Mois : janvier 2010
Vendredi 29 janvier à 19h, projection du film de Mariane Persine sur Béla Grunberger. Avec Jean-Pierre Sag. La psychanalyse à l’honneur ! Soirée rare !
Vendredi 29 février 2010 – A 19 h à l’Espace des Femmes, 35 rue Jacob, 75006 Paris
Projection du film de Marianne Persine sur Béla Grunberger
Psychanalyste membre de la Société Psychanalytique de Paris, Marianne Persine réalise depuis 20 ans des entretiens vidéos avec des psychanalystes. Consciente de la perte que représenterait par exemple l’absence de documents filmiques sur Freud, Marianne Persine a entrepris d’inscrire pour l’Histoire quelques grandes figures de la psychanalyse contemporaine.
Elle présentera à l’Espace des Femmes son film, inédit, sur Béla Grunberger. Béla Grunberger (1903 – 2005), psychanalyste d’origine hongroise de renommée internationale est l’un des théoriciens les plus originaux du narcissisme. Ayant particulièrement médité sur l’importance de la vie intrautérine dans la vie psychique et dans la cure psychanalytique, il a publié en 1989 aux éditions des Femmes-Antoinette Fouque, Narcisse et Anubis.
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Béla Grunberger – Narcisse et Anubis 1989
Depuis 1956, Béla Grunberger a créé une oeuvre centrée sur le concept du narcissisme. Il le considère comme un élément fondamental du développement humain qui, telle la langue chez Esope, est la meilleure et la pire des choses. Le narcissisme, dont il postule l’origine prénatale (conformément à la pensée de Freud, qui n’en a pas tiré toutes les conséquences), est à l’origine des accomplissements les plus sublimes, comme des tendances à la destruction la plus absolue. L’être humain a connu dans le ventre de sa mère une satisfaction totale et immédiate à laquelle il lui faut renoncer après la naissance. La condition humaine est à jamais marquée par la chute, l’expulsion d’un paradis prénatal à reconquérir par tous les moyens.
Janine Chasseguet-Smirgel – Les deux arbres du jardin 1988
Vernissage de l’exposition « Le désordre enchanté » de Yolande Papetti-Tisseron (jeudi 14 janvier à partir de 18h30, 35 rue Jacob)
Le désorde enchanté de Yolande Papetti-Tisseron
Antoinette Fouque et Des femmes seront heureuses de vous accueillir jeudi 14 janvier 2010 à partir de 18h30 au vernissage de l’exposition imaginée par Anne Gorouben
Le désordre enchanté de Yolande Papetti-Tisseron
Psychanalyste et formatrice de travailleurs sociaux et peintre, l’artiste a publié deux livres aux Editions Des femmes : Du deuil à la réparation en 1986 et Des étoffes à la peau en 2004
Du 11 janvier au 27 février 2010
de 11h à 19h, du lundi au vendredi et samedi de 13h à 19h.
Espace-Galerie – 35, rue Jacob 75006 Paris – 01.42.22.60.74 ou 01.42.60.93.76 (Librairie) – www.desfemmes.fr
Le désordre enchanté de Yolande Papetti-Tisseron (Yolande Papetti-Tisseron est décédée le 14 octobre 2009.)
J’ai proposé à son fils Antonin de présenter son oeuvre plastique. Etait-ce possible d’imaginer ses peintures en attente dans une cave ? Les Editions des femmes-Antoinette Fouque, qu’elle aimait tant, ont accepté immédiatement de les exposer à l’Espace des Femmes.
Je voulais montrer les oeuvres de Yolande, je voulais aussi faire entendre sa voix, cette voix si poétique et directe, si drôle et incisive. J’ai tout de suite pensé au livre délicieux, Des étoffes à la peau, qu’elle m’avait offert au début de notre rencontre en 1998. J’ai décidé de tisser des fragments de ce livre avec les oeuvres. Car ses peintures, quelques objets, vêtements, sauvés de la dispersion d’un appartement que l’on vide, et les citations des étoffes à la peau, présentés ensemble, montrent la cohérence de Yolande dans toutes ses expressions. Il y a dans ces pastels une ligne continue, avec une joyeuse absence d’inhibition, des directions de pensée développées dans tous ses textes.
