Causeur présente la proposition économique radicale de François de Coincy

Pour s’en sortir après le coronavirus, l’investissement déductible

Une proposition économique radicale

Pour relancer l’économie, il faut rendre l’investissement immédiatement et intégralement déductible fiscalement. Une proposition économique de l’entrepreneur François de Coincy1

En ayant l’intégralité de leurs nouveaux investissements déductibles du résultat fiscal, les entreprises vont être incitées à investir chaque année, au moins l’équivalent de leurs résultats annuels.  Beaucoup de petites et moyennes entreprises, celles qui investissent le moins et dont les patrons sont souvent allergiques à la fiscalité, choisiront d’acheter des biens d’équipement productifs pour éviter de payer des impôts. Ils vont rechercher plus activement les occasions d’engager des projets au-delà des seuls investissements de remplacement qu’ils effectuaient habituellement. Pour les entreprises françaises, engagées sur l’économie mondiale, investir à l’étranger va devenir moins intéressant et pour les entreprises internationales, le choix de l’implantation française va devenir au contraire  bien plus attractif. Cette mesure va générer des emplois immédiats pour effectuer ces investissements qui génèreront  par la suite une activité régulière implantée localement.

Un allégement fiscal qui génère immédiatement des emplois et dont l’État récupère le coût dans les années ultérieures

On a vu dans le passé que les  incitations fiscales à l’investissement, sous des formes diverses d’abattement, de suramortissement ou d’amortissements accélérés,  avaient des effets positifs dans la mesure où la répercussion fiscale était significative. L’amortissement à 100% de l’investissement dans la limite du résultat annuel aura des effets bien plus importants que tout ce qui a été timidement fait dans ce sens jusqu’à présent.

Bien qu’elle ne concerne que les nouveaux investissements, cette mesure pourrait entraîner des réticences du fait de son coût immédiat. L’impôt payé par les entreprises, de l’ordre de 40 milliards par an, représente une assiette fiscale d’environ 150 milliards. Si ce potentiel était utilisé à raison de 50% cela représenterait un investissement complémentaire de 75 milliards, et si cet investissement était au 2/3 réalisé par des entreprises françaises cela représenterait de l’emploi pour 1 million de personnes.

La perte de recettes de l’État, qui serait dans cette hypothèse de 20 milliards, est un simple décalage dans le temps. Le bien étant amorti dès la première année, les années suivantes verront la base fiscale de l’entreprise s’élargir et l’État récupèrera progressivement son manque à gagner initial. 

À cette occasion, on pourrait supprimer toute une série d’avantages fiscaux qui, bien qu’appréciés par les entrepreneurs car ils abaissent le taux réel d’imposition des bénéfices, n’ont pas d’effets réels sur l’activité et l’emploi. L’exemple emblématique en est le Crédit Impôt Recherche (CIR), incitatif à embaucher des gens très qualifiés qui n’ont aucun problème d’emploi et effet d’aubaine qui pousse les entreprises à comptabiliser en frais de recherche et développement des dépenses qui n’auraient pas été qualifiées ainsi en l’absence du dispositif.

Une mesure de bon sens économique qui remet en cause la doctrine comptable des amortissements

Lorsqu’un entrepreneur engage un investissement, le système comptable ainsi que le système fiscal sur lequel il est basé, lui indique qu’il a fait un profit alors qu’il n’a pas encore récupéré sa mise. Si je dépense 1 million d’euros pour construire un pont qui va générer des recettes dans le futur, le système comptable et fiscal, considérant par exemple un amortissement sur 50 ans soit 20 000€, indique que si j’ai eu des recettes nettes de charges de 50 000 euros sur une année, j’ai un résultat de 30 000 euros (donc je paierai 10 000 euros d’impôts). La réalité est que j’ai mis un million et que j’ai récupéré 50000 (40 000 après impôts). Je n’ai donc encore rien gagné. Cette approche vient de ce que le système considère que le pont a encore une valeur de 980 000 euros ce qui relève d’une projection aléatoire de l’avenir. Car rien ne nous dit, ni que nous pourrions trouver un acheteur de notre pont à 980 000 euros, ni que dans les années futures, nous aurons une recette permettant à terme de couvrir le cout du pont. La notion d’amortissement telle qu’elle est pratiquée actuellement est l’application d’un taux arbitraire, fonction de la durée d’utilisation supposée du bien sur lequel elle est appliquée. Elle est en réalité contre-intuitive, mais tellement ancrée dans nos manières de raisonner qu’elle nous apparait de bon sens. En logique économique, l’amortissement ne devrait être basé ni sur des valeurs forfaitaires, ni sur des durées de vie, mais sur les marges nettes que l’investissement dégage. Ainsi, dans notre exemple on devrait avoir un amortissement de 50 000. 

Plus généralement cela revient à amortir les investissements de l’entreprise à hauteur des marges nettes dégagées. Et si les investissements sont importants cela ramène à zéro le résultat de l’entreprise tant qu’ils n’ont pas été couverts par les recettes nettes qu’ils dégagent.

Cela peut inquiéter ceux qui sont habitués à la présentation actuelle des comptes qui est plus un indicateur (utile) qu’une véritable représentation du résultat. Cela choquera aussi ceux qui pensent voir disparaitre la rémunération de l’actionnaire parce qu’ils croient naïvement à la distinction entre les résultats et les capitaux propres. La présentation des bilans suivant cette méthode apportera aux dirigeants et aux actionnaires une vision de plus long terme 

En sortie de Covid, la relance publique par la consommation est absurde

En sortie de Covid, la relance par la consommation n’est pas nécessaire, toute l’épargne accumulée par les Français va avoir cet effet naturel dès que l’offre, gelée par le confinement, redeviendra disponible. Alors qu’une relance par la consommation n’a pas d’effet direct sur l’emploi (l’augmentation de 10% des ventes d’une entreprise ne nécessite pas 10% de travail en plus), la relance des investissements entraine directement un besoin de travail complémentaire.

