La revue littéraire « Souffle inédit » a un coup de foudre pour les « Journaux intimes de  » écrits par Marianne Vourch

Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach de Marianne Vourch

Par Yves-Alexandre JULIEN 

Marianne Vourch, Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach Par Yves-Alexandre JULIEN 

Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach : Un voyage littéraire et musical expérimental 

Une expérience littéraire unique

Dans « Cher Cahier, » Philippe Lejeune nous rappelle que la rédaction du journal intime est une pratique culturelle moderne. En lançant un appel dans Le Magazine Littéraire en avril 1988, Philippe Lejeune, spécialiste de la littérature personnelle, a eu la chance de recevoir les témoignages de quarante-sept diaristes – c’est un coup de sonde dans un univers d’écriture méconnu -, quarante-sept personnes qui racontent l’histoire de leur journal, décrivent leurs pratiques, expliquent ce qu’elles en attendent. Marianne Vourch, pourrait être la quarante huitième en élevant cette pratique à un nouveau niveau en imaginant les journaux intimes de trois géants de la musique: Bach, Mozart, et Chopin. À travers son coffret de trois tomes, elle offre une expérience littéraire unique, un voyage musical aux couleurs et illustrations originales, nous dévoilant les secrets de vie et de création de ces compositeurs dans la fiction.

Dialogisme de l’écriture diariste: Voix littéraires en écho 

Dans le foisonnement dialogique de l’écriture diariste comme Marianne Vourch nous en offre trois versions pour trois musiciens de renom, des références littéraires se devinent, mettant en lumière le paradoxe de l’immédiateté et du détachement analytique. Henri-Frédéric Amiel, dans son journal intime, exhorte à la réflexion en s’adressant à lui-même à la deuxième personne, soulignant la dualité intrinsèque de cet acte introspectif: “Disséquer son cœur, comme tu le fais, c’est tuer sa vie.” Cette forme de dialogue interne, tout en révélant la vanité du journal intime, dévoile la complexité du rapport du diariste à son propre être.

À la manière de Michel Leiris, le journal intime – tel qu’en ceux de Marianne Vourch – trouve son lyrisme dans cette objectivation de soi. Pour Leiris, la catharsis opère non seulement par la formulation, mais à travers le chant, le « point de tangence du subjectif et de l’objectif. » Cette idée du journal comme chant, évoquée dans une entrée de son propre journal le 8 janvier 1936, suggère que la véritable œuvre du journal intime réside dans cette fusion poétique du moi et de l’extérieur, ce point de convergence où la subjectivité rencontre l’objectivité, faisant ainsi du journal un espace vibrant de lyrisme et de réflexion.

Jean-Sébastien Bach: une vie comme un cour d’eau …

Marianne Vourch, Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach

Dans « Le Journal Intime de Jean-Sébastien Bach, » Marianne Vourch nous transporte au bord de la rivière, Bach signifie d’ailleurs rivière en allemand… Jean-Sébastien aime se souvenir de son ancêtre qui jouait du cistre au bord de la rivière. C’est à cet endroit même que la musique des flots se transforme en notes et guide la plume de Bach vers la grâce de Dieu. À la croisée de l’intimité et de la création, cette fiction explore la source d’inspiration du compositeur, révélant un dialogue entre sa vie, ses peines, et les éléments naturels qui l’entourent.

Wolfgang Amadeus Mozart: Les notes qui dansent dans le vent 

Marianne Vourch, Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach

« Le Journal Intime de Wolfgang Amadeus Mozart » nous plonge dans les années de formation du jeune prodige. Marianne Vourch donne vie à l’enfant Mozart, transformant en or tout ce qu’il touche. À travers sa plume enchantée, elle nous dévoile ses impatiences, désespoirs, rêves et ambitions. Cette fiction explore le quotidien du compositeur, un récit captivant qui met en lumière les coulisses de sa génialité musicale.

Frédéric Chopin: Les mélodies de l’enfance et de l’exil

Marianne Vourch, Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach

« Le Journal Intime de Frédéric Chopin » nous emmène dans l’intimité du jeune virtuose. Marianne Vourch y dévoile la tendresse des mélodies et la puissance des rythmes qui ont marqué son enfance en Pologne. À travers les pages de ce journal imaginaire, Chopin nous livre ses sentiments, son langage musical, devenu plus tard le refuge de l’exilé. Une fiction qui éclaire la vie intérieure d’un compositeur souvent énigmatique.

