Réformons les droits de succession, en mettant fin à l’hypocrisie des taux élevés. par François de Coincy

Réformons les droits de succession, en mettant fin à l’hypocrisie des taux élevés.

La quasi suppression de l’héritage pour les plus riches, proposée par Jean-Luc Mélenchon, n’améliorerait pas la situation financière de la France ou des Français.

Bernard Arnaud étant crédité d’une fortune de 160 milliards d’euros, et Monsieur Mélenchon proposant de tout prendre au-delà de 12 millions, une âme candide calculant bien, pourrait penser que le décès du patron de LVMH génèrerait un pactole permettant un cadeau de 5000 euros pour chacun des ménages français.

Malheureusement la situation ne serait pas aussi rose :

Soit, pour payer les droits de succession les héritiers seraient obligés de vendre et nécessairement à des étrangers puisqu’aucun Français sensé n’achèterait une entreprise pour en être dépouillé à sa mort. Dans ce cas, chaque ménage français pourrait effectivement percevoir 5000 euros mais l’entreprise deviendrait américaine ou chinoise, en tout cas étrangère, et le patrimoine industriel français diminuerait de 160 milliards.

Soit L’Etat pourrait préempter l’entreprise et on ne pourrait distribuer aucun montant, puisque les 160 milliards sont la valeur de l’entreprise et non une liquidité, à moins qu’on ne donne à chaque ménage quelques actions de la société qui ne leur apporterait que 75 euros de dividendes par an.

Restée dans le giron de l’Etat ou répartie entre les Français, l’entreprise verrait son avenir confié à quelques hauts fonctionnaires et sa stratégie dépendre des péripéties politiques, électorales et syndicales. On serait alors loin de la préservation patrimoniale obtenue par une gestion de long terme.

Le barème actuel facialement très élevé est grevé de multiples abattements qui génèrent inégalités et faible rendement.

Notre Candide préfèrera s’en tenir à la situation actuelle et découvrira que le législateur a créé un barème spoliateur lui permettant d’afficher une politique égalitariste populiste et en même temps de multiples dispositions dérogatoires afin d’éviter de bloquer l’économie du pays.

En effet si les héritiers de Bernard Arnaud devaient payer suivant le barème (45%) 70 milliards, ce serait au final quel que soit leur financement, un transfert de l’investissement productif vers le budget des dépenses de l’Etat et donc à terme le désinvestissement total du pays.

C’est pour cela que le rendement réel de l’impôt sur les successions est très en dessous des taux affichés : Le patrimoine des Français est de l’ordre de 12000 milliards et s’il est transmis en moyenne tous les 40 ans cela représente 300 milliards par an ramenés probablement à 250 compte tenu de l’exonération des petites successions. Comme les droits réellement perçus sont de 15 milliards, le taux réel moyen ne ressort qu’à environ 6% (chiffre cependant bien au-dessus de ce qui se pratique dans la majorité des pays comparables).

Simplifions le système avec un taux unique de 10% et une exonération des petites successions.

Supprimons les tranches à taux progressifs qui découragent l’investissement de long terme et empêchent la constitution de patrimoines familiaux. Appliquons un taux unique de 10% et les recettes de l’Etat augmenteront, même en tenant compte de la suppression de l’IFI qui n’est qu’une autre forme bureaucratique d’impôt sur les transmissions.

Supprimons également les abattements, exonérations, régimes discriminatoires et toutes ces mesures qui désavantagent ceux qui ne sont pas informés et font supporter aux autres les honoraires de conseillers fiscaux et financiers.

Le problème posé par une puissance excessive des entreprises mondiales ne concerne malheureusement pas les sociétés françaises.

On ne peut ignorer le problème posé par la puissance de plus en plus grande prise par les sociétés des hyper riches dont le pouvoir pourrait aller contre l’intérêt de leur pays. Il me semble que ce risque est très exagéré dans nos pays démocratiques qui ont la capacité d’adapter leurs lois si nécessaire. En ce qui concerne les GAFAM, les autorités américaines sont partagées entre volonté de limiter leur puissance et crainte de brider leur expansion économique mondiale. Malheureusement la France n’a pas d’entreprises si importantes qu’elle soit confrontée à ce qui n’est qu’un dilemme de riches.