En valorisant l’investissement et en en allégeant son financement, on donne à la France un avantage compétitif. Cela pourra faire prendre conscience aux entrepreneurs qui justifient leur absence d’investissements par le manque de trésorerie, qu’il est plus facile à celui qui a un bon projet de trouver un financement qu’à celui qui a un financement de trouver un bon projet.

Actualités du jour annonce le Trésor de l’Entente cordiale

http://www.actualites-du-jour.eu/article/le-tresor-de-l-entente-cordiale-750-000-euros-a-gagner-dans-une-chasse-au-tresor-franco-britannique/5625174

« Le Trésor de l’Entente cordiale » : 750.000 euros à gagner dans une chasse au trésor franco-britannique

La chasse au trésor de l’Entente cordiale débute ce jeudi. Neuf énigmes sont à résoudre depuis un livre d’énigmes Le Trésor de l’Entente cordiale, afin d’espérer découvrir le butin : un coffret d’une valeur de 750.000 euros, offert par Edouard VII au président Emile Loubet pour symboliser l’entente franco-britannique. 

A vos pelles et vos méninges ! La chasse au trésor de l’Entente cordiale débute ce jeudi avec la publication de l’ouvrage Le Trésor de l’Entente cordiale. Simultanément, deux livres sont publiés en France et en Angleterre, comportant des énigmes à résoudre et permettant aux chasseurs volontaires de découvrir le butin, un coffret d’une valeur de 750.000 euros. La récompense est aussi historique : il s’agit du vrai coffret remis par Édouard VII au Président français Émile Loubet…
source: Europe1

La bioéthique (filiation PMA, GPA, euthanasie, eugénisme etc) de Joaquin Scalbert

Un écrivain engagé souhaitant une société solidaire et humaine

La démarche de Joaquin Scalbert : simplement l’envie de mettre en évidence la violence qui peut exister dans notre société. 

Celle de nos élites bien pensantes et donneuses de leçons qui profitent de la modernité pour sacrifier l’humain sur l’autel de l’égoïsme et du profit.

Joaquin Scalbert écrit sur une société de confort où les individus travaillent à leurs seuls projets personnels indifférents au bien commun, négligeant les dommages collatéraux et bien souvent directs qu’ils font subir à leurs congénères.

Les nouvelles élites ont les moyens financiers de tirer le meilleur parti des réels progrès scientifiques de notre XXIe siècle (pourtant orienté vers une nouvelle ère de la solidarité !), au profit d’une ‘’modernité régressive’’ où le souci de l’autre devient accessoire.

C’est ainsi que les plus fortunés de nos ‘’anywhere’’ peuvent louer le ventre de femmes démunies en toute bonne conscience ou bien choisir sur catalogue le géniteur de leur ‘’projet d’enfant’’.

Sans discours moralisateur et avec ironie Joaquin Scalbert met en évidence la violence faite aux hommes et aux femmes auxquels on impose le silence : le rejeton d’un donneur anonyme que l’on prive de son droit à connaître ses origines ou la personne en fin de vie qui a seulement demandé moins de souffrance et à laquelle on propose la seringue pour clore le dialogue.

Joaquin Scalbert met en évidence des contradictions telles que celle de pouvoir supprimer la vie d’un enfant à quelques heures de sa naissance alors que des lois sont bientôt mises en place pour éviter que les embryons de poussins mâles (voir texte ci-après) soient détruits après le 3èmejour, moment où le cœur du gallinacé se mettrait à battre. Il réagit devant la résignation des proches qui acceptent la demande parfois un peu prématurée d’un médecin qui va prélever un organe sur un patient selon la formule anglo-saxonne « aussi mort que nécessaire, aussi vivant que possible ».

Il s’insurge devant le fait que des voix aient pu s’élever sans soulever d’indignation pour suggérer une gestion de la crise sanitaire au profit des plus jeunes laissant partir les plus anciens et les plus fragiles.

Il constate que l’eugénisme n’est plus le fait d’un Etat idéologique et totalitaire, mais celui de nombreux individus qui font fi à bas bruit de la dignité humaine au bénéfice de leur seul confort et désirs hérités d’une société tournée vers la consommation.

Joaquin Scalbert égratigne ses contemporains dans leur manque de discernement et de curiosité sans donner de leçon, car il croit que la vie restera la plus forte. Trop optimiste ?

Nouvelles du temps présent – Archives du lendemain
de Joaquin Scalbert aux Editions Douin 
 
Parution en France le 2 avril 2021
123 pages, 14 €
 

La vie, la mort… Procréation médicalement assistée Expérience de mort imminente…

Comment Zoël va-t-il réagir en retrouvant à vingt ans son père biologique ?
Victor va-t-il accepter ce bouleversement ?
Frédérik le sceptique, se laissera-t-il convaincre par la belle Stella qu’une autre forme de vie que la vie corporelle peut exister ?

Pour les uns, des questions intemporelles qui suscitent réflexion. Pour les autres, des enjeux de confort dans une société à bout de souffle.
Les personnages de ce recueil, préfacé par le Dr. Christian Champion, illustrent combien certaines réponses apportées par la doxa contemporaine peuvent être insuffisantes face à des questionnements actuels bien légitimes.