La plume de Marianne Vourch: Entre fiction et réalité 

Marianne Vourch, Les journaux intimes de Mozart, Chopin et Bach
Crédit @Radio France / Christophe Abramowitz

Marianne Vourch, productrice sur France Musique, a initié la collection de podcasts « Le Journal Intime de… ». Sa plume imaginative donne vie à ces journaux, offrant un regard original sur la vie intérieure de ces compositeurs emblématiques. Sa collection, totalisant près d’1,5 million de téléchargements, témoigne de l’attrait du public pour cette fusion entre fiction musicale et réalité historique.

Journaux imaginaires : un miroir littéraire et musical attendu comme substitut de l’existence et écho de l’incréé

Le journal intime, souvent perçu comme un substitut de l’existence, trouve son incarnation dans les paroles d’Henri-Frédéric Amiel: “Ce journal est un exutoire; ma virilité s’évapore en sueur d’encre” (13 juillet 1860). Marianne Vourch, en créant les journaux intimes de Bach, Mozart et Chopin, offre une perspective unique sur cette tension entre l’acte d’écrire et l’expérience de vivre. Les narrations de Marianne Vourch, loin d’être une simple compensation littéraire, deviennent une exploration poétique des identités musicales et personnelles.

Le journal comme négatif du livre 

À l’instar de Michel Leiris, qui voit le journal comme un substitut de l’œuvre littéraire irréalisable, les journaux imaginaires de Marianne Vourch se profilent en tant que négatifs du livre. Le journal, pour Leiris, émerge souvent dans les creux de la créativité littéraire, mais chez Marianne Vourch, il devient un formidable inventeur de la personne littéraire de Bach, Mozart et Chopin. Là où le journal devient un dépôt des tentatives avortées chez Henri-Frédéric Amiel, les écrits de Marianne Vourch révèlent une création foisonnante, capturant les nuances et les aspirations de ces compositeurs.

Célébration de l’inutile et de la tautologie 

Bien que certains diaristes, tels qu’Amiel et Gide, questionnent l’utilité du journal, cette inutilité, cette gratuité, devient le corollaire nécessaire du genre diariste. Chez Marianne Vourch, chaque ligne de ses journaux intimes rouvre le texte à son point de surgissement, où la musicalité des mots s’entremêle avec la réflexion profonde des personnages. En incarnant la poétique du journal intime, Marianne Vourch crée un miroir littéraire et musical, explorant le potentiel infini de l’expression personnelle et artistique à travers des journaux imaginaires de compositeurs éternels.

En revisitant les conventions du journal intime à travers l’objectif fictionnel, Marianne Vourch nous invite à explorer les tréfonds de l’âme musicale de Bach, Mozart et Chopin. Ces journaux imaginaires, entre réalité historique et créativité littéraire, élargissent notre compréhension de ces génies musicaux. Le coffret « Le Journal Intime de… » devient ainsi une porte d’entrée captivante vers un univers où la musique et la fiction s’entrelacent.

À travers la plume inventive de Marianne Vourch, les journaux intimes de Bach, Mozart et Chopin prennent vie, tissant une toile complexe entre l’expression littéraire et la création musicale. Dans cette exploration des identités, Marianne Vourch transcende la dichotomie entre l’acte d’écrire et celui de vivre, offrant une symphonie littéraire et musicale où la personnalité de ces compositeurs s’épanouit.

Ces récits loin d’être de simples substituts de l’existence, deviennent des pièces maîtresses d’une création littéraire et musicale entrelacée. À l’image du journal en tant que négatif du livre, ces journaux intimes sont des inventaires fascinants des vies intérieures de Bach, Mozart et Chopin. L’inutile et la tautologie, interrogés par certains diaristes, se muent chez Marianne Vourch en une célébration de la richesse poétique, de l’expression personnelle et artistique.

