Charles Aznavour, Marlène Dietrich, Françoise Sagan mais aussi Mermoz et Cocteau, Eisenhower et Garbo, Orson Welles et Judy Garland (dans « Le Journal intime d’Edith Piaf » écrit par Marianne Vourch

Le journal intime d’Édith Piaf

Édith Piaf disparue ne cesse d’occuper la mémoire et les cœurs. L’incontournable icône qu’elle est devenue justifie moult livres. Le journal intime d’Édith Piaf n’est pas le premier, mais il est l’un des plus vrais, et sans doute l’un des plus beaux.

Piaf comme un oiseau… Piaf aux mille goualantes… Piaf d’hier et d’aujourd’hui… Petit bout de femme qui aura chanté ses amours sur les scènes du monde entier… Personne ne prononce désormais son nom sans une pointe d’émotion. Le journal intime d’Édith Piaf  invite à découvrir le quotidien de la chanteuse, mais aussi et surtout l’intimité d’une femme ; ainsi pénétrons-nous sa vie à travers les principaux évènements qui l’ont jalonnée. Le livre de Marianne Vourch relève d’une biographie en sept chapitres écrite pour France Musique et lue par Josiane Balasko… C’est Édith tout entière qui revit sous nos yeux au fil des mots.

Un oisillon tombé du nid

Elle est tombée du nid comme un oisillon fragile. Le 19 décembre 1915. C’était un dimanche. Jour du Seigneur dont elle portera en permanence la croix autour du cou. Édith Piaf entra dans la vie avec l’évidence amer des existences difficiles ; il n’est toutefois pas de grand destin qui soit facile, mais le sien sera très compliqué, même s’il fut également heureux, et l’essentiel n’est-il précisément pas dans ce bonheur qui est parfois une arme cruelle offerte aux mains calleuses du temps ? Le Journal intime d’Édith Piaf  évoque ces petits bonheurs à vivre spontanément, plaisirs de chaque jour en opposition aux malheurs qui, eux, doivent systématiquement être raisonnés afin de pouvoir les définir : le bonheur ne se définit pas, il s’attrape au moment où il passe.

Une petite dame fluette

Le choix de Josiane Balasko semble une évidence tant sa voix se prête magistralement à la lecture de ce journal. Elle n’a, certes, pas la même tessiture qu’avait Piaf. Qu’importe ! Leurs persiflages faubouriens sont identiques. L’une et l’autre ont vécu dans le Xe arrondissement de Paris. L’actrice alterne la lecture avec l’incarnation du personnage, manière de créer du relief et du rythme à travers sa gouaille qui, naturellement, se superpose à celle de la chanteuse. Elle ne joue pas. Mieux ! Elle incarne. La qualité de son interprétation couplée à celle du texte justifient ce livre gratifié de nombreuses photographies dont certaines étaient jusqu’à présent inconnues du grand public. Josiane Balasko raconte mieux que personne les joies et les peines d’une artiste de music-hall devenue icône nationale. Rien d’étonnant à cela. Elle connaît Piaf depuis l’enfance, lorsque les clients du bar-restaurant familial glissaient un franc dans le juke-box afin d’écouter L’Hymne à l’amour ; puis un jour, Édith Piaf entra dans l’estaminet, une petite dame fluette, presque famélique, Josiane étaient aux anges, sans imaginer que cette rencontre marquerait sa mémoire à plusieurs générations de distance.

Lire… Écouter… Apprendre…

Sous la plume de Marianne Vourch, et grâce à la voix de Josiane Balasko, Le journal intime d’Édith Piaf se découvre par le mérite de lire, celui d’écouter, mais également celui d’apprendre. L’auteur ne se contente pas d’évoquer les traits biographiques habituels de la chanteuse (c’est à dire les plus célèbres), tels ses histoires d’amour avec Yves Montand… Marcel Cerdan… et quelques autres rencontres notables : Charles Aznavour… Marlène Dietrich… Françoise Sagan. Il est aussi question de Mermoz et Cocteau… d’Eisenhower et Garbo… d’Orson Welles et Judy Garland… etc. ; tout un aréopage de célébrités culturels et politiques qui mènent de Paris à la  France… de la France vers l’Europe… et de l’Europe jusqu’aux États-Unis.

