Nicolas d’Estienne d’Orves membre du jury du Prix Cazes couronnant Nathan Devers répond à Marc Alpozzo

Nicolas d’Estienne d’Orves : « Le Prix Cazes couronne des auteurs jeunes et prometteurs »

Le mercredi 10 avril 2024 a eu lieu la remise du Prix Cazes, à la Brasserie Lipp, Boulevard Saint Germain, Paris. Ce fut le 88e anniversaire de ce prix très prestigieux, fondé en 1935 par Marcelin Cazes. Et c’est l’écrivain et philosophe Nathan Devers qui a été récompensé pour son livre Penser contre soi-même (Albin Michel, 2024). L’occasion d’interroger un membre du jury, qui n’est autre que l’écrivain Nicolas d’Estienne d’Orves.

Entreprendre – Nicolas d’Estienne d’Orves : « Le Prix Cazes couronne des auteurs jeunes et prometteurs »

Quelle est l’originalité du Prix Cazes ?

Nicolas d’Estienne d’Orves : Le Prix Cazes fait partie de ces prix littéraires germanopratins intimement liés au quartier et à la vie parisienne, comme celui des Deux Magots et celui, beaucoup plus récent, du Café de Flore. Marcellin Cazes créa ce prix en 1935, afin de couronner un auteur jeune et prometteur (ce qui n’a pas toujours été le cas, bien entendu, tout autant pour la jeunesse que les promesses) et le prix n’a jamais cessé d’être remis depuis. Son originalité tient peut-être en ce qu’il ne fait pas partie des poids-lourds de la rentrée littéraire de septembre, puisqu’il est remis au printemps. Ce qui laisse à son jury une forme de liberté. Sans compter que ce même jury est avant tout composé de gens qui ont plaisir à ripailler ensemble dans l’un des plus jolis cadres de Paris.

Quel est le lauréat le plus prestigieux du prix Cazes ?

Il faut s’entendre sur la définition du prestige. Disons que le Cazes a été lancé en 1935 en couronnant non point un livre mais une troupe de théâtre, la Compagnie Le Rideau de Paris, qui était dirigée par le couple Marcel Herrand et Jean Marchat, lesquels vivaient ensemble à la ville comme à la scène. Ce qui, en 1935, n’était pas si fréquent.

Qui sont les membres du prix Cazes ?

Mohammed Aissaoui, Eric Roussel, Christine Jordis, Gautier Battistella, Mathilde Brézet, Marie Charrel, Carole Martinez, Gérard de Cortanze, Léa Santamaria, le président Joel Schmidt et bien entendu le grand chambellan Claude Guittard.

Comment ce jury est-il composé ?

 Il est composé de gens de lettres : écrivains, journalistes, historiens, romanciers, libraires… Et, dans les cas de Gautier Battistella, Mathilde Brézet, Marie Charrel, Gérard de Cortanze et moi, d’anciens lauréats cooptés après avoir reçu le prix.

Comment se passe les choix des livres ?

 De façons très naturelles : il y a une sorte de débroussaillage effectué par les membres du jury qui sont ls plus au fait des nouveautés littéraires (en l’occurrence les journalistes ainsi notre chère libraire Léa Santamaria). Puis on lit, on cause, on débat, on élague, on vote, on revote, on re-revote etc.

Est-ce que vous primez des auteurs de petites maisons ?

La maison d’édition n’est pas forcément un critère. En 2016 nous avons couronné  Dominique Paravel pour un livre publié chez Serge Safran. Mais il est vrai que, dans l’ensemble, nous avons souvent primé les « grosses » maisons (mais ce n’est pas un hasard si elles sont, et restent,  de grosses maisons, après tout…)

Vous avez primé l’écrivain et philosophe Nathan Devers cette année. Pourquoi ?

Parce qu’il correspondait en bien des points aux critères du prix : jeune, pas encore primé, original dans son ton et son propos etc. Certes, il s’agit d’un essai et non d’un roman, mais le Cazes ne se concentre par que sur les œuvres de fiction. Nathan Devers est sans nul doute un auteur qui va compter dans les années à venir, et son Prix Cazes sera probablement le premier d’une longue liste de récompenses littéraires.