En miroir des dialogues littéraires explorant le journal intime, Marianne Vourch insuffle une nouvelle vie à ce genre, le transformant : littérature et musique se reflètent mutuellement. À travers ses créations, elle élargit la portée du journal intime en lui conférant une dimension musicale, révélant ainsi une harmonie singulière entre les mots et les notes. Les journaux intimes que nous propose Marianne Vourch sont sans nul doute un hymne à l’intersection de la création littéraire et musicale, ouvrant une porte sur un univers où les compositeurs éclairent, de manière poignante dans des récits de vie, l’essence même de l’âme créatrice à la fois consciente et fabuleusement irrationnelle.

Photo de couverture @Radio France / Christophe Abramowitz

Bretagne actuelle recommande « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano un « objet » musical de Abdel Rahman El Bacha

Quel livre enchanteur ! Son format « 33 tours » est à ravir. En outre, il relève du propos inattendu d’ouvrir une porte sur la musique par le piano ; manière de transmettre les classiques de la chanson française à la faveur d’œuvres populaires qui ont résisté au temps. Abdel Rahman El Bacha invite à la (re)découverte des classiques oubliés. La mer de Charles Trenet… Trois petites notes de musique interprétées par Yves Montand… Mon amant de Saint-Jean immortalisé par Lucienne Delyle… La complainte de la butte dont Mouloudji a fait un standard… Frehel et sa Java bleue mise en musique par Vincent Scotto… et tant d’autres, parmi lesquels les trois « B » : Barbara, Brassens, Brel ; mais aussi Aznavour, Piaf, Duteil, tous sont dans… Souvenirs Souvenirs… Vingt doubles pages, chacune sujette à une chanson mythique avec son texte intégral et un extrait de la partition piano à écouter sur le CD en support. Au-delà d’un formidable cadeau (à faire ou se faire) Souvenirs Souvenirs est un merveilleux objet de collection qui prend naturellement place sur une table de salon ou la tablette d’un piano… éventuellement dans une bibliothèque, aussi, tout est possible quand c’est beau…

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Décembre 2023 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano, un livre musical d’Abdel Rahman El Bacha aux éditions Villanelle, 46 pages couleur au format 33 tours, incluant 20 partitions et un CD – 24 €

France inter sélectionne « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch et Abdel Rahman El Bacha

Un jour, une idée cadeau : voici le calendrier de l’Avent 2023 du service culture de France Inter

Par 

9 décembre : le livre-disque « Souvenirs souvenirs »

Voilà un cadeau qui va contenter à la fois les amoureux de la chanson française, les pianistes en herbe, et les fans de karaoké : un livre disque de vingt chansons, avec paroles et partitions, dans lequel Abdel Raman El Bacha donne à entendre Barbara, Trenet, Brel, Brassens, avec la voix de son piano.
Abdel Rahman El Bacha est un immense pianiste classique, qui a grandi à Beyrouth : là-bas, c’est grâce à la radio qu’il a connu ces chansons françaises entrées dans son coeur. De Piaf à Brel, en passant par Azanavour, Barbara et Montand, Abdel Rahman El Bacha sublime ces chansons avec ses nouveaux arrangements, dont certaines sonnent vraiment classique, à l’image de cette tarentelle d’Yves Duteil, dans la lignée des autres célèbres tarentelles de Rossini ou Chopin.

« Souvenirs, souvenirs » : 20 chansons françaises au piano, aux éditions Villanelle. 24€.

Le site de référence Actualitté recommande « Le Journal intime de » de Marianne Vourch

Et si Mozart avait publié son journal intime

Mozart voit publier son Journal intime aux Éditions Villanelle, en fait écrit par Marianne Vourch, qui en avait produit une série de sept épisodes sur France Musique au cours de l’année 2023. L’autrice est un personnage intournable de la scène classique française et elle le prouve une fois de plus en s’adressant magnifiquement à nos enfants. Par Margaux Catalayoud.

À l’antenne, le texte est lu par le comédien Nicolas Vaude d’une voix qui ravit autant les grands que les plus petits.

Une lecture naïve

La lecture par un adulte de ce supposé journal intime peut être naïve, elle s’adresse à un jeune enfant précédé d’une personne un peu plus savante. En effet, même si la plume figure celle d’un candide, certains mots viendront pimenter le langage d’un enfant d’aujourd’hui.

Le lexique du jeune prodige engage à définir ce que sont les Dolomites, l’émail ou encore l’étourneau. Heureusement, des illustrations bienvenues ponctuent le journal intime de Mozart qui pourrait aussi bien être un carnet de voyage à la première personne !

