La revue Le Contemporain (Alexis Brézet du Figaro au Comité de rédaction) s’est intéressé au livre de Francis Coulon

« Sortir de la société en crise » de Francis Coulon : Une approche pragmatique pour des temps incertains

■ Francis Coulon
 

Par Yves-Alexandre Julien – Journaliste Culturel 

Francis Coulon, ancien directeur financier dans des entités prestigieuses telles que DANONE et LVMH, et auteur du révélateur “Sortir de la société en crise” paru chez VA Éditions, décortique en 5 parties et 21 chapitres avec finesse entre autres les mécanismes qui régissent l’économie dans le prisme de l’utilitarisme au service de l’intérêt collectif.

Des cas concrets, des films à titre d’exemple, une bibliographie d’Aristote à Thomas Piketty construisent la réflexion de Francis Coulon alliant l’utile à l’agréable comme si d’ailleurs, on pouvait résumer l’utilitarisme ainsi.

L’auteur crée un fil d’Ariane entre la microéconomie du panier quotidien et la macroéconomie des politiques publiques, proposant une harmonie envisageable développée dans les principes de l’utilitarisme et de la libre concurrence.

I. La mise en pratique de l’utilitarisme dans la sphère publique

La démarche utilitariste d’une manière générale Francis Coulon l’aborde tout au long de son remarquable ouvrage « sortir de la société en crise. » Il y explique avec précision comment elle se distingue par sa simplicité et son souci d’efficience. En évaluant les avantages et les inconvénients d’une décision pour l’ensemble des parties concernées, elle cherche à maximiser l’utilisation optimale des ressources disponibles. Cette approche, pertinente pour la sphère publique où les budgets sont limités, nécessite une évaluation rigoureuse des politiques publiques, à la fois en amont et en aval. En respectant les critères d’efficacité, de justice et de liberté, les gouvernements peuvent mieux répondre aux attentes des citoyens et conduire des réformes plus équitables et efficaces.

II. Les bases de notre société revisitées à travers l’utilitarisme pour reconquérir les valeurs de liberté, d’équité et d’efficacité.

Dans un monde en perpétuelle mutation, la recherche de solutions pragmatiques devient impérative. La philosophie utilitariste, souvent méconnue en France, offre une perspective intéressante. Fondée sur le principe d’utilité, elle privilégie le plus grand bonheur pour le plus grand nombre, adoptant ainsi une éthique de responsabilité plutôt qu’une éthique de conviction.Coulon questionne la mesure du bonheur en faisant référence à Emmanuel Kant « Pour répondre à cette question, il faudrait déjà être capable de définir le bonheur ; or, c’est une notion subjective. Emmanuel Kant déclara dans Fondements de la métaphysique des mœurs : « Malgré le désir qu’à tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement, il désire et il veut » -(P.77).

Cette approche, dénuée d’idéologie et basée sur l’examen des conséquences des actions, pourrait offrir des réponses concrètes aux défis individuels et collectifs auxquels nous sommes confrontés.

Cette étude, centrée sur les conséquences des actions plutôt que sur des convictions préétablies, peut être illustrée par les travaux de Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Francis Coulon s’y réfère grandement dans son livre.

Dans son ouvrage “Introduction aux principes de la morale et de la législation”, Bentham développe l’idée que les actions doivent être jugées selon leur capacité à accroître le bonheur global. Mill, quant à lui, dans “L’utilitarisme”, explore comment les actions devraient être guidées par le principe du plus grand bonheur.

« Bentham et Mill m’apparaissent comme modernes, ouverts et profondément humanistes. Ils vont contribuer au progrès de leur pays, en favoriser la libéralisation et faire reconnaître les droits de nombreuses minorités… » (P.39)

En lien avec l’ouvrage de Francis Coulon, la philosophie utilitariste met en avant une éthique de responsabilité en mettant l’accent sur les résultats concrets des actions. Coulon souligne comment cette approche offre des solutions pragmatiques aux problèmes contemporains, en mettant en avant la nécessité d’évaluer les conséquences tangibles des choix éthiques. En combinant une analyse des conséquences avec une éthique de responsabilité, l’utilitarisme peut fournir des réponses pratiques aux défis auxquels nous sommes confrontés, offrant ainsi une perspective complémentaire à l’éthique de conviction.III. L’analyse de Francis Coulon versus celle d’autre penseurs de l’utilitarisme

John Stuart Mill, dans son ouvrage “Utilitarianism”, soutient que “l’action est bonne si elle tend à promouvoir le bonheur”. Cette idée centrale de l’utilitarisme trouve écho aussi dans la pensée de Jeremy Bentham, qui affirme dans “An Introduction to the Principles of Morals and Legislation” que “le plus grand bonheur du plus grand nombre est le fondement de la morale et de la législation”. Ainsi, en mettant en pratique l’utilitarisme dans la sphère publique, il convient de considérer les conséquences de nos actions sur le bien-être général. Comme le souligne Peter Singer dans “Practical Ethics”, “nous avons une obligation morale de maximiser le bien-être des autres”. Cette approche éthique invite les décideurs politiques à prendre des décisions qui maximisent l’utilité collective et à promouvoir le bien-être de tous les membres de la société, tout en tenant compte des droits et des intérêts de chacun, comme le suggère aussi Amartya Sen dans “The Idea of Justice”. Ainsi, en intégrant ces principes utilitaristes dans les politiques publiques comme Francis Coulon le développe lui aussi en miroir de ces spécialistes et d’une manière étayée et convaincante dans son ouvrage « sortir de la société en crise » il est alors possible de viser un plus grand bonheur et une meilleure qualité de vie pour l’ensemble de la communauté.

Dans son ouvrage, Francis Coulon explore effectivement en profondeur les fondements et les implications de la philosophie utilitariste dans un panorama chronologique et historique bornant ses limites et celles de l’empirisme pour arriver à définir l’utilitarisme comme une philosophie moderne avec la question de la rationalité économique jusqu’à penser le libéralisme conduire à la démocratie.

Coulon met en lumière la vision de Bentham selon laquelle “le bonheur est la finalité de la morale et de la législation”. En établissant un lien avec la mise en pratique de l’utilitarisme dans la sphère publique, on peut considérer les analyses de Coulon comme un guide pour comprendre comment les principes utilitaristes peuvent être appliqués dans les politiques publiques. Francis Coulon met en avant la nécessité de mesurer les conséquences de nos actions en termes de bonheur collectif, tout en reconnaissant les défis et les critiques auxquels l’utilitarisme est confronté. Ainsi, son travail offre un éclairage précieux pour explorer les implications pratiques de cette philosophie dans la prise de décision politique et sociale avec un regard particulier sur la France avec des objectifs prioritaires de réduction des dépenses publiques et de revalorisation du travail et de l’entrepreneuriat entre autre (P. 213) et les thèmes d’actualité comme l’intelligence artificielle ( P.129) pour ne citer que ces sujets cruciaux du quotidien.