Ad vitam aeternam

Le journal intime d’Édith Piaf atteste d’une évidence : elle n’est en fait morte pour personne. Toujours là. Parmi nous. Sans doute est-elle partie en tournée contre l’avis de ses médecins ; ainsi le retrouverons-nous bientôt sur la route : la scène, encore… le public, toujours… Oui. Ce doit-être cela. Après tout, l’on peut rêver ! Piaf chanta bel et bien jusqu’à son dernier souffle qui, hélas ! pris date le jeudi 10 octobre 1963, il y a tout juste soixante ans. C’est ici qu’interviennent le livre de Marianne Vourch et la voix de Josiane Balasko, l’un et l’autre au format d’un souvenir destiné à perpétuer la mémoire de la plus célèbre chanteuse française du XXe siècle. Quant au public, il lui est resté fidèle. Ad vitam.

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Octobre 2024 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

Le journal intime d’Édith Piaf, un livre de Marianne Vourch aux éditions Villannelle. Texte avec illustrations noir & blanc – 24,00€

Podcasts France Musique (Texte interprété par Josiane Balasko)

Cinq événements Balustrade de juin 2024 auxquels vous êtes invités

Pour télécharger le PDF des 5 soirées de juin, merci de cliquer ICI

En juin 2024, la Balustrade de Guilaine Depis vous invite à cinq événements parisiens : 
Vernissage de l’exposition « Socotra, des dragonniers et des hommes » du photographe Benoit Palusinski avec textes de l’écrivain Cécile Palusinski (beau livre paru cette année) en présence de Mohammed Jumeh, ambassadeur du Yémen à l’UNESCO
Mercredi 5 juin dès 18h30
 
Rencontre biodiversité avec Leili Anvar (« L’arbre de vie en littérature persane »), Charles Cohen, forestier à Paris après avoir exercé ce métier méconnu dans le nord de la Colombie britannique, Françoise Cadol (podcast « Le frisson des arbres »)
Samedi 8 juin de 16h à 20h 

Soirée Poésie avec Eric PoindronSaphoCharlotte SaliouPrince Roro
Mercredi 12 juin dès 18h30 
 
à l’Hôtel La Louisiane, 60 rue de Seine, 75 006 Paris au coeur de Saint-Germain des Prés.
* entrée libre à l’exposition du 5 au 14 juin de 17h à 20h.
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Mardi 18 juin à 19h
Rencontre littéraire La République au coeur
avec Laurent Benarrous (« Tintamarre », éditions La Route de la Soie) 
et 
Eric Naulleau (« La République c’était lui ! Grandeur et déchéance du camarade Mélenchon », éditions Léo Scheer) animée par Guilaine Depis
Suivie d’un débat avec le public, de dédicaces et d’un verre de vin
au 8 rue Dahomey 75 011 Paris
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Mercredi 19 juin Journée Edith PIAF avec le « Journal intime d’Edith Piaf » écrit par Marianne Vourch (coédition Villanelle et Radio France)
à 15h pour les enfants et centres de loisirs et à 18h30 pour les adultes
à la Mairie du 7ème (Salle des Mariages) 116 rue de Grenelle 75 007 Paris
 
Inscription par sms 06 84 36 31 85.
Contact presse, informations, journalistes, demandes de livres et d’interviews : guilaine_depis@yahoo.com

France inter reçoit Josiane Balasko racontant « Mon manège à moi » d’Edith Piaf

Josiane Balasko raconte « Mon manège à moi » par Edith Piaf : réécouter ICI

Elle prête sa voix au nouveau podcast de France Musique « Le journal intime d’Édith Piaf ». Au micro de Frédéric Pommier, Josiane Balasko évoque un classique du répertoire de la chanteuse : « Mon manège à moi », chanson qui lui rappelle instantanément son enfance. (Rediffusion de l’émission du 6/6/2023)

Avec
  • Josiane Balasko Comédienne, réalisatrice, metteur en scène et romancière

Pourquoi a-t-elle choisi cette chanson ? Qu’évoque-t-elle pour la comédienne ?

Josiane Balasko nous raconte également sa rencontre avec la chanteuse.

Léna Lutaud dans Le Figaro a adoré le Journal intime de Piaf lu par Josiane Balasko (et écrit par Marianne Vourch)

Josiane Balasko redonne vie aux souvenirs d’Édith Piaf

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Avoir été choisie pour incarner la Môme fait infiniment plaisir à Josiane Balasko. LOIC VENANCE/AFP

La comédienne a enregistré Le Journal intime de la chanteuse, pour un podcast de Radio France. Une grande réussite.