Notre fiscalité est déjà très élevée et si la réduire est une gageure compte tenu de l’importance du déficit budgétaire, essayons au moins de la rendre plus simple et moins décourageante.  

 François de Coincy, 

Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui a donné une crédibilité lui permettant de publier des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.

 

 

Parution de « Mon sixième sens » l’autobiographie de Esteban Frédéric, N°1 de la voyance en ligne

La Balustrade de Guilaine Depis vous propose pour la période mars à décembre 2022 :
(pour demander un livre, merci d’adresser un mail à guilaine_depis@yahoo.com et pour interviewer l’auteur sms 06 84 36 31 85)
Mon sixième sens
itinéraire d’un voyantl’autobiographie inédite de Esteban Frédéric
Préface de Stanislas Delorme, Consultant intuitif et fondateur du « Guide de la Voyance »
aux Editions De Vinci, parution le 9 mars 2022
Comment Esteban Frédéric a reçu le don de communiquer avec l’au-delà
Qui n’a jamais rêvé d’être voyant ? Mais, être assailli de flashs, et vivre, en permanence, aux frontières du paranormal peut se révéler profondément déstabilisant. Voyant depuis sa plus tendre enfance, Esteban Frédéric cache à tous ses facultés extra-sensorielles durant sa jeunesse. Il lui faudra plusieurs années pour parvenir à mettre des mots sur sa véritable nature : il est voyant et médium. 
* Faisant table rase des idées reçues, ce livre dévoile, sans fard, comment un voyant parvient à apprivoiser la puissance des forces invisibles. 
* Un livre qui aide à réfléchir à notre propre rapport à la médiumnité
« La musique fait partie de moi, elle habite chacune des cellules de mon corps. Je joue du piano depuis mes 4 ans, je n’arrêterai jamais. J’ai étudié au Conservatoire et été lauréat de nombreux concours internationaux. (…) Musique et voyance sont intimement liées : l’une et l’autre se sont constamment enrichies, en moi. La musique a fait éclore des dimensions inespérées de facultés médiumniques, et la voyance affine en permanence la qualité de mon oreille musicale, car exercer la voyance affine tous mes sens, sans que je puisse l’expliquer. » Esteban Frédéric
Esteban Frédéric, N°1 de la voyance en ligne. https://www.esteban-frederic.fr/
Nominé parmi les 10 meilleurs voyants de France en 2015, Esteban Frédéric est un jeune médium qui a été très tôt propulsé sous les feux des projecteurs. Après avoir travaillé en direct à la télévision et à la radio, il a crée sa plateforme de voyance. Il y propose des consultations aux côtés de son équipe de voyants.
Déjà paru : L’Oracle du sixième sens (best-seller paru fin 2020) (photo en pièce jointe ici)
Dans ce coffret, vous découvrirez 47 cartes magnifiquement illustrées, pour éveiller vos facultés intuitives dans tous les domaines. Que vous soyez simple débutant ou déjà à l’écoute de votre intuition, cet oracle vous aidera à retrouver la voie d’accès à vos sens subtils. Il vous accompagnera au quotidien pour répondre à vos questionnements intérieurs, purifier votre esprit et apaiser votre âme.

Article du Professeur d’université Jean-Michel Devésa sur « La petite fille qui regardait le Bosphore » de Pierre March

Sous la petite fille la mère ?

par Jean-Michel Devésa[1]

Au début de La Petite Fille qui regardait le Bosphore (Le Four banal, 2021), Pierre March observe que « [d]epuis Shakespeare on n’a plus guère écrit d’histoire d’amour qui mériterait d’être lue ». Lui raconte la sienne ou plutôt il en témoigne. Par fidélité à celle avec laquelle il a partagé un « amour fou », littéralement infini, puisqu’aujourd’hui encore le narrateur est en proie à la passion éprouvée à l’endroit de Marine (Gilla), pourtant disparue un sinistre 20 août 1995 et reposant depuis dans le « cimetière paisible d’Arnavütkoy ».