“On risque autant à croire trop qu’à croire trop peu.” aurait dit Denis Diderot. Dans un vaudeville du XXIe siècle, Joaquin Scalbert s’amuse des conséquences inattendues du nouvel eugénisme.
L’auteur : Joaquin Scalbert, ancien dirigeant d’agences de communication publicitaire et aujourd’hui conseil en recrutement, a publié chez Desclée de Brouwer Parole et Désir dans l’entreprise, aux Editions Pourquoi-Pas ? Nouvelles du Temps Présent, Archives de voisinage et aux Editions Douin Des Femmes et des Adieux.

« Homo Emoticus » de Thierry Paulmier : L’intelligence émotionnelle au service des managers

La Balustrade de Guilaine Depis vous propose pour la période de avril 2021/novembre 2021:
(pour demander un livre, merci d’adresser un mail à guilaine_depis@yahoo.com et pour interviewer l’auteur sms 06 84 36 31 85)
 
Homo Emoticus – L’intelligence émotionnelle au service des managers
de Thierry Paulmier – Préface d’Anne Lauvergeon  
aux Editions Diateino (groupe Trédaniel) 
Parution en France le 2 avril 2021 – 495 pages, 23 €
Nos émotions sont aux commandes : Bien avant le succès du film d’animation Vice-versa (Disney & Pixar, 2015) Thierry Paulmier a consacré toute sa vie à les étudier et à concevoir grâce à elles un puissant outil d’analyse universel des relations interpersonnelles dans le domaine professionnel public comme privé. 
 
– Ce livre à la structure rigoureuse, ponctuée de schémas aussi évidents qu’inédits, concentre le fruit de son travail durant plus de sept années de recherches passionnées. 
– Riche en anecdotes, en études scientifiques et en évocations littéraires et philosophiques, cet ouvrage vous invite à explorer la psychologie des émotions et donne tous les repères pour voir en chacun un artisan et un volontaire.
– Indispensable pour actionner les bons leviers émotionnels et révolutionner le quotidien de vos équipes, comprendre votre entourage dans l’entreprise et dans le monde.
 
La force de son modèle « homo emoticus » est son universalité dans son application
* Il permet de renouveler la réflexion et d’agir concrètement sur des questions telles que le bien-être au travail, la motivation au travail, la QVT, les RPS, le management, la communication, la négociation, la résolution de conflit, la gestion de crise, la conduite du changement, etc.
 
Thierry Paulmier est conférencier et consultant en intelligence émotionnelle. 
Docteur en sciences économiques et en sciences politiques, il forme au modèle de l’homo emoticus dans les entreprises et les administrations, notamment le Secrétariat général du gouvernement, ainsi que dans nombreuses écoles (ENA, EDHEC Business School, École de Guerre…).
A l’étranger, il enseigne à l’ENAP à Brasilia (l’ENA brésilien) ainsi qu’à L’Institut Basil Fuleihan à Beyrouth. Son impressionnant parcours professionnel a fait voyager Thierry Paulmier dans une soixantaine de pays. Il a notamment été fonctionnaire à l’ONU à Genève (2003-2009) et a vécu à New-York (2010-2012). Dans chacune de ces villes, il a profité de son séjour pour faire le conservatoires d’art dramatique. Il a été formé à la négociation à la John Kennedy School of Government (2005).

Le livre de Franck Archimbaud « se lit avec passion »

Franck Archimbaud, L’homme qui voulait Otrechoze

Un chef d’entreprise qui se raconte est peu courant ; un chef devenu chef par orientation scolaire dès la classe de cinquième l’est moins ; un chef sorti du rang car issu d’une famille ouvrière pour créer son entreprise l’est décidément peu. C’est dire l’intérêt d’une telle biographie, écrite comme une envie, pour le lecteur curieux de saisir le ressort de l’entreprise.

Franck Archimbaud est né en 1967 à Barentin en Normandie de parents ouvriers en HLM. Il est l’aîné d’une fratrie de quatre dont seule la dernière est une sœur. A donc pesé sur ses épaules depuis tout petit le sentiment d’être celui qui guide et protège : un chef. Il fera le lycée hôtelier de l’Avalasse à Rouen, réputé, et en sortira diplômé en 1984, poursuivant par une spécialité de pâtissier-chocolatier. Il sera chef de cuisine à 22 ans et gérant de restaurant à 24 ans. La cinquantaine arrivée, il a besoin de faire le point du demi-siècle écoulé ; le coronavirus présent inhibe ses entreprises de restauration événementielles comme son restaurant Le Saint-Pierre à La Bouille et lui laisse du temps. Il retrace son itinéraire en cherchant le pourquoi et les failles, donnant son exemple pour le meilleur comme pour le pire.

Le meilleur est de vouloir le meilleur, le pire est de laisser sur sa route nombre de chemins non suivis. Ainsi des filles. Il explore à 10 ans sa petite voisine de 8 qui le sollicite ; il s’éclate à 16 ans avec une fille de trois ans plus âgée lors d’un stage aux Deux-Alpes qui l’initie. Suivront, au fil des années de bougeotte, Maryse, Patricia, Marie, Béatrice, Elisabeth, Marie-José, Geneviève, Eldrine, Alice, Kamilia et Mathilde. Il officie à Rouen puis au Havre, Houlgate, Paris, Rhodes, Lille, Amiens, Marseille, Avignon, puis de retour à Rouen. Il aura passé dix ans dans la multinationale Sodexo avant de créer en 2003 sa propre société de traiteur éco-responsable : Otrechoze, installée en Normandie et en Touraine avec un pied à Paris. Il dit de la cuisine qu’elle est une école de discipline et d’obstination qui exige organisation et force de caractère. La cuisine vous fait tout seul : « La restauration est un domaine qui permet aux personnes qui n’ont pas réalisé de longues études d’entrer en autodidacte dans un monde qui offre – pour peu qu’on soit courageux, et doté d’une bonne présentation – de réelles perspectives d’évolution » p.227.

