Un bonheur de lecture, pimenté par les intrigues de cour » pour Argoul (sur Philip KAYNE)

Philip Kayne, Les conquérants d’Aton 1

1358 ans avant notre ère chrétienne, le quatrième Amenhotep est fait pharaon avant de changer son nom en Akhenaton (Bénéfique à Aton) en l’an VI de son règne. Il s’est marié par amour à Néfertiti (La Belle est venue), malgré son père et malgré les traditions qui voulaient que la promise de son frère aîné lui soit dévolue. Or Thoutmosis est mort des suites de blessures d’un lion, lors d’une chasse au désert avec son frère. Les deux s’aimaient fort mais l’aîné n’était pas destiné à ceindre la double couronne. C’est donc Khétarâ, le cadet, plus spirituel, qui va prendre les rênes de l’empire avant ses 16 ans.

Il est disciple d’Aton, le dieu unique représenté par le soleil, et a pour adversaire résolu les prêtres du culte d’Amon, dieu traditionnel de l’Egypte et qui prend de multiples formes. Khétarâ va imposer le culte d’Aton et devenir Akhenaton, transmettant à sa mort la double couronne au fils qu’il a eu d’une sixième concubine : Toutânkhaton, 9 ans. L’auteur fait du futur Toutankhamon le fils même tant désiré de Néfertiti, mais la reine n’a semble-il eu que des filles. A 12 ans, le gamin déjà marié depuis trois ans, prendra le nom de Toutankhamon par retour aux traditions. Son père Amenhotep IV est en effet mort vers 33 ans nul ne sait de quoi ; l’auteur évoque une crise cardiaque. C’est bien solliciter l’histoire.

Philip Kayne, Belge et éclectique, a fait des études d’histoire classique avant d’aborder les civilisations du Moyen-Orient. Il se passionne pour l’Egypte dans laquelle il découvre les Origines du monothéisme, à la suite d’un certains nombres d’égyptologues et de Freud lui-même, sans compter les ésotéristes. C’est pourquoi le roman est « préfacé par Roger Sabbah », dont l’auteur me pardonnera de n’avoir pas su qui il est. Disons pour résumer que Roger Sabbah s’intéresse à l’histoire du Proche-Orient ancien et qu’il épouse une vision particulière de la Bible et des Juifs. Ces derniers seraient des Egyptiens chassés de la vallée du Nil lors de l’Exode sous l’égide d’un prince juif, Moïse, et partis s’établir en Palestine. Tout cela parce qu’ils pratiquaient le culte du dieu unique et non le polythéisme traditionnel. Abraham serait même l’autre nom d’Akhenaton, AbRâAmon et Israël AïSaRâAï… Ce ne sont que des hypothèses, déclinées sous des titres à sensation tels que Le secret des Juifs, Les secrets de l’Exode, Le pharaon juif, Les secrets de la Bible, Le secret du 3ème millénaire – la terre des pharaons était la terre d’Israël… Les éléments archéologiques ou les textes égyptiens n’apportent aucune preuve tangible de ce rêve unificateur juif, des religions à la psychanalyse, en passant par une obscure ésotériste nazie, Savitri Devi. Les pensées totalisantes ramènent à elles tout le progrès humain, les chrétiens avant-hier, les Aryens hier comme les communistes interprétés par Marx et Engels, les Juifs avec Sabbah.

