Le Monde des Livres recommande la lecture de « Monsieur Albert » (par Xavier Houssin)

RENDEZ-VOUS CHEZ LIPP, par Xavier HOUSSIN

LE MONDE DES LIVRES DU 10 MAI 2013

Le Rêve de l’autre a aussi le grand mérite de nous ramener vers les livres d’Albert Cossery. Il y a embarqué, intacte, l’Egypte de son enfance et de sa jeunesse. On y trouve des sans-le-sou, des mendiants, des assassins, des prostituées et de terrifiants dormeurs. Ses Oeuvres complètes en deux tomes sont toujours disponibles chez Joëlle Losfeld. Ceux qui s’intéressent à sa vie liront le long récit biographique que lui a consacré Frédéric Andrau (Monsieur Albert. Cossery, une vie, Éditions de Corlevour, 280 p., 19,90€). Attention, sa liberté peut être contagieuse. « J’ai toujours dit que j’écrivais pour que quelqu’un qui vient de me lire n’aille pas au bureau le lendemain », répétait-il.

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Critiques libres aime « Monsieur Albert » de Frédéric Andrau

Critiques libres

Cossery un grand écrivain à découvrir

critiqué par Dudule, le 9 mai 2013 (Inscrite le 11 mars 2005, 49 ans)

Je ne connaissais et n’avais jamais entendu parler de cet auteur, et quel bonheur de le découvrir au travers de cette biographie de Fréderic Andrau.
Albert Cossery est né en 1913 au Caire dans une famille bourgeoise, il a poursuivi ses études au lycée français de Bab al-Louq. Il quitte le Caire pour Paris pour une vie atypique, en s’installant pendant 60 ans à l’Hôtel La Louisiane à Saint Germain des Près, où il décédera en juin 2008.
Presque tous ses romans se déroulent en Égypte, et ses personnages sont souvent hauts en couleurs, beaucoup d’ironie et d’humour aussi. Il décrit la société égyptienne avec ses contradictions, ses libertés et une certaine philosophie.
Un auteur à découvrir

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Charles Pépin, philosophe au comité de pilotage de la Fête de la philo, « Quand la Beauté nous sauve » (Robert Laffont, 2013)

Charles Pépin est au comité de pilotage de La Fête de la philo, il vient de publier un nouveau livre chez Robert Laffont. 
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Âgé de 39 ans, agrégé de philosophie, Charles Pépin enseigne au lycée d’État de la Légion d’honneur de Saint-Denis et aux « Mardis de la philo ». Il est également chroniqueur à Psychologies Magazine etPhilosophie Magazine. Il est l’auteur de Descente (Flammarion, 1999),Les Infidèles (Flammarion, 2003),

Une semaine de philosophie (Flammarion, 2006 ; J’ai Lu, 2008), Les Philosophes sur le divan (Flammarion, 2008 ; J’ai Lu, 2010), Qu’est-ce qu’avoir du pouvoir ? (Desclée de Brouwer, 2010), Ceci n’est pas un manuel de philosophie (Flammarion, 2010), La planète des sages, en collaboration avec Jul (Dargaud, 2011) et Un homme libre peut-il croire en Dieu (Editions de l’opportun, 2012).

QUAND LA BEAUTÉ NOUS SAUVE

Charles PEPIN

Tout le monde peut voir sa vie enrichie par la fréquentation de la beauté.

L’éclat d’un rayon de lumière se posant sur les flots à travers un ciel d’orage, les couleurs flamboyantes d’un tableau de Van Gogh, une mélodie de Michel Berger ou de David Bowie, les progressions vertigineuses d’une fugue de Bach, le profil d’un homme ou d’une femme, la majesté splendide d’une voûte gothique…
La beauté nous frappe (souvent à l’imprévu) et nous touche d’une façon qui peut nous paraître d’autant plus inexplicable qu’elle est forte. Or, si nous reconnaissons la sensation unique que la beauté nous procure, nous ne lui attribuons généralement pas un rôle central dans notre existence. Nous aurons plutôt tendance à mettre en avant la recherche du bonheur, du plaisir, ou encore l’amour, l’amitié, l’engagement pour une cause, la réussite, le pouvoir…

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Comme si la beauté était un agrément superficiel, secondaire, extérieur à ce qui fait le sens de notre vie. Pourquoi alors nous attire-t-elle, nous fascine-t-elle tant ? Pourquoi avons-nous tant besoin d’elle, du plaisir particulier qu’elle nous donne ? C’est que, sans que nous en ayons forcément conscience, la beauté nous fait du bien, affirme Charles Pépin. Plus encore, elle nous aide à nous réaliser, à vivre mieux. Pour nous démontrer cette conviction, il ne s’attache pas à définir les critères du beau, ce qui fait qu’une chose nous paraît belle, mais à décrire ce que la beauté nous fait. Il cerne ainsi ce qui est en jeu dans nos émotions esthétiques les plus quotidiennes, en s’appuyant non seulement sur la pensée de grands philosophes, Kant, Hegel, Freud, ou encore Platon ou Nietzsche, mais sur son itinéraire personnel, et sur un multitude de situations concrètes, puisant ses exemples aussi bien dans les arts classiques que dans les arts populaires et dans notre relation à la nature.

Ce livre est un parcours en plusieurs étapes qui éclaire la façon dont la beauté 1) nous aide à retrouver notre liberté de juger, notre capacité à nous écouter, à nous faire confiance ; 2) ouvre grand notre rapport au monde, à d’autres façons de voir, à d’autres vies possibles ; 3) nous permet de nous affranchir de ce qui nous entrave, de nous dépasser et nous élever ; 4) nous apprend à nous réjouir de ce qui est, à porter un regard ébloui sur l’existence. Ainsi, la beauté nous guérit de nos doutes, de notre individualisme, de notre enfermement, de nos contradictions, de nos peurs, de notre malaise d’être humain. Bien plus qu’un divertissement, bien plus qu’un luxe gratuit pour gens cultivés, l’émotion esthétique nous offre à tous la promesse de vivre plus intensément.