Natives et les Assises de la sagesse (avec Edgar Morin) dans Le Courrier cauchois
Catégorie : ACTU Revue Natives
La dépêche du 15 décembre 2021 interviewe un collaborateur de la Revue Natives, merci à Julie Philippe
La dépêche du 15 décembre 2021 interviewe un collaborateur de la Revue Natives, merci à Julie Philippe
Plantes et santé a reconnu un grand homme dans Assossa
Assossa Soumouna « La forêt est ma pharmacie »
Initié aux rites sacrés traditionnels du bwiti dans la forêt primaire du Gabon, Assossa est un homme médecine puvi-pygmée. Héritier d’une lignée millénaire de chamanisme africain, il soigne les maux du corps et de l’esprit grâce à sa maîtrise de la pharmacopée sylvestre, riche de plus de mille espèces de plantes et autant d’arbres. Il est exceptionnellement de passage en France afin de récolter des fonds pour son projet d’école de la forêt.
Plantes & Santé : Quel est votre rôle en tant que chamane au sein de votre communauté puvi-pygmée du Gabon ?
Assossa Soumouna : Mon nom occidental est Soumouna Ngoto Hervé, mais lorsque j’ai été initié aux rites de passage du bwiti (tradition initiatique la plus connue du Gabon, ndlr) par la famille de ma mère, j’ai reçu le nom d’Assossa. Le bwiti est une voie spirituelle animiste millénaire liée à la pratique de la plante sacrée iboga (Tabernanthe iboga). Sa consommation rituelle permet au maître initié de voyager entre les mondes physique et spirituel. Je suis donc chamane, maître nganga de ces rites bwiti car je suis garant de la santé de la forêt et de ma communauté. Ce chamanisme ancestral est très différent de l’approche des marabouts. Être chamane dans ma famille est inné, cela m’a été transmis par mes grands-parents maternels et mon oncle. Mon père, issu d’une autre tradition, m’a légué le rôle de juge coutumier, qui règle les litiges dans les familles ou entre voisins de la communauté. Enfin, je suis consulté pour soigner les maux physiques ou mystiques, pour nettoyer les mauvaises énergies grâce à ma connexion spirituelle avec la forêt.
P. & S. Comment avez-vous acquis cette connaissance des plantes et des arbres de la forêt primaire du Gabon ?
A. S. Je suis né au milieu de la forêt primaire des Abeilles, près de Koulamoutou, c’est un lieu important pour les Pygmées. On y trouve l’iboga, la plante maîtresse des rites bwitis, des arbres sacrés comme le kezavingo ainsi que du miel sauvage. Dès mon plus jeune âge, j’ai reçu de ma famille l’enseignement des rites bwitis et la pratique de la plante sacrée iboga. Tout petit, j’ai également servi auprès de vieux chamanes de différentes tribus qui m’emmenaient en brousse pour répondre à toutes mes questions. Parallèlement à ces initiations, j’ai acquis le savoir médicinal des différentes espèces de plantes et d’arbres en suivant mes grands-parents pendant des années. Toute la transmission se fait de manière orale, j’enregistre les informations dans mon cerveau et dans mon cœur. Je pratique cette pharmacopée depuis l’âge de 10 ans, je connais à ce jour plus de deux mille plantes et arbres. On peut te montrer une plante, mais si tu ne la pratiques pas, tu ne peux pas l’attraper et l’utiliser comme il faut.
P. & S. Dans votre tradition chamanique du bwiti, intimement liée à l’animisme, en quoi les arbres sont-ils particulièrement importants et sacrés ?
A. S. Cette forêt est tout pour moi, c’est ma maison, c’est le ventre de ma mère. Ces milliers de plantes sont mes sœurs, ma famille. La forêt contient tout ce qui est essentiel, elle nous donne à manger, à boire, et permet aux animaux d’y vivre. Les arbres vivent, respirent, parlent et dansent comme nous. Et ils rechargent les êtres humains en leur fournissant aussi des remèdes. Ce sont des arbres sacrés, des arbres médecins. Nous les honorons dans nos rites en les nourrissant d’offrandes, comme du vin de miel ou de palme. On ne peut pas se séparer de la nature car nous sommes arbres, nous sommes animaux… C’est de cette façon que l’humanité peut continuer à exister.