Pour ma part, lisant La Petite Fille qui regardait le Bosphore, j’ai souvent levé les yeux au ciel (en aucune façon par désintérêt ! mais parce qu’on ne lit bien un texte qu’en s’en détachant de temps à autre pour s’abandonner à la rêverie et à la réflexion, Roland Barthes n’a pas été le dernier à nous le rappeler et à nous l’enseigner !), j’ai donc fréquemment regardé en moi, tout en suivant Hugo et la lumineuse Marine (une Lucie de l’entre-deux mondes, à la charnière de l’Europe et de l’Asie, là où dans nos mémoires et nos bibliothèques retentissent toujours les clameurs des armées de Darius, brille le sombre éclat des palais de la Sublime Porte, resplendissent tirées de leurs fourreaux les lames des janissaires et bruissent les désirs chuchotés derrière les façades en bois des yalis, ces somptueuses demeures ottomanes à l’élégance des courtisanes de haut vol. J’avais comme réminiscences Racine, Bajazet et les représentations convenues parce qu’exotiques du sérail, et plusieurs plans du film L’Immortelle d’Alain Robbe-Grillet.

En vérité, ce livre n’est pas un roman, et tout juste un journal même s’il en emprunte la démarche dans l’exposé du déroulement des faits, il est avant tout un tombeau, le cénotaphe érigé à la gloire de la femme « pure » aimée et aimante, comme s’il s’agissait pour Pierre March de s’acquitter avec de l’encre et des phrases de la dette terrible contractée à son égard, pas seulement pour le bonheur reçue d’elle, mais hélas parce qu’il a été impossible de la retenir de ce côté-ci du monde, parmi nous, pauvres vivants, et qu’épuisée elle a préféré rejoindre les âmes errantes au nombre desquelles en son for intérieur elle se comptait.

C’est ainsi que j’ai lu cette Petite Fille, en en tournant précautionneusement les pages, de crainte de perturber la paix dans laquelle repose Marianne.

D’autres lecteurs entreront par d’autres biais dans ce texte qui d’ailleurs me paraît à contre-courant de l’atmosphère dans laquelle nous baignons concernant l’intimité des sujets que nous sommes et les voies d’accès que nous empruntons, les uns et les autres, pour nous soustraire (dans l’ordre du symbolique et de l’imaginaire) avec la petite mort à l’emprise de la camarde et échapper à la finitude dans l’instant fugitif du jouir. Il est certain qu’on relèvera que cette histoire, qui a aligné des « jeux troubles et pervers », n’a rien d’un conte rose et qu’elle n’est pas bonne à circuler dans toutes les mains. Si à la charnière du XXe et du XXIe siècles des confessions de ce type ont obtenu plus qu’un succès d’estime, aujourd’hui le vent puritain qui souffle des rivages d’Amérique va probablement inciter la critique à conserver le silence sur cet ouvrage. Je souligne donc le courage de son auteur, celui d’être prêt soit à affronter les horions et l’indignation des nouveaux moralistes soit à souffrir une invisibilité qui a valeur d’antichambre du pilon. Et ce, parce que l’univers dans lequel évoluent les protagonistes de La Petite Fille qui regardait le Bosphore est celui de ce que, dans les media et sur les réseaux sociaux, et maintenant dans la société tout entière, il est convenu d’appeler le bdsm (pour « bondage / domination / sado-masochisme »)…

