Marie-Françoise Colombani interviewe Antoinette Fouque (Etats Généraux de Elle, du 19 mars 2010)

etatsgeneraux.jpgElle, du 19 mars 2010

ANTOINETTE FOUQUE « IL FAUT UN GRENELLE DES FEMMES »

Militante de la première heure, membre de l’Observatoire de la parité depuis 2002, Antoinette Fouque a suivi les débats des Etats généraux de la femme en 1970. Elle nous dit ses attentes pour les femmes aujourd’hui.

Cette année, le MLF aura 42 ans selon Antoinette Fouque, et non 40 comme l’affirment certaines féministes. En dehors de cette controverse, celle à qui l’on doit la cofondation du Mouvement de libération des femmes et la création des éditions Des Femmes garde un oeil vigilant sur le sort des femmes. Interview.

ELLE. Etes-vous toujours féministe ?

Antoinette Fouque. On ne peut pas ne pas l’être ! Mais je n’aime pas ce terme. Je l’ai mis en réserve le jour où ma grossesse a commencé. Depuis, je préfère employer le mot « femme » dans sa réalité concrète et psychique. Face à l’universalisme qui prône que la femme est un homme comme les autres, j’ai toujours défendu la différence des sexes qui se joue sur un point essentiel : le fait de créer un enfant. Le féminisme a voulu passer du modèle traditionnel, la femme tout entière dans l’utérus, à un modèle dit « libéré » de la maternité. Mon projet avec le MLF a toujours été de réconcilier les deux.

aff.jpgELLE. Pourquoi cette polémique autour de la date de naissance du MLF ?

A.F. En mai 1968, les banderoles proclamaient : « La victoire est au bout du fusil » ou « au bout du phallus ». Révoltées par l’occultation des femmes, nous organisons, en octobre, avec Monique Wittig, une première réunion non mixte, dans un studio prêté par Marguerite Duras. C’est la naissance du MLF. Après deux années de rencontres, le baptême politique a lieu au printemps 1970, avec un grand meeting à l’Université populaire de Vincennes. Puis certaines ont organisé l’opération « Il y a plus inconnu que le Soldat inconnu : sa femme ». Cela a été le baptême médiatique. Ce n’est pas plus grave que ça.

ELLE. En 1970, lors des premiers Etats généraux organisés par le journal ELLE, le MLF est venu manifester. Pourquoi ?

A.F. A l’époque, nous nous sentions des femmes actives, révoltées, alors que les participantes nous paraissaient passives… On était tiraillées entre le désir de boycotter et celui de prendre part au débat. Nous sommes arrivées très remontées, mais on nous a invitées à monter à la tribune et nous avons dit en substance l’importance de cette révolution des femmes. Ça s’est, en fait, passé très joyeusement !

ELLE. Que pensez-vous de l’évolution des dernières années ?

A.F. Je pense que la domination masculine perdure. Il n’y a qu’à lire le livre de Florence Aubenas (1). Les femmes fournissent 75 % du travail mondial et ne détiennent que 2 % des richesses (2). La plus grande richesse, ce sont elles qui la produisent : elles mettent les enfants au monde. Or, c’est pour cette raison qu’elles sont discriminées ! Tant que la gestation, la procréation ne seront pas reconnues dans leur dimension créatrice de richesse et d’éthique, la maternité restera un esclavage, c’est-à-dire un handicap pour l’accès des femmes à l’égalité. C’est pour cela qu’il faut un Grenelle des femmes.
(1) « Le Quai de Ouistreham » (Editions de l’Olivier). (2) Source PNUD.

ELLE. Etes-vous pessimiste ?

A.F. Si on regarde à court terme, on a l’impression que le sort des femmes n’évolue pas, voire régresse. Si on prend de la hauteur, on voit qu’en quarante ans il y a eu plus de progrès qu’en quatre mille ans. Le pessimisme a une qualité, il oblige à la vigilance et à se battre pour l’indépendance sexuelle, économique et politique, nécessaire à l’indépendance symbolique, c’est-à-dire à l’affirmation de l’existence et du génie des femmes.

Marie-Françoise Colombani et Elvire Emptaz

« Je suis née » de Chantal Chawaf (première édition Flammarion en 1998 sous le titre « Le Manteau noir ») – (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

je suis née_couv.jpgJE SUIS Nee

Chantal Chawaf

 

MARS 2010 FICTION

Le 4 avril 1943, un bombardement fait près de 500 morts à Boulogne et à Auteuil. Parmi eux, un couple en route vers la maternité. Avant de mourir, la femme met au monde une petite fille.  

Je suis née est le récit de cette naissance sous les bombes où le don de vie à l’enfant et la mort de la mère se superposent. Absence et plénitude sensorielle. Cri de vie au milieu d’une tragédie qui irrigue de manière troublante les souvenirs et la chair de la petite fille tenue jusqu’à l’âge de vingt ans dans l’ignorance de sa généalogie par ceux qui l’ont illégalement adoptée.

Naissance tronquée, vie frelatée. Informée de ce que son corps, son inconscient, son écriture, n’ont en réalité jamais cessé de savoir, elle part à la recherche de ses parents disparus, questionne des témoins, s’engage dans l’enfer des archives où elle rencontre la réalité administrative sordide de l’Etat français sous le régime de Vichy, et la mémoire des milliers de victimes civiles sacrifiées dont elle prend sur elle la douleur. Elle finira par comprendre que fille, elle est la partie de la mère qui est sauvée et qui peut continuer la vie.

« Ce lien vient du corps et il a la force de l’esprit qui survit au corps ».

C’est ce lien que par et dans son écriture Chantal Chawaf explore, lien d’avant l’état-civil, approfondi, biologique et psychique à la mère, encore largement méconnu, qui commence seulement à être envisagé par les scientifiques.

Initialement paru sous le titre Le Manteau noir (Flammarion, 1998), ce livre d’une violence intensément poétique est ici enrichi et éclairé par des textes d’enfance inédits de l’auteure. Deux âges d’écriture, deux mémoires coexistent de manière saisissante : les résonances entre le texte de l’écrivain adulte et l’écriture instinctive de l’enfant qui ignore, elle, l’origine de son inspiration grave, se répondent, mettant en lumière le même message reçu dans l’obscur passé fœtal qui nous rattache à l’espèce humaine, où se mémorise notre apprentissage du monde.

Ecriture de la naissance, naissance à l’écriture : c’est le sens lumineux de cette double expérience.

Chantal (8905)ok.jpgJE SUIS Nee

Chantal Chawaf

 

ISBN : 978-2-7210-0607-3

Format 13 x 20 cm, environ 500 pages, 20 €

Nouvelle édition (Première édition Flammarion 1998 sous le titre Le Manteau noir)

Office 18 / 03 / 2010

 

            « C’est d’abord un bruit si bas. Ce ronronnement… On l’entend approcher. La mère de la petite fille a reconnu le bruit. C’est un bruit de moteur d’avion. « Ca y est ! ça y est ! » s’est dit la mère. Elles se sont crues tranquilles l’une dans l’autre, ce jour-là. Il a fait beau. La petite fille s’est sentie éclairée par de douces vagues roses. À la surface de la mère, sur sa peau, dans ses yeux, dans ses cheveux, brillait l’été. C’est la fin de la jou
rnée. On entend les moteurs des avions. Ils arrivent de loin. » C.C.

 

« En 1974 paraissait un ouvrage d’une densité poétique peu commune. Une jeune femme, Chantal Chawaf, entrait en littérature avec ce premier livre inclassable : une narration, en diptyque, où s’inventait un langage pour dire à la fois la mort et la naissance, l’absence et la plénitude sensorielle. C’était dans Retable (Des femmes), déjà, l’évocation d’une naissance traumatique, celle d’une enfant arrachée au corps d’une mère mourante tandis qu’en contrepoint, dans La Rêverie, se déployait un cantique charnel. Un quart de siècle plus tard, Chantal Chawaf boucle magistralement la boucle avec un grand roman, Le manteau noir, son dix-neuvième ouvrage ».