« Hypersensible », l’auteur ne se sent à sa place que lorsqu’il décide lui-même. Il n’impose pas, il écoute et se met au service. « Cette différence, c’était que j’avais déjà ‘l’œil du client’, ce constant souci de satisfaire que même certains grands chefs ne parviennent pas toujours à conserver » p.211. D’où sa capacité d’adaptation – signe d’intelligence – malgré son sentiment de ne jamais être à sa place faute d’une éducation bourgeoise et de ses codes, le sport, le piano, le théâtre, la peinture, les belles choses. « Otrechoze est aussi, d’une certaine manière, un pied de nez au système français un peu trop centré autour des diplômes et de l’orthographe, ce dont j’ai souffert depuis l’enfance » p.259. Rassurons-le, l’auteur a saisi le vocabulaire du jeune cadre dynamique qu’il manie à la perfection lorsqu’il parle de son entreprise. Face au « nouveau » éternel du marketing, Franck Archimbaud prône une cuisine de qualité « qui respecterait ses fondamentaux, différente, sans renier ses valeurs essentielles ». Autrement dit le mouvement, l’adaptation au monde qui bouge sans cesse. Bien plus qu’une mode, « la » tradition – telle qu’elle se perpétue.

D’où sa reprise à Rouen du relais postal en face du collège de la Grand’Mare, quartier populaire et immigré de Zone franche urbaine (ZFU) où la haine et la violence naissent du désœuvrement et de l’absence de lieu où se retrouver. « L’idée était (…) d’un restaurant solidaire et social valorisant les circuits courts et favorisant la relocalisation de l’emploi » p.324 avec cuisine de saison avec produits bios issus du développement durable. De quoi cocher toutes les cases des idées dans le vent écologique et socialiste. Le succès ne résiste malheureusement pas à la faible rentabilité et la Mairie ne suit pas après sept ans mais c’était une belle expérience. « Un cercle vertueux au sein duquel on pouvait lutter contre la malbouffe tout en créant du lien dans un quartier dans lequel personne ne voulait vivre. La culture, déguisée en dîner-concert, était accessible à tous » p.357.

Ce livre, écrit comme Montaigne « à sauts et gambades » tout au long de ses expériences, vise à « insuffler l’énergie nécessaire à toute réalisation et toute survie » p.433. D’où le lien intime entre les rencontres amoureuses ou sexuelles et les entreprises à chaque fois renouvelées, du défi de créer une carte à celui de redresser un restaurant ou de faire tourner une entreprise. Les écoles apprennent certaines techniques comme écrire et compter ou réaliser une purée savoureuse et dresser une table, mais « on n’apprend pas à s’accepter tel qu’on est, à faire honneur au moment présent, à se faire confiance inconditionnellement. On n’apprend pas même à regarder, observer, ressentir, à penser autrement ni s’ouvrir à ‘autre chose’ »p.434. Tout enfant, le petit Franck rêvait déjà d’autre chose, comme son père avant lui qui avait rêvé d’être marin pour partir.

Cette sagesse de la cinquantaine issue d’une expérience multiple d’homme pressé est contée dans le mouvement, sans trop d’introspection mais avec ce souci de tirer à chaque fois une morale de l’action et de se réinventer après le Covid – lorsque cela viendra. Il se lit avec passion.

Franck Archimbaud, L’homme qui voulait Otrechoze, 2021, édition Scripta, 439 pages, €23.00 e-book Kindle €5.99

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Article de Paris-Normandie

Article de l’Auvergnat de Paris pour les Pros des Bistrots et Restos du Grand Paris (depuis 1882)

Le Président Macron a cédé aux « passions tristes » des Français par Thierry Paulmier, consultant en intelligence émotionnelle

Dans son livre programme Révolution publié en novembre 2016, le candidat Emmanuel Macron écrivait : «Car notre situation actuelle n’est ni acceptable ni tenable. Nous sommes comme recroquevillés sur nos passions tristes, la jalousie, la défiance, la désunion, une certaine forme de mesquinerie, parfois de bassesse, devant les événements[1] ». Le candidat Emmanuel Macron voulait réveiller les passions joyeuses des Français : c’était le but de son engagement. Une fois élu, il n’a d’abord pas dévié de cette ligne de conduite. A de nombreuses reprises, il a évoqué les passions tristes dont les Français étaient, selon lui, la proie, au point que le 3 octobre 2017, le Huffington Post publiait un article intitulé : « Décidément, Macron est vraiment passionné par les « passions tristes » de ses opposants[2] ». L’article relatait, qu’interpellé par une journaliste de l’AFP, en marge d’une visite chez un sous-traitant de Whirlpool près d’Amiens, à propos des critiques émises contre sa politique économique qui favoriserait les plus fortunés, le chef de l’État avait fustigé « ces formules dans lesquelles les passions tristes françaises aiment s’enfoncer».

