Lettre de Hélène Honnorat à Catherine Weinzaepflen

Montpellier, le 30 mai 2008
Ma chère Catherine, merci pour Le temps du tableau ! Ton écriture est toujours aussi pigmentée, ce qui m’a donné envie de copier-coller quelques images naïves dans ma lettre : ce palmier, les bateaux de Nicolas de Staël et deux jeunes femmes africaines rencontrées au musée des Années 30, musée que j’aime beaucoup (je crois qu’elles mettent quelque temps à apparaître, quand tu ouvres le document… elles devraient y figurer quand tu auras fini de me lire !)
J’ai retrouvé avec bonheur, dans ton texte, l’esthétique des extrêmes, de l’opposition. Dans les cadrages lumineux, par ex. : les façades de St Pétersbourg, la chair des mangues, les arcs-en-ciel prenant appui sur la colline, l’Afrique et la luge… et en face, le cadavre aux yeux exorbités, l’enfant au visage brûlé, la tête de thon posée dans son sang (dont le corps débité répond aux bras en lamelles », ailleurs… douleur de l’oubli, de la mort, mais aussi du morcellement), la carpe suppliciée avec un trou sur le côté, image christique !… Tu ne tentes pas de réconciliation, tu n’inventes pas de dialectique, tu sais qu’on se réveille sans solution (p. 75), qu’il s’agisse des douleurs intimes ou du sort du monde. Tu juxtaposes les touches violentes, comme sur une toile, et tu as cette notation épatante : le point d’interrogation est sous la peinture.

La seule « solution », de fait, réside dans l’écriture, ou la musique, ou la peinture – la sienne propre ou celle des autres (ai survécu / une fois encore / puisque j’écris, p. 78, mais ce pourrait être : parce que j’écris…). La lente escalade des parois du gouffre (p. 79) constitue un exercice quasi-quotidien !

Le lien entre possible et impossible, entre horreur et rêve, entre mort et tendresse, quand même, me semble être l’apanage de ce bestiaire qui traverse tous tes livres : chiens noirs, vaches, cheval, chèvres, âne… C’est l’âne qui m’a réconciliée avec l’île, écrivais-tu dans L’ampleur du monde, après : L’île, c’était tout au début. Le ratage, d’emblée. La même que celle évoquée dans Le temps du tableau, p. 138 ? Je ne sais pas vivre sur une île… mais tu es peut-être injuste : l’amour-échec a sûrement déteint sur l’île !.. (à l’opposé, p. 144, autre île, et bonheur, même si côte cassée ! J’ai vécu heureuse sur une île…). Les petits animaux massacrés (le rat « éclaté », dans un rêve de Totem, et cette autre bestiole morte- un lérot ? – ailleurs…) sont porteurs de tous tes thèmes clés, comme celui de la noyade : et dans le jardin / une baignoire remplie d’eau / (le loriot s’y est noyé / tombé de l’arbre)… p. 138 : il y a toujours un cadavre dans ces fosses plus mes chaussures préférées gémit-elle (p. 117). En te lisant, ont émergé deux fragments de mémoire : Le malheur est en lui, comme un cadavre au fond d’une citerne (dans un bouquin de Matzneff) et puis surtout (je l’ai recherché, récupéré sur Internet) Federico Garcia Lorca :
et j’ai trouvé mon petit corps mangé par les rats
au fond de la citerne avec les chevelures de fous.
Mon costume de marin
n’était pas imprégné de l’huile des baleines,
mais il avait l’éternité vulnérable des photographies,
Noyé, oui, bien noyé, dors, ô mon fils, dors… etc.

Les souvenirs, on les noie comme les nouveau-nés ou les chatons, mais ça remonte toujours. Par ailleurs, je ne crois pas qu’il soit possible, ni même souhaitable, de se satisfaire d’ici au présent, de pratiquer l’instant… (p. 128). Ce serait se priver de toutes les strates, les pelures, les plongeons et les projections. J’espère malgré tout aborder un jour aux rives du passé décanté (…), sol sableux doux aux pieds (p. 130) ! Belle image que je préfère à celle de la vieille femme mélangeant tous les temps que nous serons… même si le mélange, comme celui des couleurs primaires, peut donner des merveilles. La phrase la plus riche de ton livre, dont chaque mot ouvre un horizon, c’est sans doute Le temps / à force / quand même, p. 58 !