Sous ses codes et ses conventions, fourmille une multitude de pratiques et d’habitudes que les adeptes ont tendance à penser pour eux-mêmes et à présenter aux autres comme exprimant la quintessence de leur orientation sexuelle et de la « culture » que lui prête leur communauté, alors que, naturellement, en matière de sexualité humaine, entre partenaires majeurs et consentants, chaque relation se fantasme, se parle, se noue, et « s’expérience » de manière singulière. Or il n’est pas impossible que le mérite de ces rites (susceptibles de choquer et d’effrayer, voire de dégoûter) est de laisser affleurer ce qui se joue vraiment dans l’amour et le sexe (quand des individus s’y livrent et s’y risquent, c’est-à-dire fréquemment, et depuis la nuit des temps, et indépendamment de l’économie libidinale qui est la leur), en l’occurrence l’illusion névrotique d’un retour vers à la mère, d’un retour à la mère, avec laquelle en son ventre la « communion » était totale, avec qui à la naissance et durant quelques semaines de plus on ne faisait (croyait-on) qu’une entité organique et psychique.

L’ordre moral, non plus bourgeois, mais petit-bourgeois et postmoderne, demeure rétif, sinon hostile, à l’expression et à l’épanouissement des minorités sexuelles, et notamment de celles dont les pratiques interrogent frontalement, en les mettant en scène, parfois jusqu’au kitsch, les enjeux de pouvoir qu’aucune sexualité ne peut évacuer[2].

Les travaux et les analyses de Maurice Blanchot (Lautréamont et Sade), de Georges Bataille (L’Érotisme) et de Gilles Deleuze (Présentation de Sacher-Masoch), pour ne citer qu’eux, constituent une somme d’outils conceptuels, de réflexions théoriques et critiques, et d’observations, qui permet de mieux cerner ces perversions que sont le sadisme et le masochisme.

Dans cette perspective, il est indispensable d’être prudent d’autant que l’air du temps est à l’amalgame et au semblant, et que l’emploi de catégories descriptives, comme « le BDSM », « le SM » (pour « le Sado-Masochisme ») et la relation « D/s » (pour « la relation Domination/soumission »), accrédite l’idée d’une même économie psychique, aux versants sadique et masochiste « complémentaires ». Toutefois, les pratiques sexuelles supposées fédérées et regroupées sous ses dénominations n’ont peut-être en commun qu’un certain fétichisme et un indéniable rapport (symbolique ou pas) à la violence et à l’humiliation. Il serait par conséquent réducteur, pour les analyser, de recourir à une hypothétique « unité sado-masochiste[3] » si elles relevaient de « régimes » et de « fonctionnements » distincts. Jeanne de Berg (Catherine Robbe-Grillet) est sans aucun doute mieux inspirée en soulignant sobrement le lien de cette sexualité avec Thanatos, la pulsion de mort[4].

C’est en me fondant sur ces thèses que je me suis penché sur La Petite Fille qui regardait le Bosphore, persuadé que cette sexualité, chaque fois qu’entre adultes elle « met en théâtre » un rapport de domination, mobilise des stéréotypes qui occultent les plaies de sujets qui, pour les panser, ou du moins pour s’en accommoder, rejouent les conflits qui les ont modelés, façonnés, pétris, et qui ont présidé à leur structuration psychique.

C’est une liaison de ce genre, « pas commune », qui a bouleversé les existences de Marine et de Hugo (Pierre) et transfiguré leur quotidien bien qu’en les condamnant les deux à des « amours clandestines ». Sa relation (précise et claire sous la plume de Pierre March) enseigne beaucoup quant à ce qui trame nos attractions et nos engouements, même pour celles et ceux d’entre nous dont les modalités par lesquelles ils atteignent à la plénitude de l’extase sont à mille lieux de celles par lesquelles de concert vibraient Marine et Hugo. J’en viens par conséquent à formuler des vœux, sincères, pour que La Petite Fille qui regardait le Bosphore trouve son public, un public tolérant, intelligent et fin, à l’écoute de tous et de chacun, aimant la littérature laquelle procède de ces opérations mystérieuses de l’esprit qui du vil métal et des maux produisent des perles et des joyaux.  

[1] Professeur des universités, écrivain.

