« Ecologie libérale » par François de Coincy

Ecologie libérale

 

Au fur et à mesure que la population humaine augmente, sa pression sur l’environnement nous semble de plus en plus pénible et nous prenons conscience que nous sommes la pollution. Nous pouvons rêver à des politiques malthusiennes qui ramèneraient la population terrestre à moins d’un milliard d’habitants: On peut craindre que la création de ce merveilleux Eden se fasse dans des conditions inhumaines.

Bien que l’Histoire nous a appris que les « lendemains qui chantent » imposés par des minorités doctrinaires génèrent des catastrophes humaines, la quasi-totalité des écologistes veulent changer la dégradation de l’environnement par la morale et la contrainte, la Raison Ecologique se substituant à la Raison d’Etat.  Ne reconnaissant que la raison tout court, l’homme libre doit construire une autre voie.

La démarche libérale sera la plus efficace, celle qui va construire une règle qui laisse la meilleure part aux initiatives individuelles et évite la multiplication des directives qui entravent l’initiative et détruisent la responsabilité. 

L’Ecologie a de multiples aspects, examinons simplement ce que serait une politique libérale sur le réchauffement climatique.

 

Le réchauffement climatique 

Nous ne voulons pas ici discuter du bien-fondé des prévisions les plus pessimistes des experts, nous nous y plaçons au contraire pour montrer l’efficacité d’une approche libérale.

Le système pourrait être le suivant :

Instauration d’une taxe carbone dont le coût est égal à celui de l’élimination du CO2 (ou équivalent CO2) dans l’atmosphère. Actuellement cela coute 100 euros par tonne. 

L’Etat rachète le carbone issu des systèmes industriels de décarbonisation ( pas celui venant du cycle naturel) au prix de 100 euros la tonne de CO2 dont il est issu et taxe à 100 euros la tonne le CO2 généré par les systèmes industriels.

Ce cout comprend le stockage du carbone ou sa recette tiré de sa réutilisation industrielle.

Un tel système renchérit de manière forte les produits émetteurs de CO2 mais le rachat du carbone incite les entrepreneurs à décarboner ces produits avec les technologies existantes et surtout en en développant d’autres plus efficaces leur permettant de dégager des marges plus importantes. Très rapidement grâce aux libres initiatives qui vont se multiplier, car il y aura une ruée vers l’or carbone, le monde va se décarboner sans bureaucratie et directives complexes.

Il y aura un coût énorme, mais bien inférieur à celui des milliers de procédures qu’un monde écologiste dirigiste devrait imposer pour arriver au même résultat. Aujourd’hui tout le monde préconise des mesures en omettant systématiquement de dire le coût qu’elles entraînent car tout le monde est écolo mais peu de gens acceptent une diminution de niveau de vie telle que le litre d’essence soit augmenté de un euro qui est le coût pour retraiter le CO2 qu’il émet. 

Quel est le coût global ? 

Si on prend un objectif de traitement en France de 500 millions de tonnes de CO2 on arrive à un coût annuel de 50 milliards ce qui n’est pas très élevé. Sur un produit intérieur de plus de 1500 milliards il n’y a pas de quoi paniquer (travaillons 39 heures au lieu de 35 et on sauve la planète). Alors qu’attendons-nous pour faire une mesure simple et efficace qui laisse libre initiative à tous plutôt que dépenser du temps et de l’argent à faire de multiples directives rigides inefficaces et coûteuses ?

Pas besoins de contraintes, juste la mise en œuvre d’une seule taxe et la pollution GES va baisser à vitesse grand V. On supprime les aides, la bourse des quota ( quel flop), les multiples lois et décrets et on ouvre la voie aux initiatives qui vont aller naturellement (la main invisible) dans les procédés de décarbonisation et dans une orientation libre et naturelle vers les solutions les moins génératrices de GES.

On sait traiter le CO2 en sortie des centrales thermiques et, avec la taxe, des inventeurs un peu malins vont chercher à mettre au point des équipements capables de traiter le CO2 à la sortie des chaudières individuelles.

Quand à l’argument qu’on ne peut mettre en place cette taxe dans un pays ou un groupe de pays, sans compromettre leur compétitivité internationale, il ne tient pas si on le fait fonctionner comme la TVA qui ne pénalise jamais les exportations. Il n’est pas nécessaire ici de rentrer dans des détails d’intendance.

Supprimons l’écologie punitive, morale et inefficace et développons l’écologie libérale.

 

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