Bretagne actuelle recommande « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano un « objet » musical de Abdel Rahman El Bacha

Quel livre enchanteur ! Son format « 33 tours » est à ravir. En outre, il relève du propos inattendu d’ouvrir une porte sur la musique par le piano ; manière de transmettre les classiques de la chanson française à la faveur d’œuvres populaires qui ont résisté au temps. Abdel Rahman El Bacha invite à la (re)découverte des classiques oubliés. La mer de Charles Trenet… Trois petites notes de musique interprétées par Yves Montand… Mon amant de Saint-Jean immortalisé par Lucienne Delyle… La complainte de la butte dont Mouloudji a fait un standard… Frehel et sa Java bleue mise en musique par Vincent Scotto… et tant d’autres, parmi lesquels les trois « B » : Barbara, Brassens, Brel ; mais aussi Aznavour, Piaf, Duteil, tous sont dans… Souvenirs Souvenirs… Vingt doubles pages, chacune sujette à une chanson mythique avec son texte intégral et un extrait de la partition piano à écouter sur le CD en support. Au-delà d’un formidable cadeau (à faire ou se faire) Souvenirs Souvenirs est un merveilleux objet de collection qui prend naturellement place sur une table de salon ou la tablette d’un piano… éventuellement dans une bibliothèque, aussi, tout est possible quand c’est beau…

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Décembre 2023 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano, un livre musical d’Abdel Rahman El Bacha aux éditions Villanelle, 46 pages couleur au format 33 tours, incluant 20 partitions et un CD – 24 €

France inter sélectionne « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch et Abdel Rahman El Bacha

Un jour, une idée cadeau : voici le calendrier de l’Avent 2023 du service culture de France Inter

Par 

9 décembre : le livre-disque « Souvenirs souvenirs »

Voilà un cadeau qui va contenter à la fois les amoureux de la chanson française, les pianistes en herbe, et les fans de karaoké : un livre disque de vingt chansons, avec paroles et partitions, dans lequel Abdel Raman El Bacha donne à entendre Barbara, Trenet, Brel, Brassens, avec la voix de son piano.
Abdel Rahman El Bacha est un immense pianiste classique, qui a grandi à Beyrouth : là-bas, c’est grâce à la radio qu’il a connu ces chansons françaises entrées dans son coeur. De Piaf à Brel, en passant par Azanavour, Barbara et Montand, Abdel Rahman El Bacha sublime ces chansons avec ses nouveaux arrangements, dont certaines sonnent vraiment classique, à l’image de cette tarentelle d’Yves Duteil, dans la lignée des autres célèbres tarentelles de Rossini ou Chopin.

« Souvenirs, souvenirs » : 20 chansons françaises au piano, aux éditions Villanelle. 24€.

Le site de référence Actualitté recommande « Le Journal intime de » de Marianne Vourch

Et si Mozart avait publié son journal intime

Mozart voit publier son Journal intime aux Éditions Villanelle, en fait écrit par Marianne Vourch, qui en avait produit une série de sept épisodes sur France Musique au cours de l’année 2023. L’autrice est un personnage intournable de la scène classique française et elle le prouve une fois de plus en s’adressant magnifiquement à nos enfants. Par Margaux Catalayoud.

À l’antenne, le texte est lu par le comédien Nicolas Vaude d’une voix qui ravit autant les grands que les plus petits.

Une lecture naïve

La lecture par un adulte de ce supposé journal intime peut être naïve, elle s’adresse à un jeune enfant précédé d’une personne un peu plus savante. En effet, même si la plume figure celle d’un candide, certains mots viendront pimenter le langage d’un enfant d’aujourd’hui.

Le lexique du jeune prodige engage à définir ce que sont les Dolomites, l’émail ou encore l’étourneau. Heureusement, des illustrations bienvenues ponctuent le journal intime de Mozart qui pourrait aussi bien être un carnet de voyage à la première personne !

Une leçon de vie

Cette autobiographie à l’apparence un peu anodine ne relate pas simplement la naissance et la gloire en devenir de l’enfant miraculeux à l’oreille absolue. Les différents voyages de son adolescence menés dans les Cours prestigieuses de Paris, de Vienne ou encore de Londres, sont autant un apprentissage géo-social qu’un continuum éducatif purement musical.