#MeToo La Métropole, site du Québec, soutient « Une autre voix » pour « faire réfléchir la foule lyncheuse » – Bravo à Marie Desjardins pour avoir lu Valérie Gans

La Question interdite, Valérie Gans

La Question interdite, Valérie Gans

Valérie Gans, une autre voix pour établir une nuance – grande absente du discours ambiant

Longtemps critique littéraire au Figaro Madame, Valérie Gans a publié de nombreux romans dans des maisons d’édition dont le nom n’est plus à faire. Lattès, Payot, Flammarion…Ses sujets touchent les femmes et les hommes, le couple, la famille, l’amour et ses affres, la vie de tous les jours. D’autres romans sous despseudos confirment sa prolificité – un petit côté chick lit mais littéraire, habile, léger et soudainement profond : des phrases qui marquent, obligeant à s’arrêter pour mieux les absorber.

Une question se pose, au sujet de son tout dernier roman, intitulé La question interdite, justement… Pourquoi ne pas l’avoir publié dans une de ces maisons dont le nom n’est plus à faire? N’en aurait-on par hasard pas voulu dans les milieux de l’édition mainstream – les milieux dominants – où tout se joue?

En effet, Une Autre Voix est le nom de la maison d’édition que Valérie Gans vient de fonder à Paris. Premier roman paru, le sien. Quel courage, quel enthousiasme, alors que La question interdite et l’éditrice fraîchement débarquée sur le terrain ont toutes les chances d’être broyées par le bulldozer officiel. Mais peut-être pas. Valérie semble solide, déterminée. Longtemps expatriée au Moyen-Orient, la journaliste a œuvré dans le monde cruel de la publicité, des médias, de l’édition. Jusqu’à maintenant, si l’on en croit les notices à son sujet, elle y a été fort bien accueillie.

C’est l’indignation qui a conduit Valérie Gans à publier son roman dans sa propre maison d’édition et à s’avancer sur la piste avec audace et résolution, comme un Cessna suivrait un 747 de toute la puissance de son seul moteur. Le tarmac n’est-il pas le même pour tous les appareils? Il y aurait peut-être lieu d’aller fouiner dans la tour de contrôle, pour voir réellement ce qui se passe.

Ce qui se passe, c’est que, de nos tristes jours, tout ne peut pas être dit. L’éditrice, la romancière, l’essayiste, tout compte fait, n’en peut plus de cette censure, de cette hypocrisie galopante – un sérieux Covid, cette fois clairement létal – une maladie nommée wokisme ayant germé dans les miasmes de la doctrine appelée rectitude politique, un virus d’une extrême perfidie qu’on attrape avec ou sans masque, avec ou sans vaccin – très peu d’épargnés dès lors roués de coups, bombardés de pierres et d’injures, exécutés. De quoi vomir. En effet. Si on tient à sa vie, il vaut mieux se camper du côté de la sphère de la victimite transformée en culte, sinon pas de salut. Les « donneurs de leçons, philosophes de comptoir, justiciers sur la toile », décrit Gans, ont tous les pouvoirs. Ils dévoreront leur proie jusqu’à l’os.

Dans ces conditions, comment proposer à l’édition mainstream (celle qui engage maintenant des sensitive readers pour obtenir les prix vendus d’avance) un roman sur l’inverse de ce que prêche la pensée unique, le sacro-saint narratif – la doxa? Un roman allant à contre-courant du seul courant en vigueur ne sera pas publié, point final. Cela n’est plus possible depuis que pour survivre selon le code des nouvelles convenances, il faut marcher sur des œufs, prendre des gants blancs, se munir de pincettes, se vautrer dans les euphémismes, se confondre en bienveillance, se moudre dans l’inclusion, se réclamer d’une morale immaculée, d’une vertu irréprochable – quelle satisfaction de léviter en intouchables, aux yeux et au vu de toute la société. Une jouissance, certainement. Alors un roman sur une jeune fille de quatorze ans manipulée par sa mère et responsable du suicide du vidéaste qui l’a filmée nue, c’est La question interdite, le sujet interdit, le thème interdit. On n’y touchera pas. 

À l’heure de #MeToo, du mouvement « Balance ton porc! » et de slogans genre «Acteur, violeur, ta bite dans un mixer! », ce qui sera digne de publication est l’histoire du gros dégueulasse pédophile qui a abusé la pauvre ado perdue et traumatisée, celle du grand-père libidineux, de l’oncle pervers, du réalisateur vicieux, du comédien salace, celle des chairs abusées, des jeunes innocentes perdues et traumatisées, des psychés foutues à vie. On vous vénère, victimes, on n’en a que pour vous. On veut lire votre malheur, en parler, le répandre, et surtout pas passer à autre chose après avoir essayé de comprendre, puisque comprendre n’est pas juger… Mais on sait cela, n’est-ce pas?

Quant aux petites anonymes de neuf ans, tripotées, harcelées, brisées par un instituteur, un concierge, un chauffeur d’autobus, un jardinier! Allez vous rhabiller. Ce sont les porcs célèbres, ceux qui ont de l’argent, du pouvoir, de la superbe et du succès qu’on veut abattre – des artistes flamboyants, des politiques aussi. Il faut bien alimenter la nouvelle de l’actualité à même les meilleures tables. Bien sûr, cela ne veut pas dire que les agresseurs n’existent pas. Là n’est pas la question.

Interdite ?

Valérie Gans est représentée à Paris par l’attachée de presse Guilaine Depis, directrice de l’agence Balustrade (son agence). Une autre qui n’a pas froid aux yeux et qui s’insurge contre les dérives d’un mouvement qui, au départ, au tout départ, évidemment, avait du bon. Mais depuis ce temps déjà très ancien, le macho a disparu dans un trou de souris, l’homme a été psychiquement bien castré et se comporte désormais comme un lobotomisé, pourquoi encore en rajouter une couche? Guilaine Depis défend les indéfendables d’aujourd’hui, chevauchant les médias sociaux avec son sourire éblouissant, sa grâce d’écuyère accomplie – une guerrière aux allures de star discourant comme un ministre qui aurait quelque chose à dire. Ça fait du bien de voir ça. Ça change. Ça repose de la bêtise devenue dogme, enfin on a le droit de reprendre son souffle.

Le communiqué de presse qu’elle a concocté pour présenter Une Autre Voix est parfaitement clair. Cette nouvelle maison d’édition veut ouvrir les yeux, être libre, briser le déni parce que par peur, nous sommes soumis à la Cancel Culture, au wokisme, au #MeToo, à la réécriture de l’Histoire et des livres, à la déconstruction des relations hommes-femmes et de l’amour…

L’amour…

Tiens!

Et s’il revenait, au lieu de la haine et du mépris généralisé véhiculé sur tous les écrans de ce monde?

Des femmes comme Valérie Gans et Guilaine Depis tentent actuellement une manœuvre audacieuse, voire risquée : faire la part des choses. De nos jours, cela tient pratiquement de la gageure. Cependant, il s’agit bien de la seule voie pour rétablir l’équilibre. Beaucoup de funambules du discours officiel gagneraient à s’en souvenir.

Ainsi la nouvelle maison d’édition souhaite aborder tous les sujets de société sous tous les angles.

Pas de censure chez Valérie Gans. 

Ambitieux programme lancé avec La question interdite pour, lit-on dans le communiqué, « faire réfléchir la foule lyncheuse qui prend du plaisir à haïr à l’emporte-pièce dès la moindre accusation portée sur un homme par une femme, avant les résultats d’enquêtes, et les verdicts des vrais tribunaux; chambouler certaines formules imbéciles comme « Victime on te croit » érigées en dogmes du nouveau monde, avide de déboulonner les statues et de salir les idoles du passé».