Seule face au micro dans un studio de Radio France, Josiane Balasko est concentrée«J’aime bien imaginer que je suis tombée du nid le 19 décembre 1915. (…) Ma grand-mère, elle est marocaine. On l’appelle Aïcha. Elle travaillait dans un cirque où elle faisait un numéro de puces sauteuses! Ma mère, elle chante dans des cabarets. Il paraît qu’elle a une très belle voix. J’sais pas, j’la connais pas.»

D’emblée, Josiane Balasko se glisse dans le personnage d’Édith Piaf. Elle s’efface même. Elles n’ont pas la même voix mais leur gouaille de titi parisienne est identique. À quelques décennies d’intervalle, ces deux artistes populaires ont vécu dans les mêmes quartiers de Belleville et de Montmartre. «Édith Piaf me rappelle mon enfance dans les années 1950-1960. Dans le café de mes parents, ses chansons étaient souvent diffusées sur le juke-box. Josiane Balasko avait 13 ans quand Édith Piaf est décédée à 48 ans. L’habillage sonore de l’enfance de Piaf nous plonge dans les années 1915-1930. Quand résonne Nuits de Chine (1922), on imagine un film en noir et blanc.

Ne jamais rien lâcher

Avec 2 millions d’écoutes à la demande, le podcast «Le Journal intime de…» est l’un des grands succès de Radio France. D’Édith Piaf, les auditeurs retiendront qu’il ne faut jamais rien lâcher quand on a une passion mais qu’il faut beaucoup travailler. Après Rudolf Noureev raconté par Lambert Wilson, Maria Callas par Carole Bouquet ou encore Bach par Denis Podalydès, avoir été choisie pour incarner la Môme fait infiniment plaisir à Josiane Balasko.

C’est une jolie expérience pour ses 50 ans de carrière. Un défi artistique aussi, tant l’exercice sur la ligne de crête. «Sans bouger, sans décor, sans lumière, sans personne à qui donner la réplique, il faut rendre le texte vivant, explique l’actrice. Il faut alterner la lecture du texte et d’un coup s’incarner dans la personne sans faire d’imitation.»

Josiane Balasko a travaillé les textes chez elle et a réécouté les chansons comme Non, je ne regrette rien. Pas question de chanter les airs de la Môme pour autant. «Je suis actrice et réalisatrice, pas une chanteuse même si j’ai chanté dans Tratala, film des frères Larrieu sorti en 2021. Les chansons de Piaf, je vais les scander, les fredonner.» Ses sept épisodes de dix minutes chacun seront diffusés sur francemusique.fr et sur l’appli Radio France dès le 10 avril avec la sortie d’un livre en complément (*).

Il faut alterner la lecture du texte et d’un coup s’incarner dans la personne sans faire d’imitation

Josiane Balasko

Destinés à perpétuer la mémoire de grands artistes, «le journal intime de…» a eu un succès immédiat. «Spécialiste des concert pour le jeune public où je reliais leurs cours d’Histoire à celle des Arts pour qu’ils aient un panorama complet», la productrice Marianne Vourch a d’abord écrit Le journal intime de Mozart à la demande d’un éditeur. «Je rédigeais en l’entendant, d’où l’idée du podcast», se souvient-elle. À la radio, la production si élaborée est conçue par un quatuor. Jean Brémont se charge des archives. Marianne Vourch produit et écrit le texte. Après avoir enregistré la voix nue du comédien, la réalisatrice Sophie Pichon fait le montage en ajoutant les bruitages et la musique. «Je fais sortir les reliefs, je crée un rythme pour susciter des émotions. Je tricote puis le preneur de son Valentin Azan colorie mon tableau.» Et d’ajouter: «Chaque série est chronologique puisqu’il s’agit d’un journal intime mais ils ne vont pas systématiquement de la naissance à la mort. Celui sur Piaf s’arrête à sa rencontre avec Théo Sarapo.»
La réalisatrice a une coquetterie: elle glisse un gimmick sonore qui revient dans chaque épisode. À chaque fois que Chopin tombe malade, le générique de La Quatrième dimension revient et se déforme de plus en plus. Pour Rudoph Noureev, ce sont des chants traditionnels associés aux frottements de pointes sur un parquet de danse. Les prochains journaux intimes seront ceux de Leonard Bernstein, Charlie Chaplin et de Marilyn Monroe. Reste à trouver les voix associées.

Sept épisodes (dix minutes chacun) sur francemusique.fr et sur l’appli Radio France dès le 10 avril. À lire Le Journal d’Édith Piaf, de Marianne Vourch, 84 pages, 24 €, Éditions Villanelle.