Malgré ce biais un brin fantasque et son parti-pris idéologique, le roman de Philip Kayne s’attache à évoquer la vie quotidienne de pharaon, sa jeunesse et son amour pour Néfertiti, son accession au trône. Il donne de la chair et du cœur au récit historique, nous rendant les personnages attachants. Il s’ingénie surtout à nous montrer la sensualité très naturelle des Egyptiens antiques, baignés par un climat doux dans une nature soumise au rythme saisonnier du fleuve. Les amoureux sont « toujours main dans la main, à [se] bécoter, à échanger des serments ou de secrets, peut-être ? Et tout cela, souvent peu vêtus (… voire à) se balader entièrement nus » p.114. L’initiation sexuelle commençait tôt en Egypte ancienne et Khétarâ a déjà un enfant d’une union avec une concubine avant ses 13 ou 14 ans, le prince Sémenkarâ. Néfertiti l’affole, caressant sa peau nue, frottant son pubis contre le sien, plaquant ses seins durcis par le désir sur sa poitrine. Il défait vite son pagne et la robe quasi transparente de sa compagne avant de rouler derrière un buisson pour l’étreindre, à même la terre, et faire jaillir la vie comme l’eau du Nil féconde les champs.

C’est donc un bonheur de lecture, pimenté par les intrigues de cour du grand prêtre d’Amon appelé ironiquement Aânen et la perpétuelle adversité des tenants des anciens cultes qui essaient de tuer le pharaon hérétique tout en détournant à leur profit clérical une partie de l’impôt royal.

Mais une question vient : comment un tel naturalisme du plaisir, qui se manifestera dans l’art amarnien, se transformera-t-il du tout au tout en rigorisme puritain, physique, affectif et moral une fois la Bible établie ? Le monothéisme conduit-il au fanatisme par croyance de détenir la seule Vérité ? Tant la religion juive sous Moïse que la chrétienne avec Paul et la musulmane avec Mahomet récusent la chair au profit de la prière, et l’amour physique au profit du seul digne : l’amour éthéré du Dieu unique et jaloux qui commande tout.

Philip Kayne, Les conquérants d’Aton – tome 1 : La part de vérité, 2019, éditions Baudelaire, 429 pages, €22.00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Rainfolk a choisi de mettre en avant Philip KAYNE

Rainfolk a choisi de mettre en avant Philip KAYNE

Les conquérants d’Aton – Tome I : La part de vérité

Les conquérants d’Aton – Tome I : La part de vérité, une nouvelle saga romanesque sur la fascinante Egypte, où Philip Kayne est sur les pas de Christian Jacq

conquerants aton part verite philipp kayneLES CONQUÉRANTS D’ATON – TOME I : LA PART DE VÉRITÉ

La XVIIIe dynastie représente sans doute la quintessence de la civilisation pharaonique, celle qui a édifié la grande pyramide, de la plus vaste société organisée de son temps. D’un point de vue politique, les souverains hors normes se succèdent. Dans leur lignée viennent s’ajouter, dans un registre très différent, Akhenaton et Néfertiti.

En ces temps ancestraux, le sacré imprégnait tous les aspects de la vie. C’est dans ce contexte sensible qu’Akhenaton et Néfertiti vont inaugurer une voie novatrice, épurée, très en avance sur les croyances embrouillées de leur temps. Pour Akhenaton et Néfertiti, une ultime gageure, auquel le destin semble les pousser : répandre le culte de l’Unique, Aton le vrai. Akhenaton et Néfertiti seraient-ils les vrais précurseurs, les initiateurs du monothéisme qui fleurira plus tard et sous d’autres cieux ?

QUATRIÈME DE COUVERTURE

Nous sommes en 1358 avant J-C. Le quatrième Amenhotep, futur Akhenaton, ceint la double Couronne dans la cité de Thèbes. Aux côtés du nouveau Pharaon se tient non seulement sa mère, la reine Tiy, qui l’a initié au culte d’Aton l’Unique, le Vrai, mais aussi et surtout la divine Néfertiti, son épouse, qu’il appelle Sahrâ dans l’intimité. Un couple de légende est né, mais personne ou presque ne s’en est aperçu. Akhenaton, iconoclaste convaincu, veut bouleverser les codes, renverser les barrières qu’on tente de lui imposer. Néfertiti, elle, soutient son époux, démontrant qu’au-delà des apparences, sa beauté cache un cœur vaillant et un esprit bien fait. Dans ce combat partagé, elle deviendra son égale.