Tendre, drôle, séduisante, belle, autoritaire, colérique, aimante, attentive, attentionnée, violente…c’était Yolande. Tous ces qualificatifs se rapportent aussi à son travail. Le papier est une seconde peau… Cajolé ou meurtri, caressé, sensuel et érotisé, violenté par les couleurs, griffé, creusé, troué, frotté, effacé, épuisé par le crayon qui rature, qui sature. Le collage vient alors réparer. Il possède une fonction particulière dans l’art de Yolande, les étoffes, fourrures, galons, papiers peints, objets parfois, viennent comme des points de suture. Des sparadraps, partout. Sous les formes, les couleurs, les plus inattendues. Avec la fantaisie, l’humour, la liberté qu’elle manifeste toujours. Elle fait ça, comme ça ! La tentative de réparation picturale, même si, disait-elle, toujours « ir-réparation », répond aussi à ce qui apparaît comme l’un des questionnements de sa vie.
En 1998, Yolande avait lu le texte de présentation de l’atelier que j’ai fondé à l’hôpital Sainte-Anne, Des passionnés. Yolande travaillait alors à la prison de la Santé et eût le désir, disait-elle, d’aller « tremper mes doigts dans les fusains, les pastels. Bref, les matériaux en « kit » du placard d’Anne Gorouben ». J’écrivais : « ce qui paralyse les gens en général, c’est le « je ne sais pas dessiner », cette phrase revient toujours. Comme si, ceci posé, l’on devait se priver du plaisir à manipuler la couleur, à l’avoir en mains, à en avoir plein les mains (le fusain, le pastel, sont de formidables entrées en « matière »). C’est comme ça, en s’y plongeant, qu’on partage l’atelier, vraiment ».
C’est une formidable entrée en matière que commence Yolande à l’atelier en 1999. Elle plonge en toute liberté, en toute amitié, échange, partage (elle y est très aimée), elle trouve un plaisir extraordinaire à peindre, elle invente ses techniques, elle invente, en le continuant, son chemin. Elle sait ce qu’elle fait, intuitivement, toujours. Est-il nécessaire de référer le travail de Yolande ? Art naïf ? Certainement pas. Art brut ?…
OEuvre comme elle, belle, inimitable, inclassable.
Anne Gorouben
Décembre 2009
Laureline Amanieux, superbe lectrice d’Antoinette Fouque (www.agoravox.fr 15.01.10)
« Qui êtes-vous Antoinette Fouque ? » sur Agoravox – Par Laureline Amanieux (15.01.10)
Que la femme soit surtout un mouvement, celui qui est propre à l’enfantement au sens réel ou symbolique. Antoinette Fouque fait cette superbe proposition de parler d’un génie de l’enfantement comme on parle d’un génie masculin pour telle ou telle invention matérielle ou intellectuelle, car « vous revivez sur le mode actif ce que vous avez vécu passivement ». De fait, les femmes sont des héroïnes aussi en tant que portant un enfant, et l’élevant ; la grossesse est un paradigme de l’éthique pour madame Fouque car la femme accueille alors un autre en soi, sans même connaître son visage, ce qu’elle nomme « l’hospitalité charnelle » qui renouvelle l’humanité. Aussi Antoinette Fouque défend-elle autant le droit à l’avortement que la grossesse choisie, que la gestation pour autrui (GAP), comme don qu’une femme peut faire à une autre femme en portant leur enfant dans un encadrement éthique, sans aucune dimension marchande. Et les femmes possèdent aussi un génie dans les autres domaines.
A aucun moment, la pensée d’Antoinette Fouque n’élimine ou ne réduit les fondamentaux des hommes. En permanence, elle cherche un rééquilibrage qui n’annule pas leur différence, un « contrat humain » de respect et confiance entre hommes et femmes. Par rapport aux courants féministes qui prônent l’indifférenciation sexuelle ou rejettent le matriciel, la particularité d’Antoinette Fouque est de marteler « qu’il y a deux sexes », ce qui définit pour chacun un ensemble de capacités et pour les deux, une complémentarité.