P. & S. Comment se passent vos « consultations » ? Vous pouvez tout soigner ?
A. S Je peux soigner beaucoup de maladies physiques, maux de ventre, infections aux poumons, problèmes d’enfantement, troubles liés à l’acoolisme ou la toxicomanie… ou des maladies mystiques comme des envoûtements, mais je ne soigne pas tout. J’adresse certaines personnes à l’hôpital. Et il arrive aussi que des docteurs en médecine occidentale m’envoient des malades dans mon lieu de soin, mon temple bwiti situé à 15 kilomètres de la capitale, Libreville. Je pense à cet homme dont la fracture à la cheville restait ouverte même au bout de huit mois avec des chairs qui pourrissaient. Je l’ai accueilli, j’ai détecté son mal par mes visions où je vois le corps de l’intérieur et suite à mes soins, sa blessure a séché en deux semaines. Pour traiter mes patients, je n’ai pas de plantes en bocaux ou préparées, j’utilise toujours des plantes fraîches à l’état brut, pour éviter la fermentation. Le jour de l’arrivée du patient, je pars en brousse le temps nécessaire. J’entre dans la forêt avec son prénom, son nom et celui de ses deux parents. Je m’adresse ensuite à l’arbre qui pourrait le soigner. Les arbres sont comme les humains, il faut les honorer. Donc je parle à cet arbre comme lorsque je visite un parent : « Bonjour, excuse-moi de te déranger, je viens pour telle personne. Si je la soigne avec ton écorce, ta force, ta bénédiction, cette personne va-t-elle guérir ? ». J’attends alors sa réponse par vision intérieure et en pratiquant un oracle avec son écorce. L’arbre me répond, car je l’ai respecté dans sa maison. Ma pharmacie à moi, c’est la forêt. Selon les besoins, je fais appel à l’iboga, associée aux rites mystiques, ou simplement à la pharmacopée. En cas de paludisme par exemple, j’utilise différentes écorces d’arbres afin de couvrir le corps du malade après un bain de vapeur pour faire sortir le mal. Ces écorces viennent notamment du moabi ou du kevazingo, des « arbres mères » très énergétiques qui renforcent les articulations, fortifient le sang et le taux de fer dans le corps. Ils sont aussi efficaces en cas d’insuffisance rénale.
P. & S. Votre tradition d’homme médecine, transmise de génération en génération, est-elle perméable à la société moderne, aux évolutions technologiques ? Et cette modernité est-elle une menace pour votre médecine traditionnelle ?
A. S. Je pense que notre premier ordinateur est notre cerveau, mais je ne suis pas opposé aux évolutions. Je me définis comme un tradi-moderne ! Et je pense plutôt en termes d’échanges de savoirs. Nous connaissons la forêt primaire et nous pouvons l’enseigner aux autres ; les Occidentaux, eux, ont développé de nouvelles technologies, des téléphones portables. Et moi-même, j’utilise mon mobile quand je suis en forêt pour assurer des consultations à distance, via WhatsApp. Ça fonctionne très bien, c’est un progrès très appréciable. Il est grand temps aujourd’hui d’élargir et de transmettre nos savoirs utiles aux autres. En tant que gardien de la forêt, je dois utiliser toutes les technologies pour enseigner comment aimer et préserver nos frères et sœurs, les arbres et les plantes. Car la plus grande menace pour ma médecine, c’est la déforestation, le braconnage et le pillage de notre patrimoine végétal sacré.
Parcours
1979 Naissance à Koulamoutou, au Gabon.
1989 Première initiation aux rites ancestraux du bwiti, un chamanisme millénaire pratiqué au Gabon.
1994 Vision en rêve d’une « école de la forêt ».
2017 Participation à la Grande Assemblée des peuples autochtones, organisée au Brésil par le cacique Raoni, le grand chef kayapo.
2019 Premier voyage en Europe et découverte de la France.
2021 Tournée et collecte de fonds en France pour son école de la forêt.
Un projet d’école pour « apprendre » la forêt
À l’âge de 15 ans, Assossa a « vu » en rêve une grande école dans son village puvi-pygmée, ayant pour vocation de protéger la forêt primaire gabonaise. En effet, celle-ci est de plus en plus menacée par les trafics illicites de bois et de plantes, dont l’iboga, et par la pollution des rivières au mercure due à l’extraction de l’or. Pour mener à bien son projet, le chamane bénéficie du soutien de la jeune revue trimestrielle Natives, qui donne la parole aux peuples autochtones et défend leurs droits. Elle organise avec lui une collecte de fonds en France afin de l’aider à acquérir un grand terrain dans la forêt des Abeilles. Sur ces terres, Assossa imagine déjà son école ouverte à tous pour enseigner le culte du bwiti, la médecine traditionnelle, la communication avec la forêt, et même une culture agricole plus vertueuse… Une véritable initiation, pour former une nouvelle génération de gardiens de la forêt.
Si vous voulez soutenir le projet de l’école de la forêt : contacts.natives@gmail.com
La lettre économique et politique recommande la revue Natives
Soirée de la Revue Natives : Rencontre- #conférence exceptionnelle avec Assossa, #Chamane Puvi-Pygmée du Gabon Assossa
RSVP Soirée de la Revue Natives avec le Chamane Assossa à l’Agora le 16 septembre 2021
France Bleu met la revue Natives à l’honneur dans deux émissions
La revue Natives s’engage pour préserver la planète
Réécouter l’émission ici : https://www.francebleu.fr/emissions/sauvons-la-planete/perigord/la-revue-natives-s-engage-pour-preserver-la-planete
Alors que les trois premiers numéros de la revue Natives sont épuisés, l’équipe de rédaction et le directeur de publication Jean-Pierre Chometon lancent un hors série. Ce numéro regroupe les parutions déjà publiées et épuisées afin de permettre aux lecteurs de se replonger dans les articles passionnants autour des peuples autochtones. En 2021, ces peuples représentent environ 5 000 communautés, c’est-à-dire 370 millions d’autochtones qui habitent encore notre planète. Ils sont les derniers gardiens de la biodiversité depuis des millénaires.