Pêle-mêle : La forme de Le temps du tableau m’a amusée, car le « théâtre » y est surtout fait de didascalies et la « lettre » est une sorte de poème. Interpénétration des genres comme des époques, donc. Et ce « muet » qui semble ne prendre la parole que pour défendre l’usage des adverbes (censurés par les puristes, comme les abus de ponctuation, les incises, les adjectifs, etc. – j’ai lu sous je ne sais quelle plume une défense des adjectifs tout aussi convaincante que le « politiquement correct » des écrivains…) obtient, du coup, toute ma sympathie !! J’aime beaucoup tes références à d’autres auteurs / littératures, qui sont ma pente, tu le sais (Faulkner, Rilke, les romans de formation) et les mises en abyme. Ta sensualité vagabonde entre vocabulaire des nuits amoureuses et des nourritures… les écrivains, des pâtissiers ? (on trouve ce parallèle entre deux personnages dans Cyrano)… je ne sais ; mais des « manuels », ça c’est sûr ! Baisers. Hélène

« Un Livre, Un Café » : Michèle Ramond dédicace à la Rhumerie (25.05.08)

DIMANCHE 25 MAI de 16 H 30 à 18 H 30

Evénement initié par Edith Lecoq
edith.lecoq@paris.fr ou 06 86 81 49 70

L’événement « Un Livre, Un Café »

I- Le concept : 22 Cafés accueillent 26 auteurs

Depuis 2006, la Mairie du 6e arrondissement organise, en mai, l’événement « Un Livre, Un Café » permettant à des auteurs de dédicacer leurs ouvrages dans de nombreux Cafés du Boulevard Saint-Germain.
Le Dimanche 25 mai de 16 h 30 à 18 h 30, grâce à l’association Le Faubourg Saint-Germain, le 7e arrondissement rejoint le 6e arrondissement pour la troisième édition de cette fête du livre en partenariat avec le Comité Saint-Germain-des-Prés et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris.

Depuis toujours, Saint-Germain-des-Prés et le Faubourg Saint-Germain sont le berceau de la littérature. Les multiples Maisons d’édition, les nombreuses librairies et les prix littéraires contribuent à maintenir cette tradition et à développer un dynamisme culturel apprécié par tous.

Ce dimanche là, tout au long du boulevard Saint-Germain et aux alentours, un auteur vous attend à la terrasse d’un Café.

Dédicaces d’un nouveau genre ! Rencontre détendue et conviviale de fin d’après-midi, instant de partage entre l’écrivain et ses lecteurs.
24 livres pour satisfaire ses envies de lire…

II- Le Comité de Parrainage :

Pierre Arditi,Régine Deforges,
René Guitton, Michael Sadler et Georges Wolinski

Tous font vivre Saint-Germain-des-Prés !

*****

III – Du métro Solférino au métro Sèvres-Babylone :

9 Cafés du 7e
au service de la littérature 11 Auteurs, 11 livres
8 Maisons d’Edition

Le Café, Brasserie Le Florès
80 rue de Grenelle
Jean-Pierre Pont, Patrick Kovarik, Arnaud Roiné
« Voyage à l’Elysée »
Télémaque

Le restaurant L’Auberge de Saint Germain
204 boulevard Saint-Germain
Antoine Bueno
« Le Triptyque de l’asphyxie »
Table Ronde

Pharmacie Pierre Taïeb
9 boulevard Raspail
Christine Richard
« Carla Bruni, qui est-elle vraiment ? »
Privé

Le Café de l’Abbaye
35 rue de Grenelle
Marie Binet
« Cuisine solo »
JC Lattès

Restaurant La Petite Chaise
36 rue de Grenelle
Pierre Vauconsant
« Le Café de mon père »
L’Harmattan

Café, Brasserie Le Saint-Germain
62 rue du Bac
Patrice Franceschi
« De l’esprit d’Aventure »
Arthaud

Mucha Café
227 boulevard Saint-Germain
Pierre Grosz
« Le chat raconté aux oiseaux »
Nathan

Hôtel Montalembert
3 rue Montalembert
Florence Belkacem
« Vous pouvez répéter la question ?»
L’Archipel

Académie Hôtel St-Germain
32 rue des Saints-Pères
Agnès Pierron
« Fin au Fauteuil »
L’Harmattan

La librairie Gallimard 15 boulevard Raspail 7e – 01 45 48 24 84

VI – Du métro Saint-Germain-des-Près au métro Odéon :