Une leçon de vie

Cette autobiographie à l’apparence un peu anodine ne relate pas simplement la naissance et la gloire en devenir de l’enfant miraculeux à l’oreille absolue. Les différents voyages de son adolescence menés dans les Cours prestigieuses de Paris, de Vienne ou encore de Londres, sont autant un apprentissage géo-social qu’un continuum éducatif purement musical.

Wolfgang Amadeus se montre, se gonfle de l’admiration qu’on lui voue mais s’épuise aussi. Aux difficultés qui marqueront sa vie tels que le deuil, le manque d’argent, les incompréhensions, s’ajoute la santé fragile que le film de Milos Forman avait bien représenté en 1984. Plus encore, le réalisateur avait mis l’accent sur le caractère maniaque du compositeur, ce qui ne manque pas d’apparaître çà et là dans le récit de Marine Vourch.

La leçon de vie qu’il nous faut surtout tirer réside dans le tournant impulsé par la censure du prince-archevêque Colloredo qui, indirectement, le chasse de Salzbourg – sa ville natale – : davantage d’espaces sont nécessaires aux mouvements de sa créativité grandiose et Colloredo n’est pas à la hauteur de cette exigence artistique, cantonné qu’il est à son goût incapable de nouveauté.

La beauté est simple

Malgré la facilité de cette courte biographie, la grandeur de la musique de Mozart ne passe pas inaperçue. La beauté est simple et il ne fait aucun doute que Mozart vivait comme il composait, l’autrice fait dire à l’enfant : « […] Comme un petit oiseau vient picorer des graines pour les mettre dans son nid, je picorais des sons pour garnir le nid de mes futures compositions. »

Marianne Vourch n’hésite pas à lui donner la densité qui saura piquer la curiosité d’un enfant et enchanter tout lecteur sensible pour qui ces mots déclenchent une symphonie : « Le silence faisait résonner le son de la clarinette dans mes songes. J’entendais en moi sa couleur joyeuse de nostalgie. » Pourvu que chacun tende vers cette synesthésie !

En résumé, il n’y a pas meilleure éducation musicale : l’enfant s’amuse, le parent révise et, ensemble, ils jouent « à mettre le ton comme quand le Monsieur de la radio » interprète le texte de Marianne Vourch, qui nous transmet sa passion pour la musique qui élève l’âme.

Cet ouvrage s’inscrit dans un coffret du journal intime de Bach, Mozart, Chopin.

“Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

“Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

Entreprendre – “Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

Abdel Rahman El Bâcha : Un pianiste entre Orient et Occident
Abdel Rahman El Bâcha, pianiste de renom, transcende les frontières musicales. Son travail approfondi sur l’écriture pianistique et l’harmonie offre des versions instrumentales uniques, comblant le vide laissé par l’absence des voix et des paroles. Pour lui, le qualificatif “classique” englobe aussi les chansons populaires, témoignant de leur résilience à travers le temps.

Marianne Vourch et les Éditions Villanelle : Une connexion musicale profonde 
Depuis mars 2020, Marianne Vourch, conférencière musicale et productrice à France Musique, orchestre avec passion les Éditions Villanelle. Ces éditions ont pour vocation de révéler la musique dans sa dimension historique et personnelle. Avec Abdel Rahman El Bâcha, elles donnent vie à “Souvenirs Souvenirs”, un album qui revisite 20 joyaux de la chanson française.

Un voyage musical à travers le temps
Dans ce recueil, Marianne Vourch nous convie à une promenade mélodique, offrant non seulement les chansons mais aussi leur histoire. De “La mer” de Charles Trenet à “La Java Bleue” de Frehel, chaque titre résonne avec une histoire unique. Le livre audio, pensé comme un vinyle acidulé, est agrémenté d’un QR code  et d’un CD en fin d’ouvrage. Ce dernier ouvre les portes des coulisses de chaque chanson, avec des anecdotes et les paroles, invitant chacun à retrouver le plaisir de chanter ces classiques intemporels.

Les chansons à l’épreuve des courants actuels
Dans ce panorama musical, “Souvenirs Souvenirs” fait  écho aux courants actuels. Les titres de l’album guident le lecteur intrinsèquement à travers des thèmes tels que le wokisme, la vague Me Too, ou les débats sociétaux: Pourrait on encore écrire  aujourd’hui  la chanson d’Yves Dutheil « Prendre un enfant par la main » ?