Wolfgang Amadeus se montre, se gonfle de l’admiration qu’on lui voue mais s’épuise aussi. Aux difficultés qui marqueront sa vie tels que le deuil, le manque d’argent, les incompréhensions, s’ajoute la santé fragile que le film de Milos Forman avait bien représenté en 1984. Plus encore, le réalisateur avait mis l’accent sur le caractère maniaque du compositeur, ce qui ne manque pas d’apparaître çà et là dans le récit de Marine Vourch.

La leçon de vie qu’il nous faut surtout tirer réside dans le tournant impulsé par la censure du prince-archevêque Colloredo qui, indirectement, le chasse de Salzbourg – sa ville natale – : davantage d’espaces sont nécessaires aux mouvements de sa créativité grandiose et Colloredo n’est pas à la hauteur de cette exigence artistique, cantonné qu’il est à son goût incapable de nouveauté.

La beauté est simple

Malgré la facilité de cette courte biographie, la grandeur de la musique de Mozart ne passe pas inaperçue. La beauté est simple et il ne fait aucun doute que Mozart vivait comme il composait, l’autrice fait dire à l’enfant : « […] Comme un petit oiseau vient picorer des graines pour les mettre dans son nid, je picorais des sons pour garnir le nid de mes futures compositions. »

Marianne Vourch n’hésite pas à lui donner la densité qui saura piquer la curiosité d’un enfant et enchanter tout lecteur sensible pour qui ces mots déclenchent une symphonie : « Le silence faisait résonner le son de la clarinette dans mes songes. J’entendais en moi sa couleur joyeuse de nostalgie. » Pourvu que chacun tende vers cette synesthésie !

En résumé, il n’y a pas meilleure éducation musicale : l’enfant s’amuse, le parent révise et, ensemble, ils jouent « à mettre le ton comme quand le Monsieur de la radio » interprète le texte de Marianne Vourch, qui nous transmet sa passion pour la musique qui élève l’âme.

Cet ouvrage s’inscrit dans un coffret du journal intime de Bach, Mozart, Chopin.

“Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

“Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

Entreprendre – “Souvenirs Souvenirs” aux Éditions Villanelle : un album engagé à la croisée des Histoires et des émancipations 

Abdel Rahman El Bâcha : Un pianiste entre Orient et Occident
Abdel Rahman El Bâcha, pianiste de renom, transcende les frontières musicales. Son travail approfondi sur l’écriture pianistique et l’harmonie offre des versions instrumentales uniques, comblant le vide laissé par l’absence des voix et des paroles. Pour lui, le qualificatif “classique” englobe aussi les chansons populaires, témoignant de leur résilience à travers le temps.

Marianne Vourch et les Éditions Villanelle : Une connexion musicale profonde 
Depuis mars 2020, Marianne Vourch, conférencière musicale et productrice à France Musique, orchestre avec passion les Éditions Villanelle. Ces éditions ont pour vocation de révéler la musique dans sa dimension historique et personnelle. Avec Abdel Rahman El Bâcha, elles donnent vie à “Souvenirs Souvenirs”, un album qui revisite 20 joyaux de la chanson française.

Un voyage musical à travers le temps
Dans ce recueil, Marianne Vourch nous convie à une promenade mélodique, offrant non seulement les chansons mais aussi leur histoire. De “La mer” de Charles Trenet à “La Java Bleue” de Frehel, chaque titre résonne avec une histoire unique. Le livre audio, pensé comme un vinyle acidulé, est agrémenté d’un QR code  et d’un CD en fin d’ouvrage. Ce dernier ouvre les portes des coulisses de chaque chanson, avec des anecdotes et les paroles, invitant chacun à retrouver le plaisir de chanter ces classiques intemporels.

Les chansons à l’épreuve des courants actuels
Dans ce panorama musical, “Souvenirs Souvenirs” fait  écho aux courants actuels. Les titres de l’album guident le lecteur intrinsèquement à travers des thèmes tels que le wokisme, la vague Me Too, ou les débats sociétaux: Pourrait on encore écrire  aujourd’hui  la chanson d’Yves Dutheil « Prendre un enfant par la main » ?