            Monique Petillon, Le Monde, 8 mai 1998

 

« Le manteau noir est, on l’a compris, le plus beau roman de Chantal Chawaf : un opéra, une symphonie, un thrène, un admirable et surprenant concert ».

                     Didier Jacob, Le Nouvel Observateur, 14 février 1998

 

« Un livre fort et exigeant, impudique et vibrant ».

                  Régine Deforges, L’Humanité, 10 mars 1998

 

Passionnant, prenant, d’une écriture facile et fluide, Le Manteau noir est un livre qu’on ne quitte plus une fois qu’on l’a ouvert. Il offre à un grand nombre de lectrices et lecteurs une porte d’entrée magnifique dans l’œuvre d’une grande écrivaine de notre temps.

 

Chantal Chawaf est écrivaine et éditrice. Depuis Retable, la Rêverie, son premier livre (Des femmes-Antoinette Fouque, 1974), elle a publié de nombreux romans, essais, nouvelles et poèmes, parmi lesquels L’Eclaircie (1990) et Issa (1999) chez Flammarion, L’Ombre (2004) et Sable noir (2005) au Rocher, et, aux Editions Des femmes-Antoinette Fouque : L’Intérieur des heures (1987), La Sanction (2004), Infra-monde (2005), Les Obscures (2008).

Un très bel article (le premier !) sur « Presque africaine » de Jacqueline Merville, par l’excellent Alan Argoul (17.03.10)

Mercredi 17 mars 2010, article d’Alan Argoul  http://argoul.blog.lemonde.fr/2010/03/17/jacqueline-merville-presque-africaine/

Jacqueline Merville, Presque africaine Article repris par Medium4You et cité sur le site de l’auteur.

jacqueline-merville-presque-africaine.1268672519.jpgPresque, parce qu’on ne parvient pas à dire. Presque, parce que l’Afrique, c’est fini ; on n’y reviendra pas. Des bulles de conscience crèvent comme des éclairs à la surface de cet inconscient qui tient à le rester. Pour protéger. Comment se reconstruire, envisager un avenir, après la catastrophe ? Supplice, torture, « l’insensé tombé sur toi ». Est-elle l’auteur, cette femme blanche égarée en Afrique pour voir, comme « toutes celles qui ne cessent de marcher dans le monde » ? Est-ce empathie pour toutes ces femmes qui subissent parce qu’elles sont bâties en trou et non en trique ?

Cette longue nouvelle méditative, poétique, égrène l’indicible. Non seulement ce qui ne parvient pas à sortir de soi pour devenir objectif, mais encore ce que tout le monde refuse obstinément d’écouter. Ce monde, c’est le monde « normal » de tous ceux « qui ne sont pas comme eux, les contents, les contentes, les bien assis, les gentils vivants. » Les stratégies d’évitement sont connues : elle l’a bien cherché, elle n’est pas conforme, déjà rebelle à Creys-Malville contre les hommes en noir que sont les CRS. L’aventure forcée en continent noir, n’est-ce pas la quintessence de ce pouvoir obtus, fondé uniquement sur la force, la domination mâle ?

Il y a du féminisme en Jacqueline, de la révolte contre la brute, la puissance mâle érigée, macho, tricarde, militaire. Les régimes des roitelets noirs apparaissent sous les traits de ce machisme exacerbé, sexe brandi, canon des chars, « pacification » forcée par clouage au sol, si possible en béton pour faire plus mal, plus mâle. Une femme blanche dans la brousse éveille la possession, la revanche du Noir musclé contre la femelle languide, faire taire sa « voix coloniale », celle qui impose, méprise et ordonne. Assouvissement, domination, triomphe de soi – comment dire cette conjonction du sexe, de la passion et des valeurs dans l’Acte ?

Déposition, confession, carnets écrits, rien ne va. Par les flics locaux, le bourreau torse nu est libéré de ses entraves ; la fille qui écoute passivement n’est là qu’une fois ; les carnets usés, noircis d’écriture incohérente, partent en fumée dans une cheminée des Cévennes. Il faut se purifier, dire pour accepter, mais il est dur de dire ce qui ne se dit pas, ce qui ne s’accepte pas. Où fuir ? Dans la durée qui fabrique du souvenir ? Dans l’écriture poétique qui reconstruit une histoire ?

Peut-être est-ce cela, le salut ? Le dire comme ça vient, par bribes et bulles, en recréant l’événement selon une logique absente sur le moment, une logique poétique (de ‘poiesis’ action de faire) seul moyen de la distance avec ce qui vous est arrivé. Le dire pour les femmes blanches, routardes naïves, mais aussi pour toutes ces femmes africaines qui ne peuvent rien dire, faute de mots et de pouvoir.

Car le mot est à peine prononcé, sitôt refusé, mais ce dont il s’agit ici est bien le pire pour une femme : le VIOL !

Lisez ce livre, il vous remue. Même mâle, vous y serez sensible. Nulle description à la Sade, ni scénario comme au cinéma, un viol ne se dit pas comme on décrit le fonctionnement d’une machine. Vous êtes victime, vous êtes dedans, vous êtes clouée. On ne raisonne pas dans ces cas là ; on ressent, on sent, on se sent. Douleurs, odeurs, la peur. C’est évoqué à mots choisis ; suggéré par métaphores.

« C’était en Afrique, elle jouait de la cora.
J’écoutais la religieuse jouer de cet instrument. Je n’étais pas morte. »

Ce n’est pas un haïku, mais y ressemble : tout est dit. Il n’y a au fond que la poésie pour le dire. Jacqueline Merville écrit et peint, colle des papiers comme en Asie ; vous serez heureux de la connaître.

Jacqueline Merville, Presque africaine, mars 2010, éditions Des femmes Antoinette Fouque, 75 pages, 9.5€

Des femmes au Printemps des Poètes (Venue spéciale à Paris de la grande poétesse italienne Patrizia Cavalli !) – Lundi 15 mars à 18 h 30, 35 rue Jacob 75006

pdpLR_a3-1.jpgA l’occasion du Printemps des Poètes 2010, sur le thème « Couleur femme »,

Antoinette Fouque et Des femmes

vous invitent à une soirée exceptionnelle 

Lundi 15 mars à 18 h 30 (35 rue Jacob, 75006)

avec des lectures de leurs poèmes par

Patrizia Cavalli, Chantal Chawaf, Jacqueline Merville

ainsi que des lectures d’autres textes poétiques par les comédiennes

Alice Butaud, Judith Magre, Macha Méril, Emmanuelle Riva

12ème Printemps des Poètes

Du 8 au 21 mars 2010, sur le thème Couleur femme *

« Disons-le sereinement, en poésie comme dans les autres domaines artistiques, la femme a le plus souvent été cantonnée à un rôle subalterne : muse, confidente, consolatrice… La valeur péjorative de l’appellation « poétesse » en dit plus que de longs discours. La question n’est pas de débattre s’il y a ou non une poésie féminine. La question est de mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire, des femmes poètes et leur présence remarquable dans la création contemporaine. Ce pourra être aussi l’occasion de considérer les représentations du féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà des stéréotypes de la célébration amoureuse. »

Jean-Pierre Siméon

* tiré du titre du recueil de Guénane Cade aux éditions Rougerie.


AndreeChedid_000.jpgUn éclairage particulier sera porté sur l’œuvre d’Andrée Chedid.