Ces chansons, empreintes d’une époque révolue, réveillent des questions importantes sur la pertinence culturelle dans un monde en constante évolution.

Échos d’Émancipation : Les Passantes et La Tendresse”
Dans l’album “Souvenirs Souvenirs”, deux joyaux, “Les Passantes” de Brassens et “La Tendresse” de Jacques Brel, émergent comme des phares éclairant l’émancipation féminine et la remise en question du machisme. Brassens, avec “Les Passantes” (1972), offre un hommage musical aux femmes dans une époque où le mouvement de libération de la femme (MLF) s’exprime avec force pour le droit à l’avortement et à la contraception. Cette chanson devient ainsi une ode à la lutte féminine, capturant l’esprit de l’émancipation.

Jacques Brel, avec “La Tendresse”, brise les stéréotypes de la masculinité en montrant qu’un homme peut pleurer. En choisissant ces deux chansons emblématiques, Marianne Vourch transcende la simple compilation musicale pour offrir une réflexion profonde sur les évolutions sociales de l’époque. À travers ces mélodies, l’album devient un témoignage sonore du combat pour l’égalité des sexes.

Le pouvoir des chansons: Une analyse sociologique
Le sociologue Pierre Bourdieu, dans son ouvrage “La Distinction”, souligne le rôle puissant des chansons dans la construction sociale. Il explore comment la musique peut influencer et refléter les normes culturelles de la société. En choisissant des chansons thématiques comme “Les Passantes” et “La Tendresse”, l’album “Souvenirs Souvenirs” est un recueil culturel en paroles et en musiques qui ose s’engager. Il contribue à l’abolition des obscurantismes machistes en ouvrant un dialogue sonore sur l’émancipation féminine et la redéfinition des rôles de genre. Ces mélodies transcendent le temps pour inspirer l’égalité et la tendresse dans notre société contemporaine.

Barbara, témoin de l’Histoire 
A l’heure du conflit israélo-palestinien, “Souvenirs Souvenirs” offre  un reflet poétique de l’horreur de la guerre, proposant une méditation sur notre temps. Les paroles de “Mon Enfance” de Barbara résonnent comme un écho des temps sombres, évoquant son vécu en tant que jeune juive pendant l’occupation. L’album ouvre une fenêtre sur l’histoire, rappelant les souffrances de la guerre et la nécessité de préserver la paix.

De Gottingen à la réconciliation
La chanson “Gottingen” explore une autre facette, offrant une vision de la jeunesse allemande post-guerre. Elle transcende les stéréotypes pour révéler une jeunesse en quête de renouveau. À travers ces deux chansons, “Souvenirs Souvenirs” devient un véhicule puissant pour la réconciliation. Marianne Vourch, à travers ses choix, construit un pont musical entre des expériences de guerre divergentes, invitant à dépasser les divisions historiques.

La sagesse antique et la construction de la paix
Les philosophes antiques nous enseignent que la paix ne réside pas seulement dans l’absence de guerre, mais dans la compréhension mutuelle et le respect. Comme Sénèque l’a dit : “La paix, c’est l’harmonie des choses contraires.” “Souvenirs Souvenirs” nous rappelle cette harmonie à travers les notes de Barbara et les mélodies apaisantes d’Abdel Rahman El Bâcha. En revisitant ces chansons, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre contribution à la paix, à déconstruire les préjugés et à construire des ponts d’empathie.

Ainsi, cet album constitue plus qu’une collection de chansons, il est un appel à l’action pacifique. En mêlant l’histoire personnelle à la trame collective, “Souvenirs Souvenirs” est une sorte de célébration de la diversité, un rappel de notre humanité partagée et une invitation à construire un avenir empreint de compréhension et de paix.

En revisitant ces chansons, Marianne Vourch et Abdel Rahman El Bâcha nous offrent bien plus qu’un simple album : une expérience immersive, un lien entre passé et présent, où la musique résonne comme une mémoire collective, intemporelle et éternelle. “Souvenirs Souvenirs” célèbre la richesse de la chanson française, laissant une empreinte indélébile dans le paysage musical contemporain.

Yves-Alexandre JULIEN