Entretien avec Guillaume Millo « Transmettre c’est laisser quelque chose en héritage comme une source d’inspiration »

Entretien avec Guillaume Millo « Transmettre c’est laisser quelque chose en héritage comme une source d’inspiration »

Par Marc Alpozzo

Entretien avec Guillaume Millo « Transmettre c’est laisser quelque chose en héritage comme une source d’inspiration »Alors que nous vivons une diversité de crises, l’instabilité parlementaire qui présage une dissolution de l’Assemblée nationale, les problèmes énergétiques qui sont autant de problèmes majeurs bientôt, comme celui de l’augmentation des prix qui ne cesse de défier les pouvoirs publics, le dérèglement climatique, la guerre à nos portes, l’insécurité croissante dans les rues de France, sans compter le déboulonnage de la statue de Saint-Michel, symbole du déclin de notre patrimoine, de l’éradication de nos racines culturelles, j’ai questionné l’entrepreneur Guillaume Millo, qui a, me semble-t-il, un rôle énorme à jouer dans cette société moderne. Et, tandis que l’expertise de Guillaume Millo lui a récemment valu de devenir collaborateur du magazine papier Transitions & énergies, également chroniqueur sur Radio Notre-Dame, tandis qu’Emmanuel Macron perdu dans ses éléments de langage a mis comme priorité de son nouveau quinquennat la transition énergétique et l’écologie, pour donner du sens et de l’avenir à nos enfants et petits-enfants, aux vivants et à la planète, dit-il, je me suis intéressé à l’entreprise Rehearth de Guillaume Millo, qui conjugue avec un talent incomparable, et une élégance exceptionnelle, passé et avenir. Pétri d’une dimension humaniste profonde qui guide ses actes, on peut dire que l’homme est très attaché au patrimoine historique de la France et à sa transmission, s’étant donné pour mission de diffuser son savoir appris sur le terrain, afin de le rendre pérenne dans le monde de demain. Conscient qu’il faut en préserver l’ADN tout en le projetant dans le futur avec le souci de protéger la planète, c’est-à-dire de décarboner. Pourtant, cette rentrée sur fond de guerre met l’accent sur tous nos problèmes énergétiques, puisque, désormais, nous devons consommer moins – je ne polémiquerai pas ici sur tous les manquements du gouvernement en matière de sécurité énergétique, mais je n’en pense pas moins ! Interlocuteur de premier choix pour conseiller les entreprises, les particuliers et les pouvoirs publics, afin de préserver la richesse historique et culturelle de nos paysages immobiliers, ce sont certainement des entreprises comme Rehearth, ancrées dans nos préoccupations actuelles de développement durable, qui permettront sûrement de réhabiliter nos biens tout en respectant le patrimoine de France, lui donnant de la densité et de l’épaisseur. Ce n’est certainement pas en rasant nos églises, nos bâtiments anciens, en voulant faire table rase du passé, que nous bâtirons l’avenir de notre humanité. J’ai donc été à la rencontre de l’auteur de Comment réhabiliter votre bien immobilier (Rehearth, 2022), parce que Guillaume Millo sait où il souhaite nous emmener, quelle est sa mission de vie. Il a eu la gentillesse de répondre à mes questions. Cet entretien est paru dans le site du mensuel Entreprendre.  Il est désormais en accès libre dans l’Ouvroir.

Guillaume Milo, fondateur de Rehearth : la mission de transmettre un héritage comme source d’inspiration (Entreprendre)

Guillaume Millo : « Transmettre c’est laisser quelque chose en héritage comme une source d’inspiration »

Guillaume Millo, fondateur de Rehearth au Sommet OSER INVESTIR le 12 novembre 2022 (en ligne à 9h, 12h et 18h)

Guillaume Millo, fondateur de Rehearth participe au SOMMET OSER INVESTIR DU 10 AU 13 NOVEMBRE 22
100% EN LIGNE – son intervention : « Comment rénover en optimisant de 10% son budget et ses délais ? » le Samedi 12 Novembre 2022 à 9h, 12h et 18h – contact presse guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

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Voici quelques conférences en exemple : 

Gilles Grimm,  spécialiste en création de patrimoine immobilier, va nous parler de comment trouver des bonnes affaires off market.
 