Bien sûr c’est sur le rôle féminin qu’elle insiste ; c’est celui qui a été limité au cours de l’Histoire et qui l’est encore dans le monde comme en France. Face au littéraire Barthes qui définissait le féminin comme « passif » au psychanalyste Lacan qui considérait qu’ « elle n’existe pas » dans notre champ symbolique, Antoinette Fouque investit tour à tour la pensée et l’inconscient pour y déterminer l’existence d’une femme active. A côté des trois stades libidinaux déterminés par Freud, elle en ajoute un quatrième : celui de la génitalité, la libido creandi, cette puissance d’engendrer propre à la femme. A l’âge où l’écrivain Balzac considérait la femme vieille, « trente ans », Antoinette Fouque choisit de parler de seconde naissance : à 32 ans, elle co-fonde le MLF (Mouvement de Libération des Femmes).
A une femme représentée par ses seins et ses fesses, sa beauté réelle mais extérieure, des auteurs comme elle pensent plutôt l’intériorité de la femme et valorisent son Vagin et son Utérus. Eve Ensler, dans le texte théâtral et l’engagement politique, a popularisé le mot « vagin » et créé le mouvement des « guerrières du vagin ». « Les Monologues du Vagin » sont toujours à l’affiche au théâtre Michel à Paris. Antoinette Fouque revendique l’Utérus naturel, contre la recherche scientifique pour créer un utérus artificiel, arrachant ainsi aux femmes leur génie premier et privant l’enfant de la transmission d’inconscient à inconscient. Comme les psychanalystes ont parlé d’envie du pénis chez la petite fille, madame Fouque théorise « l’envie de l’utérus » qui « devrait se transformer en admiration de l’utérus et en gratitude envers son oeuvre ».
Elle appelle à « chercher une transmission symbolique équivalente, paritaire à la symbolisation monothéiste, dieu, père et fils ». Elle la lit à son tour dans les mythes grecs : Zeus qui avale Métis enceinte pour accoucher d’Athéna jusqu’aux religions monothéistes qui éliminent la Terre-mère etc… pour favoriser une création ex-nihilo qui a évacué la femme ou inverser les rôles (Eve naissant de la côte d’Adam…).
Je sors ici du livre d’entretiens « Qui êtes-vous ? Antoinette Fouque », avec Christophe Bourseiller, pour rappeler ceci. Notre Histoire l’avait oublié mais l’archéologie le redécouvre : abondances de statuettes de femmes qui mettent en valeur le ventre de la grossesse datant de 9000 ans avant J.C., ou de sigles sur les pierres exprimant le V de la vulve, ou d’autres signes associés à la femme comme le serpent symbole d’éternité et de renouvellement, lié à la Terre dont il émerge et dans laquelle il revient, autant d’images symboliquement détournées dans les siècles suivant en imaginaire du mal (cf « Le Langage de la Déesse » de Marija Gimbutas, éditions Des femmes, 2005, que je recommande tout particulièrement)
A chaque époque, les grands mythes de l’humanité sont réécrits : Fouque nous incite à déplacer notre regard aujourd’hui vers la femme. Les courants écologistes en valorisant de nouveau la figure grecque de Gaïa, déesse de la Terre-mère créatrice de vie avant la formation du panthéon dirigé par Zeus, remettent à l’ordre du jour l’image symbolique d’un féminin originel pour nous inciter à modifier nos comportements.
Revenons aux entretiens d’Antoinette Fouque. Faire un détour symbolique par des référents mythologiques, ce n’est pas chercher à développer une croyance nouvelle autour d’une déesse par opposition au dieu masculin des trois religions monothéistes. Antoinette Fouque pense la femme dans la laïcité, en dehors de toute réappropriation par un pouvoir religieux ou politique. La femme peut être la plus grande ennemie d’elle-même, quand elle défend des valeurs qui l’emprisonnent et un pouvoir qui la domestique : la renvoyant à une infériorité de salaire, un manque d’utilité, et à des craintes d’infidélité par exemple. A l’inverse, des hommes appellent à sa pleine libération, et Antoinette Fouque de citer un magistral extrait du poète Rimbaud. La femme est en mouvement vers son accomplissement, et doit rester dans ce mouvement.
