
La chance d’un accueil toujours singulier et pluriel, je l’ai connue : Antoinette avec Marie-Claude, sa jumelle sa toute autre, qui n’ont pas cessé d’inspirer des femmes, qui continuent de les recevoir dans leur maison. Et je connais aussi la grâce attentive de toutes celles qui veillent à la venue du livre, l’aident à croître, lui font toute la place.
Il y a le don de la Bibliothèque des voix qu’Antoinette a, dit-elle, créée pour sa mère, autant dire pour la mise au monde, chaque fois unique, du texte ; et c’est bénédiction en vérité qu’elle me donne, aujourd’hui, Jacques Derrida de vive voix.
Antoinette Fouque au présent et au mouvement ; c’est ainsi que je l’ai toujours vue – c’est à dire dans la générosité. Celle, par exemple, qui en 1998 la conduisit à Cerisy, à mon invitation, alors que j’organisais le Colloque Hélène Cixous : elle y fut en témoin, en amitié, en à-venir, elle portait le cadeau d’une réédition de Neutre.
C’est ainsi que je la retrouve, parfois, à l’Université, à la faveur d’un jury d’Habilitation ou de Doctorat, elle qui est habilitée à diriger des recherches en Science Politique : Antoinette Fouque dans le présent de la mémoire et du mouvement des femmes. Antoinette Fouque : ce n’est pas elle et c’est plus qu’elle(s).
M.C.G.