Christophe Halle, expert en financement, va nous parler de transformez votre banquier en machine à dire oui

Erkan Altundas,  marchand de biens, expert en ventes aux enchères immobilières, va nous parler d’acheter vos biens immobilier 35% moins cher avec les ventes aux enchères immobilières
 
Guillaume Millo, expert en réhabilitation, va nous parler de comment rénover en optimisant de 10% son budget et ses délais?
 
Dimitri Bougeard, avocat investisseur expert en immobilier rentable, va nous parler de pourquoi et comment faire les bons choix fiscaux dès le début?

✅ 3 Raisons de participer à cet événement qui rassemblera 2000 investisseurs :

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Le monde a changé. Les opportunités pour dégoter les bonnes affaires n’ont jamais été aussi présentes.
Durant le sommet, les 10 experts vont vous apprendre les méthodes qui ont permis à certains d’entre eux de générer  une rentabilité à deux chiffres voire devenir millionnaire grâce à l’immobilier.
 
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Chaque jour du 10 au 13 Novembre, retrouvez 3 diffusions inspirantes à 9h, 12h et 18h.
Les rediffusions seront disponibles pendant 24h.
Pas besoin de vous déplacer, profitez d’une expérience 100% en ligne qui s’adapte à votre rythme de vie.
 
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Rejoignez une communauté d’investisseurs ayant les mêmes aspirations et problématiques que vous et qui vous comprennent.
 
De nombreuses animations (jeux-concours, coaching en groupe…) vous permettront non seulement d’échanger avec les autres membres, mais aussi les autres intervenants, et Ting et son équipe.
Il paraît que nous sommes la moyenne des 5 personnes avec qui nous passons le plus de temps …vous savez ce qu’il reste à faire !
 
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CHRONIQUE N° 3 URBANISME ET ÉNERGIE par Guillaume Millo sur Radio Notre Dame

CHRONIQUE N° 3 URBANISME ET ÉNERGIE à nous les bonnes idées…

Les DPE ne sont pas fiables… Que faut-il faire ?

Introduction du sujet par Louis

Dans une enquête publiée le 22 septembre 2022, L’UFC que choisir dénonce un flot d’erreurs très pénalisantes dans l’attribution des étiquettes énergie des diagnostics de performance énergétique. Il s’agirait d’un scandale d’ampleur national. Le rapport d’enquête révèle une incompétence des diagnostiqueurs insuffisamment formés et incapables d’attribuer une étiquette énergétique identique pour un même logement. L’association accuse également l’État comme principal responsable de la situation.

Alors qu’une mauvaise étiquette entraîne une décote de la valeur d’un bien à la revente et une possible interdiction de location, les propriétaires se retrouvent victimes d’un système qui manque cruellement de fiabilité.

Quel est l’état réel de la situation ? Que faire si je suis propriétaire d’un bien immobilier que je loue ou que je souhaite vendre ? Quelles sont les astuces pour ne pas tomber dans les pièges du système ?

Pour répondre à ces questions, nous accueillons Guillaume MILLO expert en réhabilitation — Assistant maître d’ouvrage — auteur du livre « Comment réhabiliter votre bien immobilier » et fondateur de Rehearth dont l’objectif est d’accompagner les porteurs de projets de rénovation de la phase conception et la réception clé en main.

Question d’introduction par Louis

Guillaume MILLO bonjour,

Bonjour Louis, bonjour à tous

Sommes-nous, comme l’annonce l’enquête, face à un scandale national ?

Réponse Guillaume

En tous les cas Louis, l’enquête révèle de façon objective les défaillances d’un système particulièrement pénalisant pour des millions de propriétaires français.

Le diagnostic de performance énergétique ou ce que l’on appelle couramment le DPE, a été lancé en 2002. L’objectif était de fournir aux acteurs, qu’ils soient propriétaires, locataires ou acquéreurs, une indication sur la performance énergétique de leur bien immobilier. Plusieurs enquêtes de l’UFC que choisir entre 2011 et 2017, avaient déjà révélé et dénoncé le manque de fiabilité des DPE.

En 2021, le DPE a subi une refonte totale pour corriger le manque de fiabilité et donner à l’État un outil pour bâtir sa politique d’interdiction, d’obligations et d’incitation à la rénovation énergétique des bâtiments. Le DPE est non seulement un indicateur pour faire appliquer la loi contre le dérèglement climatique, mais il est devenu opposable juridiquement. Par exemple, si vous achetez un bien immobilier avec une étiquette énergétique C et que vous constatez à l’usage un écart de consommation important vous pouvez vous retourner contre le vendeur.