Pour les tenants des divinités traditionnelles, la situation vire au cauchemar. Pharaon remet en cause leur pouvoir, et, pire encore, porte atteinte à leurs immenses richesses. La lutte des clans entre les Anciens et les Modernes aboutira à un combat sans merci qu’Aânen, Grand prêtre d’Amon, mènera contre le couple royal. Même Kya, l’épouse seconde d’Akhenaton, va prendre parti contre lui ; sans doute pense-t-elle que la couronne siérait mieux à son fils, Sememkharâ. Devant tant d’empêchements, Akhenaton et Néfertiti vont-ils renoncer ? Se renier soi-même est inconcevable pour le couple solaire qui veut accomplir jusqu’au bout le destin inouï qu’il s’est choisi. Main dans la main, Akhenaton et Néfertiti vont s’y engager avec d’autant plus de résolution que le chemin emprunté est sans retour.

EXTRAIT

En ces temps reculés, le sacré imprégnait la vie quotidienne des Égyptiens, habitués à s’en remettre aux divinités ancestrales. C’est dans ce contexte que l’aventure d’Aton le Vrai a débuté avec le Pharaon Akhenaton et l’inoubliable Néfertiti. Ensemble, ils vont tout bouleverser. À une Égypte immobile, confinée dans des traditions superstitieuses et idolâtres, savamment entretenue par la caste des Prêtres qui confisquaient la foi à des fins de pouvoir, d’enrichissement, le couple solaire leur opposera une conception inédite et universelle : le soleil d’Aton brille pour tous, sans restriction aucune !

Pourtant, avant de reconstruire une nouvelle spiritualité il fallait d’abord réduire à néant les anciennes croyances, à commencer par les images de ces dieux innombrables, façonnées de main d’homme et qui lui ressemblaient trop dans leur comportement pour lui être vraiment supérieur. Une vraie révolution ! Mais comment le peuple allait-il vivre un changement aussi radical dans ses coutumes religieuses ?

A dire vrai, l’Égyptien de base, habitué depuis des millénaires à l’enchevêtrement des dieux et des déesses qui veillaient à travers des rites magiques à chaque besoin de la vie, devait être perplexe devant l’abstraction du dieu unique (…).

…Je me suis attaché à rendre une image non- conventionnelle et crédible d’un couple, si moderne dans son attitude de révolte face à la raideur des traditions, aux stéréotypes de toutes espèces…

Philip KAYNE

PHILIP KAYNE

Auteur résidant à : Antibes, Alpes-Maritimes

Guidé par le savoir d’éminents égyptologues, archéologues et linguistes de renom, Philip Kayne nous livre sa propre intuition de chercheur des civilisations anciennes et, en particulier, la civilisation pharaonique, celle qui a édifié la grande pyramide et la plus vaste société organisée de son temps. Mais Philip Kayne n’oublie pas que ce sont les hommes et les circonstances qui font l’Histoire !

Nourri de lettres classiques (latin, grec), sa passion pour l’égyptologie a grandi lors de ses trois années à l’ULB (université libre de Bruxelles) où il a étudié en tant qu’auditeur libre. Son appétence pour l’écriture et la recherche l’a naturellement porté vers la littérature et il est devenu ce que l’on appelle communément « un nègre d’Écriture ».

Sa saga « Les Conquérants d’Aton » trouve naturellement sa source dans ses propres découvertes de chercheur en égyptologie, mais également dans ses nombreux voyages en Égypte et dans ses multiples rencontres avec de prestigieux Égyptologues, archéologues ou linguistes.