13 Cafés du 6e au service
de la littérature 15 Auteurs, 15 livres
9 Maisons d’Edition
Le Café de Flore
172 boulevard Saint-Germain Catherine Siguret
«Enfin nue. Confessions d’un nègre littéraire »
Intervista
La Brasserie Lipp
151 boulevard Saint-Germain Régine Deforges
« Deborah, la femme adultère »
Fayard
Claude Delay
«Giacometti, Alberto et Diego, l’histoire cachée »
Fayard
Le Café des Deux Magots
6 place Saint-Germain-des-Près
Dominique Barbéris
« Quelque chose à cacher »
Gallimard
Hôtel Bel Ami
7-11 rue Saint-Benoît Elisabeth Reynaud
« Meurtres au Couvent »
Ramsay
Le Bonaparte
42 rue Bonaparte Alessandra Bianchi
« Calcio, mon amour »
Florent Massot
Le Québec
45 rue Bonaparte Frédérick Tristan
« Le chaudron chinois »
Fayard
Le Bar La Peña Saint-Germain
3 passage de la Petite Boucherie Victoire Theismann
«A jeudi»
Le Manuscrit
La Rhumerie
166 boulevard Saint-Germain
Michèle Ramond
« Lise et lui »
Des femmes- Antoinette Fouque
Le Mabillon
164 boulevard Saint-Germain François d’Epenoux
« Les papas du dimanche»
Anne Carrière
La Brasserie Vagenende
142 boulevard Saint-Germain Dominique Chryssoulis
«La vie de Mathilde Sincy »
Le Manuscrit –www.manuscrit.com –
Le Relais Odéon
132 boulevard Saint-Germain Yvonne Baby
« Quinze hommes splendides »
Gallimard
Le Procope
13 rue de l’Ancienne Comédie André Arnold-Peltier
«Paris, d’une rive à l’autre »
Eve Grosset
« Chicorette et Radidou et la carotte arc-en-ciel »
Pippa
Le Café les Editeurs
4 carrefour de l’Odéon Nicoletta
« La maison d’en face »
Florent Massot

La librairie « La Hune » 170 boulevard Saint-Germain 6e – 01 45 48 35 85

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La communication

La communication est mise en place par les 22 Cafés, la Mairie du 6ème arrondissement, les 17 Maisons d’Edition et les librairies « La Hune » et « Gallimard » en partenariat avec le Comité Saint-Germain-des-Près, l’association Le Faubourg Saint-Germain, Monoprix et la Délégation de Paris de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris

Les rollers : Durant l’événement, des étudiants en rollers et vêtus de tee-shirt à l’effigie de « Un Livre, un Café » iront à la rencontre des promeneurs sur le Boulevard Saint-Germain pour les informer des lieux et des auteurs présents.
Les affiches et les dépliants: Dans les 22 Cafés, des affiches annonceront la venue des auteurs à l’avance. Des dépliants seront à la disposition du Public dans les hôtels, chez les commerçants et les libraires du quartier.

*****

Autour des 26 auteurs, Dimanche 25 mai en présence de Rachida Dati, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Maire du 7e et de Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6e :

Inauguration
L’inauguration de la troisième édition de la fête littéraire intitulée « Un Livre, Un Café » débutera à 15 h 45, Place du Québec dans le 6e dans la « Maison des Livres.
Clôture
La clôture se tiendra à 19 h 00 à la pharmacie Taïeb, 9 boulevard Raspail dans le 7e

« Blottie » sur Livres et délices

http://livresetdelices.over-blog.com/

Gentiane est une comédienne de grande renommée : son talent fait l’unanimité. Les vers de Racine résonnent encore en elle lorsqu’un homme vient la trouver dans sa loge et dit : « Vous êtes très belle. Avez-vous un dictionnaire ? » Cette question mène le lecteur aux origines de Gentiane, à son père et à la mutilation d’un enfant dont elle est, selon elle, responsable. Le passé de cet admirateur qu’elle finira par épouser semble bien trouble lui aussi. C’est avec ces secrets que Gentiane poursuit sa vie et doit faire face à la maladie.