Il faut savoir, que le secteur du bâtiment est responsable à lui seul de 44 % de la facture énergétique en France. Le DPE est un document extrêmement important dans la politique pour limiter les consommations d’énergie. Sa fiabilité est donc fondamentale sachant que sa durée de validité est de 10 ans.

Première relance par Louis :

Pourquoi donc les résultats des DPE manquent-ils de fiabilité ? Quelles sont les limites du système ?

Réponse Guillaume

Même si le DPE reste une excellente initiative sa réalisation manque d’un encadrement sérieux.

  • D’abord la plupart des diagnostiqueurs ne sont pas des thermiciens. La formation pour devenir diagnostiqueur dure seulement trois jours. Ce cursus est beaucoup trop faible pour acquérir de vraies compétences.
  • Ensuite, les DPE sont édités de manière industrielle avec des logiciels permettant l’impression d’un rapport en quelques clics. Par conséquent, la liste des travaux, les coûts prévisionnels et les préconisations sont dans la plupart des cas à prendre avec beaucoup de précautions.
  • Pour finir, le DPE étant devenu un document obligatoire, il a attiré sur le marché une foule d’acteurs qui se livrent une concurrence de prix féroce. Et comme vite et bien, ne faisant pas bon ménage, la qualité des DPE vendus à bas prix est souvent mauvaise.

Deuxième relance par Louis :

Si je suis un propriétaire et que je dois réaliser un DPE que dois-je faire pour ne pas tomber dans le piège et obtenir un diagnostic fiable ?

Réponse Guillaume

  • Premièrement, assurez-vous que le professionnel est un thermicien certifié qui a suivi plusieurs années d’études sanctionnées par un diplôme.
  • Deuxièmement, si votre bien obtient une mauvaise étiquette et que vous savez que votre logement a subi des travaux d’amélioration importants faites refaire un nouveau diagnostic par un autre prestataire. Avec un peu de chances, vous obtiendrez une meilleure étiquette.
  • Troisièmement, fournissez vos factures de consommations et les plans de votre bien au diagnostiqueur pour augmenter le niveau de fiabilité du rapport.
  • Quatrièmement, surtout ne vous fiez pas aux travaux et à l’estimation des coûts préconisés dans le DPE.
  • Cinquièmement, pour finir, je préconise encore une fois d’investir en complément dans un audit énergétique réalisé par un bureau d’étude thermique. L’audit va beaucoup plus loin que le DPE. Vous aurez en plus la certitude que l’étude est faite par un thermicien professionnel. Vous aurez un état des lieux, une liste de travaux, un coût prévisionnel et la liste des aides fiscales du moment.

Troisième relance par Louis :

La situation est quand même invraisemblable. Que doivent faire les autorités compétentes pour remédier aux problèmes ?

Réponse Guillaume

Étant donné les enjeux, l’État devrait réglementer la profession de diagnostiqueur comme beaucoup de professions dans le bâtiment. Par exemple, les métiers d’architecte et de promoteur immobilier sont des professions réglementées. N’importe qui ne peut pas être architecte ou promoteur.

  • D’abord, l’État pourrait par exemple réviser la loi Hoguet réglementant certaines professions de l’immobilier en intégrant celle de diagnostiqueur.
  • Ensuite nous pourrions créer une fédération des diagnostiqueurs énergétiques délivrant un droit d’exercer la profession sous certaines conditions.
  • Il faudrait également renforcer sérieusement le cursus de formation sur plusieurs mois avec un diplôme à la clé donnant le droit d’exercer.
  • Pour finir, l’État pourrait créer un organisme de contrôle et de régulation de la profession de diagnostiqueur.

Le DPE existant depuis plus de 20 ans, il serait temps que les pouvoirs publics s’emparent du sujet de manière sérieuse. Il est très bien de produire des lois permettant de réduire nos consommations pour protéger le portefeuille des citoyens français et l’environnement encore faut-il avoir des outils fiables pour mettre en application la politique gouvernementale. Avec l’entrée en vigueur de la loi contre le dérèglement climatique au mois d’août, la situation reste très préoccupante et devrait être une priorité nationale.