La spiritualité dans l’Egypte antique, par Philip Kayne

Philip KAYNE, Romancier Egyptologue, auteur de la saga « LES CONQUERANTS D’ATON » Tome 1 et 2 aux Editions Baudelaire nous livre u nouveau texte sur LA SPIRITUALITE DANS L’EGYPTE ANCIENNE

On entend souvent dire que l’Egypte c’est le Nil. Eh oui, le Nil qui étendait chaque année ses limons fertiles, tel une chaire épaisse et bienfaisante sur l’aridité du désert ! Rassasiés, ceux qui ne s’appelaient pas encore les Egyptiens, observaient la faune du grand fleuve, favorable ou bien hostile, se rappelaient les animaux du même acabit qu’ils avaient abandonnés à leur sort dans la savane toute proche. Ces hommes auraient pu bêtementles craindre, ne voir en eux que des ennemis et se replier derrière les palissades illusoires de la peur. A l’inverse, les proto-Égyptiens vont se concilier leurs faveurs, les amadouer, si on peut dire, et transformer leur nature en les sublimant. Et le bestiaire va devenir divinités au pluriel. Le ciel peuplé d’étoiles, mystérieuses et inaccessibles, n’échappera pas à leurs métamorphoses, à l’instar du soleil qui dispense la vie et de la lune qui éclaire les chemins.

La spiritualité est née, et avec elle, les rites qui l’accompagnent. D’abord avec de simples pierres assemblées qui vont figurer les dieux naissants, des invocations courtes et directes. Les autels suivront, enchâssés dans des temples de plus en plus imposants, avec la caste des prêtres pour attirer les bonnes grâces divines. Et le somptueux le disputera au grandiose, alimentés  par toutes les richesses d’un peuple qui, au fil des siècles, des millénaires même, deviendra la nation, la société la plus évoluée de son temps : l’empire Egyptien ! De la Lybie a la Haute Nubie, en passant par la Syro-Palestine et jusqu’à l’Euphrate, les dieux de la Double Terre se montreront les plus forts avec, à leur tête, le roi des dieux et le dieu des rois de Thèbes, AMON ! Ses associés étaient cependant nombreux (+_ 2000) et recouvraient presque tous les aspects et menaces de la vie.  A travers des rites magiques souvent compliqués, des oracles et autres divinations, les suppliants leurs faisaient des offrandes dans l’espoir de se concilier leurs faveurs et, après une vie droite, de pouvoir gagner en paix les champs parfumés de Ialou(le paradis). Un vrai parcours du combattant qui semblait a tout jamais immuable. Pourtant, sous la XVIIIème Dynastie, AKHENATON et NEFERTITI vont bousculer l’ordre établi et provoquer un séisme. A une Egypte immobile, confinée dans ses traditions superstitieuses et idolâtres, savamment entretenue par la caste des prêtres qui confisquaient la foi à des fins de pouvoir et d’enrichissement, le couple solaire opposera une conception inédite et universelle : le soleil d’ATON brille pour tous, sans restriction !

 Mais, comme l’explique très bien Roger Sabbah,avant de construire une nouvelle spiritualité, il faut d’abord déconstruire l’ancienne, à commencer par les images de ces dieux innombrables, façonnées de main d’homme et qui lui ressemblaient sans doute trop dans leur comportement pour lui être vraiment supérieur. Dans l’ Egypte antique, la manière la plus efficace de réduire a néant une être, fut-il céleste, était d’effacer son nom pour lui ôter toute existence ; AKHENATON va s’y appliquer avec un zèle tout particulier puisqu’il va ordonner la fermeture d’un grand nombre de temple d’AMON – sauf le complexe religieux de Karnak qui comportait au moins un temple dédié à ATON – mais aussi ceux des autres divinités traditionnelles. Seul RA, aspect visible d’ATON, échappera bien sûr au discrédit…l’herbe pousse sur les chemins qui traversent les temples et on y voit passer les animaux de bât…  

Si, pour les prêtres d’ATON, l’interdiction et le bannissement des images des dieux multiples formaient la base du culte, les tenants des anciennes divinités vont continuer à adorer les représentations immémoriales des dieux. Une rivalité trop souvent sanglante va s’installer pour devenir, au fil du temps, le plus grave conflit interne qu’a enduré l’Egypte.    