Le 14 octobre 2017, le Président Emmanuel Macron, donnait un entretien au Der Spiegel dans lequel il affirmait : « Je ne céderai pas au triste réflexe de l’envie française. Parce que cette envie paralyse le pays». Car l’expression « passions tristes » qu’il emprunte au philosophe Spinoza, désigne le plus souvent la passion de l’envie (synonyme de la jalousie dans le langage courant). En octobre 2018, le mouvement des Gilets jaunes éclatait suite à une hausse du prix du carburant en raison de l’augmentation de la TICPE par le gouvernement. Ce mouvement trouvait sans doute en partie son origine dans la passion de l’indignation causée par un sentiment d’injustice mais aussi dans celle de l’envie, voire dans celle du ressentiment, c’est-à-dire dans l’envie impuissante. Les actes de vandalisme qui ont émaillé les manifestations et notamment la destruction du restaurant le Fouquets, au slogan « Fouquets à nous », en sont la plus belle illustration.

Confronté à une colère populaire sans précédent, le président Macron a choisi de sacrifier en victime expiatoire, l’ENA, érigée en bouc émissaire de tous les maux dont les Français souffraient, et notamment de la déconnexion des élites de leur réalité. En d’autres termes, il a choisi de céder aux passions tristes qui ne peuvent supporter le principe même de la méritocratie puisqu’elle remplace une aristocratie de naissance par une aristocratie de diplôme. Les envieux abhorrent le mérite.

Thierry Paulmier, auteur de Homo Emoticus, préface d’Anne Lauvergeon (éditions Diateino) ; il enseigne l’intelligence émotionnelle notamment à l’ENA.

[1] Emmanuel Macron, Révolution, p.34.

[2]https://www.huffingtonpost.fr/2017/10/03/decidement-les-passions-tristes-de-ses-opposants-passionnent-vraiment-macron_a_23231587/

Radins.com recommande de participer à la Chasse au Trésor

Participez à cette chasse au trésor et gagnez 750.000 euros

Perrine de Robien – publié le 09/04/2021 à 11:00

Amis amateurs d’énigmes, cette activité hors du commun est pour vous ! Une fabuleuse chasse au trésor avec un coffret en or et en pierres précieuses d’une valeur de 750.000 € vient d’être lancée. Elle a pour thème un accord franco-britannique nommé l’Entente Cordiale.

chasse au trésor Entente CordialePartez à la chasse au trésor de l’Entente Cordiale !

Gagnez un coffret en or d’une valeur de 750.000 euros

Vous aimez déjouer les énigmes et votre patience est sans limite ? Alors cette chasse au trésor exceptionnelle est pour vous ! Si on vous dit qu’elle est exceptionnelle, c’est pour plusieurs raisons. Le trésor, tout d’abord. En l’occurrence, il ne s’agit pas de quelques pièces en chocolat mais d’un coffret en or et en pierres précieuses qui vaut 750.000 €. Il s’agit d’un cadeau que le roi d’Angleterre, le roi Édouard VII, a offert en 1903 au président français Émile Loubet afin de sceller un accord nommé l’Entente Cordiale.

Cette chasse au trésor est aussi exceptionnelle en raison de l’endroit où elle va se dérouler. Les participants devront en effet résoudre des énigmes en trouvant des indices qui ont été placés en France et au Royaume-Uni. Ils sont censés permettre de réunir les fragments d’une clé qui permet d’ouvrir l’écrin de cristal qui renferme le trésor.-

Comment participer à la chasse au trésor de l’Entente cordiale

Enfin, cette chasse au trésor est exceptionnelle car elle va durer plusieurs années, comme c’est le cas d’une autre chasse au trésor organisée par la même personne, c’est-à-dire Michel Becker. Il fait partie de ceux qui ont organisé la chasse « Sur la trace de la Chouette d’or » qui dure depuis… 1993 ! Si vous espérez gagner le précieux coffret, mieux vaut être jeune et tenace !

Pour participer à la chasse au trésor de « L’Entente cordiale » et tenter de remporter le fabuleux coffret en or et pierres précieuses, il faudra acheter deux livres. Le premier, Le Trésor de l’Entente Cordiale, contient neuf énigmes qui permettent de trouver la cache française. Le second, The Golden Treasure of the Entente Cordiale, qui permet, quant à lui, de rechercher la cache anglaise. Chaque livre coûte 24,90 €, ce qui est finalement pas grand-chose compte tenu de la valeur du trésor. Reste à trouver le précieux coffret. Bonne chance…

À lire aussi Partez à la chasse au trésor avec le géocaching !

Le Point annonce la Chasse au Trésor de l’Entente cordiale (repris par Yahoo)

Une chasse au trésor franco-britannique met 750 000 euros en jeu

La chasse au trésor de l’Entente cordiale a commencé jeudi. À gagner ? Un coffret offert par Édouard VII à Émile Loubet en 1903, rapporte Europe 1. (https://fr.news.yahoo.com/chasse-au-tr%25C3%25A9sor-franco-britannique-032700766.html)

En 1903, le roi Edouard VII avait offert un coffret d'or au president francais Emile Loubet pour symboliser l'Entente cordiale entre le Royaume-Uni et la France (illustration).
En 1903, le roi Édouard VII avait offert un coffret d’or au président français Émile Loubet pour symboliser l’Entente cordiale entre le Royaume-Uni et la France (illustration).© 1 / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Par 

Franck Archimbaud, de cuisinier militant à écrivain philanthrope

Franck Archimbaud – «Je crois que l’on peut changer le monde en changeant son monde»

Franck Archimbaud publie L’homme qui voulait Otrechoze, un livre autobiographique qui retrace son chemin depuis son enfance dans une modeste famille normande, son école hôtelière, son évolution dans le milieu de la restauration et jusqu’à la fondation de sa société Otrechoze, une enseigne à consonance singulière qu’il a créée et qui renvoie à un mode de restauration mettant au centre les filières locales et durables. Un parcours parsemé de rêves, de projets, de réussite et d’échecs, de remise en cause et de rebondissements, bref une vie bien remplie d’ idéaux et de volonté  capable de faire pousser les limites, une quête de sens, de spiritualité et d’amour à donner aux autres.