Guillaume Millo, expert en transition énergétique, nouveau chroniqueur de Radio Notre Dame

Les chiffres de la délinquance dans les transports en commun

20.09.22

Réécouter l’émission avec Louis Daufresne et Guillaume Millo ici

Les chiffres de la délinquance dans les transports en commun

Un jour, une info  07h07

Et les bonnes idées pour associer écologie et énergie avec Guillaume Millo, président de la fondation Rehearth. Auteur de Comment réhabiliter votre bien immobilier (Afnil)

Guillaume Millo, invité de « Grand Témoin » de Louis Daufresne

Le 11 juillet 2022, Guillaume MILLO, assistant maître d’ouvrage, expert en réhabilitation, président de la fondation Rehearth, a été l’invité de l’émission « Grand Témoin » de Louis Daufresne sur Radio Notre Dame

Guillaume Millo choisi par Planète Réussite pour témoigner de son expérience d’entrepreneur

Guillaume Millo donne une conférence sur l’organisation pour vous aider à être plus efficace

le « TELESOMMET EFFICACITE PERSONNELLE ET PKM » est officiellement ouvert !

Nous y abordons le PKM (Personal Knowledge Management) la gestion des données personnelles, des connaissances personnelles sous différents angles : la personne apprenante, les enjeux actuels, les outils et approches, la pensée visuelle, les logiciels ….
19 conférences, 19 façons d’aborder le PKM.

Le PKM est un méta softskill méconnu !

Brigitte Roujol, moi-même en est l’organisatrice.

https://www.planete-reussite.com/telesommet-efficacite-personnelle-et-pkm?sa=sa0039143687c71bacfb4844df02384a3a740ce574

#intelligencecollective #information #mindmapping #pkm #apprendre #apprentissage #productivité #efficacité #entrepreneur

Emission de Marie-Ange de Montesquieu sur Radio Notre Dame avec Guillaume Millo

Emission de Marie-Ange de Montesquieu sur Radio Notre Dame avec Guillaume Millo

Thème : Pourquoi ne pas se poser la question des filières artisanales ?

Réécouter l’émission : 

https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/25-05-2022/

Laurence Decréau déléguée générale du festival des vocations qui vise à réenchanter le travail par le talent. Elle a publié « L’élégance de la clef de 12 » (Lemieux) et « Tempête sur les représentations du travail » (Presses des mines)
Guillaume Millo, entrepreneur du bâtiment et auteur de « Comment réhabiliter votre bien immobilier » (rehearth)
Marie-Laure Deschamp, coach en développement personnel et professionnel. Elle publie « J’ai pas bac+5, et alors ? » (Librinova)

L’entrepreneur Guillaume Millo dans L’Hebdo Bourse Plus

La vie de l’immobilier

Propos recueillis de Yannick URRIEN

Quelques conseils pour bien réhabiliter son bien immobilier.

Guillaume Millo : « Il ne faut plus avoir une vision à court terme, mais il faut développer une vision au-delà de sa propre existence. »

Guillaume Millo est issu de l’École Supérieure des Ingénieurs des travaux de la construction de Caen, dont il est sorti major de l’option Bâtiment en 2002. Tour à tour ingénieur, chef de projet (Cari Méditerranée), il est devenu directeur de grands projets (Fayat Bâtiment – Provence) puis directeur d’agence (Fayat Bâtiment – Var) et expert en réhabilitations exceptionnelles (président de Infinity-M). Il est le fondateur de Rehearth. Guillaume Millo vient de publier un livre intitulé « Réhabiliter son bien immobilier comme un pharaon contemporain », qui s’adresse aux investisseurs institutionnels, aux promoteurs privés, aux bailleurs ou fonds d’investissement dans l’immobilier, mais aussi à toute personne qui souhaite se lancer dans une réhabilitation.

L’Hebdo-Bourseplus : La problématique de la réhabilitation d’un bien immobilier va se poser de plus en plus, notamment en raison des contraintes inhérentes à la loi Climat. Vous estimez que tous les investisseurs doivent avoir la culture d’un maître d’ouvrage et que ce n’est finalement pas si compliqué…

Guillaume Millo : Exactement. N’importe qui peut revêtir l’habit ou la fonction de maître d’ouvrage, encore faut-il avoir une vue d’ensemble et une connaissance du processus pour savoir les différentes étapes dans le choix des partenaires. C’est ce qui, généralement, freine le maître d’ouvrage qui n’a pas l’expérience des opérations de construction. Actuellement, notamment avec la loi Climat, la réhabilitation devient nécessaire. Il faut savoir que le béton et l’acier sont responsables de 10 % des gaz à effet de serre et l’on s’aperçoit très rapidement que réhabiliter un bâtiment permet de récupérer une structure existante. Donc, on consomme moins de ressources que si l’on construisait du neuf. Il y a surtout la notion de transmission d’une valeur patrimoniale : on prend le cadeau de nos anciens, on participe à sa modernisation et l’on transmet aux générations futures un bien réhabilité.