Une vraie révolution !

Le matériel archéologique est suffisamment abondant pour permettre une vision convaincante de ce que furent ces évènements tragiques, sans oublier l’action d’AKHENATON et NEFERTITI qui joueront un rôle clé dans leur déroulement. L’auteur, quant à lui, nous font découvrir deux personnages qui se montrent tour à tour extraordinaires…ou tout simplement vulnérables car, ne l’oublions pas, ils furent d’abord et avant tout des êtres faits de chair et de sang, ayant chacun son caractère, sa sensibilité. Bref, un homme et une femme qui, ensemble, vont vivre tout ce qui fait la vie, de la douceur insouciante du matin aux soirs d’orage, des joies de l’amour aux trahisons les plus dures, les coups d’audace… 

Philip KAYNE

Romancier Egyptologue

« LES CONQUERANTS D’ATON » Tome 1 et 2

Editions Baudelaire

Quelle place pour la femme dans l’Egypte antique ? Par Philip Kayne

THEMES AUTOUR DE LA FEMME DANS « LES CONQUERANTS D’ATON » Tome 1 « La Part de Vérité »

1)   LA MERE BIEN AIMEE :  

A la première syllabe, le prince Khetara (nom de jeunesse d’Akhenaton) reconnait la voix de sa mère, la reine Tiy (p 31-35). C’est l’enfant plus que le jeune adulte qui entend la voix maternelle. Mère, vous êtes là ?…La joie des retrouvailles l’assaille avant même qu’il ne voit l’objet de son amour. Le prince la découvre enfin, allongée sous un arbre et ne peut s’empêcher de la dévorer des yeux. Maintenant, il a besoin de la toucher et il lui embrasse les mains avec tendresse, presque de la dévotion ; d’ailleurs, il l’appelle Divine Mère ! La tendresse est à son comble et le prince laisse déborder son cœur …revoir le visage que mes yeux ont vu pour la première fois sera toujours le plus grand des bonheurs…

L’amour filial, exacerbé par l’absence, prime sur toutes autres considérations, sur le monde qui entoure la mère et son fils. Et sa mère le retient, comme si, elle-aussi, souhaitait prolonger l’étreinte. L’amour de sa vie serait-il dans ses bras ? Il est vrai que les études du prince les avaient séparés depuis plusieurs années. Mais qu’importe, puisqu’à présent ils sont à nouveau réunis ! Un moment intense se passe, à la limite de l’acceptable. Son père, le Pharaon Amenhotep III mettra d’ailleurs fin à l’envolée. Mais la reine Tiy n’a pas dit son dernier mot (dont elle jurerait pourtant, en bonne épouse, qu’il appartient a Pharaon…) et si c’est bien elle qui va laisser son royal époux rassurer leur fils Khetara quant à son devenir, on comprend bien que la Tiy a donné son assentiment. 

C’est la toute la finesse et le pouvoir d’une reine qui pèse sur les décisions politiques et religieuses (p35-37)  jusqu’à décider elle-même des orientations politiques lorsque la santé d’Amenhotep III deviendra chancelante, qui sera le ministre de l’ombre de son fils (p 288-294). Et puis, encore, cet amour filial entre une mère et son fils (p 37,fin p 288 et 289) jusqu’au décès douloureux et magnifique de Tiy(p 325-327)          

2)   LA RENCONTRE AMOUREUSE 

      Le prince Khetara est doublement malheureux ; au cours d’un banquet, il assiste aux fiançailles arrangées de son frère ainé, Touthmôsis, avec leur demi-sœur, la princesse Sitamon (p43). Si cette dernière, belle plante rosissantecomme l’appelle Khetara, se fait à l’idée d’une pareille union (le prince héritier est un bel athlète et aussi le futur Pharaon…) Touthmôsis, lui, se retrouve démuni devant la décision de Pharaon ; une mascarade ou ses sentiments les plus intimes se voient bafoués…De plus, la chasse au lion le laisse gravement blessé à la cuisse et tout autant dans son amour propre…Dans l’Egypte pharaonique, les mariages consanguins étaient autorisés au sein de la famille royale, pour préserver le précieux sang royal. Les unions incestueuses participent de la même logique, quoique ce type d’union fût le plus souvent rituel. Le prince Khetara lui aussi consentira, par amour, à épouser sa cousine NefertitiLa belle est venue, telle qu’on l’appelait sans doute avec raison (p113-115). 