Dans le monde d’aujourd’hui, une telle initiative relève de l’exploit. Chapeau à Valérie Gans et à Guilaine Depis qui la soutient.

Ce roman est à lire. Bien construit, vif,ponctué de nombreux rebondissements bien amenés. Il tient en haleine, jusqu’à la fin. Un élégant petit tour de force qui dénonce un danger réel et bien davantage une très grave réalité –en l’occurrence le bûcher embrasé par la nouvelle asphyxiante bien-pensance, terrifiante inquisitrice. L’Histoire l’a montré : les victimes ont été rôties, et après elles les bourreaux. Le vent tourne, mais on n’apprend rien de l’Histoire. Valérie Gans a le mérite de vouloir s’imposer dans ce chaos, en appeler à la réflexion, afin que le délire batte en retraite.

Qui aime bien châtie bien. Ainsi, on déplorera – hélas – certaines failles de ce premier ouvrage : une police de caractères défectueuse rognant les lettres jouxtant des apostrophes, de multiples coquilles et lieux communs, le non-choix entre l’orthographe traditionnelle ou l’horrible nouvelle, l’excès de mots anglais francisés, comme s’il fallait se ranger à cette mode virale (c’est un langage, c’est vrai), et l’absence de tirets cadratin indiquant les dialogues, un parti-pris qui n’apporte rien à la forme, et suscite l’agacement.

Néanmoins, l’anglais étant parfois irremplaçable, le souhait à formuler ne saurait être mieux servi que par cette locution consacrée : God save Une Autre Voix ! Que le Cessna décolle et qu’à défaut de dépasser le Boeing, puisque ce n’est pas possible, qu’il fasse assez de figures de voltige pour attirer l’attention des pondérés et fermer le clapet aux insupportables glapisseurs de notre affligeante époque. Alors le but de Valérie Gans aura été atteint : faire réfléchir la foule lyncheuse – la plus à plaindre et la plus nocive de toutes les dérives hystériquement dénoncées.

La Question interditeUne autre voix.

Auteur de romans, d’essais et de biographies, Marie Desjardins, née à Montréal, vient de faire paraître AMBASSADOR HOTEL, aux éditions du CRAM. Elle a enseigné la littérature à l’Université McGill et publié de nombreux portraits dans des magazines.

« une réflexion profonde sur les défis et les dilemmes de notre ère numérique » Sur Alexandre Arditti

Littérature – Le dernier roman d’Alexandre Arditti

■ Marc Zuckerberg
 

Par Yves-Alexandre Julien – Journaliste Culturel 

Dans son dernier roman, L’assassinat de Mark Zuckerberg Alexandre Arditti entraîne le lecteur dans un univers dystopique où la mort du fondateur de Facebook marque le début d’une enquête policière métaphorique. Alexandre Arditti nous trempe dans les tréfonds d’une société numérique en ébullition. À travers une plume acérée et une intrigue haletante, l’auteur découpe au scalpel les méfaits du progrès technologique, mettant en lumière les sombres travers d’une ère dominée par les GAFA. Une exploration sans compromis des enjeux contemporains qui secouent notre monde ultra-connecté. Dans une critique sociale sans concession, l’auteur explore également, les dérives du capitalisme sauvage et les dangers d’une société ultra-connectée et matérialiste.

I. Contrôle de la pensée et flot continu d’Informations

Arditti dépeint un monde où le contrôle de la pensée et la manipulation des masses prennent de nouvelles dimensions avec l’avènement des réseaux sociaux et du capitalisme numérique. Avec le personnage de Travis, l’auteur met en lumière la stratégie du noyage intellectuel dans un flot incessant d’informations, tant publicitaires qu’indigentes, afin de maintenir la population dans l’ignorance et la soumission. Une mise en garde percutante contre l’emprise croissante des nouvelles technologies sur nos vies, où chaque clic nous éloigne un peu plus de notre libre arbitre autant qu’une analyse pertinente qui questionne notre rapport à la vérité et à la liberté d’expression à l’ère du tout digital.

« Le meilleur moyen de vous contrôler, c’est de vous rendre complètement accros. » (George Orwell, 1984)

« Méfiez-vous de l’évidence, elle passe son temps à changer. » (Jean d’Ormesson cité au début de L’assassinat de Mark Zuckerberg)

II. Capitalisme sauvage et endoctrinement par le réseau.

En examinant les motivations du terroriste et les conséquences de ses actes, Arditti soulève des questions cruciales sur les véritables enjeux de notre société moderne. Le roman interroge le rôle des grandes multinationales du numérique, les GAFA, dans la quête effrénée du profit au détriment des libertés individuelles et de la démocratie. Il met également en garde contre les risques d’endoctrinement et de polarisation des opinions au sein d’une société de plus en plus matérialiste et fragmentée dans un monde où le profit prime sur l’humanité.

Dans une société rongée par le capitalisme sauvage et l’emprise des géants du numérique, Alexandre Arditti nous confronte à une réalité troublante. À travers les pages de son roman, l’auteur dénonce sans détour les dérives d’un système économique où le profit prime sur les valeurs humaines et la démocratie.

« Une société dont l’économie ne survit qu’en générant des besoins artificiels, avec pour objectif d’écouler des produits dont la plupart sont inutiles voire nocifs pour la population comme pour la planète, ne me paraît pas digne de survie à long terme. » (Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes cité dans L’Assassinat de Mark Zuckerberg, p. 57.)

III. Transhumanisme et Wokisme encore et toujours…

Au fil du dialogue entre le terroriste et le commissaire, l’enquête policière devient le théâtre d’un débat philosophique sur l’idéologie moderne. Arditti explore les notions de transhumanisme et de wokisme en mettant en opposition les aspirations à un nouveau monde et les valeurs fondamentales de l’humanité, révélant les contradictions d’un monde en quête perpétuelle de progrès.

L’auteur critique la tendance à uniformiser la pensée et à censurer toute divergence d’opinions au nom d’une morale progressiste, soulignant les dangers d’une société où la liberté d’expression est menacée. Une réflexion profonde sur les enjeux éthiques et moraux qui dessinent le visage de notre avenir autant qu’une interrogation essentielle sur le devenir de l’humanité dans un monde en quête de sens et de progrès.

« La vérité n’est pas ce que vous voulez, mais ce que vous avez besoin de savoir. » (Orson Scott Card, La Stratégie Ender)

« Que se passerait-il si une partie, même minoritaire, de la population se mettait soudainement à refuser cette société du tout-numérique ? À contester ce nouveau monde où la surveillance généralisée deviendrait la norme, et par extension où la liberté d’expression, les opinions divergentes, et toute complexité dans le débat public auraient disparu. » (Extrait de L’assassinat de Mark Zuckerberg)

IV. Sociologie et politique en filigrane de ce roman de fiction
Les spécialistes de la sociologie et de la politique trouveraient bien dans L’assassinat de Mark Zuckerberg une source riche d’inspiration pour comprendre les dynamiques contemporaines de la société. En examinant les thèmes de la surveillance, de la manipulation médiatique et de la montée des mouvements contestataires, ces experts soulignent la pertinence d’un tel roman dans le contexte actuel. Ils mettent en avant la manière dont Arditti aborde les enjeux de pouvoir et les tensions sociales exacerbées par la révolution numérique, offrant ainsi une analyse subtile des forces qui façonnent notre monde en mutation.