Andrée Chedid
Textes pour un poème
Poèmes pour un texte

lu par l’auteur et par Bernard Giraudeau


1 CD –
18 €
« Ces pages, lues à deux voix, sont tirées de Textes pour un poème (1949-1970) et de Poèmes pour un texte (1970-1991). Les deux livres présentent un choix, à travers quarante années de poésie.
Les titres qui s’inversent voudraient refléter – comme dans un miroir – la même image, suggérer une même démarche. Troquant leur pluriel pour un singulier – ou vice versa – les mots cherchent à désigner l’élan du multiple vers l’unité ; de l’instantané vers un point perfectible heureusement, jamais bouclé.
Les guet-apens de l’événement et du temps, qui tentent d’enserrer chacun entre les parois de l’âge, des frontières, du milieu social devraient être très vite balayés par les souffles de la poésie.
Les chemins qu’elle nous offre – en dépit de son terrain glissant, de ses achoppements, de ses creux – procurent à l’existence un essor renouvelé, un désir persistant, qui raniment sans cesse l’appétit d’être au monde.
La poésie n’est pas refus ou survol de la vie ; plutôt une manière de la féconder, de rendre compte de ses largesses. Elle témoigne aussi d’une soif qui nous hante, d’une interrogation qui nous garde en haleine.
Chaque poème achevé devrait apparaître comme un caillou dans la forêt insondable de la vie ; comme un anneau dans la chaîne qui nous relie à tous les vivants.
Le Je de la poésie est à tous
Le Moi de la poésie est plusieurs
Le Tu de la poésie est au pluriel. »
Andrée Chedid

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dominiqueblanc2.jpgLa comédienne Dominique Blanc sera la marraine de l’édition 2010.

Dominique Blanc lit
Gradiva
de Wilhelm Jensen

Texte intégral – Coffret 2CD – 27 €


Gradiva, celle qui avance. Gradiva rediviva, celle qui réapparaît à l’heure de midi dans les ruines de Pompéi et qui va donner vie, forme, objet au désir de Norbert Hanold, jeune archéologue. Gradiva, fantaisie pompéienne, écrite par Wilhelm Jensen en 1903 est surtout connue par le texte de Freud publié en 1907. Désireux de percer le secret de la création artistique, il analyse le texte de Jensen. « Nous brûlons de savoir, écrit-il, si une guérison du genre de celle que Zoé/Gradiva réalise chez Hanold est compréhensible ou, tout au moins possible, et si le romancier a aussi bien saisi les conditions de la disparition du délire que celles de sa genèse. »

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 Dominique Blanc lit
Mattea
de George Sand

Texte intégral – Coffret 2 CD – 27 €


« Mattea était une fort belle créature, âgée de quatorze ans seulement, mais déjà très développée et très convoitée par tous les galants de Venise. Ser Zacomo, son père, ne la vantait point au-delà de ses mérites en déclarant que c’était un véritable trésor, une fille sage, réservée, laborieuse, intelligente… Mattea possédait toutes ces qualités et d’autres encore que son père était incapable d’apprécier, mais qui, dans la situation où le sort l’avait fait naître, devaient être pour elle une source de maux très grands. Elle était douée d’une imagination vive, facile à exalter, d’un cœur fier et généreux et d’une grande force de caractère. »
G.S.

Le Grand jour du poème à l’autre aura lieu le vendredi 12 mars.

NB : Le 8 mars correspond à la Journée Internationale des Femmes et le 21 mars à la Journée mondiale de la Poésie (Unesco).

Mâkhi Xenakis évoque son oeuvre sur SavoirChanger.Org (Interviews vidéos de Laureline Amanieux) – 8 mars 2010

vg-coeur-rouge-transparent.jpgCHAUD DEVANT ! SPECIAL COUP DE COEUR !

Le site SAVOIR CHANGER.ORG de LAURELINE AMANIEUX, Auteur d’Essais chez Albin Michel, et docteur es Lettres, nous offre des entretiens inédits avec Mâkhi Xenakis. A consommer sans modération ! 😉

PREMIERE VIDEO : ALLER VERS SON CHEMIN   ICI

xenakislau1.jpg«Je vous appelle parce que… vous êtes la seule personne qui pouvez me sauver la vie. » C’est ce que l’artiste Mâkhi Xenakis déclare à Louise Bourgeois en 1987.

Dans cette première partie, Mâkhi Xenakis revient sur son parcours, de l’architecture avec Paul Virilio aux décors et costumes pour le théâtre, notamment avec Claude Regy. En 1987, titulaire d’une bourse « hors les murs » de la villa Médicis, Mâkhi Xenakis rencontre à New York l’artiste Louise Bourgeois qui devient pour elle un maître et lui apprend à transformer la « petite bonne femme » de ses premiers dessins en un univers de formes mouvantes, arachnéennes, et de femmes plus amples et affirmées.

 

DEUXIEME VIDEO : VERS UNE FEMINITE SOLAIRE   ICI

xenakislau2.jpg« J’ai eu envie de retourner vers cette féminité solaire de la femme telle qu’elle se ressent… dans une complicité avec une autre… puis dans une maternité. »

Après l’exposition des « Folles d’enfer » qui sort de l’oubli ces femmes anonymes maltraitées à l’hôpital La Salpêtrière, l’artiste Mâkhi Xenakis sculpte des femmes épanouies, inspirées par les déesses archaïques pour changer des stéréotypes contemporains de femmes anorexiques, malheureuses, ou effrayantes… afin de nous sentir pleinement vivants.

Liens sur le web :

Le site officiel de l’artiste : http://www.makhi-xenakis.com/fr/default/index/index/2/Site-officiel-de-Makhi-Xenakis.html

Deux vidéos :

 _ Le journaliste Olivier Barrot parle du livre « Laisser venir les fantômes » : http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/2099853001/makhi-xenakis-laisser-venir-les http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=52

_ Un extrait du livre « Les folles d’Enfer » lu par 15 voix féminines et des images de l’exposition : http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=52

L’intervenante : Née à Paris en 1956, Mâkhi Xenakis vit et travaille à Paris. Le dessin fait depuis toujours partie de son quotidien, puis la sculpture a pris une place décisive dans son art. Elle est également écrivain. Depuis 1998, elle a publié, aux éditions Actes Sud,  un livre avec Louise Bourgeois, «Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle», puis « Parfois seule », «Laisser venir les fant
ômes» dans lequel elle raconte ses souvenirs de son père, le compositeur Iannis Xenakis, « Les folles d’enfer de la Salpêtrière » consacré aux femmes enfermées et maltraitées dans cet hôpital pour accompagner l’exposition de sculptures des « folles d’enfer», et enfin « Laisser venir les fantômes».

Du 8 mars au 30 avril 2010, Mâkhi Xenakis expose ses nouvelles sculptures valorisant une féminité solaire à l’Espace des Femmes à Paris (relié aux éditions des Femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob) : « Elles nous regardent ».

Brunch littéraire au Dansoir dimanche 14 mars avec Mâkhi et Françoise Xenakis. Bienvenue !

makun.JPGLE DANSOIR – KARINE SAPORTA

Parvis de la Bibliothèque Nationale de France – Site François Mitterrand – entre les tours T3 et T4 – 13ème

Dimanche 14 mars 2010, de 13h à 15h

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BRUNCH LITTERAIRE AU DANSOIR 

 

Semaine de la femme:

« Mère et fille : 1 même nom, 2 parcours »

animé par Jacqueline Zana-Victor

En présence de :

Françoise XENAKIS : journaliste et écrivain, auteur du livre  » J’aurais du épouser Marcel », Editions Anne Carrières

et

Mâkhi XENAKIS : dessins, sculptures, livres

Exposition : « elles nous regardent » du 8 Mars au 30 avril 2010 Espace-Galerie Des femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob 75006 Paris www.makhi-xenakis.com

Accès : Entre les tours T3 et T4 de la BnF / Côté Avenue de France, au niveau du cinéma MK2.