[2] Se reporter à Benno Rosenberg, Masochisme mortifère et masochisme gardien de la vie, Paris, P.U.F., Coll. « Monographies de psychanalyse », 1999, p. 137 : « […] Freud ajoute quelques lignes plus loin « qu’une certaine adjonction de ces deux aspirations [le sadisme et le masochisme] entre dans la relation sexuelle normale… », ce qui veut dire qu’à ses yeux, il y avait une dimension sadique-masochique de toute sexualité en tant que telle, et à partir de là, dans toute pathologie. »

[3] Se reporter à Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, (1967), Paris, Minuit, 2004, p. 37 : « Quand on mélange sadisme et masochisme, c’est qu’on a commencé par abstraire deux entités, le sadique indépendamment de son monde, le masochiste indépendamment du sien, et l’on trouve tout simple que ces deux abstractions s’arrangent ensemble, une fois qu’on les a privées de leur Umwelt, de leur chair et de leur sang. » 

[4] Jeanne de Berg, Le Petit Carnet perdu, Paris, Fayard, 2007, p. 12-13 : « […] le sadomasochisme relève d’une certaine idée de l’érotisme qui joue quelquefois avec la mort et ses visages ; il s’en approche, fasciné, mais ne pénètre jamais dans son domaine. »

Entreprendre publie « Les dérives d’un système technocratique : les fossoyeurs du scandale des EHPAD » par François de Coincy

« Les dérives d’un système technocratique : le scandale des EHPAD »

Les dérives d’un système technocratique : les fossoyeurs du scandale des EHPAD.

Alors que la société ORPEA avait le label RSE, bénéficiait de financements « éthiques » et mis en place un système qualité, il semble que son comportement était détestable voire frauduleux. Tout montre que ces labels à la mode n’étaient que du vent, mais ses investisseurs voulant sauver leur mise en rajoutent en voulant en faire une entreprise « à mission » dernier habillage marketing à la mode.

ORPEA serait responsable de maltraitance sur des personnes vulnérables et de détournements de fonds publics alors qu’elle n’a été l’objet d’aucun reproche notable du Ministère de la Santé qui est censé contrôler son bon fonctionnement et l’usage des fonds alloués au titre du soutien aux personnes dépendantes

Victor Castanet décrit dans « Les Fossoyeurs » un système de management amenant des salariés à avoir honte de ce qu’ils acceptent de faire.

Le livre de Victor Castanet décrit comment, par un centralisme bureaucratique, les décisions d’une Direction Générale peuvent amener les acteurs de l’entreprise à un comportement insupportable sur les personnes qui leur sont confiées au point qu’ils aient honte à la fois de leurs actions et de leur soumission. Comme les Directeurs d’établissement n’ont aucun pouvoir et que tout est décidé par quelques personnes au siège, les problèmes ne sont littéralement pas traités, faute de budget ou de personnel accordé, et les dysfonctionnements deviennent la règle.

Le livre montre l’absence de contrôle de l’Administration alors que c’est elle qui accorde les autorisations d’exploiter, c’est elle qui doit veiller à ce que le cahier des charges de cette mission de service public soit respecté, c’est elle qui est responsable des allocations qu’elle verse aux EHPAD. L’Administration n’intervient pas, (sans doute parce que ORPEA reste dans la limite des budgets fixés) et rien ne freine l’accroissement des dysfonctionnements puisque les clients, du fait même de leur état de dépendance, ne peuvent protester des mauvais traitements qu’ils subissent.  

Victor Castanet explique que la maltraitance résulte d’une part des économies sordides faites sur des produits d’hygiène ou d’alimentation et d’autre part de la tricherie sur des dépenses remboursées par l’Etat.

On peut espérer que les enquêtes internes et externes qui vont se mettre en place expliqueront pourquoi une Direction a pu s’engager dans une démarche allant contre l’intérêt de ses propres clients. Alors que l’entreprise vise une clientèle plutôt haut de gamme et que ce marché est en fort développement, cette stratégie, contraire à la philosophie affichée, ne pouvait manquer d’aller dans le mur à terme.  