Il est bien difficile de proposer un résumé structuré de ce roman pourtant court. En effet, j’ai trouvé la lecture des premières pages laborieuses : le passé de Gentiane avec son père et cet enfant défiguré m’a semblé sur le moment fastidieux et peu utile après lecture. Sans doute une simple évocation, quelques pages tout au plus suffisaient et l’intrigue s’en trouvait allégée. De plus, l’auteur, soucieuse semble-t-il d’employer de beaux mots, tombe dans le travers du pédantisme : malgré le lien particulier qui unit Gentiane à son père, le registre trop soutenu nuit à la narration.
Bref, je ne suis réellement « entrée » dans le roman qu’au moment où le narrateur reprend la conversation des personnages qui avait été entamée en incipit. De là s’ensuit une histoire de femme confrontée à la maternité et à la maladie, à la vie et à la mort : dès lors, la lecture est aisée et la langue travaillée, mais sans outrecuidance… comme si l’auteur s’était elle-même laissé prendre par les personnages.
Mon avis sur ce roman est par conséquent partagé car, même si j’aime les récits à la langue recherchée et travaillée, je n’ai vraiment pas adhéré aux trente premières pages. Or, la qualité d’un début de roman est primordial à mes yeux.

Premier concert à l’Espace des Femmes : Hélène Martin, mardi 27 mai à 20 h !! 5 euros seulement !!

ce3e628faab144ecee323cee4a65a4ec.jpg Ante-Scriptum : la nouvelle Librairie des Femmes, agrandie après travaux, est réouverte depuis samedi !! 33-35 rue Jacob… Puissent les nostalgiques de la rue de Seine comme les « vierges » des combats et des succès de l’Histoire nous rendre visite… C’est vraiment très beau et on s’y sent si bien… Miracle des lieux et culture de l’hospitalité dans sa maison blanche et verte, autour de son allée fleurie, au cœur de Saint-Germain des Prés : Antoinette Fouque possède de nombreux talents en plus de la pensée, beaucoup de génie au-delà de ses actions.

d4d5e4607dc969cc390cc25fb2732dbe.jpg Place à la chanson française à l’Espace des Femmes ! Un tout premier concert, ça se remarque ! La galerie est déjà à la fête, puisqu’un échantillon de choix des œuvres du futur Musée des Femmes (Aurélie Nemours, Geneviève Asse, Sonia Delaunay… et des tas d’autres surprises – dont deux spécialement exceptionnelles… chut chut chut…) est juste arrivé sur nos murs cette semaine… Comme à l’accoutumée, Antoinette Fouque a le don de repérer la beauté et surtout de la faire généreusement partager au plus grand nombre. C’est la raison pour laquelle nous vous offrons pour 5 euros seulement un concert d’Hélène Martin ce mardi 27 mai à 20 h (35 rue Jacob, 75006, flyer en pièce jointe). Retrouvailles ou découverte, simple plaisir ou illumination, l’occasion est unique et rêvée de venir assister à ce spectacle (en tournée dans bien d’autres salles en ce moment, mais beaucoup plus cher !!) joliment intitulé « Voyage en Hélénie », et où la grande artiste sera accompagnée de Jean Cohen Colal. Je ne la connaissais pas avant d’écouter son livre audio, réédité en 2008 par les éditions Des femmes, j’ai su immédiatement que ses textes m’habiteraient et me nourriraient comme ceux de Barbara m’ont si considérablement élevée. Je vous souhaite la bienvenue mardi, et surtout d’expérimenter une émotion identique. Un seul lien de référence : le site officiel http://www.helene-martin.com/ et quelques infos recopiées pour ceux qui préfèrent les kits complets !! N’hésitez pas à m’adresser vos éventuelles demandes de service de presse du CD, « Journal d’une voix », sans oublier de mentionner vos coordonnées, ni à diffuser massivement cet émile dans votre entourage. En espérant vous voir, donc, et chaleureusement, Guilaine 06.84.36.31.85

Hélène Martin (née à Paris en 1928) est un auteur-compositeur-interprète français qui a consacré sa carrière à la mise en musique et à l’interprétation de la poésie. Hélène Martin débute à Paris en 1956 dans les cabarets de la rive gauche. Son premier disque 25cm, en 1961, inaugure une suite de plus d’une trentaine d’albums originaux. En 1968, elle crée son propre label, Les Disques du Cavalier. Hélène interprète Aragon, Artaud, Audiberti, Char, Cocteau, Colette, Desnoues, Eluard, Fargue, Genet, Giono, Guillevic, Louise Labé, Michel-Ange, Queneau, Rimbaud, Roy, Seghers, Supervielle, Soupault et elle-même…

Primée 3 fois par l’Académie Charles Cros, par l’Académie du Disque français, et par la Sacem , puis nommée Officier de l’Ordre des Arts et Lettres, une reconnaissance institutionnelle de sa permanente exigence artistique et de la ténacité sans lesquelles ses projets à contre-courant des normes commerciales n’auraient pu être menés à bien.