Selon Pierre Bourdieu, dans son ouvrage La distinction, il est essentiel de déconstruire les mécanismes de pouvoir et de domination qui régissent les sociétés modernes. L’assassinat Mark Zuckerberg offre une opportunité de réflexion sur la manière dont les élites économiques façonnent l’opinion publique et influencent les décisions politiques.De même, Manuel Castells, dans sa trilogie L’Ère de l’Information explore les transformations sociales induites par la révolution numérique. Le roman d’Arditi permet d’illustrer concrètement les concepts abordés par Castells, notamment en ce qui concerne les nouveaux rapports de pouvoir et les formes de résistance émergentes face à la domination technologique.

En politique, Francis Fukuyama, dans La fin de l’Histoire et Le dernier homme, évoque les défis auxquels les démocraties libérales sont confrontées à l’ère de la mondialisation et de la technologie. L’Assassinat de Mark Zuckerberg offre une analyse subtile des tensions entre liberté individuelle et contrôle social, enrichissant ainsi le débat sur l’avenir de nos sociétés démocratiques.

En étudiant les réactions des personnages face aux événements qui secouent leur univers, ces analystes décryptent les mécanismes de résistance et d’adaptation à un environnement en constante évolution, posant ainsi les bases d’une réflexion approfondie sur les défis de la gouvernance et de la citoyenneté à l’ère du digital.

« Les médias ont le pouvoir de vous faire adorer, détester ou simplement ignorer tout le monde. » (David Foster Wallace, Infinite Jest)

« La meilleure façon de contrôler la pensée d’une population est simplement qu’elle n’en ait pas. » (L’assassinat de Mark Zuckerberg, p. 53)

V. Éviter les écueils de la stigmatisation: Pourquoi Arditi omet délibérément la religion et la nationalité de Zuckerberg dans son roman

Dans sa démarche artistique, Alexandre Arditti fait le choix délibéré de ne pas inclure la religion et la nationalité de Mark Zuckerberg dans son récit. Cette décision vise vraisemblablement à prévenir tout risque de stigmatisation et à recentrer l’attention du lecteur sur les véritables enjeux de l’histoire. En écartant ces éléments potentiellement polémiques, l’auteur évite de nourrir des narratives complotistes et xénophobes qui pourraient détourner le message central du roman.

Introduire la dimension de la religion, de la nationalité et de l’appartenance au monde du capitalisme de Mark Zuckerberg aurait pu ajouter une dimension supplémentaire au récit, mais Alexandre Arditti a probablement pris la décision consciente de ne pas le mentionner pour plusieurs raisons. En effet, cela aurait pu détourner l’attention du lecteur de l’essence même de l’histoire, qui se concentre sur les critiques sociales et les enjeux liés à la technologie et au pouvoir des grandes entreprises. Mentionner la religion ou la nationalité de Zuckerberg aurait également pu être perçu comme une tentative de stigmatisation, ce qui pourrait nuire à la réception du roman.

Cependant, certains auteurs xénophobes et complotistes pourraient avoir interprété ces éléments comme des preuves supplémentaires d’un prétendu « complot mondial ». Ils auraient peut-être invoqué des théories du complot antisémites ou anti-capitalistes pour renforcer leur argumentation. Par exemple, des auteurs comme Henry Ford, dans son ouvrage Le Juif international, ont propagé des théories du complot antisémites qui accusaient les Juifs d’être à la tête d’un complot mondial pour dominer le monde. De même, des figures complotistes modernes pourraient avoir exploité l’appartenance de Zuckerberg au monde du capitalisme et son origine juive pour étayer leurs théories sur un contrôle mondial exercé par une élite occulte.

Toutefois, en choisissant de ne pas inclure ces détails dans son roman, Arditti peut avoir évité de nourrir ces narratives complotistes et xénophobes, se concentrant ainsi sur les véritables enjeux sociétaux soulevés par son histoire. Cela permet également au lecteur de se concentrer sur les thèmes principaux du roman, sans être distrait par des considérations qui pourraient être mal interprétées ou détournées de leur contexte. En fin de compte, la décision de ne pas mentionner ces éléments spécifiques contribue à maintenir l’intégrité de l’œuvre littéraire et à éviter toute récupération par des mouvements idéologiques nocifs.

Grâce à L’assassinat de Mark Zuckerberg Alexandre Arditti offre une réflexion profonde sur les défis et les dilemmes de notre ère numérique. En mêlant intrigue policière et critique sociale, l’auteur nous invite à questionner notre rapport aux nouvelles technologies, à repenser nos valeurs et à envisager l’avenir avec lucidité. Ce roman captivant nous pousse à nous interroger sur ce que nous voulons vraiment pour notre société et sur les choix que nous devons faire pour façonner notre destinée collective.

Hélène Rumer, petite-fille de Thomas Narcejac dans Entreprendre : le talent littéraire en héritage ? Elle publie « Mortelle petite annonce »

Hélène Rumer, le roman noir coule dans le sang de la famille

Lorsqu’on est la petite-fille d’un grand écrivain de romans noirs, l’excellent Thomas Narcejac, du duo Boileau-Narcejac, il arrive que l’on ait dans le sang le don et le talent de ce grand-père. C’est le cas d’Hélène Rumer qui signe un roman noir à caractère psychologique, Mortelle petite annonce. Rencontre.

Entreprendre – Hélène Rumer, le roman noir coule dans le sang de la famille

Chère Hélène Rumer, votre roman est un roman policier psychologique. Mortelle petite annonce raconte une intrigue du point de vue des différents personnages. Pourquoi ce choix ? On dirait que vous avez choisi l’angle de la caméra suggestive.

Dans ce roman, je me suis attachée à décrire des personnalités et ai tenté d’explorer leur singularité, leur complexité, leurs qualités, leurs défauts, leurs mensonges, leurs secrets ; je voulais montrer ce qui tient du paradoxe et ce qui se loge au cœur de chaque être. J’ai procédé en donnant la parole à chacune et chacun : témoins indirects du drame, membres de la famille, relations, amis, voisins. J’ai délibérément choisi de créer une atmosphère irrationnelle en faisant intervenir les principales victimes du meurtre en état de mort imminente.

J’ai façonné leur personnalité, leur vécu, et ai tenté de décrire qui ils sont dans leur profondeur, avec le souci constant de les faire parler avec sincérité et justesse, et ainsi d’approcher de la vérité… Quelle vérité, me direz-vous ? Celle que chacun détient ou croit détenir. En cela, je me réfère à l’esprit de contradiction qui imprègne le théâtre de Pirandello, à la relativité du langage et de la raison, notamment dans sa pièce Chacun sa vérité (Cosi è [se vi pare]). On le sait, chacun voit midi à sa porte, c’est le cas dans la vie et bien sûr dans ce roman, chacun a sa perception des choses.

J’ai trouvé intéressant de croiser les opinions, les expériences ; chacune (et chacun) détient une pièce du puzzle et porte dans son intériorité une part de vérité avec son regard propre. En cela, effectivement, on peut y voir une forme de « caméra suggestive ». D’ailleurs, de nombreux lecteurs m’ont fait remarquer que ce roman était très « visuel », voire « cinématographique ».