Dans ces entretiens, on découvre donc une pensée vaste, audacieuse qui se décline en actions concrètes. Car où symbolise-t-on ? Dans les récits, nos histoires à lire tous les jours comme les grandes histoires que sont les mythes de l’humanité. Alors Antoinette Fouque a créé les éditions des Femmes pour encourager les récits sur les femmes par des femmes, et rendre visible leur art littéraire ; elle a fondé l’espace des Femmes, rue Jacob à Paris, pour
accueillir leur voix, et la première bibliothèque orale de livres-audios rendant la culture dite, accessible à tous (il y aurait plus d’un article à écrire à ce sujet, ne serait-ce que sur la voix de Fanny Ardant lisant Duras…).
Sa force est de lancer surtout toute femme en quête de ses propres pouvoirs intérieurs car être une femme, c’est se battre contre des inégalités, et aussi se rendre plus loin que la lutte : exister pour créer.
Laureline Amanieux
Camille Laurens apprécie le coffret Marguerite Duras (coédition Des femmes & Montparnasse) – Magazine littéraire de janvier 2010
Belgique : Bernard Delattre fait le point sur la Gestation pour autrui (www.lalibre.be, 06.01.10)
France – Mères porteuses : un obstacle après l’autre Par Bernard Delattre – Mis en ligne le 06/01/2010 Enième mise en garde contre la légalisation de la gestation pour autrui. Elle émane cette fois de l’Agence de biomédecine. Les partis sont embarrassés. Correspondant permanent à Paris
Tolérée dans les années 80 puis interdite par la loi de 1994 sur le respect du corps humain, la gestation pour autrui (GPA) pourrait bien, en France, être le grand débat éthique de l’année 2010. Un nouvel avis, en tout cas, vient de tomber dans ce dossier délicat, que les politiques tardent à trancher. Alors que, en attendant, 300 à 400 Français recourent chaque année à des mères porteuses. Soit clandestinement en France, soit en se rendant dans les pays étrangers où cette gestation est autorisée – alors qu’elle est passible d’un an de prison et de 15000 euros d’amende dans l’Hexagone.
Cette nouvelle pierre dans le jardin des opposants à la GPA, elle vient d’être jetée par l’Agence de la biomédecine. C’est cet établissement public, agissant notamment dans les domaines de la procréation et de l’embryologie, qui serait amené à encadrer l’activité des mères porteuses si ces dernières étaient un jour reconnues en France. Mais, dans un avis divulgué par le journal catholique « La Croix », cette agence vient de s’exprimer « contre toute modification de la loi ».
Selon elle, des « risques d’iniquité » découleront forcément de la définition, « malaisée », de l’infertilité utérine. Il sera « difficile » d’établir des critères toujours incontestables pour l’appréciation des motivations des gestatrices et des parents d’intention. Il ne sera pas simple de fixer « les prérogatives et devoirs des professionnels (de santé) face à des situations de conflit au cours de la grossesse ou de l’accouchement ». Les risques de litiges juridiques seront nombreux. Le législateur n’est donc pas au bout de ses peines s’il veut « rendre applicable dans des conditions éthiques » la GPA. Mieux vaut, dès lors, ne pas se lancer dans ce chantier-là.
Ces derniers temps, déjà, quantité d’obstacles sont venus se mettre en travers de la route des partisans de la reconnaissance des mères porteuses.
L’Académie de médecine a jugé que ce ne serait « pas un progrès scientifique ». L’Eglise catholique et des associations familiales sont montées au créneau. Le Conseil d’Etat s’est dit défavorable à la légalisation du prêt d’utérus. La jurisprudence française, après avoir oscillé ces dernières années, a fini par trancher en défaveur des mères porteuses : la Cour de cassation a validé l’opposition du parquet à la reconnaissance de bébés nés de la sorte – et donc à l’octroi à ces enfants d’un état civil et de papiers d’identité. Une kyrielle de personnalités de la société civile (de Sylviane Agacinski-Jospin à Marcel Rufo, en passant par Gisèle Halimi, Catherine Dolto ou Boris Cyrulnik) ont pris position contre « l’exploitation des femmes et la promotion du tout génétique ».