Elle deviendra la Grande Epouse Royale c’a d la reine d’Egypte, l’égale de son mari, devenu le Pharaon Akhenaton. On prétendait même que si Pharaon célébrait le lever de Ra, jamais celui-ci ne se couchait sans que Nefertiti ne l’eut salué au cours de l’Oblation du soir (p16)…Son beau visage dissimulait sans doute un esprit bien fait et son corps élancé un cœur vaillant.  Six filles, sans tare apparente, naitront de l’amour indissoluble que se voua le couple solaire et, en dernier, un fils du nom de Toutankhaton (p339-340), victime à la fois de l’âge relativement avancé de sa mère, pour l’époque, et, dans son cas, des effets délétères de la consanguinité. 

Celui-ci deviendra ce roi connu de l’univers entier sous le nom de Toutankhamon et épousera sa sœur ainée Ankhensenamon qui sera son bâton de route. Dans un pareil contexte de consanguinité aggravée, la jeune femme fera sans doute plusieurs fausses couches (deux fœtus non viables ont été retrouvés momifiés dans la tombe de Toutankhamon).    

3)   KYA, LA CONCUBINE DE L’ADOLESCENCE DE KHETARA ET EPOUSE SECONDE

A dire vrai, nous ne savons pas grand-chose de Kya, femme de pouvoir, d’intrigues et qui donnera à son prince Khetara, son fils premier né, Semenkhara. Encore une fois, ce sera l’épouse-sœur de ce dernier, Meritaton, qui l’épaulera jusqu’à sa disparition brutale. Quant à Kya, après avoir mené un combat sans merci contre sa rivale Nefertiti (p192-193 p281-282 p346-347) – chacune d’elles avait un fils susceptible de devenir Pharaon… elle disparaitra sans laisser de traces (p360-365). Nous voyons bien que si Pharaon règne, la reine joue un rôle très important, parfois même déterminant dans la conduite des affaires de l’Etat. 

Ce sera particulièrement vrai tout au long de la XVIIIème Dynastie, la Dynastie impériale qui fera de L’Egypte le royaume le plus puissant du Moyen-Orient durant de nombreux siècles. D’ailleurs, on peut raisonnablement penser que l’un des secrets de la longévité du système pharaonique tient peut-être dans la répartition pragmatique du pouvoir, dans ce tandem homme-femme, porté au paroxysme par le couple de légende formé par AKHENATON-NEFERTITI qui mèneront une révolution des idées sans précèdent dans l’histoire de l’humanité et qui restera unique, tout comme la divinité qu’ils prônaient.

4)   MOUTNEDJEMET, SŒUR CADETTE DE NEFERTITI

Comment cette jeune et sans doute jolie femme (p115-116) aurait-elle pu rester en retrait alors que sa sœur avait épousé le prince héritier Khetara ? Dévorée par l’ambition, intrigante de charme, Moutnedjemet (p125-126) épousera le sémillant général Paatonheb qui deviendra plus tard le Pharaon Horemheb, le fossoyeur sans état d’âme de l’œuvre entreprise par ses prédécesseurs directs ! On peut se demander si Moutnedjemet n’a pas aidé à la disparition de Kya ?…(p360-365)       