Parking : Tolbiac Bibliothèque ou Vincent Auriol

Métro : Ligne 14 et RER C – Bibliothèque F. Mitterrand / Ligne 6 – Quai de la gare

Réservations – Renseignements : Tél.01 48 07 00 17

E-mail dansoir@karinesaporta.com / Site www.ledansoir.saporta-danse.com

Brunch : 12 / Thé ou café et jus de fruits à volonté, viennoiseries, collations thématiques.

Rendez-vous le 8 mars 2010, à 19 h au Forum des Images (Porte Saint-Eustache au Forum des Halles, 2 rue du Cinéma 75001) – Journée Internationale des Femmes

 8marslogo.JPGL’Alliance des Femmes pour la Démocratie vous invite à fêter le 8 Mars 2010, Journée Internationale des Femmes au Forum des Images (Porte Saint-Eustache au Forum des Halles, 2 rue du Cinéma 75001) de 19 heures à 23 heures

* La Journée Internationale des Femmes a cent ans. Depuis 1975, le MLF a fait de cette journée un rendez-vous annuel avec l’Histoire.

19 h – 19 h 45 / Documents filmés sur quelques 8 Mars historiques : 1979 à Téhéran, avec les Iraniennes en lutte ; 1980, à Paris, pour l’indépendance économique, politique, symbolique ; 1981, pour François Mitterrand dès le premier tour ; 1982, dans la rue et à la Sorbonne pour la mise à l’honneur de femmes d’exception ; 1993 contre la guerre, les viols et la torture en ex-Yougoslavie…

* 2010 : mobilisation contre les violences faites aux femmes.

19 h 45 – 21 h / Témoignages contre les violences : Marie-France Hirigoyen, Christine Clerc, Daniel Mesguich, Julie Lopes-Curval, Chantal Chawaf, Anne-Marie Fijal, Louis-Georges Tin, Sylvie Bourgeois, Philippe Harel, Stéphanie Bataille, Colette Deblé, Emilie Frèche, Pomme Jouffroy, Viktor Lazlo, Michelle Knoblauch, Catherine Lopes-Curval, Hacina Zermane, Cyrielle Clair, Anne Andreu…

21 h – 21 h 30 / Pause – collation

afdvd.jpg* Antoinette Fouque, qu’est-ce qu’une femme ?

21 h 30 – 23 h / Projection du film de Julie Bertuccelli réalisé pour la collection Empreintes (France 5, Cinétévé), et extraits d’entretiens inédits avec Simone Veil, Jean-Joseph Goux, Alain Touraine, François Guéry, Georges Kiejman, Béatrice Didier…

Entrée gratuite et sur réservation – Forum des Images, Forum des Halles, Place Carrée – 2, rue du Cinéma – 75001 Paris – Alliance des Femmes pour la Démocratie alliance.des.femmes@orange.fr

Pour le 8 mars, Exposition « Elles nous regardent » de Mâkhi Xénakis – Espace des Femmes-Antoinette Fouque, VERNISSAGE VENDREDI 12 MARS A 18H30

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Antoinette Fouque et

 

 

Mâkhi Xenakis

A l’occasion de son exposition à l’espace galerie des femmes, Mâkhi Xenakis présente des sculptures récentes, les créatures, réalisées entre 2007 et 2010 ainsi que plusieurs séries de dessins et de gravures réalisées entre 1988 et 2010.

seront heureuses de vous accueillir le vendredi 12 Mars à partir de 18h30 au vernissage de l’exposition

elles nous regardent…

dessins, sculptures, livres , vidéo

 

de Mâkhi Xenakis 

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Exposition présentée du 8 mars au 30 avril 2010

du lundi au vendredi de 11h à 19h , le samedi de 13h à 19h

Espace-Galerie des Femmes

35 rue jacob 75006 Paris. Tel : 0142226074 ou 01 42 60 93 76 (Librairie) wwwdesfemmes.fr

photos Mâkhi Xenakis: vues d’atelier, sculptures en ciment, pastels noirs sur papier,2010. 

 

Les dessins : Masses mouvantes vivantes qui prolifèrent parfois sur toute la surface du papier, univers organiques marins ou espaces mentaux qui s’affrontent ou laissent apparaître un vide dans lequel on peut se sentir happé… Les thèmes du regard, de l’araignée, du vertige et des forces de vie apparaissent et disparaissent de manière récurrente.

 

Les sculptures : Après mon travail d’écriture et de sculpture sur les « folles d’enfer » et la question de l’enfermement, mes nouvelles sculptures se tournent de nouveau vers les questions liées à la féminité, à la maternité : Inspirées à la fois des déesses archaïques, des femmes « impudiques » de Manet ou de Picasso, des « causeuses » de Camille Claudel ou encore de certaines sculptures de Louise Bourgeois. Ces « créatures » se montrent telles qu’elles se ressentent à la fois dans leur fragilité leur vulnérabilité mais aussi leur plénitude, leur animalité, leur étrangeté. Mâkhi Xenakis, 2010

 

Ce qui me paraît nouveau dans ce travail, c’est qu’elles ne bavardent pas mais qu’elles se parlent, elles existent les unes par rapport aux autres. Alors qu’elles sont dans une sorte de nudité primaire, elles sont aussi dans la parole, dans celle qui construit. Elles n’attendent personne pour être. C’est aussi une oeuvre sur la construction des femmes par la parole qu’elles ont entre elles…. Je trouve que leur nudité met surtout cela en avant. Catherine Gonnard, 2010.

 

Chemin singulier, personnel, hors des modes et des tendances, mais combien émouvant et courageux. Chaque itinéraire d’artiste lorsqu’il atteint cette authenticité, pour puiser au fond de lui-même et sauter dans le vide, nous apprend quelque chose sur nous-même, sur les forces de vie et de mort à l’œuvre dans tout travail créatif, et nous donne ainsi une leçon d’humanité. » Marie-laure Bernadac , Artothèque de Caen, 2002.

 

Les livres écrits par Mâkhi Xenakis et édités aux éditions Actes-Sud sont également présentés ainsi qu’une vidéo qu’elle a réalisée lors de son travail sur  les folles d’enfer de la Salpêtrière en 2004.

 

mâkhi.JPGBiographie complète:

 

Née à Paris. Vit et travaille à Paris.

Le dessin fait depuis toujours partie de son quotidien. Etudie l’architecture avec Paul Virilio et crée des décors et des costumes pour le théâtre, notamment avec Claude Regy.

En 1987, s’installe à New York pour peindre jusqu’en 1989. Y fait une rencontre décisive avec Louise Bourgeois.

En 1998, publie un livre avec Louise Bourgeois, «Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle» aux éditions Actes Sud.

En 1999, première exposition de sculptures accompagné du livre « Parfois seule », éd. Actes Sud.

En 2001, expose ses dessins et ses sculptures et publie «Laisser venir les fantômes» éd. Actes Sud.

En 2004, invitée à exposer des sculptures à la Salpêtrière, elle découvre dans les archives de l’assistance publique l’enfer carcéral vécu par des milliers de femmes depuis Louis XIV et publie « Les folles d’enfer de la Salpêtrière ». Elle présente parallèlement un ensemble de 260 sculptures dans la chapelle.

En 2008, publie « Laisser venir les secrets» ed. Actes Sud.

En 2009, est invitée par la manufacture de Sèvres à créer une sculpture en céramique à tirage limité, intitulée « La Pompadour ».

En 2010, est invitée à Présider le Jury du festival international du film sur l’argile et le verre à Montpellier.

 

Prix, bourses

1987 Bourse Villa Médicis hors les murs, section peinture, pour un séjour de 2 ans à New York

1996 prix de gravure Lacourière, Bibliothèque Nationale et Fondation de France.