Nous sommes plongés en plein désastre familial. Votre personnage Pierre, le père, est un tyran familial. Alors forcément, on a l’impression que votre roman est très actuel et s’inscrit dans les débats sociétaux à la mode, notamment autour de la masculinité toxique, et les violences faites aux femmes. Est-ce une dénonciation sous- jacente ?

Certes, Pierre, le père de famille, est un personnage sombre ; il se comporte comme un « tyran domestique » ; pour ne rien arranger, il a de nombreux défauts, il boit, il magouille et s’arrange avec la vérité, il a un tempérament de joueur très « borderline » surtout par rapport à la gestion des biens et des finances de la famille, il est très autoritaire et même parfois violent. Pour autant, je n’ai pas construit ce personnage dans le but de dénoncer la violence masculine envers les femmes, encore moins de m’inscrire dans un quelconque courant à la mode.

Ce qui m’importait, c’était de tenter de comprendre comment un être humain parvient à commettre l’impensable. Je crois que tout un chacun peut glisser vers la folie, tout dépend des circonstances, de la succession d’événements plus ou moins tragiques que l’on traverse au cours d’une existence ; l’accumulation de traumas non traités peut un jour déboucher sur un drame, il suffit d’un élément déclencheur pour que la folie surgisse et se traduise par des actes d’une violence inouïe frôlant la barbarie.

Je suis toujours frappée de découvrir des titres surréalistes à la rubrique des faits divers relatant des crimes abominables. La même question se pose à chaque fois : comment de tels drames (familiaux, passionnels ou autres) peuvent-ils avoir lieu ? Les enquêtes dévoilent souvent une réalité tristement banale, celle des drames du quotidien et de la folie ordinaire qui s’est subitement emparée d’un voisin prétendument tranquille ou d’une mère de famille que l’on croyait sans histoire.

Dans Mortelle petite annonce, j’ai délibérément mis Pierre sous pression. Les premiers temps, il fait face en trouvant des solutions, en éludant ou en s’arrangeant. Mais peu à peu, les problèmes s’accumulent comme les nuages au-dessus d’une montagne : son emploi est directement menacé, sa situation financière se dégrade fortement, son banquier le lâche, Marie-Ange son épouse ouvre – enfin ! – les yeux sur ses arrangements hasardeux et pour la première fois, elle se rebelle, se met en colère et exige des explications ! J’ai voulu le pousser à bout, savoir à quel moment il craquerait. D’une manière générale, il s’agissait d’avancer pas à pas et de déterminer à quel moment la folie (c’est bien de cela dont il s’agit) ferait irruption dans un esprit a priori sain. Où se situe le point de bascule ? Difficile d’avoir des certitudes en la matière…

Dans le cas de Pierre, je l’ai confronté à un événement inattendu et particulièrement cruel qui le place face à sa conscience et le renvoie aux conséquences de ses mensonges, de ses actes. Je ne dévoilerai pas ce point de bascule pour ménager le suspense et laisser la surprise aux lecteurs, mais c’est à ce moment précis que tout dérape.

Si l’on extrapole et que l’on essaie de comprendre la violence des crimes qui caractérise nos sociétés occidentales, on voit bien, lors de procès, par exemple, que les magistrats, les juges font appel à des experts psychiatres pour trouver une explication rationnelle aux comportements criminels. Ces hommes de loi « instruisent les dossiers, accumulent les preuves, analysent les faits pour reconstruire l’histoire de ces personnes ayant commis des atrocités ». Dans ce genre d’affaires, on explore les méandres de la nature humaine – souvent sombre voire misérable et apparaît alors une réalité qui dépasse largement la fiction et fait toucher du doigt la folie, suscitant incompréhension, consternation voire sidération.

C’est donc un huis-clos familial, un confinement qui conduit aux circonstances de la mort de cinq personnes. Nous sommes dans une famille CSPC+, donc une famille assez bourgeoise. Vous décrivez l’oppression familiale, et les intrigues qui se cachent derrière les portes fermées. Vous avez décrit le contraire de la famille idéale. Est-ce une critique de la famille ?

Vue de l’extérieur, la famille de Jarnac ressemble à une famille bien comme il faut, une famille presque parfaite. M. et Mme de Jarnac vivent dans un quartier cossu de Versailles, ils ont l’un et l’autre une bonne situation professionnelle, leurs enfants sont bien éduqués, fréquentent des écoles privées. La famille part régulièrement en vacances.

Aux dires des voisins, les de Jarnac sont des gens « charmants, serviables, aimables qui leur prêtent des outils de jardin ou arrosent les plantes pendant les vacances, emmènent leurs enfants à l’école, leur rapportent du cidre ou des petits gâteaux de Bretagne. Bref ce sont des gens bien, adorables ».

Mais… en écoutant Laurie, la baby-sitter, on découvre une réalité bien différente. Dès son premier entretien avec M. et Mme de Jarnac, elle perçoit un malaise qu’elle a d’ailleurs du mal à définir : d’après elle, ils ne sont « pas naturels », c’est « comme s’ils jouaient la comédie, qu’ils se forçaient à sourire ». Issue d’un milieu populaire, Laurie est une jeune fille qui a beaucoup de bon sens, de sensibilité et elle ressent immédiatement une distance entre leur monde et le sien. Plus le temps passe, plus elle prend la mesure des dysfonctionnements qui perturbent la vie de cette famille.

Alors s’agit-il d’une critique de la famille ? On peut voir les choses sous cet angle, mais ce n’était pas le but recherché. Les de Jarnac sont le contraire de la famille idéale, certes, mais à vrai dire, je ne sais pas si la famille idéale existe. J’ai de sérieux doutes sur la question.

Soyons honnêtes, chaque famille a ses secrets, ses problèmes, son mode de fonctionnement, ses dysfonctionnements et vit en s’accommodant de ses imperfections.

Ce roman n’est pas votre premier, mais il a une particularité, c’est qu’il est un roman d’atmosphère, un roman policier psychologique, qui nous rappelle ceux de votre grand-père, qui n’était autre que le célèbre Thomas Narcejac, qui a écrit de nombreux romans policiers avec Pierre Boileau, notamment Celle qui n’était plus (1952), D’entre les morts (1954), Les Eaux dormantes (1984), etc. Est-ce que vous reconnaissez cette filiation dans votre propre œuvre ?

J’avoue à ma grande honte avoir lu trop peu de ses romans. Je vais devoir remédier à cela, car il nous a laissé un très bel héritage et nous devons honorer sa mémoire. Mais rappelons que mon grand-père Thomas Narcejac a d’abord écrit seul des nouvelles, des pastiches d’auteurs de littérature policière. En 1948 il remporte le prix du roman d’aventures grâce à son roman La mort est du voyage et rencontre Pierre Boileau lors du dîner offert en son honneur par Albert Pigasse et la Librairie des Champs-Elysées. Pierre Boileau avait remporté ce même prix dix ans plus tôt en publiant Le repos de Bacchus. Au cours de ce dîner, leur conversation est très animée et leur entente est immédiate. Ils décident d’écrire ensemble « quelque chose de différent » ayant pour but de renouveler le roman policier. C’est le début de leur association. Ils deviendront le célèbre tandem Boileau-Narcejac qui publiera, comme vous le rappelez, Celle qui n’était plus porté à l’écran par Clouzot sous le titre Les diaboliques puis D’entre les morts dont Hitchcock tirera son chef-d’œuvre Vertigo. De nombreux films et téléfilms seront également tirés de leur œuvre foisonnante.