Propos recueillis par Marc Alpozzo

Remise du 88ème Prix Cazes à la Brasserie Lipp (seulement pour ceux ayant un carton en papier)

Pour télécharger la version pdf de l’argumentaire du 88ème Prix Cazes, merci de cliquer  ICI 

Pour télécharger la version pdf de l’argumentaire du 88ème Prix Cazes, merci de cliquer  ICI 

Remise du 88ème Prix Cazes le 10 avril 2024 de 18h30 à 20h30 
lors d’un cocktail à la Brasserie Lipp 151 boulevard Saint-Germain 75 006 Paris 
 
où ne seront admis que les journalistes pouvant présenter le carton en papier. 
(merci de penser à réclamer le vôtre à Guilaine Depis par sms 06 84 36 31 85)
“l’événement littéraire du printemps” 
Le Prix Cazes est l’une des plus anciennes distinctions littéraires. Cette récompense, créée à l’initiative de Marcelin Cazes en 1935, continue, au fil des décennies, à révéler des auteurs prometteurs. 

En sélection pour le 88ème Prix Cazes-Brasserie Lipp :

J’ai pêché, pêché dans le plaisir d’Abnousse Shalmani (Grasset)

L’homme aux mille visages de Sonia Kronlund (Grasset)


Penser contre soi-même de Nathan Devers (Albin Michel)

Le ciel t’attend de Jean Gregor (Robert Laffont)

Le ciel en sa fureur d’Adeline Fleury (L’Observatoire)

Les monuments de Paris de Violaine Huisman (Gallimard)

Odette Froyard en trois façons d’Isabelle Monnin (Gallimard)

Corps de ferme d’Agnès de Claireville (Harper Collins)

J U R Y
Léa SANTAMARIA, Gérard de CORTANZE, Mohammed AISSAOUI, Eric ROUSSEL, Joël SCHMIDT (Président), Christine JORDIS, Nicolas d’ESTIENNE D’ORVES, Carole MARTINEZ, Mathilde BREZET, Gautier BATTISTELLA, Marie CHARREL, Claude GUITTARD (Secrétaire Général)
Contact presse guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

Interview de Léa Santamaria, libraire et membre du jury du Prix Cazes Brasserie Lipp

Littérature : le prestigieux Prix Cazes est décerné à Marie Charrel

Marie Charrel, lauréate du 87è Prix Cazes pour son roman « Les Mangeurs de nuit » aux éditions de l’Observatoire.

Le jeudi 6 avril 2023 aura lieu la remise du Prix Cazes, à la Brasserie Lipp, Boulevard Saint Germain, à Paris. Ce sera le 87e anniversaire de ce prix très prestigieux, fondé en 1935 par Marcelin Cazes. L’occasion d’interroger Léa Santamaria, membre du jury et libraire.

Marc Alpozzo : Quelle est l’originalité du Prix Cazes ?

Léa Santamaria : Le Prix Cazes a été créé en 1934 par le patron de la Brasserie Lipp, Marcelin Cazes. Il avait une clientèle intellectuelle, et il appréciait la littérature. Il s’est donc dit qu’il allait créer un prix littéraire qui allait sortir du lot, donc qui ne se baserait pas sur les auteurs qui paraissent en septembre comme tous les autres prix, il s’occuperait plutôt de la rentrée de janvier, et donc c’est devenu l’événement du prix de printemps à Saint Germain des Près. C’est aussi un des plus anciens prix de la place Saint Germain, il n’y avait pas encore le prix Flore, ni le prix des Deux Magots. Les trois premiers prix ont été décernés par un Jury anonyme, qui se réunissait toute la nuit précèdent l’arrivée du printemps, au premier étage de la brasserie, et qui débattait autour d’une table bien garnie, repas que l’on imagine bien arrosé.

Le Prix était annoncé le premier jour du printemps.

M. A. : Quel est le lauréat le plus prestigieux du prix Cazes ?

L. S. : Il est difficile de donner un seul nom tant la liste des lauréats est remarquable, mais on peut citer Joël Schmidt pour ‘’Lutèce’’, François Cavanna pour ‘’ Les Ritals’’ ou Françoise Hamel pour ‘’ Fille de France’’.

M. A. : Pourquoi ont-ils choisi une libraire ?

L. S. : Mohammed Aissaoui, qui fait partie du jury, souhaitait choisir une libraire en remplacement d’une personne qui n’était plus en état de venir aux réunions. Il pensait à une libraire car les libraires disait-il analysent vraiment tout. C’est alors que Nicolas d’Estienne d’Orves qui est mon ami pense à moi. En plus, habitant dans le quartier, ça leur a semblé logique de me choisir. En plus j’avais un lien avec l’actualité et les auteurs. J’ai donc fait un déjeuner avec les membres du jury et j’ai été cooptée en 2015.