Mais autant de personnalités (menées par exemple par Elisabeth Badinter, Antoinette Fouque ou Elisabeth Roudinesco) sont de l’avis exactement inverse. Et l’opinion est favorable à la GPA. Selon plusieurs sondages réalisés ces deux dernières années, une majorité de Français approuvent la légalisation des mères porteuses, sont prêts à recourir à cette forme de gestation si elle était autorisée, et trouvent même que les mères porteuses devraient être rémunérées.
Résultat de ce gros clivage, la classe politique flotte. Spectaculairement.
En 2008, un groupe de travail du Sénat a prôné la légalisation encadrée (exclusion des couples homosexuels, pas de rémunération de la mère porteuse, etc.) de la GPA. Un groupe de députés a aussitôt fait part de ses réserves. La majorité de droite compte nombre d’opposants résolus à la GPA. Mais la secrétaire d’Etat (UMP) à la Famille, Nadine Morano, veut « un cadre légal, pour limiter les dérives ». Du coup, son parti en est réduit à « considérer qu’il est normal qu’il y ait un débat » sur le sujet. A gauche, si les Verts prônent plutôt la légalisation des mères porteuses, au PS, on trouve autant d’opposants que de partisans. Les premiers redoutent une « marchandisation du corps des femmes ». Les seconds trouvent impératif de mettre fin au « tourisme procréatif » qui envoie à l’étranger – souvent à prix d’or et dans des conditions peu reluisantes – les Français candidats à cette forme de gestation.
On n’a donc pas fini d’en parler.
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Le site www.purepeople.com s’intéresse à Eve Ensler (08.01.10)
L’auteure des Monologues du vagin est… la mère adoptive du héros d’une série télé ! Lequel ?
« J’ai adopté mon fils [l’acteur Dylan McDermott] quand il avait 15 ans ; moi j’en avais 23 ans. J’ai épousé son père. La mère de cet adolescent avait été tuée quand il avait 5 ans. Nous avions huit ans de différence, et j’ai voulu qu’il ait une mère pour la vie. Je l’ai adopté dans les règles. C’est aujourd’hui un superbe acteur et un homme magnifique. »
C’est d’ailleurs elle qui l’a poussé dans la carrière théâtrale, ce qui a sans doute contribué à ce qu’il devienne ensuite l’un des membres incontournables de la série The Practice ! Sensible aux luttes de sa mère, il est fier de ses combats. Divorcé de Shiva Afshar Rose, Dylan est le père de Colette (13 ans), et Charlotte Rose (4 ans). Eve ajoute dans son entretien : « Je suis grand-mère de deux petites-filles merveilleuses. »
Son fils a 48 ans, elle a 56 ans. Cela paraît surprenant mais finalement, elle a réussi à tout faire pour que la mort de sa mère biologique ne brise pas sa vie. Pour l’artiste, son combat est personnel et universel.
Les livres audio ont le vent en poupe dans le magazine Challenges. Merci à Agnès Séverin (07.01.10)
Les livres audio dans le magazine Challenges du 7 janvier 2010 – Article d’Agnès Séverin rendant hommage aux éditions Des femmes pour les avoir créés.
Les éditeurs de livres lus à haute voix rajeunissent leur catalogue et leur cible. Essentiel : le choix du narrateur.
Constatant la bonne santé du livre audio aux Etats-Unis (10% du marché du livre) et en Allemagne (7%), les grandes maisons ont flairé la bonne affaire. Gallimard, premier à se lancer dans l’exploitation sonore de son fonds en 2004, en a pourtant été pour ses frais. Cinq ans après, la France plafonne encore à 0,5%, avec 15 millions de chiffre d’affaires en sortie caisse. En version audio, le succès se mesure plutôt en dizaines de milliers d’exemplaires. Comme pour Harry Potter, Marc Lévy ou Anna Gavalda. «En France, la culture de l’objet livre est plus forte que dans les pays anglo-saxons», explique Paule du Bouchet, directrice de la collection «Ecoutez lire». Et de tempérer : «Nous sommes encore dans une période de transition.» Le téléchargement de livres en MP3 pourrait changer la donne. Des sites comme Audible, Numilog et Livraphone sont en embuscade.
Sélection
Eclectique
La Jeune Fille à la perle, de Tracy Chevalier,
lu par Isabelle Carré
Depuis cinq ans, Gallimard exploite son fonds en version sonore. Grands classiques et titres à succès récents alternent, privilégiant la qualité d’écriture. Une offre de téléchargement vient d’être lancée.