Journal d’une voix d’Hélène Martin – Lu et chanté par l’auteure, EAN : 3328140021035, 1 CD (livre audio) – 18 €, Office 03/04/2008
Journal d’une voix une œuvre originale, créée pour la « Bibliothèque des Voix » et destinée à être écoutée. C’est son histoire, l’histoire de ses passions. Dans un long poème en prose, rythmé par des chansons, l’auteure ressuscite des souvenirs parfois précis, parfois plus elliptiques. Sa voix chaude aux accents nostalgiques fait renaître des fragments de vie envolée : les odeurs et les couleurs de la Provence où l’auteure a choisi de vivre, les récits de rencontres avec des écrivains, des poètes, des chanteurs ; amitiés éphémères ou durables. Elle choisit pour illustrer son récit des poèmes de Rimbaud, Genet ou Neruda qu’elle met en musique et interprète avec talent. Hélène Martin nous livre “chemin faisant” des réflexions plus intimes sur la vie et sur ses expériences de création.

« Je suis de ce pays frontalier entre les mots et la musique. Mais où la musique – qui a sa place unique – donne priorité au verbe et à l’amour du verbe. Si aujourd’hui je prends parfois des chemins parallèles et plus solitaires d’écriture, de musique, ou d’image, c’est grâce aux poètes et à cet état poétique qui cheminent avec moi ». Hélène Martin

Michel Assenmaker sur Françoise Collin

http://www.blogs.erg.be/assenmaker/?p=858

Lettre ouverte
Michel Assenmaker
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« Crâne et ciel“Je sais que c’est le plus haut livre de notre époque” »“On dirait une ville” de Françoise Collin
quel du désir ou de l’absence de désir restitue l’aube. Quel accompagne en piété la passante. Quel la délivre. Quel fait retour dans une phrase et continue la phrase jusqu’au bout dans sa robe d’Iphigénie. Quel la soutient pour le troisième fois et toutes les fois

au moment où sur une fenêtre un rideau s’ouvre, sans que l’on sache ni le spectacle ni la scène, dans l’enclos répété des murs

un peu de poussière aux doigts

p.46, des femmes, Antoinette Fouque, 2008

Iran / Voile : Chahdortt Djavann dans l’enregistrement de son livre audio aux Editions des femmes

Texte recopié du catalogue des trente ans des Editions des femmes :
chah.jpgChahdortt Djavann
 
Lorsque les Editions Des femmes m’ont proposé de faire un CD de Bas les voiles ! et d’en lire moi-même le texte, j’ai été à la fois émue et inquiète. Emue d’une invitation qui était un geste de reconnaissance et de sympathie. Inquiète, parce que je n’étais pas sûre de réussir cet exercice dont je n’avais pas l’expérience. Je ne savais pas poser ma voix. L’émotion précipite mon débit. J’avais conscience, en outre, de mon accent étranger. Je me disais que personne ne me comprendrait et que, de toute manière, je n’arriverais pas au bout de ma tentative.
En même temps, l’idée me séduisait, lire moi-même les mots et les phrases que j’avais écrits dans ma protestation solitaire. Il y avait une grande délicatesse dans la proposition des Editions Des femmes de m’inviter ainsi à faire entendre ma voix.
L’expérience ne m’a pas déçue. La lecture de son propre texte est une épreuve étrange et enrichissante. Se lire à haute voix, c’est à la fois se mettre à distance et se retrouver, s’obliger à écouter et à entendre, à retrouver les mots conçus dans le silence. Ce n’est pas simplement se relire, c’est prendre conscience soudain de l’impact que le texte aura peut-être. Imaginer furtivement ce que d’autres pourront entendre. Si écrire, c’est donner naissance à une idée, à une pensée, à des sentiments, à des émotions, à des convictions…, enregistrer la lecture d’un texte, c’est essayer par un effort très profondément corporel de faire entendre la voix de chaque idée, de chaque phrase, de chaque mot. Au cours de ma lecture à haute voix, j’ai été encouragée par la présence bienveillante de Michelle Muller, qui de temps en temps, non sans un fou rire, corrigeait ma prononciation de tel ou tel mot. J’avais par exemple, à cause de mon accent, beaucoup de mal à prononcer correctement le mot « dehors ».
 