M. A. : Comment ce jury est-il composé ?

L. S. : Il y a douze membres du jury. Nos deux derniers sont des lauréats du prix. Cependant, Carole Martinez n’a jamais eu le prix Cazes mais elle est rentrée comme auteur et amie. Pour intégrer le jury, il faut tout de même obtenir l’unanimité des membres.

Nous avons eu au sein du Jury des écrivains prestigieux, je pense à Georges Emmanuel Clancier, qui fut présent avec nous jusqu’à ses 102 ans, Solange Fasquelle qui avait obtenu le Prix en 1961et intégrée le Jury jusqu’à son décès en 2016, ou encore Olivier Séchan, lauréat en 1946.

M. A. : Comment se passe le choix des livres ?

L. S. : Ça se passe globalement plutôt bien. Il y a nettement moins de pressions qu’avec le Goncourt, certes chacun défend son avis, mais ça se passe dans la bonne humeur. Il faut dire qu’il y a plus de prix littéraires aujourd’hui en France que de marques de fromage par exemple. Et parfois, il me semble qu’il y a plus d’écrivains que de lecteurs. Donc, le fil conducteur de notre sélection, commence par un rendez-vous en décembre, avec assez peu de services de presse, avec des listes de parutions, ou des auteurs que l’on a envie de défendre. Puis de janvier à mars, nous nous retrouvons chaque mois, a la Brasserie, pour affiner notre sélection au cours de débats très animés, et toujours selon la tradition, autour d’un repas festif.

M. A. : Est-ce que vous primez des auteurs de petites maisons ?

L. S. : Oui, par exemple en 2015, on a remis le prix à Dominique Paravel pur ‘’Giratoire’’ qui sortait un livre chez Serge Safran. Tout le monde avait aimé le livre.

M. A. : Est-ce que le livre se vend encore ?

L. S. : Les livres de développement personnel font partie des grosses ventes, même si ça ne se passe pas chez moi, puisque je suis dans le 6e, un quartier assez littéraire, avec une clientèle exigeante. Moi, je vends encore bien. Mais il y a trop de livres, même pour nous, pour défricher. On a donc intérêt à vendre beaucoup de livres, mais c’est difficile. Moi, je suis obligée aujourd’hui de faire une partie de papeterie. Mais il y aura toujours des gens qui aimeront des livres. Il faut toutefois qu’ils aillent chez leur libraire et non sur Amazon.

Propos recueillis par Marc Alpozzo

Léa Santamaria, gérante de la librairie-Papeterie 18, rue Le Verrier 75006 Paris et membre du jury du Prix Cazes remis à la Brasserie Lipp 151 boulevard Saint-Germain 75 006 Paris.

Le 87ème lauréat : Marie Charrel, recevra son prix jeudi 6 avril 2023 pour son roman « Les Mangeurs de nuit » aux éditions de l’Observatoire.

Marie Charrel avec Les mangeurs de nuit de  (L’Observatoire) est la lauréate du 87ème Prix Cazes.

Marie Charrel avec Les mangeurs de nuit de  (L’Observatoire) est la lauréate du 87ème Prix Cazes.
Elle a été élue au premier tour.
Son Prix lui sera remis jeudi 6 avril 2023 à 12h15 à la Brasserie Lipp 151 boulevard Saint-Germain 75 006 Paris
(inscriptions au cocktail pour les journalistes par sms en précisant le nom du média et l’adresse postale pour recevoir le carton en papier obligatoire pour accéder au cocktail au 06 84 36 31 85.)
Contact Presse pour le Prix Cazes : guilaine_depis@yahoo.com 