Prix : 15 euros (entre 15 et 32 euros les autres)
Editeur : Gallimard, collection « Ecoutez lire ».
Autres auteurs : Muriel Barbery, Nicolas Fargues, Patrick Modiano, Marguerite Yourcenar, Anna Gavalda, Marc Lévy, Franz Kafka, Albert Camus, Biaise Cendrars…
Grand public
Le Voyage d’hiver, d’Amélie Nothomb,
lu par Thibault de Montalembert
Lancée il y a un an par Hachette Livre, Albin Michel et France Loisirs, cette collection mise sur les nouveautés romanesques, best-sellers et polars en tête. La bonne idée : reprendre la couverture, et le format, de l’édition papier.
Prix : 16 euros (entre 15 et 23 euros les autres titres)
Editeur : Audiolib.
Autres auteurs : Stieg Larsson, Douglas Kennedy, Jacques Attali, Erik Orsenna, Jean-Christophe Grange, Jean Teulé, lain Levison, Stefan Zweig, Haruki Murakami, David Lodge…
Classique
A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust,
lu par André Dussolier, Lambert Wilson, Denis Podalydès…
Depuis vingt ans, les éditions Thélème enregistrent les classiques avec des grandes voix connues et des comédiens du Français, et publient des coffrets d’oeuvres intégrales.
Prix : 365 euros (entre 15 et 29,70 euros le roman)
Editeur : Theleme.
Autres auteurs : Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, Jean Giono, Fedor Dostoïevski, Stefan Zweig, Agatha Christie, James Ellroy, Fred Vargas…
Historique
Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray, lu par l’auteur
Ce pionnier de l’édition sonore exploite, depuis une vingtaine d’années, des documents d’archives radiophoniques, des cours, discours politiques et entretiens historiques. Aussi des classiques lus par des comédiens.
Prix : 79,99 euros (entre 19,99 et 29,90 euros les autres titres)
Editeur : Frémeaux & Associés.
Autres auteurs : Pierre Mendès France, Marguerite Duras, François Mitterrand, Françoise Dolto, Marcel Pagnol, Jean de La Fontaine, Victor Hugo…
Pédagogique
L’Infini, de Jean-Pierre Luminet, lu par l’auteur
Lancé en 2001 par un ancien banquier d’affaires désireux de satisfaire sa curiosité, cet éditeur audio propose une cinquantaine d’inédits de vingt à quatre-vingts minutes dans les domaines de l’histoire, de la géopolitique et de la science.
Prix : 9,90 euros (entre 4,90 et 14,90 euros les autres titres)
Editeur : De vive voix.
Autres auteurs : Michel Winock, Hubert Védrine, Alexandre Adler, Hubert Reeves, Claude Cohen-Tannoudji, Jean-Claude Carrière…
mand, PDG de Mazagan Beach Resort.
« Le débit est beaucoup trop lent pour moi »
– « J’ai fait l’expérience du livre audio avec un Sherlock Holmes, je me suis endormie. Le débit est beaucoup trop lent pour moi. J’avais commencé à télécharger des livres sur mon iPod en prévision d’un voyage en avion, mais j’ai laissé tomber, car je lis très vite. J’ai cependant gardé le souvenir du Petit Prince lu par Gérard Philipe : la plus belle chose que j’aie jamais entendue. La modulation de la voix par un comédien n’est pas quelque chose qui gênerait ma lecture, au contraire. Si les nouveaux enregistrements sont à la hauteur de celui de Gérard Philipe, je changerai peut-être d’avis. »
« Le comédien y apporte un charme musical »
– «J’écoute de temps en temps en voiture les enregistrements faits par des collègues. Je prends plaisir à écouter le grain d’une voix comme celle d’André Dussolier. Quand j’écoute Proust, j’ai l’impression qu’il est à côté… La lecture par un comédien apporte un charme musical. C’est toujours une interprétation. Le comédien exprime son rapport au texte, avec une personnalité et une sensibilité. Il faut mettre de soi dans la lecture, que l’on retrouve l’écho de soi. C’est pourquoi je n’apprécie pas les lectures de bénévoles, avec une diction neutre.»Lectures particulières
Au Canada ! Yves Gauthier signe un joli papier sur Antoinette Fouque (site www.infoculture.ca, 07.01.10)
Sur le site www.Infoculture.ca http://www.infoculture.ca/?page=6&view=2&numero=12902
ANTOINETTE FOUQUE
Entretiens avec Christophe Bourseiller
2010-01-07
Les entretiens faits par Christophe Bourseiller avec Antoinette Fouque n’ont rien de banal. Le résultat, sous forme de livre, permet aux lecteurs de découvrir une femme à l’intelligence vive, aux idées novatrices et au besoin irrépressible de les traduire en actions structurantes.