Le fonctionnement de leur tandem était le suivant : Boileau esquissait l’intrigue et Narcejac rédigeait et donnait vie aux personnages qu’il faisait évoluer dans des atmosphères lourdes et des situations ambiguës.

Pour ce qui est de la filiation que vous me prêtez, il m’est difficile de la reconnaître ou de la confirmer. Ce qui est certain, c’est que j’ai un goût marqué pour le roman d’atmosphère où les équilibres sont fragiles, les situations bancales, les personnages troubles. S’il y a une quelconque ressemblance, je dirais qu’elle est complètement inconsciente, c’est la seule explication que je peux fournir. Vous savez, c’est comme sur les photos, la ressemblance des membres d’une même famille saute généralement aux yeux des personnes extérieures !

La figure de votre grand-père vous a certainement impressionnée jeune. Ce n’est pas votre premier métier l’écriture. Est-ce que vous pensez que c’est précisément ce grand-père auteur de romans policiers qui sont aujourd’hui des classiques du genre, qui vous habite et qui habite votre écriture ? Est-ce que vous pensez que la marque de Narcejac se retrouve dans votre propre œuvre ?

Enfant, je voyais mon grand-père très occasionnellement. Il résidait à Nice tandis que nous habitions en région parisienne. Lorsqu’il montait à Paris, c’était généralement à l’occasion de la sortie d’un roman, pour rencontrer des journalistes, enregistrer des émissions de radio ou de télévision : il passait le temps d’un déjeuner que je trouvais toujours trop court. J’étais effectivement très impressionnée par l’homme : d’abord, physiquement, il était très grand, large d’épaules, il avait fière allure, portant toujours un chapeau de feutre. Ensuite, en tant qu’ancien professeur de lettres et de philosophie, il avait une immense culture et il possédait l’art et la manière de captiver son auditoire ; il avait toujours une anecdote à raconter, une drôlerie à dire et on percevait son envie de transmettre, son goût marqué pour la pédagogie, ce qui m’a été confirmé par l’un de ses anciens élèves du lycée Clémenceau à Nantes que j’ai récemment eu la chance de rencontrer.

En ce qui me concerne, j’ai très jeune montré un goût pour les lettres et les langues étrangères et suis devenue traductrice d’allemand. J’étais animée par l’idée de retranscrire les idées d’un texte le plus fidèlement possible, même si l’outil linguistique a ses limites et chaque langue ses particularités.

Un jour je me suis mise à écrire et ai eu beaucoup de plaisir à créer des personnages, à les faire évoluer dans un contexte donné, leur faire traverser les épreuves de la vie. A la longue, je me suis rendu compte que je m’attachais à eux comme s’ils étaient vivants. L’écriture est une aventure unique, un peu comme un voyage intérieur. Rien que pour cela, j’aurais aimé avoir l’avis de mon grand-père, échanger au sujet de la création d’une intrigue, de la psychologie des personnages, de leurs failles, leurs faiblesses…

Indéniablement, la personnalité d’un tel grand-père est marquante. Malgré tout, il reste très présent dans mon quotidien, car ma bibliothèque est remplie de ses ouvrages. Chaque jour, j’ai une pensée pour lui. Et puis, ma sœur, mes cousins, l’ayant-droit de Boileau et moi continuons à faire vivre son œuvre, nous sommes régulièrement sollicités pour des droits de traductions, des adaptations théâtrales ou cinématographiques.

Tout ceci explique peut-être certaines similitudes dans la façon de décrire les atmosphères, de créer des personnages ambigus ou des gens comme vous et moi ; lui, était un géant du roman policier, alors que je débute tout juste dans le métier. Ceci dit, j’ai la conviction que les absents sont très présents autour de nous, le seul fait d’être absent nous fait penser à eux, nous sommes reliés à eux par des fils invisibles et ils ont des messages à nous transmettre par des voies parfois inattendues.

Propos recueillis par Marc Alpozzo
Philosophie et essayiste, auteur de Galaxie Houellebecq (et autres étoiles). Éloge de l’exercice littéraire, Éditions Ovadia, 2024 et co-auteur de L’humain au centre du monde. Pour un humanisme des temps présents et à venir, Les éditions du Cerf, 2024.

Saisons de culture célèbre la physique quantique avec Thierry-Paul Millemann

Ondes et énergies cérébrales dans la physique quantique : Révéler l’immortalité dans un monde en crise

Par Yves-Alexandre Julien

Dans son ouvrage révolutionnaire, “Ondes et énergies cérébrales dans la physique quantique – L’immortalité dans un monde parallèle, mais bien réel”, publié en 2023 par les éditions Vérone, le Dr. Thierry Paul Millemann ouvre une porte fascinante sur les mystères de l’univers et de la vie après la mort. Dans un monde en proie aux tensions géopolitiques et aux menaces de conflits nucléaires, le livre du Docteur Thierry Paul Millemann, offre un rayon d’espoir saisissant. En explorant les liens entre la physique quantique, la conscience humaine et l’immortalité, l’auteur ouvre la voie à une compréhension nouvelle de l’existence. En s’effrayant de manière  légitime le lecteur dresse le constat où la perspective d’une guerre nucléaire pourrait tout anéantir. C’est aussi dans ce contexte sombre que cet ouvrage propose une vision alternative, suggérant que même face à la fin du monde matériel, l’essence immatérielle de l’être humain pourrait perdurer, naviguant à travers les dimensions de l’univers et offrant ainsi une forme d’immortalité au-delà de la destruction physique. En cela, l’ouvrage du Dr Millemann offre un message d’espoir profondément réconfortant, invitant à envisager l’existence au-delà des limites du temps et de l’espace, même dans les moments les plus sombres de l’histoire humaine. Procédant d’une analyse profonde et rigoureuse, l’auteur explicite les liens entre la physique quantique, la conscience humaine et la possibilité d’une existence au-delà de la matérialité corporelle. 

La quête de l’immortalité

Le livre débute par une enquête approfondie sur la quête millénaire de l’immortalité humaine. À travers les âges, les alchimistes ont tenté de transformer la matière en or et de découvrir l’élixir de vie, mais en vain. Le Dr. Millemann remet en question ces notions traditionnelles d’immortalité, proposant une perspective nouvelle et fascinante.

Dans cette quête perpétuelle, l’auteur donne la réplique aux réflexions du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, notamment dans son œuvre “Ainsi parlait Zarathoustra”, où il explore la notion d’éternel retour et la recherche d’une vie au-delà de la temporalité terrestre.

La physique quantique

Au cœur de l’ouvrage se trouve une exploration détaillée de la physique quantique. Le Dr. Millemann décrit avec clarté les principes fondamentaux de cette discipline complexe, mettant en lumière la façon dont les particules élémentaires interagissent pour créer la réalité que nous percevons.