Première sélection du 10 janvier 2023 – 87ème Prix Cazes Brasserie Lipp

PRIX CAZES – BRASSERIE LIPP
Première sélection du 10 janvier 2023
L’autre nom du bonheur était français – Shumona Sinha (Gallimard)
Mes fragiles – Jérôme Garcin (Gallimard)
Avalanche – Raphaël Haroche (Gallimard)
L’ancien calendrier d’un amour – Andreï Makine (Grasset)
Les ombres blanches – Dominique Fortier (Grasset)
Le bureau d’éclaircissement des destins – Gaëlle Nohant (Grasset)
Un vrai dépaysement – Clément Bénech (Flammarion)
Fille en colère sur un banc de pierre – Véronique Ovaldé (Flammarion)
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? – Patrick Besson (Albin Michel)
Dossier Trocchi – Christophe Bourseiller (Table ronde)
Les mangeurs de nuit – Marie Charrel (L’Observatoire)
Une archive – Mathieu Lindon (P.O.L.)
Par la racine – Gérald Tenenbaum (Cohen&Cohen)
La Beauté du geste – Yves Bichet (Le Pommier)
L’Invention de l’histoire – Jean-Claude Lalumière (Le Rocher)
Staline a bu la mer – Fabien Vinçon (Anne Carrière)
Varlam – Michael Prazan (Rivages)
Ce prix, fondé par Marcellin CAZES, est d’un montant de 4 000 € ainsi que d’une table ouverte à la Brasserie LIPP de 800 €.
Il est attribué, au mois de novembre de chaque année, à un écrivain choisi par le jury composé de :
J U R Y
Léa SANTAMARIA
Gérard de CORTANZE
Mohammed AISSAOUI
Eric ROUSSEL
Joël SCHMIDT (Président)
Christine JORDIS
Nicolas d’ESTIENNE D’ORVES
Carole MARTINEZ
Mathilde BREZET
Gautier BATTISTELLA
Claude GUITTARD (Secrétaire Général)

Le Point annonce les lauréats du Prix Cazes

https://www.lepoint.fr/societe/carnet-francois-guillaume-lorrain-prix-des-romancieres-2022-pour-scarlett-29-04-2022-2473709_23.php

Prix littéraires. Notre collègue François-Guillaume Lorrain remporte le prix des Romancières 2022 pour Scarlett (Flammarion). Mathilde Brézet pour son essai Le Grand Monde de Proust (Grasset) et Gautier Battistella pour son roman Chef (Grasset) sont les deux lauréats de la 86e édition du prix Cazes-Brasserie Lipp. 

Le prix Cazes 2022 remis à Gautier Battistella et Mathilde Brézet (Livres hebdo)

Le prix Cazes 2022 remis à Gautier Battistella et Mathilde Brézet

GAUTIER BATTISTELLA ET MATHILDE BRÉZET – PHOTO OLIVIER DION

Gautier Battistella pour son roman Chef (Grasset, 2022) et Mathilde Brézet pour son essai Le Grand monde de Proust (Grasset, 2022) sont les lauréats ex æquo de la 86édition du Prix Cazes. La cérémonie s’est déroulée, comme le veut la tradition, dans la brasserie Lipp à Paris.

Par Adriano Tiniscopa ,
Créé le 20.04.2022 à 16h49 ,
Mis à jour le 20.04.2022 à 19h30

Ce n’était pas arrivé depuis 30 ans d’après l’écrivain et journaliste Mohammed Aïssaoui, membre du jury. Un ex æquo a marqué le 86e prix Cazes, remis mercredi 20 avril dans la brasserie Lipp du boulevard Saint-Germain à Paris dans le 6arrondissement. Chef (Grasset, 2022) de Gautier Battistella et Le Grand monde de Proust, premier essai de Mathilde Brézet, ont tous deux reçu le prix 2022. Ils recevront la moitié de la dotation initiale, soit 2000 € par auteur, et recevront aussi 1000 € en déjeuner chez Lipp.

« Le jury est revenu sur sa dernière sélection de cinq titres pendant sa dernière réunion pour y rajouter Le Grand monde de Proust de Mathilde Brézet », a expliqué Léa Santamaria, libraire à Libre Champs (Paris) et récente membre du jury, arrivée « l’année d’après la remise du prix à Gabriel Matzneff en 2016 », a-t-elle tenu à préciser. « Il y a eu un coup de force cette année », a plaisanté Nicolas d’Estienne d’Orves, écrivain, journaliste et membre également du jury, rappelant que 2022 était l’année du centenaire de la mort de Marcel Proust.

Joël Schmidt, président du jury, a, du haut de son grand âge et à mi-hauteur des escaliers en colimaçon du fond de ce célèbre bistrot Art déco, annoncé les noms des deux primés, feuille en mains. À commencer par Gautier Battistella, critique au Guide Michelin durant 15 ans, qui s’est dit « ravi d’avoir ce prix pour un ouvrage qui rend un certain hommage au terroir, à une France en train de disparaître ». Puis est venu le tour de Mathilde Brézet, agrégée de lettres classiques, enseignante en lycée parisien. L’essayiste a expliqué être très contente notamment « de savoir que ce livre plaît, que le personnage intéresse un jury qui n’est pas spécialiste, et qui a peut-être été trop déifié ».