Dès les premières pages de votre livre, vous parlez d’un « précieux secret appelé à être partagé » et de votre travail d’écriture comme d’« un moment de rare d’intensité ». Occasion de vous interroger sur les raisons profondes qui vous ont poussé vers ce projet. Comment est né ce livre et à quel appel intérieur vous concernant répond-il ? 

Ce livre est la matérialisation, le résultat d’un besoin viscéral et irrépressible de transmettre ce que la vie m’a enseigné.

Je souhaite partager le long cheminement de pensée qui m’a conduit à ce mystérieux Otrechoze. Le mot, le livre sont imbriqués. Imprégné d’un constant esprit de synthèse, j’ai toujours tout analysé en cherchant à créer des liens entre les idées et les choses. Touché par les déséquilibres, écologiques et sociaux, de notre société, j’ai réfléchi à ce changement nécessaire. Individuel et collectif. C’est ainsi que j’ai inventé Otrechoze, fruit d’une quête altruiste. J’ai rêvé d’un processus universel. Suffisamment dépouillé, aisément transposable et appropriable. Un mot familier, qui parle à tous, mais orthographié autrement pour être clair sur les intentions. J’ai pu prendre conscience très tôt de ma fragilité et de ma finalité en tant qu’être humain. J’ai expérimenté le fait qu’un seul mot peut tout changer, structurer la pensée. J’explique ce cheminement dans mes conférences.

C’est comme une percée, une porte qui s’ouvre vers un monde inconnu, vers ce qui n’est pas prédéfini.

La mise à l’arrêt forcée par la pandémie a favorisé ce travail en m’offrant un temps inédit. Un temps pour me consacrer au délicat exercice de l’écriture. D’ordinaire, les gens comme moi ne prennent jamais le temps de se poser pour écrire, pris dans la roue infernale du travail.

Vous parlez, en évoquant votre adolescence, de « la Simplicité du chemin vers soi-même » qui a été pour vous une garantie de bonheur au sein de votre famille. Quelles ont été les valeurs qui vous ont construit et qui vous ont été transmises au sein de votre famille ? Et pourquoi parlez-vous d’une « angoisse existentielle intrinsèque à l’héritage paternel » ?

Le moment du repas concentrait toutes les valeurs familiales. En particulier celui du dimanche midi. Le repas incarnait à la fois l’acte de partage et de réconfort, la convivialité, l’esprit chaleureux, le plaisir, la satiété, la bonne chère. Le bonheur, c’est à table qu’on le trouvait. Pour moi, les repas étaient également source d’informations. Observer quelqu’un manger s’avère riche d’enseignements.

Mon héritage familial comporte aussi des zones d’ombres. Mon père, angoissé par sa mort, en faisait planer le spectre sur notre foyer. Par la suite, j’ai intégré ses peurs, et elles ont influencé ma vision de la vie. Je me suis surtout retrouvé dans une course perpétuelle contre la montre. Avoir peur de mourir prématurément signifiait que tout était urgent. N’avaient de sens à mes yeux que les choses pouvant être faites très rapidement. Ce trait de caractère me fut utile dans la restauration où il faut toujours faire vite.

Lors d’une sortie scolaire, vous assistez pour la première fois à une représentation théâtrale, Le Malade imaginaire de Molière. Du haut de vos dix ans, vous avez la révélation d’avoir trouvé la pleine mesure de votre « voix », de votre « voie ». Que voulez-vous exprimer par ce jeu de mots, si imagé et si explicite à la fois ?

Lors de cette pièce de théâtre, je fus émerveillé, en particulier par les voix. Celles des comédiens parvenaient à mes oreilles dans toute leur clarté, leur pureté et leurs émotions. C’est bien après, en analysant ce que j’avais vécu ce jour-là, que j’ai compris ce qui avait touché l’enfant que j’étais. En favorisant l’expression de la voix, dans mon imaginaire, le théâtre permet d’incarner sa voie, son chemin personnel. Dans ma vie, face aux perches tendues pour m’aider à aller vers ce qui m’inspirait, je restais généralement sans voix.

Comment êtes-vous entré à l’école hôtelière ? Peut-on dire que vous avez pris conscience très tôt de ce que vous allez appeler par la suite votre vocation ? Ou c’est le hasard qui vous a guidé vers cette carrière ?

Comme je l’expliquais, au sein de ma famille, nous avons toujours entretenu un rapport étroit à la nourriture. Dès mon plus jeune âge, j’avais un lien passionnel avec les aliments.

Le déclic est venu lors d’une visite scolaire dans une boulangerie – pâtisserie du quartier. Le patron, sympathique et chaleureux, nous a accueillis les bras ouverts et avec bonhomie, offrant à chacun un pain au chocolat. La chaleur réconfortante de la boulangerie contrastait avec le froid hivernal. Ici, tout sentait bon et appelait à la gourmandise. Je fus conquis. Alors, quand vers douze ou treize ans – qui demeure selon moi un âge trop jeune pour décider de son destin, on m’a demandé quelle orientation je souhaitais prendre, j’ai répondu : pâtissier. Quelque temps après, j’ai finalement choisi de m’engager vers le métier de cuisinier, jugeant qu’il m’offrirait plus de potentiels et de perspectives d’évolution.