 

collections publiques et privées (sélection)

FNAC

Centre Pompidou, cabinet d’art graphique

Manufacture nationale de Sèvres

Fonds municipal d’art contemporain de la ville de Paris

Bibliothèque Nationale de Paris

Musée Zadkine

Artothèque, Musée des beaux-arts de Brest

SACEM

Florence et Daniel Guerlain Paris

Antoine de Galbert Paris

Jean et Christina Mairet Paris Berlin

James Cottrell, Joe Lowett New York

Richard Axel New York

Alexander Economakis Athènes

 

expositions personnelles (sélection)

2009 galerie Annie Lagier, Isle sur la Sorgue, galerie Sainte Catherine, Rodez

2008 «Laisser venir les secrets », Le Méjan, Arles

«Continents noirs » galerie Tina Kambani, Athènes

2007 «Dessins, sculptures, vidéo » – Mairie du 13e – Paris

«Dessins » Librairie Bookstorming – Paris

«Continents noirs – dessins, sculptures, vidéo », Ecole d’arts Plastiques de Châtellerault

2006 «Moments artistiques» Paris

«Autour des folles d’enfer» – Sculptures, vidéo – Centre d’art Passerelle, Brest

«Gravures, livres d’artiste» Musée des beaux-arts, Brest

«Dessins » Ecole Supérieure d’Arts, Brest

2005 «Les folles d’enfer de la Salpêtrière, sculptures », jardins de la Salpêtrière. jardins de

Sciences-Po, Paris

«Heures Bleues, sculptures », Evian

2004 «Les folles d’enfer de la Salpêtrière » Chapelle et jardins de la Salpêtrière, Paris

Galerie Suzanne Tarasiève, Paris

2003 «Dessins, sculptures » Artothèque de Caen

2002 «Morceaux, livre d’artiste, pastels, sculptures » Musée Zadkine, Paris

«Laisser venir les fantômes, dessins, sculptures » Hôtel d’Albret, Paris

2000 «Parfois seule » Le Méjan, Arles

1999 «Sculptures, dessins » Galerie Edouard Manet, Gennevilliers

Galerie Alain Le Gaillard, Paris

1993 «Autoportraits » La Box, Bourges

 

expositions collectives (sélection)

2009 « Beautés monstres », Musée des Beaux-Arts de Nancy

« La lutte contre le Sida a 25 ans, les artistes soutiennent AIDE ». espace Azzedine AlaÏa, Paris.

« ART PROTECT » , galerie Yvon Lambert, Paris

15e Biennale de la céramique de Châteauroux

« elles @centrepompidou», centre Georges Pompidou, Paris

« ANIMA ANIMALIA », Biennale de céramique de Châteauroux

« Point à la ligne », château de Servières, Marseille

2008 «nouvel accrochage», collection Florence et Daniel Guerlain, Les Mesnuls

«drawing women», Johyun Gallery, Séoul, Busan

«Salon du dessin», galerie Catherine Putman, Paris

2007 «carte blanche à Dominique Aris » galerie Frédéric Moisan, Paris

«Une sélection de dessins, collection du Centre Pompidou », Musée des BA de Besançon

«Singuliers, pluriels» Galerie Catherine Putman, Paris

2006 «Acquisitions récentes, un choix » centre G. Pompidou », Paris

2005 « Le dessin », Espace d’art contemporain C Lambert, Juvisy sur Orges

« Peintures à histoires ». Musée des beaux-arts de Besançon

2004 « Mauvais genre » Ecole des beaux-arts, de Rouen

2001 Livingstone Gallery, La Haye

2000 « Et tous, ils changent le monde », Frac des Pays de la Loire, Carquefou

1998 « Regards noirs », Bibliothèque Nationale, Paris

1996 Foire de Bâle, Fiac, galerie Pièce unique

1994 «Autoportrait » Centre d’art contemporain, Castres

 

catalogues

2009 2010 Beautés monstres, Claire Stoullig, musée des BA de Nancy.

2009 elles@centrepompidou, musée national d’art moderne

Anima Animalia, 15eme Biennale internationale de céramique, Châteauroux

2008 Airyung Kim «Drawing woman» Johyun Gallery, Séoul, Busan

2007 Marc Partouche «le champs de Mâkhi» éd cardinaux, Ecole d’Art Plastique de Châtellerault

2006 Marion Daniel « Mâkhi Xenakis, donner figure» éd centre d’art Passerelle et ville de Brest

2004 Djamel Meskache « Une nuit d’enfer » et entretiens Mâkhi Xenakis et Jacques Victor Giraud,

Arboretum/Tarabuste Argenton-sur-Creuse

2002 Marie-Laure Bernadac « Mâkhi Xenakis, Spider girl ».

Mona Thomas « Une embrouille au cœur du silence » éd. Artothèque de Caen

1999 Claude Regy « Mâkhi » galerie municipale E Manet, Gennevilliers, Galerie Lucien Durand

Le Gaillard Aide à la première exposition » D.A.P.

1994 Patrick Talbot: « Mâkhi Xenakis, inquiétante étrangeté » éd. Michel Chomarat, Lyon

1993 Louise Bourgeois, Démosthène Davvetas, Catherine Strasser « Mâkhi Xenakis, autoportraits »

école des Beaux Arts Bourges

 

bibliographie (dessins, sculptures, livres)

2009 Elisabeth Couturier, « Les hommes au placard, les femmes au musée », Paris-Match n° 3132

L’art des femmes, elles@centrepompidou, Art Absolument n° 30

Mâkhi Xenakis, lettre à Pascal Amel, Art Absolument n° 27

2008 Julie Martin «Mâkhi Xenakis, sculpteuse de vies », revue Atmosphère n° 124

Claudine Galea «Les orages de Mâkhi », La Marseillaise

Natacha Wolinsky «Louise et Mâkhi, mano a mano, Beaux Arts Magazine

Myriam Bouttoulle «
Dans les pas de Louise », Connaissance des Arts

Guy Duplat «Les secrets de Louise Bourgeois », La libre Belgique

Jean Pierrard «Louise attaque », Le Point.fr

Émilie Bouvard «Cônes et bâtonnets, sculpture sur rétine », non fiction.fr

2007 Philippe Dagen «Mâkhi Xenakis, écorchés vifs et grotesque sauvage », le Monde

France Huser «Mâkhi Xenakis », Le nouvel observateur

2004 Philippe Dagen « Mâkhi Xenakis et les spectres de la Salpêtrière », Le Monde

Myriam Boutoulle « Mâkhi Xenakis, un cri silencieux » Connaissance des arts

Anne Dagbert «Mâkhi Xenakis Les folles d’enfer » Art Press

Sandrine Cabu « Folle Alliée », Libération

Michel Polac « la maison des fadas » Charlie-Hebdo

Anne Diatkine, « Mâkhi Xenakis, follement inspirée», ELLE.

Myriam Boutoulle, «Mâkhi Xenakis, totems intimistes», Connaissance des arts

2002 Philippe Dagen «Mâkhi Xenakis, plongée dans la mémoire» portrait, Le Monde

Josyane Savigneau, «Iannis Xenakis, un père» Le Monde des livres

France Huser «Laisser venir les fantômes» le Nouvel Observateur

Emmanuel Daydé « Laisser venir les fantômes », Hôtel d’Albret

2001 Anne Dagbert, site Internet galerie face à l’art

1998 Pierre Wat «Mâkhi Xenakis, jusqu’à épuisement», le Journal des Estampes

 

 

livres d’artiste

2009 « la légende d’Eer » texte de Platon, livre d’artiste.