5)   MOUNA, LA GOUVERNANTE ET LA CONFIDENTE DE NEFERTITI

La plupart du temps, le rôle de confident(e) était dévolu à la nourrice, mère de substitution pour les princes et princesses (p99-103). La momie de la reine Hatchepsout a d’ailleurs était découverte grâce à celle de sa nourrice, allongée à ses côtés. Dans le cas de Néfertiti, l’affaire est plus nébuleuse et il semble que sa nourrice fut épousée en deuxième noce par son père Ay, tant cette dernière fut attentive au bien être de l’enfant. Il est donc plausible que le rôle éminent de confidente pût échoir à une gouvernante, choisie pour ses affinités avec et envers sa divine maitresse. Dans ce cas-là, il s’agit d’une relation d’amitié, profonde et durable. 

6)    LA BEAUTE ET LES SOINS CORPORELS

Voilà un thème de prédilection dans l’Egypte antique ! Oui, l’Égyptienne prenait soin d’elle, de son apparence. Déjà, dans un pays chaud, le confort demande de porter des vêtements légers, d’autant plus que l’on grimpe dans l’échelle sociale ; le lin blanc fera plus que vêtir les égyptiennes, il enveloppera les corps aux courbes souvent sensuelles, l’arrondi ou le fuselé des formes. Sous Akhenaton et Nefertiti, la mode vestimentaire se fera vaporeuse et la Reine n’hésitera pas à dévoiler ses formes, arborant des tuniques transparentes et ouvertes. Comme nombre de ses contemporaines, Nefertiti possédait des coffrets à fars, sorte de beauty case avant la lettre qui contenaient une grande variété de produits à usage cosmétique. 

En effet, les pharmaciens du Palais concoctaient un grand nombre de potions, onguents et crèmes qui servaient à soigner mais aussi à embellir la peau, mélangeant extraits végétaux, animaux et matières inertes. Les médecines chinoises et indiennes procèdent encore de la sorte aujourd’hui, preuve que la méthode fonctionne ! Il en va de même pour les différents parfums et senteurs florales, si prisées dans tout le Moyen-Orient. Les fleurs (jasmin, lotus et autres fleurs du Nil) étaient broyées ou froissées et incluses dans une solution grasse qui permettait de conserver le parfum floral et servait aussi de baume pour la peau.     

7)   LA CONTRACEPTION

Encore un domaine innovant et d’excellence où intervenait la pharmacopée des produits végétaux, animaux et matières inertes ! En fait, les Egyptiens étaient les grands spécialistes de la médecine antique et leurs « Sinous » donnaient des consultations à tout ce que le monde antique possédait comme dirigeants ou personnalités d’importance. Et les méthodes de contraception, en particulier, faisaient partie de cette maitrise recherchée. 

Ainsi, les femmes qui souhaitaient éviter une grossesse indésirable humectait un tapon de lin avec un macérât de diverses substances spermicides comme le miel mélangé à du jus fermente de dattes, de la gomme d’acacia et du natron. Il suffisait alors d’enfoncer ledit tampon profondément dans le vagin pour obtenir l’effet recherché…qui allait parfois bien au-delà des espérances puisque, d’après certains papiri, l’infertilité pouvait se prolonger et devenir dans certains cas définitive…La chose devait sans doute arranger certaines catégories « socio-professionnelles » comme les prostituées et autres courtisanes. Les tests de grossesse existaient également et semblaient eux-aussi très performant, comme le signalaient l’Egyptologue Christiane Desroches-Noblecourt. 

Un tampon de lin imbibé d’échantillon d’orge et d’amidonnier et humecter d’urine était sensé indiquer une grossesse éventuelle ainsi que le sexe de l’enfant à naitre…Enfin, il ne faut surtout pas oublier l’art divinatoire sous toutes ses formes et les oracles car l’ésotérisme imprégnait la vie de tout un chacun ! (p156-159) Les astronomes Egyptiens sont les inventeurs de l’astrologie avec ses signes, ses décans et l’influence de ceux-ci sur l’existence des hommes.         