Cofondatrice du MLF en 1968, psychanalyste, députée européenne et éditrice, Antoinette Fouque a dédié sa vie tout entière à la condition féminine… créatrice des «Editions des Femmes», cette femme de renommée internationale dévoile sa perception de la condition féminine. « Notre MLF voulait la révolution culturelle et la révolution sexuelle » nous dit Antoinette Fouque.
Elle a été de tous les combats pour la femme depuis les derniers quarante ans. Mentionnons ses luttes contre l’excision, pour le droit à l’avortement, contre la violence conjugale ou la liberté d’expression. Antoinette Fouque croit fermement et est intimement persuadée que les femmes sont le principal moteur pour faire avancer la justice et la démocratie dans le monde.
La femme, cette créatrice de vie humaine, possède des valeurs intrinsèques qui lui sont propres. C’est pourquoi elle a souhaité dès le début de sa réflexion joindre la psychanalyse à la politique. Car selon Antoinette Fouque, il faut bien se connaître avant de revendiquer des changements qui nous concernent. Elle place la procréation au centre de tout. Cette revendication ne laisse personne indifférent. « Le XXI ème siècle sera génital ou ne sera pas ».
Cofondatrice du Mouvement de Libération des Femmes, pionnière d’un certain « féminisme », Antoinette Fouque est aujourd’hui une théoricienne inclassable. On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l’origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s’interroge : qu’est-ce qu’une femme ? C’est tout le travail d’Antoinette Fouque. En quoi consiste l’être-femme ? Très critique à l’égard du féminisme, Antoinette Fouque place notamment la maternité au cœur de la féminité et en tire toutes les conséquences même les plus anticonformistes.
Voilà une lecture qui fera du bien à tous ceux et celles qui profiteront de l’occasion pour mieux connaître cette femme d’entre les femmes, une géante parmi les géants. À lire absolument.
www.bourin-editeur.fr
Par Yves Gauthier
Rayhana, manifestation samedi 16 janvier à 14h30.
Alliance des Femmes pour la Démocratie
Présidente : Antoinette Fouque
Communiqué du 15 janvier 2010
Appel au rassemblement pour Rayhana
L’Alliance des Femmes pour la Démocratie exprime sa profonde solidarité avec l’auteure et comédienne franco algérienne Rayhana.
Dans sa dernière pièce, neuf femmes d’âge et de conditions différentes témoignent de la violence politique, sociale et sexuelle en Algérie à la fin des « années noires ».
Alors qu’elle se rendait à la Maison des Métallos pour jouer cette pièce, le 12 janvier, plusieurs agresseurs l’ont insultée, aspergée d’essence et ont tenté de la brûler vive. Le soir même, sans se laisser intimider, elle est remontée sur la scène. Nous admirons son courage.
Cette nouvelle agression physique et verbale est une violence politique intolérable contre les femmes qui affirment leur liberté et se battent pour leurs droits.
Femmes d’ici et d’ailleurs, toutes solidaires !
Avec de nombreuses associations de femmes nous appelons toutes les forces démocratiques et laïques, à se rassembler en solidarité avec Rayhana et avec toutes les femmes menacées parce qu’elles sont en première ligne des combats pour nos libertés.
Samedi 16 janvier à 14h30, devant la Maison des Métallos,
94, rue Jean-Pierre Timbaud à Paris 11ème
Contact presse : Guilaine Depis
Tel : 06 84 36 31 85
E-mail:alliance.des.femmes@orange.fr
Tel: 01 42 60 22 68