2007 «Les mots des autres» nouvelle de Jean Frémon, éditions M Nitabah

2005 «Le regard du père», texte Mâkhi Xenakis, dessins Dominique le tricoteur éd. Centre Vendôme

2004 «Vingt-quatre heures pour toujours», dessin Mâkhi Xenakis, texte O Elytis, éd. l’ échoppe

2002 «Morceaux »,30 pastels originaux Mâkhi Xenakis, texte Jean Frémon, éd. L’échoppe

1997 «Jusqu’à épuisement », gravures Mâkhi Xenakis et étudiants, éditions Ecole des B A de Nancy

1996 «Parole montante », gravures Mâkhi Xenakis, texte Jamel Eddine Bencheikh éd.Tarabuste

1993 « Terre lumineuse », gravures Mâkhi Xenakis, texte D Davvetas, éd. Michel Chomarat

 

éditions

2008 «Laisser venir les secrets», éditions Actes Sud

«Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle» réédition Actes Sud / galerie Lelong

2004 «Les folles d’enfer de la Salpêtrière», éditions Actes Sud

«La petite fille» éditions Tarabuste

2002 «Laisser venir les fantômes» éditions Actes Sud

1999 «Parfois seule» éditions Actes Sud

1998 «Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle» éditions Actes Sud / galerie Lelong

 

lien Actes Sud : http://www.actes-sud.fr/ficheisbn.php?isbn=9782742751488

 

médias

2009 Pour l’exposition elle@centrepompidou

France-Inter, « l’humeur vagabonde », Kathleen Evin

2008 Pour le livre «Laisser venir les secrets»

France Musique, « Entre les mots », François Castang

Pour le livre« Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle »

ARTE, «le journal de la culture », Christophe Brunela

TSF, «coup de projecteur », Thierry Parret

France-Inter, « l’humeur vagabonde, Kathleen Evin

2005 Hommage à Jean-Pierre Pincemin

France-culture, « les nuits magnétiques», Marion Daniel

 

Pour le livre et l‘exposition «les folles d’enfer de la Salpêtrière » :

2009 http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=52

http://www.artabsolument.com/fr/default/movie/detail/ID/2/Makhi-Xenakis–Video—Les-folles-d-enfer-de-la-Salpetriere.html

2006 www.lemurdanslemiroir.fr/

2004 ARTE, « Métropolis», Pierre-André Boutang

France culture, « tout arrive », Marc Voinchet

France 2, « un livre, un jour », Monique Atlan

France Inter, «charivari », Michel Polac

France-Info, Patrick Pesnot

 

Conférences

2009 Cycle de promenade elle@centrepompidou, samedi 26 septembre ; elles.centrepompidou.fr/#336EBB

2008 « Un autre regard sur Camille Claudel », Visite de l’exposition par Mâkhi Xenakis, musée Rodin.

2006 Colloque organisé par la ville de Brest sur la santé mentale, conférence sur « Les folles d’enfer ».

2004 « Les folles d’enfer », hôpital de la Salpêtrière.

« Etranger à soi même » par Mâkhi Xenakis, colloque organisé par La pensée du Midi, Arles.

Texte intégrale consultable sur : http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue14/articles/xenakis.pdf

 

adaptations théâtrales des «folles d’enfer »

2008 mise en scène Geneviève Robin, théâtre du Rodour, Morlaix

Théâtre Jean Villard Montpellier

2007 mise en scène Anne Dimitriadis au théâtre MC 93 de Bobigny, avec Nathalie Richard,

Julie-Marie Parmentier, Jérôme Derre

mise en scène Vivette Pons, La menuiserie, Rodez

mise en scène, 2006 -mise en scène Geneviève Robin par la compagnie Paris-Atlantique,

centre d’art Passerelle, Brest.

compagnie Passacaille, Lyon

 

bibliographie (théâtre)

pour le spectacle monté par Anne Dimitriadis au théâtre MC 93 de Bobigny :

2007 Georges Banu «La Salpêtrière, capitale de la douleur» Art press

Michelle Servin «Théâtres au long cours» Les temps modernes

Mathilde de la Bardonnie « pour l’honneur des sorcières» Libération

Elia Marder «le souvenir des folles», rue 89

Didier Mereuze «Le cri des gens déraisonnables» La Croix

Gilles Costaz «Follement tragique» Politis

«Hell or haven for society’s refuse» Paris Update

L L « les folles d’enfer de la Salpêtrière», L’express

Manuel Piolat « Des femmes que l’on ne voulait pas voir » La Terrasse

Joël Plantet « La folie sur la scène et gravée sur un plancher », Lien social

Evelyne Sellés-Fischer «théâtre folles à lier», Historia

Armelle Héliot, «enfermement du style», Le Figaro

Annie Chennieux «Les folles d’enfer », le JDD

«Même si le théâtre ce n’est pas votre truc », Paris.Première

Aurélie Clonrozier «Trois personnages en quête d’histoire’ , Croque madame

Perrine Le Querrec «les folles d’enfer », Etat-critique.co

Lionel labosse «les folles d’enfer»,www.alter-sexualité.com

Julien Rameaunot, www.pariscap.com :émissions

pour le spectacle monté par Geneviève Robin à Brest :

2008 «Le Télégramme», Sophie Prévost, Ouest France

2006 «Les loges de la folie», Le Télégramme

«Des femmes racontent les folles de la Salpêtrière », Ouest France

 

radio pour le spectacle à Bobigny :

Pascal Paradou, « culture vive », RFI

Joëlle Gayot, «sur scène », France Culture

 

rencontres: «Regards croisés sur la Salpêtrière »

Au théâtre de Bobigny, animée par Laure Adler avec la participation de Geneviève Fresse

Gérard Wacjman, Anne Dimitriadis et Mâkhi Xenakis

 

création de décors et de costumes

2004 « l’ombre de l’âne » opéra de Richard Strauss, mise en scène René Koering, opéra

de Montpellier

1987 «Triptyque» mise en scène Dido Likoudis, Centre Georges Pompidou

1986 «Enfant et Roi» mise en scène Jérôme Abenheimer, musée des Arts décoratifs

1985 «Cassandre» mise en scène Dido Likoudis, Café de la danse

1984 «Passagio» opéra de Luciano Berio, mise en scène Claude Regy, théâtre du Châtelet

1983 «Sombre Printemps» texte d’Unica Zurn, mise en scène Jérôme Abenheimer, piscine Deligny

1983 «Les soldats» pièce de Jacob Lenz, mise en scène Claude Regy, théâtre de la Bastille

 

site : www.makhi-xenakis.com

 

Images en haute définition et libres de droit disponibles pour la presse sur demande

contact Guilaine Depis : 06 84 36 31 85 :

  

SCULPTURES :

 

Elles nous regardent, vue d’atelier, 2010

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Elles nous regardent, détail sculpture, 2009

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Elles nous regardent, maternité, 2009

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Elles nous regardent, conversation, détail, 2009

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Pastel noir sur papier canson, 130 x 150 cm, 2009

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Pastel noir sur papier canson, 50 x 64  cm, 2009

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Pastel noir sur papier canson, 50 x 64 cm, 2010

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Pastel rose sur papier canson, 50 x 64 cm, 2009

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Publication, Presse,

 

dessins, sculptures (extraits):

  

Beautés monstres, musée des Beaux Arts de Nancy, 2009, 2010.

Claire Stoullig.

Catalogue ;
Mâkhi Xenakis, grandes créatures, ciment armé teinté.