Pourtant, on parle beaucoup de l’explosion du coût des matières premières…

J’ai fait cet exercice avec une entreprise de travaux et l’on s’est aperçu qu’entre 2019 et 2022, le coût de construction a augmenté de 20 %. La nouvelle réglementation énergétique contribue aussi à augmenter le coût des constructions, parce que nous avons des matériaux plus écologiques et plus vertueux. On a beaucoup d’énergies renouvelables et cela contribue également à augmenter le coût des constructions.

Quels sont les pièges dans lesquels les propriétaires tombent plus souvent ?

C’est souvent le fait de donner les clés de l’opération directement à un architecte. Cela n’enlève en rien les compétences de l’architecte mais, par méconnaissance du processus, on laisse l’architecte tout faire, alors qu’il va avoir une vision un peu décalée du bâtiment par rapport aux besoins réels du maître d’ouvrage. L’architecte ne va pas se placer dans l’utilisation quotidienne du bâtiment. Il est nécessaire de développer une vision humaine, une vision d’éternité, il est nécessaire de retrouver l’esprit des anciens bâtisseurs. Il ne faut plus avoir une vision à court terme, mais il faut développer une vision au-delà de sa propre existence et sortir de cette idée de marchand de biens. Donc, il y a une vision du bien qui est propre au maître d’ouvrage. Ensuite, il faut partager cette vision avec l’architecte qui va produire un travail de création par rapport à ce besoin qui est émis par un maître d’ouvrage. La première étape n’est pas de trouver un architecte, mais de développer une vision et de partager ce besoin avec l’architecte qui va développer le travail de création.

La multiplication des lois et des textes réglementaires peut-elle effrayer les investisseurs ?

On est dans un monde qui se complexifie. C’est vrai, on risque de réserver le marché de l’investissement immobilier à une élite. C’est pour cela que j’ai voulu vulgariser le processus de réhabilitation en créant une méthode de pilotage, car ce n’est pas très compliqué. C’est accessible à tous et il suffit de piloter des gens qui ont une compétence technique. Ce sont les architectes qui sont sous la contrainte des réglementations pour concevoir des projets qui soient conformes aux réglementations et aux évolutions futures.

Concrètement, comment procéder ?

D’abord, il faut avoir une vision et se dire pourquoi on veut réhabiliter : est-ce pour une simple opération de marchand de biens ? Est-ce pour louer le bien ? Est-ce pour y vivre ? Est-ce pour transmettre le bien aux générations suivantes ? Il faut avoir un diagnostic précis du bien. Pour cela, on fait appel à des bureaux spécialisés pour avoir une photographie de l’état du bien. Ensuite, on développe une faisabilité, notamment sur le coût des travaux et leur durée. Puis on rédige un cahier des charges qui permet de désigner un architecte qui sera en charge de concevoir le bien. Avant de faire la demande d’autorisation de construire, on vérifie avec les artisans que le coût soit compatible avec le budget, pour évacuer très vite le problème financier. Enfin, on fait toutes les déclarations préalables. Mais, ce qui est le plus important, c’est la vision que l’on veut avoir de son bien.

Que pensez-vous de ces sociétés qui prennent en charge tous les travaux moyennant une commission ?

Dans ces métiers, il faut faire une différence entre l’assistance déléguée à maîtrise d’ouvrage et l’assistance à maître d’ouvrage, qui n’est pas déléguée, mais qui sert de conseil. L’assistant va accompagner l’investisseur dans tout le processus, mais l’investisseur a toujours la dernière décision. L’assistant sert simplement à aiguiller l’investisseur dans tout le processus, parce qu’il a une bonne connaissance du métier, pour éviter de tomber dans certains pièges. Je préfère cette deuxième méthode, parce que j’aime bien que le maître d’ouvrage reste propriétaire de son projet et qu’il endosse cette responsabilité. Se faire accompagner par un assistant maître d’ouvrage, cela a vraiment un sens.