Le soutien sans condition d’Antoinette Fouque, au moment de la sortie de Bas les voiles !, a été très précieux pour moi. J’ai senti que mon témoignage et mes analyses pouvaient parler à d’autres, à beaucoup de femmes occidentales qui n’avaient pas connu la répression des islamistes.
Antoinette Fouque a su m’exprimer une compréhension intellectuelle et une solidarité sans failles qui constituaient un engagement immédiat, sans conditions et sans réserves. La confiance qu’elle a su m’inspirer m’a donné confiance en moi. Elle m’a aidée en me faisant comprendre que je pouvais compter sur elle. Expérience rare.
C.D.

« On dirait une ville » sur Médiapart par Jacques Dubois

http://www.mediapart.fr/club/edition/bookclub/article/170508/quelque-chose-d-une-ville-0

Quelque chose d’une ville
Article Commentaires 17 mai 2008Par Jacques Dubois
Edition : Bookclub

L’auteure est devenue parisienne avec le temps. Dans de petits textes entre poésie et roman, elle tente de restituer certains des repères de son quotidien au sein de la métropole. Depuis son quartier, elle regarde agir quelques-uns de ceux avec lesquels elle traite ou simplement qui passent. Beaucoup d’entre eux, à l’évidence, n’ont pas la vie drôle, aimeraient changer de destin. Mais qu’y faire et comment savoir ? Reste à trouver l’écriture qui, en dix lignes, vingt lignes, une page, dira sans pathos vain le « comment c’est » de ce qui leur arrive. Or, elle est à l’œuvre, cette écriture, suggérant sans trahir, tenant la bonne distance, adoptant le ton juste.

L’ auteure, vous la connaissez. Elle s’appelle Françoise Collin et est philosophe. Elle a écrit des ouvrages mémorables sur Maurice Blanchot et sur Hanna Arendt. Elle fut à la pointe du combat féministe, fondant les Cahiers du Grif en 1973. On lui est reconnaissant de la pause qu’elle fait ici dans un petit livre inspiré. Cela tourne autour de la question de savoir ce qu’est une grande ville aujourd’hui comme de la manière dont chacun y assure son existence.Cela donne de simples récits qui commencent par « Sur la place de la République où cria de Gaulle, où défilent par milliers les cégétistes » ou s’intitulent « Comment on se fait des amis à Paris ». De l’un à l’autre, cela va, cela vient et c’est très réussi. Oui, on dirait une ville et on dirait une vie, sans rien qui pèse ou qui pose.

Françoise Collin, On dirait une ville, Paris, Des femmes/Antoinette Fouque, 2008.

l’auteur sur sa poésie

LE TEMPS DU TABLEAU

J’ai toujours écrit de la poésie, parallèlement aux romans. Pour aller au cœur de l’écriture, car la poésie représente pour moi l’éthique du travail de la langue.

Le défi de Le Temps du tableau consiste à proposer au lecteur de la poésie au même titre que la prose. Ce dont témoignent les sous-titres de ses trois parties :
1. Récit
2. Théâtre
3. Lettre

Ce livre regroupe un travail de plusieurs années. S’il ne s’agit pas d’un recueil de poésie (cf. sa structure), il peut cependant se lire en l’ouvrant au hasard. Les poèmes évoquent Los Angeles, Saint-Pétersbourg, une plage de Toscane… Le Temps du tableau sort en Juin et peut tout à fait convenir à une lecture d’été, de voyages.

C.W.

Ne ratez pas Sophie Freud ! En France pour 24 heures seulement !! (soirée le 14 mai, 18h30)

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A l’ombre de la famille Freud

Sophie Freud

En espérant que les nombreux ponts du mois de mai vous donnent l’occasion de profiter de tous les petits bonheurs de l’existence dont la dévorante vie professionnelle ne vous laisse pas le loisir, je me manifeste discrètement, par un petit émile, pour vous faire part du séjour de 24 heures à Paris (elle vit aux Etats-Unis) de Sophie Freud…. (24 heures chrono du mercredi 14 mai, 16 h top départ au jeudi 15 mai, 16 h ligne d’arrivée !!) Être réactif(ve) ! Ne pas la louper ! L’occasion de rencontrer une descendante directe du grand Sigmund (fille de son second fils – Martin Freud – avec son épouse Esti)