 

La rencontre avec Louise Bourgeois, pendant son séjour à la Villa Médicis « hors les murs» à New York, qui aboutira à la publication du livre Louise Bourgeois. L’aveugle guidant l’aveugle, marque un tournant décisif dans la démarche de Mâkhi Xenakis. De retour à Paris, délaissant le travail de p
einture pour le dessin, elle se consacre peu à peu également à la sculpture et fait surgir des silhouettes de plâtre cannelées, au cou plus ou moins long, chargées d’une présence féminine évidente et forte. Rassemblées dans l’enceinte de l’hôpital de La Salpêtrière, à Paris, en 2004, les Folles d’enfer exprimeront très violemment inquiétudes, souffrances et affolements par leur regard absent: les yeux sont brutalement constitués de deux trous dans une boule de matière blanche. Ces fantômes de visages, qui traitent inévitablement de la question de l’enfermement, vont évoluer vers de nouvelles sculptures et aborder plus directement la féminité et la maternité. Les silhouettes filiformes grossissent allègrement, en laissant déborder une chair en excès faite d’une matière poreuse rose et ocre dont l’effet trouble et disgracieux, voire monstrueux, est distrait ou faussement adouci par des colifichets poilus noirs. Inspirées à la fois des déesses préhistoriques ou archaïques, des femmes « impudiques» de Manet, de Rodin ou de Picasso, des personnages monstrueux de Francis Bacon ou encore de certaines sculptures de Louise Bourgeois, ces « créatures » se montrent telles qu’elles se ressentent à la fois dans leur fragilité, leur vulnérabilité, mais aussi leur plénitude, leur animalité, leur étrangeté ». Ainsi, ces symboles de féminité par excellence, ou par outrance, qui évoquent Les Monstres endormis de Soudbinine (cal 26, p. 166-167) et leur font écho aujourd’hui, se jouent à merveille de la dualité beauté/monstre.

 

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LE MONDE Mardi 18 septembre 2007.

 

Mâkhi Xenakis, écorchés vifs et grotesque sauvage

 

PHILIPPE DAGEN

 

Les œuvres récentes de Mâkhi Xenakis sont terriblement vivantes. Ses dessins

au fusain accueillent jusqu’à leurs bords l’invasion proliférante des cellules qui s’organisent en chaînes et gonflent à en crever. Ses pastels sont de fomes rondes ou ovale, colorés de toutes les nuances du pourpre au rose. Des écorchés sans doute. mais de quels êtres? Des yeux et des orifices s’ouvrent dans la chair, le long de plis et de fentes.

On en aurait peur si Mâkhi Xenakis n’avait l’audace de disposer autour des pastels des dentelles noires, des plumes de boas ou des cols de fausse fourrure. L’effroyable bascule vers un grotesque sauvage qui fait songer à Louise Bourgeois. La parenté est déclarée: Mâkhi, fille du compositeur lannis Xenakis, a rencontré la terrible Louise à New-York en 1987, rencontre qu’elle tient pour décisive. Non qu’elle l’imite. Mais elle pousse aussi loin l’exploration des profondeurs intimes, sans hésiter devant la transgression.

Ses plus récentes sculptures en sont la preuve. D’un rose vif, parées de plumets, elles exaltent la féminité et la fécondité sous forme de fétiches d’une stupéfiante joyeuse puissance.

 

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LE NOUVEL OBSERVATEUR, septembre 2007.

Mâkhi Xenakis

 

France Huser

D’étranges sculptures, des petites créatures » dit Mâkhi Xenakis sont réalisées en résine et en pâte à modeler, mais la peinture à l’huile donne à leur nudité l’éclat des chairs de Renoir et de Manet. Ludiques, parodiques, elles semblent se moquer de leur coquetterie, des colliers ou des voilettes dont elles se parent . Leurs seins gonflés évoquent encore les déesse de la fécondité. Elles parlent explique l’artiste «  de l’intimité de la vulnérabilité, du désir » Provocantes, elles ne font pourtant que se montrer « telles qu’elles se ressentent&n
bsp;» De grands pastels explorent encore toute la vibrance des rose-mauve et des parme-violet. D’autres jouant d’échelles diverses n’utilisent plus que le fusain noir et la gomme pour une lancinante enveloppante répétition d’un même motif- l’œil ? Le regard ou les ondoiements de la mer, l’infini de ses mystères et la peur que doit vaincre toujours l’artiste.

 

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Livres, théâtre (extraits):

 

La Marseillaise, 2008.

 

Les orages de Mâkhi ,  « Laisser venir les secrets:’, Mâkhi Xenakis, Actes Sud.

 

ClAUDINE GALEA

 

La petite fille qui ouvre le livre de Mâkhi Xenakis est une enfant intranquille, habitée par des peurs, entourée d’adultes qui ne la rassurent pas. Alors elle dessine et, plus tard, elle sculpte, tentant d’ordonner l’effroi et de donner figure humaine aux monstres qui l’assaillent. L’adulte du second texte de ce livre bref et nerveux est prise dans l’étau de la jalousie. Mère et épouse d’un homme qui en préfère une autre. La chose est banale, mais Mâkhi Xenakis s’emploie par la tension extrême d’une écriture délivrée en saccades a en renouveler l’insupportable, et la nécessité de le dire encore et encore. Bègue et borgne est l’amour, et quand les yeux sont dessillés, le corps entier se soulève. De cette révolte condamnée par avance, reste à célébrer l’outrage.

Mâkhi Xenakis a de la langue, du rythme, et une foi inentamée en la parole amoureuse.

La fréquentation de l’œuvre de Louise Bourgeois, dont elle a tiré un très bel ouvrage* et celle des Folles de la Salpètrière** libèrent chez cette artiste hypersensible un fort potentiel de rébellion devant l’ordre des choses, qu’il soit intime, sentimental ou social.

L’enfermement (carcéral, psychiatrique ou névrotique), produit chez cette artiste – qui est d’abord dessinatrice et sculptrice -, une réaction paroxystique qu’elle contient dans son travail de créatrice. La façon de composer ses textes en témoigne. Ni ponctuation ni paragraphes. Un continuum de mots et de phrases qui chevauchent le blanc, le scandent

 et le consument. Rapprocher l’écriture de la parole, c’est a dire de sa mise en corps et en voix, semble le but recherché.

Dans ce nouvel opus, dessins d’enfant, pastels et gravures accompagnent le douloureux et fier oratorio d’une fillette puis d’une femme qui choisissent de vivre â fond les blessures pour renaître, ainsi que surgissent de la terre ou – du ciment les figures sculptées, droites et dures que Mâkhi invente.

 

« Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle » (1998), « Parfois seule » (1999), « Les Folles d’enfer » (2004), et aussi « Laisser venir les fantômes » (2001)

 

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Connaissance des arts, été 2008.

 

Louise et Mâkhi, mano a mano Louise Bourgeois, l’aveugle guidant l’aveugle, re-éditons actes sud/galerie Lelong, 2008.

 

Natacha Wolinsky

 

Un livre tient parfois à un fil. Téléphonique? Conversations transatlantiques entre deux artistes: Louise Bourgeois à New York, Mâkhi Xenakis à Paris. L’aînée, depuis l’atelier américain, propulse la cadette dans le labyrinthe de sa mémoire, la dépêche sur les lieux de l’enfance Parisienne. Au 174 boulevard Saint Germain, l’ancienne galerie de tapisserie des parents Bourgeois est devenue librairie. À Choisy-le-Roi, la maison de famille a disparu. Dans les couloirs du lycée Fénelon, Maki Xenakis découvre une monumentale statue d’Œdipe aveugle, guidé par sa fille Antigone. La boîte de Pand
ore est ouverte. Mâkhi avance en aveugle, guidée par Louise la voyante. De conversations en jeux de piste, les mythologies de l’enfance éclairent les mystères du geste créatif. Livre-clé donc, qui propage le goût su secret, n’explique rien mais laisse tout deviner des strates géologiques d’une vie faite œuvre.

 

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Le Monde, mai 2002,

 

Yannis Xenakis, un père, Laisser venir les fantômes, éditions actes sud 2002.

 

Josyane Savigneau

 

L’évocation émouvante d’une enfance auprès du grand compositeur, mort en 2001.