Pour éviter de telles dérives, on pourrait mettre en place dans chaque établissement un « comité des proches »

Si le livre « Les Fossoyeurs » expose des faits et des interrogations sans en tirer de conclusions pour le futur, il en ressort cependant que le développement des dérives vient d’un rapport de forces totalement déséquilibré entre l’EHPAD et ses résidents. Les personnes dépendantes n’ont pas la capacité de demander au jour le jour le respect de la qualité des soins à laquelle ORPEA s’est engagé, et leurs proches, qui viennent occasionnellement, ne sont pas organisés pour obtenir le respect des clauses contractuelles.

En 2019, Hella Kherief avait publié « Le scandale des EHPAD », livre excellent tant par la clarté de la description du fonctionnement interne des EHPAD que par la force des témoignages. Elle suggérait notamment de développer la coordination des aidants familiaux pour en faire « une sorte de syndicat familial des résidents »

Il me semble qu’il faudrait reprendre et développer ce concept en créant dans chaque établissement un comité des « proches » constitué des référents désignés par chaque résident dans un état de dépendance. Ce comité, réuni périodiquement, éventuellement par internet, nommerait des représentants autorisés à circuler dans l’établissement et reconnus légalement comme des interlocuteurs officiels et de l’EHPAD et des autorités publiques.

Ainsi plutôt que de créer de nouvelles normes ou d’inventer de nouvelles autorités de contrôle, on disposerait de la solution la plus humaine, mobilisant la responsabilité des proches des personnes dépendantes en leur donnant un statut pour qu’elles aient un réel moyen d’action.

Cette organisation, permettant aux proches de vérifier la qualité des soins, devrait être appliquée dans tous les établissements traitants des personnes dépendantes, qu’ils soient privés ou public.

Remettre les acteurs défaillants dans le droit chemin ne suffira pas, l’augmentation prévisible de la dépendance est un vrai défi budgétaire et sociétal.

Ayant oublié son objet social et son client, ORPEA a échoué. Inutile d’en faire une entreprise de « mission » avec des grands mots, il lui suffit de remettre le client au centre du jeu.

Pour se relancer ORPEA devrait, sans attendre d’y être contrainte, mettre immédiatement en place ces « comités des proches » et établir la concertation qui permettra de corriger radicalement l’insuffisance des soins donnés aux personnes vulnérables. Si à court terme cela entrainera nécessairement une baisse des résultats, à long terme ce sera une politique gagnante.

Il faudra toutefois que l’on arrive à régler le problème du financement des besoins croissants du financement de la dépendance alors que le gouvernement a finalement renoncé fin 2021 à sa loi « Grand âge et autonomie » originellement prévue en 2019. La France devra décider quels moyens elle entend consacrer à la solidarité envers les personnes âgées. Les entreprises privées devront alors ne pas se contenter d’être pour l’Etat un sous-traitant commode pour respecter une enveloppe budgétaire, mais prouver qu’elles apportent globalement le meilleur service.

 François de Coincy, 

Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui a donné une crédibilité lui permettant de publier des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.

Comment faire la différence entre talents et charismes ? par Thierry Paulmier invité de Marie-Ange de Montesquieu

Réécouter l’émission du 10 février 2022 avec Thierry Paulmier

Thierry Dubois, créateur du groupe Savoir-Faire il s’intéresse depuis plus de 30 ans à la personne humaine. Coach de cadres et dirigeants depuis 20 ans, il développe sa compréhension de la réussite par son travail original sur les talents qu’il utilise comme clé de succès dans ses accompagnements. Il est l’auteur du « Livre pour découvrir vos talents » (Eyrolles) et de « Deviens… qui tu as à être » aux éditions Symbiose

Thierry Paulmier, conférencier et consultant en intelligence émotionnelle. Docteur en sciences économiques et en sciences politiques. Il publie « Homo Emoticus – L’intelligence au service des managers » (Diateino)

Père Jean Marie Luc Brun, frère de St Jean. Fondateur de l’association Revelateur, directeur de camps écoles et producteur de spectacles