La physique quantique, , révolutionne ainsi  notre compréhension fondamentale de la réalité. Selon Richard P. Feynman, physicien renommé et lauréat du prix Nobel, elle réside dans le cœur même de la nature, offrant une perspective radicalement nouvelle sur le monde qui nous entoure. Dans son ouvrage “QED: The strange theory of light and matter”, Feynman étudie les étonnantes implications de la mécanique quantique, démontrant comment les particules subatomiques défient les lois classiques de la physique. De même, Werner Heisenberg, dans “La partie et le tout”, introduit le principe d’incertitude, soulignant la nature probabiliste et indéterminée des phénomènes quantiques. Pour Niels Bohr, la physique quantique nécessite un changement radical de notre conception de la réalité, comme le souligne son célèbre dicton “Ceux qui ne sont pas choqués par la mécanique quantique ne l’ont pas vraiment comprise”. Ainsi, la physique quantique, selon ces pionniers, défie notre intuition classique et nous invite à repenser fondamentalement notre vision du monde.

Dans ses travaux,  Millemann s’inspire des idées du physicien autrichien Erwin Schrödinger, notamment de son concept de “superposition quantique”, pour expliquer comment les ondes et énergies cérébrales façonnent notre compréhension du monde et de nous-mêmes.

Les ondes et énergies cérébrales

Une partie essentielle du livre se concentre sur les ondes et énergies cérébrales. Le Dr. Millemann soutient que la matière elle-même est animée par ces ondes, et que la conscience humaine est intrinsèquement liée à ces processus quantiques. À travers des expériences scientifiques et des anecdotes fascinantes, il démontre l’importance de ces phénomènes pour notre compréhension de la vie et de la mort.

Ondes et énergies cérébrales sont un domaine clé de la recherche contemporaine en neurosciences et en physique quantique. Dans son ouvrage, Millemann puise dans les travaux novateurs de scientifiques tels que Roger Penrose et Stuart Hameroff, dont la théorie Orch-OR propose une perspective révolutionnaire sur la conscience et le fonctionnement du cerveau à travers les mécanismes quantiques. Selon Penrose, les processus quantiques se produisant dans les microtubules neuronaux pourraient être à la base de la conscience et des phénomènes cognitifs. De plus, les travaux de Max Planck, père de la théorie quantique, révèlent la nature vibratoire de la matière et de l’énergie, suggérant que les ondes et les énergies cérébrales sont intrinsèquement liées à la structure même de l’univers. Cette convergence entre neurosciences et physique quantique ouvre de nouvelles perspectives sur la nature de la conscience et de l’existence, élargissant notre compréhension de l’interaction entre l’esprit et la matière.

Pour aller plus loin dans cette exploration des liens entre la conscience et la physique, Millemann s’inspire des idées du philosophe français René Descartes, notamment de sa théorie du dualisme comme substance pour éclairer la relation entre le corps et l’esprit.

L’immortalité dans un monde parallèle

Une des thèses les plus audacieuses du livre est l’idée que l’immortalité réside dans un monde parallèle, mais bien réel. Le Dr. Millemann initie la possibilité d’une existence au-delà de la matérialité corporelle, où les individus peuvent interagir avec différentes époques et dimensions instantanément. Cette vision révolutionnaire ouvre de nouvelles perspectives sur la nature de la vie après la mort.

L’idée de l’immortalité dans un monde parallèle, explorée dans l’ouvrage du Dr. Thierry Paul Millemann, s’inscrit dans une tradition de réflexion philosophique et scientifique sur la nature de l’existence et de la réalité. Des penseurs comme Hugh Everett III, à l’origine de la théorie des mondes multiples en physique quantique, ont envisagé l’existence de réalités alternatives où chaque événement possible se produit dans une branche distincte de l’univers. Cette perspective offre la possibilité que notre conscience puisse transcender la mort physique en se déplaçant vers d’autres réalités où notre existence se poursuit. De même, les concepts de l’âme et de la réincarnation, explorés par des philosophes comme Platon et René Descartes, suggèrent que l’essence de notre être peut persister au-delà de la vie terrestre. En combinant ces idées avec les découvertes de la physique quantique sur la nature ondulatoire de la réalité, Millemann réussi le pari de démontrer une vision où l’immortalité réside dans la continuité de nos ondes et énergies cérébrales, nous permettant de vivre éternellement dans un monde parallèle, indépendamment de notre forme matérielle.

Dans cette réflexion sur les mondes parallèles, l’auteur évoque les idées du philosophe britannique David Lewis, notamment sa théorie des mondes possibles, pour envisager les multiples réalités qui pourraient exister au-delà de notre expérience quotidienne.

Réflexions philosophiques

Notre place au sein de l’univers a été l’objet de réflexion pour de nombreux philosophes à travers l’histoire. Parmi eux, Jean-Paul Sartre, dans son ouvrage “L’Être et le Néant”, aborde la question de l’existence humaine et de son absence d’essence prédéterminée. Selon Sartre, nous sommes confrontés à une liberté radicale qui nous place dans une position d’angoisse et de responsabilité infinie, car nous sommes seuls responsables de nos choix et de notre destin. Cette perspective existentialiste souligne l’importance de notre capacité à créer notre propre signification dans un univers dépourvu de sens intrinsèque. D’autre part, dans “Ethique à Nicomaque”, Aristote explore la notion de bonheur et de vertu en tant que finalités de la vie humaine, situant l’homme au centre d’une quête de bien-être et d’excellence morale. Enfin, Albert Camus, dans “L’Homme révolté”, met en lumière la condition humaine marquée par l’absurdité de l’existence et la révolte face à un univers indifférent. Ces réflexions philosophiques nous invitent à repenser notre place au sein de l’univers, en reconnaissant à la fois notre liberté et notre responsabilité dans la construction de notre propre destinée.

Millemann quant à lui invite les lecteurs à réfléchir sur les implications philosophiques de ses découvertes. Il souligne l’importance de vivre en harmonie avec les autres et la planète, tout en reconnaissant l’égale fin matérielle de tous les êtres humains. Le livre du Dr. Millemann offre au bout du compte à sa manière et à l’instar de ces philosophes une vision profonde et inspirante de l’univers et de notre place en son sein.

Les ondes et énergies dans la continuité de la pensée spirite

Le travail du Dr. Thierry Paul Millemann s’inscrit dans la lignée des recherches menées par des figures emblématiques de la pensée spirite, telles que le père François Brune et Allan Kardec. Comme ces précurseurs, le Dr. Millemann explore les liens entre la conscience humaine et les réalités au-delà de la matérialité corporelle. En étudiant les ondes et énergies cérébrales, il cherche à approfondir notre compréhension de la vie après la mort et de l’existence dans des mondes parallèles. Cette approche trouve un réponse dans les enseignements du père François Brune, qui a consacré sa vie à l’étude des phénomènes paranormaux et de la communication avec l’au-delà en l’occurrence dans son ouvrage : « les morts nous parlent » dans lequel des voient de l’au-delà se font entendre sur des bandes magnétiques.De même, les travaux d’Allan Kardec, fondateur du spiritisme moderne, ont jeté les bases d’une compréhension philosophique et scientifique de la relation entre les mondes matériel et spirituel. En reconnaissant cette continuité de la pensée spirite, le Dr. Millemann enrichit le débat sur la nature de la conscience et de l’immortalité, offrant aux lecteurs une perspective nouvelle sur les mystères de l’univers et de la vie après la mort.