  

EN BREF… 

 

La société égyptienne accordait donc une grande place à la femme, dans de très nombreux domaines, pratiquement à égalité avec les hommes et toujours de concert avec eux. 

Malgré le fondement patriarcal des institutions, la femme possédait des biens, les gérait, disposait de sa personne, indépendamment de sa position sociale. 

Bien sûr, c’est dans la haute société, lieu de tous les jeux du pouvoir, que la femme trouvera la meilleure place pour s’exprimer, qu’elle soit reine, nourrice, gouvernante ou mère… 

Même la spiritualité était placée sous le signe de la dualité des sexes, jusqu’à la complémentarité sous le règne d’Akhnaton et Néfertiti

 

Indubitablement, la femme était l’avenir de l’homme…et inversement…quelle leçon de modernité, pour notre époque !    

Dédicace de Philip Kayne à la librairie SORBONNE MASSENA d’ANTIBES le 12 octobre 2019

Philip Kayne dédicacera sa saga « Les Conquérants d’Aton » à la librairie LA SORBONNE MASSENA samedi 12 octobre à Antibes de 10h à 19h.adresse : 10 avenue Robert Soleau, 06600 ANTIBES JUAN LES PINS

Il vous attend nombreux !

Coup de coeur de Patrick Poivre d’Arvor, il est d’ores et déjà invité au prochain Salon du Livre de Monaco en avril 2020.

Nouvelle dédicace de Philip Kayne à la Librairie du Casino de Juan les Pins ce dimanche 25 août 2019

Suite au grand succès de sa dédicace de juillet,

le romancier égyptologue Philip Kayne est de nouveau invité

ce dimanche 25 août de 10h à 20h

à venir dédicacer les deux ouvrages de sa saga « Les Conquérants d’Aton » à

la libraire du Casino 3 Boulevard Édouard Baudoin 06 160 Juan les pins 

 Il espère que ses lecteurs se déplaceront nombreux.

Philip Kayne, interlocuteur incontournable sur l’Egypte antique

Né à Bruxelles, Philip Kayne s’est intéressé très tôt aux mythes et légendes de la Grèce antique, et plus généralement aux récits fantastiques des grands héros de l’Antiquité. Après des études classiques en latin et en grec, Philip Kayne s’est orienté un bref moment vers le Droit qu’il quittera pour étudier durant trois ans en tant qu’auditeur libre l’histoire des Civilisations Anciennes avec une spécialité concernant le monde du Moyen-Orient. C’est donc un passionné d’écriture sous ses multiples formes, de lecture, de voyages et d’aventures qui va mettre sa plume au service d’autrui, devenant « Ghostwriter » à la fois dans le roman historique mais aussi contemporain.
Pour nourrir ses connaissances mais aussi son imagination,  Philip Kayne va parcourir le Moyen-Orient et particulièrement cette Égypte fantastique et merveilleuse, aux richesses toujours renouvelées et à découvrir. Ses voyages vont lui permettre de rencontrer des ethnologues,  des egyptologues de grand renom tels Christiane Des roches Noblecourt ou Alain Zivie mais aussi anglo saxons.
Sa rencontre avec Israël Finckenstein, professeur d’archéologie à l’université de Tel-Aviv sera l’un des moments marquants de ses voyages, émaillés de tant de rencontres avec des scientifiques qui lui ouvriront les portes de la connaissance au plus haut niveau.  Mais la rencontre la plus déterminante se fera avec Roger Sabbah, chercheur passionné et fin linguiste qui lui permettra d’approfondir le monde fascinant du Nouvel  Empire égyptien et plus spécialement la XVIII ème Dynastie, celle d’Akhenaton et Nefertiti justement, et de leurs successeurs dont le fameux Toutankhamon et le  fabuleux Pharaon Aý qui fut à lui seul un condensé de Richelieu et Mazarin !
Entre Philip Kayne et Roger Sabbah  est né une amitié solide, une complicité vraie.