 

C’est un livre de deuil et c’est tout le contraire. Un texte émouvant, parce qu’il n’est pas triste, refuse la déploration et accepte de « laisser venir les fantômes (…) laisser venir les secrets ». Mâkhi Xenakis est plasticienne, elle expose en ce moment, à Paris, à l’hôtel d’Albret. Cette femme de 43 ans est la fille de Yannis Xenakis, grand compositeur du XXsiècle. La mort de son père, en février 2001, l’a ramenée vers son enfance parisienne au milieu du siècle dernier, quand on ne parlait pas de pub, mais de réclame et que l’une d’elles, fameuse, pour un apéritif, était «Dubo-Dubon-Dubonnet ». La petite Mâkhi la chantait en montant. Pourquoi Mâkhi? A cause d’une certaine Andromaque, mais surtout, lui dit son père, parce que c’est « le mot grec qui signifie bataille» …

Mâkhi vivait entre deux mondes qu’elle évoque magnifiquement, avec son regard de peintre. Un pied dans le XIXsiècle, un autre dans la modernité. En bas, chez « Tata-gros pièces en enfilades, parquets cirés qui grincent» domaine de la peinture; au quatrième étage, «chez nous, moi et mes parents », « les murs sont peints en blanc, certains sont en couleur, un en or, comme les icônes byzantines ( … ). Tout est conçu par lui» – univers du silence et de la musique. La boussole, la force qui domine tout, c’est la figure du père, sur laquelle veille sans cesse la tendresse attentive de la mère. « Lui, sa silhouette, grande, mince. Il bouge dans l’appartement comme un félin, sans bruit ( … ). Ce regard absolu parce qu’il n’ y a qu’un œil à regarder, avec qui entrer en liaison ( … ). C’est à cause d’un éclat d’obus, pendant la résistance en Grèce, en 1947. » Il faudra attendre vingt-sept ans pour que la condamnation à mort soit levée et que Mâkhi aille avec son père en Grèce, retrouver la famille. De lui, il reste, pour tous, une œuvre immense, mais pour Mâkhi – et désormais pour ses lecteurs -, des étés inoubliables, dans un endroit isolé, en Corse, près de cette Méditerranée où «il est enfoui ».

 

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THEATRE

 

Art Press, sept 2007.

 

 La Salpêtrière, capitale de la douleur.

 

Georges Banu,

 

J’ai été à la Salpêtrière … pour suivre, il y a plus d’un quart de siècle, le célèbre Faust mis en scène par le metteur en scène que la France découvrait alors, Klaus Mikael GrÜber. J’ai erré dans les couloirs de la chapelle, je me suis assis sur des lits d’hôpital, j’ai accompagné l’homme à la valise et à l’imperméable froissé qu’était Faust… tandis qu’un immense sac de boxe se vidait, telle une clepsydre géante, de tout son sable. Et durant le voyage qui n’avait pas pensé là bas à Charcot et à ses célèbres séances de thérapie par hypnose auxquelles étaient soumises les malades hystériques exposées à des assistances éblouies par la théâtralité de ces performances? Freud y a été, Stanislavski aussi: psychanalyse et mise en scène apparaissent en même temps et leurs fondateurs ont également suivi les expériences du maître de la Salpêtrière. Mais avec Charcot s’achevait le terrible cycle de l’enfermement qui avait débuté sous le règne de Louis XIV qui, à 17 ans, signa le décret de fondation de la terrible maison. Mâkhi Xenakis s’engage sur le chemin de la Salpêtrière et, à partir des registres de l’Assistance publique, elle en retrace les avatars. Elle découvre, en descendant le temps, que derrière la notoriété européenne de Charcot se cachent des victimes et des sanctions qui font de la Salpêtrière l’équivalent d’un goulag français. En entendant son texte, Les folles d’enfer de la Salpêtrière, (ed. Actes Sud) la violence du traitement infligé à des êtres mentalement malades ébranle le spectateur qui, de son fauteuil à Bobigny, entend la suite infinie de ce catalogue des malheurs. Séquestration, sanctions, envoi au Canada pour peupler les territoires colonisés: la Salpêtrière se trouve au carrefour de l’asile et de la prison. Ils finissent par se confondre.

Mâkhi Xenakis réagit en artiste et, tout en s’appuyant sur des archives ou des relevés cliniques, elle propose un texte où, faits concrets et écriture s’enlacent au point de fournir un matériau scénique particulièrement original. Ici l’histoire de la folie et des mesures qu’elle a engendrées sert d’assise à une parole de l’exaspération lyrique dont la première vertu est son rythme, rythme qui scande les phrases et dirige le récit inébranlable sur l’exclusion et les mesures que la société française met en place. Mais, ne l’oublions pas, Mâkhi Xenakis est également une artiste plastique imaginant les sculptures des femmes réduites à l’essentiel et qui, ensemble, forment le choeur de la douleur réuni sous la voûte de la chapelle tristement célèbre.

Silence, on détruit! Et ces statues, ainsi rassemblées, témoignent de la panique extrême qui s’empare des « folles d’enfer Il face au destin qui leur est imparti. Dans leurs yeux, c’est cette crainte qui se lit.

« Hypatie d’Alexandrie », essai de Maria Dzielska (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

hy.JPGMARS  2010

                                                                                     

ESSAI

 

 

Hypatie d’alexandrie

Maria Dzielska

 

Préface de Monique Trédé

Traduit de l’anglais par Marion Koeltz

 

ISBN : 978-2-7210-0592-2

Format 13,5 x 21 cm, environ 192 pages, 15 €

Office :  11 / 03 / 2010

 

 

« Quiconque demande qui était Hypatie se verra probablement répondre : « C’était une belle philosophe païenne qui s’est fait mettre en pièces par des moines (ou, plus généralement, par des chrétiens) à Alexandrie en 415.  » (…) Embellie dans les arts, déformée par les affects et les partis pris idéologiques, la légende d’Hypatie est extrêmement populaire depuis des siècles, mais jusqu’à ce jour toutes les tentatives pour présenter la vie de cette femme de manière impartiale ont échoué. »                                                                                                 M.D.

 

Brillante philosophe et mathématicienne grecque de la fin du IVe et du début du Ve siècle de notre ère, Hypatie d’Alexandrie est en effet restée célèbre surtout pour sa mort tragique. Décrite par Leconte De Lisle comme l’alliance fabuleuse du  « souffle de Platon » et du « corps d’Aphrodite », Hypatie fascine depuis longtemps historiens, philosophes, poètes et romanciers. Mais ceux-ci se sont emparés du personnage, et l’ont souvent instrumentalisé pour défendre des causes aussi diverses que l’anticléricalisme, l’anticatholicisme ou le féminisme…

 

Maria Dzielska propose ici une approche novatrice de cette personnalité féminine injustement méconnue, en substituant aux nombreuses légendes et fictions un travail de recherche minutieux et documenté à partir des rares sources disponibles.
Elle analyse ainsi les traditions littéraires, légendes et fantasmes construits au fil des siècles autour de cette grande figure de l’Antiquité, pour mieux reconstituer la vie et la mort d’Hypatie, son travail, son environnement et son influence. Une figure complexe de cette intellectuelle exceptionnelle vient ainsi se substituer à celle de la voluptueuse philosophe livrée en pâture à une foule de fanatiques.

 

 

Maria Dzielska est historienne et professeure d’Histoire de la Rome Antique à l’Université Jagellonne de Cracovie. Spécialiste internationalement reconnue de la vie culturelle sous l’Empire romain, elle est l’auteure notamment de Apollonius of Tyana in legend and history (« L’Erma » di Bretschneider, 1986). La publication originale d’Hypatia of Alexandria en 1995 (Harvard University Press) a contribué à faire connaître ce personnage historique à un public plus large et à renouveler l’intérêt porté aux figures emblématiques de la Rome Antique.