Ces chansons, empreintes d’une époque révolue, réveillent des questions importantes sur la pertinence culturelle dans un monde en constante évolution.

Échos d’Émancipation : Les Passantes et La Tendresse”
Dans l’album “Souvenirs Souvenirs”, deux joyaux, “Les Passantes” de Brassens et “La Tendresse” de Jacques Brel, émergent comme des phares éclairant l’émancipation féminine et la remise en question du machisme. Brassens, avec “Les Passantes” (1972), offre un hommage musical aux femmes dans une époque où le mouvement de libération de la femme (MLF) s’exprime avec force pour le droit à l’avortement et à la contraception. Cette chanson devient ainsi une ode à la lutte féminine, capturant l’esprit de l’émancipation.

Jacques Brel, avec “La Tendresse”, brise les stéréotypes de la masculinité en montrant qu’un homme peut pleurer. En choisissant ces deux chansons emblématiques, Marianne Vourch transcende la simple compilation musicale pour offrir une réflexion profonde sur les évolutions sociales de l’époque. À travers ces mélodies, l’album devient un témoignage sonore du combat pour l’égalité des sexes.

Le pouvoir des chansons: Une analyse sociologique
Le sociologue Pierre Bourdieu, dans son ouvrage “La Distinction”, souligne le rôle puissant des chansons dans la construction sociale. Il explore comment la musique peut influencer et refléter les normes culturelles de la société. En choisissant des chansons thématiques comme “Les Passantes” et “La Tendresse”, l’album “Souvenirs Souvenirs” est un recueil culturel en paroles et en musiques qui ose s’engager. Il contribue à l’abolition des obscurantismes machistes en ouvrant un dialogue sonore sur l’émancipation féminine et la redéfinition des rôles de genre. Ces mélodies transcendent le temps pour inspirer l’égalité et la tendresse dans notre société contemporaine.

Barbara, témoin de l’Histoire 
A l’heure du conflit israélo-palestinien, “Souvenirs Souvenirs” offre  un reflet poétique de l’horreur de la guerre, proposant une méditation sur notre temps. Les paroles de “Mon Enfance” de Barbara résonnent comme un écho des temps sombres, évoquant son vécu en tant que jeune juive pendant l’occupation. L’album ouvre une fenêtre sur l’histoire, rappelant les souffrances de la guerre et la nécessité de préserver la paix.

De Gottingen à la réconciliation
La chanson “Gottingen” explore une autre facette, offrant une vision de la jeunesse allemande post-guerre. Elle transcende les stéréotypes pour révéler une jeunesse en quête de renouveau. À travers ces deux chansons, “Souvenirs Souvenirs” devient un véhicule puissant pour la réconciliation. Marianne Vourch, à travers ses choix, construit un pont musical entre des expériences de guerre divergentes, invitant à dépasser les divisions historiques.

La sagesse antique et la construction de la paix
Les philosophes antiques nous enseignent que la paix ne réside pas seulement dans l’absence de guerre, mais dans la compréhension mutuelle et le respect. Comme Sénèque l’a dit : “La paix, c’est l’harmonie des choses contraires.” “Souvenirs Souvenirs” nous rappelle cette harmonie à travers les notes de Barbara et les mélodies apaisantes d’Abdel Rahman El Bâcha. En revisitant ces chansons, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre contribution à la paix, à déconstruire les préjugés et à construire des ponts d’empathie.

Ainsi, cet album constitue plus qu’une collection de chansons, il est un appel à l’action pacifique. En mêlant l’histoire personnelle à la trame collective, “Souvenirs Souvenirs” est une sorte de célébration de la diversité, un rappel de notre humanité partagée et une invitation à construire un avenir empreint de compréhension et de paix.

En revisitant ces chansons, Marianne Vourch et Abdel Rahman El Bâcha nous offrent bien plus qu’un simple album : une expérience immersive, un lien entre passé et présent, où la musique résonne comme une mémoire collective, intemporelle et éternelle. “Souvenirs Souvenirs” célèbre la richesse de la chanson française, laissant une empreinte indélébile dans le paysage musical contemporain.

Yves-Alexandre JULIEN