Les peuples autochtones au coeur de la revue Natives
Dans sa démarche de préservation des peuples et de l’environnement, la revue Natives propose ainsi un recueil hors série n°1 reprenant les 3 premiers numéros épuisés de Natives paris en 2020 en un seul volume de 408 pages imprimé sur papier issu de forêts durables accompagné d’un site web. Ce choix se place dans la démarche globale de ce média qui s’inscrit résolument dans le changement climatique, la protection de la biodiversité et le mieux-vivre ensemble.
« Une belle revue qui ravira tous ceux qui veulent s’évader de leur présent trop morose »
Revue Natives
« Des peuples, des racines », ainsi est sous-titrée en français la revue Natives qui porte un titre en globish, manière agaçante de faire révérence aux colonial studies et autres gender studies qui infestent les universités yankees. Le premier hors-série de la revue recueille les trois premiers numéros parus en 2020 sous la forme d’un pavé de 130 pages richement illustré. Dirigée par Jean-Pierre Chometon, elle connaît un comité de parrainage prestigieux qui comprend notamment Yann Arthus-Bertrand, Véronique Jeannot, Pierre Rabhi, et des parrains ou marraines venus de chaque continent. M. Chometon est handicapé de naissance et entrepreneur à Toulouse, auteur notamment d’un Itinéraire amoureux de la vie sur la spiritualité de l’Orient (Gurdjieff, Luis Ansa, Ramesh) au cœur de ses cellules.
Les confinements successifs dus au Covid ont fait que la revue est parue essentiellement sur Internet, ce numéro papier « issu de forêts durables » est un point de référence pour la faire connaître après une année d’existence. « Notre mère la Terre » comporte encore environ 5000 communautés d’autochtones qui sont « les derniers gardiens de la biodiversité ». La mode est au retour sur soi, au regard sur le passé, aux préoccupations sur l’environnement. L’idée est que la philosophie des origines permettrait (peut-être) de découvrir un équilibre nécessaire à la vie qui reposerait sur l’interdépendance de toutes choses. Ce vocabulaire marketing n’a guère de signification concrète mais pointe une notion, qui était déjà celle des philosophes antiques, selon laquelle la démesure est punie par les dieux, la tempérance est nécessaire à la santé, et s’il faut de tout, il ne faut rien de trop. Vivre, c’est vivre juste.
La revue donne la parole aux peuples autochtones qui défendent leurs droits et enseigne l’intemporel à la modernité. Le sommaire du recueil, qui regroupe trois numéros parus en 2020, est très riche. Il parle de la forêt, de l’intelligence des plantes, de l’arbre et de leur enseignement ; il parle des femmes, du mythe des sociétés matriarcales, du féminin sacré en occident, de la résistance des corps, de la figure de la sorcière ; il parle enfin des sagesses ancestrales, du chamanisme, du retour aux sources, des druides et des rites initiatiques. Tout cela est un peu hors du temps, ce qui est voulu, comme si l’Occident, la science et la modernité, ne conduisaient pas au progrès mais à la régression suicidaire. Pourquoi pas ?
Ayant beaucoup voyagé, fait des études d’archéologie et d’ethnologie, œuvré dans le monde de la finance internationale et des marchés, je connais le présent et le passé et je ne crois pas que l’avenir soit dans le retour aux comportements paléolithiques. Mais le passé nous aide à vivre, et les traditions restées vivantes préservent nos racines. Une belle revue qui ravira tous ceux qui veulent s’évader de leur présent trop morose.
Le site de la revue Natives avec accès aux vidéos publiées sur les réseaux
La page Facebook de Jean-Pierre Chometon
Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com
Jean-Pierre Chometon, fondateur de Natives, invité au colloque Elle Green
ELLE GREEN 12-13 juin 2021
Fondation GoodPlanet 1, carrefour de Longchamp 75116 Paris
participation le samedi 12 juin de 16h00 à 17h00, à la conférence « Peu c’est mieux ? Eloge de la sobriété heureuse » où vous interviendrez avec Walter Bouvais, Marion Bocahut, Fanny Dumelier et Steve Gray. Cette conférence sera animée par Claire Bauchart du magazine ELLE.
Jean-Pierre Chometon et son attachée de presse la veille de son intervention au colloque Elle GREEN
Soirée de la Revue Natives : Rencontre- #conférence exceptionnelle avec Assossa, #Chamane Puvi-Pygmée du Gabon Assossa à l’Agora 64 rue du Père Corentin 75 014 Paris (inscription obligatoire par sms pour les journalistes 06 84 36 31 85 ; Pour les non journalistes, l’entrée coûte 40 euros et un abonnement à la revue Natives est offert)
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