Avec votre entrée dans cette l’école, une autre dimension viendra rejoindre votre désir de rêve : il s’agit d’apprendre « la valeur de l’excellence » dont vous dites qu’elle restera gravée pour toujours dans votre crédo professionnel. Que pourriez-vous nous dire de ces valeurs transmises lors de vos études ? Comment pourriez-vous décrire votre parcours pendant ces années d’études ?

J’ai eu la chance d’évoluer dans une école hôtelière de cuisine française renommée. Les cours étaient délivrés par des chefs ayant fait carrière dans de grandes maisons. Les conditions d’apprentissage étaient royales : une immense cuisine, digne d’un palace, composée de plusieurs postes équipés distincts. Je me sentais privilégié, et, en même temps, si jeune pour entrer dans la vie active en tant qu’apprenti. J’ai découvert le luxe, l’élégance des dressages, la préciosité de la vaisselle, le beau selon les codes de la gastronomie française. Un tel niveau d’excellence s’accompagne immanquablement d’un haut degré d’exigence et de courage. Le métier est dur. Il faut se remonter les manches et se lever tôt. Je me suis très vite accroché au métier.

Que signifie « le vertige des sens » qui intervient pendant vos études, à tel point – dites-vous – que « l’on sort du cérébral pour se plonger dans la sensation » ? Et pourquoi définissez-vous le cuisinier comme « un alchimiste » ?

En mangeant, nous entrons dans un rapport à la matière qui suscite émotions et sensations diverses. Lorsqu’on est face à un plat, tous nos sens se mettent en éveil afin d’en décrypter la teneur. Le parfum, l’esthétique, les textures, la palette des saveurs, et, parfois, les sons, nous enveloppent. C’est ce qui nous fascine dans la nourriture. La cuisine, c’est de l’alchimie. L’association de matières brutes pour devenir des mets.

Le mot cuisiner vient d’ailleurs du latin cuire. C’est sous l’action de la chaleur que les ingrédients deviennent des plats. Ces dernières années, je me suis formé à la cuisine. Une cuisine qui a de l’avenir et meilleure pour la santé.

Vous parlez de votre carrière comme « d’une course folle » qui réclame du temps et de l’énergie et surtout une grande capacité à gérer des situations difficiles et des moments inattendus. Quelles qualités ou sacrifices vous a demandé un tel travail, que ce soit en Grèce ou dans le nord ou le sud de la France ?

Pour exceller en gastronomie, il faut avoir le sens du service absolu. Tout donner. L’abnégation, l’oubli de son ego, sont de rigueur. Tel un sportif, savoir mettre tout en œuvre pour atteindre rapidement l’objectif fixé est également nécessaire. Je me sens comme un Vatel des temps modernes. Mon tempérament perfectionniste et ma ténacité à toute épreuve m’ont toujours été d’une grande utilité. Et comme le temps m’a toujours paru être une ressource rare, j’ai sans peine réussi à tenir cette course folle.

Être créatif demande cependant d’apprivoiser le paradoxe entre abnégation et connexion à sa singularité.

Mon parcours est aussi le reflet d’une revanche personnelle. Vouloir autre chose pour moi-même que l’avenir tracé. C’est, ça aussi, mon Otrechoze.

C’est un cri du cœur pour aider toutes celles et tous ceux qui choisissent de s’extirper.

Mon expérience sur l’île grecque de Rhodes m’a ouvert un champ de perception nouveau, influençant toute la suite de ma carrière. Au cœur de la Méditerranée, envoûté par les saveurs exceptionnelles de ses fruits et légumes gorgés de soleil, j’ai enfin compris comment fonctionnait la nature. Un ancrage sur le produit s’est opéré en moi. Un aliment est indissociable de son terroir. Alors que je venais d’apprendre toute la cuisine et la pâtisserie françaises, je découvrais, loin de la France, la valeur des produits.

Là-bas, la salade grecque traditionnelle que je croyais répétitive et ennuyeuse m’a fait prendre conscience de la palette insoupçonnée que chaque légume, chaque aliment pouvaient offrir. La « saveur unique des tomates » n’existe pas. Il existe une multitude de saveurs de tomates. Selon la variété, le terroir et la provenance, les conditions de production, de récolte et d’acheminement.

À travers votre expérience de vie telle que vous la décrivez dans votre livre, on apprend qu’au-delà du travail, de l’effort, il faut toujours garder un regard vers un rêve capable de vous pousser ailleurs. Que pouvez-vous nous dire de cette part de rêve qui vous a toujours accompagné dans la vie ? Je prends ici deux exemples : dans vos projets vous avez toujours eu le sentiment que vous pouviez/que vous deviez faire « otrechoze », mais aussi dans votre vie intime, chercher l’âme sœur et répondre à ce que vous appelez la peur de décevoir ?

Avant cette introspection j’étais toujours à la recherche d’autre chose, de stimulations. Je sais que, peu importe l’objet de ma quête, le processus va m’enrichir, me transformer. Il en va de mes projets personnels, professionnels, comme de mes rencontres amoureuses. Le rêve amoureux et son idéal de complétude par l’âme sœur furent très présents en moi. Une histoire d’amour est comme un voyage vers autre chose que soi avant de trouver l’harmonie de ce que je décris dans le livre comme « le couple royal ».

