« Je suis née » de Chantal Chawaf (première édition Flammarion en 1998 sous le titre « Le Manteau noir ») – (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

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Chantal Chawaf

 

MARS 2010 FICTION

Le 4 avril 1943, un bombardement fait près de 500 morts à Boulogne et à Auteuil. Parmi eux, un couple en route vers la maternité. Avant de mourir, la femme met au monde une petite fille.  

Je suis née est le récit de cette naissance sous les bombes où le don de vie à l’enfant et la mort de la mère se superposent. Absence et plénitude sensorielle. Cri de vie au milieu d’une tragédie qui irrigue de manière troublante les souvenirs et la chair de la petite fille tenue jusqu’à l’âge de vingt ans dans l’ignorance de sa généalogie par ceux qui l’ont illégalement adoptée.

Naissance tronquée, vie frelatée. Informée de ce que son corps, son inconscient, son écriture, n’ont en réalité jamais cessé de savoir, elle part à la recherche de ses parents disparus, questionne des témoins, s’engage dans l’enfer des archives où elle rencontre la réalité administrative sordide de l’Etat français sous le régime de Vichy, et la mémoire des milliers de victimes civiles sacrifiées dont elle prend sur elle la douleur. Elle finira par comprendre que fille, elle est la partie de la mère qui est sauvée et qui peut continuer la vie.

« Ce lien vient du corps et il a la force de l’esprit qui survit au corps ».

C’est ce lien que par et dans son écriture Chantal Chawaf explore, lien d’avant l’état-civil, approfondi, biologique et psychique à la mère, encore largement méconnu, qui commence seulement à être envisagé par les scientifiques.

Initialement paru sous le titre Le Manteau noir (Flammarion, 1998), ce livre d’une violence intensément poétique est ici enrichi et éclairé par des textes d’enfance inédits de l’auteure. Deux âges d’écriture, deux mémoires coexistent de manière saisissante : les résonances entre le texte de l’écrivain adulte et l’écriture instinctive de l’enfant qui ignore, elle, l’origine de son inspiration grave, se répondent, mettant en lumière le même message reçu dans l’obscur passé fœtal qui nous rattache à l’espèce humaine, où se mémorise notre apprentissage du monde.

Ecriture de la naissance, naissance à l’écriture : c’est le sens lumineux de cette double expérience.

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Chantal Chawaf

 

ISBN : 978-2-7210-0607-3

Format 13 x 20 cm, environ 500 pages, 20 €

Nouvelle édition (Première édition Flammarion 1998 sous le titre Le Manteau noir)

Office 18 / 03 / 2010

 

            « C’est d’abord un bruit si bas. Ce ronronnement… On l’entend approcher. La mère de la petite fille a reconnu le bruit. C’est un bruit de moteur d’avion. « Ca y est ! ça y est ! » s’est dit la mère. Elles se sont crues tranquilles l’une dans l’autre, ce jour-là. Il a fait beau. La petite fille s’est sentie éclairée par de douces vagues roses. À la surface de la mère, sur sa peau, dans ses yeux, dans ses cheveux, brillait l’été. C’est la fin de la jou
rnée. On entend les moteurs des avions. Ils arrivent de loin. » C.C.

 

« En 1974 paraissait un ouvrage d’une densité poétique peu commune. Une jeune femme, Chantal Chawaf, entrait en littérature avec ce premier livre inclassable : une narration, en diptyque, où s’inventait un langage pour dire à la fois la mort et la naissance, l’absence et la plénitude sensorielle. C’était dans Retable (Des femmes), déjà, l’évocation d’une naissance traumatique, celle d’une enfant arrachée au corps d’une mère mourante tandis qu’en contrepoint, dans La Rêverie, se déployait un cantique charnel. Un quart de siècle plus tard, Chantal Chawaf boucle magistralement la boucle avec un grand roman, Le manteau noir, son dix-neuvième ouvrage ».

            Monique Petillon, Le Monde, 8 mai 1998

 

« Le manteau noir est, on l’a compris, le plus beau roman de Chantal Chawaf : un opéra, une symphonie, un thrène, un admirable et surprenant concert ».

                     Didier Jacob, Le Nouvel Observateur, 14 février 1998

 

« Un livre fort et exigeant, impudique et vibrant ».

                  Régine Deforges, L’Humanité, 10 mars 1998

 

Passionnant, prenant, d’une écriture facile et fluide, Le Manteau noir est un livre qu’on ne quitte plus une fois qu’on l’a ouvert. Il offre à un grand nombre de lectrices et lecteurs une porte d’entrée magnifique dans l’œuvre d’une grande écrivaine de notre temps.

 

Chantal Chawaf est écrivaine et éditrice. Depuis Retable, la Rêverie, son premier livre (Des femmes-Antoinette Fouque, 1974), elle a publié de nombreux romans, essais, nouvelles et poèmes, parmi lesquels L’Eclaircie (1990) et Issa (1999) chez Flammarion, L’Ombre (2004) et Sable noir (2005) au Rocher, et, aux Editions Des femmes-Antoinette Fouque : L’Intérieur des heures (1987), La Sanction (2004), Infra-monde (2005), Les Obscures (2008).

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