FREUD… Un nom qui invite à rêver…. Et une suggestion de son attachée de presse aux éditions Des femmes pour éventuellement vous mettre en contact avec elle pour toute idée médiatique… En plus, sa photo (ci-jointe, ainsi que l’argumentaire de son livre à paraître aux éditions Des femmes le 22 mai), avec ce sourire si humain, ce rayonnement absolu, devrait vous rassurer sur sa personnalité, et vous désinhiber face à une aussi grande dame ! N’hésitez donc pas à m’appeler de toute urgence pour toute interview d’elle ! 06.84.36.31.85

Par ailleurs, pour les non-journalistes, qu’ils soient pleinement rassurés : ils pourront également « voir » et entendre Sophie Freud, ce mercredi 14 mai, de 18h30 à 21h30 lors d’une soirée organisée en son honneur par Antoinette Fouque dans son Espace des Femmes (35 rue Jacob, Paris 6ème, métro Saint-Germain-des-Prés, bus 63, vélib rue Saint-Benoit). Merci, par avance, de votre présence – et de faire circuler l’information sur ce qui EST un événement autant dans le domaine de la psychanalyse (fatalement, bien que « A l’ombre de la famille Freud », notre nouveauté éditoriale, ne soit en rien un ouvrage de psy) que dans ceux de l’histoire du XXème siècle et des femmes.)

Conférence de presse de Maître Gisèle Halimi à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque, mardi 13 mai, 15h30

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La clause de l’Européenne la plus favorisée

Choisir la cause des femmes & Gisèle Halimi

Conçu par Gisèle Halimi, ce projet ouvre de nouvelles perspectives pour l’Europe. Identifier, à travers les législations des 27 pays membres, les lois les plus avancées pour les femmes, en faire un « bouquet législatif » offert aux 250 millions d’Européennes, tel est l’ambitieux travail que, durant deux ans, juristes, économistes, sociologues et syndicalistes de Choisir la cause des femmes ont mené à bien. Enrichi par des contributions de 52 représentantes et représentants des pays concernés, ce travail est aujourd’hui pris en compte par les plus hautes autorités politiques et soutenu par la Commission Européenne et la Présidence française de l’Union Européenne.

« Alors que l’Union européenne est souvent un instrument de confiscation de la souveraineté démocratique
et de destruction des acquis sociaux, l’association française Choisir la cause des femmes s’est lancée depuis
2005 dans un pari : ébaucher une Europe où l’harmonisation se ferait par le haut plutôt que par le bas, et
qui accroîtrait le bien-être de ses citoyens ou en l’occurence de ces citoyennes. »

Le Monde Diplomatique, mai 2008.

« L’élaboration de la Clause de l’Européenne la plus favorisée se révèle une démarche novatrice qui pourrait bien devenir l’une des modalités prioritaires de la construction de l’Europe des valeurs. Les critiques des eurosceptiques sur la législation européenne seraient dépassées. (…) Si la Clause de l’Européenne la plus favorisée réussit, d’autres domaines pourraient suivre et changer la relation des citoyens à la construction européenne, perçue comme régressive en matière de droits. » Jean-Luc Sauron, Professeur de droit européen à l’université de Paris IX (Dauphine), président de l’Association des juristes européens, Le Monde Diplomatique, mai 2008.

« Il me semblerait judicieux de faire de la Clause de l’Européenne la plus favorisée un exemple de loi idéale, une sorte de « rêve devenu réalité » qui considèrerait tous les aspects d’un point de vue féministe. »Tanja Auvinen, secrétaire générale de Nytkis, coalition des associations féministes finlandaises.

« Nous vivons un moment très critique de l’histoire, qui est une régression par rapport au XXème siècle.
(…) Il ne suffit pas de conquérir la majorité dans les Parlements pour obtenir les meilleures lois : il convient
avant tout de reconquérir l’âme et l’imagination des femmes. »
Luciana Castellina, co-fondatrice du quotidien Il Manifesto, ancienne députée du PCI.

« Le projet de la Clause de l’Européenne la plus favorisée est un outil splendide pour construire cette Europe tout en développant des aspects qui, partiront des femmes, c’est-à-dire des citoyennes, mettant au centre les êtres humains… » Elfriede Harth (Allemagne) représentante en Europe de Catholics For a Free Choice.

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