Que pouvez-vous nous dire de l’acte de courage, de la volonté d’affronter la fatalité, « d’inverser l’ordre des choses pour finalement parvenir à changer le monde ». Croyez-vous possible une telle chose ? Votre parcours de vie le prouve-t-il, et, si oui, comment l’avez-vous vécu ?

Oui, je crois que l’on peut changer le monde en changeant son monde. Pour moi, ce changement est indissociable de la notion de transmission.

Le courage, c’est celui de relever les défis en remontant la rivière à contre-courant. Hormis de rares exceptions, il est difficile de s’extraire de son milieu pour devenir un autre. Influencé par l’ancien modèle, il faut là encore s’armer de courage, fournir des efforts pour le déconstruire. Je pense que nous sommes en grande majorité le fruit de notre environnement, notre milieu, qu’il soit familial, amical, social, culturel. Décider de s’extirper et y parvenir, c’est courageux. C’est ce qui m’a animé dans mon parcours et m’a conduit vers mon Otrechoze.

Dans mon enfance, j’ai senti le poids de l’immobilisme et du conformisme qui m’entouraient et cherchaient à me happer. Ce qui l’incarnait le mieux, c’était la télévision. Je suis un enfant de la télé. Dans ma famille, comme dans bien d’autres, elle était omniprésente, sacralisée. J’observais mes proches boire religieusement ce qui en sortait et écarquiller les yeux devant la vie des autres, en oubliant la leur, devant cette brochette de présentateurs, devenus presque des membres de la famille. Ces Drucker et compagnie, ces figures d’un entre-soi aux manettes du petit écran. Avec leurs « divertissements », ils me semblaient responsables de l’inaction ambiante, de l’abrutissement des masses, quand ils auraient pu contribuer à l’éveil dans des milieux où la culture était absente. Ils auraient pu élever les consciences, mais n’ont fait que conforter le modèle politique et social de l’époque. Pendant que la majorité du peuple « s’affaiblissait » devant ces émissions, nos usines disparaissaient sans se renouveler, le chômage ne cessait de croître, et la dette de l’État par la même occasion.

Votre rêve d’enfant lié au théâtre ne vous a jamais quitté. Vous parlez même du monde « qui ressemble à un théâtre où chacun joue un rôle en le prenant au sérieux au point de se confondre avec lui ». Tenons-nous ici un des éléments qui vous ont conduit vers votre concept de restauration ?

Quand je travaillais dans une multinationale, j’évoluais dans une sorte de pièce de théâtre, où chacun jouait son rôle. Cela sonnait faux. Les gens semblaient se confondre avec leur fonction, comme s’ils étaient convaincus de leur attribution. Tout était ainsi bien orchestré pour asseoir le rapport de domination. Ceux qui savaient, ou qui disaient savoir, s’assuraient de mettre la distance nécessaire entre ceux qui ne savaient pas. Mais que deviennent la spontanéité, la créativité, l’innovation quand chacun est conforté dans son rôle ? Libérer les énergies et les personnes, voilà ce à quoi je rêvais. C’est aussi pour renverser ce monde factice que j’ai voulu Otrechoze.

Arrivé à ce numéro 11 qui a une importance particulière pour vous, permettez-moi de vous demander en guise de conclusion de nous parler plus en détail d’Otrechoze ? Que diriez-vous en guise d’invitation à mieux vous connaître au lecteur qui ouvrira votre livre ?

À travers mon livre, j’ai voulu faire passer des messages forts et qui me tiennent à cœur. Des messages que j’aimerais transmettre pour aider toutes celles et tous ceux qui veulent changer leur monde. Qui veulent que nous bâtissions un monde plus juste, plus humain, plus écologique, plus beau.

Je l’ai appliqué lorsque j’ai monté un lieu de restauration biologique valorisant les circuits courts et créant du lien en zone franche urbaine de Rouen. Créant en 2007 la surprise chez ceux qui n’étaient pas habitués à ce que le bon et le qualitatif s’invitent à leur table, il devint un lieu de vie incontournable dans cette ville.

Otrechoze, c’est un processus que l’on amorce quand on ressent intimement que ça ne tourne pas rond. Une force que l’on sollicite quand le ciel s’assombrit. On sait qu’il faut innover pour bâtir un autre modèle. Pour y parvenir, on doit se remonter les manches, mais aussi se réinventer, partir en quête. Vient alors la nécessité de se rapprocher de soi, du vrai, de notre propre lumière intérieure, de se frayer un chemin heureux en dépassant nos peurs et nos croyances, avec audace. Bien souvent, cette étape ne peut être franchie sans comprendre l’existant et sans oser sortir des conventions. Posture qui demande d’ouvrir l’œil. Quand, alors, on est prêt à recevoir, à comprendre, Otrechoze se présente à nous sous un jour nouveau. Il est ce que l’on ne connaît pas encore. Magie, étonnement, voyage, plongée dans l’après.

En cette période si chamboulée par l’épidémie de la Covid, nous prenons une fois de plus conscience que nous sommes allés trop loin dans bien des domaines. Nous découvrons que nous sous-vivions. L’esprit sait se faufiler à travers les contraintes…

À nous, maintenant, d’aller vers OTRECHOZE.

Propos recueillis par Dan Burcea

Franck Archimbaud, L’homme qui voulait Otrechoze, Éditions Scripta (12 février 2021), 442 pages.