L’immortalité dans l’imaginaire cinématographique

Les concepts explorés par le Dr. Thierry Paul Millemann dans son ouvrage se retrouvent dans les thèmes fréquemment abordés dans la science-fiction cinématographique. Des films emblématiques tels que “Blade Runner” de Ridley Scott, “Matrix” des Wachowski, ou encore “Interstellar” de Christopher Nolan, explorent les frontières de la conscience humaine, la nature de la réalité et les possibilités de l’immortalité. Dans ces récits, les protagonistes naviguent souvent à travers des mondes virtuels, des simulations de réalité, ou des dimensions parallèles, remettant en question les limites de la vie et de la mort. De même, le livre du Dr. Millemann  conduit à ces concepts par des démonstrations enracinées dans une compréhension scientifique de la physique quantique et de la nature de l’existence. En évoquant ces références cinématographiques, il est bel et bien question de la pertinence et de la fascination universelle des idées explorées par le Dr. Millemann, qui transcendent les frontières entre la science, la philosophie et l’imaginaire.

Dans cette réflexion finale, l’auteur oriente le lecteur vers les idées de l’écrivain et philosophe  Albert Camus, notamment dans son œuvre “Le Mythe de Sisyphe”, où il dissèque la question de l’absurdité de la vie et la nécessité de trouver un sens à l’existence malgré cette absurdité.

« Ondes et énergies cérébrales dans la physique quantique – L’immortalité dans un monde parallèle, mais bien réel » est un ouvrage remarquable qui ouvre de nouvelles voies dans notre compréhension de la vie et de la mort. Le Dr. Thierry Paul Millemann propose un voyage fascinant à travers les mystères de l’univers, offrant aux lecteurs une vision d’espoir stimulante pour notre existence et le potentiel qu’elle représente au-delà de la matérialité corporelle là où l’actualité géopolitique plante un horizon tératogène de fin du monde

« La question interdite » de Valérie Gans par Grégoire Delacourt

La réponse interdite.

Valérie est une femme et une auteure courageuses. Elle n’a jamais hésité à mettre la plume là où ça fait mal. Souvenez-vous. Emprise, qui traitait déjà des pervers narcissiques, de surcroît en Arabie, Sans titre, de la (fausse) valeurs de certains artistes, Des fleurs et des épines, de la délicate question de la GPA. La revoici, à l’heure bien avancée de #MeToo, à celle, assassine désormais, de la haine sur les réseaux sociaux, et du féminisme ultra-militant, avec un sujet explosif, une proche dystopie terrifiante, car pas si dystopique que cela : la parole d’une victime — elle a 14 ans, lui plus du double — et surtout l’avalanche de ses conséquences.
Mais voici que j’en dis déjà beaucoup et ne voudrais pas vous priver du plaisir de la découverte. 
Juste ajouter que Valérie est une femme et une auteure libres. Son livre en témoigne. Il ne prend qu’un seul risque. Et pas des moindres.
Celui de nous faire réfléchir.*La question interdite, de Valérie Gans, aux éditions Une autre voix. En vente depuis le 15 septembre 2023.

Nicolas d’Estienne d’Orves membre du jury du Prix Cazes couronnant Nathan Devers répond à Marc Alpozzo

Nicolas d’Estienne d’Orves : « Le Prix Cazes couronne des auteurs jeunes et prometteurs »

Le mercredi 10 avril 2024 a eu lieu la remise du Prix Cazes, à la Brasserie Lipp, Boulevard Saint Germain, Paris. Ce fut le 88e anniversaire de ce prix très prestigieux, fondé en 1935 par Marcelin Cazes. Et c’est l’écrivain et philosophe Nathan Devers qui a été récompensé pour son livre Penser contre soi-même (Albin Michel, 2024). L’occasion d’interroger un membre du jury, qui n’est autre que l’écrivain Nicolas d’Estienne d’Orves.

Entreprendre – Nicolas d’Estienne d’Orves : « Le Prix Cazes couronne des auteurs jeunes et prometteurs »

Quelle est l’originalité du Prix Cazes ?

Nicolas d’Estienne d’Orves : Le Prix Cazes fait partie de ces prix littéraires germanopratins intimement liés au quartier et à la vie parisienne, comme celui des Deux Magots et celui, beaucoup plus récent, du Café de Flore. Marcellin Cazes créa ce prix en 1935, afin de couronner un auteur jeune et prometteur (ce qui n’a pas toujours été le cas, bien entendu, tout autant pour la jeunesse que les promesses) et le prix n’a jamais cessé d’être remis depuis. Son originalité tient peut-être en ce qu’il ne fait pas partie des poids-lourds de la rentrée littéraire de septembre, puisqu’il est remis au printemps. Ce qui laisse à son jury une forme de liberté. Sans compter que ce même jury est avant tout composé de gens qui ont plaisir à ripailler ensemble dans l’un des plus jolis cadres de Paris.

Quel est le lauréat le plus prestigieux du prix Cazes ?

Il faut s’entendre sur la définition du prestige. Disons que le Cazes a été lancé en 1935 en couronnant non point un livre mais une troupe de théâtre, la Compagnie Le Rideau de Paris, qui était dirigée par le couple Marcel Herrand et Jean Marchat, lesquels vivaient ensemble à la ville comme à la scène. Ce qui, en 1935, n’était pas si fréquent.

Qui sont les membres du prix Cazes ?

Mohammed Aissaoui, Eric Roussel, Christine Jordis, Gautier Battistella, Mathilde Brézet, Marie Charrel, Carole Martinez, Gérard de Cortanze, Léa Santamaria, le président Joel Schmidt et bien entendu le grand chambellan Claude Guittard.

Comment ce jury est-il composé ?

 Il est composé de gens de lettres : écrivains, journalistes, historiens, romanciers, libraires… Et, dans les cas de Gautier Battistella, Mathilde Brézet, Marie Charrel, Gérard de Cortanze et moi, d’anciens lauréats cooptés après avoir reçu le prix.

Comment se passe les choix des livres ?

 De façons très naturelles : il y a une sorte de débroussaillage effectué par les membres du jury qui sont ls plus au fait des nouveautés littéraires (en l’occurrence les journalistes ainsi notre chère libraire Léa Santamaria). Puis on lit, on cause, on débat, on élague, on vote, on revote, on re-revote etc.

Est-ce que vous primez des auteurs de petites maisons ?

La maison d’édition n’est pas forcément un critère. En 2016 nous avons couronné  Dominique Paravel pour un livre publié chez Serge Safran. Mais il est vrai que, dans l’ensemble, nous avons souvent primé les « grosses » maisons (mais ce n’est pas un hasard si elles sont, et restent,  de grosses maisons, après tout…)

Vous avez primé l’écrivain et philosophe Nathan Devers cette année. Pourquoi ?

Parce qu’il correspondait en bien des points aux critères du prix : jeune, pas encore primé, original dans son ton et son propos etc. Certes, il s’agit d’un essai et non d’un roman, mais le Cazes ne se concentre par que sur les œuvres de fiction. Nathan Devers est sans nul doute un auteur qui va compter dans les années à venir, et son Prix Cazes sera probablement le premier d’une longue liste de récompenses littéraires.

Propos recueillis par Marc Alpozzo