternels ?

J.-M. B. : Oui, je le pense. Mais pour comprendre l’éternité, il faut revenir à l’idée de présent. Car le passé a été et l’avenir n’est pas encore. Seul le présent existe mais qu’est-il ? Une évidence pas si évidente. Car il semble disparaître dans un instant infinitésimal, qui tend asymptotiquement vers zéro sans l’atteindre. Le présent, en tant que succession d’instants toujours divisibles, n’est jamais présent, il nous échappe toujours. Or, ce qui fonde le présent en tant que présent, c’est qu’il est présent, obstinément présent, et non pas absent à lui-même.

C’est pourquoi il transcende l’instant, il l’englobe dans une réalité supérieure. Quand je suis avec quelqu’un, cette présence dépasse l’instant, elle forme un tout – presque un tiers entre nous. On dit d’ailleurs qu’on est présent à une personne ou à un événement. Une unité mystérieuse cimente ce présent, qui résiste à la perpétuelle consumation de l’instant.

La voici donc, la porte dérobée de l’éternité, qui laisse passer un souffle d’air frais venu d’ailleurs : c’est cette présence du présent que nous ressentons par intermittence et de façon très imparfaite mais qui est toujours là. Quand elle paraît avoir déserté, nous nous sentons exilés. Le présent embrasse tous les temps et tout passe, sauf lui, éternellement nouveau.

De ce point de vue, le présent et l’éternité ne sont pas uniquement des notions abstraites mais aussi d’expérience. Mais nous autres, êtres humains, ne supportons l’éternité que mélangée au temps, avec une teneur infime. Sinon, elle serait, en effet, insoutenable. L’éternité baigne le temps comme une atmosphère invisible. Nous sommes plongés dedans comme un voyageur dans l’immensité du monde. Indépendamment de toute croyance, elle est une réalité qui imprègne toute notre existence.

L’éternité, c’est ce qui échappe au temps et le transcende. Ce qui a existé, existera, d’une certaine façon, pour toujours. Que nous croyions ou non en la vie après la mort. Dans une ode composée en 476 après J.-C., le poète grec Pindare écrivait : « Rien de nos actions justes ou injustes ne peut être anéanti. Le Temps même, père de toutes choses, ne saurait faire qu’elles n’aient pas été accomplies ». Terrible responsabilité quand on y pense d’être cloué à jamais à ses actes, perspective pétrifiante, inhumaine, désespérante, qui fait penser à « l’éternel retour » de Nietzsche.

Notre expérience intime, heureusement, est tout autre. C’est celle des mystiques et des artistes, mais elle est accessible à tout un chacun. Il suffit de faire silence en soi, dans l’écoute et le recueillement, car l’éternité vient nous visiter incognito. Pudique et discrète, loin de l’effroi suscité par le « silence éternel des espaces infinis », elle ne fait que de furtives mais fulgurantes apparitions. Comme dans une maison de famille dont les fenêtres ouvrent sur la nuit étoilée. Mais rien de mécanique en cette jeune éternité ; c’est toujours à un moment inattendu, dans une douceur de brise, qu’elle apparaît. Même son absence est présence. Car elle laisse dans son sillage un parfum de tendresse et d’amour.

E. A. : Marc, pour moi, l’éternité c’est quand le temps s’arrête, lorsqu’il s’effondre sur lui-même.

L’astrophysique me donne cette vision artistique de l’éternité. Je vois cet instant où l’on atteint l’horizon des événements d’un trou noir. Alors, le temps ralentit considérablement. Et au-delà, jusqu’à la singularité, je vois le temps s’arrêter et laisser place à l’éternité.

Aussi, quand le moment est venu de nous envoler, le temps doit sans doute s’effondrer sur lui-même pour nous ouvrir la porte de l’éternité.

Propos recueillis par Marc Alpozzo

Nota Bene : La première exposition parisienne d’Erik Andler « Distorted Date » aura lieu du jeudi 09 (vernissage) au jeudi 23 février (clôture) 2023. A l’Hôtel La Louisiane – 60 rue de Seine – 75 006 Paris.

Il y aura également plusieurs soirées de conférences & réflexion & convivialité sur le « Temps » durant l’exposition : 

– vision philosophique du « Temps » avec les philosophes Jean-Marc Bastière et Marc Alpozzo le samedi 11 février de 17h30 à 19h30

– vision sentimentale du « Temps » avec une soirée-concours de textes (prose ou poèmes) d’amour contenant pour la Saint-Valentin le mardi 14 février. Le gagnant remportera une œuvre originale et unique, peinture numérique imprimée en digigraphie sur papier fine art et placée dans une caisse américaine de 54 x 73 cm d’Erik Andler. Les consignes sont ne pas excéder une page et inclure au moins une fois dans son texte les trois mots Temps, Amour, Eternité. 

– vision neuroscience du « Temps » avec les chercheurs en neurosciences Daniel-Philippe de Sudres et Eric Durand-Billaud le jeudi 16 février à 19h


[1] Éthique, Cinquième partie, Scolie de la proposition 23.

– le flyer de l’exposition « Rencontre des couleurs » à « La Maison de Passages » à Lyon en Juin 2022.

– une photo prise lors de l’exposition « Rencontre des couleurs » en juin 2022,

– une photo où l’on peut voir ma peinture sélectionnée pour l’exposition collective « Art to be alive » au palais des Nations Unies de Genève en juin 2022,
– une photo prise lors de l’exposition « Triennale 2022 » avec « Les Transfiguratifs » en juillet et août 2022,
– la photo d’une de mes dernières créations présentée sur télé 4K lors de l’exposition « Swiss Art Expo » à Zurich en août 2022.
– l’annonce de ma première expo en 2018 dans Le Progrès,
– la plaquette de com de l’exposition Art For Science, au Groupama Stadium de Lyon en 2021.
La photo du photographe d’Art For Science qui filme ma peinture sélectionnée à l’exposition d’art lors du « Geneva Health Forum » de Genève en mai 2022
– le flyer de l’exposition « Triennale 2022 » avec « Les Transfiguratifs » en juillet et août 2022,
– le flyers de l’exposition avec « Les Transfiguratifs » en 2019,